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- ycombeMonarque
Le sujet sur lequel je projetais de répondre une réponse ayant été verrouillé −et je peux comprendre pourquoi−, j'en ouvre un autre.
La question portait sur les attentes raisonnables qu'un tuteur doit avoir vis à vis de son stagiaire. Certains stagiaires −et à mon avis une très forte proportion− utilisent les séances toutes prêtes qu'ils pompent ailleurs, souvent sur le net, ou auprès de collègues. Certains tuteurs −et à mon avis une très forte proportion également− attendent de leur stagiaire qu'ils construise leurs séances eux-même, l'argument principal étant que le jour où les programmes évoluent, il va bien falloir se débrouiller.
Personnellement, je suis partisan de ne pas exiger d'un stagiaire qu'il soit capable de construire un cours seul. Il n'a pas la moitié du quart du recul nécessaire pour cela, ne connait pas vraiment les acquis des élèves (tant est grande la distance entre la théorie des programmes et le réel de ce que les élèves maîtrisent), ne sait pas choisir les jeux d'exemples qui permettent de comprendre une notion. Il risque le produire des séances bancales qui embrouillent au lieu de clarifier. Son problème principal est d'avoir ure gestion de classe satisfaisante qui lui permette de faire passer les contenus, pas de produire ses propres contenus.
Je recommande aux stagiaires que je croise de ne pas s'y risquer avant la fin de l'année, de se concentrer sur la gestion de classe et d'utiliser les cours et cahiers d'exercices de Sesamath. Je peux critiquer beaucoup de chose dans les productions Sesamath, mais elles restent −sauf exception− de meilleure qualité que ce que peut produire un débutant.
Pour étoffer un peu la réflexion, je voudrais aussi parler un peu du cas Direct Instruction. Direct Instruction est la méthode arrivé première lors de l'expérience Follow Through, qui comparait diverses méthodes pédagogiques. Dans cette méthode, le script de chaque leçon est écrit à l'avance (dans le livre de l'enseignant), les exemples sont choisis et l'avance, et même les réactions à avoir sur les erreurs des élèves sont prévues à l'avance (c'est un des objets de la formation des enseignants à cette méthode). C'est extrêmement dirigiste, mais très efficace. Les scripts sont écrits par des spécialistes qui peuvent passer des heures, voire des jours, sur une seule leçon, et le tout est testé avant d'être publié. Construire un cours correct est une affaire de spécialiste, et un enseignant ne peut pas être un spécialiste dès son année de stage.
Il me semble bien plus profitable de le reconnaître honnêtement, d'indiquer des ressources satisfaisantes et d'expliquer comment s'en saisir pour les adapter et réfléchir au moyen de les utiliser au mieux. Après quelques années, avec l'expérience, on peut produire ses propres documents originaux.
La question portait sur les attentes raisonnables qu'un tuteur doit avoir vis à vis de son stagiaire. Certains stagiaires −et à mon avis une très forte proportion− utilisent les séances toutes prêtes qu'ils pompent ailleurs, souvent sur le net, ou auprès de collègues. Certains tuteurs −et à mon avis une très forte proportion également− attendent de leur stagiaire qu'ils construise leurs séances eux-même, l'argument principal étant que le jour où les programmes évoluent, il va bien falloir se débrouiller.
Personnellement, je suis partisan de ne pas exiger d'un stagiaire qu'il soit capable de construire un cours seul. Il n'a pas la moitié du quart du recul nécessaire pour cela, ne connait pas vraiment les acquis des élèves (tant est grande la distance entre la théorie des programmes et le réel de ce que les élèves maîtrisent), ne sait pas choisir les jeux d'exemples qui permettent de comprendre une notion. Il risque le produire des séances bancales qui embrouillent au lieu de clarifier. Son problème principal est d'avoir ure gestion de classe satisfaisante qui lui permette de faire passer les contenus, pas de produire ses propres contenus.
Je recommande aux stagiaires que je croise de ne pas s'y risquer avant la fin de l'année, de se concentrer sur la gestion de classe et d'utiliser les cours et cahiers d'exercices de Sesamath. Je peux critiquer beaucoup de chose dans les productions Sesamath, mais elles restent −sauf exception− de meilleure qualité que ce que peut produire un débutant.
