- JPhMMDemi-dieu
Serge a écrit:Je suis fils d'une femme de ménage handicapée, et j'ai fait latin, du temps où cette option était supposé encore plus élitiste.
Et dans mes classes actuelles, j'ai plein de minots de toutes origines sociales, de tous niveaux en français. Et ça se passe globalement bien. Où est l'élitisme ? L'élitisme, ce serait juste offrir la possibilité à tous ceux qui le veulent de pouvoir faire plus ? Quelle curieuse conception !
A chaque fois que j'entends parler des options comme marques d'élitisme social, mon sang ne fait qu'un tour. Quelle insulte ! bon sang, quelle insulte insupportable !
- henrietteMédiateur
Mais oui, Serge, l'élitisme, dans leur esprit, c'est ça : que ceux qui peuvent fournir plus de travail, d'efforts, d'intérêt, aient des moyens horaires supplémentaires qui leur permettent de faire plus que les autres. Ceci est vécu comme une injustice, que l'on donne plus à ces élèves qui peuvent déjà "par nature" faire plus que les autres. C'est donc mal.
On doit donc impérativement contrebalancer cette inégalité en ne leur donnant surtout pas la possibilité d'aller plus loin que ceux que la nature (ou la famille ou tout ce que tu veux) a moins bien dotés.
On doit donner la même chose à tous, en alignant sur le PPCM, et raser tout ce qui dépasse : là seulement on sera égalitaire, et pas élitiste.
On doit donc impérativement contrebalancer cette inégalité en ne leur donnant surtout pas la possibilité d'aller plus loin que ceux que la nature (ou la famille ou tout ce que tu veux) a moins bien dotés.
On doit donner la même chose à tous, en alignant sur le PPCM, et raser tout ce qui dépasse : là seulement on sera égalitaire, et pas élitiste.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- palomitaNeoprof expérimenté
Et je pense que ton cas n'est pas isolé : latin + allemand LV2 pour ma part , par choix personnel ; d'autres ont suivi le même parcours , j'en connais de nombreux exemples autour de moi , car un certain nombre d'entre eux se sont tournés vers l'enseignement .JPhMM a écrit:Il le peut tellement en théorie, qu'il le peut en pratique.t3- a écrit:Oui, il peut... en théorie.JPhMM a écrit:Le fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage peut faire du grec ancien au collège, et ce choix qu'il fait n'a aucun rapport avec la classe sociale. Par contre, cela peut modifier durablement son rapport au savoir.
Et bibi, qui est fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage, sait de quoi il parle, car bibi, il a fait grec ancien au collège et au lycée.
Et allemand en LV2 aussi.
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"La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit"
Oscar wilde.
- JPhMMDemi-dieu
Je sais bien palomita.palomita a écrit:Et je pense que ton cas n'est pas isolé : latin + allemand LV2 pour ma part , par choix personnel ; d'autres ont suivi le même parcours , j'en connais de nombreux exemples autour de moi , car un certain nombre d'entre eux se sont tournés vers l'enseignement .JPhMM a écrit:Il le peut tellement en théorie, qu'il le peut en pratique.t3- a écrit:
Oui, il peut... en théorie.
Et bibi, qui est fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage, sait de quoi il parle, car bibi, il a fait grec ancien au collège et au lycée.
Et allemand en LV2 aussi.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- InvitéInvité
t3- a écrit:Oui, il peut... en théorie.JPhMM a écrit:Le fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage peut faire du grec ancien au collège, et ce choix qu'il fait n'a aucun rapport avec la classe sociale. Par contre, cela peut modifier durablement son rapport au savoir.
Sauf qu'en pratique, si cet élève a un niveau un peu juste, on entendra un chef d'établissement lui dire au conseil de classe "latin/grec déconseillé".
En pratique toujours, cette famille n'arrivera même pas à l'étape du conseil de classe, car elle risque fort de ne pas demander cette option. Je ne saurais pas expliciter les raisons exactes, mais il semble que les familles de classe sociale moins favorisées ne vont pas demander ces options. (Dites moi si je me trompe ou si ce n'est pas ainsi dans vos collèges.)
