- Thalia de GMédiateur
Je m'en vais le lire.
- RoninMonarque
Entièrement d'accord avec Palombella. Quelle hypocrisie de faire une réunion et de découvrir un problème connu depuis vingt ans et pour lequel on a rien fait par lâcheté. Car surtout il ne faut pas STIGMATISER.
Il était plus urgent de boire le thé avec la FCPE...
Il était plus urgent de boire le thé avec la FCPE...
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- dandelionVénérable
Ici on a les cours de culture religieuse. Soit c'est du catéchisme (et on a eu la petite qui, à 5 ans, disait à la grande 'tu dois croire en dieu, tu dois croire en dieu'), soit c'est plein de raccourcis et d'approximations. L'histoire des religions c'est vraiment très très très compliqué, et en plus ça change vite.
- little-moonNiveau 4
Le manichéisme qu'on va finir par nous imposer - le camp du Bien, le camp du Mal - est la conséquence d'un échec de l'intégration - lié pour partie à nos propres égoïsmes - et qui finit par nous revenir en boomerang.
Manichéisme lié à la bêtise. On doit simplifier le monde pour l'expliquer à l'Autre. Et chacun doit choisir son camp. Même si la réalité est infiniment plus compliquée. Surtout.
Bêtise liée aux difficultés d'intégration, à la frustration sociale, etc.
Je pense à Simone Weil. A la Pesanteur et la Grâce. Des fulgurances qui évoquent le lien à l'Autre. Le Plein. Le Vide. La Souffrance. La libération de la souffrance.
Je pense aussi à Hannah Arendt qui, dans la crise de la culture me semble-t-il, parle de la nécessité de garantir un espace protégé à l'enfant, à l'homme en devenir, qui ne doit pas être confronté à la violence de la société, qui doit apprendre à grandir dans cet espace protégé avant que d'être, donc dans un monde "conservateur" et non pas dans un univers "progressiste".
Oui, moi aussi je suis un peu manichéen. Certes. Conservateur et pas progressiste, ou si peu.
Donc. Il y a l'égoïsme érigé en valeur suprême dans nos société et qui ne sert que les forts, ceux qui sont en mesure de s'en sortir dans un tel système. Et qui finit d'achever les faibles.
Les faibles qui biberonnent à la télévision. Et font preuve d'une terrible plasticité dans leur désir mimétique de posséder. D'être. Narcisse plongeant dans son image. Ou Allégorie de la caverne. Et qui mélangent tout. Sans identité. Sans repères. Et finalement sans conscience. Sauf le besoin d'exister.
De l'autre côté, il y a toute une idéologie que la gauche cherche à préserver, encore aujourd'hui. Celle qui dit que les frontières n'existent pas, que tous les peuples peuvent et doivent se mélanger sans se poser trop de questions, que tous les systèmes de valeurs se valent plus ou moins, ce qui compte c'est l'angle de vue.
Ainsi, pendant qu'on continue de nier nos ghettos, pendant qu'on ne cherche pas à rencontrer l'Autre, une partie de la gauche continue de croire qu'il faut d'abord enseigner la langue et la culture d'origine pour favoriser l'intégration. Vaste fumisterie.
http://eduscol.education.fr/cid52131/enseignements-de-langue-et-de-culture-d-origine-elco.html
Qu'il faut défendre l'école sans frontières sans prendre la peine de s'interroger sur la nature des réseaux à l'origine de ces flux de migrants. Angélisme mortifère.
http://www.educationsansfrontieres.org/
et on en arrive ainsi - comme par une inversion des valeurs - à se faire agresser parce qu'on veut défendre la laïcité. Et qu'on est pas compris. La laïcité devenant une sorte de porte-étendard des dominants.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/01/12/chateauroux-appel-au-calme-apres-une-agression-au-lycee-blaise-pascal-630884.html
Certes, les choses ne sont pas aussi simples.
Certes, il y a une intégration tout à fait réussie dont on ne parle jamais. Mais aujourd'hui, aussi, on constate une accélération de la dégradation de ce cheminement vers l'intégration. Chômage, manque de maîtrise des flux migratoires, difficulté à défendre le vivre ensemble, etc. Je m'arrête là. Tous ces mots et ces phrases finissent par sonner creux à force de les entendre dans la bouche des journalistes.
Ce qui est terrible c'est qu'on continue de se mentir. La Marche pour Charlie m'évoque un peu la Marche contre le racisme. Tout ça sonne faux. Terriblement faux. Et annonce assurément des lendemains difficiles.
Manichéisme lié à la bêtise. On doit simplifier le monde pour l'expliquer à l'Autre. Et chacun doit choisir son camp. Même si la réalité est infiniment plus compliquée. Surtout.
Bêtise liée aux difficultés d'intégration, à la frustration sociale, etc.
Je pense à Simone Weil. A la Pesanteur et la Grâce. Des fulgurances qui évoquent le lien à l'Autre. Le Plein. Le Vide. La Souffrance. La libération de la souffrance.
Je pense aussi à Hannah Arendt qui, dans la crise de la culture me semble-t-il, parle de la nécessité de garantir un espace protégé à l'enfant, à l'homme en devenir, qui ne doit pas être confronté à la violence de la société, qui doit apprendre à grandir dans cet espace protégé avant que d'être, donc dans un monde "conservateur" et non pas dans un univers "progressiste".
Oui, moi aussi je suis un peu manichéen. Certes. Conservateur et pas progressiste, ou si peu.
Donc. Il y a l'égoïsme érigé en valeur suprême dans nos société et qui ne sert que les forts, ceux qui sont en mesure de s'en sortir dans un tel système. Et qui finit d'achever les faibles.
Les faibles qui biberonnent à la télévision. Et font preuve d'une terrible plasticité dans leur désir mimétique de posséder. D'être. Narcisse plongeant dans son image. Ou Allégorie de la caverne. Et qui mélangent tout. Sans identité. Sans repères. Et finalement sans conscience. Sauf le besoin d'exister.
