- JohnMédiateur
http://blogs.mediapart.fr/blog/nacira-guenif/090315/1000-universitaires-contre-l-interdiction-du-voile-l-universite1000 universitaires contre l’interdiction du voile à l’université
09 mars 2015 | Par Nacira Guénif
Madame la Secrétaire d’Etat déléguée aux droits des femmes, Nous appartenons à la communauté universitaire et sommes toutEs en charge d’une mission de service public qui, au-delà de la formation, de l’enseignement supérieur et de la recherche, participe à construire un espace démocratique qui au jour le jour s’invente comme un espace de dialogues, de débats ; un espace traversé d’antagonismes (y compris avec nos présidences et conseils d’administration), mais aussi de solidarités, un espace ouvert sur le monde dont nous héritons en commun, une agora qui se recrée à chaque heure dans nos amphis, dans nos « cafèts », sur nos parvis ou les murs de nos campus, et ce, malgré les conditions matérielles déplorables qui sont celles de nos institutions.
S’il y a bien un lieu dans notre République, où la liberté de pensée et d’expression, ou plutôt, le droit de cité se vit ici et maintenant, c’est encore au sein des universités – et même les tentatives qui ont visé à mettre à mal cette liberté autogérée (en envoyant ces dernières années les forces de l’ordre traditionnellement interdites dans nos espaces en cas de conflit, de contestation ou d’occupation), ne sont pas parvenues à nous désespérer de penser la complexité du monde social et les enjeux du vivre en commun, comme à en expérimenter les conditions possibles.
Or, vous ne pouvez ignorer que depuis plus de dix ans levoile, sur lequel vous vous exprimiez encore récemment, est une question qui n’a fait qu’instrumentaliser à moindres frais les droits des femmes au profit de politiques racistes, aux relents paternalistes et colonialistes – définissant pour les femmes de bonnes manières de se libérer, blanchissant une partie des associations féministes en les dédouanant de s’engager contre le racisme y compris dans leurs propres rangs et, inversement, en permettant à des associations dites « communautaires » d’assimiler le féminisme au bras armé de vos politiques islamophobes.
La classe politique et votre parti, en exposant aux discriminations les plus brutales des femmes portant le voile (lynchages de jeunes filles, de femmes enceintes et de mères, discriminations à l’embauche, exclusions des écoles publiques, etc.), ont fait le lit des nationalismes et doivent être tenus pour responsable d’une situation de tension sociale sans précédent.
Vous avez déclaré, en tant que secrétaire d’Etat aux droits des femmes, être « contre le voile à l’université ». Indépendamment de l’inactualité nauséabonde d’une telle prise de position, comment pouvez-vous, « au nom des droits des femmes », vous exprimer contre la liberté et l’égalité entre toutes les femmes ? Comment pouvez-vous considérer qu’il serait pertinent dans ce cadre d’exposer une partie des étudiantes aux rappels à l’ordre des instances dirigeantes des universités ou de quelques mandarins en mal de « mission civilisatrice », pourvus d’un droit discrétionnaire à exclure et à réglementer un droit de cité inaliénable et non négociable?
Vous acceptez ainsi d’être la porte parole – non pas des femmes – mais d’entrepreneurs de leur seule carrière politique et médiatique, pourvoyeurs de haine et de fantasme. A l’opposé d’une telle rhétorique, en tant que Secrétaire d’Etat déléguée aux droits des femmes, votre mission et votre responsabilité, si vous souhaitez vous intéresser à l’université, seraient pourtant des plus nobles mais aussi des plus considérables : depuis des années, aucune politique publique n’a souhaité financer à hauteur de nos besoins un véritable plan national de lutte contre le harcèlement sexuel et le sexisme à l’université, aucune action efficace, pérenne, n’a visé à lutter contre les exclusions et la paupérisation des étudiantEs ou des personnels administratifs - qui sont en grande majorité des femmes, et qui assurent au jour le jour nos conditions d’études.
Vous voulez œuvrer pour le droit des femmes à l’université ? Remettez en place un service de médecine universitaire digne de ce nom à même de fournir une information et des soins notamment relatifs aux droits reproductifs toujours plus menacés par la « crise » ; assurez-vous que les services sociaux à destination des étudiantEs et des personnels ne soient pas systématiquement la première ligne budgétaire que nos présidents et CA suppriment, que des transports publics desservent nos campus dans des conditions acceptables et que des logements décents pour étudiantEs soient construits en nombre suffisant, ou même, ouvrez des crèches dans nos universités pour permettre à toutes les femmes de venir travailler, étudier et se former.
