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- AspasieNiveau 10
Oui. Merci Panturle
D'ailleurs, je reprends ce que tu évoques dans un autre fil : à ton avis Parménide, que signifie le "la science ne pense pas" de Heidegger ?
D'ailleurs, je reprends ce que tu évoques dans un autre fil : à ton avis Parménide, que signifie le "la science ne pense pas" de Heidegger ?
- ParménideNeoprof expérimenté
Panturle a écrit:Si, mais ils n'entendaient pas "phénomène" de la même manière
Et prétendant à l'enseignement de la philosophie, je suppose que je suis censé connaitre la différence entre la conception du phénomène chez Heidegger et la conception qu'en ont ses prédécesseurs...
Aspasie a écrit: à ton avis Parménide, que signifie le "la science ne pense pas" de Heidegger ?
Je vais répondre, pas de problème.
Mais je me sens perdu par rapport à cette interprétation que tu donnes de la "connexion de fondation"....
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
"Il avait dit cela d'un air fatigué et royal", Franz-Olivier Giesbert, "Le vieil homme et la mort" (1996)
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- AspasieNiveau 10
C'est le seul intérêt de l'histoire de la philosophie. Il ne s'agit pas de recenser les conceptions, mais de comprendre 1) en quoi un auteur infléchit ce que son prédécesseur avait proposé 2) de comprendre pourquoi il le fait 3) de jauger l'intérêt de cette "évolution" des concepts.Parménide a écrit:Panturle a écrit:Si, mais ils n'entendaient pas "phénomène" de la même manière
Et prétendant à l'enseignement de la philosophie, je suppose que je suis censé connaitre la différence entre la conception du phénomène chez Heidegger et la conception qu'en ont ses prédécesseurs...
- PanturleNiveau 8
Parménide a écrit: je suppose que je suis censé connaitre la différence entre la conception du phénomène chez Heidegger et la conception qu'en ont ses prédécesseurs...
Pour le coup, c'est assez flagrant. Mais, de mon côté, je suppose que tu la connais très bien la différence : il suffit que tu penses à... disons Platon, Descartes ou Kant. D'ailleurs, Heidegger décrit une partie de cette histoire : Être et temps, §7, A. Le concept de phénomène
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Multaque res subita et paupertas horrida suasit.
- ParménideNeoprof expérimenté
J'espère que je vais enfin pouvoir être ici de façon moins sporadique, car depuis plusieurs jours, c'est l'enfer
Justement, je m'aperçois que je ne peux rien toucher philosophiquement, qui aussitôt, ne me mette face à mes manques en matière de connaissances et d'histoire de la philosophie...
Je suis totalement ignorant de la conception heideggérienne du phénomène.
Il y a des moments, je me sens vraiment perdu...
Justement, je m'aperçois que je ne peux rien toucher philosophiquement, qui aussitôt, ne me mette face à mes manques en matière de connaissances et d'histoire de la philosophie...
Je suis totalement ignorant de la conception heideggérienne du phénomène.
Il y a des moments, je me sens vraiment perdu...
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"Les paroles essentielles sont des actions qui se produisent en ces instants décisifs où l'éclair d'une illumination splendide traverse la totalité d'un monde", Martin Heidegger, "Schelling", (semestre d'été 1936)
"Et d'une brûlure d'ail naitra peut-être un soir l'étincelle du génie", Saint-John Perse, "Sécheresse" (1974)
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- ParménideNeoprof expérimenté
"La science ne pense pas" :
Heidegger considère que la pensée authentique consiste dans la philosophie (et notamment la sienne). L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel.
Par conséquent, selon lui, la science est en-deçà de la philosophie.
Heidegger considère que la pensée authentique consiste dans la philosophie (et notamment la sienne). L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel.
Par conséquent, selon lui, la science est en-deçà de la philosophie.
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- AspasieNiveau 10
Peux-tu expliciter et relier ces deux éléments (en essayant de sortir du vocabulaire strictement heideggerien) :Parménide a écrit:"La science ne pense pas" :
Heidegger considère que la pensée authentique consiste dans la philosophie (et notamment la sienne). L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel.
Par conséquent, selon lui, la science est en-deçà de la philosophie.
*"L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel."
*" la pensée authentique"
(ce qui devrait du coup t'éclairer sur la nature de la science selon Heidegger).
