Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- KilmenyEmpereur
Il vient de sortir :
http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=87548A. Domaine d'étude « Littérature et langages de l'image »
Œuvres :
- Œdipe roi, de Sophocle (édition au choix du professeur).
- Œdipe roi, de Pier Paolo Pasolini, film italien, 1967 (édition au choix du professeur).
Le programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « Littérature et langages de l'image » vise à « conduire les élèves vers l'étude précise des liens et des échanges qu'entretiennent des formes d'expression artistiques différentes ». L'inscription au programme de la tragédie de Sophocle Œdipe roi (~425 av. JC) et de la version filmique qu'en a donnée Pier Paolo Pasolini (1967) met en jeu les relations entre littérature et langage cinématographique. La pièce de Sophocle et le film de Pasolini relèvent à l'évidence de la relation d'adaptation. La lecture croisée de l'un et de l'autre, recourant aux outils d'analyse adéquats à chacun, permettra aux élèves d'apprécier les œuvres « dans la double perspective de leur singularité et de leur intertextualité ».
Avec Œdipe roi, Sophocle ouvre une nouvelle ère du tragique, dont les conflits ne jouent plus seulement entre l'humain et des forces divines, mais aussi entre le sujet et sa propre conscience, faisant surgir ainsi l'individu au cœur de la cité.
L'Œdipe roi de Pasolini s'affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle. Emblématique du « cinéma de poésie » théorisé par le réalisateur, le film fait de la tragédie antique l'archétype d'un questionnement sur soi, qui met aussi en jeu l'énigme de l'identité créatrice. Doublement dépaysée dans le temps et dans l'espace, la pièce y est enchâssée dans une fable autobiographique qui la réinterprète à la lumière des thèses freudiennes sur le « complexe d'Œdipe ». De la cristallisation initiale à la sublimation finale, le film relate un parcours initiatique dont la tragédie grecque retrace, en abyme, la préhistoire. Traitée sur un mode onirique, la pièce de Sophocle s'inscrit dans le film à la manière d'un scénario inconscient et archaïque, dans lequel symboles et silences sont aussi signifiants que les mots. À la fois autoportrait et figure légendaire, le héros tragique devient, comme dans la pièce antique, le vecteur impersonnel d'une interrogation sur la condition humaine, dont la portée universelle est clairement signifiée par le syncrétisme culturel qui caractérise le choix des décors, des costumes et de la musique.
La tragédie antique se fait aussi, conformément à sa fonction originelle, l'instrument d'une mise en question du présent. La transposition de la pièce de Sophocle dans un univers « primitif » et « barbare » traduit, chez Pasolini, une nostalgie du sacré, dont l'oubli ou la négation fonde le tragique moderne. L'épilogue du film, inspiré par Œdipe à Colonne, l'infléchit en effet vers une réflexion sur le collectif, de nature politique, qui tout à la fois rappelle l'origine de la tragédie et appelle une réflexion sur le rôle de l'homme, et plus particulièrement de l'artiste, au sein de la cité.
Quelques ressources pour les professeurs
Sur la tragédie et sur Œdipe roi de Sophocle :
- Aristote, Poétique (trad. J. Hardy), Gallimard, « Tel », 1996.
- Nietzsche, Friedrich, La Naissance de la tragédie, Gallimard, Folio Essais, 1989.
- Dubarry-Sodini, Christine, Étude sur Sophocle, Œdipe roi, Ellipses, « Résonances », 1994.
- Hoffmann, Georges, Œdipe roi, PUF, « Études littéraires », 1990.
Sur le film de Pasolini :
- Bernard de Courville, Florence, Œdipe roi de Pasolini. Poétique de la mimèsis, L'Harmattan, 2012.
- Ceccatty (de), René, Pasolini, Gallimard, « Folio biographies », 2005.
- Duflot, Jean, Pasolini. Entretiens avec Pier Paolo Pasolini, Pierre Belfond, 1970.
- Revue d'esthétique, n° 3 hors-série : « Pasolini », Paris, Jean-Michel Place, 1992.