Dans mon collège, ce n'est pas le cas. Quand j'y suis arrivée, mes 6e m'en ont tellement fait voir que je n'ai pas spécialement parlé de l'option latin. Mais l'année suivante, j'aurais bien aimé que l'enseignante LC vienne présenter sa matière car ça se passait très bien avec ma classe de 6e, que je leur avais fait des cours sur l'origine des mots et la mythologie qui leur avaient bien plu...et du coup, beaucoup d'entre eux voulaient faire latin et ce n'étaient pas les meilleurs, à deux exceptions près, car les meilleurs voulaient faire euro (à partir de la 5e dans mon collège ZEP).
Mais la petite dizaine d'élève de ma 6e qui ont voulu faire latin et ont suivi l'option dès l'année suivante étaient issus de familles de classe sociale peu favorisée, plutôt moyens qu'excellents, et l'une avait même un niveau très juste et a effectivement eu "latin déconseillé" mais elle a quand même fait latin.
Ce qui est certain, c'est que les élèves de classe sociale moins favorisée n'iront pas vers ces options sans qu'on les leur présente en 6e et qu'avec 4 ou 5 h de français par semaine, on a peu de temps pour faire cette présentation...et pour peu que ce soit une classe avec beaucoup de perturbateurs, encore moins.
- AudreyOracle
t3- a écrit:Oui, il peut... en théorie.JPhMM a écrit:Le fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage peut faire du grec ancien au collège, et ce choix qu'il fait n'a aucun rapport avec la classe sociale. Par contre, cela peut modifier durablement son rapport au savoir.
Sauf qu'en pratique, si cet élève a un niveau un peu juste, on entendra un chef d'établissement lui dire au conseil de classe "latin/grec déconseillé".
En pratique toujours, cette famille n'arrivera même pas à l'étape du conseil de classe, car elle risque fort de ne pas demander cette option. Je ne saurais pas expliciter les raisons exactes, mais il semble que les familles de classe sociale moins favorisées ne vont pas demander ces options. (Dites moi si je me trompe ou si ce n'est pas ainsi dans vos collèges.)
Dans le collège où je travaille, les élèves latinistes sont de bons élèves en large majorité. Les élèves moins solides qui font latin sont très minoritaires et sont des élèves motivés, ayant un état d'esprit constructif.
En théorie donc, tout le monde a le droit de faire l'option latin. En pratique, je note que tous les profils d'élèves ne sont pas représentés parmi les élèves latinistes.
Je suis d'accord avec vous que le terme "options ségrégatives" est inadapté.
Pouvons-nous alors parler "d'option dans laquelle tous les profils d'élèves ne sont pas représentés" ?
Trois choses.
Il existe des chefs d'établissement (et des collègues PP, disons-le aussi...) qui limitent l'accès au latin et au grec et aux sections euro et aux sections bilangue sur l'argument que ces élèves seraient en trop grandes difficultés par ailleurs. C'est illégal. Si un élève veut suivre une otpion, il doit pouvoir le faire. Que l'institution formule un conseil, c'est ok, mais qu'elle interdise l'accès à une option, non, c'est illégal.
Pour ma part, je suis dans un collège où heureusement, si un élève demande une option, il l'obtient, avec craintes formulées par certains parfois, mais il peut s'y inscrire.
