- HerrelisGrand sage
Nous sommes d'accord. Le problème c'est qu'ils sont persuadés qu'ils pourront intégrer ces cadres en un claquement de doigts le jour venu.kero a écrit:Herrelis a écrit:Le gagnez, vécu cette année lors des stages de 3ème : un gamin qui s'est comporté comme avec nous sur son lieu de stage (choisi et tout). Comme quoi quand je leur dis qu'un mauvais plis on a du mal à s'en débarrasser.
Il est bien évident que si l'on n'a pas intégré un certain nombre de cadres avant d'arriver dans le monde professionnel, on est incapable de les mettre en acte ensuite.
À distinguer du cas particulier de certains élèves qui ont intégré les cadres mais qui refusent de les admettre dans le milieu scolaire (pour être ensuite capables de les admettre en milieu pro). Mais ce n'est pas la majorité.
- roxanneOracle
Idée souvent soutenue par certains collègues bienfaiteurs qui en conseil disent "Le stage s'est bien passé. " (comme 90% des stages de 3e) ou pire "À la sortie , il a fait la vaisselle!" (souvenir d'une des pires classes de ma carrière que le PP avait amenée faire une sortie ski pendant deux jours comme récompense). Ah, mais s'il a fait la vaisselle à la sortie, effectivement, ça change tout , il peut m'insulter tranquille, il est pardonné.Herrelis a écrit:Nous sommes d'accord. Le problème c'est qu'ils sont persuadés qu'ils pourront intégrer ces cadres en un claquement de doigts le jour venu.kero a écrit:Herrelis a écrit:Le gagnez, vécu cette année lors des stages de 3ème : un gamin qui s'est comporté comme avec nous sur son lieu de stage (choisi et tout). Comme quoi quand je leur dis qu'un mauvais plis on a du mal à s'en débarrasser.
Il est bien évident que si l'on n'a pas intégré un certain nombre de cadres avant d'arriver dans le monde professionnel, on est incapable de les mettre en acte ensuite.
À distinguer du cas particulier de certains élèves qui ont intégré les cadres mais qui refusent de les admettre dans le milieu scolaire (pour être ensuite capables de les admettre en milieu pro). Mais ce n'est pas la majorité.
- Presse-puréeGrand sage
neomath a écrit:Cela permet au passage de comprendre l'enthousiasme des libéraux pour un dogme pédagogique pourtant porté par des gens sincèrement de gauche.JPhMM a écrit:J'adore l'argumentation :
Les inégalités sociales causent les inégalités scolaires.
Donc corriger les inégalités scolaires causera la correction des inégalités sociales.
A quoi bon partager la richesse pour augmenter les salaires, partager le travail, faire du social puisque la solution à tous les maux de la société est dans une réforme de l'école publique (où ne vont pas les enfants des riches) ?
Eh oui...
kero a écrit:
De fait, l'école - via les notes - ne sélectionne pas, elle évalue. L'évaluation sert ensuite d'outil de sélection à la société, qui elle, sélectionne.
C'est dans ce sens qu'il fallait comprendre ce que je disais, à savoir que la société demande - schizophréniquement (cette fois, sans "y") à l'école de lui fournir les outils pour sélectionner, alors qu'elle prétend lui demander de gommer les inégalités.
Ah, les fameuses injonctions contradictoires de l'école et de la hiérarchie.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- LefterisEsprit sacré
Il se trouve que j'ai coulé en maths du jour au lendemain, en effet, complètement déstabilisé par l'apparition soudaine des ces maths. Rien que les énoncés, je ne comprenais plus des choses que je comprenais avant. pas de matheux à la maison, la paresse par dessus suivi du jet de l'éponge, et c'était plié définitivement. Alors qu'à la petite école j'excellais en problèmes de robinets et de trains, et que j'ai eu 20/ 20 au test de logique de l'armée.Paratge a écrit:Mais pour gommer les inégalités, les pédagos ont inventé la panacée : il suffit de refuser d'enseigner, comme ça plus d'inégalités entre élèves !
