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- isajanNiveau 5
http://www.lexpress.fr/actualite/et-si-nous-reinventions-enfin-notre-education_1660973.html
Par Christophe Chenebault
"L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde" n'hésitait pas à dire Nelson Mandela... A l'occasion des Rencontres nationales du Printemps de l'éducation les 21 et 22 mars prochain à Paris, lesquelles présenteront à tous de nombreuses solutions pédagogiques innovantes dans l'éducation -une première en France- et à l'occasion de cette énième réforme de l'école (celle du collège) présentée par notre Ministre de l'Education Nationale, il est grand temps de nous interroger sur l'avenir de l'éducation dans notre société.
Car les tristes événements Charlie Hebdo de ce début d'année et ses interrogations sociétales, tout autant que les chiffres alarmants de l'échec scolaire en France (chaque année 40% d'enfants, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes, selon un rapport du Haut Conseil à l'Education), donnent raison à l'expert international sur l'éducation Ken Robinson. Celui-ci affirme haut et fort qu'"en plus d'une crise climatique liée aux ressources naturelles, nous vivons une crise des ressources humaines, et nous n'avons donc plus besoin d'une 'évolution' mais d'une 'révolution' dans l'éducation, nous devons la transformer en quelque chose d'autre".
L'objectif des lois Jules Ferry était militaire
Reprenons dans la foulée la belle interrogation de Pierre Rabhi: "Quelle planète laisserons-nous à nos enfants? Quels enfants laisserons-nous à la planète?". Car penser à nos enfants, c'est penser à l'avenir, c'est se demander pourquoi notre société en est arrivée là, c'est s'interroger sur notre responsabilité individuelle, et surtout se libérer de nos conditionnements militants pour voir plus loin, pour imaginer autre chose...
Mais revenons en arrière. La France a vu naître les lois Jules Ferry, lesquelles ont rendu l'école gratuite, l'instruction obligatoire et l'enseignement public laïc. Une grande avancée sociétale. Mais n'oublions pas le contexte historique: ces lois sont une conséquence directe de la guerre de 1870 qui aurait notamment été perdue contre la Prusse grâce à des soldats allemands mieux instruits que les Français, et les objectifs affichés étaient alors autant de prendre une revanche militaire que de diffuser les valeurs de la République.
Beaucoup d'enfants ne sont pas heureux
Ces lois constituent encore aujourd'hui le socle de notre système éducatif, mais celles-ci datent de 1881! Ne serait-il pas temps, près de 135 ans plus tard, de réinventer ce socle commun de notre société? Car c'est bien de soldats dont nous avions besoin à l'époque, transformés depuis en... soldats économiques. D'ailleurs, ce même Ken Robinson nous interpelle: "Nous avons bâti notre système d'éducation sur le modèle des fast-foods, où tout est standardisé; et cela appauvrit notre esprit, là où les fast-foods appauvrissent notre corps physique". Je ne peux que nous souhaiter un bon appétit éducatif!
Revenons donc à l'essentiel: les enfants. Car si nous voulons une société différente -humaniste, écologique, coopérative, solidaire- nous n'avons pas d'autre choix que de débuter par les enfants. Comme le disait d'ailleurs si bien Gandhi, "si nous voulons enseigner la paix véritable en ce monde, c'est avec les enfants que nous devons commencer". Et comme nous le savons tous, beaucoup d'enfants ne sont pas heureux et n'expriment pas leur vrai potentiel dans le système d'enseignement actuellement en place au sein des institutions. D'où l'échec scolaire, la violence scolaire, la compétition exacerbée, les mauvaises orientations, ou tout simplement l'ennui et le manque de motivation.
Une vision basée sur la compétition et non sur la coopération
En résumé, une voie vers le "mal être" plutôt que vers le "mieux vivre"... Et il ne s'agit pas, comme c'est le cas actuellement, d'étudier de nouvelles manières d'adultes pour encore mieux "faire rentrer les enfants dans le système", dans un moule qui n'est pas fait par eux et pour eux, mais bien de voir comment nous pouvons (enfin) écouter les enfants et voir comment les rendre (vraiment) heureux. Comme le précise avec justesse un rapport de la Cour des comptes sur l'éducation, à nous de "remettre l'enfant au coeur de l'éducation".
