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- LevincentNiveau 9
PauvreYorick a écrit:Bon, le bouquin de Deleuze sur Spinoza est un peu un bouquin de Deleuze sur Deleuze, mais pourquoi pas, si ça t'intéresse. Il ne faut pas négliger le goût personnel, qui est un critère comme un autre de choix.
Je n'ai pas de goût particulier pour Deleuze, puisque je ne le connais que par ouï-dire (et un ouï-dire plutôt négatif). Mais je me suis dit que ce serait justement l'occasion de le découvrir. En attendant, certains de ses cours sont disponibles sur youtube, je les écouterai en étendant le linge.
- PanturleNiveau 8
PauvreYorick a écrit:
Si tu lis l'italien, le Guida alla lettura dell'Etica di Spinoza (Kindle pour dix petits euros) est extrêmement précieux. Bien davantage que n'importe quel autre bouquin introductif, ça n'a tout simplement rien à voir en termes de qualité, la distance est énorme.
Tant que ça ? À l'époque, j'avais trouvé le Macherey pas trop mal. Le meilleur compagnon de lecture de L'Éthique, ça reste quand même le marque-page bricolé avec définitions et axiomes recopiés dessus
Edit : en attendant de tout connaître par coeur, of course.
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Sur la réflexion celui qui me paraît incontournable et me vient d'abord à l'esprit, c'est Kant - Critique de la raison pure - Amphibologie des concepts de la réflexion
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- User17706Bon génie
Oui, indubitablement. C'est un passage obligé pour un cours, pas forcément pour une dissert le jour J, mais pour un cours il est hors de question de ne pas passer par là.Zarathoustra-Educateur a écrit:Sur la réflexion celui qui me paraît incontournable et me vient d'abord à l'esprit, c'est Kant - Critique de la raison pure - Amphibologie des concepts de la réflexion
- User17706Bon génie
À mon avis, oui, vraiment.Panturle a écrit:Tant que ça ?PauvreYorick a écrit:
Si tu lis l'italien, le Guida alla lettura dell'Etica di Spinoza (Kindle pour dix petits euros) est extrêmement précieux. Bien davantage que n'importe quel autre bouquin introductif, ça n'a tout simplement rien à voir en termes de qualité, la distance est énorme.
- User5899Demi-dieu
Une question qui a facilement trouvé sa réponse, bravosupersoso a écrit:La question est désormais s'il y a des profs ici qui prépare l'agreg. Pour ma part, j'en suis.
- supersosoSage
Cripure a écrit:Une question qui a facilement trouvé sa réponse, bravosupersoso a écrit:La question est désormais s'il y a des profs ici qui prépare l'agreg. Pour ma part, j'en suis.
Non mais moi je ne suis pas une vraie prof .
Merci à tous pour vos indications bibliographiques.
- LevincentNiveau 9
J'imagine également que, la seconde épreuve écrite étant une épreuve "d'histoire de la philosophie", une bonne connaissance de Descartes est requise pour traiter de Spinoza.
J'ai également oublié de mentionner dans ma biblio le livre de Jankélévitch, Le paradoxe de la morale, lu récemment.
Sur la réflexion, il y a également le chapitre 8 du tome I du Monde comme volonté et représentation, de Schopenhauer. Je me demande aussi si chez Thomas d'Aquin il n'y aurait pas des choses à trouver. J'avais lu un livre traitant de théologie chrétienne et de la doctrine de l'advaita-vada, le thème de la réflexion, au sens propre, (celui de la réflexion dans un miroir) était utilisé comme illustration de la maia et était me semble-t-il rapproché de la théologie thomiste.
J'ai également oublié de mentionner dans ma biblio le livre de Jankélévitch, Le paradoxe de la morale, lu récemment.
Sur la réflexion, il y a également le chapitre 8 du tome I du Monde comme volonté et représentation, de Schopenhauer. Je me demande aussi si chez Thomas d'Aquin il n'y aurait pas des choses à trouver. J'avais lu un livre traitant de théologie chrétienne et de la doctrine de l'advaita-vada, le thème de la réflexion, au sens propre, (celui de la réflexion dans un miroir) était utilisé comme illustration de la maia et était me semble-t-il rapproché de la théologie thomiste.