Ou alors casser les disciplines dites traditionnelles, c'est pour ça qu'on vit apparaître les « maths modernes », aucun parent ne pouvant aider ses rejetons. De même avec cette grammaire issue des élucubrations de certains gourous du supérieur. Et ces "focalisations" ?
Ou on refuse les notes.
Ou on interdit les exercices à la maison.
Et on "travaille" en groupe…
Pour la grammaire, même chose quand je suis devenu enseignant : je ne comprenais même plus les manuels de collège, incapable de lire une table des matières. Progression linéaire ou à thème éclaté , "discours" à toute les sauces , que ce soit pour le style direct ou pour le type argumentatif, focalisations diverses et variées, etc. sans compter les théories de narratologie , d'énonciation aussi inutiles qu'ennuyeuses. Ce sont des trucs pour l'agreg, mais les avoir transposées oour des élèves qui déjà répugnent à ouvrir un bouquin
Quant aux notes, aux devoirs maisons, que font les parents qui s'aperçoivent que leur enfant n'a jamais rien à faire ? Soit ils donnent des cours à côté, soit ils se précipitent vers l'établissement privé le plus strict, où à la limite il y a presque trop de devoirs (il y a un topic là-dessus) . Dans mon secteur, 9 enseignants sur 10 n'ont pas leurs gosses dans le public, qui a jeté l'éponge au nom du nivellement-non stigmatisant-pas le bas et où les "projets" fleurissent (mais pas les réalisations). Merci l'EN .
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PabloPEExpert
Le noeud du problème est là à mon avis, ce ne sont pas des inégalités sociales mais des inégalités culturelles... Si les parents ne voient pas l'intérêt, comment l'enfant pourrait-il le voir? Chez moi c'était la totale: pauvre et immigré MAiS volonté farouche que les petits réussissent à l'école, seule condition pour s'en sortir et s'intégrer. Moralité les petits s'en sont sortis et sont intégrés CQFD.Herrelis a écrit:CdB, l'école, actuellement, ne peut pas corriger les inégalités sociales. Peut-être l'a-t-elle pu à une époque, mais ce n'est plus le cas. Elle n'est plus perçue comme un moyen d'évoluer socialement, du moins, plus de façon systématique. La reproduction sociale, elle vient principalement du milieu familial et privé, qui a un énorme poids auprès de nos élèves. C'est bien simple, je travaille dans un établissement où il n'y a pas de mixité sociale. Je fais ce que je peux, mais sérieusement, pour la majorité de mes élèves, ce que je tente de faire passer n'est qu'un bruit de fond qui les aide à dormir...
C'est simple, si je demande de lire un livre, je suis sûre que les 3/4 de la classe ne le fera pas, parce qu'on ne lit pas à la maison. J'aurais beau essayer de les inciter à le faire, seul ceux qui le veulent le feront. Les parents ne les pousseront pas, il n'y a pas de livres à la maison. Pour la culture idem, ils n'en voient pas l'utilité, alors ils ne vont pas faire d'effort. D'un côté il y a l'idéal, de l'autre la réalité. Arrive un moment où on ne peut pas non plus corriger la différence entre les deux seul.
(sur ce, je vais être out de la conversation tout le week-end, j'essayerais de rattraper mon retard en revenant ).
J'ai eu des élèves très riches (grands domaines) qui n'en fichaient pas une à l'école parce que de toutes façons leur voie était tracée, papa assurant derrière et à l'inverse des enfants très pauvres qui bossaient à fond car leurs parents étaient très attentifs. Par contre si les parents s'en fichent ET que les conditions matérielles ne garantissent pas l'avenir des gamins là on a un cocktail explosif.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- Marie LaetitiaBon génie
PabloPE a écrit:
Le noeud du problème est là à mon avis, ce ne sont pas des inégalités sociales mais des inégalités culturelles... Si les parents ne voient pas l'intérêt, comment l'enfant pourrait-il le voir? Chez moi c'était la totale: pauvre et immigré MAiS volonté farouche que les petits réussissent à l'école, seule condition pour s'en sortir et s'intégrer. Moralité les petits s'en sont sortis et sont intégrés CQFD.
