De l'avenir des langues anciennes au collège en 2016: sortez vos mouchoirs.

Je pense que les mises en scène théâtrale sont une piste... j'en ai évoqué d'autres avec Luigi en mp... faut que je réfléchisse encore...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:J'en suis de même. Quelle que soit l'action. Mais je suppose qu'elle ne sera pas massive. Dans mon collège, par exemple, je sais que personne n'aura envie de faire quoi que ce soit.

Je trouve l'idée belle, quand même, de faire une journée de grec et de latin dans toutes les disciplines. Ce serait un bel élan de solidarité. C'est vrai que ça pourrait sonner "tout le monde peut le faire". Mais j'ai du mal à croire que quelqu'un aurait la grossièreté de récupérer ça pour le prétendre... Ce serait avant tout symbolique. Non ?

Sinon, il y a toujours l'idée d'inonder le ministère de courriers. Il a été démontré sur ce forum, je ne sais plus par qui, à quel point ce serait facile... Si vous préférez le faire avec des dictionnaires, je peux bien entre prendre quelques uns. Rien qu'une centaine de profs pour faire ça, ce serait déjà très pénible à recevoir non ?

Ou alors, des mises en scène théâtrales, un peu partout, devant les portails des collèges, du suicide de Sénèque. Ou de Socrate, moins gore. Bon, à condition d'être accompagné, ça m'amuserait de le faire aussi (m'en fous, je quitte bientôt le collège où je suis :p ).

Dans mon lycée, personne n'a entendu parler de cette réforme. Et ils s'en foutent : mes collègues de lettres sont tous en poste dans ce bahut depuis plus de 20 ans, et n'ont jamais enseigné en collège...
Si je décide d'agir, je serai bien seule.

Avec autant de collègues, disons...naïfs, c'est facile de faire passer des réformes à la *** et après ils diront que les syndicats ne font rien.

J'ai une collègue de Lettres modernes qui m'a dit trouver les projets interdisciplinaires géniaux, clamant qu'elle en faisait chaque année...
Je précise que quand je suis arrivée il y a douze ans, sortant de stage, je me suis retrouvée avec un IDD sur le dos, parce qu'elle refusait d'en faire à nouveau, après son premier essai, qu'elle n'en a fait aucun dans les 4 années qui ont suivi, et qu'elle n'a jamais bossé en interdisciplinarité, à part pour des spectacles de comédie musicale qu'elle montait avec la prof de musique... sa meilleure amie, et qui lui permettait chaque année de voir son nom cité dans la presse par un article accompagné de merveilleuses photos louant leur travail.

Mes deux élèves qui ont gagné au concours Athéna? Nada dans la presse. Juste un article car j'ai eu des finalistes une année et qu'une des aed était pigiste à la feuille de chou locale.

je doute que dans les lycées de l'étranger ça se bouge beaucoup pour contrer cette horreur, malheureusement. Mais si j'y arrive, je vous dirai!

Merci Isidoria...

Et mettre en place une cérémonie de funérailles des langues anciennes, dans tous les collèges de France et de Navarre ? Avec publication dans la presse locale et nationale d'avis de décès:
"Les professeurs de lettres classiques de l'académie de ... ont le regret de vous annoncer le décès du Latin et du Grec survenu le -date du bouzin officiel.
Ils laissent des enseignants anéantis et des élèves déboussolés et orphelins.
Les sciences, les arts et les lettres les rejoignent dans leur douleur de cette perte irremplaçable.
Pas de fleurs."

Ca a déjà été fait dans plusieurs collèges et lycées il y a quelques années... ça n'a pas empêché la réforme de se mettre en oeuvre, ni les options d'être fermées...

Je vous suis. On a une réunion parents profs bientôt. On est censé s'interrompre pour discuter avec eux de futures actions pour contrer la fermeture annoncée de classes. Peut-être que je peux en profiter pour leur parler des LA, non?

Je me demande si on ne pourrait pas solliciter des gens comme Ariane Mnouchkine, Olivier Py par exemple pour défendre les humanités...

Bonne idée.
Quoi qu'il arrive, j'en suis.
Je veux bien également réfléchir à un témoignage sur ce que m'ont apporté M.L en latin et M. Y en grec et en latin.

J'avoue manquer d'idées: on a très habilement d'abord détruit la filière universitaire (quasiment): alors où trouver les enseignants maintenant pour assurer un réel enseignement des langues anciennes? J'avoue ne pas voir comment surmonter ce désastre.
Depuis 40 ans, la lutte s'est déportée: après avoir maintes fois tenté par diverses manœuvres (horaires, dispatchage des élèves sur de multiples classes bloquant  les EDT, concurrence etc) de diminuer l'attirance des élèves vers ces matières, le ministère a compris, devant l'acharnement de survie des professeurs de LA, qu'il fallait détruire la filière par la tête. Du coup maintenant  

comme je l'ai dit, moi je vous suis. Par contre, vu mon public de base, ça va être difficile de mobiliser les parents. Mes collègues risquent d'être plus actifs que les représentants des parents. De toute façon après m'être fait traiter de dinosaure je n'ai plus peur de rien !

