- Guillaume le GrandFidèle du forum
Attention à ne pas généraliser, car on en connaît des ''vieux'' qui t'affirment droit dans les yeux que cette réforme ne les concernent pas puisqu'ils ne sont qu'à quelques années de la retraiteDinosaura a écrit:Lefteris a écrit:Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".almuixe a écrit:
Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.
On arrive peu à peu à un métier de catégorie A , corps théoriquement de conception , de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP, payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec obligation d'utiliser des supports normés ?
Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).
Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.
- User5899Demi-dieu
"Grève pourrie le mardi.kerangelo a écrit:http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=E07DB5F63ABE8DF57FF40568033CF2BF.tpdila14v_2?cidTexte=JORFTEXT000030613326&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000030613179
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=E07DB5F63ABE8DF57FF40568033CF2BF.tpdila14v_2?cidTexte=JORFTEXT000030613339&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000030613179
La ministre déclarait hier que sa porte restait ouverte. Elle l'aura donc refermée aujourd'hui en la claquant !
Texte pourri mercredi"
Bien fait.
- User5899Demi-dieu
Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.lotta a écrit:Il faut faire une grosse manif un dimanche, avec les parents et les élèves, comme suggéré par Mutis.
- NadejdaGrand sage
mafalda16 a écrit:Dinosaura a écrit:Lefteris a écrit:
Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.
On arrive peu à peu à un métier de catégorie A , corps théoriquement de conception , de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP, payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec obligation d'utiliser des supports normés ?
Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).
Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.
Il y a aussi des jeunes profs qui ne rentrent pas dans ces cases! Faudrait voir à pas généraliser à outrance!
Jeune prof ayant envie d'enseigner sa matière! Jeune prof ayant fait grève hier alors qu'elle n'avait pas cours! Jeune prof concernée et furax!
+1
A ceci près que, stagiaire, je n'ai pas fait grève parce que je ne fais pas trop confiance à ma hiérarchie et que l'ESPE me rend parano. Cela dit je dois être une des plus informées de ma salle de profs : mes collègues de lettres n'ont toujours pas lu les programmes de français en détails et l'une d'entre elles me soutenait hier que les EPI seraient en plus...
- almuixeNeoprof expérimenté
Attention, je ne mets pas tous les jeunes enseignants dans le même sac. D'ailleurs, je fais encore partie des presque jeunes (avant dernière fournée du bac C).
Je faisais juste remarquer la corrélation entre l'exigence de l'éducation que l'on a reçu et la capacité à se rebeller et à développer une pensée autonome.
Il ne faut pas aussi oublier la féminisation de la profession qui s'est poursuivie. Je ne sais pas où j'avais lu que la SNCF avait favorisé l'embauche de femmes depuis quelques années car elles étaient moins enclines aux grèves que les hommes.
Et je le dit en tant que femme
Je faisais juste remarquer la corrélation entre l'exigence de l'éducation que l'on a reçu et la capacité à se rebeller et à développer une pensée autonome.
Il ne faut pas aussi oublier la féminisation de la profession qui s'est poursuivie. Je ne sais pas où j'avais lu que la SNCF avait favorisé l'embauche de femmes depuis quelques années car elles étaient moins enclines aux grèves que les hommes.
Et je le dit en tant que femme
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Association R.E.A.C.T – Réagir face aux Enfants et Adolescents au Comportement Tyrannique
- Employé oxymoriqueNiveau 7
J'en suis à mon 3è courriel à mes parents depuis ce matin pour les convaincre d'inciter ma soeur à faire du latin en 5è l'an prochain et de l'extirper par la suite de ce collège mortifère à la rentrée 2016.Mari-aime a écrit:Pour me défouler, posté sur le site de la ministre :
Mâdâme la Ministre, Najat. Oui, je me permets d’être familière. Après tout, j’estime qu’après avoir été ignorée, insultée, et méprisée, j’ai le droit de l’être. Après tout, je ne suis rien, juste une enseignante qui demandait à être entendue de vous. Vous me piétinez, moi, et toute la profession. Je ne suis rien, mais je suis quelqu’un de principe qui tient ses promesses. Alors voilà : je vous informe que j’ai, ce matin, rempli le dossier d’inscription de ma fille de 5 ans en école privée. Merci, Najat. On se verra peut -être à la sortie de l’école, dès 2017. Vous aurez du temps libre. a écrit:
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Cymbale en chef au concert des immobiles.
