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Cath
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 29 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par Cath Lun 5 Jan 2015 - 9:51
Entièrement d'accord.
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 29 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par Thalia de G Lun 5 Jan 2015 - 11:03
Moi aussi. La loi de 2005 est magnifique dans les intentions affichées et inapplicable dans la réalité. Ce que j'ai eu l'occasion de dire à plusieurs reprises dans mon collège.

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par User5899 Lun 5 Jan 2015 - 11:08
Mousse a écrit:Il y a aussi le cahier de texte en ligne (un indispensable pour les dys) et obligatoire depuis 2007, dans certains établissements les enseignants ne le remplissent pas..
D'abord, il n'est obligatoire que depuis septembre 2011 et ensuite (et de ce fait), comment les dys faisaient-ils avant cette date ? Ben ils appelaient leurs copains (les sérieux), ou ils ne faisaient rien (les autres, car il en est d'autres).


herissonne11 a écrit:Quant aux troubles dyspraxiques et les difficultés graphiques, difficile d' incriminer la méthode d'écriture qui reste dans notre pays la même depuis des lustres
Cette phrase doit être déplacée dans le fil "Un peu d'humour" Rolling Eyes


tetelleriv a écrit:Depuis quelques posts, j'ai l'impression qu'on bascule vers une confusion entre les élèves en difficultés en lien à de mauvaises méthodes d'apprentissages, un mauvais suivi des parents... et les troubles dys qui sont diagnostiqués par des professionnels, c'est-à-dire des thérapeutes tels que les orthophonistes, les ergos, les psychomotriciens... confirmés par un médecin spécialisé neuro. Est-ce que je me trompe?
C'est quand même un des aspects principaux du problème, depuis que l'orthophoniste Colette Ouzilou l'a soulevé elle-même. Médicaliser l'échec des magnifiques non-méthodes imposées dans le primaire par des IEN dogmatiques, c'est quand même tentant au vu des ravages actuels du primaire.


Iphigénie a écrit:
Cripure a écrit:
nicolin a écrit:C'est intéressant de voir les débats que suscite l'idée même d'inclusion. Entre l'inclusion et l'exclusion, je me demande ce qui reste...
Je refuse ces tentatives de culpabilisation. La gestion du handicap est une question politique, que nos gouvernants de quelque bord qu'ils aient été ont toujours négligée, préférant la remplacer par d'oiseuses discussions sur les compétences, les notes mais oui, mais non toussa oh la la, et ont pondu il y a dix ans, sans doute sur un coin de table de resto, un beau concept, "inclusion" (ils étaient sans doute en train de parler de la bague qu'ils offriraient à leur secrétaire qui est si gentille). Et démerde-toi avec ça. Non. Entre l'inclusion (qui crée plus de problèmes qu'elle n'en résout) et l'exclusion, qui est inacceptable, il n'y a rien encore, il y a ce qu'il faudrait que crée la collectivité, aussi apathique sur cette question que sur celle de la prise en charge du 4e âge.
J'en ai un peu assez des leçons de morale de la part de gens dont on ne sait rien et qui se la jouent humanistes sans frais.
Voilà. Les bricolages humanitaires, ça va bien .
Je crois bien que c'est la position de Cripure qui est la plus réellement soucieuse de ces élèves, en refusant l'amateurisme .
Vous êtes bien aimable. Sans me prononcer sur votre classement, je dirais en effet que l'impression que me laisse ce fil est celle d'un amateurisme effarant, sans aucun doute inévitable toutefois (puisque des problèmes médicaux doivent être traités par des médecins), à partir du moment où la nécessité des économies pousse à une inclusion sans démarche ni moyens.
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par nicolin Lun 5 Jan 2015 - 11:20
L'expression "c’est l’hôpital qui se moque de la charité" me paraît pertinente à plus d'un titre.

