- User5899Demi-dieu
Rappelez-vous Sarkozy et la reine d'Angleterre : we have the weather, the time is fine
- medea100Niveau 4
Ronin a écrit:Les parents ils viennent pleurer chez moi parce que leurs gamins sont en échec. Et je passe mon temps à leur apprendre ou réapprendre à lire. Mais c'est sûr qu'en supprimant le latin ou l'allemand ça va les aider.
On devrait supprimer le français, hop, plus d'échec! (Et s'ils ont du mal en maths/SVT/histoire-géographie/..., hop, on supprime aussi!)
- Presse-puréeGrand sage
Laepixia a écrit:Personnellement, je pense qu'il faut en effet une réforme du système mais là, ça fait usine à gaz. Des gens sont payés pour écrire des trucs pareils, ça me tue. Si on veut faire les choses, on les fait bien... ou pas.
Je me demande bien comment on va pouvoir s'organiser avec ce qui nous est proposé. C'est bien beau de vouloir un travail interdisciplinaire mais où sont les heures consacrées à la concertation (1) ? Ou alors va-ton augmenter nos salaires en considérant le travail de concertation qu'il va nous falloir abattre (2) ?
Et quand je regarde les programmes de SVT, on nous indique que l'expérimentation réelle est indispensable. Va-t-on nous donner des groupes (3)? Parce que l'expérimentation réelle à 30... Et il n'y a a plus qu'un listing imprécis de ce que doivent connaitre les élèves en fin de cycle 4. Sans parler de la 6ème où SVT, techno et physique-chimie ne sont plus indifférenciées. Quand je pense que parmi les 3 domaines évalués par l'OCDE (machin Pisa), il y a les sciences, c'est sûr, on va améliorer les choses en France en procédant ainsi...
1) Oui. Elles sont maintenant dans ton service. Point II des nouveaux statuts.
2) Non. Mais comme elles sont dans ton service, elles sont obligatoires.
3) Oui, grâce aux marges profs.
Il te faudra piétiner tes collègues de LV et de français et interdire à ton collègue de langues anciennes d'enseigner sa discipline pour obtenir tes heures de groupe. Note que pour eux, ce sera la même chose: pour obtenir des conditions plus confortables (en fait, normales) d'apprentissage de sa discipline, il faudra qu'en conseil pédagogique on force la main à un ou des collègues pour qu'ils réduisent les leurs. Bref, on gère la pénurie au local, et ainsi, plus de manifs devant le rectorat, plus de courriers ni de délégations. Ce sont les collègues qui se crêpent le chignon entre eux sous les yeux ébahis de l'administration, qui sirote son café en regardant. Merci aux défenseurs des 20%, et encore bravo.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- medea100Niveau 4
Presse-purée a écrit:Laepixia a écrit:Personnellement, je pense qu'il faut en effet une réforme du système mais là, ça fait usine à gaz. Des gens sont payés pour écrire des trucs pareils, ça me tue. Si on veut faire les choses, on les fait bien... ou pas.
Je me demande bien comment on va pouvoir s'organiser avec ce qui nous est proposé. C'est bien beau de vouloir un travail interdisciplinaire mais où sont les heures consacrées à la concertation (1) ? Ou alors va-ton augmenter nos salaires en considérant le travail de concertation qu'il va nous falloir abattre (2) ?
Et quand je regarde les programmes de SVT, on nous indique que l'expérimentation réelle est indispensable. Va-t-on nous donner des groupes (3)? Parce que l'expérimentation réelle à 30... Et il n'y a a plus qu'un listing imprécis de ce que doivent connaitre les élèves en fin de cycle 4. Sans parler de la 6ème où SVT, techno et physique-chimie ne sont plus indifférenciées. Quand je pense que parmi les 3 domaines évalués par l'OCDE (machin Pisa), il y a les sciences, c'est sûr, on va améliorer les choses en France en procédant ainsi...
1) Oui. Elles sont maintenant dans ton service. Point II des nouveaux statuts.
2) Non. Mais comme elles sont dans ton service, elles sont obligatoires.
3) Oui, grâce aux marges profs.
