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- Aude31Niveau 1
Bonsoir,
Est-ce que quelqu'un corrige le bac philo cette année ? A propos des copies ultra courtes, je constate que c'est de plus en plus synthétique. J'ai en charge un paquet de S et j'ai débuté par l'explication, prise par plus de la moitié du paquet. Et bien, la longueur moyenne de rédaction est de 3 pages !!!! Allez, soyons large, 3,5 pages (même pas une copie double ). Comment noter sans mettre beaucoup de mauvaises notes ? C'est inextricable car d'un côté on exige une moyenne entre 9 et 10 et de l'autre nous avons des copies de plus en plus légères en contenu. Est-ce que d'autres collègues se trouvent dans ce cas ?
L'avantage, c'est la vitesse de correction ; Mais bon, c'est désespérant !
Est-ce que quelqu'un corrige le bac philo cette année ? A propos des copies ultra courtes, je constate que c'est de plus en plus synthétique. J'ai en charge un paquet de S et j'ai débuté par l'explication, prise par plus de la moitié du paquet. Et bien, la longueur moyenne de rédaction est de 3 pages !!!! Allez, soyons large, 3,5 pages (même pas une copie double ). Comment noter sans mettre beaucoup de mauvaises notes ? C'est inextricable car d'un côté on exige une moyenne entre 9 et 10 et de l'autre nous avons des copies de plus en plus légères en contenu. Est-ce que d'autres collègues se trouvent dans ce cas ?
L'avantage, c'est la vitesse de correction ; Mais bon, c'est désespérant !
- AspasieNiveau 10
Bonsoir,
bon, en premier lieu, il me semble que ce fil devrait être déplacé dans la section philo...
En second lieu, il y a bien des chances que les profs de philo du forum corrigent cette année, car en philo, il est rare qu'on ait une année sans correction de copies si l'on est dans le secondaire (contractuels inclus) puisque par définition, il y a autant de profs enseignants en terminales que de profs nécessaires à la correction du bac.
L'une des particularités des S (chaque série a sa particularité, même s'il ne faut pas caricaturer) est leur côté "synthétique", soit qu'ils n'aiment pas écrire, soit qu'ils aient le sentiment qu'il ne faut pas délayer, soit qu'ils appliquent à la philo ce qu'on leur demande parfois dans d'autres disciplines, à savoir, le sens de l'essentiel et de la synthèse justement (qui leur rend d'ailleurs souvent service en terme de compréhension).
Si en cours d'année il importe d'expliquer aux élèves qu'expliquer, justement, c'est déplier, ce qui demande un minimum d'espace, le jour du bac, on aborde les copies sans préjuger de ce que les candidats ont entendu. Le point essentiel qui guide la notation (de l'explication de texte) est : ont-ils ou pas compris le texte ? S'ils ne font que le répéter, ou le résumer, même avec fidélité, on n'a pas affaire à une compréhension. Mais si, dans une copie syntétique, on trouve les expressions-clés qui indiquent que de fait, le candidat a compris ce dont il était question, sans cependant déplier cette compréhension et lui donner toute la dimensino qu'on pouvait attendre, alors, il convient de le créditer.
En bref, dans les copies de trois pages, il y a une distinction à opérer entre les copies qui font trois pages parce qu'il y a une paraphrase du texte et celles qui font trois pages parce le candidat ne prend pas le soin d'exposer les sous-entendus de sa propre pensée. Dans le premier cas, on ne dépasse guère le 7-8, dans le second, on monte aisément à 12-13. Discriminer ces deux types de copies, c'est là que se situe le travail d'évaluation du correcteur.
Ceci étant, une réunion d'harmonisation doit avoir lieu la semaine prochaine non ? Il serait intéressant de proposer aux collègues lecture d'une copie de ce type pour voir comment eux la perçoivent.
En tout cas, bon courage pour la suite des corrections
bon, en premier lieu, il me semble que ce fil devrait être déplacé dans la section philo...
