programme de l'agrégation externe de philosophie (2016)

Quel programme stimulant !

Celles et ceux qui préparent l'agreg de philo ont beaucoup de chance !

J'en suis aussi: pour l'interne, sûre, pour l'externe, peut-être aussi, je ne sais pas trop encore (hésitation inattendue, je ne m'étais à vrai dire même pas interrogée sérieusement, mais comme le programme de l'externe me plaît... et refaire du grec:       ).

Et j'apprends aujourd'hui qu'à ma 4ème demande, j'obtiens 6 mois de congé de formation! Bon, je ne sais pas où je vais mettre mes 4 petits marmots en pension pendant tout ce temps, mais allez, au diable les contingences matérielles et familiales, pour ce jour, je me réjouis, et ne m'inventerai d'excuses que plus tard!

pamplemousses4 a écrit:J'en suis aussi: pour l'interne, sûre, pour l'externe, peut-être aussi, je ne sais pas trop encore (hésitation inattendue, je ne m'étais à vrai dire même pas interrogée sérieusement, mais comme le programme de l'externe me plaît... et refaire du grec:       ).

N'hésite pas ! Tant qu'à tenter l'interne, autant tenter l'externe aussi. A fortiori avec le congé formation ! Les deux sont parfaitement compatibles quant à la méthode, et les dates sont aussi pensées pour pouvoir être tenues ensemble. De toute façon, il n'y a rien à y perdre. Il ne faut vraiment pas hésiter

AH un congé formation ! Profite ! (c'est le truc qui fait rêver tous les PE qui peuvent espérer l'avoir au bout d'"environ" 20 demandes consécutives... s'ils ne changent pas de département entre-temps )

Polybe a écrit: quel est l'essentiel d'après vous ?
Je pensais commencer par "soi-même comme un autre" de Ricoeur...

Je crois qu'il faut d'abord se donner une vue d'ensemble sur les problèmes de la notion... alors pour ce faire, je commencerais tout simplement par un texte qui "scanne" un peu les problèmes et les auteurs. Chez GF, collection "corpus", ils ont un petit tome consacré à la religion qu peut déjà poser certaines choses avant de se constituer une bibliographie (une bibliographie standard d'une part, et une plus personnelle d'autre part).

Sur le sujet, il n'est sûrement pas mauvais de commencer par se placer au point d'émergence de la notion, soit au XVIIe : Malebranche, Locke, Leibniz...

Après, sur une notion pareille, c'est difficile de donner un conseil bibliographique indépendant d'une stratégie de traitement (l'équivalent d'une stratégie de cours).

Je ne savais pas où poster cette anecdote (qui ne me semble pas mériter l'ouverture d'un fil dédié), alors je vous la mets là

Aujourd'hui, j'ai passé l'épreuve de philosophie du concours de l'École normale supérieure. Le sujet de dissertation : "Expliquer". C'est tout. VDM

(EDIT : En plus, en tirant bien les cheveux, on peut voir un rapport avec le programme de l'agrégation : "La réflexion". )

Tu nous... mais euh, où

Tu la mets ou tu la fourres? Parce que c'est très différent tu sais, Dalathee... ;-)

PauvreYorick a écrit:Tu nous... mais euh, où

Rooh !

Audrey a écrit:Tu la mets ou tu la fourres? Parce que c'est très différent tu sais, Dalathee... ;-)

Roooh ! Mais ils sont impossibles, ces philosophiphiles. Je ne fourre que les poivrons, moi Madame, et encore, quand ils sont consentants.

(Dans un geste mature et plein de distinction intellectuelle, je signale à la modération qui passerait par là que c'est pas moi, c'est eux qu'ont commencé, M'sieur. Sur ce, je laisse les esprits élevés causer philosophie. )

Grave question, ça : un poivron peut-il consentir ?

Mais bon, je vais la laisser en l'état et plutôt réfléchir au programme de l'agreg externe 2016, vu qu'après tout c'est ça le sujet.