Enfin, vous voulez discuter des droits des femmes, de liberté, d’égalité ? Des questions de genre, des droits des minorités sexuelles et raciales, des rapports sociaux tels qu’ils s’articulent aux politiques néolibérales de destruction des services publics et de privatisation des biens communs (qui transforment le savoir en marchandise par le biais de politiques que le PS relaie depuis des années) ? Venez dans nos cours et nos séminaires, dans nos départements, nos équipes de recherche, écoutez les enseignantEs, les étudiantEs, voiléEs, pas voiléEs, qui débattent, construisent ensemble une pensée critique à même de servir les connaissances qui nourriront les bibliothèques de demain comme les luttes menées en commun pour faire advenir un monde meilleur dont vous semblez avoir déjà fait le deuil.
Le 6 mars 2015
Elsa Dorlin (Professeure des universités, Paris 8)
Nacira Guénif-Souilamas (Professeure des universités, Paris 8)
Isabelle Clair (Chargée de recherche, CNRS/Cresppa, Paris 8-Paris 10)
Laure Bereni (Chargée de recherche, CNRS/ Centre Maurice Halbwachs)
Olivier Neveux (Professeur des universités, Lyon 2)
Sonia Dayan-Herzbrun (Professeure des universités émérite, Paris 7)
Hourya Bentouhami (MCF, Espe Toulouse/Université Jean Jaurès)
Joelle Marelli (Directrice de programme CIPh)
Eric Fassin (Professeur des universités, Paris 8)
Emmanuel Renaut (Professeur des universités, Paris 10)
Nelly Quemener (MCF, Paris 3)
Zahra Ali (doctorante, EHESS)
Vincent Farnea (IGE, Paris 8)
Maxime Cervulle (MCF, Paris 8)
Marwan Mohammed (Chargé de recherche, CNRS/Centre Maurice Halbwachs)
Abdellali Hajjat (MCF, Paris 10)
Paul B. Preciado (Directeur de Recherche, Musée d’Art Contemporain de Barcelone et Visiting Professor, New York University)
Ahmed Boubeker (Professeur des universités, Université Paul Verlaine)
Chantal Jaquet (Professeure des universités, Paris 1)
Azadeh Kian (Professeure des universités, directrice du CEDREF, Paris 7)
Sirma Bilge (Professeure Agrégée, UQAM)
Vincenza Perilli (InteRGRace)
Judith Revel (Professeure des universités, Paris 10)
Leyla Dakhli (Chargée de recherche, CNRS/Centre Marc Bloch)
Eléonore Lépinard (Professeure, Université de Lausanne)
Ismahane Chouder (formatrice, présidente du Collectif Féministes Pour l'Egalité)
Marielle Debos (MCF, Paris 10)
Ludivine Bantigny (MCF, Université de Rouen)
Sylvie Tissot (Professeure des universités, Paris 8)
Maboula Soumahoro (MCF, Université de Tours)
Louis-Georges Tin (MCF, Université d’Orléans – Président du CRAN)
Valérie Amiraux (Professeure, Université de Montréal, détachée du CNRS)
Michelle Zancarini-Fournel (Professeure des universités émérite, Lyon 2 – ex chargée de mission nationale à l’égalité et à la mixité sur la formation des enseignantEs)
Catherine Achin (Professeure des universités, Paris 9)
Stéphane Douailler (Professeur des universités, Paris 8)
Julien Théry (Professeur des universités, Université Paul Valéry Montpellier)
Eric Brun (Docteur, chargé de cours Paris 8)
Eleni Varikas (Professeure des universités émérite, Paris 8)
Anne-Sophie Perriaux (MCF, Université de Rouen)
Ugo Palheta (MCF, Lille 3)
Guillaume Sibertin-Blanc (MCF, Université Jean Jaurès - Membre de l'Institut Universitaire de France)
Perrine Lachenal, (Docteure, chercheure associée à IDEMEC)
Francesca Arena, (Docteure, chercheure Université de Genève/TELEMME)
Nicolas Jounin (MCF en disponibilité, Paris 8)
Karine Espineira (Docteure, chercheure associée LIRCES/Université Nice Sophia Antipolis)
Paola Bacchetta (Associate Professor, UC Berkeley)
Kira Ribeiro (Doctorante, Paris 8)
Christine Delphy (Directrice de recherche émérite CNRS/Triangle)
Julie Perrin (MCF, Paris 8)
Catherine Perret (Professeure des universités, Paris 8)
Lisa Ammon (Doctorante, chargée de cours Paris 8)
Amélie Le Renard (Chargée de recherche, CNRS/ Centre Maurice Halbwachs)
Keivan Djavadzadeh (Doctorant, ATER Paris 8)
