Une maman pas contente parce que.... "Je donne trop de devoirs"

abricotedapi a écrit:

Tu n'as rien à te reprocher, ne perds pas ton énergie en justification. Que la mère soit instit ne change rien, il y a des c*** partout et on ne travaille pas de la même façon.

Bah non, déjà, en primaire, on nous interdit tout devoir écrit obligatoire, et puis certains trouvent ça très confortable dans les petites classes, cela leur évite de faire une feuille de devoirs au moins pour écrire ce qu'il y a à faire
J'ai enseigné en CP/ce1 en zone sensible, mes élèves avaient tous les soirs un "jeu de lecture" à faire mots à séparer, syllabes à entourer dans les mots, syllabes à assembler pour former des mots à recopier, phrases en désordre et toute la gamme possible, c'était fait pratiquement tous les jours, et je n'avais pas le taux d'échec en lecture qu'on voit aujourd'hui dans la même école, et sans RASED et très peu d'orthophonie, les devoirs ça permet aussi d'impliquer les parents dans le travail de leurs enfants, et il fut un temps où ceux qui n'étaient pas les plus aptes à aider les enfants avaient à coeur de s'assurer au moins que ce soit fait, c'était à l'époque où les élèves et leurs parents étaient fiers de leurs réussites et remerciaient les enseignants pour leur travail...

Ceux qui maintiennent les devoirs comme moi, ne sanctionnent plus quand ce n'est pas fait pour ne pas avoir d'ennuis, et les mômes qui n'en n'ont jamais fait en élémentaire sont carrément noyés quand ils entrent dans un collège, surtout s'il s'agit d'un bon collège ou d'un collège privé...

Et puis , s'ils n'en ont en primaire, les parents qui les suivent leur en font faire ou paient des cours.

roxanne a écrit:Et puis , s'ils n'en ont en primaire, les parents qui les suivent leur en font faire ou paient des cours.

oui, ceux qui en ont les moyens culturels ou financiers.

Donc, accroissement des inégalités...

A la réunion parents-profs, une mère de famille a osé me dire que donner des devoirs pendant les vacances c'était scandaleux car d'après elle les vacances, c'est fait pour se reposer ! Et si j'en donnais sa fille ne les ferait pas ! Je lui ai dit qu'elle avait tout à fait raison et que de ce fait je ne corrigerai pas le contrôle de sa fille pendant les vacances puisque les vacances c'est effectivement fait pour se reposer.

Résultat : j'ai rendu tous les contrôles sauf celui de sa fille que je corrigerai demain ou vendredi, et la gamine n'a pas eu de note à un devoir maison qui avoisine les 16 de moyenne de classe et qui prenait 20 minutes à faire.... J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler... Elle n'a pas su quoi me répondre !  

Bref, il y a des limites à ne pas dépasser.... Je ne suis pas la serpillière des parents et leurs délires !

Le règne de l'enfant roi m'exaspère...

Ou tout simplement s'ils tombent sur moi. Je vois qu'une partie de mes 6ème a du mal avec ce que je leur donne à faire, même s'il s'agit de deux exercices où il faut juste relier des éléments ensembles...

Edit : je répondais à Normandyx sur les devoirs en primaire ^^.

Chopin a écrit:A la réunion parents-profs, une mère de famille a osé me dire que donner des devoirs pendant les vacances c'était scandaleux car d'après elle les vacances, c'est fait pour se reposer ! Et si j'en donnais sa fille ne les ferait pas ! Je lui ai dit qu'elle avait tout à fait raison et que de ce fait je ne corrigerai pas le contrôle de sa fille pendant les vacances puisque les vacances c'est effectivement fait pour se reposer.

Résultat : j'ai rendu tous les contrôles sauf celui de sa fille que je corrigerai demain ou vendredi, et la gamine n'a pas eu de note à un devoir maison qui avoisine les 16 de moyenne de classe et qui prenait 20 minutes à faire.... J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler... Elle n'a pas su quoi me répondre !  

Bref, il y a des limites à ne pas dépasser.... Je ne suis pas la serpillière des parents et leurs délires !

 Faut oser !  