- ParménideNeoprof expérimenté
Aspasie a écrit:Peux-tu expliciter et relier ces deux éléments (en essayant de sortir du vocabulaire strictement heideggerien) :Parménide a écrit:"La science ne pense pas" :
Heidegger considère que la pensée authentique consiste dans la philosophie (et notamment la sienne). L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel.
Par conséquent, selon lui, la science est en-deçà de la philosophie.
*"L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel."
*" la pensée authentique"
(ce qui devrait du coup t'éclairer sur la nature de la science selon Heidegger).
La pensée authentique est pensée de l'être, interrogation sur l'être. La science, elle, traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité.
Elle objective le monde par des processus et des protocoles pour découvrir des lois et des mécanismes, mais jamais des raisons d'être profondes.
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- GrypheMédiateur
Qu'est-ce qu'on disait il y a plus de six mois ?Parménide a écrit:Justement, je m'aperçois que je ne peux rien toucher philosophiquement, qui aussitôt, ne me mette face à mes manques en matière de connaissances et d'histoire de la philosophie...
Mais tu peux travailler à combler ces manques, et somme toute, tu as déjà commencé, c'est bien !
- PanturleNiveau 8
Aspasie a écrit:
Peux-tu expliciter et relier ces deux éléments (en essayant de sortir du vocabulaire strictement heideggerien) :
*"L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel."
*" la pensée authentique"
Parménide a écrit:
La pensée authentique est pensée de l'être, interrogation sur l'être. La science, elle, traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité.
Elle objective le monde par des processus et des protocoles pour découvrir des lois et des mécanismes, mais jamais des raisons d'être profondes.
Anamnesis is true sh*t
Parménide a écrit:Je suis totalement ignorant de la conception heideggérienne du phénomène.
J'avais cru comprendre qu'Heidegger était l'un de tes dadas
À ce propos, en toute bienveillance : vraiment, si je devais conseiller des lectures à quelqu'un recherchant particulièrement des propos clairs et restituables, je ne le dirigerais certainement pas en premier lieu vers Heidegger. Je lui recommanderais même sûrement de ne pas ouvrir Être et temps... Du moins pas avant d'avoir suffisamment fréquenté des auteurs tels que Descartes, Rousseau, Hume, Kant.
Ce n'est qu'une remarque. Il est évident que les goûts personnels ne sont pas à négliger.
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- AspasieNiveau 10
Parménide a écrit:Aspasie a écrit:
Peux-tu expliciter et relier ces deux éléments (en essayant de sortir du vocabulaire strictement heideggerien) :
*"L'activité scientifique interroge la réalité du monde en direction de l'étant et non en direction de l'être en tant que tel."
*" la pensée authentique"
(ce qui devrait du coup t'éclairer sur la nature de la science selon Heidegger).
La pensée authentique est pensée de l'être, interrogation sur l'être. La science, elle, traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité.
Elle objective le monde par des processus et des protocoles
Ok. Alors je te suis jusque là : "pour découvrir des lois et des mécanismes mais jamais des raisons d'être profondes."
Il y a des raisons d'être à l'être ? N'es-tu précisément pas en train de "faire de l'être un étant" selon la formule consacrée ?
La science objective le monde par des processus et des protocoles, oui. En ce sens, elle rend raison des phénomènes. Mais le phénomène n'est pas une manifestation de l'être pour Heidegger. Il y a l'être... il y a le "il y a" comme le dit Panis selon une formule bien trouvée. Considérer que par là qu'on "découvre" des mécanismes et des lois, c'est déjà supposer que "quelque chose" se manifeste. Constituer ce "quelque chose", c'est bien ce que fait la science. En ce sens elle est une connexion de fondamentaux. Cette opération est son opération propre. Mais en disant cela, Heidegger éloigne la science de toute "vérité".
Par ailleurs, lorsque tu écris que la science "traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité" qu'entends-tu par là ?
- ParménideNeoprof expérimenté
Aspasie a écrit:
En ce sens elle est une connexion de fondamentaux. Cette opération est son opération propre. Mais en disant cela, Heidegger éloigne la science de toute "vérité".
L'idée c'est donc bien une connexion à portée fondationnelle?