Pour étoffer un peu la réflexion, je voudrais aussi parler un peu du cas Direct Instruction. Direct Instruction est la méthode arrivé première lors de l'expérience Follow Through, qui comparait diverses méthodes pédagogiques. Dans cette méthode, le script de chaque leçon est écrit à l'avance (dans le livre de l'enseignant), les exemples sont choisis et l'avance, et même les réactions à avoir sur les erreurs des élèves sont prévues à l'avance (c'est un des objets de la formation des enseignants à cette méthode). C'est extrêmement dirigiste, mais très efficace. Les scripts sont écrits par des spécialistes qui peuvent passer des heures, voire des jours, sur une seule leçon, et le tout est testé avant d'être publié. Construire un cours correct est une affaire de spécialiste, et un enseignant ne peut pas être un spécialiste dès son année de stage.
Il me semble bien plus profitable de le reconnaître honnêtement, d'indiquer des ressources satisfaisantes et d'expliquer comment s'en saisir pour les adapter et réfléchir au moyen de les utiliser au mieux. Après quelques années, avec l'expérience, on peut produire ses propres documents originaux.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- Guillaume le GrandFidèle du forum
Pourtant nous sommes évalués sur notre construction de cours...
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''C'est drôle comme les gens qui se croient instruits éprouvent le besoin de faire chier le monde''. Boris Vian
''Nous n'acceptons pas de vérité promulguée : nous la faisons nôtre d'abord par l'étude et par la discussion et nous apprenons à rejeter l'erreur, fut-elle mille fois estampillée et patentée. Que de fois, en effet, le peuple ignorant a-t-il dû reconnaître que ses savants éducateurs n'avaient d'autre science à lui enseigner que celle de marcher paisiblement et joyeusement à l'abattoir, comme ce boeuf des fêtes que l'on couronne de guirlandes en papier doré." Elisée Reclus
- Isis39Enchanteur
Quand j'étais stagiaire, internet n'existait pas. Il fallait bien construire ses cours.
- ycombeMonarque
Quand j'étais stagiaire, non seulement le web débutait mais les photocopies étaient très limitées (il fallait utiliser la ronéo). On se contentait de suivre le livre de la classe en ajoutant de temps en temps une activité prise ailleurs. Ça suffisait.Isis39 a écrit:Quand j'étais stagiaire, internet n'existait pas. Il fallait bien construire ses cours.
Pas d'ordinateurs ni de videoprojecteurs non plus, dans certains établissement on pouvait avoir accès facilement à un rétroprojecteur (pas là où j'ai fait mon stage).
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- qui ne tente rien...Niveau 9
Utiliser des trames toutes faites ne me semble pas problématique si c'est fait honnêtement, si le support est évalué avant d'être "récité" aux élèves. Au fur et à mesure il sera adapté au public, étoffé. Ce qui me gêne, c'est de pomper des séances et de se les approprier, sans aucun esprit critique. C'est peut être cet aspect qui dérange les tuteurs ?
Bref : l'aspect mutualisation est intéressant / la malhonnêteté intellectuelle moins (avis d'une future stagiaire donc certainement très naïf )
Bref : l'aspect mutualisation est intéressant / la malhonnêteté intellectuelle moins (avis d'une future stagiaire donc certainement très naïf )
- OudemiaBon génie
On pouvait (et on peut encore) utiliser plusieurs manuels pour en tirer le meilleur ; comme pour toute recherche il faut diversifier et croiser les sources, et réfléchir sur les choix à faire.Isis39 a écrit:Quand j'étais stagiaire, internet n'existait pas. Il fallait bien construire ses cours.
Je n'ai aucune honte à dire que c'est ce que j'ai fait à plusieurs reprises au début ; je crois me souvenir d'ailleurs (non, j'en suis certaine) que cela nous avait été conseillé par le formateur du tout nouvel IUFM (formateur devenu depuis IPR).
- ycombeMonarque
Pour que ça soit fait honnêtement, il faut que les exigences s'y prêtent. C'est bien le point.qui ne tente rien... a écrit:Utiliser des trames toutes faites ne me semble pas problématique si c'est fait honnêtement, si le support est évalué avant d'être "récité" aux élèves. Au fur et à mesure il sera adapté au public, étoffé. Ce qui me gêne, c'est de pomper des séances et de se les approprier, sans aucun esprit critique. C'est peut être cet aspect qui dérange les tuteurs ?