De nombreux parents ne souhaitent pas inscrire leur enfant en latin, grec aux autres sections dites "ségrégatives" parce qu'ils ont l'impression, entretenue par certains CDE, certains médias, certaines représentations "internes", que ces options sont pour les "têtes d'ampoule", "les riches", "les gens qui peuvent se permettre de faire des trucs qui ne servent à rien"... J'ai d'ailleurs bien plus de parents de ce genre face à moi que de parents qui, convaincus de "l'élitisme" créé par le latin et grec, cherchent à faire rentrer leur gosse dans une bonne classe (illusion d'ailleurs; la classe dont je suis PP, faite pour moitié de bilangues allemand anglais et latinistes, est la deuxième plus mauvaise du niveau de 4e sur 5 classes). Pas plus tard que la semaine dernière, mon petit Moussa de 6e me disait que lui voulait faire latin mais que ses parents trouvaient que ça ne servait à rien. Il me semble d'ailleurs souvent plus rare de trouver un intérêt pour ces matières "rares" dans les familles "issues de l'immigration" (je ne sais pas comment le dire autrement... pardon si je suis maladroite), peut-être parce que leur culture leur semble moins ancrée dans l'antiquité que la culture européenne ne l'est pour nous. A tort, on le sait bien, et j'en parlais justement avec le frère d'une CPE, algérien tout juste arrivé chez nous et qui déplorait le fait que ces merveilles de l'antiquité soient ignorées chez eux, et que ceux qui peuvent déchiffrer les inscriptions en latin là-bas sont bien rares... il m'a carrément dit "On doit demander à des gens d'ailleurs pour connaître tout ça et comprendre, nous, on n'a pas accès à ce savoir...". Bref, c'était un exemple. Peut-être sans portée, mais intéressant quand même, je trouve... et qui interroge.
Quoi qu'il en soit, je pense que beaucoup renoncent à ces enseignements en pensant que ce n'est pas pour eux, qu'ils n'ont pas "la tête de l'emploi", que ça ne leur apportera rien dans une situation économique et professionnelle compliquée qui est leur préoccupation première...
3e point.
Pour ma part, je refuse l'idée que l'on ne peut prendre plaisir à apprendre que si l'on est bon dans une matière.
Je défends le droit à la médiocrité. J'accepte (même si je ne le clame pas sur les toits, évidemment) l'idée qu'un élève, par paresse, n'apprenne jamais rien et soit en échec mais prenne tout de même plaisir à assister et participer à des cours. C'est idiot, effectivement, de ne pas aller jusqu'à s'impliquer dans son apprentissage pour en retirer concrètement un fruit, des capacités, des méthodes, mais je préfère encore un élève qui ne fout rien mais retient des choses simplement parce qu'il a attentivement écouté le cours plutôt qu'un élève qui n'aura même jamais entendu parler de Socrate, Périclès, du linéaire B, ou des Saturnales.
Du coup, quand je présente l'option aux élèves, j'explique que pour réussir, il faut travailler, mais que je n'exige pas d'eux qu'ils soient bons élèves. Je leur demande de se montrer le plus sérieux possible, mais ne ferme la porte à aucun d'entre eux s'il se montre curieux, intrigué, et qu'il a envie de découvrir de nouvelles connaissances.
En fait, je considère mes matières comme n'importe quelle autre, dans laquelle on a des bons, des mauvais, des motivés, des paresseux...
Cette année, j'ai plusieurs élèves en grec qui sont super actifs à l'oral, intéressés... mais n'ont jamais fait l'effort d'apprendre à lire et écrire. J'enrage, je les engueule, je les sermonne, leur dis que c'est du gâchis... mais au moins, ils connaissent des choses en matière de culture antique que leur camarades qui n'ont pas suivi mes cours n'auront jamais entendues.
Après, qu'ils assument: ils ne bossent pas, eh ben c'est leur problème. Comme dans toutes les autres matières du collège.
Conclusion de tout ça?
Je pense que certains profs effectivement ne jouent pas le jeu et présentent les options de langues anciennes comme un club réservé aux sérieux qui s'en sortent déjà bien ailleurs. Mais ils sont rares.
Je pense que de nombreux CDE, dans la crainte de devoir batailler parce qu'ils auraient trop de latinistes ou hellénistes préfèrent effectuer une présélection en ne gardant que les bons candidats, et ancrent encore un peu plus l'idée dans l'esprit des parents (et des collègues) que latin et grec sont réservés aux bons. Si les moyens horaires étaient attribués directement et uniquement au grec et au latin, en fonction des effectifs, nous n'aurions pas ce problème.