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par User5899 Lun 5 Jan 2015 - 11:22
Bonjour chez vous Smile

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Carnyx
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par Carnyx Lun 5 Jan 2015 - 11:29
Mais les établissements scolaires, à force « d’inclusions », ne sont-ils pas devenus des hôpitaux de jour ? Very Happy
Bon, je sors !
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par nicolin Lun 5 Jan 2015 - 11:35
Oui, pour ça aussi.

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par nicolin Lun 5 Jan 2015 - 12:00
herissonne11 a écrit:

Je vous recommande, pour ceux intéressés, de découvrir les conférences du neurologue Michel Habib , ouvertes aux enseignants : une nouvelle discipline, la neurodidactique, se développe. Qui franchira peut-être les « bancs de l’école » de nos successeurs profs. En Languedoc- Roussillon, la dynamique entre l’EN et ces conférenciers est exceptionnelle, récemment j’étais à une formation à Perpignan où nous étions plus de 150 enseignants passionnés.

Ah merci, c'est intéressant.
Est-ce que tu connais Judy Willis ? Elle a peut-être un parcours "proche" du tien en ce qu'elle a été à la fois neurologue puis enseignante.
J'ai récemment acquis son bouquin "Brain-friendly strategies for the inclusion classroom" et il me semble s'inscrire dans le champ que tu évoques.
On peut l'entendre dans une émission de ABC (all in the mind), c'est ce qui m'a donné envie d'en savoir plus.

http://www.abc.net.au/radionational/programs/allinthemind/how-children-learn-best/4297754

(je ne sais pas si l'audio est toujours là, mais il y a une transcription)

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par User5899 Lun 5 Jan 2015 - 12:02
Parenthèse. Je suis toujours épaté par les collègues qui se passionnent pour tout sauf pour leur discipline et ont toujours pour projet de se former en tout sauf en quoi ils ont fait des études.
Reprenons maintenant le cours de nos programmes.
nicolin
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 29 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par nicolin Lun 5 Jan 2015 - 12:06
We shouldn't live in a box.

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par User5899 Lun 5 Jan 2015 - 12:14
Putasne me sic ibique uiuere ?
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Aliceinwonderland
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par Aliceinwonderland Lun 5 Jan 2015 - 12:51
herissonne11 a écrit: on nait dyslexique, il existe depuis très récemment des « marqueurs anatomiques » ( le faisceau arqué) repérables vers l’âge de 5 ans dans le cortex des enfants avec risques dyslexiques. Par contre, cette méthode globale peut rendre sévère les conséquences d’une dyslexie modérée qui aurait pu être compensée par l’élève avec la méthode syllabique.

J'ai eu la chance de faire un stage d'un an, il y a je dirais environ 6 ou 7 ans, dans un service considéré comme à la pointe de la recherche.
Lors des diagnostics, l'imagerie médicale n'a jamais été utilisée ; étaient présents à la réunion de synthèse le neurologue qui avait examiné l'enfant et fait passer un premier test, l'orthophoniste qui donnait les conclusions de son bilan, le psychologue et le cas échéant le psychomotricien. Ce n'est pas une science exacte, et il pouvait y avoir débat. Je me rappelle un enfant pour lequel l'opinion de ma maître de stage a été déterminante (elle était persuadée qu'il était dys du fait de l'énorme écart en déviations standards). L'orthophoniste de ville qui l'avait envoyé hésitait justement entre une cause psy ou vraie dys. La mère était quand même très toxique je trouve, il y avait un contexte familial difficile (divorce, père constamment dénigré). Il ne faut pas oublier que ce n'est pas une science exacte -en tout cas pour le moment-, et que concernant la dyslexie on se fonde avant tout sur des critères par exclusion, les normes étant longtemps restées dans le flou (mon beau-frère se présente toujours comme un ancien dys, or je suis à peu près persuadée que bien que n'ayant pas une très bonne orthographe il serait quand même dans la norme si je lui faisais passer le test adulte ; si c'était le cas, il aurait donc eu un diagnostic erroné -et je pense que c'est le cas de pas mal de personnes de sa génération quand les tests standardisés étaient peu utilisés).