- Vontrat, Fabienne, « Œdipe roide Sophocle à Pasolini », http://la-psychanalyse-encore.fr/La_psychanalyse_encore/PSYCHANALYSE_et_CINEMA.html
Sur le mythe d'Œdipe :
- Lobo, Ana Lúcia, « Freud face à l'Antiquité grecque : le cas du Complexe d'Œdipe », http://anabases.revues.org/185
- Scherer, Jacques, Dramaturgies d'Œdipe, PUF, 1987.
- Vernant, Jean-Pierre et Vidal Naquet, Pierre, Œdipe et ses mythes, éditions Complexe, « Historiques », 1988.
- Vogin, Magali, « La fuite d'Œdipe de Corinthe à Thèbes », http://etudesromanes.revues.org/620, 2012.
Ressources visuelles :
- Court extrait d'une interview de Pasolini sur Œdipe roi : www.ina.fr/video/I04154749
Plusieurs extraits de différentes versions du mythe d'Œdipe sont visibles en ligne sur le site : http://fresques.ina.fr/en-scenes/parcours/0021/la-tragedie-grecque-et-ses-reecritures.html
B. Domaine d'étude « Lire-écrire-publier »
Œuvre :
- Madame Bovary de Gustave Flaubert
Le programme de l'enseignement de littérature en classe terminale de la série littéraire (arrêté du 12 juillet 2011 publié au B.O.E.N. spécial n° 8 du 13 octobre 2011) indique que le travail sur le domaine « lire-écrire-publier » invite les élèves « à une compréhension plus complète du fait littéraire, en les rendant sensibles, à partir d'une œuvre et pour contribuer à son interprétation, à son inscription dans un ensemble de relations qui intègrent les conditions de sa production comme celles de sa réception ou de sa diffusion ».
Pour l'étude de Madame Bovary de Gustave Flaubert, le professeur privilégiera l'analyse de la genèse qui permet aux élèves de pénétrer dans le laboratoire de l'écrivain et de s'interroger sur le processus de création du roman. Les étapes successives de l'avant-texte (plans, scénarios, esquisses, brouillons et manuscrits) constituent autant d'éléments qui nous donnent accès à l'histoire de la création. Ils rendent manifestes l'obsession et la passion du romancier pour le mot, pour la phrase, son attention aux rythmes et aux harmonies, à la dimension sonore de la langue, inscrivant la quête romanesque dans une aventure poétique, stylistique et esthétique inédite. Flaubert fait du roman un vaste poème narratif, où l'écriture s'astreint à une double exigence de justesse absolue, sur le plan de la diction comme sur celui de la fiction. La transformation d'un fait-divers banal en œuvre d'art éclaire également le travail de l'écrivain en amont du texte. Enfin, la correspondance de Flaubert avec ses contemporains, véritable essai sur l'art romanesque, permet de mieux comprendre la genèse du roman, révélant l'épreuve d'une écriture qui rompt avec le mythe de l'inspiration.
Madame Bovary contribue ainsi à l'invention d'un nouveau rapport au monde. La recherche du « neutre », de « l'impersonnalité », l'égalité de traitement des personnages, des sujets et des points de vue, affranchissent la littérature du devoir de représenter l'ordre constitué. L'écriture flaubertienne porte à sa manière une esthétique de l'âge démocratique, dévoilant un lien inextricable entre poétique et politique.
À cet égard, le professeur pourrait aborder avec les élèves dans une perspective complémentaire la réception très polémique du roman en 1857. Le procès qui s'en suivit notamment montre la complexité des liens entre littérature et société au milieu du XIXe siècle et soulève la question de la moralité à laquelle Flaubert, dans la stratégie de défense qu'il met en œuvre, fait subir un déplacement décisif : répondant à ses adversaires sur leur propre terrain, il substitue par ailleurs aux cadres d'une littérature édifiante corsetée par une morale prescriptive une éthique de l'écriture et de la lecture, fondée sur l'affirmation de l'autonomie de l'art.
