Parution du décret au journal officiel un lendemain de grève !

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

trompettemarine a écrit:J'attends la révolution et j'ai envie que quelques têtes soient (symboliquement) coupées !

Tu me donnes la recette pour y croire encore ? Le gouvernement agit ainsi parce qu'il a bien compris que nous ne ferons jamais la révolution. Que d'efforts pour mettre en branle une profession supposée intellectuelle contre une réforme si évidemment inepte ! Que de travail pour disperser un enfumage aussi grossier ! A la fin, la pomme était mûre, pourrie même, vermoulée par l'essentiel des syndicats, l'essentiel des journaux, lorgnée par les mouches de tous les partis, et tout ça pour quoi ? Pour une grève d'un seul jour dont on s'accorde à dire qu'elle est à peu près satisfaisante, mention assez bien quoi, c'est tout et pour une manifestation ridicule dans bien des villes. Comment fait-on pour croire qu'il va se passer autre chose, sans ces collègues pour qui le réveil-matin des derniers mois et des dernières semaines n'a pas été assez fort ?

Trois collèges depuis que j'enseigne, et toujours la même répartition : un clan minuscules de profs politisés qui passent auprès des autres pour des rabat-joie, un clan minuscule de pédagogistes excessifs tarés qui sont intransitivement pour, et un gros ventre mou d'inquiétudes pour les bégonias et de discussions passionnées sur les couches du petit dernier. Tout le monde s'en fout de la réforme.

+1. L'absence totale de sens critique et de convictions d'un grand nombre de mes collègues m'effraie. Je pense même qu'une partie des enseignants non grévistes ne doit pas être mécontente de la parution du décret, se disant que cela va faire taire, lentement mais sûrement, ceux qui en sdp leur cassent les pieds depuis quelques semaines en voulant les faire réfléchir. Mais bon, pour me faire taire sur ce coup là, ça serait plutôt l'effet inverse. :Gné:

Carnyx a écrit:

Dinosaura a écrit:Je fais la même analyse de l'état de la profession que Ronin, Sylvain, Bussy... ce matin mes collègues parlaient encore de leurs petits problèmes locaux et en aucun cas de la honte et du mépris que constitue cette adoption en force... profession prétendue intellectuelle, c'est ça... et je parle même pas de ceux qui soutenaient ouvertement la réforme car l'élitisme des classes euro et du latin c'est le mal et le travail en équipe et interdisciplinaire c'est le bien et il faut l'imposer institutionnellement à tous (oui de grands démocrates tels que ceux qui nous gouvernent...)

Après la grande baffe des grèves de 2003, beaucoup de collègues ont décroché.

Je veux bien mais cet argument commence à sentir le rance : 2003, c'était il y a 12 ans. Combiens de nouveaux collègues depuis, qui n'ont pas connu cette déception (à commencer par moi)? 12 ans, c'est le 1/3 d'une carrière, on peut penser qu'1/3 des collègues ne peut compter sur cette excuse.

Et bon sang ! Il s'agissait juste de se mettre en grève un jour et d'aller se promener en ville avec les collègues ! C'était trop cher ? C'est encore trop peu se soumettre que de commettre une chose légale ? C'est à pleurer.

Stench, Sowana +1 merci d'avoir mieux que moi développé mon propos

Dinosaura a écrit:
Je parle de jeunes profs qui étaient au lycée en 2003. Pas d'excuse si ce n'est la paresse intellectuelle et le goût pour la soumission et l'infantilisation.

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

@Sibille
Le référendum cela pourrait valoir le coup d'essayer. En effet les conditions sont très restrictives ( il ne faudrait pas que les sans-dents aient quelques miettes de pouvoir), mais si cela échoue, cela permettrait aussi d'ouvrir le débat sur l'hypocrisie de ce référendum.

La conclusion logique c'est que les enseignants sont des mous serviles et méritent d'être écrasés.

Jane a écrit:

adrifab a écrit:

VanGogh59 a écrit:

Tu peux ressortir aussi les textes d'Allégre si ça te fait plaisir... Je ressens la même impression de Jane

Là n'est pas la question. Je dis juste que le mépris, on le rencontre en ce moment à gauche et je suis moi aussi en colère mais cela me fait bondir aussi de lire maintenant que Sarkozy et ses sbires étaient moins méprisants. Comment peut-on trouver Sarkozy moins méprisant ??