"Notre système éducatif est fondé sur une vision pyramidale, comme celle sur laquelle repose tout le reste de la société. Telle qu'elle est aujourd'hui, l'école est source d'inégalités car basée sur la compétition, la fabrique du succès, la réussite à tout prix... et non sur la coopération" déclare Antonella Verdiani, docteure en Sciences de l'éducation et présidente du mouvement citoyen Printemps de l'éducation.
"Si tu veux construire un bateau, fais naître le désir de la mer"
La pérennisation de ce système d'éducation -conservateur plutôt qu'évolutif- n'est plus possible, ne serait-ce que parce que les enfants ont beaucoup changé et que les nouvelles générations aspirent à une autre vie, faite d'activités choisies qui les éveillent plutôt que d'un travail alimentaire, obligatoire et subi comme cela a été souvent le cas pour leurs parents. Nous nous devons de répondre à ces légitimes aspirations orientées vers "l'être" plutôt que vers "l'avoir", et autrement que par la prescription généralisée d'antidépresseurs comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui.
"Si tu veux construire un bateau, disait Saint-Exupéry, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur de tes hommes et femmes le désir de la mer". A l'heure où tous les savoirs sont présents dans les livres et sur internet, n'est-ce pas d'éveil de ce désir dont les enfants ont vivement besoin?
Des solutions éducatives innovantes existent
Et la bonne nouvelle est que cet autre monde de l'éducation est déjà dans celui-ci! Des solutions existent partout en France et dans le monde, et ont fait leurs preuves. Au Québec, un réseau de 32 écoles Montessori sont publiques, pourquoi pas en France? Aux Etats-Unis, la méditation en pleine conscience (grâce notamment à la David Lynch Foundation) se pratique dans des milliers d'écoles, pourquoi pas en France? En Allemagne, des milliers de maternelles possèdent leur jardin potager pédagogique, pourquoi pas en France ? En Suède, les notations n'existent pas à l'école primaire, et toutes les expérimentations locales sont possibles, pourquoi pas en France ?
Et pourquoi le yoga pour enfants du RYE n'est-il pas encore généralisé dans toutes nos écoles? Pendant ce temps en France, les expérimentations pilotes qui ont pris place au sein des institutions ne sont jamais démultipliées, les enseignants proposant des pédagogies différentes dans leurs classes se font surtout très discrets par peur de leur hiérarchie, les écoles différentes ont beaucoup de mal à faire accepter leurs dossiers de conventionnement par les pouvoirs publics, et les seules innovations réellement admises sont les innovations... technologiques! Autant dire que le "Ministère de l'Education Nationale" devrait être rebaptisé "Ministère de l'Instruction Nationale".
Abroger le "plus" pour passer au "mieux"
Aujourd'hui le système d'éducation en place a une tendance très nette à considérer les enfants comme des "vases qu'on remplit". Mais n'avons-nous pas oublié qu'ils devraient avant tout être vus comme des "flammes qu'on allume"? Et alors pourrions-nous considérer le savoir-être de l'enfant comme un enjeu à part entière, là où seule la transmission du savoir est aujourd'hui admise. Et ainsi de pouvoir stimuler sa joie d'apprendre, respecter ses rythmes de vie, soutenir son apprentissage de la coopération, de sa capacité d'écoute et d'un "savoir-être ensemble" indispensable, encourager sa culture de la paix, son sens de l'empathie, de la tolérance et de la communication non-violente, développer son lien avec la nature et le vivant, le sensibiliser à l'éthique et à l'écocitoyenneté, mais aussi avec son corps, ses émotions, son alimentation, sa santé....