Oudemia a écrit:

Chopin a écrit:A la réunion parents-profs, une mère de famille a osé me dire que donner des devoirs pendant les vacances c'était scandaleux car d'après elle les vacances, c'est fait pour se reposer ! Et si j'en donnais sa fille ne les ferait pas ! Je lui ai dit qu'elle avait tout à fait raison et que de ce fait je ne corrigerai pas le contrôle de sa fille pendant les vacances puisque les vacances c'est effectivement fait pour se reposer.

Résultat : j'ai rendu tous les contrôles sauf celui de sa fille que je corrigerai demain ou vendredi, et la gamine n'a pas eu de note à un devoir maison qui avoisine les 16 de moyenne de classe et qui prenait 20 minutes à faire.... J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler... Elle n'a pas su quoi me répondre !  

Bref, il y a des limites à ne pas dépasser.... Je ne suis pas la serpillière des parents et leurs délires !

 Faut oser !  

C'est un sketch de la caméra cachée ?

Chopin a écrit:A la réunion parents-profs, une mère de famille a osé me dire que donner des devoirs pendant les vacances c'était scandaleux car d'après elle les vacances, c'est fait pour se reposer ! Et si j'en donnais sa fille ne les ferait pas ! Je lui ai dit qu'elle avait tout à fait raison et que de ce fait je ne corrigerai pas le contrôle de sa fille pendant les vacances puisque les vacances c'est effectivement fait pour se reposer.

Résultat : j'ai rendu tous les contrôles sauf celui de sa fille que je corrigerai demain ou vendredi, et la gamine n'a pas eu de note à un devoir maison qui avoisine les 16 de moyenne de classe et qui prenait 20 minutes à faire.... J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler... Elle n'a pas su quoi me répondre !  

Bref, il y a des limites à ne pas dépasser.... Je ne suis pas la serpillière des parents et leurs délires !

Ca m'a fait du bien de te lire !

J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler...

C'est un peu ridicule, non ?

Sambre a écrit:Bonjour à tous!

Je suis stagiaire mi-temps cette année, et j'ai profité des vacances pour demander à mes 4e de lire Les Misérables, version abrégée bien sûr.
En gros, ils avaient 3 semaines (dont deux de vacances) pour lire environ 180 pages (j'ai coupé avant la fin), aidé d'une petite fiche (qui résume les relations entre les perso etc). Ils devaient compléter quelques infos sur cette fiche, à me rendre lundi et je leur avais promis un petit questionnaire de lecture pour le lundi de la rentrée. Entre autre, ils devaient (mais je leur ai dit que ce ne serait pas pour la semaine de la rentrée mais plus tard) réaliser une petite fiche de lecture sur une nouvelle étudiée en cours (ils en ont l'habitude).

J'ai proposé une version audio du texte pour les élèves en difficultés.
J'ai repoussé le rendu et le questionnaire de lecture à jeudi pour leur laisser encore du temps.

Et là, une élève (bonne élève en plus, bien insupportable) me dit: "je n'ai pas le travail sur Les Misérables". Je lui propose de me le rendre jeudi comme toute la classe. "Non, mais ma mère ne veut pas. Elle veut prendre rendez-vous avec vous parce qu'elle trouve que vous donnez trop de devoirs".

Je trouve ça gonflé dans un premier temps. Ensuite j'ai commencé à réfléchir: est-ce que ce travail était vraiment insurmontable? Suis-je trop exigeante?
J'ai envoyé un mail à la mère pour proposer un RDV mais pas de réponse. Entre temps j'ai appris qu'elle était instit. J’appréhende un peu la rencontre, même si je sais quoi lui répondre j'ai peur que les choses s'enveniment (connaissant ma patience) et que cela ait des répercussions sur ma titularisation ou autre.

Qu'en pensez-vous?

C'est une chose de ne pas parvenir à faire le travail (problème scolaire), c'en est une autre de ne rien avoir fait à cause d'un ordre parental. La direction de l'établissement serait bien inspirée de rappeler la famille à ses devoirs élémentaires.

Spoiler:

John a écrit:

J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler...

C'est un peu ridicule, non ?

Un peu puéril, je trouve. Je peux comprendre que l'attitude des parents exaspère, mais mon temps est trop précieux pour le perdre à ce genre de choses.

Oui, il ne faut pas rentrer dans ce jeu. Ils ne veulent pas que leurs enfants fassent leurs devoirs, rendent leur travail. Dont acte. Des copies de moins à corriger. L'indifférence est encore la meilleure solution.