Il te faudra piétiner tes collègues de LV et de français et interdire à ton collègue de langues anciennes d'enseigner sa discipline pour obtenir tes heures de groupe. Note que pour eux, ce sera la même chose: pour obtenir des conditions plus confortables (en fait, normales) d'apprentissage de sa discipline, il faudra qu'en conseil pédagogique on force la main à un ou des collègues pour qu'ils réduisent les leurs. Bref, on gère la pénurie au local, et ainsi, plus de manifs devant le rectorat, plus de courriers ni de délégations. Ce sont les collègues qui se crêpent le chignon entre eux sous les yeux ébahis de l'administration, qui sirote son café en regardant. Merci aux défenseurs des 20%, et encore bravo.
Bien résumé
- LaepixiaNiveau 8
En effet, il y a les marges-profs et en effet, il va falloir piétiner les collègues, sachant que les profs de sciences et techno ne sont pas les plus nombreux, on se demande bien qui le CDE va choisir de mécontenter (parce qu'in fine, c'est lui qui choisira et quand je vois le mépris du mien pour nos matières...)
- Reine MargotDemi-dieu
Presse-purée a écrit:
1) Oui. Elles sont maintenant dans ton service. Point II des nouveaux statuts.
2) Non. Mais comme elles sont dans ton service, elles sont obligatoires.
3) Oui, grâce aux marges profs.
Il te faudra piétiner tes collègues de LV et de français et interdire à ton collègue de langues anciennes d'enseigner sa discipline pour obtenir tes heures de groupe. Note que pour eux, ce sera la même chose: pour obtenir des conditions plus confortables (en fait, normales) d'apprentissage de sa discipline, il faudra qu'en conseil pédagogique on force la main à un ou des collègues pour qu'ils réduisent les leurs. Bref, on gère la pénurie au local, et ainsi, plus de manifs devant le rectorat, plus de courriers ni de délégations. Ce sont les collègues qui se crêpent le chignon entre eux sous les yeux ébahis de l'administration, qui sirote son café en regardant. Merci aux défenseurs des 20%, et encore bravo.
+1 Bon résumé en effet.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ycombeMonarque
Pour les marges profs, je rappelle que les nouveaux programmes de mathématiques contiennent de la programmation. Et que la programmation en classe entière…
Imaginons un collège de 5 classes par division. Pour le cycle 4, vous aurez 45h de marges profs: 3h par classe pour les 15 classes du cycle 4.
45h à répartir entre:
- les groupes de langues qui, en fonction des choix des gamins, peuvent nécessiter quelques groupes de plus que les classes pour la LV2 en cycle 3. Chaque groupe signifie 2h30 de plus, mettons 7h30 (un groupe de plus par niveau).
- les matières à labo: SVT,PC,Techno qui ont besoin de groupes réduits pour enseigner expérimentalement. un demi-groupe quinzaine c'est 1/2h en plus. Par niveau, par classe et par matière. Ce qui fait potentiellement 22h30 en plus.
- les maths qui ont besoin de demi-groupes pour faire la programmation en salle info. Mettons pour ne pas être trop gourmand 1/2h par niveau. 7h30 de plus au total. On ne va pas faire grand chose avec une fois par quinzaine, en fait il faudrait le double, mais passons.
- le latin ou les langues régionales. 5h.
Il reste, si mes comptes sont exacts, 2h30. De quoi payer une demi-heure de co-intervention en EPI, dans un seul niveau, pour chaque classe. Les autres matières ne verrons pas les groupes réduits promis par la ministre.
Sauf si…
Il y quelques moyens de garder quelques heures en plus et de les afficher dans les EPI:
- supprimer le latin
- supprimer tout choix de LV2. Avec une seule langue, plus besoin de groupes supplémentaires suivant les choix des gamins. Anglais/espagnol pour tout le monde!
- refuser les dédoublements en SVT/PC/Techno/Maths.
- Ou placer les dédoublements dans ces matières en les obligeants à passer ça dans les EPI: vous avez 1/2h par classe mais 1h par semaine passe dans les EPI.
On voit bien quels peuvent être les moyens de pressions. Des demi-groupes contre des EPI. Et comment on va afficher une adhésion massive des profs aux EPI.
Imaginons un collège de 5 classes par division. Pour le cycle 4, vous aurez 45h de marges profs: 3h par classe pour les 15 classes du cycle 4.
45h à répartir entre:
- les groupes de langues qui, en fonction des choix des gamins, peuvent nécessiter quelques groupes de plus que les classes pour la LV2 en cycle 3. Chaque groupe signifie 2h30 de plus, mettons 7h30 (un groupe de plus par niveau).