Autant de sujets qui ne font pas partie du programme de nos écoles. Ne serait-il donc pas temps d'abroger le règne du "plus" et de passer au "mieux"? Un certain nombre d'enseignants souhaiteraient avancer sur ces sujets, mais comme le précise avec justesse le professeur des universités en sciences de l'éducation Philippe Meirieu "sans un projet éducatif pour notre société toute entière, la meilleure école du monde n'empêchera pas les professeurs d'avoir le sentiment de devoir vider l'océan avec une petite cuillère".
Montessori, Steiner ou Freinet, une éducation différente existe en France
Heureusement, ce "courage d'éduquer", et pas seulement d'instruire, existe ailleurs en France. Une éducation différente; à travers notamment les écoles Montessori, Steiner ou Freinet; y a pris place malgré tout depuis bien longtemps, et en parallèle de nouveaux projets éducatifs innovants voient le jour chaque année. Ainsi Caroline Sost créant Living School, une école écocitoyenne résolument tournée vers le potentiel de l'enfant et non vers ses limitations. "Lors de la deuxième rentrée, certains enfants se sont plaints de vacances trop longues, j'ai alors compris que j'étais sur la bonne voie!", déclare-t-elle. Ou encore Céline Alvarez, institutrice en maternelle au sein de l'Education Nationale, qui décide d'expérimenter avec les enfants les solutions pédagogiques issues des méthodes alternatives tout en se penchant sur les enjeux de l'apprentissage selon les neurosciences (l'attention, l'engagement actif, le retour d'information immédiat et la consolidation). Avec l'intention claire de "trouver les bons outils permettant de révéler spontanément tout le potentiel des enfants, et réussir à les diffuser auprès des enseignants."
Résultat: un réel succès dans la joie pour les enfants, pourtant Céline Alvarez prend la difficile décision de démissionner au bout de 3 ans, faute de pouvoir élargir l'expérimentation... l'histoire se répète. Ou encore Isabelle Peloux, professeur des écoles, développant un savoir-faire inégalé dans la pédagogie de la coopération au sein de l'Ecole du Colibri. Elle précise dans son livre "Nous pourrions coopérer, c'est-à-dire progresser vers une humanité unifiée, qui va du 'je' au 'nous', du 'nous' au 'je' pour faire émerger le meilleur de chacun. Nous pourrions donner envie à l'enfant d'oser être lui-même. Et lui donner la soif d'apprendre et la joie d'être élève." Que toutes ces jeunes pousses de l'éducation fleurissent donc partout dans nos villes et nos campagnes!
Les solutions sont originales, différentes et sûrement dérangeantes
Alors si "l'éducation peut tout: elle fait danser les ours!" comme nous le rappelle Leibniz, à nous maintenant de (re)penser une éducation pour nos enfants, basée sur les lois naturelles du développement humain, sur la générosité du coeur et l'éveil de la conscience, et où l'enfant trouverait un environnement bienveillant lui permettant de... s'éduquer lui-même. Parce que "c'est génial d'apprendre!" comme disent certains, alors que bien souvent ce que les enfants savent vraiment, ils ne l'ont malheureusement pas appris à l'école.
"Dans la période que nous vivons de transformation dans tous les domaines, précise Antonella Verdiani s'inspirant de son livre. La seule certitude que j'ai, est qu'il y a autant de solutions que d'individus. L'école d'aujourd'hui et à venir est le domaine de tous les possibles. Ainsi, les réponses vont forcément refléter le caractère d'expérimentation du moment: elles seront originales, différentes et différenciées, innovantes, impensées et sûrement dérangeantes. A chacun de nous d'inventer la nôtre, la seule condition nécessaire à ce changement étant notre réelle disponibilité... à changer."
Et si, pour nos enfants tout autant que pour les prochaines générations, nous osions cette fois-ci observer l'école de la vie et faire vraiment autrement?
Par Christophe Chenebault
"L'éducation est l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde" n'hésitait pas à dire Nelson Mandela... A l'occasion des Rencontres nationales du Printemps de l'éducation les 21 et 22 mars prochain à Paris, lesquelles présenteront à tous de nombreuses solutions pédagogiques innovantes dans l'éducation -une première en France- et à l'occasion de cette énième réforme de l'école (celle du collège) présentée par notre Ministre de l'Education Nationale, il est grand temps de nous interroger sur l'avenir de l'éducation dans notre société.
