- ErgoDevin
Je pense que PIF Gadget est lié aussi aux exemples donnés par les documents du ministère.Elyas a écrit:
Je comprends totalement mais, autant utiliser ces arguments plutôt que de toujours donner des exemples "PIF Gadget" pour ridiculiser les EPI. C'est une arme à double tranchant qui blesse trop souvent ceux qui la manient.
- ElyasEsprit sacré
Ergo a écrit:Je pense que PIF Gadget est lié aussi aux exemples donnés par les documents du ministère.Elyas a écrit:
Je comprends totalement mais, autant utiliser ces arguments plutôt que de toujours donner des exemples "PIF Gadget" pour ridiculiser les EPI. C'est une arme à double tranchant qui blesse trop souvent ceux qui la manient.
Ce qui n'est pas faux et montre à quel point le ministère méconnait le terrain.
- ErgoDevin
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- AdriGrand Maître
mgb35 a écrit:Attention aux fausses interprétations qui deviennent des rumeurs :
Il est question de 2 EPI minimum par an. Rien n'empêche d'en faire plus.
Il n'est pas question de payer moitié les EPI. C'est à cela que pourrait servir les heures marges profs (qui étaient au début de 3h comme les heures d'EPI). De plus, dans les fiches ministérielles, il n'est pas évoqué la présence systématique de 2 enseignants. Les élèves pourraient donc avoir Monsieur A la première heure d'EPI et Madame B la deuxième heure.
Donc comme Ergo, je suis contre cette réforme mais je ne pense pas qu'on soit crédible en relayant de fausses informations
Il ne s'agit pas tout à fait de répandre de fausses rumeurs, mais d'être en alerte. De nombreuses zones de flou sont savamment entretenues, pour éviter une contestation trop massive et pour vendre le projet de réforme auprès de l'opinion publique : il et important de poser ces questions pour que soit dit concrètement comment tout cela va se passer. Les délires, on en est tous capables. Et les parodies lues ici ne sont pas plus ridicules ni mensongères que la propagande ministérielle.
Dans ses plaquettes, le ministère ne mentionne jamais que quelques élèves = impression qu'on travaille en petit groupe
plusieurs enseignants = impression qu'il y a plusieurs enseignants simultanément + intervenants extérieurs
réalisations concrètes = impression qu'on va avoir des moyens démentiels pour créer
etc, etc.
Il faut mettre les pieds dans le plat, éclaircir tout ça pour pouvoir argumenter, justement !
- olive-in-oilSage
henriette a écrit:
Si les EPI venaient en plus des horaires par matière, je dirais : pourquoi pas, il doit en effet être possible de faire des trucs intéressants avec des gens motivés.
Mais le fait qu'ils viennent en déduction des horaires, là, c'est niet, quelque intérêt que puissent avoir les recoupements interdisciplinaires imaginés localement.
+1
Je fais deux gros projets pluridisciplinaires cette année.
Un avec une collègue de Lettres et un de techno en 4ème sur la presse. Nous avons une heure en plus sur notre EDT où nous pouvons intervenir comme bon nous semble, ensemble ou en petits groupes, cette heure est rémunérée. C'est un gros projet tout au long de l'année avec des intervenants extérieurs, production d'un journal, expositions, plusieurs sorties scolaires et c'est un gros budget en matos, bus, HS.
Un autre projet avec ma collègue de maths en 3ème sur l'architecture modulaire. Pas d'HS prévues, un gros boulot pour nous, interventions extérieurs, sorties scolaires, expositions... Le travail se fait sur les heures de cours mais cela s'articule bien avec le programme.
Les projets, je sais faire, ça marche bien avec les élèves, mais c'est terriblement coûteux, cela marche parce qu'on choisit ses partenaires, parce que l'on bosse comme des malades en amont et en aval pour arriver à échanger nos idées et travailler dans une dynamique commune. Je vois déjà le temps que je passe sur deux projets, je n'ose imaginer davantage !
Et puis imposer des thèmes, des regroupements disciplinaires voire des collègues pour travailler... j'ai testé avec les IDD, ça ne marche qu'une fois sur trois (et je suis gentille !)
- GrypheMédiateur
Ergo a écrit:Je ne suis pas contre le mouvement préventif
mais en l'état, il est tout de même très très difficile de lancer un mouvement sur des choses qui sont volontairement floues:
- pas de programmes,
- pas écrit noir sur blanc 1h de cours = 2h d'EPI,
- pas écrit noir sur blanc, 1h d'EPI, 2 profs = payée 1/2h
- pas écrit noir sur blanc, heures de latin et de grec prises sur heures de français...,
- pas écrit noir sur blanc non plus qui décide quelles matières sont amputées pour les AP et EPI...ni si c'est le CA qui décidera...
