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- RoninMonarque
Honnêtement, je préfère largement être dans le primaire que dans le secondaire, à l'exception de la hiérarchie.
- frimoussette77Guide spirituel
dandelion a écrit:La maîtresse de ma fille voulait une maternelle, elle avait eu un CE1.
Pour les élèves, je dirais que ça dépend vraiment où tu es. [/u]Un petit qui fait une crise, ça peut être largement plus dur à gérer qu'un ado, en sachant surtout que, comme je l'ai dit plus haut, tu n'as pas de surveillants/CPE/CDE voire infirmière pour t'aider.
Quand ça se passe mal avec un élève dans le secondaire, on peut se consoler en se disant que ce n'est que quelques heures dans la semaine (6 h pour les sixièmes et 4 ou 5h pour les autres niveaux en lettres), alors que dans le primaire c'est à longueur de journée
- supersosoSage
dandelion a écrit:La maîtresse de ma fille voulait une maternelle, elle avait eu un CE1.
Pour les élèves, je dirais que ça dépend vraiment où tu es. Un petit qui fait une crise, ça peut être largement plus dur à gérer qu'un ado, en sachant surtout que, comme je l'ai dit plus haut, tu n'as pas de surveillants/CPE/CDE voire infirmière pour t'aider.
+1 Et tu l'as toute la semaine, tous les jours, toutes les heures (dans certains cas, l'année peut être très longue).
Il faut voir que les dossiers de handicaps et les orientations spécialisées se font souvent en cours de route au primaire. Et donc tu peux vraiment avoir des profils très particuliers en classe ordinaire et donc des gamins qui te retournent une classe avec personne pour t'aider (pour peu qu'en plus les parents soient encore dans le refus d'un éventuel handicap, ça peut être très compliqué).
Il y a plein de choses sympas au primaire. Mais il faut aussi être conscient que le fonctionnement repose entièrement sur les PE. Ton élève est malade, c'est toi qui doit appeler. Il vomit, faut que tu te débrouilles, au moins le temps qu'une dame de service vienne - quand il y en a sur place (dans mon école elles ne sont pas là l'après-midi), etc..
- frimoussette77Guide spirituel
Au collège, un élève a vomi devant ma salle, il a fallu attendre deux jours pour que ce soit lavé et j'ai dû le demander plusieurs foissupersoso a écrit:dandelion a écrit:La maîtresse de ma fille voulait une maternelle, elle avait eu un CE1.
Pour les élèves, je dirais que ça dépend vraiment où tu es. Un petit qui fait une crise, ça peut être largement plus dur à gérer qu'un ado, en sachant surtout que, comme je l'ai dit plus haut, tu n'as pas de surveillants/CPE/CDE voire infirmière pour t'aider.
+1 Et tu l'as toute la semaine, tous les jours, toutes les heures (dans certains cas, l'année peut être très longue).
Il faut voir que les dossiers de handicaps et les orientations spécialisées se font souvent en cours de route au primaire. Et donc tu peux vraiment avoir des profils très particuliers en classe ordinaire et donc des gamins qui te retournent une classe avec personne pour t'aider (pour peu qu'en plus les parents soient encore dans le refus d'un éventuel handicap, ça peut être très compliqué).
Il y a plein de choses sympas au primaire. Mais il faut aussi être conscient que le fonctionnement repose entièrement sur les PE. Ton élève est malade, c'est toi qui dois appeler. Il vomit, faut que tu te débrouilles, au moins le temps qu'une dame de service vienne - quand il y en a sur place (dans mon école elles ne sont pas là l'après-midi), etc..
Un agent a ramassé dans l'heure en mettant des copeaux et quelqu'un a masqué l'odeur avec des huiles essentielles :chanson:
- LucreziaNiveau 9
Honnêtement, c'est ce qui me gonfle avec les collégiens: devoir sans cesse réprimander, infantiliser, ne surtout pas laisser de marge de manœuvre, et s'attendre à tout.
Je veux bien faire de l'éducation, et j'ai conscience qu'étant débutante, je vais largement m'améliorer dans cet exercice, mais merdre quoi, c'est quand même hyper frustrant et même abrutissant comme job!