Merci de ne pas me faire dire ce que je n'ai pas dit; j'ai simplement dit que même sous Sarko je n'avais ressenti un tel mépris. Je n'ai pas dit que Sarko&Co n'étaient pas moins méprisants. La nuance se situe dans mon ressenti et mon impression. On est arrivé là, avec NVB, au maximum de ce que je peux endurer. La goutte d'eau qui fait déborder le vase.
Et au passage me suspecter d'amnésie, ça crée aussi chez moi un sentiment de mépris. Mais qu'importe. Aujourd'hui, tout le monde se fout de tout, alors.... pffffffffffffffffffff

Je suis d'accord avec toi, je trouve que nous reprochons beaucoup à Sarkosy et  Chatel leur politique de droite, cela dit ils ont été élus pour cela! et je dirais qu'ils ont plutôt été en deçà de leur programme (et même largement si on voit ce que certains ultras de leur parti réclamaient)

Mais je n'ai jamais senti un tel sentiment de mépris, vis à vis de la profession. Supprimer des postes, puisqu'on le rappelle souvent, c'est faire une politique libérale, elle ne me plaît pas mais hélas la majorité à voté pour cela et c'était dit en campagne, je trouve ça nul, à côté de la plaque, inefficace, suicidaire, tout ce que vous voulez...., mais pas méprisant.

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:

trompettemarine a écrit:J'attends la révolution et j'ai envie que quelques têtes soient (symboliquement) coupées !

Tu me donnes la recette pour y croire encore ? Le gouvernement agit ainsi parce qu'il a bien compris que nous ne ferons jamais la révolution. Que d'efforts pour mettre en branle une profession supposée intellectuelle contre une réforme si évidemment inepte ! Que de travail pour disperser un enfumage aussi grossier ! A la fin, la pomme était mûre, pourrie même, vermoulée par l'essentiel des syndicats, l'essentiel des journaux, lorgnée par les mouches de tous les partis, et tout ça pour quoi ? Pour une grève d'un seul jour dont on s'accorde à dire qu'elle est à peu près satisfaisante, mention assez bien quoi, c'est tout et pour une manifestation ridicule dans bien des villes. Comment fait-on pour croire qu'il va se passer autre chose, sans ces collègues pour qui le réveil-matin des derniers mois et des dernières semaines n'a pas été assez fort ?

Trois collèges depuis que j'enseigne, et toujours la même répartition : un clan minuscules de profs politisés qui passent auprès des autres pour des rabat-joie, un clan minuscule de pédagogistes excessifs tarés qui sont intransitivement pour, et un gros ventre mou d'inquiétudes pour les bégonias et de discussions passionnées sur les couches du petit dernier. Tout le monde s'en fout de la réforme.

Parler à ceux-là ne sert à rien. Ils ne sont pas contre ce qu'on leur dit, ils ne contestent pas : ils ne veulent pas en entendre parler, c'est tout. Parce qu'on ne parle pas de politique à table. C'est chiant, la politique. T'es chiant là, j'ai envie d'aller arroser mes bégonias moi. T'es chiant là, j'ai un concours de littérature jeunesse à préparer moi. T'es chiant là, parce que t'es chiant, tu dis des choses chiantes donc c'est toi le chiant. Ou alors ils prennent des mines innocentes, la mine de celui qui vit dans son petit monde, ses petits projets, et à qui ont dit des choses qui ont l'air beaucoup, beaucoup trop sérieuses. Juste, ça fait pitié, voilà.

Au primaire, nous retrouvons la même répartition.

Les associations de parents ont beaucoup plus de poids que nous.

C'est pas faux a écrit:

Adso a écrit:Elle nous conseille une "formation" !! Quel mépris! je sens que pour la première fois de ma carrière je ne corrigerai pas le brevet des collèges ! et je ne voterai pas PS!

On a pu lire sous la plume des protagonistes que l'enjeu essentiel pour la réussite de cette réforme était la formation des enseignants. Vous allez avoir droit à une rééducation en règle.

Nous allons avoir une formation d'EPI-cier...

Jane a écrit:

Lefteris a écrit:

Jane a écrit:Etre méprisant, c'est malvenu...

A mon avis, pour savoir qui méprise le plus les enseignants, il  faut la  photo finish  entre la "gôche" sociétaliste  et la droite :
Sarko et ses invectives répétées contre les paresseux, la culture inutile (littérature classiques, grec et latin...) ,   la nomination d'un marchand de shampoing DRH  tout aussi méprisant, véritable provocation.
Et de l'autre le mamouthophobe éructant, la Frédégonde du Poitou fustigeant aussi les 18 heures "de travail" , les réformateurs en force et signataires de décrets en catimini (Peillon-Hamon) .