- les matières à labo: SVT,PC,Techno qui ont besoin de groupes réduits pour enseigner expérimentalement. un demi-groupe quinzaine c'est 1/2h en plus. Par niveau, par classe et par matière. Ce qui fait potentiellement 22h30 en plus.
- les maths qui ont besoin de demi-groupes pour faire la programmation en salle info. Mettons pour ne pas être trop gourmand 1/2h par niveau. 7h30 de plus au total. On ne va pas faire grand chose avec une fois par quinzaine, en fait il faudrait le double, mais passons.
- le latin ou les langues régionales. 5h.
Il reste, si mes comptes sont exacts, 2h30. De quoi payer une demi-heure de co-intervention en EPI, dans un seul niveau, pour chaque classe. Les autres matières ne verrons pas les groupes réduits promis par la ministre.
Sauf si…
Il y quelques moyens de garder quelques heures en plus et de les afficher dans les EPI:
- supprimer le latin
- supprimer tout choix de LV2. Avec une seule langue, plus besoin de groupes supplémentaires suivant les choix des gamins. Anglais/espagnol pour tout le monde!
- refuser les dédoublements en SVT/PC/Techno/Maths.
- Ou placer les dédoublements dans ces matières en les obligeants à passer ça dans les EPI: vous avez 1/2h par classe mais 1h par semaine passe dans les EPI.
On voit bien quels peuvent être les moyens de pressions. Des demi-groupes contre des EPI. Et comment on va afficher une adhésion massive des profs aux EPI.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- IlseÉrudit
ycombe a écrit:Pour les marges profs, je rappelle que les nouveaux programmes de mathématiques contiennent de la programmation. Et que la programmation en classe entière…
Imaginons un collège de 5 classes par division. Pour le cycle 4, vous aurez 45h de marges profs: 3h par classe pour les 15 classes du cycle 4.
45h à répartir entre:
- les groupes de langues qui, en fonction des choix des gamins, peuvent nécessiter quelques groupes de plus que les classes pour la LV2 en cycle 3. Chaque groupe signifie 2h30 de plus, mettons 7h30 (un groupe de plus par niveau).
- les matières à labo: SVT,PC,Techno qui ont besoin de groupes réduits pour enseigner expérimentalement. un demi-groupe quinzaine c'est 1/2h en plus. Par niveau, par classe et par matière. Ce qui fait potentiellement 22h30 en plus.
- les maths qui ont besoin de demi-groupes pour faire la programmation en salle info. Mettons pour ne pas être trop gourmand 1/2h par niveau. 7h30 de plus au total. On ne va pas faire grand chose avec une fois par quinzaine, en fait il faudrait le double, mais passons.
- le latin ou les langues régionales. 5h.
Il reste, si mes comptes sont exacts, 2h30. De quoi payer une demi-heure de co-intervention en EPI, dans un seul niveau, pour chaque classe. Les autres matières ne verrons pas les groupes réduits promis par la ministre.
Sauf si…
Il y quelques moyens de garder quelques heures en plus et de les afficher dans les EPI:
- supprimer le latin
- supprimer tout choix de LV2. Avec une seule langue, plus besoin de groupes supplémentaires suivant les choix des gamins. Anglais/espagnol pour tout le monde!
- refuser les dédoublements en SVT/PC/Techno/Maths.
- Ou placer les dédoublements dans ces matières en les obligeants à passer ça dans les EPI: vous avez 1/2h par classe mais 1h par semaine passe dans les EPI.
On voit bien quels peuvent être les moyens de pressions. Des demi-groupes contre des EPI. Et comment on va afficher une adhésion massive des profs aux EPI.
et les groupes en français ? ou pour l'AP ?
- IlseÉrudit
ycombe a écrit:Pour les marges profs, je rappelle que les nouveaux programmes de mathématiques contiennent de la programmation. Et que la programmation en classe entière…
Imaginons un collège de 5 classes par division. Pour le cycle 4, vous aurez 45h de marges profs: 3h par classe pour les 15 classes du cycle 4.
45h à répartir entre:
- les groupes de langues qui, en fonction des choix des gamins, peuvent nécessiter quelques groupes de plus que les classes pour la LV2 en cycle 3. Chaque groupe signifie 2h30 de plus, mettons 7h30 (un groupe de plus par niveau).
- les matières à labo: SVT,PC,Techno qui ont besoin de groupes réduits pour enseigner expérimentalement. un demi-groupe quinzaine c'est 1/2h en plus. Par niveau, par classe et par matière. Ce qui fait potentiellement 22h30 en plus.