Car les tristes événements Charlie Hebdo de ce début d'année et ses interrogations sociétales, tout autant que les chiffres alarmants de l'échec scolaire en France (chaque année 40% d'enfants, soit environ 300 000 élèves, sortent du CM2 avec de graves lacunes, selon un rapport du Haut Conseil à l'Education), donnent raison à l'expert international sur l'éducation Ken Robinson. Celui-ci affirme haut et fort qu'"en plus d'une crise climatique liée aux ressources naturelles, nous vivons une crise des ressources humaines, et nous n'avons donc plus besoin d'une 'évolution' mais d'une 'révolution' dans l'éducation, nous devons la transformer en quelque chose d'autre".
L'objectif des lois Jules Ferry était militaire
Reprenons dans la foulée la belle interrogation de Pierre Rabhi: "Quelle planète laisserons-nous à nos enfants? Quels enfants laisserons-nous à la planète?". Car penser à nos enfants, c'est penser à l'avenir, c'est se demander pourquoi notre société en est arrivée là, c'est s'interroger sur notre responsabilité individuelle, et surtout se libérer de nos conditionnements militants pour voir plus loin, pour imaginer autre chose...
Mais revenons en arrière. La France a vu naître les lois Jules Ferry, lesquelles ont rendu l'école gratuite, l'instruction obligatoire et l'enseignement public laïc. Une grande avancée sociétale. Mais n'oublions pas le contexte historique: ces lois sont une conséquence directe de la guerre de 1870 qui aurait notamment été perdue contre la Prusse grâce à des soldats allemands mieux instruits que les Français, et les objectifs affichés étaient alors autant de prendre une revanche militaire que de diffuser les valeurs de la République.
Beaucoup d'enfants ne sont pas heureux
Ces lois constituent encore aujourd'hui le socle de notre système éducatif, mais celles-ci datent de 1881! Ne serait-il pas temps, près de 135 ans plus tard, de réinventer ce socle commun de notre société? Car c'est bien de soldats dont nous avions besoin à l'époque, transformés depuis en... soldats économiques. D'ailleurs, ce même Ken Robinson nous interpelle: "Nous avons bâti notre système d'éducation sur le modèle des fast-foods, où tout est standardisé; et cela appauvrit notre esprit, là où les fast-foods appauvrissent notre corps physique". Je ne peux que nous souhaiter un bon appétit éducatif!
Revenons donc à l'essentiel: les enfants. Car si nous voulons une société différente -humaniste, écologique, coopérative, solidaire- nous n'avons pas d'autre choix que de débuter par les enfants. Comme le disait d'ailleurs si bien Gandhi, "si nous voulons enseigner la paix véritable en ce monde, c'est avec les enfants que nous devons commencer". Et comme nous le savons tous, beaucoup d'enfants ne sont pas heureux et n'expriment pas leur vrai potentiel dans le système d'enseignement actuellement en place au sein des institutions. D'où l'échec scolaire, la violence scolaire, la compétition exacerbée, les mauvaises orientations, ou tout simplement l'ennui et le manque de motivation.
Une vision basée sur la compétition et non sur la coopération
En résumé, une voie vers le "mal être" plutôt que vers le "mieux vivre"... Et il ne s'agit pas, comme c'est le cas actuellement, d'étudier de nouvelles manières d'adultes pour encore mieux "faire rentrer les enfants dans le système", dans un moule qui n'est pas fait par eux et pour eux, mais bien de voir comment nous pouvons (enfin) écouter les enfants et voir comment les rendre (vraiment) heureux. Comme le précise avec justesse un rapport de la Cour des comptes sur l'éducation, à nous de "remettre l'enfant au coeur de l'éducation".
"Notre système éducatif est fondé sur une vision pyramidale, comme celle sur laquelle repose tout le reste de la société. Telle qu'elle est aujourd'hui, l'école est source d'inégalités car basée sur la compétition, la fabrique du succès, la réussite à tout prix... et non sur la coopération" déclare Antonella Verdiani, docteure en Sciences de l'éducation et présidente du mouvement citoyen Printemps de l'éducation.