En second lieu, il y a bien des chances que les profs de philo du forum corrigent cette année, car en philo, il est rare qu'on ait une année sans correction de copies si l'on est dans le secondaire (contractuels inclus) puisque par définition, il y a autant de profs enseignants en terminales que de profs nécessaires à la correction du bac.
L'une des particularités des S (chaque série a sa particularité, même s'il ne faut pas caricaturer) est leur côté "synthétique", soit qu'ils n'aiment pas écrire, soit qu'ils aient le sentiment qu'il ne faut pas délayer, soit qu'ils appliquent à la philo ce qu'on leur demande parfois dans d'autres disciplines, à savoir, le sens de l'essentiel et de la synthèse justement (qui leur rend d'ailleurs souvent service en terme de compréhension).
Si en cours d'année il importe d'expliquer aux élèves qu'expliquer, justement, c'est déplier, ce qui demande un minimum d'espace, le jour du bac, on aborde les copies sans préjuger de ce que les candidats ont entendu. Le point essentiel qui guide la notation (de l'explication de texte) est : ont-ils ou pas compris le texte ? S'ils ne font que le répéter, ou le résumer, même avec fidélité, on n'a pas affaire à une compréhension. Mais si, dans une copie syntétique, on trouve les expressions-clés qui indiquent que de fait, le candidat a compris ce dont il était question, sans cependant déplier cette compréhension et lui donner toute la dimensino qu'on pouvait attendre, alors, il convient de le créditer.
En bref, dans les copies de trois pages, il y a une distinction à opérer entre les copies qui font trois pages parce qu'il y a une paraphrase du texte et celles qui font trois pages parce le candidat ne prend pas le soin d'exposer les sous-entendus de sa propre pensée. Dans le premier cas, on ne dépasse guère le 7-8, dans le second, on monte aisément à 12-13. Discriminer ces deux types de copies, c'est là que se situe le travail d'évaluation du correcteur.
Ceci étant, une réunion d'harmonisation doit avoir lieu la semaine prochaine non ? Il serait intéressant de proposer aux collègues lecture d'une copie de ce type pour voir comment eux la perçoivent.
En tout cas, bon courage pour la suite des corrections
- Thalia de GMédiateur
Vos désirs sont des ordres !Aspasie a écrit:Bonsoir,
bon, en premier lieu, il me semble que ce fil devrait être déplacé dans la section philo...
- PépèreNiveau 4
Je suis assez d'accord. Il y a des propos très synthétiques, très denses, de 3 pages. Et des hectolitres d'eau tiède (souvent en L, pardon pour la caricature) qui ne disent quasi rien.
- AspasieNiveau 10
Je suis votre obligéeThalia de G a écrit:Vos désirs sont des ordres !Aspasie a écrit:Bonsoir,
bon, en premier lieu, il me semble que ce fil devrait être déplacé dans la section philo...
- Aude31Niveau 1
Bonsoir Aspasie et merci pour ces précisions. Je trouve que c'est très difficile en si peu d'espace d'aller au delà de la paraphrase. Mais c'est peut-être alors qu'il faut distinguer entre la "bonne" et la "mauvaise" paraphrase dans ce cas là. Mais peut-on noter 12 une copie qui répète simplement le texte même si cette reprise est judicieuse ? Je suis un peu perplexe .
Quant à la réunion d'entente, elle a eu lieu hier pour nous. Et sur une copie "paraphrase" les avis étaient assez partagés. Entre 6 et 12 : 6 pour ceux qui la considéraient comme de la paraphrase et 12 pour ceux qui mettaient en lumière une "bonne paraphrase"...
Quant à la réunion d'entente, elle a eu lieu hier pour nous. Et sur une copie "paraphrase" les avis étaient assez partagés. Entre 6 et 12 : 6 pour ceux qui la considéraient comme de la paraphrase et 12 pour ceux qui mettaient en lumière une "bonne paraphrase"...
- Aude31Niveau 1
Bonsoir Thalia de G et merci d'avoir déplacé ce post...
Je découvre les fonctionnalités et parfois l'usage que j'en fais est maladroit.