De l'autre côté, il y a toute une idéologie que la gauche cherche à préserver, encore aujourd'hui. Celle qui dit que les frontières n'existent pas, que tous les peuples peuvent et doivent se mélanger sans se poser trop de questions, que tous les systèmes de valeurs se valent plus ou moins, ce qui compte c'est l'angle de vue.
Ainsi, pendant qu'on continue de nier nos ghettos, pendant qu'on ne cherche pas à rencontrer l'Autre, une partie de la gauche continue de croire qu'il faut d'abord enseigner la langue et la culture d'origine pour favoriser l'intégration. Vaste fumisterie.
http://eduscol.education.fr/cid52131/enseignements-de-langue-et-de-culture-d-origine-elco.html
Qu'il faut défendre l'école sans frontières sans prendre la peine de s'interroger sur la nature des réseaux à l'origine de ces flux de migrants. Angélisme mortifère.
http://www.educationsansfrontieres.org/
et on en arrive ainsi - comme par une inversion des valeurs - à se faire agresser parce qu'on veut défendre la laïcité. Et qu'on est pas compris. La laïcité devenant une sorte de porte-étendard des dominants.
http://france3-regions.francetvinfo.fr/centre/2015/01/12/chateauroux-appel-au-calme-apres-une-agression-au-lycee-blaise-pascal-630884.html
Certes, les choses ne sont pas aussi simples.
Certes, il y a une intégration tout à fait réussie dont on ne parle jamais. Mais aujourd'hui, aussi, on constate une accélération de la dégradation de ce cheminement vers l'intégration. Chômage, manque de maîtrise des flux migratoires, difficulté à défendre le vivre ensemble, etc. Je m'arrête là. Tous ces mots et ces phrases finissent par sonner creux à force de les entendre dans la bouche des journalistes.
Ce qui est terrible c'est qu'on continue de se mentir. La Marche pour Charlie m'évoque un peu la Marche contre le racisme. Tout ça sonne faux. Terriblement faux. Et annonce assurément des lendemains difficiles.
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"Cet homme n'était pas une grande lumière, mais un grand et commode chandelier." Georg Christoph Lichtenberg
- allanNiveau 5
Une analyse que je partage totalement.
Tout ça sonne faux! Sans oublier, selon moi, la manipulation médiatique qui nous incite à penser que tout le monde est beau, tout le monde est gentil en cette journée qualifiée d'exceptionnelle.
Merci de rappeler tous les facteurs qui nous ont conduit HELAS à ces moments dévastateurs pour notre société.
Tout ça sonne faux! Sans oublier, selon moi, la manipulation médiatique qui nous incite à penser que tout le monde est beau, tout le monde est gentil en cette journée qualifiée d'exceptionnelle.
Merci de rappeler tous les facteurs qui nous ont conduit HELAS à ces moments dévastateurs pour notre société.
- Roumégueur IerÉrudit
Raoul Volfoni a écrit:Thalia de G a écrit:Honte à eux !sookie a écrit:Certains collègues ont eu des réflexions effrayantes, les morts de Charlie Hebdo ont été traités de "chiens", certains ont regretté qu'on ne leur a pas coupé les mains avant de les tuer. Je crois que j'aurais eu du mal à garder mon calme face à une telle attitude.
Cette jeunesse est terrifiante.
Je serais vraiment curieux de voir leur réaction aux massacres des 134 jeunes écoliers de Peshawar, aux 2000 morts imputés à Boko Haram.
Soit ils trouvent tout cela normal et c'est effrayant, soit ils mettent cela sur un autre plan ('Oui mais là c'pas pareil, z'ont pas insulté le prophète eux, z'auraient juste dû leur mettre une claque'), soit ils grandissent un peu (là je doute).
D'ailleurs, au Pakistan, après un mois de fermeture de toutes les écoles, ils rentrent dans leurs établissements.
http://fr.reuters.com/article/topNews/idFRKBN0KL0H520150112
http://actualite.portail.free.fr/france/12-01-2015/rentree-scolaire-au-pakistan-dans-le-souvenir-de-peshawar/
- Roumégueur IerÉrudit
dandelion a écrit:Ici on a les cours de culture religieuse. Soit c'est du catéchisme (et on a eu la petite qui, à 5 ans, disait à la grande 'tu dois croire en dieu, tu dois croire en dieu'), soit c'est plein de raccourcis et d'approximations. L'histoire des religions c'est vraiment très très très compliqué, et en plus ça change vite.
Même problème pour ma fille, une de ses copines qui fait du catèch' lui a dit qu'il fallait croire en Dieu sinon elle irait en enfer. Vous imaginez sa réaction...
Au programme de 6°, en Histoire et Français des extraits de la Bible sont préconisés, et je me fais un malin plaisir à les faire travailler sur l'épisode du déluge dans l'épopée de Gilgamesh, très antérieure à l'Ancien Testament, manière de mettre les choses en perspective.
- IphigénieProphète
Oui, bien sûr: mais qui va oser faire cela, maintenant qu'on a ouvert toutes les vannes? L'En est devenue la boîte de Pandore, là; et les mêmes qui l'ont ouverte se demandent encore comment l'ouvrir davantage.Palombella Rossa a écrit:Thalia de G a écrit:J'ai lu ce matin, car cité dans un message.Palombella Rossa a écrit:Juste un grain de sel en passant :
http://leblogdelapresidente.over-blog.com/2015/01/le-jour-d-apres.html
Merci Palombella.
"Le jour d'après", je viens juste de le mettre en ligne. Celui que vous avez lu ce matin, ce doit être "La deuxième mort de Charlie".
Amitiés,
PR
- Docteur OXGrand sage
C'est marrant de voir les médias se réveiller avec des années de retard.
- Roumégueur IerÉrudit
Docteur OX a écrit:
C'est marrant de voir les médias se réveiller avec des années de retard.
Ils sont d'habitude trop occupés à dénoncer notre corporatisme et nos 'avantages'.
- the educatorFidèle du forum
Depuis quelques jours, une autre question me bouscule:
L'évidence du bien et du mal, telle que les gens de ma génération, et des précédentes ont pu construire dans leur enfance et leur scolarité est complètement battue en brèche, et pas uniquement par des élèves en état de dessèchement intellectuel et culturel.
Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui? l'information, au sens large, dégueule de partout, les médias se sont multipliés, internet a élargi les sources à l'infini (comprendre ad nauseam), les "leaks" nous ont montré que ce que nous tenions pour solide ne l'était parfois pas toujours, et qu'il fallait plus que jamais douter de tout ce qui nous parvenait.
Or je me demande, et davantage encore depuis une semaine, si la boite à outils critique dont nous dotons nos élèves est suffisamment garnie, et surtout assez rapidement opérationnelle pour accompagner leur exposition croissante aux courants d'opinions les plus variés.
Je me demande aussi si notre machine à instruire a encore la force de se battre contre le doute (nécessaire) et la relativité (permanente), c'est à dire si, dans ce nuage d'information, elle est capable de démontrer et de légitimer des choses qui, pour nous, était considérées comme acquises, et naturelles.
Je me demande si la complexité révélée des faits (sociaux, économiques, politiques, et tout ça à la fois) permet encore à l'école d'exister.
Je vois beaucoup d'appels à la fermeté, à "l'armement" de nos valeurs pour montrer que nous ne transigeons pas, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'au bout d'une dizaine d'années de scolarité, il faille encore utiliser cette force régulièrement pour contraindre l'obscurantisme à se replier. Et se replier ou? la ou les cameras ne portent pas? là ou le policier a le dos tourné? Dans les familles? Les lieux de cultes dévoyés, les associations qui sèment le crime?
Je me sens bousculé, acculé, je doute moi aussi non pas de mes convictions, mais de ma capacité à les transmettre.
L'évidence du bien et du mal, telle que les gens de ma génération, et des précédentes ont pu construire dans leur enfance et leur scolarité est complètement battue en brèche, et pas uniquement par des élèves en état de dessèchement intellectuel et culturel.
Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui? l'information, au sens large, dégueule de partout, les médias se sont multipliés, internet a élargi les sources à l'infini (comprendre ad nauseam), les "leaks" nous ont montré que ce que nous tenions pour solide ne l'était parfois pas toujours, et qu'il fallait plus que jamais douter de tout ce qui nous parvenait.
Or je me demande, et davantage encore depuis une semaine, si la boite à outils critique dont nous dotons nos élèves est suffisamment garnie, et surtout assez rapidement opérationnelle pour accompagner leur exposition croissante aux courants d'opinions les plus variés.
Je me demande aussi si notre machine à instruire a encore la force de se battre contre le doute (nécessaire) et la relativité (permanente), c'est à dire si, dans ce nuage d'information, elle est capable de démontrer et de légitimer des choses qui, pour nous, était considérées comme acquises, et naturelles.
Je me demande si la complexité révélée des faits (sociaux, économiques, politiques, et tout ça à la fois) permet encore à l'école d'exister.
Je vois beaucoup d'appels à la fermeté, à "l'armement" de nos valeurs pour montrer que nous ne transigeons pas, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'au bout d'une dizaine d'années de scolarité, il faille encore utiliser cette force régulièrement pour contraindre l'obscurantisme à se replier. Et se replier ou? la ou les cameras ne portent pas? là ou le policier a le dos tourné? Dans les familles? Les lieux de cultes dévoyés, les associations qui sèment le crime?
Je me sens bousculé, acculé, je doute moi aussi non pas de mes convictions, mais de ma capacité à les transmettre.
- barègesÉrudit
Ce message rejoint pas mal de mes doutes du moment.
On se retrouve dans un questionnement parallèle à celui qui se développe en économie, dans une certaine mesure. Le côté "mondial" et "libre" (on peut rajouter "immédiat") a eu des aspects très sympathiques, village mondial, etc. Maintenant on voit qu'il s'accompagne de quelque chose comme une déperdition d'humanité.
Des initiatives de relocalisation de production, d'économies parallèles recentrées sur un espace plus réduit (monnaies locales, amap, potagers collectifs, SEL) naissent un peu partout.
Dans la circulation de l'information et dans la communication, on ne peut pas relocaliser, resserrer les échelles, ou reprendre du temps.
On se retrouve dans un questionnement parallèle à celui qui se développe en économie, dans une certaine mesure. Le côté "mondial" et "libre" (on peut rajouter "immédiat") a eu des aspects très sympathiques, village mondial, etc. Maintenant on voit qu'il s'accompagne de quelque chose comme une déperdition d'humanité.
Des initiatives de relocalisation de production, d'économies parallèles recentrées sur un espace plus réduit (monnaies locales, amap, potagers collectifs, SEL) naissent un peu partout.
Dans la circulation de l'information et dans la communication, on ne peut pas relocaliser, resserrer les échelles, ou reprendre du temps.
- AlExpert spécialisé
the educator a écrit:Depuis quelques jours, une autre question me bouscule:
L'évidence du bien et du mal, telle que les gens de ma génération, et des précédentes ont pu construire dans leur enfance et leur scolarité est complètement battue en brèche, et pas uniquement par des élèves en état de dessèchement intellectuel et culturel.
Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui? l'information, au sens large, dégueule de partout, les médias se sont multipliés, internet a élargi les sources à l'infini (comprendre ad nauseam), les "leaks" nous ont montré que ce que nous tenions pour solide ne l'était parfois pas toujours, et qu'il fallait plus que jamais douter de tout ce qui nous parvenait.
Or je me demande, et davantage encore depuis une semaine, si la boite à outils critique dont nous dotons nos élèves est suffisamment garnie, et surtout assez rapidement opérationnelle pour accompagner leur exposition croissante aux courants d'opinions les plus variés.
Je me demande aussi si notre machine à instruire a encore la force de se battre contre le doute (nécessaire) et la relativité (permanente), c'est à dire si, dans ce nuage d'information, elle est capable de démontrer et de légitimer des choses qui, pour nous, était considérées comme acquises, et naturelles.
Je me demande si la complexité révélée des faits (sociaux, économiques, politiques, et tout ça à la fois) permet encore à l'école d'exister.