"Si tu veux construire un bateau, fais naître le désir de la mer"
La pérennisation de ce système d'éducation -conservateur plutôt qu'évolutif- n'est plus possible, ne serait-ce que parce que les enfants ont beaucoup changé et que les nouvelles générations aspirent à une autre vie, faite d'activités choisies qui les éveillent plutôt que d'un travail alimentaire, obligatoire et subi comme cela a été souvent le cas pour leurs parents. Nous nous devons de répondre à ces légitimes aspirations orientées vers "l'être" plutôt que vers "l'avoir", et autrement que par la prescription généralisée d'antidépresseurs comme c'est trop souvent le cas aujourd'hui.
"Si tu veux construire un bateau, disait Saint-Exupéry, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose. Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le coeur de tes hommes et femmes le désir de la mer". A l'heure où tous les savoirs sont présents dans les livres et sur internet, n'est-ce pas d'éveil de ce désir dont les enfants ont vivement besoin?
Des solutions éducatives innovantes existent
Et la bonne nouvelle est que cet autre monde de l'éducation est déjà dans celui-ci! Des solutions existent partout en France et dans le monde, et ont fait leurs preuves. Au Québec, un réseau de 32 écoles Montessori sont publiques, pourquoi pas en France? Aux Etats-Unis, la méditation en pleine conscience (grâce notamment à la David Lynch Foundation) se pratique dans des milliers d'écoles, pourquoi pas en France? En Allemagne, des milliers de maternelles possèdent leur jardin potager pédagogique, pourquoi pas en France ? En Suède, les notations n'existent pas à l'école primaire, et toutes les expérimentations locales sont possibles, pourquoi pas en France ?
Et pourquoi le yoga pour enfants du RYE n'est-il pas encore généralisé dans toutes nos écoles? Pendant ce temps en France, les expérimentations pilotes qui ont pris place au sein des institutions ne sont jamais démultipliées, les enseignants proposant des pédagogies différentes dans leurs classes se font surtout très discrets par peur de leur hiérarchie, les écoles différentes ont beaucoup de mal à faire accepter leurs dossiers de conventionnement par les pouvoirs publics, et les seules innovations réellement admises sont les innovations... technologiques! Autant dire que le "Ministère de l'Education Nationale" devrait être rebaptisé "Ministère de l'Instruction Nationale".
Abroger le "plus" pour passer au "mieux"
Aujourd'hui le système d'éducation en place a une tendance très nette à considérer les enfants comme des "vases qu'on remplit". Mais n'avons-nous pas oublié qu'ils devraient avant tout être vus comme des "flammes qu'on allume"? Et alors pourrions-nous considérer le savoir-être de l'enfant comme un enjeu à part entière, là où seule la transmission du savoir est aujourd'hui admise. Et ainsi de pouvoir stimuler sa joie d'apprendre, respecter ses rythmes de vie, soutenir son apprentissage de la coopération, de sa capacité d'écoute et d'un "savoir-être ensemble" indispensable, encourager sa culture de la paix, son sens de l'empathie, de la tolérance et de la communication non-violente, développer son lien avec la nature et le vivant, le sensibiliser à l'éthique et à l'écocitoyenneté, mais aussi avec son corps, ses émotions, son alimentation, sa santé....
Autant de sujets qui ne font pas partie du programme de nos écoles. Ne serait-il donc pas temps d'abroger le règne du "plus" et de passer au "mieux"? Un certain nombre d'enseignants souhaiteraient avancer sur ces sujets, mais comme le précise avec justesse le professeur des universités en sciences de l'éducation Philippe Meirieu "sans un projet éducatif pour notre société toute entière, la meilleure école du monde n'empêchera pas les professeurs d'avoir le sentiment de devoir vider l'océan avec une petite cuillère".