Bref : l'aspect mutualisation est intéressant / la malhonnêteté intellectuelle moins (avis d'une future stagiaire donc certainement très naïf )
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
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- Isis39Enchanteur
Je crois qu'on est d'accord : on utilise plusieurs manuels, des séquences trouvées sur internet et on se les approprie. Par contre, pomper des séquences sans réflexion....
- JennyMédiateur
Isis39 a écrit:Je crois qu'on est d'accord : on utilise plusieurs manuels, des séquences trouvées sur internet et on se les approprie. Par contre, pomper des séquences sans réflexion....
C'est ce que je fais... Au début, c'est pas évident. D'ailleurs, ma tutrice m'encourage à reprendre certaines séquences. Ca ne m'empêche pas de construire une partie entièrement moi même.
Par contre, reprendre un cours tel quel, je vois pas comment ça peut fonctionner. Il faut quand même un minimum lire, comprendre. On ne peut pas se contenter de savoir que ce qu'il y'a dans le cours d'un collègue (même s'il est très bien fait).
- Ingeborg B.Esprit éclairé
+1000. Dans notre équipe, nous sommes plusieurs à s' échanger les cours mais chacun les adapte ensuite à sa sauce.Jenny a écrit:Isis39 a écrit:Je crois qu'on est d'accord : on utilise plusieurs manuels, des séquences trouvées sur internet et on se les approprie. Par contre, pomper des séquences sans réflexion....
C'est ce que je fais... Au début, c'est pas évident. D'ailleurs, ma tutrice m'encourage à reprendre certaines séquences. Ca ne m'empêche pas de construire une partie entièrement moi même.
Par contre, reprendre un cours tel quel, je vois pas comment ça peut fonctionner. Il faut quand même un minimum lire, comprendre. On ne peut pas se contenter de savoir que ce qu'il y'a dans le cours d'un collègue (même s'il est très bien fait).
- keroGrand sage
ycombe a écrit:Construire un cours correct est une affaire de spécialiste, et un enseignant ne peut pas être un spécialiste dès son année de stage.
Et comment devient-il un spécialiste s'il ne met pas concrètement les mains dans le cambouis ?
S'il ne le fait pas la première année mais la deuxième, il ne va faire que repousser la difficulté (sur une année où il aura nettement moins de temps pour s'en occuper). Sauf qu'en plus, il ne pourra pas bénéficier des conseils que peuvent lui donner ses formateurs ou son tuteur pour les construire. L'année de stage est faite justement pour ça.
Personnellement, je trouve très problématique que l'on conseille à des stagiaires de prendre des cours déjà faits. Construire un cours, c'est réfléchir à la manière dont la transmission pédagogique peut s'opérer. C'est constater ensuite ce qui ne va pas et ajuster le tir et, peu à peu, comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Ce travail de réflexion sur la logique du cours, on ne peut pas la faire en prenant des séquences déjà construites, car on ne se confronte jamais au fond de la question. On ne se demande jamais "bon, comment je dois procéder, dans l'ordre ?" Au mieux, on va s'apercevoir que tel ou tel détail passe plus ou moins bien, mais on passe totalement à côté de la logique d'ensemble d'un cours.
Certains d'ailleurs disent ici "Bon, prendre des cours ailleurs, pourquoi pas, mais alors en exerçant un esprit critique." Mais comment veut-on que quelqu'un exerce son esprit critique sur un sujet qu'il ne connait pas encore ? Le stagiaire ne peut pas exercer un esprit critique sur la qualité d'un cours, alors qu'il n'a lui-même pas appris à en faire.
Pour toutes ces raisons, entre quelqu'un qui reprend des cours - et parfois de mauvais cours - et quelqu'un qui s'efforce de faire des cours qui seront parfois mauvais, mais tout en améliorant sa méthode, je préfère largement la seconde option. La différence, c'est qu'à la fin l'année, le second est un enseignant, alors que le premier non.
Quant au fait que pendant la première année il faut se concentrer sur la gestion de classe, et bien ça n'est pas exclusif. Il faut se concentrer sur la gestion de classe et il faut apprendre à faire des cours. De toute manière, faire des cours de qualité est indispensable pour gérer correctement ses classes.
- EnaecoVénérable
kero a écrit:ycombe a écrit:Construire un cours correct est une affaire de spécialiste, et un enseignant ne peut pas être un spécialiste dès son année de stage.