A l'heure actuelle, si quelques unités à la pointe utilisent l'imagerie, elles doivent être extrêmement minoritaires! Ce qui signifie que dans la majorité des centres référents, des CMPP, chez les orthophonistes libérales qui posent le diagnostic celui-ci n'est jamais posé sur la foi de l'imagerie. Au mieux peut-être 1 à 5% des diagnostics le seraient, et encore! si cela peut changer le dépistage tant mieux, mais pour le moment c'est un peu de la science fiction et ne correspond pas à la majorité des cas diagnostiqués. Et je le répète, comment le collège peut-il savoir si on a utilisé des tests fiables? (d'où le témoignage de la personne qui dit que son collège attend que les dossiers aient été examinés par la MDPH qui est un peu plus apte à y voir clair car elle connaît les tests les plus fiables et récents).

Quand se pose la question de savoir ce qu'il faut faire avec les ados qui arrivent en n'ayant jamais eu de PEC, réclamant un diagnostic, certains de mes collègues disent qu'on voit très bien si ce sont des faux ou des vrais. Pour ma part je trouve cela extrêmement délicat, surtout que pendant un moment on nous avait dit que le critère  vitesse était un facteur décisif, mais au vu de certains diagnostics posés en hôpital que je vois passer je n'ai pas l'impression que ce soit toujours le cas finalement, et les profils peuvent être très proches (pour ma part, ce qui me convainc c'est quand j'ai pris un enfant non lecteur en CE1 et que je vois les erreurs apparaître après). Mais à partir du CE2, si le critère vitesse n'est plus pertinent, franchement ce n'est pas toujours flagrant.

Sur Facebook, je sais aussi que certaines orthophonistes ont témoigné du fait qu'elles avaient le sentiment que certains ados faisaient exprès de planter les épreuves pour avoir les aménagements. Pour le moment cela ne m'est arrivé qu'une fois,  où j'ai vraiment eu cette impression aussi. Et vu la tendance actuelle, cela pourrait s'accentuer.

Et comme je l'ai dit, je prends du coup beaucoup de petits de maternelle avec de gros retards et des handicaps lourds, or avoir un RV en centre référent est parfois très très long et compliqué (ainsi une petite dont je suis persuadée qu'elle a un retard mental ne sera vue qu'en fin de GS, et ira donc probablement en CP car il sera trop tard pour avoir une place en CLIS - et comme l'école fait autant l'autruche que les parents...) Donc la maîtresse de CP aura la joie d'avoir cette élève en CP, espérons au moins qu'elle garde son AVS. Mais je suis persuadée que les unités spécialisées sont encombrées par ces demandes de complaisance ce qui empêche la PEC des cas lourds (autre effet pervers). Edit en même temps je me dis que ce n'est pas un bon exemple puisque le problème dans ce cas vient aussi de ce que la psy sco refusait de faire un WISC n'en voyant pas l'utilité ; heureusement que l'autre psy du secteur est compétente.

Cela ne veut pas dire que je nie ce type de  handicap ; j'ai moi-même diagnostiqué un gros retard chez ma nièce préma, je vois qu'elle a bien récupéré en lecture mais elle aura peut-être le diag dyslexique et dyscalculique au final, et à juste titre car là je pense qu'il y a réellement handicap à vie, et quand je vois ses difficultés en logico-maths simplement en jouant avec elle à Noël, je ne suis pas certaine qu'elle pourra suivre au collège. Si c'est trop difficile, je pense que je leur conseillerai plutôt un enseignement spé plutôt que cette poudre aux yeux qu'est l'inclusion aux forceps dans le système normal (et j'adore ma nièce et souhaite le meilleur pour elle).