Je pense que de nombreux parents, soit par méconnaissance, soit par expérience très ancienne de l'école associée bien souvent à de mauvais souvenirs d'élèves, soit par réflexe d'autodénigrement, ne savent même pas à quoi ressemblent aujourd'hui l'enseignement des langues anciennes et ce qu'il pourrait apporter à leur enfant. Ils ont tant de craintes pour certains de voir leur enfant ne même pas maîtriser les bases qu'ils se concentrent uniquement sur la maîtrise de la lecture, de l'écriture et du calcul, et l'insertion professionnelle, sans aucune idée de ce qu'apporte une culture plus large. C'est un peu comme si eux et nous faisions partie de deux mondes différents totalement étrangers l'un à l'autre. Et là, à moins de les faire venir dans nos cours, je ne vois pas trop comment lutter contre ce cliché... C'est ce point-là qui aujourd'hui me pose le plus de problème.
Dans mon collège, nombreux sont les gosses qui disent "je vais faire section euro parce que je veux être bilingue et ça sert plus que le latin". Ouais. Comment dire, petit? *sigh*
Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, la loi prévoit POUR TOUS la possibilité et plus encore le droit de suivre l'option, que dis-je, les options facultatives de son choix.
Ce qui n'empêche pas, je le sais bien, de réfléchir aux raisons qui poussent les élèves et leur parents à choisir telle ou telle option...
(Pour ma part, rares sont les élèves qui font latin ou grec à cause de leur parents: les mômes me sautent dessus tout contents en général de me dire "Madame, l'an prochain, je fais latin/ grec!")
- Ventre-Saint-GrisNiveau 10
Laepixia a écrit:Je suis opposée à la réforme pour tout un tas de raisons mais par contre, je dois dire que je ne m'émeus pas sur la disparition programmée du latin et du grec.
Dans mon établissement, sous l’œil neutre du CDE, les professeurs de lettres classiques écartent eux-mêmes les éventuels élèves en difficulté qui souhaiteraient faire du latin...
On s'émeut plus du sort du latin, une option, que du sort réservé aux sciences dans son ensemble dans notre pays...
Dans mon établissement, sous l’œil indifférent du CDE, ma collègue de SVT ne fait rien foutre aux gamins, qui se paient bien sa tête. Pourtant, je ne confonds pas ma collègue de SVT et l'intérêt que présente sa discipline : je regrette simplement, pour les gamins, de ne pas avoir une meilleure collègue de SVT. Je le regrette un peu pour moi aussi, parce dans un bahut, nous sommes tous tributaires du boulot des autres.
- NitaEmpereur
Dans mon collège, les latinistes ont tous les profils : d'excellents élèves aux élèves très très moyens et pénibles. En général, les pénibles demandent à arrêter en fin de 5e.
On déconseille l'option aux élèves en grande difficulté : inutile d'exiger d'eux plus de travail, ils n'arrivent déjà pas à faire ce qu'ils devraient. Il arrive cependant qu'ils s'inscrivent quand même - et ne s'en sortent pas forcément si mal. Je précise que mes collègues leur font de la langue, hein, pas des clowneries.
On déconseille l'option aux élèves en grande difficulté : inutile d'exiger d'eux plus de travail, ils n'arrivent déjà pas à faire ce qu'ils devraient. Il arrive cependant qu'ils s'inscrivent quand même - et ne s'en sortent pas forcément si mal. Je précise que mes collègues leur font de la langue, hein, pas des clowneries.
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A clean house is a sign of a broken computer.
- InvitéInvité
J'avais aussi entendu un CDE adjoint dire qu'il était pour la suppression du latin et du grec...car ça lui compliquait rudement la vie au niveau des emplois du temps, entre midi et deux ou en dernière heure de l'après-midi.
C'est peut-être une réforme décicée par des CDE adjoints qui rament ?
C'est peut-être une réforme décicée par des CDE adjoints qui rament ?