Je vois beaucoup d'appels à la fermeté, à "l'armement" de nos valeurs pour montrer que nous ne transigeons pas, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'au bout d'une dizaine d'années de scolarité, il faille encore utiliser cette force régulièrement pour contraindre l'obscurantisme à se replier. Et se replier ou? la ou les cameras ne portent pas? là ou le policier a le dos tourné? Dans les familles? Les lieux de cultes dévoyés, les associations qui sèment le crime?
Je me sens bousculé, acculé, je doute moi aussi non pas de mes convictions, mais de ma capacité à les transmettre.
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"C’est le grand nuage des ambitions moroses qui étouffe la voix d’Éros."
- Tonio KrögerNiveau 8
llaima a écrit:
Parler des religions n'est pas parler religion. Oui la religion peut être un objet d'étude mais ne doit pas être un sujet d'enseignement pour lui-même. L'école ne s'occupe pas de ces croyances point! Il faut par contre se montrer ferme face à ceux qui veulent des privilèges pour certaines choses au non de leurs croyances ou qui veulent imposer aux non croyants leurs points de vue. Il faut s'imposer fermement. Je suis prof de SVT et je peux vous dire que jeudi matin ceux qui étaient tentés par la provoc' (et il y'en avait, j'en connais dans ma classe qui sont bien gratinés ) ne l'on pas ouvert car ils savaient qui s'exposaient aux pires de mes foudres. Pourquoi? Car je n'ai jamais cédé un pouce de terrain sur les sujets qui fâchent : Je dis qu'ils ont droit de croire que c'est allah ou le père noël qui ont créé l'univers, la vie mais que ces hypothèses sont sans fondements factuels et qu'elles sont du point de vue logique totalement incohérentes et régressives violant totalement le principe de parcimonie : Elles ont donc été abandonnées depuis longtemps particulièrement à partir du moment où la science a amené des explications rationnelles à ces questions.
Je ne sais pas ce qui se passe en ECJS, à-priori je serais plutôt pour une réintégration aux heures d'HG! Mais ce que tu proposes est de s'adapter à la religion, de transiger moi je pense au contraire qu'il faut affirmer une laïcité mais non faible comme tu la décrit mais plus forte que jamais, il faut aller au-delà de la loi de 1905...
Si j'affirme la nécessité de réintégrer à l'enseignement public une connaissance des religions, c'est précisément parce qu'elles ont tendance aujourd'hui à envahir et contester le domaine public. C'est pourquoi l'école doit s'approprier cela même qui la conteste, au lieu de faire la sourde oreille. Comme disait Cohn-Bendit hier soir à 28 minutes, notre laïcité a mis plusieurs siècles à se développer, elle est un processus. Et ainsi nous prenons ce processus qui a pris des siècles pour une évidence que nous assénons à des élèves pour lesquels il n'en est rien, et qui trouvent davantage évident que Charlie Hebdo a blasphémé. On dit quoi à ces élèves ? "Tu reconnais la laïcité, ou bien tu te barres, fini de discuter" ! Ok, très bien... Je préfèrerais pouvoir leur expliquer l'histoire de leurs propres croyances (que souvent ils ne connaissent pas et qu'ils ne font que pratiquer dans un culte) et l'histoire de notre laïcité, son développement historique et sa raison d'être actuelle.
PauvreYorick a écrit:Je pense en tout cas que Tonio Kröger aurait intérêt, dans un souci de clarté, à expliciter en quel sens il prend les expressions « valeurs faibles » et « valeurs fortes ».
C'est "simple" : une valeur de neutralité n'est capable de mobiliser des énergies que si son rôle est d'opposition (comme l'anticléricalisme ou le laïcisme IIIe République), que si elle a un ennemi contre lequel lutter. Mais quand cette valeur de neutralité entre en concurrence avec de nouvelles valeurs "positives" (des dogmes, des propositions existentielles, des injonctions éthiques), comme celles qui émergent dans le revival de l'Islam, quand cette valeur de neutralité se trouve associée à un monde occidental dont les seules valeurs sont le matérialisme et la consommation, dont les communautés péri-urbaines sont d'ailleurs exclues, et qu'intervient un discours qui propose du sens et du lien social, alors cette valeur de neutralité commence à peser léger.
Iphigénie a écrit:
voilà: de la vie privée.
Et parlons leurau contraire de ce qu'ils ne vivent pas: sortons les de leur monde, tournons les vers d'autres formes de pensée, de connaissance. Bref: donnons leur le CHOIX.
Cela fait trente ans que l'école court après le ressenti des élèves, et s'occupe de plus en plus de leur intimité: de la bouffe à la sexualité en passant par leur ressenti du vécu à chaque instant.
Laissons leur leur domaine privé, occupons nous du domaine public et de la culture commune à transmettre, plutôt.
Ok : laissons leur vie privée développer un ressentiment contre la laïcité parce qu'elle n'est pas capable de s'intéresser à leur religion et à celle de leurs camarades.
Il ne s'agit ni de flatter les particularismes ni d'abandonner la culture commune, mais de faire un lien explicite entre eux. Or le laïcisme à la française est une belle illusion dans un monde qui se communautarise, processus qu'on ne pourra tourner positivement qu'en acceptant de regarder ces communautés et de leur parler.
Ou bien, comme je l'ai dit plus haut on peut continuer de leur hurler la laïcité en pleine face, ce qui sera sans doute très productif, je n'en doute pas.
- User17706Bon génie
Le premier tome de L'Homme sans qualités de Robert Musil est publié en 1930. Au chapitre 54 on y trouve une conversation censée avoir lieu en 1913. Quelques phrases d'Ulrich : « Tu n'as qu'à jeter un coup d'œil au journal. Il est rempli d'une opacité démesurée. Il y est question de tant de choses que cela dépasse de loin la capacité de pensée d'un Leibniz. Mais on ne s'en aperçoit même pas [...] »the educator a écrit: Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui?
- Tonio KrögerNiveau 8
PauvreYorick a écrit:Le premier tome de L'Homme sans qualités de Robert Musil est publié en 1930. Au chapitre 54 on y trouve une conversation censée avoir lieu en 1913. Quelques phrases d'Ulrich : « Tu n'as qu'à jeter un coup d'œil au journal. Il est rempli d'une opacité démesurée. Il y est question de tant de choses que cela dépasse de loin la capacité de pensée d'un Leibniz. Mais on ne s'en aperçoit même pas [...] »the educator a écrit: Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui?