Heureusement que PY est sérieux pour trois... ;-)

Oui, et? Tu t'amuses bien à traquer les messages que je poste? Sérieusement, poster ici et non sur l'autre fil en réponse à kéro ou toi ne donne pas du tout la même portée à mon message.
Franchement, tu as sans doute mieux à faire non?

Ma foi, sur le sujet, il n'y a pas de références obligées, donc pas non plus absolument à se mettre martel en tête. Le thème de la mort du sujet est plutôt français qu'américain, mais s'il faut chercher des références côté philosophie analytique, je dirais qu'il y a deux bouquins à conseiller pour celui qui n'est pas familier, celui de Ryle (La Notion d'esprit. Pour une critique des concepts mentaux, chez Payot, poche, 2005) et Le Mythe de l'intériorité de Bouveresse pour apprendre à s'orienter dans Wittgenstein.

Sur "le sujet", je vois Archéologie du sujet, de Alain de Libera.
Sur "la religion" : Hume, Dialogues sur la religion naturelle; Kant, La religion dans les limites de la simple raison; Schopenhauer, Sur la religion, dans les Parerga (j'ai ce texte en pdf, ci besoin), ou/et Sur le besoin métaphysique de l'Humanité; René Girard, La Violence et le sacré; Feuerbach, L'essence du christianisme; Henry Corbin, Le paradoxe du monothéisme; Platon, Euthyphron; Textes clés de la philosophie de la religion, Vrin; Roger Pouivet, Epistémologie des croyances religieuses.

Tu peux rajouter Kierkegaard, Crainte et Tremblement, Spinoza, TTP, Ethique, Bergson, Les Deux Sources de la Morale et de la Religion. A voir du côté de Mircea Eliade aussi, Le mythe de l'éternel retour par exemple.

J'ai commencé mon travail de préparation pour l'agrégation de l'an prochain, et j'essaie de me constituer une bibliographie. Voilà ce que j'ai à peu près pour l'instant :

Sur Spinoza :
-Victor Delbos, Le spinozisme (presque fini)
-Pascal Sévérac, Spinoza
-Alexandre Matheron, Individu et communauté chez Spinoza
-Alexandre Matheron, Etudes sur Spinoza et les philosophies de l'âge classique
-Etienne Balibar, Spinoza et la politique
-François Zourabichvili, Le conservatisme paradoxal de Spinoza, enfance et royauté
-Pierre-François Moreau, Spinoza et le spinozisme, Collection Que sais-je ?
-Deleuze, Spinoza, philosophie pratique
-Chantal Jacquet, L'unité du corps et de l'esprit

Sur Aristote :
-Pierre Aubenque, Le problème de l'être chez Aristote : Essai sur la problématique aristotélicien​ne
-Richard Bodéüs, La Philosophie d'Aristote
-Pierre Pellegrin, Michel Crubellier, Aristote : Le philosophe et les savoirs

Sur la réflexion :
-Claude Panaccio, Qu'est-ce qu'un concept ?
-Pierre Oléron, Le raisonnement

Sur la morale :
-Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion
-Nietzsche, Généalogie de la morale
-Ruwen Ogien, L'éthique aujourd'hui
-Ruwen Ogien, La philosophie morale, Collection Que sais-je ?
-La Rochefoucault, Maximes
-Kant, Critique de la raison pratique
-Hume, Traité de la nature humaine
-Schopenhauer, Le double problème fondamental de l'éthique
-Hutcheson, Système de philosophie morale

Comme vous le voyez, ces listes sont assez inégales. Je ne sais pas trop quels bons livres il existe sur Aristote et les oeuvres mises au programme. Idem pour "la réflexion", j'imagine qu'il faut creuser du côté de la raison, du concept, du raisonnement, mais ce thème recouvre un spectre plus large et je ne vois pas quelles oeuvres peuvent m'aider. Si vous avez des idées pour compléter ces listes, ou si vous pensez que certaines sont meilleures que d'autres et doivent être lues en priorité, n'hésitez pas à me le dire.

Oui pour Aubenque sur Aristote, j’ajouterais, du même, son ouvrage sur la prudence.