Quelques ressources pour les professeurs
- Flaubert, Gustave, Madame Bovary dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1951, t. I, appareil critique rédigé par René Dumesnil, p. 271-289.
Sur la genèse du roman :
- Plans et scénarios de Madame Bovary, présentation, transcription et notes de Y. Leclerc, Paris, CNRS Éditions / Zulma, coll. « Manuscrits », 1995.
- Transcription intégrale des manuscrits de Madame Bovary, sous la responsabilité de D. Girard et Y. Leclerc, Bibliothèque municipale de Rouen au centre Flaubert : http://www.bovary.fr/.
- De nombreux sites nationaux ou académiques proposent des ressources pédagogiques utiles pour le programme. Citons principalement les sites de Rouen, Grenoble, Versailles mais aussi celui du réseau Canopé (voir notamment l'article de Caroline d'Atabekian).
- De Biasi, P.-M., Gustave Flaubert, Une manière spéciale de vivre, Grasset, 2009, particulièrement les chapitres 6 (« Entrer en littérature »), 7 (« Madame Bovary, c'est qui? ») et 8 (« Le procès du style »).
- Gotot-Mersch, Cl., La Genèse de « Madame Bovary », Paris, Corti, 1966 ; Genève, Slatkine Reprints, 1980.
Flaubert, (Gustave), Correspondances, Paris, Gallimard, collection « Bibliothèque de la Pléiade », 1980, t. II (1851-1858).
Sur la poétique du texte :
- Mitterand, Henri, « Flaubert et le style », Les Mots de Flaubert, n° 27, décembre 1965, p. 4-10.
- Proust, Marcel, Pastiches et mélanges, 1919 (le pastiche qui relate l'affaire Lemoine à la manière de Flaubert pourra être proposé aux élèves).
- Rancière, Jacques, Politique de la littérature, Galilée, 2007.
Un écrivain dans son siècle :
- Winock, Michel, Flaubert, NRF biographies, 2013.
Sur la réception du roman :
- Baudelaire, Charles, M. Gustave Flaubert, Madame Bovary et la Tentation de Saint-Antoine.- L'Artiste, 18 octobre 1857.
- Sainte-Beuve, C.-A., Variétés. Littérature. Madame Bovary, par Gustave Flaubert. Le Moniteur, 4 mai 1857.
- Leclerc, Yves, Crimes écrits. La littérature en procès au XIXe siècle, Paris, Plon, 1991.
- Bourdieu, P., Les Règles de l'art - Genèse et structure du champ littéraire, Seuil, 1992, réédition collection « Points », 1998.
- Vatan, Florence,« Outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs », Gustave Flaubert et la « morale de l'Art », dans Pensée morale et genre littéraire, sous la direction de Jean-Charles Darmon et Philippe Desan, Paris, PUF, 2009, p. 139-158.
Pour la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche
et par délégation,
La directrice générale de l'enseignement scolaire,
Florence Robine
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- trompettemarineMonarque
Pas facile.
Je me souviens d'avoir fait Œdipe roi en Terminale grec il y 5 ou 6 ans.
Je me souviens d'avoir fait Œdipe roi en Terminale grec il y 5 ou 6 ans.
- ysabelDevin
Intéressant !
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- nuagesGrand sage
Merveilleux programme ! Pasolini en TL ! Si je n'ai pas de TL à la rentrée j'en serai malade!
- thrasybuleDevin
Je regrette presque d'avoir demandé ma mutation, j'ai déjà travaillé deux ans en grec sur l’œuvre de Sophocle qui était au programme il y a peu et Pasolini, c'est un peu un frère pour moi. Et puis, Duras n'est pas au programme, un angoisse de moins pour ses inquisiteurs qui ne l'ont jamais lue!
- User5899Demi-dieu
Programme cool, même si je fais lire OR en seconde assez régulièrement. Je vais reprendre cette classe, je crois, maintenant que les mains libres ont débarrassé le plancher...
Vous changez de bahut, ami Thrasy ?