- les maths qui ont besoin de demi-groupes pour faire la programmation en salle info. Mettons pour ne pas être trop gourmand 1/2h par niveau. 7h30 de plus au total. On ne va pas faire grand chose avec une fois par quinzaine, en fait il faudrait le double, mais passons.
- le latin ou les langues régionales. 5h.
Il reste, si mes comptes sont exacts, 2h30. De quoi payer une demi-heure de co-intervention en EPI, dans un seul niveau, pour chaque classe. Les autres matières ne verrons pas les groupes réduits promis par la ministre.
Sauf si…
Il y quelques moyens de garder quelques heures en plus et de les afficher dans les EPI:
- supprimer le latin
- supprimer tout choix de LV2. Avec une seule langue, plus besoin de groupes supplémentaires suivant les choix des gamins. Anglais/espagnol pour tout le monde!
- refuser les dédoublements en SVT/PC/Techno/Maths.
- Ou placer les dédoublements dans ces matières en les obligeants à passer ça dans les EPI: vous avez 1/2h par classe mais 1h par semaine passe dans les EPI.
On voit bien quels peuvent être les moyens de pressions. Des demi-groupes contre des EPI. Et comment on va afficher une adhésion massive des profs aux EPI.
Les marges sont de 2,5 h par classe en 2016 ( et 2,75 h en 2017) !
- ZenxyaGrand sage
C'est ces calculs qu'il faudrait mettre aussi sur le tract contre la réforme. Partir d'un collège "moyen" en nombre de classes et montrer l'escroquerie que sera la répartition des ces fabuleuses marges-prof.
Les parents verront bien la supercherie.
Les parents verront bien la supercherie.
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- ycombeMonarque
Ça change tout le temps. J'ai pris la durée votée au CSE pour 2017 et après:Ilse a écrit:
Les marges sont de 2,5 h par classe en 2016 ( et 2,75 h en 2017) !
http://cache.media.eduscol.education.fr/file/College/41/1/Arrete_college_-_Publication_eduscol_14_avril_2015_V5_412411.pdf
Outre la dotation horaire correspondant aux enseignements obligatoires, une dotation horaire est mise à la disposition des établissements afin de favoriser le travail en groupes à effectifs réduits et les interventions conjointes de plusieurs enseignants, conformément à l’article D. 332-5 du code de l’éducation. Son volume pour l’établissement est arrêté par le recteur d’académie, sur la base de deux heures quarante-cinq minutes par semaine et par division pour la rentrée scolaire 2016, puis sur la base de trois heures par semaine et par division à compter de la rentrée scolaire 2017.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ycombeMonarque
J'ai pris les groupes qui me semblaient les plus évidents: ceux obligatoires (LV2), en sciences/techno puisqu'il y en a déjà, et en math puisque la programmation va obliger à passer en salle info. Il est évident que cela va fortement dépendre des choix des CdE et des bagarres locales entre matières.Ilse a écrit:
et les groupes en français ? ou pour l'AP ?
Je voulais juste montrer que les promesses de travail en groupes réduit ne seraient pas tenues. Rien de plus qu'aujourd'hui, en tout cas. L'A.P. se fera en classe entière, comme au lycée. Il y aura des groupes en français, si le CdE décide d'en mettre en français, mais dans ce cas là il n'y en aura pas pour d'autres matières.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ylmExpert spécialisé
Il n'y a pas de groupes partout en sciences/techno, ils ne sont obligatoires qu'en 6ème. Dans mon collège en techno il n'y en a qu'en 6ème et en sciences juste sur 1 niveau de plus.ycombe a écrit:J'ai pris les groupes qui me semblaient les plus évidents: ceux obligatoires (LV2), en sciences/techno puisqu'il y en a déjà
D'un collège à l'autre ça va aussi beaucoup dépendre des locaux. Dans certains établissements on ne met pas plus de 24 élèves par salle de sciences, d'où groupes obligatoires dans ces matières.
Et il y a l'AP aussi qui prendra quasiment d'office 1 h de marges prof.
- RuthvenGuide spirituel
ylm a écrit:
Et il y a l'AP aussi qui prendra quasiment d'office 1 h de marges prof.
Pas nécessairement, avec la merveilleuse réforme du lycée, on peut faire de l'AP en classe entière .
