De l'avenir des langues anciennes au collège en 2016: sortez vos mouchoirs.

Mes 6è ce matin: "Madame, Madame, c'est vrai qu'ils suppriment le latin au collège??? Dites, c'est vrai??? C'est pas normal, on veut faire latin, nous! C'est super important!"

Et un élève... "Et moi Madame, ça veut dire que je pourrai plus faire grec?"

Un crève coeur.

Faut qu'on se bouge!!!!

Je crois que j'ai trouvé le meilleur argument possible pour arrêter la machine infernale. Comment n'y avait-on pas pensé avant ?  

"Que peut-on gagner à perdre son latin ?"

Il n'y a plus qu'à relayer abondamment !

Luigi_B a écrit:Je crois que j'ai trouvé le meilleur argument possible pour arrêter la machine infernale. Comment n'y avait-on pas pensé avant ?  

"Que peut-on gagner à perdre son latin ?"

Il n'y a plus qu'à relayer abondamment !

Très bon article. Je fais suivre.

Merci.

Provence a écrit:

Luigi_B a écrit:Je crois que j'ai trouvé le meilleur argument possible pour arrêter la machine infernale. Comment n'y avait-on pas pensé avant ?  

"Que peut-on gagner à perdre son latin ?"

Il n'y a plus qu'à relayer abondamment !

Très bon article. Je fais suivre.

Merci.

Merci, Luigi.
Je partage aussi.

Luigi_B a écrit:Je crois que j'ai trouvé le meilleur argument possible pour arrêter la machine infernale. Comment n'y avait-on pas pensé avant ?  

"Que peut-on gagner à perdre son latin ?"

Il n'y a plus qu'à relayer abondamment !

Comme dans tout coup fourré , il fallait effectivement se poser la bonne question  : "CVI BONO ? "
Et évidemment, sans creuser beaucoup,  on retrouve derrière tout ça la même assocaition de malfaiteurs, le duo  habituel . Les intérêts mercantiles et comptables (politicards, valets dans les cabinets, monde marchand qui veut des matières "utiles")  sont une fois de plus alliés aux idéologues pédago (fédé de parents, syndicats jaunes).

Très bon article, Luigi. Merci. Je diffuse.

Avec une correction importante !

Avec 335 000 collégiens latinistes ou hellénistes en France en 2010, ce sont des dizaines de milliers d’heures économisées d’un seul coup, presque l'équivalent des 4 000 postes promis pour mettre en place la réforme du collège .

Voici le document du SNES dont je parlais hier. Je l'ai reçu le 26 février, en fait par Connaissance Hellénique. Je ne sais pas si cela avait été suffisamment relayé parmi les profs de lettres classiques.
Cela vaut peut-être le coup d'envoyer des mails à l'adresse électronique indiquée tout en bas.

>" Les rares informations que nous glanons sur la réforme du collège ne peuvent que nous inquiéter sur le devenir des options.
> La Ministre a déjà indiqué sa volonté d'aller vers un collège « plus unique ». Dans ce contexte, il est légitime de s'interroger sur l'avenir d'options ou de dispositifs souvent considérés comme des suppléments d'âme ou des niches pour les héritiers : langues anciennes mais aussi sections européennes, classes bilangues, classes à horaires aménagés musique ou théâtre.
> La globalisation des horaires de certaines matières laisse présager la volonté d'économiser des heures pour conduire une réforme à moyens constants. Pour envisager quelques cours en effectifs réduits ainsi que trois ou quatre heures d'enseignements complémentaires interdisciplinaires, il faudra bien que certaines disciplines voient leur horaire diminuer ou que certains enseignements disparaissent.
> Nous ne nions pas les perversions du système mais nous affirmons que la variété du collège fait sa richesse et son intérêt et que la palette des options proposées offre à chacun la possibilité d'une ouverture d'esprit, leur public étant souvent plus mêlé que ce qu'on voudrait nous le faire croire.
Avenir des langues et cultures de l'antiquité.