Montessori, Steiner ou Freinet, une éducation différente existe en France
Heureusement, ce "courage d'éduquer", et pas seulement d'instruire, existe ailleurs en France. Une éducation différente; à travers notamment les écoles Montessori, Steiner ou Freinet; y a pris place malgré tout depuis bien longtemps, et en parallèle de nouveaux projets éducatifs innovants voient le jour chaque année. Ainsi Caroline Sost créant Living School, une école écocitoyenne résolument tournée vers le potentiel de l'enfant et non vers ses limitations. "Lors de la deuxième rentrée, certains enfants se sont plaints de vacances trop longues, j'ai alors compris que j'étais sur la bonne voie!", déclare-t-elle. Ou encore Céline Alvarez, institutrice en maternelle au sein de l'Education Nationale, qui décide d'expérimenter avec les enfants les solutions pédagogiques issues des méthodes alternatives tout en se penchant sur les enjeux de l'apprentissage selon les neurosciences (l'attention, l'engagement actif, le retour d'information immédiat et la consolidation). Avec l'intention claire de "trouver les bons outils permettant de révéler spontanément tout le potentiel des enfants, et réussir à les diffuser auprès des enseignants."
Résultat: un réel succès dans la joie pour les enfants, pourtant Céline Alvarez prend la difficile décision de démissionner au bout de 3 ans, faute de pouvoir élargir l'expérimentation... l'histoire se répète. Ou encore Isabelle Peloux, professeur des écoles, développant un savoir-faire inégalé dans la pédagogie de la coopération au sein de l'Ecole du Colibri. Elle précise dans son livre "Nous pourrions coopérer, c'est-à-dire progresser vers une humanité unifiée, qui va du 'je' au 'nous', du 'nous' au 'je' pour faire émerger le meilleur de chacun. Nous pourrions donner envie à l'enfant d'oser être lui-même. Et lui donner la soif d'apprendre et la joie d'être élève." Que toutes ces jeunes pousses de l'éducation fleurissent donc partout dans nos villes et nos campagnes!
Les solutions sont originales, différentes et sûrement dérangeantes
Alors si "l'éducation peut tout: elle fait danser les ours!" comme nous le rappelle Leibniz, à nous maintenant de (re)penser une éducation pour nos enfants, basée sur les lois naturelles du développement humain, sur la générosité du coeur et l'éveil de la conscience, et où l'enfant trouverait un environnement bienveillant lui permettant de... s'éduquer lui-même. Parce que "c'est génial d'apprendre!" comme disent certains, alors que bien souvent ce que les enfants savent vraiment, ils ne l'ont malheureusement pas appris à l'école.
"Dans la période que nous vivons de transformation dans tous les domaines, précise Antonella Verdiani s'inspirant de son livre. La seule certitude que j'ai, est qu'il y a autant de solutions que d'individus. L'école d'aujourd'hui et à venir est le domaine de tous les possibles. Ainsi, les réponses vont forcément refléter le caractère d'expérimentation du moment: elles seront originales, différentes et différenciées, innovantes, impensées et sûrement dérangeantes. A chacun de nous d'inventer la nôtre, la seule condition nécessaire à ce changement étant notre réelle disponibilité... à changer."
Et si, pour nos enfants tout autant que pour les prochaines générations, nous osions cette fois-ci observer l'école de la vie et faire vraiment autrement?
- OlympiasProphète
La compétition ? Vraiment ?? Étant donnés la paresse et le niveau de certains de mes élèves, je vois mal comment on peut parler de compétition (en encore moins de stress !)
- JaneMonarque
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- RoninMonarque
Moi je veux bien que l'on change, que l'on modifie, que l'on évolue et que l'on améliore ( a t'on vraiment le choix ? ) mais ce catalogue bisounours digne de la maturité d'un enfant de cinq ans, ça me fatigue. Car bien sûr l'alternative est aussi simple que cela : d'un côté des méchantes traditions passéistes pour former des larbins, de l'autre de gentilles méthodes progressistes pour générer des êtres humains épanouis, heureux et qui apprennent seuls et facilement :flower: :flower: :flower: si c'était aussi simple, aussi facile et évident, même Nadine Morano pourrait le faire...