_________________
Comme chaque année à la même époque je fais preuve d'un optimisme aveugle en me disant que l'année à venir ne peut pas être pire que celle qui vient de s'écouler. En oubliant que l'année passée a été pire que la précédente... (je cite de mémoire Emmanuel Brouillard)
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Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ? - Page 29 Empty Re: Évaluation différenciée, barème adapté : que dit la loi ?

par herissonne11 Lun 5 Jan 2015 - 16:38
dandelion a écrit:@herissonne11, as-tu une définition médicale de la dyslexie? Je ne suis pas parvenue à en trouver une. Est-ce qu'il y a des études qui lient la prématurité et la dyslexie, et qui en donnent la prévalence? Les prématurés, surtout les grands et très grands prématurés, ça ne représente pas 5% de nos élèves, non?
Cela m'étonne aussi parce que j'ai lu qu'il y a avait une part héréditaire dans la dyslexie, et je connais en effet une famille pour laquelle c'est le cas. La mère étant institutrice, elle a permis à l'aînée (suivie en orthophonie également) de suivre de façon très satisfaisante, en utilisant notamment des méthodes de lecture comme bien lire et aimer lire, ou les alphas. J'ai également eu en classe une enfant qu'elle a aidée, et qui s'en sort bien, mieux que des non-dys (elle travaille, et elle a une bonne méthode de travail, apprise avec cette enseignante). Seulement, à l'école primaire, la méthode utilisée maintenant est très globale. Cette dame me disait l'autre fois qu'on allait avoir une 'épidémie' de dys dans quelque temps, et que les résultats Pisa en lecture allaient s'écrouler (et quand je vois le niveau de lecture des copines de ma fille, je confirme, ça fait peur, et l'orthographe est à l'avenant). La même chose est sans doute vraie pour le calcul aussi.
A côté de ça, beaucoup de gens me disent qu'ils trouvent pénible de:
a) faire lire leurs enfants
b) faire faire les devoirs, surtout le weekend, et le soir, parce que, vous comprenez, on est fatigué
C'est triste, mais j'ai l'impression que les parents les plus revendicatifs sont rarement ceux dont les enfants ont les plus gros handicaps, et qu'on cède bien souvent devant les plus pénibles: j'en ai fait encore l'expérience récemment, la mère du dyslexique a obtenu une réunion bien avant la mère de l'élève souffrant d'une grave maladie.