- BolzanoNiveau 5
JPHMM a écrit:Et bibi, qui est fils d'un technicien non diplômé et d'une femme de ménage, sait de quoi il parle, car bibi, il a fait grec ancien au collège et au lycée (au Lycée Polyvalent du Mirail, si ça vous parle, pas dans le XVIe ... )
Merci pour ce témoignage. Que ma nièce de 7 ans n'ait pas ce choix plus tard me rend malade. Toute la poésie et la profondeur des mythes grecs, la beauté de la langue et de l'alphabet ne lui seront pas montrées à la maison. Elle aurait pu en faire connaissance auprès de maîtres qui ont conservé un regard passionné sur l'Antiquité. Mais il y a peu de chances que cela entre dans le socle commun de connaissances, de compétence et de culture grâce à une diversité de pratiques pédagogiques blablabla...
- SphinxProphète
Je tiens juste à dire un truc : dans ma classe de quatrième, un élève veut arrêter le latin et sa mère appuie sa demande. Raison invoquée : le latin est toujours de 11h à 12h ce qui ne lui laisse pas le temps de faire l'aller-retour et avec la baisse des bourses elle n'a plus les sous pour payer la cantine. Voilà voilà.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- User17706Bon génie
Comme quoi, pour obtenir les résultats de la réforme, il suffirait de généraliser la pauvreté.
- Presse-puréeGrand sage
Laepixia a écrit:Je suis opposée à la réforme pour tout un tas de raisons mais par contre, je dois dire que je ne m'émeus pas sur la disparition programmée du latin et du grec.
Dans mon établissement, sous l’œil neutre du CDE, les professeurs de lettres classiques écartent eux-mêmes les éventuels élèves en difficulté qui souhaiteraient faire du latin...
On s'émeut plus du sort du latin, une option, que du sort réservé aux sciences dans son ensemble dans notre pays...
Donc, comme ta collègue est con et ton cde faible, cela autorise à foutre en l'air le boulot de tous les profs de LC de France et de Navarre?
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- e-WandererGrand sage
henriette a écrit:Mais oui, Serge, l'élitisme, dans leur esprit, c'est ça : que ceux qui peuvent fournir plus de travail, d'efforts, d'intérêt, aient des moyens horaires supplémentaires qui leur permettent de faire plus que les autres. Ceci est vécu comme une injustice, que l'on donne plus à ces élèves qui peuvent déjà "par nature" faire plus que les autres. C'est donc mal.
On doit donc impérativement contrebalancer cette inégalité en ne leur donnant surtout pas la possibilité d'aller plus loin que ceux que la nature (ou la famille ou tout ce que tu veux) a moins bien dotés.
On doit donner la même chose à tous, en alignant sur le PPCM, et raser tout ce qui dépasse : là seulement on sera égalitaire, et pas élitiste.
Mon frère a eu 1/20 à l'épreuve "professionnelle" de l'oral du CAPES car il partageait ton opinion (heureusement qu'il avait cartonné dans les matières sérieuses !). C'était il y a plus de 20 ans, et les ayatollahs du nivellement par le bas sévissent encore.
- User5899Demi-dieu
Que vos collègues soient stupides et malveillants ne devrait pas pousser à engager une guerre entre disciplines.Laepixia a écrit:Je suis opposée à la réforme pour tout un tas de raisons mais par contre, je dois dire que je ne m'émeus pas sur la disparition programmée du latin et du grec.
Dans mon établissement, sous l’œil neutre du CDE, les professeurs de lettres classiques écartent eux-mêmes les éventuels élèves en difficulté qui souhaiteraient faire du latin...
On s'émeut plus du sort du latin, une option, que du sort réservé aux sciences dans son ensemble dans notre pays...
- User5899Demi-dieu
Je travaille dans un lycée de 1.200 élèves, le latin est systématiquement en barrettes (et depuis trois ans, un groupe unique 2e, 1re, T a vu le jour) et je n'ai jamais eu une heure de LA du temps de midi. Temps de midi qui est fermé aux cours par un article du RI. Quand on veut, on peut.Lornet a écrit:J'avais aussi entendu un CDE adjoint dire qu'il était pour la suppression du latin et du grec...car ça lui compliquait rudement la vie au niveau des emplois du temps, entre midi et deux ou en dernière heure de l'après-midi.