« Il faudra résister à la dissolution programmée de l’enseignement, de la recherche scientifique, des classiques et des biens culturels. Car saboter la culture et l’instruction, c’est saboter le futur de l’humanité. Il y a quelques années, j’ai eu l’occasion de lire une phrase simple, mais pleine de sens, qui était inscrite sur un panneau signalétique dans une bibliothèque de manuscrits au milieu d’une oasis perdue du Sahara ; « La connaissance est une richesse qu’on peut donner sans s’appauvrir. » Seul le savoir peut perturber la logique dominante du profit en étant partagé sans appauvrir, et même, bien au contraire, en enrichissant à la fois celui qui le transmet et celui qui le reçoit.»
L’Utilité de l’Inutile. Manifeste, Nuccio Ordine, éditions des Belles-Lettres.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
almuixe a écrit:Je faisais juste remarquer la corrélation entre l'exigence de l'éducation que l'on a reçu et la capacité à se rebeller et à développer une pensée autonome.
Bof. Les jeunes profs ne viennent pas d'obtenir leur bac mais leur master : je veux bien que les diplômes soient monnaie de bois, m'enfin, faut pas ça pour comprendre les enjeux d'une réforme telle que celle qui nous est imposée, et le rapport avec la dépolitisation ou le désengagement me semble difficile à établir (si c'était le cas, comment expliquer que de simples lycéens soient si prompts à se mobiliser ?).
Les jeunes qui ont eu leur Capes avant la mastérisation ont aussi passé un concours nettement plus sélectif, ce me semble. Si j'en crois mes souvenirs, quand j'étais en licence (2007-2010), ça tournait autour des 15% d'admis.
Il faudrait ouvrir une discussion sur les causes de tout ça. Mais je soupçonne plutôt un puissant pessimisme, une influence du contexte économique et social extrêmement néfaste, et le fait de ne pas avoir connu autre chose que cette dégradation continue des choses, qui en paraît comme inexorable et naturelle.
- selampruNiveau 6
J'aimerais partager ton optimisme Sphynx mais quand je vois tout le monde résigné (alors que nous étions à 80% grévistes) ou parlant d'autre chose et ne comprenait vraiment pas pourquoi j'avais une tête de dix pieds de long ce matin, je me dis que notre profession n'aura que ce qu'elle mérite!sphynx a écrit:+1 Ce n'est pas le moment de baisser les bras. Ils veulent la guerre ? Qu'ils l'aient. Maintenant. Pourquoi faudrait-il s'arrêter ? Un décret, ça n'a rien d'irrévocable. Les gouvernements passent, les lois se font et se défont.
- Asha KrakenNeoprof expérimenté
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:trompettemarine a écrit:J'attends la révolution et j'ai envie que quelques têtes soient (symboliquement) coupées !
Tu me donnes la recette pour y croire encore ? Le gouvernement agit ainsi parce qu'il a bien compris que nous ne ferons jamais la révolution. Que d'efforts pour mettre en branle une profession supposée intellectuelle contre une réforme si évidemment inepte ! Que de travail pour disperser un enfumage aussi grossier ! A la fin, la pomme était mûre, pourrie même, vermoulée par l'essentiel des syndicats, l'essentiel des journaux, lorgnée par les mouches de tous les partis, et tout ça pour quoi ? Pour une grève d'un seul jour dont on s'accorde à dire qu'elle est à peu près satisfaisante, mention assez bien quoi, c'est tout et pour une manifestation ridicule dans bien des villes. Comment fait-on pour croire qu'il va se passer autre chose, sans ces collègues pour qui le réveil-matin des derniers mois et des dernières semaines n'a pas été assez fort ?
Trois collèges depuis que j'enseigne, et toujours la même répartition : un clan minuscules de profs politisés qui passent auprès des autres pour des rabat-joie, un clan minuscule de pédagogistes excessifs tarés qui sont intransitivement pour, et un gros ventre mou d'inquiétudes pour les bégonias et de discussions passionnées sur les couches du petit dernier. Tout le monde s'en fout de la réforme.
Parler à ceux-là ne sert à rien. Ils ne sont pas contre ce qu'on leur dit, ils ne contestent pas : ils ne veulent pas en entendre parler, c'est tout. Parce qu'on ne parle pas de politique à table. C'est chiant, la politique. T'es chiant là, j'ai envie d'aller arroser mes bégonias moi. T'es chiant là, j'ai un concours de littérature jeunesse à préparer moi. T'es chiant là, parce que t'es chiant, tu dis des choses chiantes donc c'est toi le chiant. Ou alors ils prennent des mines innocentes, la mine de celui qui vit dans son petit monde, ses petits projets, et à qui ont dit des choses qui ont l'air beaucoup, beaucoup trop sérieuses. Juste, ça fait pitié, voilà.