> Les propositions du SNES
> Absentes dans le texte du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, nous savons que le CSP n'a pas élaboré pour elles de nouveaux programmes. Il existe des raisons objectives : options facultatives, les langues anciennes n'appartiennent pas à la scolarité obligatoire et ne pouvaient pas être présentes de façon marquée dans le texte du socle. Pour les programmes, nous avions fait apparaître que ceux de 2008 étaient appréciés des collègues et nous savons aussi que le CSP a travaillé dans l'urgence pour élaborer les programmes de français ; il était difficile d'imaginer dans le même temps une réflexion sur les langues anciennes.
> Dans ce cadre, nous avons fait des propositions (voir http://www.snes.edu/Langues-et-cultures-de-l-antiquite.html) : nous avons demandé l'articulation des programmes de langues anciennes au nouveau socle, de manière à ce qu'apparaissent explicitement les apports de nos disciplines en terme de connaissances, de compétences et de culture. Si leur étude n'est pas une composante de la scolarité obligatoire et n'est pas nécessaire pour valider le socle, il est évident qu'elle participe à la solidité de celui-ci.
> Nous avons également proposé d'envisager une initiation aux langues et cultures de l'antiquité pour tous les élèves de sixième, incluse dans les programmes de français. Les objectifs sont multiples : accéder à des références culturelles nécessaires dans notre monde contemporain, aborder autrement la réflexion sur la langue française, donner à davantage d'élèves l'envie de suivre une option de langues et cultures de l'antiquité (voir http://www.snes.edu/initiation-aux-langues-anciennes.html).
Le risque du statu quo ?

> Nous attendons la consultation afin de savoir si nos demandes ont été prises en compte. Certains échos indiquent que les langues et cultures de l'antiquité « bénéficieraient » d'un statu quo. Est-ce un avantage de rester figé si toute la structure du collège bouge ? Ce n'est pas sûr ! Ne s'agit-il pas plutôt de jouer le pourrissement et d'attendre que les langues anciennes meurent de leur belle mort ?
> Pour l'instant, l'opacité, l'absence de communication du CSP et du Ministère jouent contre nous et nous réduisent à des suppositions.
> Lors de la consultation, nous pourrons faire d'autres propositions, ouvrir d'autres pistes de réflexion en nous appuyant sur des éléments concrets :
Voulons-nous à tout prix conserver l'horaire hebdomadaire du latin ?
Serait-il scandaleux que le latin ait un horaire hebdomadaire de deux heures ?
N'aurait-on pas intérêt à s'agréger aux dispositifs interdisciplinaires qui vont se mettre en route plutôt qu'à s'accrocher à un horaire qui, dans le monde d'aujourd'hui, peut ressembler à une survivance du passé ?
Souhaitons-nous adapter les programmes existants au nouveau collège ?
Souhaitons-nous l'écriture de nouveaux programmes, plus légers, moins cadrés, comme semblent l'être ceux qui viennent d'être rédigés, mais en conformité avec l'esprit du nouveau collège ?
> Actuellement, toutes ces questions restent ouvertes mais il est urgent qu'un consensus se dégage dans la profession pour garantir l'avenir de cet enseignement.
> Pour réagir, écrire à : groupe-lettres@snes.edu"

>

:boulet:

Je signale la pétition pour lutter contre les DHG aberrantes dans l'académie de Montpellier : https://www.change.org/p/madame-le-recteur-de-l-acad%C3%A9mie-de-montpellier-non-aux-dhg-sacrifi%C3%A9es-dans-l-h%C%A9rault
Le combat est bien entendu beaucoup plus grave puisque ce qui se passe dans notre académie augurait de changements sur le plan national... Mais déjà autant nous aider sur le plan local et sur le court terme (pour sauver les meubles l'an prochain)... Et comme pour l'instant, il faut attendre d'en savoir plus pour agir sur le plan national, réagissons au moins collectivement à ce qui se passe dans l'académie de Montpellier...