Et sinon, goûtons quand même ces moments de pur comique où nous pouvons lire partout des ministres et des députés du PS se prenant pour le Che...
- IphigénieProphète
G
Ras le bol de ces raisonnements: on peut accepter tout le monde mais dire à l'élève qui n'arrive vraiment pas à assimiler qu'il vaut mieux ne pas s'obstiner : ou alors on dit que le latin est une matière obligatoire et ça devient un autre problème mais j'en ai marre d'entendre des idioties sur le latin pour tous au prix de "ne faisons plus de latin en latin " pour que tout le monde puisse suivre. Latin, c'est une discipline pas une œuvre caritative.Vous confondez humanisme et humanitaire.Presse-purée a écrit:Laepixia a écrit:Je suis opposée à la réforme pour tout un tas de raisons mais par contre, je dois dire que je ne m'émeus pas sur la disparition programmée du latin et du grec.
Dans mon établissement, sous l’œil neutre du CDE, les professeurs de lettres classiques écartent eux-mêmes les éventuels élèves en difficulté qui souhaiteraient faire du latin...
On s'émeut plus du sort du latin, une option, que du sort réservé aux sciences dans son ensemble dans notre pays...
Donc, comme ta collègue est con et ton cde faible, cela autorise à foutre en l'air le boulot de tous les profs de LC de France et de Navarre
- AudreyOracle
Je précise qu'ne cours de latin, je fais du latin... ça ne m'empêche pas d'accepter en cours des élèves en grande difficulté.
Souvent ils sont d'ailleurs bien contents de faire de la grammaire française à haute dose...
Souvent ils sont d'ailleurs bien contents de faire de la grammaire française à haute dose...
- IphigénieProphète
BIl y a ceux qui suivent en étant bien contents même s'ils ont besoin de beaucoup d'aide et puis il y a ceux qui viennent parce que les parents s'obstinent et qui ne sont que des boulets en classe : ce sont de ceux là que je parle : les élèves dont tu parles bien sûr, pas de problème au collège: maintenant de poser la question de l'utilité pour eux de poursuivre en lycée n'est ni une connerie ni un faux problème: il faut arrêter aussi d'avoir peur de son ombre: c'est comme demander d'admettre tout le monde en S pour ne pas casser les rêves ou par peur d'élitisme : il y a un moment où la démagogie devient pénible ( et je ne parle pas pour toi Audrey!) . Le latin étant une option il ne va pas cumuler les problémes des options plus celui des matières obligatoires !
- AudreyOracle
Je sais bien Iphigénie...ne t'inquiète pas, j'ai compris le sens de ton propos! ;-)
- IphigénieProphète
] Je reconnais ce soir, enfin cette nuit, être de très mauvaise humeur! (Et non ce n'est pas à cause de la reprise )
- JCPNiveau 7
Ventre-Saint-Gris a écrit:Je me laisse aller à mes petites réflexions tout en sachant qu'elles sont finalement peu étayées. Corrigez-moi donc avec indulgence là où vous verrez des approximations coupables, voire de lamentables énormités.
Je me dis souvent que j'aurais milité dans le camp des modernistes il y a trente ou quarante ans. En réaction à une école du moule, à un carcan scolaire qui ne tenait souvent que très peu compte des difficultés qui pouvaient se poser à l'individu qu'est l'enfant.
Pour ne parler que de cas évidents, il n'y a qu'à écouter le témoignage de nombre de dyslexiques, de (vrais) précoces, qui peuvent remonter le fil de leurs échecs le jour où ils peuvent enfin nommer une "pathologie", une singularité de fonctionnement tardivement diagnostiquée, et qui, les ayant empêchés de satisfaire aux normes institutionnelles, les a mis au ban.
Le souci, c'est que le militantisme post-soixante-huitard s'est ancré dans un schéma idéologique. Et le propre de toute idéologie est d'inscrire ses préceptes dans un cadre se voulant atemporel et universel : les militants d'alors n'ont jamais adapté leurs convictions à une évolution sociétale qui a pourtant oblitéré bien des composantes du moule contre lequel ils prétendaient lutter.