Bon, je n'ai pas lu tout le fil, je ne remets en cause la lecture des Misérables, je pense comme vous qu'un parent qui dit "ça fait trop donc tu ne fais pas" sort de son rôle. Mais, plus mon fils avance dans le collège plus je me dis qu'il y a quand même des problèmes par moment.
J'ai la chance d'avoir un fiston rapide et doué, donc quand je le vois bosser l'anglais 2h par jour tous les jours pendant les vacances, bosser le latin presque autant, et je ne parle pas de l'histoire ou du français, que je récupère incapable d'aller au karaté ce soir parce qu'il a bossé 4h sans interruption juste pour demain (et qu'il s'est avancé pendant les vacances, ce sont de nouveaux devoirs), je me dis qu'il y a un souci.
Chaque prof a l'impression de donner des devoirs raisonnables, sauf que la somme de tout ça, ça fait beaucoup. Je commence à comprendre pourquoi en seconde les élèves ne travaillent plus, même les plus sérieux : ils n'en peuvent plus, et comme tout le monde passe, franchement à quoi ça sert ? Les copains moins rapides que mon gamin n'ont pas le choix : ils font leur devoirs ou (exculsif) ils dorment.
Je l'ai poussé à faire du latin parce que j'avais adoré ça, j'en suis à me dire "ok, on arrête les conneries, le latin saute au lycée". Pas uniquement à cause du boulot en latin, mais à cause de la somme de tout ça. Un môme de 12 ans ne devrait pas avoir à choisir entre le sport (raisonnable), les copains et les devoirs.

Quant aux vacances : j'aimerais bien que ce soit pour se reposer ou pour se mettre à jour. C'est ce que j'applique dans mes classes, les vacances n'occasionnent pas plus de devoirs qu'un week-end.

Et le fait qu'on refuse de corriger pendant les vacances : bravo, enfoncez le clou "les profs foutent rien, ils sont toujours en vacances"...

Normandyx a écrit: je lui ai fait travailler ses leçons DEBILES à apprendre par coeur toute l'année comme "dans une situation de communication ancrée comme la lettre ou le discours, le locuteur se désigne par je ou nous, le destinataire par tu ou vous"

En plus, la formulation est aberrante. N'importe quelle situation d'énonciation est "ancrée", ça ne veut rien dire Ce qui peut avoir une pertinence (mais pas pour en faire un cours à rabâcher), c'est de décrire un énoncé ancré dans la situation d'énonciation, ou au contraire un énoncé coupé de la SE. Elle faisait apprendre quelque chose d'idiot (sans rapport avec la grammaire, d'ailleurs).
________

John a écrit:

J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler...

C'est un peu ridicule, non ?

La mère ? Oui

roxanne a écrit:Oui, il ne faut pas rentrer dans ce jeu. Ils ne veulent pas que leurs enfants fassent leurs devoirs, rendent leur  travail. Dont acte. Des copies de moins à corriger. L'indifférence est encore la meilleure solution.

Tout à fait.
Les parents restent seuls responsables de l'éducation de leurs enfants.
S'ils veulent en faire des ignares faignants, c'est leur droit le plus strict.

Assez d'accord avec Hélips quand je vois le boulot qu'ont mes enfants au collège pendant les vacances.
Et sinon, c'est tout de même notre travail de corriger et de rendre les copies.
Drôle d'argument de mélanger le travail des élèves et le notre.

John a écrit:

J'ai téléphoné à la mère il y a une bonne heure pour lui demander si je pouvais dire à sa fille d'apprendre sa leçon pour la prochaine fois car l'automne, ce n'est pas vraiment une saison pour travailler...

C'est un peu ridicule, non ?

Pas qu'un peu.
Je n'ose imaginer un enseignant appelant mes amis parents d'élèves pour ça.
Il serait bien reçu.