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- AspasieNiveau 10
Ben le sens n'a pas changé depuis les messages précédents : une connexion de fondations. Je ne sais pas ce que tu mets derrière "à portée de" mais l'idée est que ce qui est connecté, ce sont les fondations -les fondamentaux- (et non pas que la connexion est fondamentale ou que la connexion vise à fonder).Parménide a écrit:Aspasie a écrit:
En ce sens elle est une connexion de fondamentaux. Cette opération est son opération propre. Mais en disant cela, Heidegger éloigne la science de toute "vérité".
L'idée c'est donc bien une connexion à portée fondationnelle?
- ParménideNeoprof expérimenté
Mais pourquoi "fondation" est il au singulier dans ce cas?
Vu qu'il y a connexion de réalités qui fondent la science.
Vu qu'il y a connexion de réalités qui fondent la science.
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- JPhMMDemi-dieu
Ma lecture de la phrase : parce que la science (une certaine science) est fondée sur le déploiement connectique de propositions vraies (les unes avec les autres).
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- AspasieNiveau 10
Je rappelle la phrase allemande d'origine : "Wissenschaft überhaupt kann als das Ganze eines Begründungszusammenhanges wahrer Sätze bestimmt werden."
Je ne sais pas où tu vois des "connexions de réalités" Parménide...
Je ne sais pas où tu vois des "connexions de réalités" Parménide...
- ParménideNeoprof expérimenté
Je ne connais pas l'allemand de toute façon.
Mais pourquoi "fondation" n'est-il pas au pluriel? Et que peut bien être concrètement une "connexion de fondation"? Si ce n'est une connexion qui a le pouvoir de fonder.
Mais pourquoi "fondation" n'est-il pas au pluriel? Et que peut bien être concrètement une "connexion de fondation"? Si ce n'est une connexion qui a le pouvoir de fonder.
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- AspasieNiveau 10
Ok. On va faire un deal hein... je réponds à tes questions (y compris quand elles sont simplement obstinées) lorsque tu as répondu aux miennes.Parménide a écrit:Je ne connais pas l'allemand de toute façon.
Mais pourquoi "fondation" n'est-il pas au pluriel? Et que peut bien être concrètement une "connexion de fondation"? Si ce n'est une connexion qui a le pouvoir de fonder.
Je te rappelle donc ceci :
Aspasie a écrit:Par ailleurs, lorsque tu écris que la science "traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité" qu'entends-tu par là ?
Parce que sans cela, on va n'importe où mais on n'aboutit jamais nulle part, vu qu'on ne suit en fait jamais aucun chemin jusqu'au bout.
- PanturleNiveau 8
De toute façon, avec Martin, les chemins ne mènent jamais nulle part... :chien:
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- AspasieNiveau 10
:lol: J'y ai pensé en l'écrivant.Panturle a écrit:De toute façon, avec Martin, les chemins ne mènent jamais nulle part... :chien:
- ParménideNeoprof expérimenté
Au secours, un malin génie m'empêche d'avoir le temps non seulement de venir ici, mais aussi de faire de la philosophie d'une façon générale...
Vais-je passer ce concours avant 2020 ?...
Vais-je passer ce concours avant 2020 ?...
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- Paul DedalusNeoprof expérimenté
Je pense que ce malin génie veut que tu écrives son histoire avant!
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«Primus ego in patriam mecum, modo uita supersit. »
Virgile Georgiques.
« Ma science ne peut être qu’une science de pointillés. Je n’ai ni le temps ni les moyens de tracer une ligne continue. »
Marcel Jousse
- ParménideNeoprof expérimenté
Enfin !
J'ai bien cru ne jamais pouvoir revenir.
La science traite toujours d'une région bien déterminée de l'étant en ce que chaque science est particulière, s'applique à un objet précis et avec des méthodes qui lui sont propres (astronomie, médecine, chimie, physique...)
J'ai bien cru ne jamais pouvoir revenir.
Aspasie a écrit:Ok. On va faire un deal hein... je réponds à tes questions (y compris quand elles sont simplement obstinées) lorsque tu as répondu aux miennes.Parménide a écrit:Je ne connais pas l'allemand de toute façon.
Mais pourquoi "fondation" n'est-il pas au pluriel? Et que peut bien être concrètement une "connexion de fondation"? Si ce n'est une connexion qui a le pouvoir de fonder.