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- JaneMonarque
C'est dire ! :lol: :lol:
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- ycombeMonarque
C'est fou comme ça ressemble à un dépliant publicitaire pour une secte new-âge.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- AnaxagoreGuide spirituel
Tutafé.
Tu te souviens de ce que disais Gunsberg à propos de "L'obs"?
Tu te souviens de ce que disais Gunsberg à propos de "L'obs"?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- LefterisEsprit sacré
Le titre aurait dû être "Poncifator, le retour"
Encore un qui croit avoir découvert l'eau chaude et qui enfile les poncifs comme des perles : vénération de St Philippe M. , du dieu Internet qui contient "tout les savoirs", croyance en une "compétition" à l'école, dogme de l'innovation... aux courageux l'inventaire de toutes les foutaises
Encore un qui croit avoir découvert l'eau chaude et qui enfile les poncifs comme des perles : vénération de St Philippe M. , du dieu Internet qui contient "tout les savoirs", croyance en une "compétition" à l'école, dogme de l'innovation... aux courageux l'inventaire de toutes les foutaises
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LefterisEsprit sacré
Non, ils s'agit de former des larbins consommateurs mais heureux si possibles, du bonheur des abrutis, des Lotophages.Ronin a écrit:Moi je veux bien que l'on change, que l'on modifie, que l'on évolue et que l'on améliore ( a t'on vraiment le choix ? ) mais ce catalogue bisounours digne de la maturité d'un enfant de cinq ans, ça me fatigue. Car bien sûr l'alternative est aussi simple que cela : d'un côté des méchantes traditions passéistes pour former des larbins, de l'autre de gentilles méthodes progressistes pour générer des êtres humains épanouis, heureux et qui apprennent seuls et facilement :flower: :flower: :flower: si c'était aussi simple, aussi facile et évident, même Nadine Morano pourrait le faire...
Il est sidérant que ces thuriféraires de la société anglo-saxonne, qui nous a amené entre autres le culte du fric, le goût du gadget à outrance, le management infernal dans le boulot, ne voient pas la contradiction avec leurs aspirations de bobo-bisounours.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- ZenxyaGrand sage
article ci-dessus a écrit: à nous maintenant de (re)penser une éducation pour nos enfants, basée sur les lois naturelles du développement humain, sur la générosité du coeur et l'éveil de la conscience, et où l'enfant trouverait un environnement bienveillant lui permettant de... s'éduquer lui-même.
Un enfant pourrait s'éduquer lui-même ?
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- MoonchildSage
Pourtant, l'auteur n'est pas un adepte de l'ère du Verseau, bien au contraire :ycombe a écrit:C'est fou comme ça ressemble à un dépliant publicitaire pour une secte new-âge.
Moi je dis que ce type est un dangereux pyromane. :diable:Christophe Chenebault a écrit:Aujourd'hui le système d'éducation en place a une tendance très nette à considérer les enfants comme des "vases qu'on remplit". Mais n'avons-nous pas oublié qu'ils devraient avant tout être vus comme des "flammes qu'on allume"?
- JaneMonarque
Zenxya a écrit:article ci-dessus a écrit: à nous maintenant de (re)penser une éducation pour nos enfants, basée sur les lois naturelles du développement humain, sur la générosité du coeur et l'éveil de la conscience, et où l'enfant trouverait un environnement bienveillant lui permettant de... s'éduquer lui-même.
Un enfant pourrait s'éduquer lui-même ?
Je le constate tous les jours dans ma classe de 4°.
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"Il n'est pas une vérité qui ne porte avec elle son amertume." (A. Camus)
- ZenxyaGrand sage
à la suite detoujours l'article a écrit:Car si nous voulons une société différente -humaniste, écologique, coopérative, solidaire- nous n'avons pas d'autre choix que de débuter par les enfants.
Ces lois constituent encore aujourd'hui le socle de notre système éducatif, mais celles-ci datent de 1881! Ne serait-il pas temps, près de 135 ans plus tard, de réinventer ce socle commun de notre société? Car c'est bien de soldats dont nous avions besoin à l'époque, transformés depuis en... soldats économiques.