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Paradoxe de la morale de Jankélévitch est très stimulant.
Je l'ai commencé aujourd'hui.
Je l'ai commencé aujourd'hui.
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- User17706Bon génie
Inévitablement la lecture de Spinoza va engager souvent à ouvrir Descartes; n'en pas faire un préalable pour autant, ce ne serait pas efficace.Levincent a écrit:J'imagine également que, la seconde épreuve écrite étant une épreuve "d'histoire de la philosophie", une bonne connaissance de Descartes est requise pour traiter de Spinoza.
- LevincentNiveau 9
Hegel ne pourrait-il pas être considéré comme un penseur de la réflexion, avec ses formules amphigouriques où il est question de retour sur soi de l'Esprit et de choses du même genre tout aussi incompréhensibles ?
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- philopoussinNiveau 8
Levincent a écrit:J'avais lu un livre traitant de théologie chrétienne et de la doctrine de l'advaita-vada, le thème de la réflexion, au sens propre, (celui de la réflexion dans un miroir) était utilisé comme illustration de la maia et était me semble-t-il rapproché de la théologie thomiste.
Tiens, ça m'intéresse, je veux bien la référence
- LevincentNiveau 9
Ca s'appelle Doctrine de la non-dualité et christianisme, jalons pour un accord doctrinal entre l'Eglise et le Vedanta, écrit par un moine anonyme. C'est un livre rare qu'il n'est pas facile de trouver.
- philopoussinNiveau 8
Merci Levincent.
En cherchant cette référence sur Internet, je suis tombée sur ce petite texte de Jacques Vigne :
http://jacquesvigne.com/JV/jv15.htm
(Et pour Hegel, si, j’irais bien voir du côté de Georg, mais c’est PY le spécialiste des plantes carnivores...)
En cherchant cette référence sur Internet, je suis tombée sur ce petite texte de Jacques Vigne :
http://jacquesvigne.com/JV/jv15.htm
(Et pour Hegel, si, j’irais bien voir du côté de Georg, mais c’est PY le spécialiste des plantes carnivores...)
- User17706Bon génie
« Spéculatif » emploie la même métaphore que « réflexion ».Levincent a écrit:Hegel ne pourrait-il pas être considéré comme un penseur de la réflexion [...] ?
Les « concepts de la réflexion » et leur statut jouent un rôle de « question chaude », décisive pour comprendre le développement du post-kantisme (Reinhold, Fichte... jusqu'à Hegel).
- philopoussinNiveau 8
PauvreYorick a écrit:« Spéculatif » emploie la même métaphore que « réflexion ».Levincent a écrit:Hegel ne pourrait-il pas être considéré comme un penseur de la réflexion [...] ?
Les « concepts de la réflexion » et leur statut jouent un rôle de « question chaude », décisive pour comprendre le développement du post-kantisme (Reinhold, Fichte... jusqu'à Hegel).
Quand je pense que pendant ce temps là, j’aurais été me payer une histoire du miroir en peinture... :boulet: :lol!:
- Paul DedalusNeoprof expérimenté
philopoussin a écrit:
En cherchant cette référence sur Internet, je suis tombée sur ce petite texte de Jacques Vigne :
http://jacquesvigne.com/JV/jv15.htm
Trésor! Merci mon poussin philosophe d'amour!
- PanturleNiveau 8
Je note pour le Guida.
En bossant Plotin aujourd'hui je me disais qu'on trouve chez lui pas mal de pistes suggestives sur le thème de la réflexion
En bossant Plotin aujourd'hui je me disais qu'on trouve chez lui pas mal de pistes suggestives sur le thème de la réflexion
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- User17706Bon génie
Pour le Guida, c'est un ouvrage d'initiation, bien sûr. Il n'est pas fait pour les spécialistes (quoiqu'ils puissent à mon avis beaucoup le goûter).
- PanturleNiveau 8
Alors ça ne m'intéresse pas.
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- LevincentNiveau 9
PauvreYorick a écrit:« Spéculatif » emploie la même métaphore que « réflexion ».Levincent a écrit:Hegel ne pourrait-il pas être considéré comme un penseur de la réflexion [...] ?