Vous changez de bahut, ami Thrasy ?
- NLM76Grand Maître
Avec ce programme, il est hors de question que je ne prenne pas les TL l'année prochaine, même si centrer l'étude de Mme Bovary sur les problèmes de genèse m'ennuie un petit peu.
_________________
Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- trompettemarineMonarque
Attention au piège avec les TL, le programme est enthousiasmant... mais n'oubliez pas les élèves qui, au bout de 10 pages de Madame Bovary, ou des 10 premières minutes de film vous regarderons avec des yeux perdus !
Madame Bovary, par exemple, s'est révélée en suivant les perspectives imposées par le programme très difficile à lire et à comprendre pour eux.
Beaucoup confondent auteur, narrateur, personnages, réalisme, romantisme...
L'oeuvre de Sophocle est très difficile aussi à cause du double sens systématique des répliques (J'ai lu, avec délectation alors pour les TL en grec les quatre tomes tomes de l'oedipe-Roi de Sophocle de J. Bollack).
2 heures par semaine seulement : c'est un travail titanesque
(ad jugum tamen transeo !)
Madame Bovary, par exemple, s'est révélée en suivant les perspectives imposées par le programme très difficile à lire et à comprendre pour eux.
Beaucoup confondent auteur, narrateur, personnages, réalisme, romantisme...
L'oeuvre de Sophocle est très difficile aussi à cause du double sens systématique des répliques (J'ai lu, avec délectation alors pour les TL en grec les quatre tomes tomes de l'oedipe-Roi de Sophocle de J. Bollack).
2 heures par semaine seulement : c'est un travail titanesque
(ad jugum tamen transeo !)
- thrasybuleDevin
J'ai demandé deux lycées accessibles en métro, dans l'académie de Versailles, étant donné que je ne peux, n'étant pas un mâle procréateur, uni à ma moitié pour le meilleur et le pire, et atteint de peste bubonique, avoir l'académie de Paris. En particulier, un lycée à dix arrêts de Châtelet, mais je crois que je peux toujours me brosser pour l'avoir.Cripure a écrit:Vous changez de bahut, ami Thrasy ?
- OrlandaFidèle du forum
trompettemarine a écrit:Attention au piège avec les TL, le programme est enthousiasmant... mais n'oubliez pas les élèves qui, au bout de 10 pages de Madame Bovary, ou des 10 premières minutes de film vous regarderons avec des yeux perdus !
Madame Bovary, par exemple, s'est révélée en suivant les perspectives imposées par le programme très difficile à lire et à comprendre pour eux.
Beaucoup confondent auteur, narrateur, personnages, réalisme, romantisme...
L'oeuvre de Sophocle est très difficile aussi à cause du double sens systématique des répliques (J'ai lu, avec délectation alors pour les TL en grec les quatre tomes tomes de l'oedipe-Roi de Sophocle de J. Bollack).
2 heures par semaine seulement : c'est un travail titanesque
(ad jugum tamen transeo !)
Je partage cet avis. Ce programme me fait très plaisir.
Mais il suffit que je pense à sa mise en oeuvre devant les gentils "artistes" de la première L qui m'échoit cette année pour avoir envie, par avance, de me crever les yeux.
- WabiSabiHabitué du forum
trompettemarine a écrit:Attention au piège avec les TL, le programme est enthousiasmant... mais n'oubliez pas les élèves qui, au bout de 10 pages de Madame Bovary, ou des 10 premières minutes de film vous regarderons avec des yeux perdus !
Madame Bovary, par exemple, s'est révélée en suivant les perspectives imposées par le programme très difficile à lire et à comprendre pour eux.
Beaucoup confondent auteur, narrateur, personnages, réalisme, romantisme...
L'oeuvre de Sophocle est très difficile aussi à cause du double sens systématique des répliques (J'ai lu, avec délectation alors pour les TL en grec les quatre tomes tomes de l'oedipe-Roi de Sophocle de J. Bollack).