Les uns ne valent pas mieux que les autres. Le sentiment de mépris final est peut-être l'aboutissement de ce long processus. A ce jeu-là, tous se valent. Je vomis Sarko, et je double-vomis NVB, Valls et consorts.
Laissez-moi donc mépriser qui je veux nanmého

Mais bien entendu ! Me concernant, pour tous les deux , ce sera  , et pas que pour l'EN. Il n'y a plus aucun "votutil" à ce niveau de déliquescence.

Laepixia a écrit:

C'est pas faux a écrit:

Adso a écrit:Elle nous conseille une "formation" !! Quel mépris! je sens que pour la première fois de ma carrière je ne corrigerai pas le brevet des collèges ! et je ne voterai pas PS!

On a pu lire sous la plume des protagonistes que l'enjeu essentiel pour la réussite de cette réforme était la formation des enseignants. Vous allez avoir droit à une rééducation en règle.

Nous allons avoir une formation d'EPI-cier...

Si c'est la même niveau que la formation dispensée à l'ESPE cette année alors oui on sera bien des EPI-cier. Et personne ne le dit mais comment elle va mettre en place plus d'allemand en primaire quand on voit le peu de LV enseignées dans les facs (en dehors des facs de langues). C'est sans doute les profs de collège privés d'heures qui iront en primaire.
J'ai vraiment l'impression qu'on m'a fait un doigt d'honneur avec la validation de ce décret juste après la grève!

Ce n'est pas qu'une impression, c'est un doigt d'honneur, voire plus.

zemacebe a écrit:

Laepixia a écrit:

C'est pas faux a écrit:

On a pu lire sous la plume des protagonistes que l'enjeu essentiel pour la réussite de cette réforme était la formation des enseignants. Vous allez avoir droit à une rééducation en règle.

Nous allons avoir une formation d'EPI-cier...

Si c'est la même niveau que la formation dispensée à l'ESPE cette année alors oui on sera bien des EPI-cier. Et  personne ne le dit mais comment elle va mettre en place plus d'allemand en primaire quand on voit le peu de LV enseignées dans les facs (en dehors des facs de langues). C'est sans doute les profs de collège privés d'heures qui iront en primaire.
J'ai vraiment l'impression qu'on m'a fait un doigt d'honneur avec la validation de ce décret juste après la grève!

Et si d'aventure, tu recevais une formation exceptionnelle sur les EPI. Cela arrive, plus souvent qu'on ne le croit.

almuixe a écrit:

Dinosaura a écrit:
Je parle de jeunes profs qui étaient au lycée en 2003. Pas d'excuse si ce n'est la paresse intellectuelle et le goût pour la soumission et l'infantilisation.

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.

On arrive peu à peu à un métier de catégorie A , corps théoriquement de conception , de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP, payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec obligation d'utiliser des supports normés ?

Dans le primaire c'est déjà plus ou moins le cas. Mais les enseignants sont masos et en redemandent.

Je me sens vraiment mal avec cette parution, je me sens moquée, je me sens triste pour mes élèves et en deuil de mon métier.

J'ai toujours été aussi sérieuse et appliquée que possible en tant qu'élève et en tant que prof et là j'ai l'impression qu'on va me forcer à faire de mauvais cours, au détriment de mes élèves mais aussi de mon plaisir de travailler. Je ne supporte pas cette idée.
Plus de TP de sciences en 6ème faute de demis groupes. A quoi bon faire des sciences si on ne manipule pas ? Et puis ne faire qu'une science bassement utilitaire.
Être obligée d'enseigner des notions de physique chimie (je n'en ai pas fait depuis plus de 10 ans) et de technologie (je n'en ai pas fait depuis ma 3ème et c'est l'une des matières où le programme à le plus changé.) ; je n'ai aucune légitimité pour le faire et je ne m'en sens pas capable.
Faire des EPI sans moyens, sans temps de concertation, avec des collègues qui sont trop nombreux à changer chaque année et que je n'arrive déjà pas toujours à voir pour régler les problèmes de ma ZEP. Des EPI sans programme officiel et sans lien avec les contenus des programmes disciplinaires.
Gérer des programmes par cycle avec les arrivée de plus en plus nombreuses d'élèves en cours d'année et en cours de cycle.
Le tout avec 12 classes sur 3 à 4 niveaux, avec des heures sup quasi-imposée, et en étant PP forcée ?! Je ne veux pas.  

Et tout cela, juste pour faire des économies, juste pour laisser son nom à une réforme, juste pour des raisons que je ne peux ni entendre ni comprendre.