Sibylle a écrit:Voici le document du SNES dont je parlais hier.  Je l'ai reçu le 26 février, en fait par Connaissance Hellénique.  Je ne sais pas si cela avait été suffisamment relayé parmi les profs de lettres classiques.
Cela vaut peut-être le coup d'envoyer des mails à l'adresse électronique indiquée tout en bas.

>" Les rares informations que nous glanons sur la réforme du collège ne peuvent que nous inquiéter sur le devenir des options.
> La Ministre a déjà indiqué sa volonté d'aller vers un collège « plus unique ». Dans ce contexte, il est légitime de s'interroger sur l'avenir d'options ou de dispositifs souvent considérés comme des suppléments d'âme ou des niches pour les héritiers : langues anciennes mais aussi sections européennes, classes bilangues, classes à horaires aménagés musique ou théâtre.
> La globalisation des horaires de certaines matières laisse présager la volonté d'économiser des heures pour conduire une réforme à moyens constants. Pour envisager quelques cours en effectifs réduits ainsi que trois ou quatre heures d'enseignements complémentaires interdisciplinaires, il faudra bien que certaines disciplines voient leur horaire diminuer ou que certains enseignements disparaissent.
> Nous ne nions pas les perversions du système mais nous affirmons que la variété du collège fait sa richesse et son intérêt et que la palette des options proposées offre à chacun la possibilité d'une ouverture d'esprit, leur public étant souvent plus mêlé que ce qu'on voudrait nous le faire croire.
Avenir des langues et cultures de l'antiquité.

> Les propositions du SNES
> Absentes dans le texte du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, nous savons que le CSP n'a pas élaboré pour elles de nouveaux programmes. Il existe des raisons objectives : options facultatives, les langues anciennes n'appartiennent pas à la scolarité obligatoire et ne pouvaient pas être présentes de façon marquée dans le texte du socle. Pour les programmes, nous avions fait apparaître que ceux de 2008 étaient appréciés des collègues et nous savons aussi que le CSP a travaillé dans l'urgence pour élaborer les programmes de français ; il était difficile d'imaginer dans le même temps une réflexion sur les langues anciennes.
> Dans ce cadre, nous avons fait des propositions (voir http://www.snes.edu/Langues-et-cultures-de-l-antiquite.html) : nous avons demandé l'articulation des programmes de langues anciennes au nouveau socle, de manière à ce qu'apparaissent explicitement les apports de nos disciplines en terme de connaissances, de compétences et de culture. Si leur étude n'est pas une composante de la scolarité obligatoire et n'est pas nécessaire pour valider le socle, il est évident qu'elle participe à la solidité de celui-ci.
> Nous avons également proposé d'envisager une initiation aux langues et cultures de l'antiquité pour tous les élèves de sixième, incluse dans les programmes de français. Les objectifs sont multiples : accéder à des références culturelles nécessaires dans notre monde contemporain, aborder autrement la réflexion sur la langue française, donner à davantage d'élèves l'envie de suivre une option de langues et cultures de l'antiquité (voir http://www.snes.edu/initiation-aux-langues-anciennes.html).
Le risque du statu quo ?