Je découvre les fonctionnalités et parfois l'usage que j'en fais est maladroit.
- thrasybuleDevin
Après des années de cucuteries où on a abdiqué, en lettres, l'exigence de l'analyse pour la remplacer par une souille paraphrastique ou une litanie de bon élève concon, voilà le résultat en philo.
HS je sais.
HS je sais.
- AspasieNiveau 10
L'entente oui, mais il y a une seconde réunion en milieu de correction en général (réunion dite d'harmonisation, où l'on revient avec l'expérience de correction d'une bonne moitié de son paquet, ce qui donne un autre recul sur les copies). Une telle réunion n'est-elle pas prévue dans ton académie ?Aude31 a écrit:
Quant à la réunion d'entente, elle a eu lieu hier pour nous. Et sur une copie "paraphrase" les avis étaient assez partagés. Entre 6 et 12 : 6 pour ceux qui la considéraient comme de la paraphrase et 12 pour ceux qui mettaient en lumière une "bonne paraphrase"...
Pour ce qui est de la copie entre 6 et 12, au final, quelle a été la "note" potentielle arrêtée ? En général (mais les fonctionnements diffèrent peut-être), on pose une fourchette entre deux notes, et on se laisse la possibilité de revenir sur cette copie au regard d'une ou deux autres copies lues (on en lit 3 par sujet, toujours en général, non ?). En tout cas, on ne part pas sans avoir "posé" une note qui à défaut de faire l'unanimité, donne au moins le diapason auquel il faut s'accorder peu ou prou.
Cela n'a-t-il pas été le cas ?
- AspasieNiveau 10
HS, je ne sais pas... pour avoir dans mon entourage des collègues de lettres qui m'ont tenu les mêmes propos, je ne peux que me dire que bien sûr, les causes ont des effets. Mais en même temps,ces mêmes collègues manifestent aussi un esprit d'exigence auprès de leurs élèves, dont nous nous félicitons lorsque nous voyons arriver les ex-premières, que je me dis aussi que les causes finissent par avoir nécessairement des effets... mais c'est mon naturel optimiste çathrasybule a écrit:Après des années de cucuteries où on a abdiqué, en lettres, l'exigence de l'analyse pour la remplacer par une souille paraphrastique ou une litanie de bon élève concon, voilà le résultat en philo.
HS je sais.
- thrasybuleDevin
Merci au nom de tous les profs de lettres!Aspasie a écrit:HS, je ne sais pas... pour avoir dans mon entourage des collègues de lettres qui m'ont tenu les mêmes propos, je ne peux que me dire que bien sûr, les causes ont des effets. Mais en même temps,ces mêmes collègues manifestent aussi un esprit d'exigence auprès de leurs élèves, dont nous nous félicitons lorsque nous voyons arriver les ex-premières, que je me dis aussi que les causes finissent par avoir nécessairement des effets... mais c'est mon naturel optimiste çathrasybule a écrit:Après des années de cucuteries où on a abdiqué, en lettres, l'exigence de l'analyse pour la remplacer par une souille paraphrastique ou une litanie de bon élève concon, voilà le résultat en philo.
HS je sais.
- Aude31Niveau 1
Oui, il y aura effectivement une réunion d'harmonisation dans un peu plus d'une semaine, lundi pour être plus précise. Et je sais que, d'après mon expérience, durant cette demi-journée, nous passons davantage de temps à relever nos moyennes et à relire les copies en dessous de 5 des collègues qu'à se préoccuper de cela. C'est pour cela que je me permets ici de vous demander conseil.
Pour ce qui est de la copie test, nous avons finalement décidé de l'évaluer 8 / 9.
Je trouve que l'on "brade un peu notre matière" et certains élèves s'en accommodent tout à fait. Ils prennent le texte, sans avoir travaillé dans l'année et se disent qu'avec un peu de jugeote, ils s'en sortiront avec une note correcte... Mais je suis peut-être trop sévère. Qu'en dites-vous ?