Dandelion, les naissances prémas représentent environ 9% des naissances en France , actuellement. Et parmi ces prémas, le % des très grands à grands prémas ( naissance < à 33 semaines d’AM- entre 32 à 33 semaines 20% !) est de 35 à 40 %. C’est beaucoup.
On sait que les séquelles neuros sont diverses dont 45% psychomotrices, 40% touchent le langage, 28% visuelles (je cesse la liste). Ainsi, certains petits prémas cumulent ces diverses atteintes. Heureusement, 95 % restent considérées comme « modérées à légères » .
Ce qui signifie qu’actuellement, sur les bancs de l’école, environ 2,5 à 3 % des élèves sont de grands prémas. Je n’ai pas de chiffres concernant la « dyslexie isolée », il me semble qu’il serait plus juste d’évoquer des « troubles des apprentissages » pour ces enfants prémas. Sans penser dire des énormités, tu peux considérer à au moins 2% le nombre d’élèves qui seraient concernés par des troubles dys liés à leur naissance prématurée.
A ces troubles , qu’on peut considérer comme congénitaux « acquis », effectivement vont s’ajouter d’autres enfants nés à terme ayant hérité de facteurs héréditaires maintenant reconnus comme facteurs prédisposants . Des mutations des gènes comme le DCDC2 ( impliqué dans la migration neuronale lors de la génèse cérébrale) ou le gène ROBO1 sont présentes dans ces familles. On en découvrira d’autres… Evidemment, des facteurs environnementaux vont jouer dans leur expression : l’exemple que tu cites, de ces prises en charges et de méthodes utilisées par cette maman institutrice, illustre bien combien la qualité de l’environnement peut permettre d’atténuer le trouble grâce à la plasticité cérébrale avec la création de réseaux de neurones qui vont compenser partiellement les troubles.
Quant à la définition médicale des dyslexies, tu en trouves plusieurs qui se rejoignent, un consensus existe qui sera amené à évoluer du fait de la meilleure compréhension des atteintes neuros présentes. De simple façon, l’actuelle proposée pour les dyslexies peut être ainsi exprimée :
«  Incapacité à entrer dans la conversion graphème-phonème »
Ainsi, c’est tout simplement la possibilité de transformer un graphème en un son qui donne la forme sonore du mot qui est touchée. L’atteinte est hyperspécifique, selon les aires cérébrales impliquées, dysfonctionnelles, on distingue – pour le moment- des dyslexies « phonologiques » , les dyslexies dites de surface « visuo-attentionnelles » et des formes mixtes où les deux mécanismes s’imbriquent.
Dans l’apprentissage de la lecture, qui est vraiment un apprentissage au sens d’une fonction non pré existante dans le cerveau humain (à la différence du langage oral ), c’est la voie phonologique qui est d’abord utilisée. On l’appelle « voie indirecte ou d’assemblage » : elle implique une analyse visuelle du mot, qui sera segmenté en unités graphiques pour ensuite être « traduites » en phonèmes. La mémoire auditive immédiate est primordiale également. C’est un apprentissage couteux en création de réseaux neuronaux mais qui une fois acquise rend aisée toute lecture (lecture de mots inventés : gabezomu) . Chez les dyslexiques, c’est la voie la plus fréquemment touchée…( hémisphère Gauche, réseau de Sylvius, aires linguistiques).
La voie « visuo-attentionnelle », lexicale, est très différente. Le mot à lire est reconnu directement, stocké en mémoire à long terme, on pourrait dire en son entier, avec son orthographe et sa sémantique. Ici interviennent les hémisphères Gauches et Droits et d’autres aires non linguistiques.
Bref, ce sont des mécanismes complexes et le seul point à retenir est qu’il existe plusieurs degrés d’atteintes à la naissance, que la lecture pourra s’acquérir grâce à des prises en charges diverses plus ou moins aisément selon les enfants , qu’effectivement la présentation d’un texte agrandi et aéré ( interlignes) aux consignes bien séparées peut beaucoup aider à décrypter : car la lecture reste pour tout dyslexique une tâche véritable demandant une profonde concentration , pas forcément automatisée du tout. Le coup de pouce visuel d’un document «  lisible » pour compenser ce qui est un véritable handicap n’est pas du luxe pour des enfants intelligents (les enfants dyslexiques visuo-attentionnels , on ne sait pourquoi, sont souvent d’une intelligence hors normes et n’ont pas de problèmes de langage oral, excellent).

L'aspect "épidémie de dys" ( dyslexiques)  est probable et présent : il mêle les élèves dyslexiques véritables pour lesquels la méthode globale est une cata s'ils n'ont de prise en charge précoce ET les fameux élèves "mauvais lecteurs-faux dys" évoqués par Aliceinwonderland que je rejoins sur nombre de points : on se retrouve en CE1-CE2 avec les deux situations , poser un diagnostic différentiel est loin d'être aisé.

Pour les parents exigeants, ceux d'enfants réellement dyslexiques ( moyens ou sévères) réalisent ( et projettent) combien la scolarité - surtout secondaire - sera difficile pour leur enfant : ils ne vont pas relativiser par rapport à d'autres atteintes, il s'agit de leur môme et peu leur importe les autres...C'est certes agaçant mais humain. Je connais des parents insupportables dont les "enfants n'ont rien" et qui font presque scandale si leur enfant a 12 de moyenne "cette année" au lieu du 16 l'année précédente. C'est vrai, les parents d'enfants ayant de lourds handicaps ou maladies apparaissent moins casse-pieds mais il faut reconnaître qu'on est plus empathique avec eux et on ne minimise pas le problème de leur enfant. Or, c'est souvent le cas pour les enfants touchés de troubles divers des apprentissages, le trouble est même parfois nié par des enseignants, si souvent que ces parents en deviennent à cran. C'est du moins mon expérience et sentiment. L'une des règles que mes profs m'ont enseignée- dans le milieu médical- est de toujours considérer comme "non comparable et unique" toute situation de souffrance : du coup- même si oui, il y à des parents qui m'agacent au plus haut point !- j'essaye de m'en souvenir. Ton impression est fondée mais le contexte et le vécu  comptent pour beaucoup et ces éléments nous manquent trop souvent, il me semble. Mais c'est ma propre vision, je reconnais qu'il m'arrive de mettre fermement les points sur les i si j'estime que trop est trop - avec un brin de diplomatie, si possible :lol:
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User5899
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par User5899 Lun 5 Jan 2015 - 17:42
Je vais demander la carte Vitale à la fin des cours, moi Evil or Very Mad
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par ycombe Lun 5 Jan 2015 - 17:52
herissonne11 a écrit:lecture de mots inventés : gabezomu
Tiens! Un shadok dyslexique.