Comment se fait-il qu'avec tout ce boulot, ils ne sachent rien ? Une heure hier en seconde pour expliquer que "ils s'étaient échappés" est un plus-que-parfait et que l'auxiliaire "être" vient de la voix pronominale, d'où explication des voix ("c'est quoi ?") et de la formation des temps composés

H.S ON @Cripure : pour votre spoiler, comme faire alors pour une oeuvre comme l'Odyssée que l'on étudie en 6e ? Il y a des oeuvres pour lesquelles il me paraît impensable de donner la version intégrale. C'est une vraie question.  H.S OFF

@Hélips : en français, il est souvent impossible de faire autrement que de donner un livre à lire pendant les vacances parce que justement, sur le temps scolaire, c'est souvent très compliqué et trop restreint, à moins d'enchaîner les lectures à la vitesse grand V (et donc de devoir donner moins de temps aux élèves pour lire, forcément). De même pour les gros devoirs bilans, que je place souvent après les vacances (mais que je donne souvent plus d'une semaine avant celles-ci) : elles nécessitent de "revoir" (pas d'apprendre normalement puisque tout a déjà été vu et évalué en amont...mais comme de toute façon le boulot n'est pas fait en temps normal, pour les élèves ça devient effectivement un calvaire puisqu'il leur faut tout faire en même temps...) un certain nombre de leçons, et c'est donc plus pratique ainsi. Pour la gestion des devoirs, j'essaie de doser, de décaler une interro quand ils en ont beaucoup, mais comme ils ne savent pas non plus s'avancer, ça ne sert pas à grand chose. Mes collègues font comme moi en règle générale.

Ton fils aime peut-être tout simplement travailler ou peut-être est-il scolarisé dans un établissement plus exigeant...

Hermiony a écrit:H.S ON @Cripure : pour votre spoiler, comme faire alors pour une oeuvre comme l'Odyssée que l'on étudie en 6e ? Il y a des oeuvres pour lesquelles il me paraît impensable de donner la version intégrale. C'est une vraie question.  H.S OFF

J'entends bien, mais les textes fondateurs peuvent se travailler en groupements de textes, Odyssée, Bible, etc. Le pb d'un roman "abrégé", c'est le critère pour abréger : un roman, ce n'est pas qu'une histoire, comme nous le savons tous. Or que va-t-on conserver ?

Cripure a écrit:Comment se fait-il qu'avec tout ce boulot, ils ne sachent rien ? Une heure hier en seconde pour expliquer que "ils s'étaient échappés" est un plus-que-parfait et que l'auxiliaire "être" vient de la voix pronominale, d'où explication des voix ("c'est quoi ?") et de la formation des temps composés

La grammaire, pour une raison que je ne m'explique pas, ça ne rentre plus. Je rabâche en boucle, sur le coup, ils semblent avoir compris et dès le lendemain, nada. Et en plus, beaucoup se braquent, "je sais pas" même pour reconnaître un imparfait en 3e.

Je crois que pour que ça marche il faut que ce soit fait régulièrement pendant des années...Or avec les réductions d'horaires et ainsi de suite il n'y a plus le temps pour le rabâchage, sans compter que les nouvelles générations sont accro aux nouveaux media et ont une capacité de concentration amoindrie (l'effet des écrans sur les très jeunes enfants et le développement de leur cerveau est prouvé).

Non mais j'entends bien. C'est juste que je ne comprends pas comment tout ça fonctionne. Je ne vois pas pourquoi on fait lire un livre énorme, en plus en abrégé, quand la langue est à ce point méconnue. Mais bon, ça comme le reste, on va me trouver une logique...

Cripure a écrit:Non mais j'entends bien. C'est juste que je ne comprends pas comment tout ça fonctionne. Je ne vois pas pourquoi on fait lire un livre énorme, en plus en abrégé, quand la langue est à ce point méconnue. Mais bon, ça comme le reste, on va me trouver une logique...

Les programmes...  Plus les générations d'élèves défilent, plus je suis obligée de faire de la "traduction" de texte avant de passer à l'étape compréhension (souvenir mémorable de l'élève qui m'a demandé à quelle race de lapin correspondait le "lapin blanc passa" dans Alice  :shock:  ) . Si je ne les oblige pas à chercher les mots inconnus dans le dictionnaire en classe, ils ne le font pas chez eux (alors qu'ils ont tous un dictionnaire à la maison) et ils ont bien souvent du mal à comprendre les définitions données, le serpent qui se mord la queue, quoi.
Comme Roxanne, la grammaire est devenue un véritable blocage chez certains, qui n'essaient de ce fait même plus parce que "de toute façon, c'est dur"...même pour classer les verbes selon leur groupe en 5e.