- IphigénieProphète
une note d'espoir: après cinq ans, on voit de nombreux lycées transformer en douce l'AP en cours de groupes, ramenés aux disciplines et aux professeurs de la classe. Plus simple pour tout le monde: l'administration et les emplois du temps, et évidemment les profs et les élèves.Ruthven a écrit:ylm a écrit:
Et il y a l'AP aussi qui prendra quasiment d'office 1 h de marges prof.
Pas nécessairement, avec la merveilleuse réforme du lycée, on peut faire de l'AP en classe entière .
Je reste optimiste sur la force du bon sens: avec une telle usine à gaz, si ça passait, le système s'infléchirait par la force des choses. Et puis comme les élèves, on peut se mettre à la force de l'inertie, c'est souvent la plus puissante. :lol:
- LefterisEsprit sacré
Pour les points I et II, on pourra se livrer à un sabotage par traînage de pieds , en en utilisant le mutisme. Nous avons réussi à faire annuler un stage à la khon en 12 séance comme ça, où nous avions été inscrits à l'insu de notre plein gré : personne n'ouvrait la bouche, la conférencière elle-même a jugé inopportun de revenir. Pas d'idées, pas de projets.Presse-purée a écrit:Laepixia a écrit:Personnellement, je pense qu'il faut en effet une réforme du système mais là, ça fait usine à gaz. Des gens sont payés pour écrire des trucs pareils, ça me tue. Si on veut faire les choses, on les fait bien... ou pas.
Je me demande bien comment on va pouvoir s'organiser avec ce qui nous est proposé. C'est bien beau de vouloir un travail interdisciplinaire mais où sont les heures consacrées à la concertation (1) ? Ou alors va-ton augmenter nos salaires en considérant le travail de concertation qu'il va nous falloir abattre (2) ?
Et quand je regarde les programmes de SVT, on nous indique que l'expérimentation réelle est indispensable. Va-t-on nous donner des groupes (3)? Parce que l'expérimentation réelle à 30... Et il n'y a a plus qu'un listing imprécis de ce que doivent connaitre les élèves en fin de cycle 4. Sans parler de la 6ème où SVT, techno et physique-chimie ne sont plus indifférenciées. Quand je pense que parmi les 3 domaines évalués par l'OCDE (machin Pisa), il y a les sciences, c'est sûr, on va améliorer les choses en France en procédant ainsi...
1) Oui. Elles sont maintenant dans ton service. Point II des nouveaux statuts.
2) Non. Mais comme elles sont dans ton service, elles sont obligatoires.
3) Oui, grâce aux marges profs.
Il te faudra piétiner tes collègues de LV et de français et interdire à ton collègue de langues anciennes d'enseigner sa discipline pour obtenir tes heures de groupe. Note que pour eux, ce sera la même chose: pour obtenir des conditions plus confortables (en fait, normales) d'apprentissage de sa discipline, il faudra qu'en conseil pédagogique on force la main à un ou des collègues pour qu'ils réduisent les leurs. Bref, on gère la pénurie au local, et ainsi, plus de manifs devant le rectorat, plus de courriers ni de délégations. Ce sont les collègues qui se crêpent le chignon entre eux sous les yeux ébahis de l'administration, qui sirote son café en regardant. Merci aux défenseurs des 20%, et encore bravo.
Ce qui m'amène naturellement au point III . Ce qu'on cherche à amener ici est très cohérent avec d'autres pièces du puzzle , à savoir démolir peu à peu le statut, introduire une hiérarchie intermédiaire, bloquer les enseignants dans les établissements : c'est ce que d'aucuns nomment le management transversal, où (je traduis le jargon édulcoré de la chose) tout le monde surveille tout le monde, le big boss surveille de haut la mêlée et distribue les bons et mauvais points (ainsi que des primes discrétionnaires), on fait "émerger des leaders", etc. Ce que je dis n'est pas de la fiction , du pessimisme de mauvais aloi , c'est déjà en place dans certaines administrations
Bienvenue dans l'enterprise...
Les programmes ne sont qu'une partie saillante de ce vaste projet : tout est dans tout, aurait dit Parménide d'Elée.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
Je me pose une question incongrue: l'obligation de travailler en interdisciplinarité n'est-ce pas contradictoire avec notre liberté pédagogique inscrite dans notre statut? Pour le dire autrement, cette réforme n'est-elle pas, au fond, illégale?