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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par Hoa Mai Lun 5 Jan 2015 - 17:55
Cripure a écrit:Je vais demander la carte Vitale à la fin des cours, moi Evil or Very Mad
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par lumeeka Lun 5 Jan 2015 - 19:04
dandelion a écrit:@herissonne11, as-tu une définition médicale de la dyslexie? Je ne suis pas parvenue à en trouver une. Est-ce qu'il y a des études qui lient la prématurité et la dyslexie, et qui en donnent la prévalence? Les prématurés, surtout les grands et très grands prématurés, ça ne représente pas 5% de nos élèves, non?
J'ai un ouvrage, Neurophysiologie du langage dans lequel on trouve l'article "Imagerie fonctionnelle chez l'enfant dans la dyslexie développementale" coécrit par Yves Chaix (unité de neurologie pédiatrique, hôpital des enfants, Toulouse), Margot J. Taylor (CNRS) et J-F Démonet (Inserm) qui le définit ainsi :
La dyslexie développementale est généralement définie comme un déficit sévère et durable de l'apprentissage de la lecture en dépit d'une intelligence normale, de l'absence de pathologie neurologique ou psychiatrique avérée, de déficit neurosensoriel visuel et auditif ou de carence socio-éducative grave. Par sa fréquence, elle est estimée le plus souvent autour de 5 à 10% des enfants d'âge scolaire, elle constitue un problème majeur de santé publique.
Au niveau clinique, les études convergent pour faire du trouble des processus phonologiques le déficit central dans la dyslexie développementale. Il se caractérise par une faiblesse des habiletés métaphonologiques (capacités à réaliser de façon consciente des exercices sur les unités sonores élémentaires qui constituent les mots : syllables ou phonèmes), un déficit de la mémoire immédiate auditivoverbale (faiblesse aux épreuves d'empan de chiffres ou de répétition de logatomes) et une lenteur aux épreuves de dénomination rapide. [...] Notre équipe a participé à une étude européenne qui a permis de montrer que ce dysfonctionnement [défaut d'activation du circuit dorsal centré sur la région temporopariétale gauche (gyrus temporal supérieur, gyrus supramarginalis et gyrus angulaire) lors de tâches impliquant un traitement phonologique par un défaut d'activation du circuit ventral centré sur la région temporooccipitale gauche (gyrus fusiforme et lingual) lors de tâches impliquant un traitement orthographique et, selon les études, une augmentation ou une diminution de l'activation au niveau de la région antérieure ou frontale inférieure gauche, centrée sur l'aire de Broca.] était retrouvé au niveau hémisphérique gauche, et plus particulièrement de la région temporale inférieure gauche (aire 37), lors de la lecture de mots et ce qu'elle que soit l'origine (anglaise, française ou italienne) des patients. Cela constitue un argument fort pour une origine neurobiologique commune au trouble quelle que soit la régularité de la langue. De plus, chez des enfants dyslexiques japonais, une étude en imagerie fonctionnelle, malgré la rareté du trouble dans ce pays, a montré également un dysfonctionnement hémisphérique gauche lors de la lecture de phrases écrites avec des caractères Kana.
Si vous vous étiez endormis, relisez la dernière phrase sur les Japonais. :shock:


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par lumeeka Lun 5 Jan 2015 - 19:12
Cripure a écrit:Parenthèse. Je suis toujours épaté par les collègues qui se passionnent pour tout sauf pour leur discipline et ont toujours pour projet de se former en tout sauf en quoi ils ont fait des études.
Reprenons maintenant le cours de nos programmes.
On peut aussi faire les deux et découvrir des choses surprenantes comme... l'apraxie de l'habillage (trouvée dans Neuropsychologie). J'ai vraiment très très honte mais quand j'ai vu une photo, j'ai ri. Embarassed

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par ycombe Lun 5 Jan 2015 - 19:33
herissonne11 a écrit:
Bref, ce sont des mécanismes complexes et le seul point à retenir est qu’il existe plusieurs degrés d’atteintes à la naissance, que la lecture pourra s’acquérir grâce à des prises en charges diverses plus ou moins aisément selon les enfants , qu’effectivement la présentation d’un texte agrandi et aéré ( interlignes) aux consignes bien séparées peut beaucoup aider à décrypter
L'interligne est un problème général pas seulement pour les dys: j'ai du mal avec l'interligne standard de 120% quand le texte est imprimé sur tout une largeur de A4. Le texte est plus lisible avec le même réglage sur du A5, ou avec un interligne aggrandi en A4. Mes fiches sont en général sur deux colonnes aussi à cause de ça.

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Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
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par nicolin Lun 5 Jan 2015 - 20:09
Cripure a écrit:Putasne me sic ibique uiuere ?

Rien de personnel, c'était juste l'expression consacrée qui m'est venue spontanément en anglais.
Disons qu'il ne faut pas se laisser enfermer dans des stéréotypes.

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par Kimberlite Lun 5 Jan 2015 - 22:46
J'ai lu avec beaucoup d'attention les explications neuropsychologiques en ce qui concerne la dyslexie.
Et je repose ma question sur les limites où l'on doit s'arrêter.

Dans ma famille, on observe (et ceci même pour des demi-frères qui ont été élevés séparément, et se sont rencontrés à l'âge adulte) des traits de personnalité mais aussi d'apprentissage très proches: problème de mémorisation de dates, de noms de personnes, problème d'organisation, de souvenirs temporels... heureusement, c'est associé à de bonnes aptitudes logiques et une bonne mémoire (tant qu'il n'y a pas de notion de temporalité).
Ceci peut sembler anodin, mais peut poser des problèmes importants en société ou pour certains apprentissages. Et c'est certainement lié à des structures mentales particulières. A partir du moment où ça aura été mis en évidence par la neuro-anatomie, les personnes affectées auront-elles droits à des aménagements? A une acceptation de leurs difficultés d'organisation (bien réelle, et pas compréhensibles pour beaucoup qui prétendent que c'est de la mauvaise volonté)?
Si ce n'est pas le cas, ce serait totalement injuste. D'ailleurs, il est totalement injuste que ce ne soit pas déjà considéré comme un handicap...

K.