> Nous attendons la consultation afin de savoir si nos demandes ont été prises en compte. Certains échos indiquent que les langues et cultures de l'antiquité « bénéficieraient » d'un statu quo. Est-ce un avantage de rester figé si toute la structure du collège bouge ? Ce n'est pas sûr ! Ne s'agit-il pas plutôt de jouer le pourrissement et d'attendre que les langues anciennes meurent de leur belle mort ?
> Pour l'instant, l'opacité, l'absence de communication du CSP et du Ministère jouent contre nous et nous réduisent à des suppositions.
> Lors de la consultation, nous pourrons faire d'autres propositions, ouvrir d'autres pistes de réflexion en nous appuyant sur des éléments concrets :
Voulons-nous à tout prix conserver l'horaire hebdomadaire du latin ?
Serait-il scandaleux que le latin ait un horaire hebdomadaire de deux heures ?
N'aurait-on pas intérêt à s'agréger aux dispositifs interdisciplinaires qui vont se mettre en route plutôt qu'à s'accrocher à un horaire qui, dans le monde d'aujourd'hui, peut ressembler à une survivance du passé ?
Souhaitons-nous adapter les programmes existants au nouveau collège ?
Souhaitons-nous l'écriture de nouveaux programmes, plus légers, moins cadrés, comme semblent l'être ceux qui viennent d'être rédigés, mais en conformité avec l'esprit du nouveau collège ?
> Actuellement, toutes ces questions restent ouvertes mais il est urgent qu'un consensus se dégage dans la profession pour garantir l'avenir de cet enseignement.
> Pour réagir, écrire à : groupe-lettres@snes.edu"

>

Le SNES ne fait en tout cas plus aucune mention du latin ou du grec....
On va disparaître dans l'oubli généralisé !

Réforme du collège
La Ministre a annoncé hier les grands axes de sa réforme, qui donnera lieu à des négociations avec les organisations syndicales la semaine prochaine, la finalisation étant prévue étant prévue pour le 10 avril. En l’état, le projet ne répond pas aux problèmes actuels du collège, marqué par une montée des effectifs, l’absence de possibilité de travail en petits groupes, la multiplication des réunions. Reprenant toujours les mêmes rengaines (autonomie, mise en cause des disciplines scolaires, accompagnement, accumulation des hiérarchies et multiplication des réunions…), il risque au contraire de dégrader les conditions de travail et d’étude pour de nombreux collègues : suppression des classes bilangues et euro, introduction de la LV2 en 5ème mais au prix d’une heure en moins en 6ème et de la diminution et de la globalisation des horaires de LV1 et LV2 en cinquième-Quatrième-Troisième, accompagnement personnalisé qui ne tire pas les leçons de son échec au lycée, risque de diminution des horaires disciplinaires au profit d’« enseignements pratiques interdisciplinaires », 20% de la dotation laissée à l’autonomie des établissements.
http://www.snes.edu/Reforme-du-college-premieres-annonces-de-la-Ministre.html

En mode avocat du diable.

Si les profs de LC ont 4h d'EPI par semaine pour chaque niveau, ils peuvent faire 2h de latin et 2h de grec, non ?
C'est assez conséquent.

Sauf si l'EPI est obligatoirement transdisciplinaire et qu'on t'oblige à donner une partie de ces 4h au prof de SVT ou d'EPS, tandis qu'on devra, nous, faire une heure dans "corps, santé et sécurité" et une heure ailleurs.

Corps, santé et sécurité en LA...

Réinstaurer les jeux du cirque ?

doctor who a écrit:En mode avocat du diable.

Si les profs de LC ont 4h d'EPI par semaine pour chaque niveau, ils peuvent faire 2h de latin et 2h de grec, non ?
C'est assez conséquent.

Rien ne permet de supposer pour le moment que l'EPI LCA couvrirait l'ensemble de l'horaire d'EPI. J'ai même plutôt tendance à penser le contraire.

Ah non mais il ne faut pas commettre cette erreur : croire qu'on va nous demander de faire des contenus pour lesquels on soit compétents... Je sens venir gros comme ça que s'il te manque une heure dans ton EdT et qu'il manque une heure à "corps, santé et sécurité", tu iras la faire, et peu importe si tu dois passer les nuits à préparer, ou pas d'ailleurs, l'important est d'occuper les enfants, tu les mettras en salle info à chercher la définition de corps, de santé et de sécurité sur wikipedia et ils devront faire une petite recherche à présenter au groupe sur les préconisations du ministère.