2 heures par semaine seulement : c'est un travail titanesque
(ad jugum tamen transeo !)
On parle bien d'élèves de Terminale L, là? Wow, ça me laisse rêveur... Si le concept de fiction et de narration n'est même pas assimilé à l'aboutissement du secondaire, ça fait doucement rigoler de voir recommandé dans les nouveaux programmes du collège la pratique d'analyses de l'énonciation...
- trompettemarineMonarque
Flaubert, grand auteur des Fleurs du mal... du XVIIIe siècle, a écrit Madamme (sic) Bovarie... au bout de six mois d'étude de l'oeuvre!
Voilà voilà...
etc. etc.
Bon toutes les copies ne se ressemblent pas non plus.
Voilà voilà...
etc. etc.
Bon toutes les copies ne se ressemblent pas non plus.
- IsidoriaDoyen
Le programme m'enchante au plus au point! Et comme je n'ai les TL que depuis un an, j'espère bien les garder un an de plus!
- User5899Demi-dieu
En T L, je bosse entièrement en magistral, c'est dans cette classe que je m'aime le plustrompettemarine a écrit:Attention au piège avec les TL, le programme est enthousiasmant... mais n'oubliez pas les élèves qui, au bout de 10 pages de Madame Bovary, ou des 10 premières minutes de film vous regarderons avec des yeux perdus !
Madame Bovary, par exemple, s'est révélée en suivant les perspectives imposées par le programme très difficile à lire et à comprendre pour eux.
Beaucoup confondent auteur, narrateur, personnages, réalisme, romantisme...
L'oeuvre de Sophocle est très difficile aussi à cause du double sens systématique des répliques (J'ai lu, avec délectation alors pour les TL en grec les quatre tomes tomes de l'oedipe-Roi de Sophocle de J. Bollack).
2 heures par semaine seulement : c'est un travail titanesque
(ad jugum tamen transeo !)
thrasybule a écrit:J'ai demandé deux lycées accessibles en métro, dans l'académie de Versailles, étant donné que je ne peux, n'étant pas un mâle procréateur, uni à ma moitié pour le meilleur et le pire, et atteint de peste bubonique, avoir l'académie de Paris. En particulier, un lycée à dix arrêts de Châtelet, mais je crois que je peux toujours me brosser pour l'avoir.Cripure a écrit:Vous changez de bahut, ami Thrasy ?
- OrlandaFidèle du forum
Dans notre équipe, personne ne se bat pour les terminales L. Les BTS, les STMG , les TPE sont plus demandés. Même l'option "Littérature et société" est plus convoitée!
Deux heures dans l'emploi du temps, cela n'intéresse personne.
Il faut dire aussi que nos L sont pour certains très loin de maîtriser la langue française. C'est un cours impossible.
Je vais devoir me dévouer car je connais déjà la classe et dispose de la moitié du travail.
Quand on y songe, c'est assez désolant.
Est-ce aussi le cas dans vos lycées?
Deux heures dans l'emploi du temps, cela n'intéresse personne.
Il faut dire aussi que nos L sont pour certains très loin de maîtriser la langue française. C'est un cours impossible.
Je vais devoir me dévouer car je connais déjà la classe et dispose de la moitié du travail.
Quand on y songe, c'est assez désolant.
Est-ce aussi le cas dans vos lycées?
- cecile23Niveau 10
Pareil car beaucoup de travail de préparation pour 2 heures seulement dans l'EDT. Cela dit on ne se bat quand même pas pour les STMG, car on a encore quelques vrais littéraires en TL.
- OrlandaFidèle du forum
Ici nous avons en français une heure d'AP systématique en STMG, et pouvons donc travailler avec eux dans de bonnes conditions.
Mais en terminale, ces deux heures dérisoires m'ulcèrent: comment mettre en place quoi que ce soit de sérieux?
Quand je pense à ce qu'ils font en LELE... Il y a de quoi braire.
Mais en terminale, ces deux heures dérisoires m'ulcèrent: comment mettre en place quoi que ce soit de sérieux?