Myriam Paris, (Doctorante, Chargée de cours Paris 8)
Noëlle Burgi (Chargée de recherche CNRS/CESSP-CRPS)
Pauline Delage (Post-doctorante, Université de Lausanne/Centre en études genre)
Zineb Ali-Benali (Professeure des universités, Paris 8)
Jean Bauberot (Professeur des universités émérite, EPHE)
Geneviève Pruvost (Chargée de recherche au CNRS-IMM-CEMS)
Judith Butler (Professor, UC Berkeley)
Hocine Benkheira (Directeur d'études, EPHE Sorbonne)
Marie-Hélène Bourcier (MCF Université Lille 3)
Valentin Schaepelynck (MCF Université Paris 8)
Jules Falquet (MCF, Université Paris 7)
Raphaël Liogier (Professeur des universités, IEP d'Aix-en-Provence / Collège international de philosophie)
Nadia Fadil, (Professeure Associée, Université de Leuwen)
Philippe Corcuff (MCF science politique, IEP Lyon)
Alexis Cukier (ATER, Poitiers)
Claire Donnet (Docteure, Université de Strasbourg)
Lila Lamrani (Docteure, ENS/Paris)
Claire Gallien (MCF, Université Montpellier 3)
Dror Warschawski (Chargé de Recherche, CNRS)
Julien Baroth (MCF, Université de Grenoble)
Yahya Michot (Professeur, Hartford Seminary, USA)
Gérard Toulouse (ENS-Ulm)
Alice de Charentenay, (A.T.E.R. Université de Picardie - Jules Verne)
Hatem ZAAG (Directeur de Recherches CNRS Mathématiques, Université Paris 13)
Ahmed Abbes (Directeur de recherche Mathématiques CNRS)
Camille François (Doctorant et moniteur, Université Paris 8)
Francis Wolff (Professeur des universités, ENS Ulm)
Jacob Schmutz (MCF, Université Paris-Sorbonne)
François Duvert (Professeur en lycée)
Éric Vernier (Doctorant, ENS Ulm)
Céline Lebrun (Assistante de recherche CEDEJ)
Souad Lamrani (Doctorante, Université Paris-Sorbonne)
Renaud Béziat (Professeur en collège)
Florian Bolgar, (Doctorant, LERMA)
Alexis Tadié (Professeur des universités, Paris-Sorbonne)
Karim Ifrak (Chercheur au CNRS, chercheur invité à l'ICP)
Rachid ID YASSINE (MCF, UGB-LASPAD/EHESS-CADIS/UPVD)
Steven Duarte (Docteur, agrégé, Paris 13)
Laetitia de Villepin (Diplômée en sociologie)
Jonathan Solarte (Doctorant, Harvard University)
Florian Nicodeme (AGPR, ENS Paris)
François Burgat (CNRS IREMAM Aix en Provence)
Claudia Serban (Chercheure contractuelle, CNRS)
Ziad Bou Akl (Docteur, lecteur d'Arabe, ENS Paris)
Christophe Bertossi (Chargé de recherche HDR, CNRS/IFRI)
Tal Dor (Doctorante, Paris 13)
Naïma Anka (Doctorante, Paris 8)
Mike Gadras (Doctorant, Paris 13)
Yoshimi Tanabe (Doctorante, Paris 13)
Youcef Chekkar (Doctorant, Paris 8)
Rym Abdou (Doctorante Paris 8)
Jonathan Solarte (Doctorant, Harvard University)
Florian Bolgar, (Doctorant, LERMA)
Souad Lamrani (Doctorante, Université Paris-Sorbonne)
Éric Vernier (Doctorant, ENS Ulm)
Camille François (Doctorant et moniteur, Paris 8)
Françoise Vergès (Collège d'études mondiales, FMSH)
Yannick Chevalier (MCF, Lyon 2)
Sarah Al-Matary (MCF, Lyon 2 – co-rédactrice en chef de La Vie des idées)
Isabelle Launay (PR, Paris 8)
Vincent Bonnecase (chargé de recherche CNRS, LAM / IEP de Bordeaux)
Laurie Laufer (Professeure des universités, Paris 7 Diderot)
Norman Finkelstein (sans affiliation, professeur d'histoire contemporaine)
Tribune publiée par Libération en date du 9 mars 2015 avec 22 premiers signataires
http://www.liberation.fr/societe/2015/03/08/contre-le-voile-a-l-universite-ou-contre-quelques-etudiantes_1216767
Pour consulter toutes les signatures et continuer à signer (sur change.org) :
https://www.change.org/p/madame-pascale-boistard-secr%C3%A9taire-d-etat-d%C3%A9l%C3%A9gu%C3%A9e-aux-droits-des-femmes-lettre-ouverte-%C3%A0-la-secr%C3%A9taire-d-etat-aux-droits-des-femmes
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- User5899Demi-dieu
Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
Par ailleurs, je trouve nauséabonde l'association entre la proclamation de la liberté voire du libertaire et le port du voile. En fait, je ne comprends pas comment des universitaires peuvent se féliciter d'un voile, quel qu'il soit.