Bonjour
Si le latin disparaît quasiment -cependant le ministère va peut-être reculer et concéder , comme pour les LV2, 2h disciplinaires par niveau ? -
Bref, si le latin disparaît quasiment (car dans le cadre des EPI, je n'y crois pas, sauf à faire "béquille" sur une thématique ), cela faire un sacré paquet de postes de Lettres récupéré. Dans mon collège par exemple, 650 élèves, nous avons au moins un équivalent temps plein de certifié avec le latin (que se partagent 2 collègues de LC).

Sacré gain de postes,  et pas seulement d'heures, pour le ministère..
Cordialement

Oui c'est ce que je disais plus haut : presque l'équivalent des "nouveaux moyens" promis (4 000 postes). Trop forte, la communication ministérielle !

Sphinx a écrit:Ah non mais il ne faut pas commettre cette erreur : croire qu'on va nous demander de faire des contenus pour lesquels on soit compétents... Je sens venir gros comme ça que s'il te manque une heure dans ton EdT et qu'il manque une heure à "corps, santé et sécurité", tu iras la faire, et peu importe si tu dois passer les nuits à préparer, ou pas d'ailleurs, l'important est d'occuper les enfants, tu les mettras en salle info à chercher la définition de corps, de santé et de sécurité sur wikipedia et ils devront faire une petite recherche à présenter au groupe sur les préconisations du ministère.

Oui cela va dans le sens de la haine du disciplinaire et du souhait de la bivalence voire trivalence des profs. Sans oublier qu'on peut faire des ateliers "estime de soi" ou "confiance en soi" ou "expression de soi" parce que le maître mot c'est MOI. Il faut qu'on parle d'eux-mêmes aux élèves: l'ailleurs et le passé on s'en moque !

Je suis anéanti.
Ce n'est pas mon métier...

coindeparadis a écrit:
Oui cela va dans le sens de la haine du disciplinaire et du souhait de la bivalence voire trivalence des profs

Ils cassent pourtant la matière trivalente par excellence. Si cette cible est choisie, dans leurs calculs d'épiciers idéologues,  c'est parce que c'est la haine de CE savoir, qui représente la continuité, la tradition (5 siècles de tradition humaniste, depuis François 1er) , la civilisation occidentale (pour les plus incultes d'entre les technocrates et syndicalistes jaunes, le latin est la langue de l'Eglise avant d'être celle de Plaute ou Cicéron) .
Ce n'est pas une nouveauté,  si  l'on interroge des anciens, qui ont enseigné dans les années 60-70 , c'était déjà un cheval de bataille d'une partie de la FEN , dont ils ont hérité des idées,   peuplée d'un certain nombre d'enseignants  anti-"élitistes" , ayant du ressentiment contre les formations universitaires, jalousant déjà les agrégés et même les certifiés,  la littérature en tant que telle (c'est l'apparition du technicisme forcené dans l'enseignement des lettres, d'ailleurs, pour singer les "sciences dures").

Pas nouveau, donc, mais ils n'avaient pas encore acquis à ce  degré ce pouvoir de nuisance. Là, ils le tiennent, tout converge en leur faveur  ( restrictions budgétaires et RGPP, déficit du recrutement, opinion anti-enseignants, société individualiste et utilitariste, politiciens de peu d'envergure qui leur sont acquis...) et ils se déchaînent.

[...] le maître mot c'est MOI. Il faut qu'on parle d'eux-mêmes aux élèves: l'ailleurs et le passé on s'en moque !

"Parlez-moi d'moi, y a qu' ça qui m'intéresse"


Très contradictoire d'ailleurs avec certains buts affichés par nos tartuffes (citoyenneté toussa...), qui voudraient précisément que chacun abandonne un peu de son "moi je" pour pouvoir vivre en société , et jouir de la liberté qui est collective et s'oppose à la licence qui est le laisser-faire individuel. Ah zut ! non ! Des mots et concepts latins : societas, libertas, licentia...[/quote]

C'est un processus d'enfermement qui est voulu. La culture est précisément une dynamique d'ouverture...