Aujourd'hui, j'ai envie de changer de métier, et pourtant j'aime être prof.

Barbara Pompilli sur I-Télé, dans le genre relais de la voix de son maître à coup de formules aussi creuses que ronflantes, ça vaut son pesant de cacahuètes.

Ronin a écrit:Ce n'est pas qu'une impression, c'est un doigt d'honneur, voire plus.

au petit doigt mouillé.

almuixe a écrit:

Dinosaura a écrit:
Je parle de jeunes profs qui étaient au lycée en 2003. Pas d'excuse si ce n'est la paresse intellectuelle et le goût pour la soumission et l'infantilisation.

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

J'avais commencé à me fendre d'un long message pour dire la même chose. Je précise que je suis moi-même un produit de cette éducation.

Inversement, certains jeunes collègues sont déjà désabusés. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que l'entrée dans le métier est plus âpre aujourd'hui parce que les publics ont changé ( je ne me lasserai jamais de cet euphémisme ).
Certes, je caricature, mais débarquer avec son joli petit cours sur les mythes fondateurs, les moralistes ou l'héroïsme cornélien et tomber face à des gamins incapables de prélever une information explicite dans un texte simple, face à une administration qui te demande ce que tu as fait de mal pour que ce pauvre petit chéri te traite de grosse p*te, comment dire ? La claque est telle que même cette affreuse réforme passe pour un épi-phénomène ( j'ai vu le jeu de mots hier dans la manifestation, j'ai adoré ).
Mais je me trompe peut-être.

Je demande à la modération que les hors chartes soient levées pour ce poste afin que je puisse exprimer ce que je ressens!
C'est affligeant! Marre de chez marre alors que je suis juste stagiaire!

Certes, mais après avoir braillé des années pour réclamer plus d'égalité, lorsque celle-ci arrive, sous sa seule forme possible, la médiocrité, il est malvenu de protester.

Je ne me sens absolument pas douchée par cette nouvelle. Au contraire. Vous n'imaginiez quand même pas qu'ils allaient dire "ah bon alors ça fait rien, on annule tout" ? Bien sûr que ce décret allait passer. On le savait. La seule crainte que j'avais, c'était qu'ils ne fassent quelques microconcessions sur le latin et l'allemand pour endormir la foule. Au lieu de quoi ils n'ont pas changé une virgule et sont bêtement passés en force, rendant les gens encore plus mécontents.

Employé oxymorique a écrit:Le décret publié aujourd'hui, outre qu'il est une forme rare et poussée de mépris politique, comme on n'en voyait plus de façon aussi flagrante, sonne le tournant du débat public.
Soit il y a une réaction massive tout de suite (quelle que soit la forme), qui capitalise sur l'engagement des intellectuels et de soutiens connus comme c'est le cas depuis quelques jours, soit dans un mois BFM et iTele seront passées à autre chose et l'opposition sera vaine.

+1 Ce n'est pas le moment de baisser les bras. Ils veulent la guerre ? Qu'ils l'aient. Maintenant. Pourquoi faudrait-il s'arrêter ? Un décret, ça n'a rien d'irrévocable. Les gouvernements passent, les lois se font et se défont.

Cath a écrit:Un truc qui ne coûte rien : je propose qu'on imprime tous les panneaux du genre "Je suis prof et je ne voterai plus jamais PS" et qu'on les affiche sur les lunettes arrière de nos voiture, pour ceux qui en ont.

Bon, je vais tagguer le RER à défaut :lol:

HORA a écrit:Quel sens du timing, tout de même. Le 29 mai, on pourra ainsi fêter avec une pensée émue les dix ans du NON majoritaire lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, et le bras d'honneur au peuple souverain de la part du Congrès, réuni à ... Versailles.
Que de symboles...

Bien vu Hora. C'est la même logique. La dépossession du pouvoir du peuple par une oligarchie.
Que faire ?
Quelques pistes que tout le monde peut suivre pour retrouver un minimum d'"honneur" professionnel et d'estime de nous.
Dans l'immédiat manifestation virtuelle immédiate sur Twitter pour ceux qui ont un compte. Il faut battre le pavé numérique en montrant notre colère.
Ensuite arrêter immédiatement toute forme de bénévolat, d'heures investies à perte pour nous dans des projets, des sorties etc...  Une bonne façon de réagir au mépris de nos pseudo-gouvernants. Salaire de misère et absence de considération de notre hiérarchie = investissement minimum. Développer une mentalité de comptable. Le dire CLAIREMENT à notre hiérarchie qui compte beaucoup trop sur notre conscience professionnelle.
Arrêter la bienveillance mensongère au niveau de la notation et être en vérité avec notre conscience et avec les élèves.
L'idée des autocollants de Saun "Je suis prof et je ne voterai plus jamais PS" me semble une excellente chose. Emanant d'un collectif du style "lesprofsencolère" (hashtag qui pourrait être repris sur twitter) ça pourrait être intéressant.
Pour les établissements les plus mobilisés (j'ai entendu dire que dans des établissements comme Dolto à Paris, la totalité des enseignants étaient en grève), des actions coup de poing du style blocage de l'établissement...
Et surtout en 2016, ne rien appliquer du tout au motif qu'en 2017 tout sera abrogé.
Pour nos enfants, instruction complémentaire à la maison en attendant des jours meilleurs.