Et Nietzsche, quelques décennies plus tôt déjà, dénonçant "l'alexandrisme" de la culture européenne (le mélange cosmopolite des cultures, des valeurs et des opinions, et le relativisme concomitant des élites intellectuelles).
- BalthazaardVénérable
Pensez vous (j'y pensais en écoutant les propose sur l'enseignement des religions ce matin en allant bosser...) que l'on pourrait lutter contre la drogue en faisant à l'école une information objective sur les types de drogues et leurs effets...? je dis objective car tout ce à quoi j'ai assisté n'est qu'une somme de mise en gardes sur l'escalade, la dépendance et ainsi de suite tant est qu'à la sortie si on est pas un minimum pré-informé herbe, haschich, crack, opium ...etc c'est tout pareil (sauf étrangement alcool)
Moi je n'y crois pas du tout! et je pense même que l'effet serait totalement inverse
Moi je n'y crois pas du tout! et je pense même que l'effet serait totalement inverse
- CarnyxNeoprof expérimenté
Je commence à en avoir un peu marre.
Après « que fait la police ? », c'est « mais que font les profs ? ».
Profs qui n'ont même plus d'influence aux conseils de classe, qui se font reprendre quand ils demandent une sanction contre un(e) pénible qui leur manque de respect, etc. !
Et on voudrait que nous réglions tous les problèmes de la société ?
Après « que fait la police ? », c'est « mais que font les profs ? ».
Profs qui n'ont même plus d'influence aux conseils de classe, qui se font reprendre quand ils demandent une sanction contre un(e) pénible qui leur manque de respect, etc. !
Et on voudrait que nous réglions tous les problèmes de la société ?
- User5899Demi-dieu
Je pense que nous n'avons jamais eu beaucoup d'esprit critique vis-à-vis du flot de l'information, mais qu'il y a trente ans, c'était moins grave, peut-être, à cause de la faiblesse du flux. Mais les journaux parodiques (Coluche, Nuls, Guignols) datent des années 80 et leur éclosion n'est pas due au simple hasard. Cum fluctuamus, nos mergimur, nous, quand le flot nous ballotte, nous coulons.the educator a écrit:Depuis quelques jours, une autre question me bouscule:
L'évidence du bien et du mal, telle que les gens de ma génération, et des précédentes ont pu construire dans leur enfance et leur scolarité est complètement battue en brèche, et pas uniquement par des élèves en état de dessèchement intellectuel et culturel.
Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui? l'information, au sens large, dégueule de partout, les médias se sont multipliés, internet a élargi les sources à l'infini (comprendre ad nauseam), les "leaks" nous ont montré que ce que nous tenions pour solide ne l'était parfois pas toujours, et qu'il fallait plus que jamais douter de tout ce qui nous parvenait.
Or je me demande, et davantage encore depuis une semaine, si la boite à outils critique dont nous dotons nos élèves est suffisamment garnie, et surtout assez rapidement opérationnelle pour accompagner leur exposition croissante aux courants d'opinions les plus variés.
Je me demande aussi si notre machine à instruire a encore la force de se battre contre le doute (nécessaire) et la relativité (permanente), c'est à dire si, dans ce nuage d'information, elle est capable de démontrer et de légitimer des choses qui, pour nous, était considérées comme acquises, et naturelles.
Je me demande si la complexité révélée des faits (sociaux, économiques, politiques, et tout ça à la fois) permet encore à l'école d'exister.
Je vois beaucoup d'appels à la fermeté, à "l'armement" de nos valeurs pour montrer que nous ne transigeons pas, mais ce qui m'interpelle le plus, c'est qu'au bout d'une dizaine d'années de scolarité, il faille encore utiliser cette force régulièrement pour contraindre l'obscurantisme à se replier. Et se replier ou? la ou les cameras ne portent pas? là ou le policier a le dos tourné? Dans les familles? Les lieux de cultes dévoyés, les associations qui sèment le crime?
Je me sens bousculé, acculé, je doute moi aussi non pas de mes convictions, mais de ma capacité à les transmettre.
- dandelionVénérable
Internet a cependant amplifié cette opacité, ne serait-ce parce qu'on 's'en aperçoit' justement, d'où la multiplication de théories du complot. Il y a peu une amie m'a indiqué ne pas avoir fait vacciner ses enfants contre la polio parce que son homéopathe lui avait dit qu'elle saurait le soigner. Heureusement, pour le tétanos et la diphtérie, elle ne s'est pas déclarée compétente. Je lui ai dit que moi je ne pourrais pas, parce que j'avais un proche qui l'avait eu, que j'avais vu des documentaires, mais sans aller plus avant car il s'agit d'une conviction. Aujourd'hui, la science est battue en brèche par la science elle-même.PauvreYorick a écrit:Le premier tome de L'Homme sans qualités de Robert Musil est publié en 1930. Au chapitre 54 on y trouve une conversation censée avoir lieu en 1913. Quelques phrases d'Ulrich : « Tu n'as qu'à jeter un coup d'œil au journal. Il est rempli d'une opacité démesurée. Il y est question de tant de choses que cela dépasse de loin la capacité de pensée d'un Leibniz. Mais on ne s'en aperçoit même pas [...] »the educator a écrit: Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui?