Quand nos profs nous reprochaient souvent d'apprendre bêtement par cœur, ils pouvaient déjà s'appuyer sur le fait que nous apprenions, que nous étions déjà construits par des habitudes scolaires dont on pouvait tenter de faire quelque chose... Lutter aujourd'hui pour une école mettant toujours davantage les individualités au centre des pratiques est devenu très dangereux dans une société qui, précisément, a déjà sapé son assise éducative.
Quand les minots en difficulté sont très souvent des enfants à qui l'on n'a jamais rien imposé, qui n'ont jamais rien appris véritablement, à qui on ne cherche plus à donner un travail qu'ils ne feraient pas, et qui n'ont, de fait, aucune base solide, ils auraient précisément surtout besoin qu'on leur donne le cadre un peu plus rigide dont ils ont cruellement manqué. Ajouter là-dessus de la "pratique innovante" qui s'efforce surtout de ne pas les mettre brutalement face à leurs lacunes, de façon à les faire progresser "autrement", ne conduit le plus souvent qu'à faire diversion, à maintenir une paix sociale, à entretenir l'illusion d'une école qui fonctionne mieux parce qu'elle évite, finalement, les confrontations.
Aussi, quand je vois l'âge des éminents consultants dont on parle ici, et celui des formateurs emblématiques de mon académie, j'ai toujours l'impression d'être face à des gens qui continuent à militer contre l'école de leur enfance sans voir que cette dernière a pourtant disparu depuis longtemps avec la société qui la conditionnait.
Je partage globalement ton analyse ; elle permet d'ailleurs de comprendre le positionnement d'un libertaire comme Onfray contre la réforme du collège... On ne bâtit rien sur le vide.
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- JCPNiveau 7
sebiseb a écrit:Je n'ai pas dit qu'un enseignant de français puissent enseigner les mathématiques. Il n'empêche qu'en Lycée Professionnel, les enseignants ont une bivalence, sont-ils moins compétents que leurs homologues du collège et du lycée ? J'en doute, car le public est souvent très difficile.ysabel a écrit:
N'importe quoi !!
On ne peut enseigner que ce que l'on maîtrise parfaitement.
je serais incapable d'enseigner autre chose que la littérature et la langue française.
Je remonte un vieux fil, mais tant pis ! Vu qu'on parle d'un sujet que je connais plutôt bien...
La bivalence en LP n'empêche pas l'excellence disciplinaire, au contraire...
Ce que j'enseigne en Lettres a souvent des résonances en HG, et réciproquement. Mais ça apparaît de façon informelle, au gré des thèmes traités dans une discipline ou l'autre : les correspondances se font naturellement.
Olympe de Gouges nous renvoie à la lutte des femmes pour l'égalité.
La condition ouvrière au XIX°siècle se découvre avec Zola.
Renan et Chaplin proposent des visions contraires du progrès technique.
Les soubresauts du XX°siècle permettent de comprendre la littérature engagée.
Les exemples sont légions... Nul besoin d'interdisciplinarité d'ailleurs pour montrer ces correspondances : un prof de Lettres ou d'HG qui maîtrise sa discipline est à même de le faire... De même qu'un prof de philo en passe par la géométrie s'il étudie le Ménon de Platon !
Vouloir forcer l'interdisciplinarité à travers de fumeux EPI me semble totalement artificiel, pour ne pas dire tératologique. En témoignent les huit thèmes proposés, assez vagues et vaseux pour qu'on puisse tout y fourrer, ou rien selon son manque d'inspiration... Je plains les collègues de collège à qui on demandera d'inventer des EPI donc de trouver des correspondances (enthousiasmantes) entre leur discipline, leur programme et ceux du collègue lambda avec qui ils devront collaborer dans l'allégresse.
On enseigne bien ce que l'on maîtrise bien, car on est à même de le porter donc de susciter l'intérêt des élèves, à fortiori avec un public difficile...