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tetelleriv
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par tetelleriv Lun 5 Jan 2015 - 23:57
Kinette, le seul moyen de le savoir est que ces personnes fassent des bilans s'ils en sont vraiment gêné. Tout d'abord avec un bilan chez un neuropsy afin d'évaluer le QI mais il fera aussi des tests supplémentaires notamment concernant l'attention et les fonctions exécutives, ce bilan coûte autour de 300 euros en province et peut monter à 500 euros à PAris. Puis un bilan chez une orthophoniste qu'ils auront dans 1 an environ et un bilan chez un psychomotricien qui coûte environ 100 euros. Ensuite, ces thérapeutes pourront te proposer, si le trouble atteint un niveau pathologique, des séances de rééducation et si ce sont des enfants, ils présenteront à la fin du bilan les adaptations qui peuvent être envisagés à l'école. Enfin pour qu'un diag soit validé de dys ou de TDAH, il faudra qu'un neuropédiatre pose le diag en excluant tout autre pathologie possible (neuro, problème de vue, d'ORL, de manquement familiale important...)
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User5899
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par User5899 Mar 6 Jan 2015 - 0:12
tetelleriv a écrit:Kinette, le seul moyen de le savoir est que ces personnes fassent des bilans s'ils en sont vraiment gêné.
Est-ce que c'est signe de dys, cet accord au masculin systématique du pronom reprenant "personne(s)" ? C'est devenu si fréquent que je m'interroge.
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tetelleriv
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par tetelleriv Mar 6 Jan 2015 - 0:26
Cripure a écrit:
tetelleriv a écrit:Kinette, le seul moyen de le savoir est que ces personnes fassent des bilans s'ils en sont vraiment gêné.
Est-ce que c'est signe de dys, cet accord au masculin systématique du pronom reprenant "personne(s)" ? C'est devenu si fréquent que je m'interroge.
Lol, non signe de fatigue et d'inattention Wink
Balthamos
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par Balthamos Mar 6 Jan 2015 - 0:32
tetelleriv a écrit:Kinette, le seul moyen de le savoir est que ces personnes fassent des bilans s'ils en sont vraiment gêné. Tout d'abord avec un bilan chez un neuropsy afin d'évaluer le QI mais il fera aussi des tests supplémentaires notamment concernant l'attention et les fonctions exécutives, ce bilan coûte autour de 300 euros en province et peut monter à 500 euros à PAris. Puis un bilan chez une orthophoniste qu'ils auront dans 1 an environ et un bilan chez un psychomotricien qui coûte environ 100 euros. Ensuite, ces thérapeutes pourront te proposer, si le trouble atteint un niveau pathologique, des séances de rééducation et si ce sont des enfants, ils présenteront à la fin du bilan les adaptations qui peuvent être envisagés à l'école. Enfin pour qu'un diag soit validé de dys ou de TDAH, il faudra qu'un neuropédiatre pose le diag en excluant tout autre pathologie possible (neuro, problème de vue, d'ORL, de manquement familiale important...)

Est ce le parcours normal pour le diagnostic d'une dys quelconque?
herissonne11
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par herissonne11 Mar 6 Jan 2015 - 0:54
balthamos a écrit:
tetelleriv a écrit:Kinette, le seul moyen de le savoir est que ces personnes fassent des bilans s'ils en sont vraiment gêné. Tout d'abord avec un bilan chez un neuropsy afin d'évaluer le QI mais il fera aussi des tests supplémentaires notamment concernant l'attention et les fonctions exécutives, ce bilan coûte autour de 300 euros en province et peut monter à 500 euros à PAris. Puis un bilan chez une orthophoniste qu'ils auront dans 1 an environ et un bilan chez un psychomotricien qui coûte environ 100 euros. Ensuite, ces thérapeutes pourront te proposer, si le trouble atteint un niveau pathologique, des séances de rééducation et si ce sont des enfants, ils présenteront à la fin du bilan les adaptations qui peuvent être envisagés à l'école. Enfin pour qu'un diag soit validé de dys ou de TDAH, il faudra qu'un neuropédiatre pose le diag en excluant tout autre pathologie possible (neuro, problème de vue, d'ORL, de manquement familiale important...)

Est ce le parcours normal pour le diagnostic d'une dys quelconque?

Oui, c'est souvent le parcours nécessaire pour poser un diagnostic sérieux et non discutable . Indispensable en fait pour confirmer qu'il s'agit bien d'un trouble des apprentissages,avec intelligence normale ou supérieure à prouver, sinon on change de pathologies.( troubles reconnus médicalement, neurologiquement et répertoriés dans la classification de l'OMS). Il ne s'agit pas d'une "médicalisation farfelue" mais bien de diagnostics neuros sérieux ( les neuropédiatres n'ont rien de complaisants et ne voudraient "perdre leur temps" si ce n'était sérieux ). Ont été d'ailleurs créés en France des centres de Référence des troubles du langage et des apprentissages dans les grands CHU. La diversité de ces atteintes va de la dyslexie légère ( où ce parcours n'est pas nécessaire) à des formes sévères et aussi les atteintes motrices ( dyspraxies) et les fort invalidantes dysphasies .
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