J'avais envie de râler et de cracher mon désespoir. Si seulement les prochaines semaines pouvaient me contredire... Mais je ne sais même pas comment l'imaginer.
C'est tellement ça... Je suis malade de constater que ma microcosmique expérience n'est pas isolée (il en manque des smileys idoines).
- DinosauraHabitué du forum
mafalda16 a écrit:Dinosaura a écrit:Lefteris a écrit:
Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.
On arrive peu à peu à un métier de catégorie A , corps théoriquement de conception , de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP, payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec obligation d'utiliser des supports normés ?
Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).
Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.
Il y a aussi des jeunes profs qui ne rentrent pas dans ces cases! Faudrait voir à pas généraliser à outrance!
Jeune prof ayant envie d'enseigner sa matière! Jeune prof ayant fait grève hier alors qu'elle n'avait pas cours! Jeune prof concernée et furax!
Je ne généralise pas, je me considère comme jeune prof aussi (31 ans). Je suis désabusée devant ma salle de profs de jeunes. Ni plus ni moins. Il y a bien entendu tout un tas de profs "ventre mou" qui ne sont pas jeunes.
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"Le plus esclave est celui qui ignore ses chaînes."
- User5899Demi-dieu
Le proviseur est venu présenter la remplaçante du prof d'EPS. Ce sera votre PP, les zenfants, soyez sages.
- ErgoDevin
Cripure a écrit:Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.lotta a écrit:Il faut faire une grosse manif un dimanche, avec les parents et les élèves, comme suggéré par Mutis.
Ptêt plutôt un rassemblement sur une place piétonne, histoire de ne pas perturber les zhonnêtes gens qui vont au travail.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AlExpert spécialisé
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Tu me donnes la recette pour y croire encore ? Le gouvernement agit ainsi parce qu'il a bien compris que nous ne ferons jamais la révolution. Que d'efforts pour mettre en branle une profession supposée intellectuelle contre une réforme si évidemment inepte ! Que de travail pour disperser un enfumage aussi grossier ! A la fin, la pomme était mûre, pourrie même, vermoulée par l'essentiel des syndicats, l'essentiel des journaux, lorgnée par les mouches de tous les partis, et tout ça pour quoi ? Pour une grève d'un seul jour dont on s'accorde à dire qu'elle est à peu près satisfaisante, mention assez bien quoi, c'est tout et pour une manifestation ridicule dans bien des villes. Comment fait-on pour croire qu'il va se passer autre chose, sans ces collègues pour qui le réveil-matin des derniers mois et des dernières semaines n'a pas été assez fort ?
Trois collèges depuis que j'enseigne, et toujours la même répartition : un clan minuscules de profs politisés qui passent auprès des autres pour des rabat-joie, un clan minuscule de pédagogistes excessifs tarés qui sont intransitivement pour, et un gros ventre mou d'inquiétudes pour les bégonias et de discussions passionnées sur les couches du petit dernier. Tout le monde s'en fout de la réforme.
Parler à ceux-là ne sert à rien. Ils ne sont pas contre ce qu'on leur dit, ils ne contestent pas : ils ne veulent pas en entendre parler, c'est tout. Parce qu'on ne parle pas de politique à table. C'est chiant, la politique. T'es chiant là, j'ai envie d'aller arroser mes bégonias moi. T'es chiant là, j'ai un concours de littérature jeunesse à préparer moi. T'es chiant là, parce que t'es chiant, tu dis des choses chiantes donc c'est toi le chiant. Ou alors ils prennent des mines innocentes, la mine de celui qui vit dans son petit monde, ses petits projets, et à qui ont dit des choses qui ont l'air beaucoup, beaucoup trop sérieuses. Juste, ça fait pitié, voilà.
Très bien dit. Même constat répugnant ici.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- stenchMonarque
Ergo a écrit:Cripure a écrit:Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.lotta a écrit:Il faut faire une grosse manif un dimanche, avec les parents et les élèves, comme suggéré par Mutis.
Ptêt plutôt un rassemblement sur une place piétonne, histoire de ne pas perturber les zhonnêtes gens qui vont au travail.