Quand je pense à ce qu'ils font en LELE... Il y a de quoi braire.
- ysabelDevin
cecile23 a écrit:Pareil car beaucoup de travail de préparation pour 2 heures seulement dans l'EDT. Cela dit on ne se bat quand même pas pour les STMG, car on a encore quelques vrais littéraires en TL.
C'est sûr qu'on se bat pour ne pas les avoir chez nous...
C'est pour "rendre service" car d'autres ce sont dévoués pour les STMG (mais au moins, ceux-là, il n'y a pas trop de boulot...)
_________________
« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- trompettemarineMonarque
Je viens de mettre en notes le programme sur Sophocle et Pasolini. Cela m'aide à me l'approprier et à formuler des sujets. Mais il y a pour moi des zones obscures (je connais Pasolini) je l'avoue.
voici ces notes :
Je mets en gras les attentes que je comprends mal, voire pas du tout. Pourriez-vous m'éclairer ? En passant l'Attande paru est très bon, c'est en outre, et je trouve cela surprenant, le seul ouvrage destiné aux TL écrits par les Lettres classiques ! (sauf erreur de ma part)
voici ces notes :
Je mets en gras les attentes que je comprends mal, voire pas du tout. Pourriez-vous m'éclairer ? En passant l'Attande paru est très bon, c'est en outre, et je trouve cela surprenant, le seul ouvrage destiné aux TL écrits par les Lettres classiques ! (sauf erreur de ma part)
BO (Sous forme de prise de notes) a écrit:
• L’inscription au programme de la tragédie de Sophocle Œdipe Roi (~425 av. JC) et de la version filmique qu’en a donnée Pier Paolo Pasolini (1967)
-met en jeu les relations entre littérature et langage cinématographique.
relèv[e] à l’évidence de la relation d’adaptation.
• La lecture croisée de l’un et de l’autre,
recourant aux outils d’analyse adéquats à chacun,
permettra aux élèves d’apprécier les œuvres
« dans la double perspective de leur singularité et de leur intertextualité ».
• Avec Œdipe Roi, Sophocle ouvre
-une nouvelle ère du tragique,
dont les conflits ne jouent
-plus seulement entre l’humain et des forces divines,
-mais aussi entre le sujet et sa propre conscience,
-faisant surgir ainsi l’individu au cœur de la Cité.
• L’Œdipe Roi de Pasolini s’affiche comme une réécriture de la pièce de Sophocle.
• Emblématique du « cinéma de poésie » théorisé par le réalisateur,
le film fait de la tragédie antique l’archétype d’un questionnement sur soi,
qui met aussi en jeu l’énigme de l’identité créatrice.
• Doublement dépaysée
-dans le temps
-et dans l’espace,
la pièce y est enchâssée dans une fable autobiographique
qui la réinterprète à la lumière des thèses freudiennes
sur le « complexe d’Œdipe ».
• De la cristallisation initiale
à la sublimation finale,
le film relate, en s’attachant à manifester cinématographiquement
la subjectivité d’un auteur,
un parcours initiatique
dont la tragédie grecque retrace, en abyme, la préhistoire.
• Traitée sur un mode onirique, la pièce de Sophocle s’inscrit dans le film à la manière d’un scénario inconscient et archaïque,
dans lequel symboles et silences
sont aussi signifiants
que les mots, les sons et les cris.
• À la fois autoportrait et figure légendaire,
le héros tragique devient,
comme dans la pièce antique,
le vecteur d’une interrogation sur la condition humaine,
dont la portée universelle est clairement signifiée
par le syncrétisme culturel qui caractérise
-le choix des décors,
-des costumes
-et de la musique.
• La tragédie antique se fait aussi,
conformément à sa fonction originelle,
l’instrument d’une mise en question du présent.
La transposition de la pièce de Sophocle
dans un univers « primitif » et « barbare »
traduit, chez Pasolini,
une nostalgie du sacré,
dont l’oubli ou la négation fonde le tragique moderne.