Pour ce qui est de la copie test, nous avons finalement décidé de l'évaluer 8 / 9.
Je trouve que l'on "brade un peu notre matière" et certains élèves s'en accommodent tout à fait. Ils prennent le texte, sans avoir travaillé dans l'année et se disent qu'avec un peu de jugeote, ils s'en sortiront avec une note correcte... Mais je suis peut-être trop sévère. Qu'en dites-vous ?
- AspasieNiveau 10
Aude31 a écrit:Oui, il y aura effectivement une réunion d'harmonisation dans un peu plus d'une semaine, lundi pour être plus précise. Et je sais que, d'après mon expérience, durant cette demi-journée, nous passons davantage de temps à relever nos moyennes et à relire les copies en dessous de 5 des collègues qu'à se préoccuper de cela. C'est pour cela que je me permets ici de vous demander conseil.
Pour ce qui est de la copie test, nous avons finalement décidé de l'évaluer 8 / 9.
8-9... donc en dessous de la moyenne, quoi qu'il en soit. C'est un bon baromètre non ? La paraphrase, même habile, reste en dessous de la moyenne. Pour qu'une copie, quelle que soit la longueur, passe la barre de la moyenne, il faut donc plus qu'une habile paraphrase.
Ma foi, c'est une question légitimie et que nous nous posons tous, puisque corriger au bac, c'est toujours aussi mesurer l'écart entre l'exigence qu'on a durant l'année et celle qu'on a à l'examen final. Et il y a cette peur de "brader", et aussi une certaine inquiétude à l'idée de se discréditer dans le discours qu'on tient durant l'année à nos élèves.Je trouve que l'on "brade un peu notre matière" et certains élèves s'en accommodent tout à fait. Ils prennent le texte, sans avoir travaillé dans l'année et se disent qu'avec un peu de jugeote, ils s'en sortiront avec une note correcte... Mais je suis peut-être trop sévère. Qu'en dites-vous ?
Personnellement, je suis claire avec cela face à mes élèves, et je leur dis que oui, ils peuvent tomber sur un collègue indulgent, que d'une certaine manière même, je le leur souhaite, vu que le bac n'est pas une fin en soi et qu'ils ont à s'ouvrir des portes pour l'avenir, mais que 1) je préfère les préparer en vue d'un collègue exigeant 2) je les prépare à autre chose que le seul bac, et j'ajoute généralement que, si en terminale, ils n'ont pas compris que l'école les formait à autre chose qu'un examen de validation, il s'agit pour eux de se poser de sérieuses questions... (c'est souvent l'occasion d'une vaste discussion où les L finissent par comprendre pouquoi il est catastrophique au fond qu'ils n'aient plus d'enseignement scientifique en terminale, où les ST commencent à entrevoir pourquoi il est essentiel qu'ils aient de la philo à leur programme, même à coeff. 2... et où les S se rendent compte qu'on ne leur fait pas faire des maths pour qu'ils sachent réellement faire un exercice.)
Je rebondis sur cette phrase : "certains élèves s'en accommodent tout à fait. Ils prennent le texte, sans avoir travaillé dans l'année et se disent qu'avec un peu de jugeote, ils s'en sortiront avec une note correcte..."
C'est vrai, mais ça, c'est la loi de l'examen terminal. Si un élève est capable, sans rien bosser durant l'année, de manifester les qualités requises le jour de l'examen, alors, pourquoi lui refuser l'examen ? N'a-t-il pas rempli le contrat ?
Evidemment, le même élève, en ayant bossé, aurait été brillant, nous aurait nettement moins pourri l'année, et aurait aussi sans doute moins pollué celle de ses camarades, mais c'est le jeu de l'examen ça. On ne peut pas, et vouloir sauver l'examen terminal, et vouloir que les élèves qui peuvent s'en passer jouent le jeu du contrôle continu. Doit faire ses preuves à l'examen. Ok. Mais alors si le candidat fait ses preuves, pourquoi ne pas le lui donner, cet examen ?
Rien n'empêche en revanche de creuser les écarts, de valoriser "un peu trop" une copie poussive mais sérieuse, et de sanctionner clairement une copie qui a parié sur sa "jugeotte" mais qui a perdu son pari. Mais pour celle qui a parié, et qui a gagné, ma foi... tout au long de l'année, je les pousse, je leur fais "la morale" en quelque sorte. Le jour de l'examen, en revanche, je juge le résutat... pas l'élève dont je ne connais rien du parcours au demeurant.
- Aude31Niveau 1
Quelle sagesse : je m'incline .
J'ai encore tant à apprendre... et surtout il faut que j'apprenne à me calmer devant les copies que je trouve "bâclées". J'ai encore des difficultés à cela : et lorsqu'il y en a un nombre conséquent cela a le don de me mettre en rogne ! Et là je vois rouge .
Merci pour toute cette sagesse Aspasie
J'ai encore tant à apprendre... et surtout il faut que j'apprenne à me calmer devant les copies que je trouve "bâclées". J'ai encore des difficultés à cela : et lorsqu'il y en a un nombre conséquent cela a le don de me mettre en rogne ! Et là je vois rouge .
Merci pour toute cette sagesse Aspasie
- InvitéPPPNiveau 8
Je ne suis pas d'accord avec tout cela.
Les S sont connus pour leur capacité au travail et leur propension à tartiner des douze pages certes parfois tout à fait creuses. Néanmoins, cela donne un certain critère (aiiiiiiiie !) entre autres possibles pour t'orienter dans la notation d'un paquet : le travail, et là, on a visiblement affaire à une TS de médiocres et de gl**dus qui effectivement comptent sur le texte et un peu de jugeote pour que "ça le fasse" sans avoir rien fichu pendant l'année.
Ca ne passerait pas avec moi. Je partirais sur une note moyenne de six pour ce genre de copie et je valoriserais certaines jusqu'à huit-neuf avec un douze quelque part pour faire plaisir à l'inspecteur.
Car
si dans les terminales technologiques je comprends et j'accepte qu'un candidat ait largement au-dessus de la moyenne parce qu'il a simplement refomulé le texte de manière pertinente et montré par là-même qu'il l'a compris, ce qui n'est déjà plus de la paraphrase selon moi, toutefois dans aucune série générale il n'est acceptable qu'un candidat se dispense d'exposer de manière explicite l'analyse logique qui l'a conduit à la compréhension du sens profond du texte. Autrement dit, il doit démontrer, prouver que ce qu'il a retiré du texte est juste. La simple synthèse ne suffit pas. Sinon il ne s'agit plus à proprement parler d'une explication.
Renoncer à cette exigence, c'est effectivement brader la discipline, et non, Thrasibule, tu n'est pas hors-sujet. Se contenter d'un simple exercice de compréhension plutôt que d'une véritable explication, c'est une transgression inacceptable des attentes essentielles et élémentaires de la discipline (dans les séries générales).
En plus, avec tout ça il y a une difficulté supplémentaire : comment distinguer le gros des copies de celles qui en une page réussissent à dire l'essentiel ? Ce mode de discrimination des copies entre elles vaut, encore une fois, pour les séries techno vu leurs difficultés, pas (encore) pour les séries générales. On s'y achemine pourtant et il ne tient qu'à nous de faire en sorte que cela ne passe pas.
Les S sont connus pour leur capacité au travail et leur propension à tartiner des douze pages certes parfois tout à fait creuses. Néanmoins, cela donne un certain critère (aiiiiiiiie !) entre autres possibles pour t'orienter dans la notation d'un paquet : le travail, et là, on a visiblement affaire à une TS de médiocres et de gl**dus qui effectivement comptent sur le texte et un peu de jugeote pour que "ça le fasse" sans avoir rien fichu pendant l'année.
Ca ne passerait pas avec moi. Je partirais sur une note moyenne de six pour ce genre de copie et je valoriserais certaines jusqu'à huit-neuf avec un douze quelque part pour faire plaisir à l'inspecteur.
Car
si dans les terminales technologiques je comprends et j'accepte qu'un candidat ait largement au-dessus de la moyenne parce qu'il a simplement refomulé le texte de manière pertinente et montré par là-même qu'il l'a compris, ce qui n'est déjà plus de la paraphrase selon moi, toutefois dans aucune série générale il n'est acceptable qu'un candidat se dispense d'exposer de manière explicite l'analyse logique qui l'a conduit à la compréhension du sens profond du texte. Autrement dit, il doit démontrer, prouver que ce qu'il a retiré du texte est juste. La simple synthèse ne suffit pas. Sinon il ne s'agit plus à proprement parler d'une explication.
Renoncer à cette exigence, c'est effectivement brader la discipline, et non, Thrasibule, tu n'est pas hors-sujet. Se contenter d'un simple exercice de compréhension plutôt que d'une véritable explication, c'est une transgression inacceptable des attentes essentielles et élémentaires de la discipline (dans les séries générales).
En plus, avec tout ça il y a une difficulté supplémentaire : comment distinguer le gros des copies de celles qui en une page réussissent à dire l'essentiel ? Ce mode de discrimination des copies entre elles vaut, encore une fois, pour les séries techno vu leurs difficultés, pas (encore) pour les séries générales. On s'y achemine pourtant et il ne tient qu'à nous de faire en sorte que cela ne passe pas.
- InvitéPPPNiveau 8
Encore autre chose : j'établis, à chaque fois que je corrige, une distinction entre les sujets, vu leur difficulté telle que la révèle le travail des élèves, et la proportion de copies qui prennent chacun d'entre eux. A partir de là, je note plus ou moins gentiment. Si vingt-cinq élèves ont écrit trois pages sur un texte assez facile, bah euh ... Comment dire ? Distribution de baffes. C'est coeff 2 pour eux, on peut se payer ce luxe-là, il est même peut-être salutaire.
- User5899Demi-dieu
Oh, sûrementAude31 a écrit:Est-ce que quelqu'un corrige le bac philo cette année ?
- User5899Demi-dieu
Si même la philo se met à accepter des "on exige 9-10", tout est fichu. Si même la philo baisse pavillon, là, c'est la fin.thrasybule a écrit:Après des années de cucuteries où on a abdiqué, en lettres, l'exigence de l'analyse pour la remplacer par une souille paraphrastique ou une litanie de bon élève concon, voilà le résultat en philo.
HS je sais.
- User5899Demi-dieu
Si quand ce n'est pas bon vous mettez 9, vous dites que c'est finalement presque bon. le message qui est transmis aux générations montantes est donc : "Pas la peine de s'en faire".Aude31 a écrit:Oui, il y aura effectivement une réunion d'harmonisation dans un peu plus d'une semaine, lundi pour être plus précise. Et je sais que, d'après mon expérience, durant cette demi-journée, nous passons davantage de temps à relever nos moyennes et à relire les copies en dessous de 5 des collègues qu'à se préoccuper de cela. C'est pour cela que je me permets ici de vous demander conseil.
Pour ce qui est de la copie test, nous avons finalement décidé de l'évaluer 8 / 9.
Je trouve que l'on "brade un peu notre matière" et certains élèves s'en accommodent tout à fait. Ils prennent le texte, sans avoir travaillé dans l'année et se disent qu'avec un peu de jugeote, ils s'en sortiront avec une note correcte... Mais je suis peut-être trop sévère. Qu'en dites-vous ?
Et voilà comment, en 30 ans, on fait s’écrouler un système entier.
- Aude31Niveau 1
Bonsoir philophilophilo, bonsoir Cripure,
Je suis tout à fait de cet avis. Par ailleurs, il est vrai que des classes de S il en existe aussi qui sont en difficulté ou qui ont mauvais esprit.
Il reste que la tendance actuelle est tout de même de nous pousser à la fameuse "juste bienveillance" qui consiste, en fait, à accepter de plus en plus de baisser les exigences de la matière. Certes, je concède qu'elle demande beaucoup d'efforts, d'analyse, d'abstraction et que ce n'est pas à la portée de tous, du moins spontanément. Mais les efforts nécessaires pour réussir cet exercice de pensée ne seront plus accomplis si on baisse la garde...
Tout cela m'embarrasse La philosophie est une discipline très exigeante et on exige de moins en moins des élèves...
Quel avenir pour la philosophie ?
Je suis tout à fait de cet avis. Par ailleurs, il est vrai que des classes de S il en existe aussi qui sont en difficulté ou qui ont mauvais esprit.
Il reste que la tendance actuelle est tout de même de nous pousser à la fameuse "juste bienveillance" qui consiste, en fait, à accepter de plus en plus de baisser les exigences de la matière. Certes, je concède qu'elle demande beaucoup d'efforts, d'analyse, d'abstraction et que ce n'est pas à la portée de tous, du moins spontanément. Mais les efforts nécessaires pour réussir cet exercice de pensée ne seront plus accomplis si on baisse la garde...
Tout cela m'embarrasse La philosophie est une discipline très exigeante et on exige de moins en moins des élèves...
Quel avenir pour la philosophie ?
- User5899Demi-dieu
Un correcteur nommé est un correcteur souverain. Le seul au-dessus est le jury. L'IPR n'entre là que si on lui laisse la porte entrebâillée, et je sais de quoi je parle
- Aude31Niveau 1
Alors il ne tient qu'à nous de résister aux pressions ambiantes :petitdrapeau:
- PanturleNiveau 8
Aspasie a écrit:je les prépare à autre chose que le seul bac, et j'ajoute généralement que, si en terminale, ils n'ont pas compris que l'école les formait à autre chose qu'un examen de validation, il s'agit pour eux de se poser de sérieuses questions...
Hai ! Aspasie senseiiiiiiiiiii !! :aah:
_________________
Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- InvitéPPPNiveau 8
Et puis avoir des exigences très élevées n'empêche pas de juger correctement et de valoriser une tentative plus ou moins sérieuse, plus ou moins réussie, pour satisfaire à ces exigences. Les élèves font ce qu'ils peuvent et peuvent être déjà très méritants même s'ils n'ont pas expliqué intégralement le texte, même s'ils ne l'ont pas compris. J'ai pu valoriser fortement des copies qui avaient fait un contresens sur tel ou tel texte, mais dont la tentative d'interprétation était brillante.
Par ailleurs, cet écart entre les exigences "idéales" et la réalité est sain, car il permet aux meilleurs élèves de susciter parfois un véritable respect de la part de professeurs alors conduits à se remettre en cause, (presque) à égalité avec le candidat face au texte, ce qui constitue une immense bienfait, intellectuel et moral, pour celui-là. Des professeurs qui ne se contentent pas de "valider", selon un vocabulaire à la mode, une juste compréhension du texte, mais d'entrer en discussion avec l'élève de la valeur et de la pertinence d'une véritable démarche intellectuelle.
Situations relativement rares, mais qui nous rappellent que tout cela a un sens. Et je n'aime pas les collègues (généralement d'autres niveaux et disciplines) qui ne savent que regretter le faible niveau de leurs élèves.
Par ailleurs, cet écart entre les exigences "idéales" et la réalité est sain, car il permet aux meilleurs élèves de susciter parfois un véritable respect de la part de professeurs alors conduits à se remettre en cause, (presque) à égalité avec le candidat face au texte, ce qui constitue une immense bienfait, intellectuel et moral, pour celui-là. Des professeurs qui ne se contentent pas de "valider", selon un vocabulaire à la mode, une juste compréhension du texte, mais d'entrer en discussion avec l'élève de la valeur et de la pertinence d'une véritable démarche intellectuelle.
Situations relativement rares, mais qui nous rappellent que tout cela a un sens. Et je n'aime pas les collègues (généralement d'autres niveaux et disciplines) qui ne savent que regretter le faible niveau de leurs élèves.
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