Notre salut, j'en reste persuadée est dans la mobilisation lycéenne. Mais comment les impliquer ?

Bernanos disait dans Journal d'un curé de campagne : "La question sociale est d'abord une question d'honneur. C'est l'injuste humiliation du pauvre qui fait les misérables. " Pour le paraphraser, la question enseignante est d'abord une question d'honneur. Pour l'injuste humiliation je vous laisse vous reporter au bras d'honneur que constituent la parution des décrets ce matin. Et pour la misère enseignante, l'impossibilité même de faire grève de nombre de collègues étranglés financièrement en dit long aussi. D'où la nécessité de réagir TRES fermement, TRES massivement et TRES rapidement. La coupe est pleine !

Lefteris a écrit:

almuixe a écrit:

Dinosaura a écrit:
Je parle de jeunes profs qui étaient au lycée en 2003. Pas d'excuse si ce n'est la paresse intellectuelle et le goût pour la soumission et l'infantilisation.

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies  qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens  n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.

On arrive peu à peu à un métier de catégorie A ,  corps théoriquement de conception ,  de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP,  payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec  obligation d'utiliser des supports  normés ?

Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).

Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.

Dinosaura a écrit:

Lefteris a écrit:

almuixe a écrit:

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies  qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens  n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.

On arrive peu à peu à un métier de catégorie A ,  corps théoriquement de conception ,  de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP,  payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec  obligation d'utiliser des supports  normés ?

Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).

Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.

Il y a aussi des jeunes profs qui ne rentrent pas dans ces cases! Faudrait voir à pas généraliser à outrance!
Jeune prof ayant envie d'enseigner sa matière! Jeune prof ayant fait grève hier alors qu'elle n'avait pas cours! Jeune prof concernée et furax!

Dinosaura a écrit:

Lefteris a écrit:

almuixe a écrit:

Les jeunes professeurs sont aussi le produit de cette éducation invertébrée que l'on dénonce.

Pas tous, certains veulent encore enseigner leur matière, et les nouvelles lubies  qu'on leur impose les révulsent. On trouve tout autant de trentenaires-quadras qui pour avoir la paix veulent tout ce qu'on veut à leur place, ou même adhèrent ou font semblant pour ne pas avoir l'air "ringards".
D'un autre côté, ne se présenteront bientôt aux concours que les gens  n'ayant pas un goût prononcé peur leur matière, les cursus imposés vont faire évoluer l'espèce, tout comme la fonction a crée l'organe chez certains animaux.

On arrive peu à peu à un métier de catégorie A ,  corps théoriquement de conception ,  de réalisation d'une mission assignée avec autonomie et pouvoir de décision , aux termes des statuts de la FP,  payé comme en catégorie B, et traité comme en catégorie C, assigné à horaires , procédures de travail , textes tatillons. A quand l'interdiction de préparer ses cours, avec  obligation d'utiliser des supports  normés ?

Plein accord avec cette analyse (comme quasiment toujours avec Lefteris).

Il y aura donc les jeunes profs (et moins jeunes aussi, certes, mais je parle là de mon univers de travail au quotidien) individualistes et déjà animateurs dans l'âme car recrutés sur ces critères, qui accepteront sans rechigner et même avec "conviction". Et puis, il y a aura la transformation à marche forcée en faiseurs de projets-animateurs-exécutants, par la transformation du statut, de tous les rétifs qui ont encore l'outrecuidance de se penser en "intellectuels", passionnés par leur matière, et porteurs d'une vision collective émancipatrice pour la société qui sera (est) taxée de ringarde... à la manière de ce qui s'est précédemment passé à France Télécom.

Attention à ne pas généraliser, car on en connaît des ''vieux'' qui t'affirment droit dans les yeux que cette réforme ne les concernent pas puisqu'ils ne sont qu'à quelques années de la retraite