Et comment devient-il un spécialiste s'il ne met pas concrètement les mains dans le cambouis ?
S'il ne le fait pas la première année mais la deuxième, il ne va faire que repousser la difficulté (sur une année où il aura nettement moins de temps pour s'en occuper). Sauf qu'en plus, il ne pourra pas bénéficier des conseils que peuvent lui donner ses formateurs ou son tuteur pour les construire. L'année de stage est faite justement pour ça.
Je trouve effarant que l'on conseille à des stagiaires de prendre des cours déjà faits. Construire un cours, c'est réfléchir à la manière dont la transmission pédagogique peut s'opérer. C'est constater ensuite ce qui ne va pas et ajuster le tir et, peu à peu, comprendre ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas.
Ce travail de réflexion sur la logique du cours, on ne peut pas la faire en prenant des séquences déjà construites, car on ne se confronte jamais au fond de la question. On ne se demande jamais "bon, comment je dois procéder, dans l'ordre ?" Au mieux, on va s'apercevoir que tel ou tel détail passe plus ou moins bien, mais on passe totalement à côté de la logique d'ensemble d'un cours.
Quant au fait que la première année il faut se concentrer sur la gestion de classe, bien ça n'est pas exclusif. Il faut se concentrer sur la gestion de classe et il faut apprendre à faire des cours.
Je partage totalement l'avis de ycombe.
Comment devient-on spécialiste? En mettant les mains dans le cambouis comme tu dis en effet.
Si on ne le fait pas la première année, effectivement on repousse la difficulté, mais cette difficulté est bien moindre d'années en années.
Tout simplement parce qu'on a plus de recul, on a le recul sur les programmes, on a le recul sur le temps que peut prendre une activité.
On a une gestion de classe qui est bien meilleure et qui peut nous permettre d'expérimenter des activités qui vont peut-être totalement foirer mais qu'on sera capable de remettre sur les rails parce qu'on sait où on va et que la gestion de classe demande moins d'effort qu'une première année.
Quant à "avoir plus de temps la première année", ça n'est pas toujours le cas. Formations chronophages et parfois éloignées, établissement parfois éloigné aussi, manque de méthode de travail qui fait perdre un temps fou.
Enfin, dans les premiers établissements que j'ai fais, même si je n'avais pas de tuteurs et formateurs sur mon dos, les collègues ont toujours été ouverts à répondre à mes questions, que ce soit sur les habitudes de l'établissement ou pour porter un regard sur mes activités. Je ne me suis pas senti lâché dans la nature, contraint de devoir survivre tout seul, totalement orphelin de mon tuteur.
Un stagiaire capable de donner un cours de qualité à ses élèves dans un cadre propice au travail, je pense que l'essentiel est la.
Les créations personnelles viendront plus tard...
En attendant, si le stagiaire a la chance de pouvoir s'appuyer sur des documents qui lui correspondent et qui ont été travaillés et retravaillés, au fil des années et de l'attitude des élèves face aux activités, c'est pour moins une très bonne façon de lui faire débuter.
On peut éventuellement exiger de lui qu'il fasse quelques productions personnelles, mais pour moi pas spécialement avant le dernier trimestre...
- JennyMédiateur
Je pense que ça dépend aussi. J'ai souvent besoin d'un modèle pour travailler même si je m'en écarte par la suite. Se servir de séquences de collègues ne veut pas dire recopier. D'ailleurs, je regarde parfois des séquences de niveau que je n'ai pas. Mais ça donne des idées d'activité, des idées sur la manière d'organiser une fiche de cours...
Puis parfois, on est très à la bourre en étant stagiaire On peut aussi préparer un cours de A à Z pour un niveau et du coup, ne plus avoir beaucoup de temps pour un cours pour un autre niveau et reprendre un exercice, quelques docs ailleurs.
Puis parfois, on est très à la bourre en étant stagiaire On peut aussi préparer un cours de A à Z pour un niveau et du coup, ne plus avoir beaucoup de temps pour un cours pour un autre niveau et reprendre un exercice, quelques docs ailleurs.
- User20401Vénérable
Personnellement (stagiaire), je crée mes cours entièrement...