- User5899Demi-dieu
Encore faut-il consédérer l'homéopathie comme une sciencedandelion a écrit:Internet a cependant amplifié cette opacité, ne serait-ce parce qu'on 's'en aperçoit' justement, d'où la multiplication de théories du complot. Il y a peu une amie m'a indiqué ne pas avoir fait vacciner ses enfants contre la polio parce que son homéopathe lui avait dit qu'elle saurait le soigner. Heureusement, pour le tétanos et la diphtérie, elle ne s'est pas déclarée compétente. Je lui ai dit que moi je ne pourrais pas, parce que j'avais un proche qui l'avait eu, que j'avais vu des documentaires, mais sans aller plus avant car il s'agit d'une conviction. Aujourd'hui, la science est battue en brèche par la science elle-même.PauvreYorick a écrit:Le premier tome de L'Homme sans qualités de Robert Musil est publié en 1930. Au chapitre 54 on y trouve une conversation censée avoir lieu en 1913. Quelques phrases d'Ulrich : « Tu n'as qu'à jeter un coup d'œil au journal. Il est rempli d'une opacité démesurée. Il y est question de tant de choses que cela dépasse de loin la capacité de pensée d'un Leibniz. Mais on ne s'en aperçoit même pas [...] »the educator a écrit: Pour moi, né dans les années 80, le problème était simple: toute information qui parvenait jusqu'à moi pouvait être considérée comme valable. Les canaux étaient rares, professeurs, parents, bibliothèques, et la presse. Et c'est tout. Toute l'information que je rencontrais était conforme, ou prétendue conforme, aux idéaux républicains, à des valeurs morales semblables à celles qui nous ont réunis ces jours derniers.
Mais aujourd'hui?
Mais reprenons le cours normal de notre programme.
- dandelionVénérable
L'homéopathe a fait des études de médecine, elle a donc l'étiquette 'scientifique' aux yeux de sa clientèle.Cripure a écrit:Encore faut-il consédérer l'homéopathie comme une sciencedandelion a écrit:Internet a cependant amplifié cette opacité, ne serait-ce parce qu'on 's'en aperçoit' justement, d'où la multiplication de théories du complot. Il y a peu une amie m'a indiqué ne pas avoir fait vacciner ses enfants contre la polio parce que son homéopathe lui avait dit qu'elle saurait le soigner. Heureusement, pour le tétanos et la diphtérie, elle ne s'est pas déclarée compétente. Je lui ai dit que moi je ne pourrais pas, parce que j'avais un proche qui l'avait eu, que j'avais vu des documentaires, mais sans aller plus avant car il s'agit d'une conviction. Aujourd'hui, la science est battue en brèche par la science elle-même.PauvreYorick a écrit:
Le premier tome de L'Homme sans qualités de Robert Musil est publié en 1930. Au chapitre 54 on y trouve une conversation censée avoir lieu en 1913. Quelques phrases d'Ulrich : « Tu n'as qu'à jeter un coup d'œil au journal. Il est rempli d'une opacité démesurée. Il y est question de tant de choses que cela dépasse de loin la capacité de pensée d'un Leibniz. Mais on ne s'en aperçoit même pas [...] »
Mais reprenons le cours normal de notre programme.
- archebocEsprit éclairé
Attention : les trois vaccins sont obligatoires.
http://www.francetvinfo.fr/sante/vaccins-obligatoires-ou-recommandes-difficile-de-s-y-retrouver_698163.html
(franceTVinfo est-elle une source médicale digne de foi ?)
http://www.francetvinfo.fr/sante/vaccins-obligatoires-ou-recommandes-difficile-de-s-y-retrouver_698163.html
(franceTVinfo est-elle une source médicale digne de foi ?)
- je mets le reste en spoiler. C'est hors sujet:
- dandelion a écrit:Cripure a écrit:dandelion a écrit:Aujourd'hui, la science est battue en brèche par la science elle-même.
Soit l'homéopathe n'a pas fait des études de médecine, et on est face à un exercice illégal de la médecine. Soit c'est un médecin spécialisé dans l'homéopathie, et le conseil de l'ordre pourrait tousser très fort.
Mais la science est battue en brèche par la science elle-même : c'est comme une coulée de lave qui avançait de manière irrépressible, et qui commence à ralentir, parce que la pente est moins forte, mais aussi parce qu'elle se refroidit de l'intérieur.
- dandelionVénérable
Pas obligatoire là où j'habite D'ailleurs, tu as raison, aussi bien l'homéopathe n'est pas médecin, ça peut-être assez flou ici. Pour la science contre la science, j'ai fait un raccourci malheureux entre homéopathie et science, mais l'exemple de la médecine demeure intéressant. Rien que la semaine dernière, une étude expliquait que le cancer serait surtout la faute à pas de chance. Or, j'ai entendu ensuite un médecin dénoncer cette étude qui était financée par un groupe selon elle très intéressé à ce que le cancer soit dû au hasard. On se retrouve finalement face à un choix qui relève de la croyance: entre deux médecins qui affirment des choses contradictoires, qui croire?archeboc a écrit:Attention : les trois vaccins sont obligatoires.
http://www.francetvinfo.fr/sante/vaccins-obligatoires-ou-recommandes-difficile-de-s-y-retrouver_698163.html
(franceTVinfo est-elle une source médicale digne de foi ?)
- je mets le reste en spoiler. C'est hors sujet:
dandelion a écrit:L'homéopathe a fait des études de médecine, elle a donc l'étiquette 'scientifique' aux yeux de sa clientèle.Cripure a écrit:
Encore faut-il consédérer l'homéopathie comme une science
Soit l'homéopathe n'a pas fait des études de médecine, et on est face à un exercice illégal de la médecine. Soit c'est un médecin spécialisé dans l'homéopathie, et le conseil de l'ordre pourrait tousser très fort.
Mais la science est battue en brèche par la science elle-même : c'est comme une coulée de lave qui avançait de manière irrépressible, et qui commence à ralentir, parce que la pente est moins forte, mais aussi parce qu'elle se refroidit de l'intérieur.
- allanNiveau 5
Notre société, et plus particulièrement nos politiques nous donnent l'impression de se réveiller un matin , avec une faculté à oublier les souvenirs , absolument insupportable pour moi.
Et maintenant , ils viennent TOUS pleurer sur nos morts!!!!Je suis un homme révolté depuis ces derniers jours. Ils découvrent béatement qu'il existe des territoires oubliés en France, des établissements victimes d'un "apartheid scolaire" , enkystés dans des quartiers composés de populations défavorisées. Oui, de nombreux établissements sont des territoires oubliés juchés au milieu d'une véritable contre - société qui a établi ses codes , et qui laisse des milliers de personnes livrées à un dangereux repli communautaire et dont les dérives parfois nous conduisent à des drames qui marquent nos consciences.