Les « concepts de la réflexion » et leur statut jouent un rôle de « question chaude », décisive pour comprendre le développement du post-kantisme (Reinhold, Fichte... jusqu'à Hegel).
Voilà qui est très intéressant. Bon, je commence à avoir pas mal de pistes à creuser (et un travail colossal en perspective).
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« Un philosophe moderne qui n'a jamais éprouvé le sentiment d'être un charlatan fait preuve d'une telle légèreté intellectuelle que son oeuvre ne vaut guère la peine d'être lue. »
Leszek Kolakowski
- User17706Bon génie
Oui enfin il y a un risque réel de se noyer dans cette histoire-là
- LevincentNiveau 9
PauvreYorick a écrit:Oui enfin il y a un risque réel de se noyer dans cette histoire-là
Pour le moment, ma recherche est plus une prospective qu'une réelle exploration. Le mois prochain je m'inscris au CNED, ils fournissent un cours et une bibliographie, je pense que je me baserai essentiellement sur ça, faute de pouvoir tout lire.
philopoussin a écrit:Merci Levincent.
En cherchant cette référence sur Internet, je suis tombée sur ce petite texte de Jacques Vigne :
http://jacquesvigne.com/JV/jv15.htm
(Et pour Hegel, si, j’irais bien voir du côté de Georg, mais c’est PY le spécialiste des plantes carnivores...)
Merci philopoussin, je n'ai pas tout lu, mais ça m'a l'air très intéressant, et très en accord avec mon orientation spirituelle.
Je recopie ici le passage où il est question de réflexion :
On connaît l'image, traditionnelle dans l'Inde, du soleil qui se reflète dans les eaux de la mer1. Le soleil, là-haut dans le ciel, c'est le Principe2 transcendant et immuable ; son reflet dansant sur les eaux , se brisant et se reformant sans cesse, c'est l'être contingent qui tour à tour apparaît et disparaît. Cette image va nous permettre d'exposer, en termes simples, mais suffisamment précis cependant, ce qu'est la doctrine de la non-dualité, au moins en une première approche que les chapitres suivants devront compléter et préciser.
Comme le reflet du soleil dans l'eau est illusoire au regard du soleil réel, tout en étant lui-même un reflet réel, ainsi l'être contingent est illusoire au regard de l'Être réel (divin), tout en étant en lui-même un être contingent réel. Et de même que toute la réalité du reflet vient de l'objet réel sans lequel il n'y aurait pas de reflet, de même toute la réalité de l'être contingent vient de l'Être réel (divin) sans lequel il n'y aurait pas d'être contingent. Tout comme le reflet du soleil est à la fois réel et illusoire, ainsi l'être contingent est à la fois réel et illusoire. Image, si l'on prétendait l'isoler de l'objet et le réduire à lui-même, il cesserait aussitôt d'être, puisque c'est uniquement la relation actuelle à l'objet réel qui le pose comme objet réel. Otez l'objet, le reflet a déjà disparu. Ainsi le monde entendu comme la totalité des existants est à la fois réalité et illusion (mâyâ),réalité en lui-même, illusion au regard de la Réalité Suprême dont participe tout ce qui a quelque réalité et sans laquelle il n'est rien qui soit, sine quo nihil est. On doit bien comprendre, toutefois, que rien n'est illusoire en soi. L'illusion est toute entière en celui qui prend le reflet pour le soleil lui-même ou le monde pour La Réalité : L'illusion, c'est l'Ignorance.
Nous plaçant à un point de vue un peu différent, nous pouvons encore dire que le monde est à la fois identité et distinction, identité parce que, comme le reflet du soleil n'est autre que le soleil (reflété), de même le monde n'est autre que l'Être ; distinction parce que, comme le reflet du soleil n'est pas le soleil (réel), de même le monde n'est pas l'Être. On parlera donc de non-dualité en un double-sens. En ce sens d'abord, que, en dépit de la multiplicité des reflets, il n'y a pas plusieurs soleils, mais un seul demeurant non-affecté par leur multiplicité ; en ce sens ensuite que chacun des reflets indéfiniment multipliables, tout en n'étant pas le soleil, n'est autre pourtant que le soleil, étant tout entier constitué par le rayonnement de celui-ci. Entificum lumen, dirions-nous volontiers, nous inspirant du Prologue de la Règle bénédictine.