Avant de commencer à concevoir mon cour, je me repenche sur les bouquins de très haut niveau (pour être sure de pas dire de bêtises et pour pouvoir répondre aux questions des élèves).
J'ai 3 manuels sur mon niveau pour m'aider à cerner les limites du programme, mais je ne reprends jamais un paragraphe entier.
Enfin quand j'ai fini de construire mon cours, avant de le faire aux élèves, je regarde ce que font mes collègues stagiaires avec qui on échange énormément, ainsi que les cours des enseignants expérimentés. Ca me permet de modifier un peu, si je m'apperçois que j'ai fait fausse route à un moment (pré-requis, choix des activités, ...).
Enfin, ma tutrice regarde la quasi-totalité de mes cours pour les valider avant que je les fasse aux élèves.
Avant de commencer à concevoir mon cour, je me repenche sur les bouquins de très haut niveau (pour être sure de pas dire de bêtises et pour pouvoir répondre aux questions des élèves).
J'ai 3 manuels sur mon niveau pour m'aider à cerner les limites du programme, mais je ne reprends jamais un paragraphe entier.
Enfin quand j'ai fini de construire mon cours, avant de le faire aux élèves, je regarde ce que font mes collègues stagiaires avec qui on échange énormément, ainsi que les cours des enseignants expérimentés. Ca me permet de modifier un peu, si je m'apperçois que j'ai fait fausse route à un moment (pré-requis, choix des activités, ...).
Enfin, ma tutrice regarde la quasi-totalité de mes cours pour les valider avant que je les fasse aux élèves.
- HélipsProphète
C'est quand même la seule année où quelqu'un a un droit/devoir de mettre le nez dans nos productions au long cours. Par conséquent, il me semble que, sans forcément construire tous ses cours à partir de rien, en construire le plus possible à partir de plusieurs sources ET les montrer pour critique (constructive) à son tuteur est une chance, non ?
Le problème de "on attend la deuxième année", c'est que la deuxième année, tu es TZR nommé au dernier moment avec un appart' à trouver et un déménagement à faire, donc pas forcément facile de prendre le temps de s'intégrer dans une équipe, et pas assez intégré pour demander des avis sans avoir peur de passer pour un incapable. Peur parfois justifiée, parfois non, mais il faut connaitre l'équipe...
Après, même au bout de 18 ans, je ne construis pas tous mes cours : quand le cours me plait dans le livre, je ne vais pas réinventer l'eau tiède.
Et il faut s'entendre sur ce que veut dire "faire un cours". Je ne pense pas qu'un stagiaire puisse créer un cours ex nihilo, et d'autre part, il me semble que prendre une séquence toute faite, mais en prenant le temps de l'étudier et pas seulement de vérifier qu'on sait répondre aux questions, de réfléchir à un prolongement, aux questions que pourraient poser les élèves, aux difficultés soulevées, aux différentes solutions etc... c'est faire son travail correctement et, sans créer, s'approprier réellement la séquence.
Le problème de "on attend la deuxième année", c'est que la deuxième année, tu es TZR nommé au dernier moment avec un appart' à trouver et un déménagement à faire, donc pas forcément facile de prendre le temps de s'intégrer dans une équipe, et pas assez intégré pour demander des avis sans avoir peur de passer pour un incapable. Peur parfois justifiée, parfois non, mais il faut connaitre l'équipe...
Après, même au bout de 18 ans, je ne construis pas tous mes cours : quand le cours me plait dans le livre, je ne vais pas réinventer l'eau tiède.
Et il faut s'entendre sur ce que veut dire "faire un cours". Je ne pense pas qu'un stagiaire puisse créer un cours ex nihilo, et d'autre part, il me semble que prendre une séquence toute faite, mais en prenant le temps de l'étudier et pas seulement de vérifier qu'on sait répondre aux questions, de réfléchir à un prolongement, aux questions que pourraient poser les élèves, aux difficultés soulevées, aux différentes solutions etc... c'est faire son travail correctement et, sans créer, s'approprier réellement la séquence.
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- HélipsProphète
Jenny a écrit:Je pense que ça dépend aussi. J'ai souvent besoin d'un modèle pour travailler même si je m'en écarte par la suite. Se servir de séquences de collègues ne veut pas dire recopier. D'ailleurs, je regarde parfois des séquences de niveau que je n'ai pas. Mais ça donne des idées d'activité, des idées sur la manière d'organiser une fiche de cours...