Oui mais surtout, il ne faudra pas dire qu'on est professeur, sinon les gens vont avoir une mauvaise image de nous.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
- may68Expert
Al a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:
Tu me donnes la recette pour y croire encore ? Le gouvernement agit ainsi parce qu'il a bien compris que nous ne ferons jamais la révolution. Que d'efforts pour mettre en branle une profession supposée intellectuelle contre une réforme si évidemment inepte ! Que de travail pour disperser un enfumage aussi grossier ! A la fin, la pomme était mûre, pourrie même, vermoulée par l'essentiel des syndicats, l'essentiel des journaux, lorgnée par les mouches de tous les partis, et tout ça pour quoi ? Pour une grève d'un seul jour dont on s'accorde à dire qu'elle est à peu près satisfaisante, mention assez bien quoi, c'est tout et pour une manifestation ridicule dans bien des villes. Comment fait-on pour croire qu'il va se passer autre chose, sans ces collègues pour qui le réveil-matin des derniers mois et des dernières semaines n'a pas été assez fort ?
Trois collèges depuis que j'enseigne, et toujours la même répartition : un clan minuscules de profs politisés qui passent auprès des autres pour des rabat-joie, un clan minuscule de pédagogistes excessifs tarés qui sont intransitivement pour, et un gros ventre mou d'inquiétudes pour les bégonias et de discussions passionnées sur les couches du petit dernier. Tout le monde s'en fout de la réforme.
Parler à ceux-là ne sert à rien. Ils ne sont pas contre ce qu'on leur dit, ils ne contestent pas : ils ne veulent pas en entendre parler, c'est tout. Parce qu'on ne parle pas de politique à table. C'est chiant, la politique. T'es chiant là, j'ai envie d'aller arroser mes bégonias moi. T'es chiant là, j'ai un concours de littérature jeunesse à préparer moi. T'es chiant là, parce que t'es chiant, tu dis des choses chiantes donc c'est toi le chiant. Ou alors ils prennent des mines innocentes, la mine de celui qui vit dans son petit monde, ses petits projets, et à qui ont dit des choses qui ont l'air beaucoup, beaucoup trop sérieuses. Juste, ça fait pitié, voilà.
Très bien dit. Même constat répugnant ici.
oh mais c'est tellement ça !
merci !
- mafalda16Modérateur
Cripure a écrit:
Le proviseur est venu présenter la remplaçante du prof d'EPS. Ce sera votre PP, les zenfants, soyez sages.
Tsss la prof de gym...
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- ErgoDevin
Argh, ça commence à faire beaucoup de contraintes. Oh, le mieux est encore de ne rien faire et d'attendre.stench a écrit:Ergo a écrit:Cripure a écrit:
Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.
Ptêt plutôt un rassemblement sur une place piétonne, histoire de ne pas perturber les zhonnêtes gens qui vont au travail.
Oui mais surtout, il ne faudra pas dire qu'on est professeur, sinon les gens vont avoir une mauvaise image de nous.
Cripure:
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- SavoyardprofNiveau 2
Je fais partie sans doute du groupuscule dans mon collège qui s'agite contre la réforme... Je suis dégoûté... Ne faudrait-il pas noyer le ministère de mails du type "Je suis prof de telle matière et je ne voterai plus PS"
- MUTISExpert
Sylvain, pas de désespoir
Face à tous les discours autoritaires et à tous les pouvoirs, les comportements infantiles sont légions. Il est tellement plus confortable d'obéir sagement et de se taire. Il est tellement plus réconfortant de jouer les enfants bien sages et bien obéissants.
Beaucoup (et de plus en plus) ont un comportement infantile : ils ont peur de décevoir les chefs et ils veulent obéir tranquillement pour être peinards. Ils ont peur de se faire gronder...
Oser affronter l'opprobre est rare et suppose un courage dont bien peu sont capables.
En période difficile (face à un pouvoir qui n'écoute pas et qui impose), tu as 5% à 10% de dissidents, 5% à 10% de soutiens actifs pour le chef (toujours prêts à dénoncer les autres, à relayer ses discours et à trouver super tout ce que propose le puissant) et 80 à 90% qui attendent de voir dans quel sens le vent va tourner et se détournent de toi si tu tentes une parole subversive ou critique. C'est leur courage que tu sollicites alors, voilà l'erreur... :lol:
L'efficacité du chef ou du tyran c'est qu'il s'appuie sur un ressort autrement plus puissant...