Audrey a écrit:Bon, mais sérieusement, on fait QUOI? Qui a des idées????

On customise le projet pour le rendre intéressant :
- "tout EPI-langues commencé se poursuit jusqu'en troisième",
- garantie qu'un collège proposant le latin ait les heures nécessaires pour proposer un EPI-latin.

Gryphe a écrit:

Audrey a écrit:Bon, mais sérieusement, on fait QUOI? Qui a des idées????

On customise le projet pour le rendre intéressant :
- "tout EPI-langues commencé se poursuit jusqu'en troisième",
- garantie qu'un collège proposant le latin ait les heures nécessaires pour proposer un EPI-latin.

Présenter ainsi, on pourrait éviter le désastre.
Mais à qui proposer ces modifications ? Aux syndicats ?

Je crois que cette solution peut se faire en local...dans les DHG, dans les équipes, avec des CDE comme Gryphe qui conservent des exigences fondamentales...

hypermnestre a écrit:Présenter ainsi, on pourrait éviter le désastre.
Mais à qui proposer ces modifications ?

On peut déjà écrire sur ce topic. Ce sera lu.

Bien sûr que je vous soutiendrai. Mais je préférerais écrire : Je nous soutiendrai.

Je pense que, vu le mal que nous allons avoir à faire réagir, il serait suicidaire de protester discipline par discipline. Cette réforme est un coup terrible porté à l'ensemble des disciplines, noyées dans un fourre-tout inepte qui relève davantage des activités péri-scolaires que de l'enseignement. Ce n'est pas pour rien que les programmes se vident soudainement. Attendez un peu de les lire : il ne reste rien.
En Français, plus de grammaire ou presque, plus de littérature digne de ce nom.
En maths, exit Pythagore et Thalès, la géométrie qui fait réfléchir, le calcul sans calculatrices (et tant pis pour les conséquences). En HG, des pans entiers du programme disparaissent, notamment tout le monde chrétien au Moyen-âge (l'Islam, c'est open, le christianisme, c'est coupable, on gomme), avec des entrées par thèmes qui vont encore réduire et fractionner la vision historique.
Alors bien sûr, il y aura toujours les perpétuels réjouis, les thuriféraires de la pédagogie de projet et de l'interdisciplinarité pour elle-même, mais il y aura aussi des mécontents. Y compris chez les parents, si on les informe du contenu RÉEL de cette réforme, que la ministre se garde bien d'évoquer dans les détails.
C'est ensemble qu'il faut réagir.
Les grèves ne donnent plus rien depuis longtemps. Je redis que je pense qu'il faut conjuguer deux actions :
- le blocage des notes et des examens. Sans notes, plus d'orientation possible via le serveur en fin de 3e - et je doute que les parents ne réagissent pas s'ils n'ont plus aucun retour sur le travail de leurs loulous. Et médiatiquement, le blocage des examens, ça s'entendrait, au moins.
- des actions spectaculaires : d'accord pour une manif des élèves latinistes, clamant des slogans en latin ; d'accord pour embouser les Ministère, les IA, le SGEN...
Mais TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, TOUS ! 

Ces dégâts, en des temps à venir (on peut rêver) seront-ils réparables ????

2017 : on annule tout.

Possible ?

Comment ça marche, l'arrêt des notes ? Un syndicat peut-il appeler à ça ?

V.Marchais : on va faire quoi en français du coup ? Ne me dis pas que c'est le retour de la Courgette...

V.Marchais a écrit:Bien sûr que je vous soutiendrai. Mais je préférerais écrire : Je nous soutiendrai.

Je pense que, vu le mal que nous allons avoir à faire réagir, il serait suicidaire de protester discipline par discipline. Cette réforme est un coup terrible porté à l'ensemble des disciplines, noyées dans un fourre-tout inepte qui relève davantage des activités péri-scolaires que de l'enseignement. Ce n'est pas pour rien que les programmes se vident soudainement. Attendez un peu de les lire : il ne reste rien.
En Français, plus de grammaire ou presque, plus de littérature digne de ce nom.
En maths, exit Pythagore et Thalès, la géométrie qui fait réfléchir, le calcul sans calculatrices (et tant pis pour les conséquences). En HG, des pans entiers du programme disparaissent, notamment tout le monde chrétien au Moyen-âge (l'Islam, c'est open, le christianisme, c'est coupable, on gomme), avec des entrées par thèmes qui vont encore réduire et fractionner la vision historique.
Alors bien sûr, il y aura toujours les perpétuels réjouis, les thuriféraires de la pédagogie de projet et de l'interdisciplinarité pour elle-même, mais il y aura aussi des mécontents. Y compris chez les parents, si on les informe du contenu RÉEL de cette réforme, que la ministre se garde bien d'évoquer dans les détails.
C'est ensemble qu'il faut réagir.
Les grèves ne donnent plus rien depuis longtemps. Je redis que je pense qu'il faut conjuguer deux actions :
- le blocage des notes et des examens. Sans notes, plus d'orientation possible via le serveur en fin de 3e - et je doute que les parents ne réagissent pas s'ils n'ont plus aucun retour sur le travail de leurs loulous. Et médiatiquement, le blocage des examens, ça s'entendrait, au moins.
- des actions spectaculaires : d'accord pour une manif des élèves latinistes, clamant des slogans en latin ; d'accord pour embouser les Ministère, les IA, le SGEN...
Mais TOUS ENSEMBLE, TOUS ENSEMBLE, TOUS ! 