Puis parfois, on est très à la bourre en étant stagiaire On peut aussi préparer un cours de A à Z pour un niveau et du coup, ne plus avoir beaucoup de temps pour un cours pour un autre niveau et reprendre un exercice, quelques docs ailleurs.
Pour le premier gras : voilà une façon plus synthétique d'exprimer ce que je voulais dire.
Pour le second gras : eh oui, il ne faut pas l'oublier quand on est formateur...
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Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- keroGrand sage
Jenny a écrit:Je pense que ça dépend aussi. J'ai souvent besoin d'un modèle pour travailler même si je m'en écarte par la suite. Se servir de séquences de collègues ne veut pas dire recopier. D'ailleurs, je regarde parfois des séquences de niveau que je n'ai pas. Mais ça donne des idées d'activité, des idées sur la manière d'organiser une fiche de cours...
Puis parfois, on est très à la bourre en étant stagiaire On peut aussi préparer un cours de A à Z pour un niveau et du coup, ne plus avoir beaucoup de temps pour un cours pour un autre niveau et reprendre un exercice, quelques docs ailleurs.
Non mais attends, je ne critique en aucun cas le fait d'aller piocher des exemples/idées ailleurs, de s'inspirer de cours déjà existants, voir même de reprendre des activités qu'on trouve intéressantes.
Mais c'est totalement différent de prendre des séquences telles quelles - même en les améliorant à la marge.
- ycombeMonarque
Ajoutons aussi que la création de cours pourrait faire l'objet de stages de formation continue. Ce n'est pas parce qu'on n'est plus stagiaire que le système ne peut pas proposer de retour.Enaeco a écrit:
Comment devient-on spécialiste? En mettant les mains dans le cambouis comme tu dis en effet.
Si on ne le fait pas la première année, effectivement on repousse la difficulté, mais cette difficulté est bien moindre d'années en années.
Tout simplement parce qu'on a plus de recul, on a le recul sur les programmes, on a le recul sur le temps que peut prendre une activité.
On a une gestion de classe qui est bien meilleure et qui peut nous permettre d'expérimenter des activités qui vont peut-être totalement foirer mais qu'on sera capable de remettre sur les rails parce qu'on sait où on va et que la gestion de classe demande moins d'effort qu'une première année.
À condition de ne pas en faire une exigence pour la titularisation, je suis d'accord avec ça.
On peut éventuellement exiger de lui qu'il fasse quelques productions personnelles, mais pour moi pas spécialement avant le dernier trimestre...
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- JennyMédiateur
kero a écrit:Non mais attends, je ne critique en aucun cas le fait d'aller piocher des exemples/idées ailleurs, de s'inspirer de cours déjà existants, voir même de reprendre des activités qu'on trouve intéressantes.
Mais c'est totalement différent de prendre des séquences telles quelles - même en les améliorant à la marge.
On est d'accord
Je voulais juste souligner que créer une séquence entièrement personnelle, c'était pas franchement évident (et terriblement chronophage) pour un stagiaire au 1er trimestre. Pour moi, s'approprier une séquence, c'est la refaire en piochant les idées intéressantes
- InviteeFVénérable
Je réponds à la question de départ sans avoir lu les réponses précédentes : tout dépend ce que l'on appelle "Construire un cours".
Ex nihilo dès septembre, bof.
A partir d'un support (doc, par exemple... Certes, je n'enseigne pas les maths !) ou avec un modèle de cours similaire sur un autre sujet, c'est déjà beaucoup plus envisageable.
Je rappellerai aussi que prof stagiaire ne signifie pas forcément débutant voyant ses premiers élèves, et que des collègues ont parfois une expérience de contractuel conséquente (ce qui ne veut pas dire qu'ils seront plus ou moins performants ou à l'aise. Simplement, je tiens à signaler par là qu'il me semble que l'on ne peut pas généraliser sur le recul ou l'absence de recul des profs stagiaires car il y a beaucoup de profils très différents. )
Ex nihilo dès septembre, bof.
A partir d'un support (doc, par exemple... Certes, je n'enseigne pas les maths !) ou avec un modèle de cours similaire sur un autre sujet, c'est déjà beaucoup plus envisageable.