Bref, même si on ne se fait pas d'illusions, tout reste volontairement très flou, justement pour dire "on négocie avec vos syndicats", et pour éviter aussi une réaction immédiate. Et les trucs sortiront en fin d'année, voire l'été...
Je ne suis pas d'accord sur le côté "on ne peut rien faire tant que ce n'est pas acté". Je pense même exactement l'inverse (parce que j'ai un côté très légaliste qui fait qu'une fois que c'est décidé, c'est décidé).
Il y a suffisamment de choses déjà mises noir sur blanc ou dites en audition à l'AN et au Sénat pour se faire une idée de la mise en place.
Me venait à l'esprit de faire une simulation d'EDT "après réforme"... J'ai de nombreux élèves qui perdraient jusqu'à 10h de cours par semaine tandis que ceux qui ne font pas d'option ne gagneraient rien du tout... Je sais que la logique est de dire "les cours, c'est le mal, les cours ne permettent pas aux élèves de réussir", mais quand même... Ce n'est pas en réduisant la voilure que ça va aider nos élèves. Ou alors qu'on dise franchement qu'on n'a plus de sous et qu'on est obligé de diminuer le nombre d'heures données aux élèves parce que l’état des finances de la nation ne permet pas de faire plus. Là je dirais "OK, c'est dommage, mais si on ne peut pas faire autrement"... Sauf que le discours est de dire que ça va être mieux. Je sais très bien comment je serai dans la nécessité de vendre la réforme à sa mise en place. Mais pour l'instant, elle n'est pas en place. Pour moi, c'est bien maintenant qu'il faut en parler. Une fois que c'est acté et budgété, c'est trop tard.
- ErgoDevin
Bien sûr mais comme il a été dit ensuite:
- pas sur des rumeurs, uniquement sur ce qui est connu et écrit noir sur blanc et les interrogations que cela suscite,
- quel mouvement, sur quelles modalités d'action ?
- pas sur des rumeurs, uniquement sur ce qui est connu et écrit noir sur blanc et les interrogations que cela suscite,
- quel mouvement, sur quelles modalités d'action ?
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- MelanieSLBDoyen
J'ai un collègue (probablement) estampillé UNSA qui met en garde contre la pétition d'Audrey, en reprenant les arguments de son syndicat préféré (pourquoi personne ne pleure sur la disparition de la DP3 en particulier) mais qui pose une bonne question: a priori, nous sommes à peu près tous d'accord pour dore qu'en l'état actuel des choses, les EPI seront une vraie catastrophe, et il se demandait pourquoi une pétition contre les EPI ne serait pas faite (vu que ça paraît être le point d'achoppement le plus évident de cette réforme). Est-ce que quelqu'un serait prêt à faire un texte par lequel nous exprimons notre méfiance face à ce nouvel objet non défini (et qui vampirise un acronyme extrêmement important dans le monde professionnel) mais dont la définition floue nous fait déjà craindre au moins une surcharge aberrante de travail, un travail en équipe imposé, des EPI locaux et donc plus de programme national, une articulation avec les horaires disciplinaires très confuse (si on comprend bien, les heures d'EPI sont prises sur les heures disciplinaires, et vu les exemples donnés par le ministère, on ne fait que réutiliser, on n'apprend rien en EPI)?
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La réforme du collège en clair : www.reformeducollege.fr .
Et pour ceux qui voudraient en comprendre quelques fondements idéologiques:
De l’école, Jean-Claude Milner, visionnaire en 1984 (ça ne s'invente pas!) de ce qui nous arrive: "On ne dira pas que les enseignants sont l'appendice inutile d'une institution dangereuse et presque criminelle; on dira seulement qu'ils doivent devenir Autres: animateurs, éducateurs, grands frères, nourrices, etc. La liste est variable. Que, par là, les enseignants cessent d’être ce qu'ils doivent être, c'est encore une fois sortir de la question. On ne dira pas que les enseignants n'ont pas à exister, mais qu'ils ont à exister Autrement. Que cette Autre existence consiste à renoncer à soi-même pour disparaître dans la nuit éducative et s'y frotter, tous corps et tous esprits confondus, avec les partenaires de l'acte éducatif - manutentionnaires, parents, élèves, etc. -, seul un méchant pourrait en prendre ombrage." (page 24)
- VanGogh59Expert spécialisé
Tiens, en parlant acronyme, j'ai tapé sur google image EPI et je suis tombé sur ce petit schéma assez prémonitoire
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- AdriGrand Maître
les pétitions pour le latin et le grec, ou pour les LV et l'allemand sont claires :
on défend l'existence de qqc qui nous semble essentiel, on sait exactement ce qui disparaît, ou bien on a une idée de la peau de chagrin qu'on nous laisse.
Pour les EPI, c'est drôlement plus compliqué. Il faudrait effectivement lister toutes les questions qui restent en suspend, poser la question de l'organisation concrète.
on défend l'existence de qqc qui nous semble essentiel, on sait exactement ce qui disparaît, ou bien on a une idée de la peau de chagrin qu'on nous laisse.
Pour les EPI, c'est drôlement plus compliqué. Il faudrait effectivement lister toutes les questions qui restent en suspend, poser la question de l'organisation concrète.
- keroGrand sage
Adri a écrit:Pour les EPI, c'est drôlement plus compliqué. Il faudrait effectivement lister toutes les questions qui restent en suspend, poser la question de l'organisation concrète.
Oui, enfin, dans la mouture actuelle il demeure une chose claire: les horaires d'EPI seront pris sur les horaires disciplinaires, avec le faux-semblant consistant à dire que l'on ne baisse pas les horaires disciplinaires pour travailler les disciplines autrement.
Il me semble que ce simple fait justifie largement d'en faire un casus belli.
Comme ça a été dit plus haut, je pense que la clé sur laquelle il faut agir de la manière la plus véhémente, ce sont ces EPI, car le reste en dépend en grande partie.
- GrypheMédiateur
Adri a écrit:Pour les EPI, c'est drôlement plus compliqué. Il faudrait effectivement lister toutes les questions qui restent en suspend, poser la question de l'organisation concrète.
Je crois que c'est à peu près clair : les conseils péda s'occuperont de faire germer les graines pour faire croître les EPIS,
avec l'aide des corps d'inspection (qui n'ont que ça à faire au demeurant) (cf. Fiche 2 tout à la fin : http://snalc.fr/uploads/documents/national/c69a8a54a47948c8b847a527dc920fe4c7357b43.pdf ).
Mais Madame Adri, on vous propose 20% d'autonomie
- AdriGrand Maître
POur le CDS, vous me voyez désolée, mais je ne ferai pas plus d'une HSA, et comme mon service doit se trouver diminué d'une heure pour CDS sur établissements de communes non limitrophes, vous voudrez bien embaucher un autre intervenant pour les 30min en trop
Quant à l'autonomie, je suis actuellement 100% autonome, alors...
Bon, sérieusement...
Que ce soit pris sur les enseignements, c'est clair pour nous, mais je crois qu'il faudrait des chiffres, pour les parents, où on mettrait clairement les heures de cours qu'il resterait après ponction des EPI (et p'têt qu'ils vont se dire que la garderie nationale diminue ses horires et que ça, ça n'est pas possible ? )
Quant à l'autonomie, je suis actuellement 100% autonome, alors...
Bon, sérieusement...
Que ce soit pris sur les enseignements, c'est clair pour nous, mais je crois qu'il faudrait des chiffres, pour les parents, où on mettrait clairement les heures de cours qu'il resterait après ponction des EPI (et p'têt qu'ils vont se dire que la garderie nationale diminue ses horires et que ça, ça n'est pas possible ? )
- ErgoDevin
Et pourquoi pas ?
Comme dit Gryphe, on prend l'edt d'un élève de 5e sans latin, d'un élève de 5e avec latin, d'un élève de 4e sans latin, sans euro, d'un élève de 4e latin, d'un élève de 4e latin-euro...bon bref, vous voyez l'idée, et on tente d'en faire un nouveau avec les moyens en moins.
Répondre à l'information par l'information et c'est clair et concret pour tout le monde. Mais il faut savoir à quelles matières prendre les EPI ou faire plusieurs maquettes avec EPI pris au français, aux maths...ce qui complique la communication.
Comme dit Gryphe, on prend l'edt d'un élève de 5e sans latin, d'un élève de 5e avec latin, d'un élève de 4e sans latin, sans euro, d'un élève de 4e latin, d'un élève de 4e latin-euro...bon bref, vous voyez l'idée, et on tente d'en faire un nouveau avec les moyens en moins.
Répondre à l'information par l'information et c'est clair et concret pour tout le monde. Mais il faut savoir à quelles matières prendre les EPI ou faire plusieurs maquettes avec EPI pris au français, aux maths...ce qui complique la communication.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- GrypheMédiateur
Z'êtes pas coopérative Madame Adri.Adri a écrit:POur le CDS, vous me voyez désolée, mais je ne ferai pas plus d'une HSA, et comme mon service doit se trouver diminué d'une heure pour CDS sur établissements de communes non limitrophes, vous voudrez bien embaucher un autre intervenant pour les 30min en trop
Quant à l'autonomie, je suis actuellement 100% autonome, alors...
je crois qu'il faudrait des chiffres, pour les parents, où on mettrait clairement les heures de cours qu'il resterait après ponction des EPI (et p'têt qu'ils vont se dire que la garderie nationale diminue ses horaires et que ça, ça n'est pas possible ? )
Plutôt que des chiffres, je pensais plutôt à des simulations d'EDT rentrée scolaire 2016.
Vous prenez l'EDT d'un élève qui fait actuellement allemand-euro-latin-DP3.
Vous montrez ce que donnerait le même EDT à la rentrée 2016.
Vous prenez l'EDT d'un élève qui ne fait pas d'option, et pareil. Des épis viennent en lieu et place des cours "ordinaires" (ce qui est le moyen choisi pour que les élèves s'améliorent).
- doctor whoDoyen
Petite réflexion sur l'absence d'interdisciplinarité des EPI (eh oui !)
http://pedagoj.eklablog.com/de-l-interdisciplinarite-a-l-epidisciplinarite-a115202754
http://pedagoj.eklablog.com/de-l-interdisciplinarite-a-l-epidisciplinarite-a115202754
Extrait a écrit:Les EPI ne sont pas la formule magique qui permettra de réconcilier les disciplines entre elles. Au lieu de donner les moyens aux disciplines d'étudier en son temps le narcisse, Narcisse et le narcissisme (c'est-à-dire en bac pro horticulture, en école d'art, en cours de philo et et en fac de lettres), on profite d'une accointance superficielle pour amalgamer des connaissances qui ne sont pas enseignables en même temps.
Je ne parle pas du fait d'évoquer tout cela au collège, à l'occasion d'un cours de SVT ou d'histoire. De tels rapprochements sont souhaitables : ils font respirer le cours et restent souvent dans la mémoire des élèves, parfois plus que l'objet même du cours. Mais il ne s'agit pas de l'enseigner, c'est-à-dire de se donner les moyens d'une compréhension et d'une mémorisation complète et durable de ces notions.
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Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- Dr RaynalHabitué du forum
Il y a bien plus de choses dans cette réforme et dans l'opposition qu'elle suscite, Oratio, que ne peut en rêver tout le ministère
"Nos" orateurs, au sénat, ont fort bien parlé, quelle que soit, par ailleurs, leur coloration politique. Là n'est pas (plus), le problème.
Caché derrière, il y a une remise en cause fondamentale de notre métier. Non seulement de ses statuts (c'est fait), mais aussi de ses fondamentaux. C'est cela qui transparait dans la remarque faite par une sénatrice à Loys "vous êtes un fonctionnaire" (elle aussi, en passant...).
Sous entendu "vous n'avez pas à revendiquer une quelconque autonomie de pensée ou d'action."
Tranquillement, le professeur, qui n'est déjà plus que rarement "celui qui professe" et ne sera bientôt même plus "celui qui enseigne", est train de passer du grade prestigieux, que je revendique haut et fort, d' "intellectuel de sa discipline", travaillant le plus souvent seul (et ne s'en plaignant pas, le collectivisme n'ayant jamais fait les preuves de sa redoutable efficacité), autonome et responsable ; à celui d'ouvrier spécialisé de la péda"gogo"gie, appliquant des consignes et des attitudes qui lui sont dictées par un improbable conseil ou un de ces conciles qui dans les ESPE valorisent les imbéciles , utilisant des évaluations qu'on lui fera parvenir et dont les résultats seront même déjà prêts.
En gros, nous étions de grands méchants koulaks de l'esprit , empêcheurs de pédagogiser en rond, alors on nous collectivise pour mieux nous collecdiviser.
Une fois que nous serons devenus de gentils rouages interchangeables et normalisés, il deviendra possible de nous remplacer par des machines capables de faire pour bien moins cher le même travail automatisé que l'on va exiger, de plus en plus, de nous.
Cette nuit, je me suis vu dans le village de l'éducation nationale, essayant vainement, d'échapper à une réforme protéiforme, juste capable encore de m'écrier "je ne suis pas un NUMEN, je suis un homme libre!". Mais pour combien de temps ?
Bonjour chez vous !
"Nos" orateurs, au sénat, ont fort bien parlé, quelle que soit, par ailleurs, leur coloration politique. Là n'est pas (plus), le problème.
Caché derrière, il y a une remise en cause fondamentale de notre métier. Non seulement de ses statuts (c'est fait), mais aussi de ses fondamentaux. C'est cela qui transparait dans la remarque faite par une sénatrice à Loys "vous êtes un fonctionnaire" (elle aussi, en passant...).
Sous entendu "vous n'avez pas à revendiquer une quelconque autonomie de pensée ou d'action."
Tranquillement, le professeur, qui n'est déjà plus que rarement "celui qui professe" et ne sera bientôt même plus "celui qui enseigne", est train de passer du grade prestigieux, que je revendique haut et fort, d' "intellectuel de sa discipline", travaillant le plus souvent seul (et ne s'en plaignant pas, le collectivisme n'ayant jamais fait les preuves de sa redoutable efficacité), autonome et responsable ; à celui d'ouvrier spécialisé de la péda"gogo"gie, appliquant des consignes et des attitudes qui lui sont dictées par un improbable conseil ou un de ces conciles qui dans les ESPE valorisent les imbéciles , utilisant des évaluations qu'on lui fera parvenir et dont les résultats seront même déjà prêts.
En gros, nous étions de grands méchants koulaks de l'esprit , empêcheurs de pédagogiser en rond, alors on nous collectivise pour mieux nous collecdiviser.
Une fois que nous serons devenus de gentils rouages interchangeables et normalisés, il deviendra possible de nous remplacer par des machines capables de faire pour bien moins cher le même travail automatisé que l'on va exiger, de plus en plus, de nous.
Cette nuit, je me suis vu dans le village de l'éducation nationale, essayant vainement, d'échapper à une réforme protéiforme, juste capable encore de m'écrier "je ne suis pas un NUMEN, je suis un homme libre!". Mais pour combien de temps ?
Bonjour chez vous !
- ZenxyaGrand sage
VanGogh59 a écrit:Tiens, en parlant acronyme, j'ai tapé sur google image EPI et je suis tombé sur ce petit schéma assez prémonitoire
C'est ce que je me tue à dire, les EPI ce sont des Equipements de Protection Individuelle. Et pas autre chose. Bonjour l'amalgame après, si le même acronyme désigne deux choses totalement différentes. Ils pourraient un peu réfléchir au ministère.
- BalthazaardVénérable
Dr Raynal a écrit:Il y a bien plus de choses dans cette réforme et dans l'opposition qu'elle suscite, Oratio, que ne peut en rêver tout le ministère
"Nos" orateurs, au sénat, ont fort bien parlé, quelle que soit, par ailleurs, leur coloration politique. Là n'est pas (plus), le problème.
Caché derrière, il y a une remise en cause fondamentale de notre métier. Non seulement de ses statuts (c'est fait), mais aussi de ses fondamentaux. C'est cela qui transparait dans la remarque faite par une sénatrice à Loys "vous êtes un fonctionnaire" (elle aussi, en passant...).
Sous entendu "vous n'avez pas à revendiquer une quelconque autonomie de pensée ou d'action."
Tranquillement, le professeur, qui n'est déjà plus que rarement "celui qui professe" et ne sera bientôt même plus "celui qui enseigne", est train de passer du grade prestigieux, que je revendique haut et fort, d' "intellectuel de sa discipline", travaillant le plus souvent seul (et ne s'en plaignant pas, le collectivisme n'ayant jamais fait les preuves de sa redoutable efficacité), autonome et responsable ; à celui d'ouvrier spécialisé de la péda"gogo"gie, appliquant des consignes et des attitudes qui lui sont dictées par un improbable conseil ou un de ces conciles qui dans les ESPE valorisent les imbéciles , utilisant des évaluations qu'on lui fera parvenir et dont les résultats seront même déjà prêts.
En gros, nous étions de grands méchants koulaks de l'esprit , empêcheurs de pédagogiser en rond, alors on nous collectivise pour mieux nous collecdiviser.
Une fois que nous serons devenus de gentils rouages interchangeables et normalisés, il deviendra possible de nous remplacer par des machines capables de faire pour bien moins cher le même travail automatisé que l'on va exiger, de plus en plus, de nous.