Sur Spinoza, j’ajouterais une étude  de Misrahi (à moins que tu ne lises l’Ethique assorti de son commentaire?).

Et puis, pour la forme, concernant la morale, Durkheim.

philopoussin a écrit:Oui pour Aubenque sur Aristote, j’ajouterais, du même, son ouvrage sur la prudence.

Spinoza, Chemins dans L'Éthique de Paolo Cristofolini

Beaucoup trop de bouquins sur Spinoza. Si tu as lu le Delbos, c'est bien (c'est par ça que j'aurais conseillé de commencer); il faudra en garder un autre sous le coude, le Matheron peut-être.

Si tu lis l'italien, le Guida alla lettura dell'Etica di Spinoza (Kindle pour dix petits euros) est extrêmement précieux. Bien davantage que n'importe quel autre bouquin introductif, ça n'a tout simplement rien à voir en termes de qualité, la distance est énorme. Je ne sais plus qui m'a dit que ça serait traduit en français? ou en anglais? Scribano elle-même, un collègue? bref, en tout cas ça m'étonnerait un peu, malheureusement, que ça soit traduit à temps.

Carynx, votre avatar est parfait.

Moi aussi je la prépare. J'ai échoué aux écrits : 7 aux trois épreuves.

J'ai bon espoir pour l'année prochaine. J'ai lu le commentaire de Séverac sur Spinoza. Il est très bien.

Je choisis à nouveau le latin car j'adore les stoïciens, particulièrement Sénèque, Epictète et Marc-Aurèle.

Effectivement je l'ai trouvé très bien, le Delbos, très précis, rigoureux. Je projetais de lire le Deleuze un peu plus tard, même si ma priorité est de me tourner vers les oeuvres mêmes.
Et malheureusement je ne lis pas l'italien, juste l'anglais.

Bon, le bouquin de Deleuze sur Spinoza est un peu un bouquin de Deleuze sur Deleuze, mais pourquoi pas, si ça t'intéresse. Il ne faut pas négliger le goût personnel, qui est un critère comme un autre de choix. Matheron, c'est solide, presque trop pour être totalement digeste. Jaquet est bien mais je n'ai pas encore lu son dernier livre.

Sur Aristote, à ta place j'oublierais Bodéüs. Pour un tour d'horizon, le Pellegrin-Crubellier (Seuil) ou le Morel (GF) sont tous deux bons, tout comme le Moreau l'était (ou l'est s'il est toujours disponible, aux PUF) mais il ne me paraît pas indispensable de les multiplier. Morel, un peu plus bref, est très efficace. (Je garde une tendresse pour le Moreau.) Effectivement, il reste difficile aujourd'hui encore de ne pas consulter au moins de temps en temps l'Aubenque.

Sur la morale, la lecture de la KpV ne doit pas, me semble-t-il, se faire sans les Fondements; je conseille de ne pas faire l'impasse sur L'Utilitarisme de Mill, bref, lisible, efficace, ni sur la seconde Enquête de Hume; l'Éthique à Nicomaque est d'autant moins évitable qu'elle résonnera avec le reste d'Aristote (et, oui, y ajouter le second Aubenque). Repotasser son Épicure et ses Stoïciens (à partir du recueil de Long & Sedley traduit en GF) ne me semble pas non plus vraiment optionnel.

Sur la réflexion, je ne vois pas trop où vont les deux références que tu as sélectionnées; mais c'est très difficile de donner une biblio généraliste, je veux dire indépendante d'une stratégie précise de cours.

PauvreYorick a écrit:Bon, le bouquin de Deleuze sur Spinoza est un peu un bouquin de Deleuze sur Deleuze, mais pourquoi pas, si ça t'intéresse. Il ne faut pas négliger le goût personnel, qui est un critère comme un autre de choix.

Je n'ai pas de goût particulier pour Deleuze, puisque je ne le connais que par ouï-dire (et un ouï-dire plutôt négatif). Mais je me suis dit que ce serait justement l'occasion de le découvrir. En attendant, certains de ses cours sont disponibles sur youtube, je les écouterai en étendant le linge.