Par ailleurs, je trouve nauséabonde l'association entre la proclamation de la liberté voire du libertaire et le port du voile. En fait, je ne comprends pas comment des universitaires peuvent se féliciter d'un voile, quel qu'il soit.
- DesolationRowEmpereur
Ca me fait mal au coeur, je connais personnellement et estime plusieurs signataires. Or je trouve cette pétition maladroite et souvent outrancière ("des lynchages", vraiment ? Les mots ont un sens, enfin…).
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Même si je suis plutôt d'accord avec la position de fond, je trouve moi aussi la pétition maladroite et outrancière.
- Longyearbyen's loverNiveau 5
Et ça bosse à la fac, ça ! Pauvre France !
- RosanetteEsprit éclairé
Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
Par ailleurs, je trouve nauséabonde l'association entre la proclamation de la liberté voire du libertaire et le port du voile. En fait, je ne comprends pas comment des universitaires peuvent se féliciter d'un voile, quel qu'il soit.
Vous n'avez jamais vu ce "tic" dans l'écriture militante ? Les étudiant-e-s, etc ? C'est devenu très répandu (même si pour tous/toutes, ça marche moins).
Il s'agit moins de se féliciter d'un voile que de reconnaître aux femmes la liberté de conscience, et une forme de choix, y compris celle d'associer sa tenue à ses croyances/traditions. Donc oui, une forme de liberté en somme, qui rentrera évidemment avec d'autres acceptions de la liberté d'une personne (bis repetita...).
- User19866Expert
Alors qu'écrire "nous sommes tous en charge" avec des femmes parmi les signataires, pas du tout !Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
En réalité, il s'agit vraisemblablement d'une faute de frappe. On rencontre plus souvent "touTEs" (ou ses variantes "tou(te)s" ou "tou.te.s" ou "tou-te-s"), sur le modèle de "étudiantEs, enseignantEs".
A part ça, un nouveau fil sur le voile à l'université : ça faisait longtemps ! Et c'est vrai que ça manquait !
- CathEnchanteur
Entièrement d'accord.Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
Par ailleurs, je trouve nauséabonde l'association entre la proclamation de la liberté voire du libertaire et le port du voile. En fait, je ne comprends pas comment des universitaires peuvent se féliciter d'un voile, quel qu'il soit.
- DesolationRowEmpereur
Dalathée2 a écrit:Alors qu'écrire "nous sommes tous en charge" avec des femmes parmi les signataires, pas du tout !Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
Exactement.
- DesolationRowEmpereur
Dalathée2 a écrit:Alors qu'écrire "nous sommes tous en charge" avec des femmes parmi les signataires, pas du tout !Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
En réalité, il s'agit vraisemblablement d'une faute de frappe. On rencontre plus souvent "touTEs" (ou ses variantes "tou(te)s" ou "tou.te.s" ou "tou-te-s"), sur le modèle de "étudiantEs, enseignantEs".
A part ça, un nouveau fil sur le voile à l'université : ça faisait longtemps ! Et c'est vrai que ça manquait !
En revanche, j'adore ce dernier smiley
- ThalieGrand sage
Où le Soumission de Houellebecq résonne intensément !
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Dalathée2 a écrit:Alors qu'écrire "nous sommes tous en charge" avec des femmes parmi les signataires, pas du tout !Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
En réalité, il s'agit vraisemblablement d'une faute de frappe. On rencontre plus souvent "touTEs" (ou ses variantes "tou(te)s" ou "tou.te.s" ou "tou-te-s"), sur le modèle de "étudiantEs, enseignantEs".
A part ça, un nouveau fil sur le voile à l'université : ça faisait longtemps ! Et c'est vrai que ça manquait !
Et c'est vrai que relancer le débat sur l'utilisation du masculin comme forme de neutre en français, ça nous manquait aussi
- Tonio KrögerNiveau 8
Bravo, je trouve que des choses sont enfin dites. Il serait temps que le manichéisme anti-voile cesse, et comprenne toutes les subtilités des subjectivations à l'oeuvre au carrefour des cultures libérales et musulmanes. Il est incroyable qu'aujourd'hui - mais peut-être est-il encore si tôt ! - on ne puisse pas reconnaître à certaines femmes la liberté de choisir un signe religieux et le droit à en faire une interprétation propre. Il serait temps de mettre un peu de multiculturalisme dans notre vin républicain rance et tourné...