- ylmExpert spécialisé
Iphigénie a écrit:Je me pose une question incongrue: l'obligation de travailler en interdisciplinarité n'est-ce pas contradictoire avec notre liberté pédagogique inscrite dans notre statut? Pour le dire autrement, cette réforme n'est-elle pas, au fond, illégale?
Loi a écrit:La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection.
Ça me paraît suffisamment flou pour nous imposer les EPI.
- egometDoyen
Mouais, mouais, mouais. Les expérimentations à l'échelle d'une nation, ça coûte quand même bien cher.pedro771 a écrit:Moi personnellement, je suis contre... mais je demande à voir.
A l'image d'un petit rongeur curieux, je vais sûrement m'approcher de cette réforme pour voir si elle a bon gout.
Je préfère dire "j'ai essayé, vous avez vu, c'est trop le bor***!!!",
plutôt que dire :
"de toute façon c'est pas la peine d'essayer cela ne marchera pas"
Il y a d'autres moyens de devenir "anticommuniste secondaire", comme disait Desproges.
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- IphigénieProphète
à ylm:Je me demande! le pédagogique et le cadre administratif, ce n'est pas le même domaine: quand ils entrent en conflit, que se passe-t-il? Je serais curieuse d'avoir l'avis d'un juriste.
- egometDoyen
ylm a écrit:Iphigénie a écrit:Je me pose une question incongrue: l'obligation de travailler en interdisciplinarité n'est-ce pas contradictoire avec notre liberté pédagogique inscrite dans notre statut? Pour le dire autrement, cette réforme n'est-elle pas, au fond, illégale?Loi a écrit:La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection.
Ça me paraît suffisamment flou pour nous imposer les EPI.
En effet, ça ne fait pas un pli. Le ministère peut imposer n'importe quoi.
Il y a deux façons d'être libres par rapport à un gouvernement. Faire en sorte qu'il renonce à un domaine de compétence, i.e. assurer statutairement l'indépendance des établissements, donc renoncer au statut de fonctionnaire. Profiter des failles du système et de la médiocrité des sanctions envers les professeurs désobéissants.
La deuxième solution, outre l'héroïsme qu'elle requiert, pose un gros problème de légitimité au professeur. Comment obtenir l'obéissance de ses élèves si on donne soi-même l'exemple de la rébellion?
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Primum non nocere.
Ubi bene, ibi patria.
Mes livres, mes poèmes, réflexions pédagogiques: http://egomet.sanqualis.com/
- ycombeMonarque
L'AP ne prendra pas de marges profs obligatoirement, elle est à prendre sur les heures disciplinaires et peut très bien se faire en classe entière, comme au lycée. Rien ne dit qu'elle doit donner lieu à des demi-groupes.ylm a écrit:
Et il y a l'AP aussi qui prendra quasiment d'office 1 h de marges prof.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- LefterisEsprit sacré
Face à un système lâche et abject, qui n'hésite pas à manier la menace sur le plus faible, il faut ne rien dire et faire à sa manière. Le EPI crèveront d'eux-mêmes , parce que les binômes imposés, ça ne marche pas, un peu comme les projets. Quand on est muet, sans idée sur le projet imposé, il finit par se dégonfler tout seul, ou alors le monteur de projet bosse seul. Ca sera exactement pareil avec les EPI . A moins de vouloir à tout prix imposer sa matière et son point de vue, on pourra démonter ça peu à peu par force d'inertie.egomet a écrit:ylm a écrit:Iphigénie a écrit:Je me pose une question incongrue: l'obligation de travailler en interdisciplinarité n'est-ce pas contradictoire avec notre liberté pédagogique inscrite dans notre statut? Pour le dire autrement, cette réforme n'est-elle pas, au fond, illégale?Loi a écrit:La liberté pédagogique de l’enseignant s’exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre chargé de l’éducation nationale et dans le cadre du projet d’école ou d’établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d’inspection.
Ça me paraît suffisamment flou pour nous imposer les EPI.
En effet, ça ne fait pas un pli. Le ministère peut imposer n'importe quoi.
Il y a deux façons d'être libres par rapport à un gouvernement. Faire en sorte qu'il renonce à un domaine de compétence, i.e. assurer statutairement l'indépendance des établissements, donc renoncer au statut de fonctionnaire. Profiter des failles du système et de la médiocrité des sanctions envers les professeurs désobéissants.