Je te rappelle donc ceci :Aspasie a écrit:Par ailleurs, lorsque tu écris que la science "traite toujours d'une région bien déterminée de la réalité" qu'entends-tu par là ?
Parce que sans cela, on va n'importe où mais on n'aboutit jamais nulle part, vu qu'on ne suit en fait jamais aucun chemin jusqu'au bout.
La science traite toujours d'une région bien déterminée de l'étant en ce que chaque science est particulière, s'applique à un objet précis et avec des méthodes qui lui sont propres (astronomie, médecine, chimie, physique...)
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- AspasieNiveau 10
Parménide a écrit:La science traite toujours d'une région bien déterminée de l'étant en ce que chaque science est particulière, s'applique à un objet précis et avec des méthodes qui lui sont propres (astronomie, médecine, chimie, physique...)
En disant cela, tu indiques ce que font "les" sciences, mais pas "la" science. Tu soulignes d'ailleurs toi-même la spécificité des objets et des méthodes. En quoi consiste du coup, la valeur d'unité que confère le singulier, sinon à quelque chose qu'Heidegger propose de définir de manière spécifique comme étant "das Ganze eines Begründungszusammenhanges wahrer Sätze" ?
Alors maintenant, je tente de revenir à l'allemand littéral (mais si un germaniste passe par là, ses lumières seront hautement appréciées !).
La science peut être déterminée surtout comme étant
*"das Ganze" = le tout. La question se pose donc de savoir de quoi est formé ce tout.
* Il est formé par "eines Begründungszusammenhanges". Un joli mot composé à l'allemande, avec lequel, comme toujours, les traducteurs ont du fil à retordre, parce qu'il désigne l'acte même en même temps qu'il le nomme (le "de" qu'on utilise en français peut donc parfois compliquer et induire en erreur). Bregründung désigne l'acte de fonder, la fondation donc (ce qui, au passage répond à ta question : si "fondation" est au singulier c'est parce que cela désigne l'action, pas la chose. On distinguera par exemple la fondation d'une Institution et les fondations de cette Institution). Donc, si on restait littéral, il faudrait faire une périphrase, du genre : le fait de connecter, de faire tenir ensemble l'acte même de fonder. Quoi ?
*"wahrer Sätze" : là on a un pluriel, "des propositions vraies".
Par conséquent, si les sciences sont régionales, la science, elle, dépasse cette régionalité non pas en trouvant un fondement suprême, un "super étant", mais par la connexion du geste même qui est celui de chaque science, à savoir donner un fond des propositions vraies. Cette "connexion de fondation" ou ce "geste qui fait se tenir ensemble l'acte de fondation des propositions vraies, voilà ce qui définit la science".
Et en ce sens, évidemment, elle ne "pense" pas, puisqu'elle n'interroge pas l'être, ni ne le contemple, ni ne le laisse être, ; elle est dans le geste de fondation, dans la "connexion de fondation".
- ParménideNeoprof expérimenté
Si je comprends bien :
La science a pour objet l'étant en général et elle relie dans la vérité l'ensemble des sciences.
Enfin , je ne vois pas très bien ce que signifie connecter un acte de fondation...
Un acte de fondation peut il "se tenir ensemble" ?
EDIT : oui, en fait c'est un geste qui unifie dans la vérité des propositions vraies.
Du coup le sens est connexion de [fondation de propositions vraies], et non, [connexion de fondation] de proposition vraies.
La science a pour objet l'étant en général et elle relie dans la vérité l'ensemble des sciences.
Enfin , je ne vois pas très bien ce que signifie connecter un acte de fondation...
Un acte de fondation peut il "se tenir ensemble" ?
EDIT : oui, en fait c'est un geste qui unifie dans la vérité des propositions vraies.
Du coup le sens est connexion de [fondation de propositions vraies], et non, [connexion de fondation] de proposition vraies.
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- AspasieNiveau 10
On y est. Oui. Sauf, que Heidegger dit précisément [connexion de fondation] de proposition vraies (c'est-à-dire "oui, en fait c'est un geste qui unifie dans la vérité") pour désigner l'acte même de la science. En cela, sa définition de la science est particulière (et évidemment, plus complexe) et se distingue de ce que l'histoire de la philosophie a proposé.
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