Véronique a raison: il faut se bouger maintenant. Ne faites pas comme les collègues de lycée qui ne se rendent compte des désastres qu'une fois la réforme entérinée.
Et se bouger massivement, collège et lycée réunis: tout le monde sans exception est concerné par ce tournant désastreux.
Je suis un peu inquiète de l'inaudibilité syndicale pour l'instant...

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Comment ça marche, l'arrêt des notes ? Un syndicat peut-il appeler à ça ?

V.Marchais : on va faire quoi en français du coup ? Ne me dis pas que c'est le retour de la Courgette...

Courgette pour ceux qui le voudront. En l'état, plus rien ne s'y oppose. Le programme encourage même la diversité des textes. Plats plus roboratifs pour ceux qui résisteront à ce misérabilisme.

Notre seul petit espoir, c'est que notre IG qui, paraît-il, désapprouverait ces nouveaux programmes, rédige un document d'accompagnement qui oblige à maintenir des exigences, un peu dans l'esprit du texte rédigé par Laudet en 2009. J'ai entendu de vagues rumeurs selon lesquelles ils y travailleraient. Mais ce ne sont que des rumeurs. La seule chose que j'aie noir sur blanc, en ce qui me concerne, ce sont les programmes. À la courgette, donc.

V.Marchais a écrit:

Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Comment ça marche, l'arrêt des notes ? Un syndicat peut-il appeler à ça ?

V.Marchais : on va faire quoi en français du coup ? Ne me dis pas que c'est le retour de la Courgette...

Courgette pour ceux qui le voudront. En l'état, plus rien ne s'y oppose. Le programme encourage même la diversité des textes. Plats plus roboratifs pour ceux qui résisteront à ce misérabilisme.

Notre seul petit espoir, c'est que notre IG qui, paraît-il, désapprouverait ces nouveaux programmes, rédige un document d'accompagnement qui oblige à maintenir des exigences, un peu dans l'esprit du texte rédigé par Laudet en 2009. J'ai entendu de vagues rumeurs selon lesquelles ils y travailleraient. Mais ce ne sont que des rumeurs. La seule chose que j'aie noir sur blanc, en ce qui me concerne, ce sont les programmes. À la courgette, donc.

Super. Je vois d'ici ce que feront étudier certains... Et après on viendra nous parler de l'égalité des chances.

Est-ce que tu sais quand nous pourrons les voir, ces fameux programmes ?

Iphigénie a écrit:Véronique a raison: il faut se bouger maintenant. Ne faites pas comme les collègues de lycée qui ne se rendent compte des désastres qu'une fois la réforme entérinée.
Et se bouger massivement, collège et lycée réunis: tout le monde sans exception est concerné par ce tournant désastreux.
Je suis un peu inquiète de l'inaudibilité syndicale pour l'instant...

Iphigénie a raison (puisqu'elle dit que j'ai raison :lol: ). Et c'est pour ça que, sans vouloir attaquer tel ou tel syndicat (sauf le SGEN et l'UNSA, bien sûr, mais ça, c'est tout naturel), je m'inquiète de voir notre honnête lapin dire qu'il faut attendre pour réagir.
Depuis des années maintenant, les réformes nous arrivent par petits bouts pour éviter justement les réactions massives. Cela prend la forme d'établissements pilotes çà et là, d'expérimentations étendues du jour au lendemain sur la base de bilans juge et partie, de calendriers savamment étalés (d'abord le Primaire, puis le lycée, enfin le collège, une discipline, puis une autre...), d'annonce en plusieurs temps, dont on vote le cadre avant même d'en connaître le contenu exact. Et quand on prend conscience du cauchemar que forment toutes les pièces du puzzle assemblées, c'est trop tard, tout est acté.
Il est urgent de pointer tous les problèmes posés par cette réforme. Là, maintenant, tout de suite. Et mieux vaut être rassuré a posteriori sur des alarmes qui s'avéreraient infondées que de se réveiller trop tard.

Hermiony a écrit:
   
Super. Je vois d'ici ce que feront étudier certains...  Et après on viendra nous parler de l'égalité des chances.

Est-ce que tu sais quand nous pourrons les voir, ces fameux programmes ?

Je ne sais pas quand ils seront publiés.
Je te jure, je suis tellement en colère, je dois me menotter à ma chaise pour ne pas exploser et fuiter de partout. D'ailleurs, certains pourraient trouver que, sans entrer dans le détail exact, j'en ai déjà dit beaucoup.