C'est pour cela aussi que ce forum n'est pas forcément représentatif d'une salle de profs (voir le sondage sur la grève). Tu as ici des gens impliqués qui sont en grande partie libres. Un noyau dur de dissidents même. Mais beaucoup de profs s'en foutent et ne perdent pas leur temps (sic) à venir discuter ou réfléchir ici. Ils préfèrent parler de leurs couches, de leur conjoint, de leur bagnole, de leur repas du soir etc...
Face à tous les discours autoritaires et à tous les pouvoirs, les comportements infantiles sont légions. Il est tellement plus confortable d'obéir sagement et de se taire. Il est tellement plus réconfortant de jouer les enfants bien sages et bien obéissants.
Beaucoup (et de plus en plus) ont un comportement infantile : ils ont peur de décevoir les chefs et ils veulent obéir tranquillement pour être peinards. Ils ont peur de se faire gronder...
Oser affronter l'opprobre est rare et suppose un courage dont bien peu sont capables.
En période difficile (face à un pouvoir qui n'écoute pas et qui impose), tu as 5% à 10% de dissidents, 5% à 10% de soutiens actifs pour le chef (toujours prêts à dénoncer les autres, à relayer ses discours et à trouver super tout ce que propose le puissant) et 80 à 90% qui attendent de voir dans quel sens le vent va tourner et se détournent de toi si tu tentes une parole subversive ou critique. C'est leur courage que tu sollicites alors, voilà l'erreur... :lol:
L'efficacité du chef ou du tyran c'est qu'il s'appuie sur un ressort autrement plus puissant...
C'est pour cela aussi que ce forum n'est pas forcément représentatif d'une salle de profs (voir le sondage sur la grève). Tu as ici des gens impliqués qui sont en grande partie libres. Un noyau dur de dissidents même. Mais beaucoup de profs s'en foutent et ne perdent pas leur temps (sic) à venir discuter ou réfléchir ici. Ils préfèrent parler de leurs couches, de leur conjoint, de leur bagnole, de leur repas du soir etc...
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"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- SaunchoNiveau 2
Même constat chez moi aussi, 4/5 syndiqués pas très pugnaces dont un du SNES plus que discret et pourtant il est prof d'allemand. La collègue la plus remontée est au SNFOLC mais elle me soutenait la veille de la grève qu'il ne servait à rien et ne fallait pas se déclarer gréviste auprès de l'administration. Moyennant quoi les chiffres de participation à la grève... Je suis stagiaire 18h ex CAD2, non syndiqué pour l'heure (j'attends d'être titularisé et de savoir si je reste au collège) et je suis vent debout. Les autres stagiaires ont en effet l'air assez serviles ce qui franchement est déprimant, c'est nous qui avons été recrutés à bac+5 avec la promesse de plus de considération et d'autorité... Je pense que les nouvelles formations à l'ESPE sont très infantilisantes.
Il y a aussi un ravide la crèche du collège qui est à fond dans l'expérimentation et le gros des collègues qui n'a pas fait grève parce que le brevet, une évaluation prévue de longue date, 80€ de perdus... Les mêmes qui se sont laissés imposer deux 6e sans note qui ont passé leur année à rouspéter et qui viennent d'accepter une généralisation de l'"expérience " à toutes les 6e...
Savoyard : Je pense que c'est le PS qu'il faut inonder de ce genre de menaces, le ministère s'en moque mais si même les frondeurs ne sont pas avec nous (contrairement au Parti de Gauche)
Il y a aussi un ravi
Savoyard : Je pense que c'est le PS qu'il faut inonder de ce genre de menaces, le ministère s'en moque mais si même les frondeurs ne sont pas avec nous (contrairement au Parti de Gauche)
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"The mass of men lead lives of quiet desperation. What is called resignation is confirmed desperation." Walden
"TWO AND TWO MAKE FIVE." Nineteen Eighty-Four
- SphinxProphète
Ergo a écrit:Cripure a écrit:Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.lotta a écrit:Il faut faire une grosse manif un dimanche, avec les parents et les élèves, comme suggéré par Mutis.
Ptêt plutôt un rassemblement sur une place piétonne, histoire de ne pas perturber les zhonnêtes gens qui vont au travail.
Un samedi après-midi, par petits groupes de cinq ou six, et on va faire du shopping pour relancer la croissance ? (le tout en murmurant in petto "pas contents, pas contents", car attention, on n'est pas contents )
selampru a écrit:J'aimerais partager ton optimisme Sphynx mais quand je vois tout le monde résigné (alors que nous étions à 80% grévistes) ou parlant d'autre chose et ne comprenait vraiment pas pourquoi j'avais une tête de dix pieds de long ce matin, je me dis que notre profession n'aura que ce qu'elle mérite![i]sphynx[/i] a écrit:+1 Ce n'est pas le moment de baisser les bras. Ils veulent la guerre ? Qu'ils l'aient. Maintenant. Pourquoi faudrait-il s'arrêter ? Un décret, ça n'a rien d'irrévocable. Les gouvernements passent, les lois se font et se défont.