La mixité sociale N'EXISTE PAS en France, elle est devenue une vaine incantation politique qui revient régulièrement sur le devant de la scène.Notre école de la République est composée de véritables ghettos ethniques , oui il faut oser le dire sans en avoir honte! Désormais le seul objectif pour l'enseignant est d'en partir le plus rapidement possible...quel paradoxe pour les dévoués que nous sommes...voilà trente ans que les travailleurs sociaux, la police et les enseignants le déplorent mais nos politiques font preuve d'une hurlante surdité.J'ai travaillé dans le 93 et maintenant dans les quartiers "difficiles" de Marseille depuis 17 ans et les situations ne changent pas malgré les considérables efforts et dévouements de chacun d'entre nous. Nous appelons sans cesse à l'aide, nous alertons, nous prévenons, nous aidons, nous sommes parfois les derniers remparts ou repères de valeurs parfois mais nous ne sommes que des hommes et des femmes "missionnaires habités d'une "foi Républicaine" oserais je " dire, sans polémiquer parmi cette actualité brûlante.Je ne cautionne nullement les comportements d'élèves qui ne se reconnaissent pas dans cette minute de silence ,et je le déplore évidemment , mais il me semble qu'il est nécessaire de mesurer tous les paramètres d'un tel phénomène. Avons - nous oublié les émeutes de 2005 qui embrasaient certaines banlieues ? En a t on tiré les conséquences? Mesuré la portée?
La seule réponse de nos politiques se résume soit à un angélisme de gauche ou à une réponse du " tout sécuritaire" à droite qui alimente les rangs de l’extrême droite désormais. Et tous ces hommes ont fréquenté de hautes écoles , développé de grandes théories pour en arriver à cette situation dramatique où certaines écoles sont gardées par l'armée. Quel effroi ce matin en prenant mon autobus quand j'ai croisé des camions de l'armée!
Le repli identitaire existe bel et bien en France et notre école en est la première victime.Aucun homme politique n' a osé modifié la composition sociologique de certaines zones urbaines et on panse les plaies avec des terminologies qui changent selon les modes ZEP... REP...établissements difficiles... et que sais je encore?? On ne crée aucune mixité bien au contraire on aggrave le phénomène par le jeu des options , que vous connaissez bien latin et allemand et on prend bien garde d'éloigner toujours un petit peu plus les gamins défavorisés en les marginalisant d'années en années jusqu'au jour où la société n'en veut plus!
On n'a pas voulu comprendre que l'islam dans nos écoles nous posaient de réelles questions sociétales. Il suffit de souligner le dernier texte sur le port des voiles des parents en sortie scolaire qui laisse le choix à l'appréciation des chefs d'établissement. Quelle lâcheté de nos gouvernements!Sous prétexte de politiquement correct, nous avons laissé les territoires s'auto - gérer en préférant ne rien voir , plutôt que de s'attaquer à un mal insidieux les montées intégristes, qui salissent les communautés musulmanes et qui se sentent doublement lachées par la République.
Oui, je dénonce comme vous tous le comportement inacceptable d'élèves qui refusent la minute de silence mais n'ayons pas de troubles de la mémoire et souvenons nous bien que si nous en arrivons là , c'est que l'intégration de certaines populations a été RATEE à cause d'hommes politiques bien plus préoccupés par leur destin personnel que par le destin de leur population.
Et Maintenant, l'école est responsable de tous les maux, que ne doit - on pas entendre sur les radios?
Souvenez vous en 1989, et oui il y a bien longtemps...., l'affaire du port du voile à l'école posait déjà des problèmes à la République. Nous sommes en 2015 et nous nous réveillons en découvrant que certaines populations se replient sur leur religion et l'utilisent comme un marqueur identitaire.Pendant l'année 2001 2002, j'ai du supporter une élève entièrement voilée dans ma classe, imaginez mon désarroi...en avez vous entendu parler???non jamais, nous préférions taire tout cela c'était islamophobe et impopulaire...quelques mois après la loi sur le port du voile était votée, quelle étrangeté!
Et maintenant, on va nous ressortir tous les grands spécialistes de l'islam, les sociologues, les penseurs sur l'école qui n'ont jamais fréquentés des élèves de ZEP, mais qui théorisent bien sur le sujet sans apporter de réponse de peur de bouleverser un peu trop les écoles.
Aujourd'hui, je pense encore à toutes ces victimes et je fulmine devant mon écran, mes sentiments s'entrechoquent entre colère et peine. Repensons un peu notre société et les valeurs qui nous animent et peut etre qu'un jour , nos hommes politiques se saisiront de ces territoires oubliés dont on ne parle que pour dénoncer des répressions policières, des arrestations de dealers ou des morts d'enfants détruits et absorbés par ce gouffre sociétal.
Pardonnez moi pour la longueur de mon message et le manque de structuration de mon flot de paroles, mais je suis tellement dévasté et surtout révolté que ce moment d'écriture m'apporte un peu de réconfort.
Je crois tellement en l'école de la République, si seulement nos hommes politiques y croyaient encore, nous pourrions réussir.
J'aimerais que tous les enfants puissent avoir leurs chances.
Et maintenant , ils viennent TOUS pleurer sur nos morts!!!!Je suis un homme révolté depuis ces derniers jours. Ils découvrent béatement qu'il existe des territoires oubliés en France, des établissements victimes d'un "apartheid scolaire" , enkystés dans des quartiers composés de populations défavorisées. Oui, de nombreux établissements sont des territoires oubliés juchés au milieu d'une véritable contre - société qui a établi ses codes , et qui laisse des milliers de personnes livrées à un dangereux repli communautaire et dont les dérives parfois nous conduisent à des drames qui marquent nos consciences.