Mes souvenirs les plus médiocres en tant que prof de LP, c'étaient tous ces "machins" innovants heureusement défunts : le GEREX (apprendre à apprendre), les modules (ancêtres de l'AP), le PPCP (l'équivalent de l'EPI)... Lorsqu'on n'est pas convaincu soi-même de l'utilité du bidule, il est difficile de transmettre l'enthousiasme... Les élèves le sentaient bien, qui battaient leurs records d'absentéisme dans ces heures et ces dispositifs censés les motiver !
Hilarant, non ?
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- JCPNiveau 7
Elyas a écrit:Will.T a écrit:Je pense que tu as compris ce que je voulais dire.Elyas a écrit:
Bah si... toi et moi en sommes les preuves vivantes
Oui D'ailleurs, n'ont-ils pas un système de majeure/mineure dans leur concours ? Jacq, si tu es dans le coin
À PROPOS DES PLP ET DE LEUR BIVALENCE...
Ni majeure, ni mineure (aujourd'hui, pas du temps de Cath ou moi), mais deux disciplines à parité (admettant que l'HGEC compte pour une discipline en LHG).
Les IPR, en fonction de leurs études, choisissent souvent d'inspecter dans une discipline plutôt que l'autre (pourquoi cela d'ailleurs, puisqu'ils ont été PLP-LHG auparavant ?)
Dans la pratique, les PLP Lettres-LV font rarement du Français, mais se spécialisent en LV (les postes sont prévus à cet effet). Les PLP maths-sciences font des maths et des sciences appliquées en industriel, mais pas de sciences en tertiaire, où ils deviennent de fait monovalents. Il n'y a donc que les PLP Lettres-HG qui sont systématiquement bivalents, à l'exception (rare) de collègues se répartissant par disciplines dans les gros LP...
La bivalence s'origine dans la création de l'enseignement professionnel et du CAP en 1945 : les élèves ayant peu d'heures d'enseignement général, il avait été décidé de grouper lesdits enseignements.
La plupart des PLP que je connais sont attachés à la bivalence : moins de classes à gérer donc plus d'attention à chaque élève, souplesse entre les deux disciplines pour boucler les programmes, etc. Les profs que ça gêne ont souvent migré vers le CAPES ou l'agrégation.
Et au risque de me répéter, la bivalence n'empêche pas l'excellence ! Seul bémol, en LHG par exemple, moins de thèmes à couvrir en Français, et l'histoire commence à la Renaissance... D'ailleurs, que s'est-il passé avant 1492 ?
Que ceux que l'interdisciplinarité motive n'hésitent pas à passer le concours de PLP. Il y a du boulot en LP !!! :lol:
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- JCPNiveau 7
Cath a écrit:Ah mais précisément... Je milite (toute seule dans mon coin) pour un autre concours (qui ne serait pas une agrégation avec une double valence, l'idée même est absurde) qui serait réservé aux PLP et leur permettrait d'accéder à l'échelle de rémunération des agrégés.
Lorsque Mélenchon avait été nommé sous-ministre à l'enseignement professionnel, sous Jospin, après l'évacuation avec pertes et fracas du ci-devant Allègre, il avait évoqué la création d'une agrégation en Lycée Professionnel accompagnant l'ouverture de BTS...
Jean-Luc, reviens !!!
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" Penser, c'est dire non." Alain.
" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- JCPNiveau 7
sebiseb a écrit: Quant à l'autorité que donne la connaissance je n'y crois pas.
La connaissance seule ne suffit pas, mais c'est un préalable : essaie d'enseigner un sujet que tu maîtrises mal...
Presse-purée a écrit:Pareil. C'est une question d'éthique et de comportement face aux élèves. Les élèves vous respectent s'ils se sentent respectés. Et cela passe par beaucoup d'aspects différents, dont la compétence disciplinaire.
100% d'accord.
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" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. " Beaumarchais.
"L’abandon des illusions suppose la publication des faits, et les faits peuvent être désagréables." George Orwell.
- Sondage Ifop : 61% des Français et 74% des enseignants sont opposés à la réforme du collège !
- Témoignage : les enseignants du privé aussi sont contre la réforme du collège.
- Selon un sondage, 61% des français opposés à la réforme du collège
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