Ca prend un -i-
Je dis juste que ce décret ne change rien, on savait qu'il passerait, on n'est ni plus ni moins fichus qu'avant (et les collègues qui ne se sentent pas concernés ne le sont ni plus ni moins qu'avant non plus). Qu'il ne faut justement pas se démotiver : que c'est à nous, sur Neoprofs, d'expliquer aux autres de ne pas se décourager, car si nous baissons les bras, comment reprocher aux autres de le faire ? Ce n'est pas fini. Ce n'est jamais fini.
Ce n'est pas de l'optimisme, c'est juste de la combativité. Si le bateau coule, je sombrerai avec, soit. Mais je resterai sur le pont et mon majeur dressé en l'air sera la dernière chose à émerger des flots bouillonnants. (Pardon à la charte, toussa)
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- SphinxProphète
Sauncho a écrit:
Il y a aussi un ravide la crèchedu collège qui est à fond dans l'expérimentation et le gros des collègues qui n'a pas fait grève
QUI est gros ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User5899Demi-dieu
Voui, vouala.stench a écrit:Ergo a écrit:Cripure a écrit:
Oui, mais entre 21h et 22h30, pour ne pas trop gêner.
Ptêt plutôt un rassemblement sur une place piétonne, histoire de ne pas perturber les zhonnêtes gens qui vont au travail.
Oui mais surtout, il ne faudra pas dire qu'on est professeur, sinon les gens vont avoir une mauvaise image de nous.
- fabienne7564Niveau 9
MUTIS a écrit:Sylvain, pas de désespoir
Face à tous les discours autoritaires et à tous les pouvoirs, les comportements infantiles sont légions. Il est tellement plus confortable d'obéir sagement et de se taire. Il est tellement plus réconfortant de jouer les enfants bien sages et bien obéissants.
Beaucoup (et de plus en plus) ont un comportement infantile : ils ont peur de décevoir les chefs et ils veulent obéir tranquillement pour être peinards. Ils ont peur de se faire gronder...
Oser affronter l'opprobre est rare et suppose un courage dont bien peu sont capables.
En période difficile (face à un pouvoir qui n'écoute pas et qui impose), tu as 5% à 10% de dissidents, 5% à 10% de soutiens actifs pour le chef (toujours prêts à dénoncer les autres, à relayer ses discours et à trouver super tout ce que propose le puissant) et 80 à 90% qui attendent de voir dans quel sens le vent va tourner et se détournent de toi si tu tentes une parole subversive ou critique. C'est leur courage que tu sollicites alors, voilà l'erreur... :lol:
L'efficacité du chef ou du tyran c'est qu'il s'appuie sur un ressort autrement plus puissant...
C'est pour cela aussi que ce forum n'est pas forcément représentatif d'une salle de profs (voir le sondage sur la grève). Tu as ici des gens impliqués qui sont en grande partie libres. Un noyau dur de dissidents même. Mais beaucoup de profs s'en foutent et ne perdent pas leur temps (sic) à venir discuter ou réfléchir ici. Ils préfèrent parler de leurs couches, de leur conjoint, de leur bagnole, de leur repas du soir etc...
Ne perdons pas courage. Les parents sont avec nous. Le metier d'enseignant est à la fois infantilisant (la peur du chef, de la mauvaise note, des cancans en salle des profs) et émancipateur (face à des élèves difficiles, tu abdiques ou tu acquiers plus d'esprit critique face à tes pratiques et tes préjugés). Bref, ou bien la vanité facile de celui qui cherche la reconnaissance de tous ou bien l'humilité de celui qui sait qu'il ne sait rien. Il est souvent plus commode face à la violence des élèves ou de l'institution de se blinder, de se désensibiliser et de ne plus penser. Mais il existe toujours une minorité de gens qui pensent.
- cariboucGuide spirituel
Ah ? Tiens, tu résumes bien mon état d'esprit... il manque justece smiley de circonstance :Jane a écrit:JAMAIS je n'appliquerai les programmes à venir; JAMAIS je ne ferai un EPI; JAMAIS plus je ne voterai pour ces :censure: :censure: :censure:
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"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
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