La mixité sociale N'EXISTE PAS en France, elle est devenue une vaine incantation politique qui revient régulièrement sur le devant de la scène.Notre école de la République est composée de véritables ghettos ethniques , oui il faut oser le dire sans en avoir honte! Désormais le seul objectif pour l'enseignant est d'en partir le plus rapidement possible...quel paradoxe pour les dévoués que nous sommes...voilà trente ans que les travailleurs sociaux, la police et les enseignants le déplorent mais nos politiques font preuve d'une hurlante surdité.J'ai travaillé dans le 93 et maintenant dans les quartiers "difficiles" de Marseille depuis 17 ans et les situations ne changent pas malgré les considérables efforts et dévouements de chacun d'entre nous. Nous appelons sans cesse à l'aide, nous alertons, nous prévenons, nous aidons, nous sommes parfois les derniers remparts ou repères de valeurs parfois mais nous ne sommes que des hommes et des femmes "missionnaires habités d'une "foi Républicaine" oserais je " dire, sans polémiquer parmi cette actualité brûlante.Je ne cautionne nullement les comportements d'élèves qui ne se reconnaissent pas dans cette minute de silence ,et je le déplore évidemment , mais il me semble qu'il est nécessaire de mesurer tous les paramètres d'un tel phénomène. Avons - nous oublié les émeutes de 2005 qui embrasaient certaines banlieues ? En a t on tiré les conséquences? Mesuré la portée?
La seule réponse de nos politiques se résume soit à un angélisme de gauche ou à une réponse du " tout sécuritaire" à droite qui alimente les rangs de l’extrême droite désormais. Et tous ces hommes ont fréquenté de hautes écoles , développé de grandes théories pour en arriver à cette situation dramatique où certaines écoles sont gardées par l'armée. Quel effroi ce matin en prenant mon autobus quand j'ai croisé des camions de l'armée!
Le repli identitaire existe bel et bien en France et notre école en est la première victime.Aucun homme politique n' a osé modifié la composition sociologique de certaines zones urbaines et on panse les plaies avec des terminologies qui changent selon les modes ZEP... REP...établissements difficiles... et que sais je encore?? On ne crée aucune mixité bien au contraire on aggrave le phénomène par le jeu des options , que vous connaissez bien latin et allemand et on prend bien garde d'éloigner toujours un petit peu plus les gamins défavorisés en les marginalisant d'années en années jusqu'au jour où la société n'en veut plus!
On n'a pas voulu comprendre que l'islam dans nos écoles nous posaient de réelles questions sociétales. Il suffit de souligner le dernier texte sur le port des voiles des parents en sortie scolaire qui laisse le choix à l'appréciation des chefs d'établissement. Quelle lâcheté de nos gouvernements!Sous prétexte de politiquement correct, nous avons laissé les territoires s'auto - gérer en préférant ne rien voir , plutôt que de s'attaquer à un mal insidieux les montées intégristes, qui salissent les communautés musulmanes et qui se sentent doublement lachées par la République.
Oui, je dénonce comme vous tous le comportement inacceptable d'élèves qui refusent la minute de silence mais n'ayons pas de troubles de la mémoire et souvenons nous bien que si nous en arrivons là , c'est que l'intégration de certaines populations a été RATEE à cause d'hommes politiques bien plus préoccupés par leur destin personnel que par le destin de leur population.
Et Maintenant, l'école est responsable de tous les maux, que ne doit - on pas entendre sur les radios?
Souvenez vous en 1989, et oui il y a bien longtemps...., l'affaire du port du voile à l'école posait déjà des problèmes à la République. Nous sommes en 2015 et nous nous réveillons en découvrant que certaines populations se replient sur leur religion et l'utilisent comme un marqueur identitaire.Pendant l'année 2001 2002, j'ai du supporter une élève entièrement voilée dans ma classe, imaginez mon désarroi...en avez vous entendu parler???non jamais, nous préférions taire tout cela c'était islamophobe et impopulaire...quelques mois après la loi sur le port du voile était votée, quelle étrangeté!
Et maintenant, on va nous ressortir tous les grands spécialistes de l'islam, les sociologues, les penseurs sur l'école qui n'ont jamais fréquentés des élèves de ZEP, mais qui théorisent bien sur le sujet sans apporter de réponse de peur de bouleverser un peu trop les écoles.
Aujourd'hui, je pense encore à toutes ces victimes et je fulmine devant mon écran, mes sentiments s'entrechoquent entre colère et peine. Repensons un peu notre société et les valeurs qui nous animent et peut etre qu'un jour , nos hommes politiques se saisiront de ces territoires oubliés dont on ne parle que pour dénoncer des répressions policières, des arrestations de dealers ou des morts d'enfants détruits et absorbés par ce gouffre sociétal.
Pardonnez moi pour la longueur de mon message et le manque de structuration de mon flot de paroles, mais je suis tellement dévasté et surtout révolté que ce moment d'écriture m'apporte un peu de réconfort.
Je crois tellement en l'école de la République, si seulement nos hommes politiques y croyaient encore, nous pourrions réussir.
J'aimerais que tous les enfants puissent avoir leurs chances.
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
e-Wanderer a écrit:L'Islam interdit strictement la représentation d'Allah, mais pas forcément du prophète (sauf à adopter un rigorisme absolu, qui s'étend alors jusqu'à la représentation de tous les êtres vivants). Peut-être ne serait-il pas inutile de donner aux élèves quelques exemples tirés de la tradition iconographique musulmane elle-même :mamieprof a écrit:
On peut se moquer de tout .Je comprends que des musulmans soient choqués par les caricatures car leur religion interdit les représentations du prophète mais la liberté d'expression permet ces caricatures par contre on ne peut pas dire que la shoah n a pas existé ou que les chambres à gaz n'ont pas existé. ???"Madame j ai pas vu de chambre à gaz moi, je peux pas dire que j y crois pas que c'est pas vrai ? NON TU NE PEUX PAS
(…)
http://expositions.bnf.fr/parole/arret/05_8.htm
Peut-être serait-il également utile d'établir un parallèle avec les traditions juive et chrétienne, de proposer quelques rappels sur la querelle des iconoclastes, d'expliquer l'importance symbolique du fond d'or dans la mozaïque byzantine etc.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Iconoclasme
Effectivement, cela serait un excellent point à traiter en HDA! Très bonne chose à expliquer. Tu m'as motivée pour faire un document élève
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