- RoninMonarque
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- ThalieGrand sage
Hihi...oui forcément notre républicanisme à nous ne peut être que rance, alors que porter un voile ça qu'est-ce que c'est bath, moderne et libertaire !
EDIT : Oups..je ne connais pas Tonio Kroger, c'était du second degré ?
EDIT : Oups..je ne connais pas Tonio Kroger, c'était du second degré ?
- User19866Expert
Note que ce n'est (pour ne pas changer) pas moi qui ai commencé.Marcel Khrouchtchev a écrit:Dalathée2 a écrit:Alors qu'écrire "nous sommes tous en charge" avec des femmes parmi les signataires, pas du tout !Cripure a écrit:Je ne vois pas comment écrire "nous sommes toutEs en charge" avec des hommes parmi les signataires. C'est une façon d'induire le lecteur en erreur.
En réalité, il s'agit vraisemblablement d'une faute de frappe. On rencontre plus souvent "touTEs" (ou ses variantes "tou(te)s" ou "tou.te.s" ou "tou-te-s"), sur le modèle de "étudiantEs, enseignantEs".
A part ça, un nouveau fil sur le voile à l'université : ça faisait longtemps ! Et c'est vrai que ça manquait !
Et c'est vrai que relancer le débat sur l'utilisation du masculin comme forme de neutre en français, ça nous manquait aussi
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Thalie a écrit:Hihi...oui forcément notre républicanisme à nous ne peut être que rance, alors que porter un voile ça qu'est-ce que c'est bath, moderne et libertaire !
Tant qu'on caricaturera aussi violemment les différentes positions, on n'avancera pas, c'est une certitude.
Je ne crois pas avoir vu dans cette pétition (que je n'ai pas signée et que je ne soutiens en aucun cas) qu'il était "moderne et libertaire" de porter le voile.
- User17706Bon génie
Qui est «nous» ?Thalie a écrit:Hihi...oui forcément notre républicanisme à nous
EDIT: je plussoie MK sur le caractère inutile, voire contreproductif, des caricatures. Je le plussoie même avec enthousiasme.
- DesolationRowEmpereur
PauvreYorick a écrit:Qui est «nous» ?Thalie a écrit:Hihi...oui forcément notre républicanisme à nous
Les ceux qui ne signeraient pas la pétition ?
- Tonio KrögerNiveau 8
Ça n'était pas du second degré.
Je crois qu'il est temps qu'on donne un peu la parole aux premières concernées et qu'on essaie se défaire des associations binaires : voile = soumission, obscurantisme, blablabla, et qu'on admette (c'est douloureux pour les certitudes de certains) que des femmes choisissent le voile et y trouvent une identité culturelle tout à fait compatible avec le mode de vie dans une société libérale.
Je crois qu'il est temps qu'on donne un peu la parole aux premières concernées et qu'on essaie se défaire des associations binaires : voile = soumission, obscurantisme, blablabla, et qu'on admette (c'est douloureux pour les certitudes de certains) que des femmes choisissent le voile et y trouvent une identité culturelle tout à fait compatible avec le mode de vie dans une société libérale.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
DesolationRow a écrit:PauvreYorick a écrit:Qui est «nous» ?Thalie a écrit:Hihi...oui forcément notre républicanisme à nous
Les ceux qui ne signeraient pas la pétition ?
Heureusement que les prises de position possibles ne sont pas aussi manichéennes que ça.
- DesolationRowEmpereur
Je sais, je plaisantais.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
DesolationRow a écrit:Je sais, je plaisantais.
- Tonio KrögerNiveau 8
Je remarque aussi qu'une fois de plus, le débat se focalise sur le voile musulman (et pas sur d'autres signes religieux). Je veux bien que certaines banlieues aient le dos large, mais il ne faut pas non plus ensuite s'étonner que notre modèle "intégrateur" aie des pépins dans la mécanique.
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Tonio Kröger a écrit:Je remarque aussi qu'une fois de plus, le débat se focalise sur le voile musulman (et pas sur d'autres signes religieux). Je veux bien que certaines banlieues aient le dos large, mais il ne faut pas non plus ensuite s'étonner que notre modèle "intégrateur" aie des pépins dans la mécanique.
En même temps, quel autre signe religieux s'exhibe dans les universités? Même si je suis contre son interdiction à l'université, il faut quand même reconnaître que le débat est légitime.
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