Spoiler:

coindeparadis a écrit:C'est un processus d'enfermement qui est voulu. La culture est précisément une dynamique d'ouverture...

... et de possibilité de choix raisonné : "les abeilles butinent, etc."  . Là, on enferme,   et on ferme définitivement les portes à tout le monde.

Spoiler:

Pas vraiment, je n'ai que peu de culture dans ce domaine, mais ce vieux tube m'est venu à l'esprit malgré moi

Lefteris a écrit:

coindeparadis a écrit:
Oui cela va dans le sens de la haine du disciplinaire et du souhait de la bivalence voire trivalence des profs

Ils cassent pourtant la matière trivalente par excellence. Si cette cible est choisie, dans leurs calculs d'épiciers idéologues,  c'est parce que c'est la haine de CE savoir, qui représente la continuité, la tradition (5 siècles de tradition humaniste, depuis François 1er) , la civilisation occidentale (pour les plus incultes d'entre les technocrates et syndicalistes jaunes, le latin est la langue de l'Eglise avant d'être celle de Plaute ou Cicéron) .
Ce n'est pas une nouveauté,  si  l'on interroge des anciens, qui ont enseigné dans les années 60-70 , c'était déjà un cheval de bataille d'une partie de la FEN , dont ils ont hérité des idées,   peuplée d'un certain nombre d'enseignants  anti-"élitistes" , ayant du ressentiment contre les formations universitaires, jalousant déjà les agrégés et même les certifiés,  la littérature en tant que telle (c'est l'apparition du technicisme forcené dans l'enseignement des lettres, d'ailleurs, pour singer les "sciences dures").

Pas nouveau, donc, mais ils n'avaient pas encore acquis à ce  degré ce pouvoir de nuisance. Là, ils le tiennent, tout converge en leur faveur  ( restrictions budgétaires et RGPP, déficit du recrutement, opinion anti-enseignants, société individualiste et utilitariste, politiciens de peu d'envergure qui leur sont acquis...) et ils se déchaînent.

[...] le maître mot c'est MOI. Il faut qu'on parle d'eux-mêmes aux élèves: l'ailleurs et le passé on s'en moque !

"Parlez-moi d'moi, y a qu' ça qui m'intéresse"


Très contradictoire d'ailleurs avec certains buts affichés par nos tartuffes (citoyenneté toussa...),  qui voudraient précisément que chacun abandonne un peu de son "moi je" pour pouvoir vivre en société , et jouir de la liberté qui est collective et s'oppose à la licence qui est le laisser-faire individuel. Ah zut ! non ! Des mots et concepts latins : societas, libertas, licentia...

   Mais bien entendu, pour leurs propres enfants, pas question de promouvoir la médiocrité organisée pour les autres

Olympias a écrit:
   Mais bien entendu, pour leurs propres enfants, pas question de promouvoir la médiocrité organisée pour les autres

Si ce n'était que la médiocrité (qui peut être d'or, dit le poète latin ) , c'est la nullité crasse qui est organisée. Fabriquer des êtres au savoir minimal pour être à 90% dans les services peu qualifiés (vente, saisie informatique, accueil...) comme le préconise l'OCDE, sans histoire ni conscience ou destin collectif, ni revendication (il faut casser l'idée d'appartenance à une nation, un territoire , une classe sociale...) , préoccupés par leur petite personne pour faire marcher la machine à désirer/ consommer.
Et pour que ces égoïsmes additionnés ne dégénèrent pas en guerre civile, il faut enduire tout ce beau monde de moraline gluante, les gaver de slogans tenant lieu de pensée bisounours et politiquement correcte.
Je m'emporte, là, je suis en train d'écrire de la politique- fiction .