Je rappellerai aussi que prof stagiaire ne signifie pas forcément débutant voyant ses premiers élèves, et que des collègues ont parfois une expérience de contractuel conséquente (ce qui ne veut pas dire qu'ils seront plus ou moins performants ou à l'aise. Simplement, je tiens à signaler par là qu'il me semble que l'on ne peut pas généraliser sur le recul ou l'absence de recul des profs stagiaires car il y a beaucoup de profils très différents. )
- ycombeMonarque
Tu as raison bien sûr sur ce point, mais il me semble quand même que les exigences sur le travail des stagiaires doivent être les mêmes quelle que soit l'expérience antérieure de celui-ci.Fafnir a écrit:Simplement, je tiens à signaler par là qu'il me semble que l'on ne peut pas généraliser sur le recul ou l'absence de recul des profs stagiaires car il y a beaucoup de profils très différents. )
Ne pas attendre d'un stagiaire qu'il soit capable de construire un cours ne signifie pas qu'il faut l'interdire. Ceux qui en sont capables peuvent le faire, mais il ne faudrait pas que cela soit exigé de tous.
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Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- PonocratesExpert spécialisé
Je rejoins ce qui a déjà été dit: le seul avantage de l'année de stage est que l'on bénéficie- dans le meilleur des cas- d'une personne payée pour nous conseiller et nous aider à réfléchir sur notre démarche. Comme tout enseignant le stagiaire peut être amené à utiliser le manuel de l'établissement ou un autre pour tel ou tel point, mais il me semble aberrant de ne pas attendre de lui de réfléchir à une progression, à choisir les documents, les exercices, à en inventer qui lui sont propres, précisément pour tester. Mais, Ycombe, la raison de mon incompréhension tient peut-être à nos matières respectives. J'imagine que la marge de manoeuvre en mathématiques est plus restreinte ou suppose- en effet- une bien plus grande maîtrise de la pédagogie. En sciences humaines, la reprise à l'identique d'une séquence me semble impensable parce qu'il faut être porté par ses documents, vouloir les faire vivre, et que les exercices sont en lien direct avec eux.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- CatLeaBon génie
J'ai appris à construire mes cours sur le tas quand j'étais contractuelle. A un moment, il faut bien se lancer quand même. L'année où j'ai été tutrice, ma stagiaire a commencé l'année en suivant ma progression et mes documents de cours. Ca l'a aidé à savoir comment faire pour construire une séance de cours. Peu de temps avant les vacances de Noël, je lui ai demandé de construire un cours pour nos deux classes de premières. Elle l'a construit, puis on en a discuté afin qu'elle l'améliore (mais concrètement, son cours était très bien fait et il n'y avait pas grand chose à modifier). Par la suite, elle m'a proposé d'elle-même quelques séances de TPs dont il m'arrive encore de me servir.
Je crois qu'à un moment, quand même, il faut les confronter à cela. Peut-être pas en tout début d'année mais quand on en arrive à peu près à la moitié, il faut qu'ils se frottent à cet exercice. Ils seront évalués là-dessus et, comment acquérir un regard critique et un recul sur un cours si on n'apprend jamais à les construire soi-même?
Je crois qu'à un moment, quand même, il faut les confronter à cela. Peut-être pas en tout début d'année mais quand on en arrive à peu près à la moitié, il faut qu'ils se frottent à cet exercice. Ils seront évalués là-dessus et, comment acquérir un regard critique et un recul sur un cours si on n'apprend jamais à les construire soi-même?
- keroGrand sage
C'est un compromis qui me semble assez cohérent.
- pailleauquebecFidèle du forum
C'est une question intéressante.
En math, je pense en effet avec l'expérience qu'on gagne énormément à ne pas réinventer l'eau chaude.
C'est pour cela que j'ai donné à ma stagiaire 3GO de cours, activités, contrôles tout prêts.
Mais elle les utilise peu comme je l'ai fait en début de carrière (et pourtant je n'avais pas une telle richesse documentaire, je l'ai accumulée patiemment au fil des ans).
Je me souviens que je me disais : "étant nouveau prof je serais bien prétentieux de croire pouvoir inventer un meilleurs cours que le meilleur cours que je trouverais (sur internet ou venant de collègue) tout prêt."
Pendant des années j'ai utilisé les cours des autres en les mixant parfois, passant de l'un à l'autre, faisant des essais. Choisissant toujours le cours que je jugeais le plus pertinent, et apprenant des cours des autres.