J'ai eu des élèves très riches (grands domaines) qui n'en fichaient pas une à l'école parce que de toutes façons leur voie était tracée, papa assurant derrière et à l'inverse des enfants très pauvres qui bossaient à fond car leurs parents étaient très attentifs. Par contre si les parents s'en fichent ET que les conditions matérielles ne garantissent pas l'avenir des gamins là on a un cocktail explosif.
On ne peut pas dire mieux les choses.
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- keroGrand sage
Oui, établir une corrélation brute entre CSP et investissement scolaire n'a pas de sens.
Il y a tout de même une certaine relation, dans la mesure où les catégories les plus pauvres se trouvent souvent reléguées dans des ghetto avec une culture locale propre, qui tend à valorise le refus de l'école.
Il y a tout de même une certaine relation, dans la mesure où les catégories les plus pauvres se trouvent souvent reléguées dans des ghetto avec une culture locale propre, qui tend à valorise le refus de l'école.
- retraitéeDoyen
Roumégueur Ier a écrit:Pour rééquilibrer ces statistiques hautement discriminatoires, engageons-nous dès la rentrée à n'exclure que des enfants de riches.
Enfin ! la parité !
Mais il serait préférable, tout de même, de commencer par réduire les inégalités ! Car au train où nous allons, il y a de plus en plus de pauvres, et un petit nombre de nantis de plus en plus riches !
- WonderWomanBon génie
Les quelques-uns que je suis allée voir avaient souvent une attitude très désinvolte aussi sur leur lieu de stage ... Mais ça dépend peut-être de la profession.Herrelis a écrit:Le gag, vécu cette année lors des stages de 3ème : un gamin qui s'est comporté comme avec nous sur son lieu de stage (choisi et tout). Comme quoi quand je leur dis qu'un mauvais plis on a du mal à s'en débarrasser.roxanne a écrit:Ce à quoi les élèves répondent invariablement : "Oui, mais ce n'est pas pareil, avec un patron, je ne ferai pas ça." Tandis qu'à l'école, on peut pratiquement tout faire impunément, le prof est quasiment là pour servir de putching-ball gratuit. Et effectivement, souvent, ces élèves lorsqu'ils font un apprentissage s'en sortent bien. Souvent, pas toujours.neomath a écrit:
+1
C'est l'ingrédient de base de mon argumentation en direction des élèves et des parents.
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Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- HerrelisGrand sage
High Five!PabloPE a écrit:
Le noeud du problème est là à mon avis, ce ne sont pas des inégalités sociales mais des inégalités culturelles... Si les parents ne voient pas l'intérêt, comment l'enfant pourrait-il le voir? Chez moi c'était la totale: pauvre et immigré MAiS volonté farouche que les petits réussissent à l'école, seule condition pour s'en sortir et s'intégrer. Moralité les petits s'en sont sortis et sont intégrés CQFD.
J'ai eu des élèves très riches (grands domaines) qui n'en fichaient pas une à l'école parce que de toutes façons leur voie était tracée, papa assurant derrière et à l'inverse des enfants très pauvres qui bossaient à fond car leurs parents étaient très attentifs. Par contre si les parents s'en fichent ET que les conditions matérielles ne garantissent pas l'avenir des gamins là on a un cocktail explosif.
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Han : "Comment on s'en sort?" Luke : "comme d'habitude." Han : "Si mal que ça?!!" Le Retour du Jedi
"Drowned in moonlight, strangled by her own bra." -Carrie Fisher- 1956-2016 - See you space momma.
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