Il faut bien voir, en effet, que la mer ou les eaux, n'entrent dans le symbole qu'à titre de condition extrinsèque du reflet qui est, lui, l'élément essentiel. Nous n'avons ici que deux "réalités" (lesquelles d'ailleurs ne font pas deux), le soleil, réalité quasi absolue (on verra plus loin pourquoi nous faisons cette restriction) et le reflet, "prescindé" des eaux qui le portent, réalité entièrement relative à la première, ce que Nicolas de Cuse exprime en termes particulièrement heureux :
"Y a-t-il un homme qui pourrait comprendre qu'une seule Forme infinie soit diversement participée en diverses créatures, alors que l'être de la créature ne peut rien être autre que le reflet lui-même de cette Forme non pas reçu réellement sur un écran réel, mais se diversifiant de façon purement contingente ? C'est comme si une production artisanale, dépendant de l'intention de l'artisan, ne possédait d'autre être propre que celui de cette dépendance, d'où lui viendrait l'être, semblable à l'image d'un visage qui ne serait rien par lui-même, avant ni après la réception de cette image3."
1. Cf. René Guénon, L'Homme et son devenir selon le Vedânta, Editions Traditionnelles, 1978, pp. 59-60
2. Contrairement à ce que certains pourraient penser, ce terme, entendu au sens qui lui est donné ici, n'est pas étranger à la grande tradition catholique, comme en témoignent ces mots du pape saint Grégoire le Grand : in contemplatione, principium, quod Deus est, quaeritur (dans la contemplation, on cherche le princie, c'est-à-dire Dieu)(VI Moral.c.37, cité par saint Thomas, Sum. Theol. IIa IIae, 180, 4, sed contra). On notera le lien établi entre "principe" et "contemplation".
3. La Docte Ignorance, chap. II, pp. 107-108, Oeuvres choisies, traduction M. de Gandillac, Aubier, 1942[pp.111-112 dans l'édition GF Flammarion]
Doctrine de la non-dualité (advaita-vâda) et christianisme, jalons pour un accord doctrinal entre l'Eglise et le Vedânta, par un moine d'Occident, pp. 29-30, Dervy-Livres
Ce passage est très intéressant pour notre sujet car il développe autour du thème de la réflexion plusieurs notions très riches. Il me rappelle également avec joie que Nicolas de Cuse peut être une bonne référence pour ce thème. Et La Docte Ignorance qui était en attente de relecture dans ma bibliothèque depuis si longtemps...
- EMEL MARYSENiveau 3
voilà des bibliographies sur http://philosophie.ac-besancon.fr/concours/
- RostovNiveau 5
Bonjour à tous,
J'ai décidé de commencer le programme par Malebranche. Quelqu'un aurait-il un bon livre critique à conseiller sur le malebranchisme ?
Merci
J'ai décidé de commencer le programme par Malebranche. Quelqu'un aurait-il un bon livre critique à conseiller sur le malebranchisme ?
Merci
- User17706Bon génie
Deux bons bouquins introductifs :
Quelques grandes études classiques (à choisir plutôt que des ouvrages plus récents) :
Mais bon, la priorité absolue pour un oral d'agreg, c'est la lecture des Entretiens eux-mêmes.
- Geneviève Rodis-Lewis, Nicolas Malebranche, PUF, 1963 (difficile à se procurer de nos jours),
- Denis Moreau, Malebranche. Une philosophie de l'expérience, Vrin, 2004.
Quelques grandes études classiques (à choisir plutôt que des ouvrages plus récents) :
- Henri Gouhier, La Philosophie de Malebranche et son expérience religieuse, ainsi que, du même, La Vocation de Malebranche, parus tous deux chez Vrin en 1926 ;
- Martial Gueroult, Malebranche, Aubier, 1955-1959 (mais c'est trop long: trois tomes),
- Ginette Dreyfus, La Volonté selon Malebranche, Vrin, 1958 (dans la veine de Gueroult),
- Ferdinand Alquié, Le Cartésianisme de Malebranche, Vrin, 1974.
Mais bon, la priorité absolue pour un oral d'agreg, c'est la lecture des Entretiens eux-mêmes.
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