Ce n'est que maintenant en ayant un certain recul (à la fois étant plus âgé, ayant eu des enfants, et ayant vu quelques centaines d'élèves dans plusieurs établissements différents, et ayant essayé de nombreuses approches pour chaque concept) que je suis capable de faire mes propres cours.
Ma stagiaire veut créer ses propres cours par elle même, donc je la laisse faire sa propre expérience. Car le plus important est qu'elle prenne confiance en elle et maîtrise la gestion de classe. Elle aura le temps de s'améliorer sur les contenus, de toutes façons elle me semble essayer de faire de son mieux avec la méthode de travail qu'elle a choisie (qui n'est pas très bonne). Elle va apprendre de ses erreurs.
C'est vrai qu'elle passe beaucoup d'énergie à réinventer la poudre et que je crois aussi que cette énergie pourrait être mieux utilisée : par exemple en lisant des ouvrages de fond sur notre métier, ou en allant voir des collègues, voire même en se reposant pour avoir la pêche en classe.
J'espère juste qu'elle ne croie pas qu'elle "en bave cette année pour préparer ses cours et qu'elle va ensuite les réutiliser, ce sera moins de travail" et qu'elle va ensuite se reposer sur ce travail les (nombreuses) années suivantes (ce qui m'horripile chez certains collègues je l'avoue). Car l'essentiel de ce qu'elle a produit n'est pas réutilisable à mon avis, elle va découvrir avec de l'expérience qu'il y a de meilleures explications, exemples, manières d'amener le cours, que ce premier jet, forcément imparfait.
Au delà de cela on a souvent, nous les profs, le réflexe de vouloir tout inventer parce que : "copier c'est mal". Alors que l'apprentissage passe par l'imitation.
En math, je pense en effet avec l'expérience qu'on gagne énormément à ne pas réinventer l'eau chaude.
C'est pour cela que j'ai donné à ma stagiaire 3GO de cours, activités, contrôles tout prêts.
Mais elle les utilise peu comme je l'ai fait en début de carrière (et pourtant je n'avais pas une telle richesse documentaire, je l'ai accumulée patiemment au fil des ans).
Je me souviens que je me disais : "étant nouveau prof je serais bien prétentieux de croire pouvoir inventer un meilleurs cours que le meilleur cours que je trouverais (sur internet ou venant de collègue) tout prêt."
Pendant des années j'ai utilisé les cours des autres en les mixant parfois, passant de l'un à l'autre, faisant des essais. Choisissant toujours le cours que je jugeais le plus pertinent, et apprenant des cours des autres.
Ce n'est que maintenant en ayant un certain recul (à la fois étant plus âgé, ayant eu des enfants, et ayant vu quelques centaines d'élèves dans plusieurs établissements différents, et ayant essayé de nombreuses approches pour chaque concept) que je suis capable de faire mes propres cours.
Ma stagiaire veut créer ses propres cours par elle même, donc je la laisse faire sa propre expérience. Car le plus important est qu'elle prenne confiance en elle et maîtrise la gestion de classe. Elle aura le temps de s'améliorer sur les contenus, de toutes façons elle me semble essayer de faire de son mieux avec la méthode de travail qu'elle a choisie (qui n'est pas très bonne). Elle va apprendre de ses erreurs.
C'est vrai qu'elle passe beaucoup d'énergie à réinventer la poudre et que je crois aussi que cette énergie pourrait être mieux utilisée : par exemple en lisant des ouvrages de fond sur notre métier, ou en allant voir des collègues, voire même en se reposant pour avoir la pêche en classe.
J'espère juste qu'elle ne croie pas qu'elle "en bave cette année pour préparer ses cours et qu'elle va ensuite les réutiliser, ce sera moins de travail" et qu'elle va ensuite se reposer sur ce travail les (nombreuses) années suivantes (ce qui m'horripile chez certains collègues je l'avoue). Car l'essentiel de ce qu'elle a produit n'est pas réutilisable à mon avis, elle va découvrir avec de l'expérience qu'il y a de meilleures explications, exemples, manières d'amener le cours, que ce premier jet, forcément imparfait.
Au delà de cela on a souvent, nous les profs, le réflexe de vouloir tout inventer parce que : "copier c'est mal". Alors que l'apprentissage passe par l'imitation.
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