La deuxième solution, outre l'héroïsme qu'elle requiert, pose un gros problème de légitimité au professeur. Comment obtenir l'obéissance de ses élèves si on donne soi-même l'exemple de la rébellion?
Il est hors de question en ce qui me concerne que je me batte comme un chiffonnier pour obtenir une malheureuse heure de latin. Je lutte dans la mesure de mes moyens aujourd'hui , après, il sera trop tard, il ne sera plus possible que de résister passivement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- IphigénieProphète
ça revient à dire que nos statuts n'existent pas.En effet, ça ne fait pas un pli. Le ministère peut imposer n'importe quoi.
Je n'en suis pas si sûre, personnellement.
On peut m'imposer le programme, on peut m'imposer la nature et l'ordre des thèmes à traiter, le nombre d'élèves que j'ai devant moi et leur regroupement éventuel mais je ne vois pas comment on pourrait m'imposer de travailler selon la méthode préconisée par d'autres au sein d'un groupe. J'aimerais bien un regard précis sur cette question cruciale: sinon le métier de professeur n'existe tout simplement plus. Je ne suis plus qu'un exécutant: même si c'est souvent ce qu'on voudrait nous faire croire, je pense que si les "statuts" servent à quelque chose, c'est à nous prémunir de cela. Sinon autant supprimer tous les satuts..
- barègesÉrudit
Presse-purée a écrit:Bref, on gère la pénurie au local, et ainsi, plus de manifs devant le rectorat, plus de courriers ni de délégations. Ce sont les collègues qui se crêpent le chignon entre eux sous les yeux ébahis de l'administration, qui sirote son café en regardant. Merci aux défenseurs des 20%, et encore bravo.
Tiens, ça fait vraiment penser à ce qui s'est passé dans les universités. Et on peut dire que le système fonctionne : vu de l'extérieur, la paix sociale est garantie. A l'interne, chaque établissement se charge des restructurations, mutualisations, suppressions ou gels de postes ; les tiraillements se font majoritairement au sein des établissements, le tout restant à peu près invisible en public.
Autre avantage pour l'observateur sirotant son café : l'énergie considérable absorbée en tractations internes ne se déploie plus ni en prises de positions ou décisions plus globales et constructives, ni, tout simplement, dans le métier d'origine des gens - il est désormais admis, par exemple, qu'un chercheur travaille beaucoup en "administratif" et un peu, quand il a le temps ou en prenant largement sur ses nuits, sur ses recherches ou pour son enseignement.
- egometDoyen
Iphigénie a écrit:ça revient à dire que nos statuts n'existent pas.En effet, ça ne fait pas un pli. Le ministère peut imposer n'importe quoi.
Je n'en suis pas si sûre, personnellement.
On peut m'imposer le programme, on peut m'imposer la nature et l'ordre des thèmes à traiter, le nombre d'élèves que j'ai devant moi et leur regroupement éventuel mais je ne vois pas comment on pourrait m'imposer de travailler selon la méthode préconisée par d'autres au sein d'un groupe. J'aimerais bien un regard précis sur cette question cruciale: sinon le métier de professeur n'existe tout simplement plus. Je ne suis plus qu'un exécutant: même si c'est souvent ce qu'on voudrait nous faire croire, je pense que si les "statuts" servent à quelque chose, c'est à nous prémunir de cela. Sinon autant supprimer tous les satuts..
Il suffit que la méthode soit inscrite au programme. Ou qu'une autorité quelconque ( conseil d'établissement, inspecteur) ait été mandaté pour cela. On peut toujours tenter d'ergoter sur ce que signifient "dans le cadre de" et "avec le conseil et sous le contrôle de". Mais en gros, tu es libre en-dehors de toutes les consignes qu'on te donne.
Ça me fait penser au monologue de Figaro.
Oui, tu n'es qu'un exécutant.
Ou plutôt, tu es dans une situation encore pire, car non seulement tu as beaucoup de choses à exécuter servilement, mais en plus on t'enjoint d'inventer pour tout le reste... en se réservant le droit de désavouer à tout moment tes initiatives.
J'en reviens à ce que j'ai dit. Ta liberté n'est pas dans ton statut, mais dans la faiblesse du contrôle.
Tu n'es pas libre statutairement, c'est à toi de voir quelle liberté tu peux et tu oses prendre, en ton âme et conscience. Mais la désobéissance a de toute façon un coût, qui doit être proportionné aux enjeux.
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