• L’épilogue du film,
inspiré d’Œdipe à Colone,
l’infléchit vers une réflexion sur le collectif,
de nature politique,
qui tout à la fois rappelle l’origine de la tragédie
et appelle une réflexion sur le rôle de l’homme,
et plus particulièrement de l’artiste, au sein de la Cité.
- IsidoriaDoyen
L'énigme de l'identité créatrice ne serait-elle pas l'interprétation du mythe par toute personne qui le réécrit? Pourquoi le faire, quelle est la place de cette histoire pour chaque auteur? Une sorte de "œdipe c'est moi" version Pasolini, en somme.
"La préhistoire" retracée, je ne sais pas trop, je ne comprends pas pourquoi le mot évoque la "pré" histoire et pas l'histoire. Peut-être simplement pour insister sur l'aspect originel?
Pour le reste, je ne sais pas trop, c'est vrai que c'est un peu confus. Tu n'as pas accès aux formations académiques Trompette?
Je me lance aussi... Je reviendrai sur ce fil en cas de questions.
J'ai aussi acheté l'Atlande et en effet il est fourni et intéressant.
"La préhistoire" retracée, je ne sais pas trop, je ne comprends pas pourquoi le mot évoque la "pré" histoire et pas l'histoire. Peut-être simplement pour insister sur l'aspect originel?
Pour le reste, je ne sais pas trop, c'est vrai que c'est un peu confus. Tu n'as pas accès aux formations académiques Trompette?
Je me lance aussi... Je reviendrai sur ce fil en cas de questions.
J'ai aussi acheté l'Atlande et en effet il est fourni et intéressant.
- trompettemarineMonarque
Je viens du coup de lire le dossier pédagogique de zérodeconduite fourni avec l'achat du film pour diffusion à la classe et je crois avoir compris. (Il est excellent ce dossier, on dirait que le programme a été écrit pour lui )
Et pour la préhistoire, il s'agit en fait de mots prononcés par Pasolini lui-même (mais il n'en reste pas moins que je trouve la phrase du programme confuse encore pour le moment, en l'état de mes recherches.)
Nous n'avons chez nous aucune formation académique pour le programme de TL.
Je peux me tromper, l'année n'est pas finie...
zérodeconduite a écrit:Dans un mouvement de réappropriation de la tragédie, Pasolini fait d’OEdipe son double non seulement dans une perspective autobiographique mais aussi dans une perspective artistique. Pasolini invente une scène par rapport à la tragédie de Sophocle : Angelo, personnage ajouté, remet à OEdipe aveugle une flûte (01:34:12) et dans l’épilogue, on voit OEdipe jouer de cette même flûte sur les marches d’un parvis d’église (01:35:13). Expulsé de la cité, il perd son statut de roi mais semble accéder à un nouveau statut, celui de poète. Comme Sophocle dans OEdipe à Colone, Pasolini évoque l’errance d’OEdipe mais celle-ci semble celle du poète qui vit désormais à l’écart des hommes. Cet OEdipe artiste est aussi un reflet de Pasolini poète.
Et pour la préhistoire, il s'agit en fait de mots prononcés par Pasolini lui-même (mais il n'en reste pas moins que je trouve la phrase du programme confuse encore pour le moment, en l'état de mes recherches.)
zérodeconduite a écrit:A rebours, les costumes de la partie mythique ne répondent à aucune volonté de reconstituer fidèlement une Grèce antique et historique. Ils ont un caractère composite en s’affichant comme un étrange mélange d’éléments africains, polynésiens, aztèques… Pasolini explique ainsi l’extrême liberté qu’il prend dans ce domaine : « Ce sont des habits inventés, presque arbitrairement. J’ai consulté des ouvrages sur l’art aztèque, sur Sumer. Certains costumes proviennent directement de l’Afrique noire. Cela parce que la préhistoire, pratiquement, a été la même partout ». Les costumes sont donc le reflet d’une vision syncrétique dévoilant l’universalité de l’histoire d’OEdipe. Le cinéaste présente aussi souvent la partie mythique comme une « partie fantasmagorique, qu[‘il] appelle hallucinatoire » à laquelle les costumes bariolés et hétéroclites font écho. Enfin, ces derniers semblent contaminés par une esthétique carnavalesque. Laïos puis OEdipe, rois de Thèbes, s’affublent d’une barbe postiche qui devient un symbole dérisoire du pouvoir. Pasolini multiplie les couvre-chefs aussi insolites que démesurés (la coiffe ailée d’OEdipe et de Créon, la tiare de Laïos et d’OEdipe, le chapeau de Jocaste lors de sa rencontre avec OEdipe), et fait porter un masque aux figures mythologiques de la Pythie et du Sphinx.