Ce ne sont plus des "soldats" de guerre "traditionnelle" ou économique qu'ils faut "éduquer" mais créer (formater ?) des êtres humains avec ces qualités : humaniste, écologique, coopératif et solidaire.
Il faudra le faire à l'échelle planétaire alors ! (J'ai une idée, on va expérimenter ça dans certains pays, et après on en reparle)
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Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres - La Boétie
La folie c’est faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent - Albert Einstein
L'École est le lieu où l'on va s'instruire de ce que l'on ignore ou de ce que l'on sait mal pour pouvoir, le moment venu, se passer de maître - Jacques Muglioni
- scoubidoubidouNiveau 5
Mon dieu que c'est niais comme article !!! Oui, c'est cela, fondons l'école de oui-oui, car le monde, lui, est devenu doux et sans compétition aucune.
- ProvenceEnchanteur
Tiens, une rivière de sucre... Gare au diabète.
- Thalia de GMédiateur
Je dirais même plus : du sucre candi ou de la guimauve.Provence a écrit:Tiens, une rivière de sucre... Gare au diabète.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- linkusNeoprof expérimenté
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J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- DaphnéDemi-dieu
Thalia de G a écrit:Je dirais même plus : du sucre candi ou de la guimauve.Provence a écrit:Tiens, une rivière de sucre... Gare au diabète.
Bien trouvé :abj:
Sérieux, il y en a qui y croient
- User21714Expert spécialisé
Provence a écrit:Tiens, une rivière de sucre... Gare au diabète.
:vvv:
- LefterisEsprit sacré
Zenxya a écrit:
Ce ne sont plus des "soldats" de guerre "traditionnelle" ou économique qu'ils faut "éduquer" mais créer (formater ?) des êtres humains avec ces qualités : humaniste, écologique, coopératif et solidaire.
Il faudra le faire à l'échelle planétaire alors ! (J'ai une idée, on va expérimenter ça dans certains pays, et après on en reparle)
C'est comme l'histoire belge pour réformer le code de la route. On fait rouler les camions à gauche, et si ça fonctionne, on fait pareil pour les voitures.
Là, on forme de gracieux ignorants mollassons, et si ça fonctionne, le reste du monde s'y mettra (s'il ne nous a pas cassé la gueule avant).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- BalthazaardVénérable
http://www.lemonde.fr/m-perso/article/2015/03/16/la-meditation-comme-outil-pedagogique_4592039_4497916.html
Ça fait penser à cela
Ça fait penser à cela
- Thalia de GMédiateur
Balthazaard, peux-tu citer un extrait significatif ? Merci.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- almuixeNeoprof expérimenté
Pratiquer la méditation à l'école peut sembler une élucubration de doux rêveur. Mais depuis une quarantaine d'années, de nombreuses recherches ont établi ses nombreux bienfaits, sur la santé, sur la concentration, la mémoire, nos relations aux autres...
Les élèves ont bien de l'EPS, pourquoi pas de la méditation ?
Les élèves ont bien de l'EPS, pourquoi pas de la méditation ?
- Fesseur ProGuide spirituel
Sympa pour l'EPS !almuixe a écrit:Les élèves ont bien de l'EPS, pourquoi pas de la méditation ?
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Pourvu que ça dure...
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Fesseur Pro a écrit:Sympa pour l'EPS !almuixe a écrit:Les élèves ont bien de l'EPS, pourquoi pas de la méditation ?
La méditation pourrait assez bien s'intégrer dans les programmes d'EPS au passage.
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- Quelle argumentation développer quand on nous attaque sur notre métier et notre statut de fonctionnaire ?
- Il est 14h: notre cde nous dit de rentrer chez nous!! :)))))))
- "Nos propositions ne relèvent pas que du registre scolaire. Notre projet inclut également l'éducation familiale, l'éducation aux médias et au numérique, et la formation tout au long de la vie."
- Question ironique (enfin à moitié) Darmanin et notre 13e mois
- Notre ministre nous remercie.
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