"Bidule, retourne-toi! Les autres, un peu de silence, s'il vous plaît! Je vous rappelle que le cours a commencé depuis 2 minutes! Machin, pourquoi tes affaires ne sont toujours pas sorties? Trucmuche, donne-moi ton carnet, tu n'as pas à lancer des objets, non mais tu te crois où?! Bon, on reprend la leçon de grammaire sur les adjectifs, p.12 et 13 du cahier! Untel, arrête de discuter et ouvre ton cahier! Non, c'est p.12-13! Bidule, je t'ai déjà dit de te retourner! La prochaine fois, c'est un mot dans le carnet! Machine, tiens toi correctement et sors ton stylo vert, on va corriger! Oui, tu peux corriger en fuchsia si tu veux! Allez, on y va! Qui veut proposer sa réponse pour la phrase 1? Untelle, vas-y! Les autres, on est attentif! ... Heu Untelle tu en es où là?! NON!! On corrige p.12-13, et non 15-16!" ETC.
Je pense que ça me fait bizarre parce que je n'avais plus l'habitude de fréquenter les ados et leurc*nnerie atypisme intellectuel, donc je trouve mes journées démoralisantes et peu épanouissantes... Je me donne du temps pour m'habituer à ça, mais honnêtement, je n'ai pas envie de m'y habituer...
Facilement les 2/3 de mes collègues, dans le sérail depuis plus longtemps que moi, me disent que s'ils en avaient la possibilité (financière ou autre), ils changeraient de profession. Rien que le fait qu'ils mettent tous leurs gamins dans le privé montre à quel point ils ont peu foi en l'école publique. Je trouve cela hyper déprimant.
Je veux bien faire de l'éducation, et j'ai conscience qu'étant débutante, je vais largement m'améliorer dans cet exercice, mais merdre quoi, c'est quand même hyper frustrant et même abrutissant comme job!
"Bidule, retourne-toi! Les autres, un peu de silence, s'il vous plaît! Je vous rappelle que le cours a commencé depuis 2 minutes! Machin, pourquoi tes affaires ne sont toujours pas sorties? Trucmuche, donne-moi ton carnet, tu n'as pas à lancer des objets, non mais tu te crois où?! Bon, on reprend la leçon de grammaire sur les adjectifs, p.12 et 13 du cahier! Untel, arrête de discuter et ouvre ton cahier! Non, c'est p.12-13! Bidule, je t'ai déjà dit de te retourner! La prochaine fois, c'est un mot dans le carnet! Machine, tiens toi correctement et sors ton stylo vert, on va corriger! Oui, tu peux corriger en fuchsia si tu veux! Allez, on y va! Qui veut proposer sa réponse pour la phrase 1? Untelle, vas-y! Les autres, on est attentif! ... Heu Untelle tu en es où là?! NON!! On corrige p.12-13, et non 15-16!" ETC.
Je pense que ça me fait bizarre parce que je n'avais plus l'habitude de fréquenter les ados et leur
Facilement les 2/3 de mes collègues, dans le sérail depuis plus longtemps que moi, me disent que s'ils en avaient la possibilité (financière ou autre), ils changeraient de profession. Rien que le fait qu'ils mettent tous leurs gamins dans le privé montre à quel point ils ont peu foi en l'école publique. Je trouve cela hyper déprimant.
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« Ὁ βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρή, ὁ δὲ καιρὸς ὀξύς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερή, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή. » Hippocrate
- frimoussette77Guide spirituel
Ce sera encore pire à l'école primaire !Lucrezia a écrit:Honnêtement, c'est ce qui me gonfle avec les collégiens: devoir sans cesse réprimander, infantiliser, ne surtout pas laisser de marge de manœuvre, et s'attendre à tout.
Je veux bien faire de l'éducation, et j'ai conscience qu'étant débutante, je vais largement m'améliorer dans cet exercice, mais merdre quoi, c'est quand même hyper frustrant et même abrutissant comme job!
"Bidule, retourne-toi! Les autres, un peu de silence, s'il vous plaît! Je vous rappelle que le cours a commencé depuis 2 minutes! Machin, pourquoi tes affaires ne sont toujours pas sorties? Trucmuche, donne-moi ton carnet, tu n'as pas à lancer des objets, non mais tu te crois où?! Bon, on reprend la leçon de grammaire sur les adjectifs, p.12 et 13 du cahier! Untel, arrête de discuter et ouvre ton cahier! Non, c'est p.12-13! Bidule, je t'ai déjà dit de te retourner! La prochaine fois, c'est un mot dans le carnet! Machine, tiens toi correctement et sors ton stylo vert, on va corriger! Oui, tu peux corriger en fuchsia si tu veux! Allez, on y va! Qui veut proposer sa réponse pour la phrase 1? Untelle, vas-y! Les autres, on est attentif! ... Heu Untelle tu en es où là?! NON!! On corrige p.12-13, et non 15-16!" ETC.
Je pense que ça me fait bizarre parce que je n'avais plus l'habitude de fréquenter les ados et leurc*nnerieatypisme intellectuel, donc je trouve mes journées démoralisantes et peu épanouissantes... Je me donne du temps pour m'habituer à ça, mais honnêtement, je n'ai pas envie de m'y habituer...
Facilement les 2/3 de mes collègues, dans le sérail depuis plus longtemps que moi, me disent que s'ils en avaient la possibilité (financière ou autre), ils changeraient de profession. Rien que le fait qu'ils mettent tous leurs gamins dans le privé montre à quel point ils ont peu foi en l'école publique. Je trouve cela hyper déprimant.
- supersosoSage
Tu sais, ce que tu décris, tu l'auras aussi en primaire. Probablement décuplé...
- frimoussette77Guide spirituel
Imagine en plus le petit qui ne sait pas s'habiller tout seul pour la récré, qui a perdu ses gants, qui ne reconnaît pas son manteau, qui ne fait pas ses lacets ...
- frimoussette77Guide spirituel
et pas 18 heures mais 24hsupersoso a écrit:Tu sais, ce que tu décris, tu l'auras aussi en primaire. Probablement décuplé...
- supersosoSage
frimoussette77 a écrit:Imagine en plus le petit qui ne sait pas s'habiller tout seul pour la récré, qui a perdu ses gants, qui ne reconnaît pas son manteau, qui ne fait pas ses lacets ...
et les récrés avec... untel m'a dit ça... non c'est lui qu'à commencé...
- dandelionVénérable
Je confirme, ça c'était ce qui me faisait peur en venant du secondaire et en effet, ça change.
Par contre, ceux qui trouvent que les sixièmes écrivent lentement et qu'il faut tout leur dire, ils n'ont jamais vu un petit de cp ou de ce1. Je suppose que quand on a du métier, on voit les coups venir, mais quand on débarque, 'coller une feuille' acquiert un tout autre sens.
Par contre, ceux qui trouvent que les sixièmes écrivent lentement et qu'il faut tout leur dire, ils n'ont jamais vu un petit de cp ou de ce1. Je suppose que quand on a du métier, on voit les coups venir, mais quand on débarque, 'coller une feuille' acquiert un tout autre sens.
- SapotilleEmpereur
Non, Frimoussette, je ne pense pas que ce sera pire, parce que les petits obtempèrent plus vite et plus facilement.
Nous sommes en train d'aligner tous les points négatifs de l'école primaire et soudain, je me demande "Alors pourquoi ai-je tant aimé ce métier ?"
J'ai eu pendant presque 30 ans des classes à 3 niveaux avec jusqu'à 25 à 28 gamins.
Et j'ai aimé voir les enfants apprendre à lire au CP et progresser au CE1 et au CE2.
C'est vrai qu'une enfant m'a vomi sur les pieds et que j'ai ramassé toute seule, que j'ai soigné des genoux écorchés, des nez qui saignaient.
Mais j'ai des multitudes de souvenirs drôles ou émouvants.
Et puis, quand on a des petites classes, on est celle qu'on écoute, parfois même plus que Maman !
C'était un beau métier.
Ce ne serait plus un beau métier ?
Je sais que les choses se sont bien dégradées, mais au collège et au Lycée aussi d'après ce que je lis sur Néo.
Nous sommes en train d'aligner tous les points négatifs de l'école primaire et soudain, je me demande "Alors pourquoi ai-je tant aimé ce métier ?"
J'ai eu pendant presque 30 ans des classes à 3 niveaux avec jusqu'à 25 à 28 gamins.
Et j'ai aimé voir les enfants apprendre à lire au CP et progresser au CE1 et au CE2.
C'est vrai qu'une enfant m'a vomi sur les pieds et que j'ai ramassé toute seule, que j'ai soigné des genoux écorchés, des nez qui saignaient.
Mais j'ai des multitudes de souvenirs drôles ou émouvants.
Et puis, quand on a des petites classes, on est celle qu'on écoute, parfois même plus que Maman !
C'était un beau métier.
Ce ne serait plus un beau métier ?
Je sais que les choses se sont bien dégradées, mais au collège et au Lycée aussi d'après ce que je lis sur Néo.
- LucreziaNiveau 9
Bon, alors peut-être que je ne suis pas faite pour ça tout court...
J'aime enseigner, mais je n'aime pas tellement éduquer/faire le flic... Je veux bien le faire, évidemment, mais je ne veux pas que ça excède 25% du temps de cours...
En fait, je crois que je n'aime pas les enfants. Enfin, j'en suis sûre. Mais je ne les déteste pas non plus. J'aimerais juste avoir en face de moi des gosses qui ne cherchent pas de toutes leurs forces à rester ignares et à faire connerie sur connerie. Je n'ai pas encore la patience et la "bienveillance" nécessaires pour supporter ça.
Ché pas... ptêtre que c'est ce genre de truc qu'on comprend quand on devient soi-même parent? Je suis peut-être juste trop jeune pour faire ce métier? Il faudrait que j'attende d'avoir un peu plus de bouteille? :gratte:
J'aime enseigner, mais je n'aime pas tellement éduquer/faire le flic... Je veux bien le faire, évidemment, mais je ne veux pas que ça excède 25% du temps de cours...
En fait, je crois que je n'aime pas les enfants. Enfin, j'en suis sûre. Mais je ne les déteste pas non plus. J'aimerais juste avoir en face de moi des gosses qui ne cherchent pas de toutes leurs forces à rester ignares et à faire connerie sur connerie. Je n'ai pas encore la patience et la "bienveillance" nécessaires pour supporter ça.
Ché pas... ptêtre que c'est ce genre de truc qu'on comprend quand on devient soi-même parent? Je suis peut-être juste trop jeune pour faire ce métier? Il faudrait que j'attende d'avoir un peu plus de bouteille? :gratte:
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« Ὁ βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρή, ὁ δὲ καιρὸς ὀξύς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερή, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή. » Hippocrate
- RoninMonarque
Pour le coup, la gestion est quand même plus pénible avec les collégiens. Je me peut comparer, j'ai les deux publics. Plus d'heures et moins d'argent dans le primaire mais les élèves sont quand même à la période de latence, avant la puberté et les hormones et je trouve que cela rend quand même les choses moins dures.
Par ailleurs la polyvalence est très difficile ( on ne l'est jamais vraiment complètement ) mais ça évite de se répéter. Les élèves peuvent aussi être enthousiastes, plus que les ados il me semble.
Mais la formation est vraiment en-dessous de tout et on doit souvent de démerder comme on peut.
Par ailleurs la polyvalence est très difficile ( on ne l'est jamais vraiment complètement ) mais ça évite de se répéter. Les élèves peuvent aussi être enthousiastes, plus que les ados il me semble.
Mais la formation est vraiment en-dessous de tout et on doit souvent de démerder comme on peut.
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- supersosoSage
Sérieusement, si tu penses vraiment ne pas aimer les enfants, oublie le primaire. C'est justement le fait que ce soit des enfants qui donne tout l'intérêt à notre boulot. Parce que comme le rappelle Sapotille, y'a aussi des choses sympas. Parce que ce sont des enfants et qu'ils nous surprennent. Mais faire le flic, en primaire, tu le feras tout le temps. Ça fait partie du boulot. Parce que les enfants travaillent rarement par envie de travailler, il ne restent pas naturellement 6 h par jour sur une chaise sans bouger, parler, etc... Non tout ça s'apprend.
- LucreziaNiveau 9
Je suis tellement déçue...
Je ne me vois toujours pas faire autre chose que professeur, et en même temps il est clair que je ne l'exercerai pas longtemps si les choses continuent à évoluer dans ce sens... Ce métier devrait créer de la joie de vivre, et non l'aspirer. (désolée pour ces propos très négatifs, mais c'est terrible, j'ai le sentiment d'être prise au piège)
Je ne me vois toujours pas faire autre chose que professeur, et en même temps il est clair que je ne l'exercerai pas longtemps si les choses continuent à évoluer dans ce sens... Ce métier devrait créer de la joie de vivre, et non l'aspirer. (désolée pour ces propos très négatifs, mais c'est terrible, j'ai le sentiment d'être prise au piège)
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« Ὁ βίος βραχύς, ἡ δὲ τέχνη μακρή, ὁ δὲ καιρὸς ὀξύς, ἡ δὲ πεῖρα σφαλερή, ἡ δὲ κρίσις χαλεπή. » Hippocrate
- supersosoSage
Sapotille a écrit:Non, Frimoussette, je ne pense pas que ce sera pire, parce que les petits obtempèrent plus vite et plus facilement.
A 6 ans, oui, et encore. A 11 beaucoup moins. Une des choses qui a vraiment changé, c'est l'habitude pour tout le monde de nous remettre en cause. Les enfants entendent les parents nous critiquer. Du coup, pour certains, on a dès les petites classes que très peu de poids sur eux et ils se sentent très vite en droit de contester (et ce dans tous les milieux). Alors, certes, on peut recadrer un peu plus vite, on est aussi plus en contact avec les parents pour essayer de remédier à ça. Mais quand même, ça change beaucoup le poids que nous avons et l'attitude des enfants envers nous.
- supersosoSage
Lucrezia a écrit:Je suis tellement déçue...
Je ne me vois toujours pas faire autre chose que professeur, et en même temps il est clair que je ne l'exercerai pas longtemps si les choses continuent à évoluer dans ce sens... Ce métier devrait créer de la joie de vivre, et non l'aspirer. (désolée pour ces propos très négatifs, mais c'est terrible, j'ai le sentiment d'être prise au piège)
Tu es déçue de la différence entre l'image que tu t'en faisais et la réalité. Mais il faut voir ce que ça donne une fois cette déception dépassée. Pour ma part, je cherche à passer dans le secondaire. Mais en tout cas, même si je peux dire nombre d'aspects négatifs sur le primaire, je sais aussi ce que j'y trouve et j'ai aussi bossé dans le privé. Je sais que je terminerai probablement ma carrière dans l'enseignement dans tous les cas. Ce métier a de beaux aspects aussi.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Lucrezia a écrit:Je veux bien le faire, évidemment, mais je ne veux pas que ça excède 25% du temps de cours...
Mais ça, tu peux l'obtenir. Ça dépend en partie de ton établissement (public, direction...), en partie de toi (autorité, mais aussi ancienneté...). L'an dernier, j'entendais les mouches voler dans les classes de ma tutrice, mais vraiment, y compris dans une classe de 3e dont tout le monde se plaignait. Cette année, qui l'eût cru ? j'ai une classe de 6e dans laquelle la gestion de classe ne me fait pas perdre de temps, et une classe de 3e si passive qu'elle ne me pose aucun problème à ce niveau-là.
Je trouve que, précisément, un professeur qui a choisi ce métier pour instruire et non pour faire le flic, c'est une excellente nouvelle. Pour anecdote, l'autre jour, dans le bus, je discutais avec une surveillante. Je lui demandais si, après huit mois passés au collège, elle aspirait toujours à devenir professeur. Elle m'a répondu par l'affirmative et, je ne sais plus comment, a dit quelque chose comme : "Oui, toi c'est par amour pour ta discipline, mais moi c'est plutôt la relation avec les élèves qui m'intéresse." Ben j'ai trouvé ça déprimant. On va finir par oublier ce pourquoi nous sommes là...
- LeclochardEmpereur
Ronin a écrit:Pour le coup, la gestion est quand même plus pénible avec les collégiens. Je me peut comparer, j'ai les deux publics. Plus d'heures et moins d'argent dans le primaire mais les élèves sont quand même à la période de latence, avant la puberté et les hormones et je trouve que cela rend quand même les choses moins dures.
Par ailleurs la polyvalence est très difficile ( on ne l'est jamais vraiment complètement ) mais ça évite de se répéter. Les élèves peuvent aussi être enthousiastes, plus que les ados il me semble.
Mais la formation est vraiment en-dessous de tout et on doit souvent de démerder comme on peut.
Je n'ai jamais enseigné en primaire. Le vrai point noir pour moi, c'est le temps. On peut toujours vivre modestement ou trouver un conjoint qui compensera la faiblesse du traitement (il y a plein d'exemples de profs des écoles mariées à des ingénieurs ou des agrégés). Mais l'emploi du temps qui remplit la journée, les préparations qui occupent les soirées et les week-end, c'est une forme d'esclavage.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- MalacaEsprit éclairé
J'ai fait les deux, primaire puis secondaire, et là je demande à revenir vers le primaire !
je pourrais donc dire comme Ronin :
Mais définitivement faire la police et, comme tu le dis Lucrezia "se battre avec des gamins qui cherchent de toutes leurs forces à rester ignares et à faire connerie sur connerie " ne correspond pas au métier pour lequel j'avais signé ...
Parce que je dirais comme Sapotille en ce qui concerne les bons moments qui font qu'instit c'est un beau métier.
un métier où -contrairement au secondaire pour ce que j'en ai vécu - tu as encore l'impression de servir (un peu/parfois/malgré tout) à quelque chose.
Dans les points positifs j'ajouterais aussi le fait de passer du temps avec les enfants/élèves, les connaitre (à condition de ne pas être sur 4 quart temps comme le dit Supersoso mais ce n'est heureusement pas une généralité, c'est souvent provisoire, en début de carrière, dans des cas particuliers ...)
Et pour ce qui est de devoir "supporter" un élève pénible toute l'année, la relation mise en place avec l'élève sur la durée aide aussi parce que finalement on trouve des "déclics" , des moyens de "faire fonctionner", ce qu'on n'a en aucun cas la possibilité de faire avec un élève qu'on voit deux heures par semaine.
Et je peux dire que les élèves difficiles que j'ai rencontrés en primaire n'ont rien de comparable avec ceux que j'ai du affronter en secondaire (cf puberté et hormones, évoquée par Ronin), et que jamais en primaire je ne me suis posée la question "mais qu'est-ce que je fais dans ce cirque ?", jamais je ne suis allée bosser à reculons ...
Autre point positif, en tout cas qui correspond à mon fonctionnement, le fait d'avoir "sa" classe, un peu "son" territoire, sa patte perso, son confort de fonctionnement ... et s'il est vrai que les journées sont plus longues en tant que PE, cela permet de varier, moduler, adapter, et si vraiment une séance ne passe pas ou se passe mal, on a une certaine liberté de manœuvre, et on peut passer à autre chose pour revenir à ce qui coince à un moment plus propice, je trouve que c'est un luxe. La polyvalence dans cet ordre d'idée me convient aussi très bien.
Pour ce qui est d'apprendre aux enfants à devenir élève, à apprendre, à se comporter, oui c'est une partie importante du boulot, cela peut être fatigant ou décourageant, cela demande beaucoup d'énergie mais cela ne se transforme pas systématiquement en flicage, dans le mauvais sens du terme, il n'y a pas une opposition, une agressivité et une défiance permanente comme on peut la rencontrer plus tard.
Voilà mon témoignage, avis très personnel, après chacun sa personnalité, sa tolérance, ses priorités et ses limites ...
je pourrais donc dire comme Ronin :
en ajoutant en ce qui me concerne "à l'exception des récrés à surveiller" ! car là on n'a pas une minute de relâche ...Ronin a écrit:Honnêtement, je préfère largement être dans le primaire que dans le secondaire, à l'exception de la hiérarchie.
Mais définitivement faire la police et, comme tu le dis Lucrezia "se battre avec des gamins qui cherchent de toutes leurs forces à rester ignares et à faire connerie sur connerie " ne correspond pas au métier pour lequel j'avais signé ...
Parce que je dirais comme Sapotille en ce qui concerne les bons moments qui font qu'instit c'est un beau métier.
un métier où -contrairement au secondaire pour ce que j'en ai vécu - tu as encore l'impression de servir (un peu/parfois/malgré tout) à quelque chose.
Dans les points positifs j'ajouterais aussi le fait de passer du temps avec les enfants/élèves, les connaitre (à condition de ne pas être sur 4 quart temps comme le dit Supersoso mais ce n'est heureusement pas une généralité, c'est souvent provisoire, en début de carrière, dans des cas particuliers ...)
Et pour ce qui est de devoir "supporter" un élève pénible toute l'année, la relation mise en place avec l'élève sur la durée aide aussi parce que finalement on trouve des "déclics" , des moyens de "faire fonctionner", ce qu'on n'a en aucun cas la possibilité de faire avec un élève qu'on voit deux heures par semaine.
Et je peux dire que les élèves difficiles que j'ai rencontrés en primaire n'ont rien de comparable avec ceux que j'ai du affronter en secondaire (cf puberté et hormones, évoquée par Ronin), et que jamais en primaire je ne me suis posée la question "mais qu'est-ce que je fais dans ce cirque ?", jamais je ne suis allée bosser à reculons ...
Autre point positif, en tout cas qui correspond à mon fonctionnement, le fait d'avoir "sa" classe, un peu "son" territoire, sa patte perso, son confort de fonctionnement ... et s'il est vrai que les journées sont plus longues en tant que PE, cela permet de varier, moduler, adapter, et si vraiment une séance ne passe pas ou se passe mal, on a une certaine liberté de manœuvre, et on peut passer à autre chose pour revenir à ce qui coince à un moment plus propice, je trouve que c'est un luxe. La polyvalence dans cet ordre d'idée me convient aussi très bien.
Je ne crois pas qu'il faille "aimer" (dans le sens affectif) les enfants pour faire classe, on n'est pas là pour ça, ce n'est pas notre rôle, mais il faut bien sûr aimer le contact avec eux, faire preuve d'un minimum de bienveillance et de patience et il y a alors des moments vraiment sympas.supersoso a écrit:Sérieusement, si tu penses vraiment ne pas aimer les enfants, oublie le primaire. C'est justement le fait que ce soit des enfants qui donne tout l'intérêt à notre boulot. Parce que comme le rappelle Sapotille, y'a aussi des choses sympas. Parce que ce sont des enfants et qu'ils nous surprennent. Mais faire le flic, en primaire, tu le feras tout le temps. Ça fait partie du boulot. Parce que les enfants travaillent rarement par envie de travailler, il ne restent pas naturellement 6 h par jour sur une chaise sans bouger, parler, etc... Non tout ça s'apprend.
Pour ce qui est d'apprendre aux enfants à devenir élève, à apprendre, à se comporter, oui c'est une partie importante du boulot, cela peut être fatigant ou décourageant, cela demande beaucoup d'énergie mais cela ne se transforme pas systématiquement en flicage, dans le mauvais sens du terme, il n'y a pas une opposition, une agressivité et une défiance permanente comme on peut la rencontrer plus tard.
Voilà mon témoignage, avis très personnel, après chacun sa personnalité, sa tolérance, ses priorités et ses limites ...
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Ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." A. de Saint-Exupéry
mes rêves, ma réalité ...
- NLM76Grand Maître
Il y a deux choses, Lucrezia :
1. L'évolution de l'école et de la société. De fait, certains cherchent à abolir la différence entre l'enfant et l'adulte, de sorte que les enfants tendent à devenir insupportables.
2. Votre propre rapport à l'autorité.
Or je pense que le point 2. est le plus important. Même aujourd'hui, on peut avoir de l'autorité dans une classe, quel que soit l'âge des élèves. Mais il faut l'accepter, travailler sur soi-même et utiliser son énergie pour la conserver. Même avec des adultes consentants, il faut faire la police.
Sinon : j'ai enseigné moi-même en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée, à l'université. L'école primaire est très intéressante, mais on y est fliqué, et on est moins bien payé.
1. L'évolution de l'école et de la société. De fait, certains cherchent à abolir la différence entre l'enfant et l'adulte, de sorte que les enfants tendent à devenir insupportables.
2. Votre propre rapport à l'autorité.
Or je pense que le point 2. est le plus important. Même aujourd'hui, on peut avoir de l'autorité dans une classe, quel que soit l'âge des élèves. Mais il faut l'accepter, travailler sur soi-même et utiliser son énergie pour la conserver. Même avec des adultes consentants, il faut faire la police.
Sinon : j'ai enseigné moi-même en maternelle, en élémentaire, au collège, au lycée, à l'université. L'école primaire est très intéressante, mais on y est fliqué, et on est moins bien payé.
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Sites du grip :
- http://instruire.fr
- http://grip-editions.fr
Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- cléliaFidèle du forum
Je ne connais pas le primaire mais je suis d'accord avec Sylvain concernant la gestion de classe. J'ai la chance d'être dans un petit établissement rural et je peux faire une heure de cours avec les 3e sans avoir à faire une seule remarque sur leur attitude ni à répondre à une seule question idiote. Bon, les 5e sont plus bavards mais on avance bien quand même et je passe l'essentiel du temps en classe à vraiment enseigner (ce qui n'était pas toujours le cas quand j'ai débuté).
_________________
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues.
Il revint.
Il fréquenta le monde, et il eut d’autres amours, encore.
- supersosoSage
Malaca a écrit:Je ne crois pas qu'il faille "aimer" (dans le sens affectif) les enfants pour faire classe, on n'est pas là pour ça, ce n'est pas notre rôle, mais il faut bien sûr aimer le contact avec eux, faire preuve d'un minimum de bienveillance et de patience et il y a alors des moments vraiment sympas.supersoso a écrit:Sérieusement, si tu penses vraiment ne pas aimer les enfants, oublie le primaire. C'est justement le fait que ce soit des enfants qui donne tout l'intérêt à notre boulot. Parce que comme le rappelle Sapotille, y'a aussi des choses sympas. Parce que ce sont des enfants et qu'ils nous surprennent. Mais faire le flic, en primaire, tu le feras tout le temps. Ça fait partie du boulot. Parce que les enfants travaillent rarement par envie de travailler, il ne restent pas naturellement 6 h par jour sur une chaise sans bouger, parler, etc... Non tout ça s'apprend.
Pour ce qui est d'apprendre aux enfants à devenir élève, à apprendre, à se comporter, oui c'est une partie importante du boulot, cela peut être fatigant ou décourageant, cela demande beaucoup d'énergie mais cela ne se transforme pas systématiquement en flicage, dans le mauvais sens du terme, il n'y a pas une opposition, une agressivité et une défiance permanente comme on peut la rencontrer plus tard.
Voilà mon témoignage, avis très personnel, après chacun sa personnalité, sa tolérance, ses priorités et ses limites ...
Sur ce point je suis tout à fait d'accord. Mais je pense que c'est difficile de faire classe toute une journée à des enfants si on n'aime pas les "enfants" en tant que public (c'est-à-dire, leur naïveté, leur envie de vivre et de comprendre, le fait qu'il ne respecte rien par principe, mais que tout est à construire, etc...). Par exemple, le facteur "répétition" à longueur de temps des mêmes choses pour un public d'enfants est une nécessité et donc tout ce qui est de l'ordre des contraintes, des règles est sans cesse à rappeler. Il faut prendre le temps d'être très explicite sur nos demandes et ne pas hésiter à les rappeler sans cesse (dans le sens où il n'y a jamais rien d'acquis, même dans une classe qui roule). Et la patience.
Mais pour le côté affectif, nous sommes bien d'accord : nous ne sommes pas là pour ça.
Pour la question du flicage, tu expliqueras ça au maître des CM2 dans mon école (il ne veut plus jamais en faire) . Franchement, dans certains endroits, avoir des CM ça peut être la croix et la bannière. Pour ma part, j'ai eu 3 semaines un CM2 à Sarcelles aux Flanades en début de carrière. Je peux te dire que j'ai tenu en comptant chaque heure. Que j'ai failli envoyer ma dém chaque jour. Et que j'ai dit plus jamais ça.
- MalacaEsprit éclairé
supersoso a écrit:
Pour la question du flicage, tu expliqueras ça au maître des CM2 dans mon école (il ne veut plus jamais en faire) . Franchement, dans certains endroits, avoir des CM ça peut être la croix et la bannière. Pour ma part, j'ai eu 3 semaines un CM2 à Sarcelles aux Flanades en début de carrière. Je peux te dire que j'ai tenu en comptant chaque heure. Que j'ai failli envoyer ma dém chaque jour. Et que j'ai dit plus jamais ça.
Je veux bien le croire, car les CM2 ont déjà les comportements contre lesquels il faut se battre au collège
En ce qui me concerne, je me suis arrêtée au CE2, et je n'ai eu des CM qu'en tout début de carrière, il y a ... longtemps, un temps où ils étaient encore gérables !
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Ajouter de la vie aux années plutôt que des années à la vie ...
"Fais de ta vie un rêve, et d'un rêve, une réalité." A. de Saint-Exupéry
mes rêves, ma réalité ...
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Ronin a écrit:Pour le coup, la gestion est quand même plus pénible avec les collégiens. Je me peut comparer, j'ai les deux publics. Plus d'heures et moins d'argent dans le primaire mais les élèves sont quand même à la période de latence, avant la puberté et les hormones et je trouve que cela rend quand même les choses moins dures.
Par ailleurs la polyvalence est très difficile ( on ne l'est jamais vraiment complètement ) mais ça évite de se répéter. Les élèves peuvent aussi être enthousiastes, plus que les ados il me semble.
Mais la formation est vraiment en-dessous de tout et on doit souvent de démerder comme on peut.
Heu heu...Mes CM2 sont noyés dans la testostérone en ce moment (j'ai 15 garçons pour 5 filles et ouf!)
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