Nous n'avons chez nous aucune formation académique pour le programme de TL.
Je peux me tromper, l'année n'est pas finie...
- User5899Demi-dieu
Moi, c'est l'expression "film emblématique du cinéma de poésie" qui me rend perplexe. Personne parmi mes connaissances, dont 2 PU de cinéma, ne sait ce qu'est le cinéma de poésie. Bon, en même temps, dans le BO, je me contente d'ordinaire de lire le titre des oeuvres, et je pense que je vais continuer.
Mais j'ai remporté un succès jeudi dernier : j'ai réussi à faire comprendre à mes T L que le film de Pasolini n'est pas une captation filmée d'une représentation de la pièce de Sophocle, et donc que, si, si, ils doivent normalement cette année, en plus de lire Madame Bovary et Oedipe roi, voir un film sans Keve Adams
Mais j'ai remporté un succès jeudi dernier : j'ai réussi à faire comprendre à mes T L que le film de Pasolini n'est pas une captation filmée d'une représentation de la pièce de Sophocle, et donc que, si, si, ils doivent normalement cette année, en plus de lire Madame Bovary et Oedipe roi, voir un film sans Keve Adams
- IsidoriaDoyen
Trompette, ce dossier est en format numérique ou papier?
Nous ne sommes pas très respectueux des droits par chez moi je n'y ai donc pas droit.
Nous ne sommes pas très respectueux des droits par chez moi je n'y ai donc pas droit.
- RuthvenGuide spirituel
Le cinéma de poésie est le titre d'un article de Pasolini dans Empirismo eretico, Deleuze y consacre quelques pages dans Cinéma I. L'image-mouvement, p.106-111.
Le début du texte de Pasolini est même en ligne : http://pasolinipuntonet.blogspot.fr/2012/05/il-cinema-di-poesia-di-pier-paolo.html
Le début du texte de Pasolini est même en ligne : http://pasolinipuntonet.blogspot.fr/2012/05/il-cinema-di-poesia-di-pier-paolo.html
- BotticelliNiveau 7
Le « cinéma de poésie » est une notion inventée par Pasolini pour définir les films dans lesquels le cinéaste fait « sentir la caméra ».
Dans Œdipe roi de Pasolini Poétique de la mimèsis (2012) de Florence Bernard de Courville, il y a une citation intéressante : « Ce film repose sur l'assimilation et la confusion de l'instance auteur et de l'instance personnage propre au cinéma de poésie. »
Dans Œdipe roi de Pasolini Poétique de la mimèsis (2012) de Florence Bernard de Courville, il y a une citation intéressante : « Ce film repose sur l'assimilation et la confusion de l'instance auteur et de l'instance personnage propre au cinéma de poésie. »
Page 1 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5
- Le programme de Terminale Littéraire en littérature 2016-2017 : Journal des Faux-Monnayeurs, Les Faux-Monnayeurs (Gide) ; Oedipe-Roi (Sophocle, Pasolini)
- Classe terminale de la série littéraire : Programme de littérature pour l'année scolaire 2018-2019
- 2013-2014 : Les Mains libres de Paul Éluard et Man Ray + Lorenzacio de Musset au programme de littérature (terminale littéraire)
- Première littéraire : Les réécritures de Madame Bovary
- Terminale littéraire - Mme Bovary
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum