Réforme du collège : que va devenir l'allemand ?

Lefteris a écrit:Non ça ne va pas bien à Paris non plus, malgré ce qui est dit. Mon collègue a vu son service amputé de moitié, et pour ne pas valser dans plusieurs établissements, il doit enseigner autre chose (AP, EMC..) et aller dans le  primaire.
La situation de l'allemand, mais aussi d'autres langues en péril (italien, russe...) permet d'introduire un cheval de Troie qui est le grand rêve des gestionnaires : l'échange des services inter-degrés.
D'ailleurs, comme par hasard , les formations commencent.
Le puzzle se met en place, et commence à être bien visible et lisible.

La réforme du lycée à venir prévoit aussi les échanges supérieur-secondaire avec le continuum bac-3/+3.
Le grand rêve pédago-gestionnaire, dont on parlait déjà dans les IUFM, est en train de se mettre en place : un même corps de la maternelle à l'université.

+1000 et une pluri-disciplinarité pour un même professeur .

Rabelais a écrit:

Lefteris a écrit:Non ça ne va pas bien à Paris non plus, malgré ce qui est dit. Mon collègue a vu son service amputé de moitié, et pour ne pas valser dans plusieurs établissements, il doit enseigner autre chose (AP, EMC..) et aller dans le  primaire.
La situation de l'allemand, mais aussi d'autres langues en péril (italien, russe...) permet d'introduire un cheval de Troie qui est le grand rêve des gestionnaires : l'échange des services inter-degrés.
D'ailleurs, comme par hasard , les formations commencent.
Le puzzle se met en place, et commence à être bien visible et lisible.

La réforme du lycée à venir prévoit aussi les échanges supérieur-secondaire avec le continuum bac-3/+3.
Le grand rêve pédago-gestionnaire, dont on parlait déjà dans les IUFM, est en train de se mettre en place : un même corps de la maternelle à l'université.

+1000 et une pluri-disciplinarité pour un même professeur .

Polyvalence à tous les niveaux : disciplines interchangeables, niveaux interchangeables. Cela permet une flexibilité maximale , et c'était d'ailleurs une demande de la Cour des comptes.
En outre, puisque tout le monde peut remplacer tout le monde, c'est une bonne occasion de bloquer tout le monde dans les établissements, avec interdiction de sortie dans les "trous", pour avoir des remplaçants au pied levé. Je dramatise ? C'est le management anglo-saxon . Un de mes très proches parents vient de fuir quitter l'Australie, et ça se passe comme ça , avec hiérarchie intermédiaire parmi les enseignants pour répartir les tâches, rendre compte au CDE.
Les enseignants sont sommés de préparer des "valences" n'ayant rien à voir avec leur matière de base, à la hâte, avec un niveau déplorable, la seule chose qui intéresse étant de mettre un adulte devant les élèves. Je ne surprendrai personne en disant que le métier est déclassé, méprisé, fui, et que peu d'enseignants dépassent les cinq ans de service, leur seule ambition à peine entrés étant de trouver autre chose.

Salut à tous !

Je me pose la même question, et, plus égoïstement, je me demande aussi ce que les professeurs d'allemand vont devenir...

En fait, j'ai une question très précise à laquelle je ne trouve pas de réponse : sur combien d'établissements maximum peut-on être amené à enseigner ? Comme beaucoup de collègues, il ne me reste plus qu'une poignée d'heures à effectuer en collège, et cette année, bien qu'à temps partiel, je dois compléter mon service sur deux écoles primaires.

J'ai entendu dire qu'on ne pouvait pas être affecté sur plus de trois établissements, mais je n'arrive pas à trouver de texte officiel, et je ne sais pas si le complément de service en école primaire est comptabilisé de la même manière. J'ai une collègue pour laquelle il était prévu qu'elle effectue son service sur 2 collèges + 2 primaires, une autre sur 1 collège et 3 primaires.

Toute info et référence de texte officiel est la bienvenue !!!

Une réaction de Pierre-Yves Le Borgn, député (PS) des Français de l'étranger , à propos de l'enquête de l'ADEAF.

http://www.pyleborgn.eu/2016/10/recul-inquietant-des-effectifs-deleves-germanistes-au-college/

On peut penser que c'est bien tard, mais c'est dit.

Cette suppression des bilangues -mais pas partout, vive l'égalité des territoires- restera une des plus grandes forfaitures du ministériat de Najat VB.
Il faudra penser à lui rappeler régulièrement !
Y compris à Lyon, où elle va se présenter  aux législatives, sans risque pense-t-elle, dans une circonscription qui est dite "acquise au PS".

Honchamp a écrit:Une réaction de Pierre-Yves Le Borgn, député (PS) des Français de l'étranger , à propos de l'enquête de l'ADEAF.

http://www.pyleborgn.eu/2016/10/recul-inquietant-des-effectifs-deleves-germanistes-au-college/

On peut penser que c'est bien tard, mais c'est dit.

Il avait réagi très tôt: http://www.pyleborgn.eu/2015/04/apprentissage-de-lallemand-madame-la-ministre-vous-vous-trompez/

Honchamp a écrit:Cette suppression des bilangues -mais pas partout, vive l'égalité des territoires- restera une des plus grandes forfaitures du ministériat de Najat VB.
Il faudra penser à lui rappeler régulièrement !
Y compris à Lyon, où elle va se présenter  aux législatives, sans risque pense-t-elle, dans une circonscription qui est dite "acquise au PS".

Va falloir qu'elle explique aux profs d'allemand comment dans l'académie de Lyon l'application de sa réforme du collège (et la suppression d'un très grand nombre de sections bilangues) va relancer l'enseignement de l'allemand, vu qu'on demande aux TZR de se reconvertir:
http://www.lyon.snes.edu/spip/spip.php?article3241

Pour compléter son service et éviter d'être envoyée dans un 2e établissement, ma collègue d'allemand a 3h d'AP par semaine en co-intervention avec une collègue d'anglais, en 6e. Ni l'une ni l'autre ne savent exactement ce qu'elles doivent faire. Selon notre direction, elle pourrait ainsi commencer une initiation à l'allemand en fin d'année, pour faire sa pub et ainsi espérer avoir 2 groupes de 5e LV2 au lieu d'un à la rentrée prochaine. Je les trouve bien optimistes sur le coup et cela me fait vraiment de la peine pour ma collègue...

Et c'est sans compter une autre belle conséquence de la suppression de la bilangue chez nous : la fuite de certains élèves dans le bahut privé le plus proche, qui la conserve. Résultat : près de 40 départs l'an dernier, et donc une fermeture de classe assurée l'an prochain.

Hermiony a écrit:Pour compléter son service et éviter d'être envoyée dans un 2e établissement, ma collègue d'allemand a 3h d'AP par semaine en co-intervention avec une collègue d'anglais, en 6e. Ni l'une ni l'autre ne savent exactement ce qu'elles doivent faire. Selon notre direction, elle pourrait ainsi commencer une initiation à l'allemand en fin d'année, pour faire sa pub et ainsi espérer avoir 2 groupes de 5e LV2 au lieu d'un à la rentrée prochaine. Je les trouve bien optimistes sur le coup et cela me fait vraiment de la peine pour ma collègue...

Et c'est sans compter une autre belle conséquence de la suppression de la bilangue chez nous : la fuite de certains élèves dans le bahut privé le plus proche, qui la conserve. Résultat : près de 40 départs l'an dernier, et donc une fermeture de classe assurée l'an prochain.

Ta direction se fout de la gueule du monde: puisque l'AP est pris sur les horaires disciplinaires (ici l'anglais je suppose), son contenu ne saurait concerner autre chose que cette discipline. Par conséquent ta collègue d'allemand doit faire de l'AP avec le programme d'anglais.

Je sais bien ycombe, mais cette solution a été trouvée pour éviter un complément de service, ce qui, à la base, part d'une bonne intention (mon ancien CDE n'aurait même pas cherché à contourner le problème, vu qu'il ne pouvait pas voir l'allemand en peinture).

Allons, allons ! Foin d'alarmisme ! La situation est bonne !
La preuve : 



http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/28930-allemand-najat-vallaud-belkacem-rejouit-augmentation.html

J'ai entendu un reportage optimiste à ce sujet ce matin.

C'est bizarre, l'ADEAF ne parvient pas au même résultat.
Quoi qu'il en soit,
1) je serais très curieuse de voir le détail...
2) ainsi que l'évolution du nombre de CLASSES pour connaître les conditions exactes (nombreux regroupements débiles sur le terrain).
3) et qu'on m'explique tout ceci :
https://www.neoprofs.org/t106031-professeurs-d-allemand-et-de-langues-rares-la-realite-du-terrain-reforme-2016-reconversion-pe-cde?highlight=r%E9alit%E9

VinZT a écrit:Allons, allons ! Foin d'alarmisme ! La situation est bonne !
La preuve : 



http://tempsreel.nouvelobs.com/en-direct/a-chaud/28930-allemand-najat-vallaud-belkacem-rejouit-augmentation.html

J'ai entendu une explication sur France Inter maiis j'ai pris l'émission en cours donc je ne sais pas qui intervenait: ce chiffre serait dû au fait que cette année les LV2 commencent en 4e ET en 5e donc logiquement plus d'élèves.

C'était la présidente de l'association des profs d'allemand (de mémoire) qui disait que mécaniquement, toutes les langues avaient des effectifs en hausse.

Les profs d'allemand au bord de la déprime, ou sur plusieurs établissements, ou à qui on demande d'enseigner autre chose sont sûrement une illusion…

Bonjour à tous
La réforme - du moins pour ce qui concerne les classes "bilangues" et européennes - ne survivra probablement pas au départ de notre remarquable ministre de l'Education. Mais le mal est fait et le coup porté à l'enseignement de l'allemand sera difficile à rattraper.

Le principal problème sera, je crois, l'impossibilité de recruter des enseignants d'allemand à un terme relativement bref. Au-delà du problème général de reconnaissance et de rémunération de toute la profession, l'allemand aura beaucoup de mal à motiver suffisamment d'étudiants. Les effets de la catastrophique réforme de Madame Vallaud-Belkacem vont s'étendre sur des années.

Je suis dans un collège qui a gardé sa bilangue.
Le collège REP proche aussi.
Un autre collège pas loin a perdu sa bilangue.

Le Chef nous annonce, officieusement, en conversation "de salle des profs", sur le mode "pas encore certains mais", pour nous préparer donc , que notre bilangue ne sera pas reconduite.

Cause :
- la carte des langues est revue, il y a une bilangue de trop dans le secteur, la REP est intouchable sur ce plan-là.
(Carte des langues qui n'est jamais parue dans mon académie d'ailleurs, de la même manière que je n'ai jamais vu passer celles de 4 ou 5 académies, dont les franciliennes).
- Notre collège a gardé sa SEGPA, alors que celle du voisin a été fermée, donc "on ne peut pas tout avoir".

La collègue d'allemand va être priée, sur le mode "Réfléchissez-y",  d'envisager de demander une mutation pour un poste plus sûr, ou priée d'accepter éventuellement un complément de service qui serait plus ou moins garanti dans un autre établissement, dont les lycées de la ville.
Il se peut que son poste soit supprimé. (Est-ce sûr, est-ce pour faire pression sur elle ?).

Bref, l'hécatombe continue.

Vi. :| Quelques bilangues n'étaient que provisoires, sous réserve de ceci ou cela. Souvent sous réserve d'une implémentation en primaire.

C'était tellement prévisible. Ecoeurant.
Un poste plus sûr, il faut bien réfléchir, car ce qu'on croit sûr peut d'un seul coup pâtir d'une nouvelle lubie d'un CDE, d'un Recteur ou d'un ministre...

Evidemment, la fossoyeuse en chef ne sera plus là au moment des comptes à la prochaine rentrée... D'ici là, ceux qui tireront la sonnette d'alarme seront considérés comme alarmistes, on dira d'eux qu'ils crient au loup, que le pire n'est pas sûr, qu'ils feraient mieux de consacrer leur énergie à monter mille projets et EPI pour attirer le chaland et sauver leurs heures
Bon courage à cette collègue qui avait peut-être cru s'en sortir sans trop de mal.

laMiss a écrit:Vi.  :| Quelques bilangues n'étaient que provisoires, sous réserve de ceci ou cela. Souvent sous réserve d'une implémentation en primaire.

C'était possible (écoles partantes).
Ce sont eux qui l'en empêchent.

Pour la collègue, elle accuse le coup, en effet. Mais elle n'est pas implantée ici, elle fait de la route tous les jours. Il se peut que sa bonne fée lui propose un point de chute qui l'arrangera. Je lui souhaite, car , indépendamment du reste, elle est vraiment bien.

Dans quelle académie es-tu ? (si ce n'est pas indiscret...)

Hulot a écrit:Dans quelle académie es-tu ? (si ce n'est pas indiscret...)

Précisions en MP. Cela va clignoter en rouge sur ton écran !

Honchamp a écrit:

laMiss a écrit:Vi.  :| Quelques bilangues n'étaient que provisoires, sous réserve de ceci ou cela. Souvent sous réserve d'une implémentation en primaire.

C'était possible (écoles partantes).
Ce sont eux qui l'en empêchent.

Pour la collègue, elle accuse le coup, en effet. Mais elle n'est pas implantée ici, elle fait de la route tous les jours. Il se peut que sa bonne fée lui propose un point de chute qui l'arrangera. Je lui souhaite, car , indépendamment du reste, elle est vraiment bien.

Sous réserve d'une implantation en primaire - pas forcément autorisée par le DASEN...

Un article dans l'expresso du Café Pédagogique

"Depuis la signature du Traité de l'Elysée, le 22 janvier est une journée de l'amitié franco-allemande. Alors que la ministre va fêter en Allemagne cet événement, l'association des professeurs d'allemand (ADEAF) montre le caractère négatif pour l'enseignement de l'allemand de la réforme du collège."

http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2017/01/23012017Article636207524754806842.aspx

Lien vers le communiqué de l'ADEAF

Bon alors, on va être clair : si vous enseignez l'allemand et que vous souffrez d'une maladie invalidante qui occasionne des absences, cela risque d'être mal barré pour le maintien de toutes vos classes donc de votre poste complet.
Et comme certains collègues sont en burn-out, la boucle risque d'être vite bouclée.

On avait déjà lu que la "stabilité du poste" était un critère de maintien ou non de la bilangue dans certaines académies (moins facilement maintenue quand c'était un TZR et non un poste fixe).
On y est, ça se confirme - et pas seulement pour la bilangue. Il ne s'agit plus seulement de "stabilité du poste" au sens "TZR ou poste fixe", mais bien au sens "souvent absent ou pas". Je viens de voir passer deux témoignages dans ce sens sur les réseaux.

La ministre ce matin sur France Inter.
Une question d'auditrice sur une bilangue qui disparaît dans un collège, alors qu'une bilangue ouvre dans le collège privé voisin.

Réponse en langue de châtaigner sur les bilangues de continuité.
Pas de réponse sur le cas précis soulevé par l'auditrice.
On comprend donc, si on raisonne soi-même,  puisque , elle, elle ne répond pas sur ce cas de figure précis, que  cette bilangue ouverte dans le privé serait "de continuité, et pas celle fermée dans le public...

Elle évoque l'anglais "langue monde".

Ecoeurant sur ce cas des bilangues.

Et voilà ,en réponse à Augustin Trapenard, qu'elle rajoute qu'elle a inventé l'éducation aux médias.
Parce qu'on n'en faisait pas avant ? Elle a inventé le CLEMI ?

Elle n'aurait pas inventé l'imprimerie, par hasard (sachant que Fillon , lui, a inventé Internet...) ?

Honchamp a écrit: Elle n'aurait pas inventé l'imprimerie, par hasard (sachant que Fillon , lui, a inventé Internet...) ?

Ou la poudre ? ou l'eau tiède ?