Cette nuit, je me suis vu dans le village de l'éducation nationale, essayant vainement, d'échapper à une réforme protéiforme, juste capable encore de m'écrier "je ne suis pas un NUMEN, je suis un homme libre!". Mais pour combien de temps ?
Bonjour chez vous !
En plus ça ressemble, si tu te souviens, le n°2 change à chaque épisode...
Y'avait la bulle?
- Roumégueur IerÉrudit
MelanieSLB a écrit:J'ai un collègue (probablement) estampillé UNSA qui met en garde contre la pétition d'Audrey, en reprenant les arguments de son syndicat préféré (pourquoi personne ne pleure sur la disparition de la DP3 en particulier) mais qui pose une bonne question: a priori, nous sommes à peu près tous d'accord pour dore qu'en l'état actuel des choses, les EPI seront une vraie catastrophe, et il se demandait pourquoi une pétition contre les EPI ne serait pas faite (vu que ça paraît être le point d'achoppement le plus évident de cette réforme). Est-ce que quelqu'un serait prêt à faire un texte par lequel nous exprimons notre méfiance face à ce nouvel objet non défini (et qui vampirise un acronyme extrêmement important dans le monde professionnel) mais dont la définition floue nous fait déjà craindre au moins une surcharge aberrante de travail, un travail en équipe imposé, des EPI locaux et donc plus de programme national, une articulation avec les horaires disciplinaires très confuse (si on comprend bien, les heures d'EPI sont prises sur les heures disciplinaires, et vu les exemples donnés par le ministère, on ne fait que réutiliser, on n'apprend rien en EPI)?
La DP3 et les l'option langues n'ont pas le même statut je pense (que quelqu'un me corrige si je me trompe) : il n'existe pas de ligne spécifique Dp3 dans la DHG, elle est inscrite dans le Piidomep, ce qui semble signifier que l'établissement qui tient à la mettre en pratique pioche dans sa dotation et la propose. Je peux me planter, complètement, mais je n'arrive pas à savoir si la réforme empêche directement ou indirectement la DP3.
Pour le latin, c'était une option à part entière, supprimées purement, intégrée hypocritement à un EPI et vu la mobilisation on bricole pour noyer le poisson (en faire un EPI dérogatoire (!!) et proposer un enseignement complémentaire (!!!)).
Donc les gars de l'Unsa, encore une fois, semblent hors du coup avec leurs arguments (mais on a tellement l'habitude).
Bon, désolé, mon post est rempli d'incertitudes mais ça devient difficile de suivre.
Seule certitude, cette réforme est la pire, pas loin devant celle où on supprimait la formation des profs, qui talonne celle du lycée, qui est à égalité avec celle des rythmes scolaires... Merci amis politiciens de tous bords.
- BalthazaardVénérable
Tu n'as pas mis formation entre guillemets?
- Roumégueur IerÉrudit
Balthazaard a écrit:Tu n'as pas mis formation entre guillemets?
Dans mon cas personnel, les 2/3 de la formation que j'ai reçue a été utile (ce doit être un record) : le gros des horaires était assuré par deux enseignantes géniales, en poste à 3/4 temps, des enseignantes de terrain très compétentes, pas dogmatiques, et passionnées; ceci explique cela.
Et les échos que j'ai des ESPE sont très contrastés, pour parler poliment...
- RendashBon génie
Roumégueur Ier a écrit:
Et les échos que j'ai des ESPE sont très contrastés, pour parler poliment...
Je n'irais pas jusqu'à dire "trasté", pour ma part.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- SphinxProphète
Provence
Tu permets que je fasse tourner ?
J'ai dû louper un épisode, où trouve-t-on ces fiches d'exemple ?
Tu permets que je fasse tourner ?
J'ai dû louper un épisode, où trouve-t-on ces fiches d'exemple ?
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- ProvenceEnchanteur
Sphinx a écrit:
Tu permets que je fasse tourner ?
Bien sûr!
- SphinxProphète
Merci ! J'ai des collègues que ça va bien faire rire
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- Des précisions sur la réforme du collège : nouvelles fiches de travail p. 35
- [Réforme du collège] Boycotter Le Monde & Libération pour leur partialité au sujet de la réforme du collège.
- Les personnalités connues opposées à la réforme 2016 manifesteront-elles contre la réforme du collège ?
- François Dubet sur la réforme du collège : "Il faut avouer que cette réforme est bonne".
- Réforme Lycée 2010 et Réforme collège 2016 : quelles ressemblances ?!
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