Re: Besoin de conseils sur l'enseignement

Le problème, c'est que lorsque j'accepte un remplacement, je ne sais jamais dans quel type d'établissement je vais travailler....

Quant à m'autodétruire... Disons que j'avais en tête une certaine idée de l'enseignement qui ne correspondait pas vraiment à la réalité... Je ne pensais pas que les jeunes avaient un tel manque de respect...

Je ne sais pas si le pire est d'avoir fait une telle erreur ou de sans cesse repenser au fait que la situation aurait pu être gérée différemment...

Quoiqu'il en soit, ce statut de victime est difficilement surmontable (voir impossible). Je me suis mise au même niveau que les élèves et cela ne pardonne pas.

Pour répondre à ta question Aurore, la réunion aura lieu sans moi et de toute façon, un membre du syndicat a déjà été prévenu.

J'ai envoyé un rapport des faits pour que le directeur soit au courant de ma version des faits et puisse l'exposer aux parents.

Maintenant, tout ce que je peux me dire, c'est "qui vivra verra"...

Marianne a écrit:Je ne suis pas du tout en poste fixe. Je suis depuis peu de temps vacataire dans le privé.

Le médecin m'a conseillé de faire face à la situation et de revenir, conseil que des proches m'ont également donné. C'est vrai qu'il faut savoir affronter les épreuves mais ils ne se rendent absolument pas compte des conditions de travail :
élèves particulièrement méchants, direction quasi absente car "circulez il n'y a rien à voir, continuez c'est votre métier", atmosphère malsaine en salle des profs car bien sûr tout le monde est au courant et ils font tous semblant de ne rien savoir. D'ailleurs, certains en profitent pour casser du sucre sur mon dos avec les élèves (il faut dire que certains professeurs n'ont pas une attitude "normale" avec les élèves...). Bref, rien de très drôle.

Je sais à présent à quoi m'en tenir pour la suite. Comme quoi, c'est une triste expérience qui m'aura quand même beaucoup appris...

Ce qui me fait tenir, c'est qu'on est bientôt à la fin de l'année et que je sais que je ne reviendrai plus jamais dans cet établissement...

Je te conseillerais le contraire. Quand j'ai eu des ennuis lors de ma 1ere année de stage, j'ai arrêté qques mois. Pourquoi veux-tu y retourner? Que vas-tu y gagner? Il y a un moment où certes, on fait face à des difficultés, mais parfois il faut savoir sauver sa peau, comme disait ma tutrice. Un calvaire jusqu'à la fin de l'année qui te mettra plus à bout que tu ne l'es ne te donnera pas grand chose, mais c'est toi qui vois. Si tu te sens le devoir moral d'y aller et de souffrir jusqu'au bout vas-y, mais selon moi tu n'y gagneras que d'être encore dans un état pire que maintenant dans deux mois. Mes parents aussi m'en ont voulu (enfin ma mère surtout) de ne pas avoir continué, ils se sont moqués de moi et de mon arrêt "de complaisance", mais peu importe, moi je voulais me sauver.
En plus tu n'y retourneras jamais donc pas de scrupules, je serais toi je prendrais la fin de l'année pour me reposer et l'année prochaine sera une autre année.

Sage conseil. D'autant qu'effectivement, à part le peu de forces qui me reste, je n'ai pas grand chose à perdre...

Tes parente et ton médecin ne sont pas à ta place, ils ne te rendent pas service car ils te culpabilisent en pensant que tu n'as pas fait front, ce qui est faux. Tu as fait face un certain temps, tu as essayé, n'hésite pas à prolonger ton arrêt car c'est toi que tu vas détruire, par pur scrupule moral et par peur de "ceque les autres vont penser". De plus un arrêt te permettra de repenser à ec qui s'est passé, prendre du recul, élaborer des statégies face à ce genre d'élève. Tu dois avant tout te protéger. Et en plus ces élèves vont se retrouver sans prof le temps qu'on retrouve qqn, c'est eux qu'ils pénalisent.

Oui, c'est de la culpabilité mais l'argument choc c'est "si vous n'affrontez pas cette situation, elle se représentera inévitablement" (sous-entendu, vous avez un problème mais pas l'élève ni l'administration, et partout où vous irez, il sera présent).

Seule sloution : l'affronter pour le résoudre...

On me fait donc aisément comprendre que le problème, c'est moi... pale

Marianne a écrit:Oui, c'est de la culpabilité mais l'argument choc c'est "si vous n'affrontez pas cette situation, elle se représentera inévitablement" (sous-entendu, vous avez un problème mais pas l'élève ni l'administration, et partout où vous irez, il sera présent).

Seule sloution : l'affronter pour le résoudre...

On me fait donc aisément comprendre que le problème, c'est moi...

Tu parles. Tu as bien compris, c'est te culpabiliser le truc. La même situation se représentera uniquement avec des élèves difficiles, ils ne le sont pas tous, chaque classe, chaque collège et chaque année est différente. Qui t'a dit cela? le médecin?

Marianne a écrit:Oui, c'est de la culpabilité mais l'argument choc c'est "si vous n'affrontez pas cette situation, elle se représentera inévitablement"

N'importe quoi, il y a des établissement où tu n'auras jamais à affronter des situations aussi pénibles. Bravo la culpabilisation! Pfffffffffffff

La prochaine fois tu retiendras ta main, la situation ne se représentera donc pas.

Comme je l'ai dit ailleurs, ça arrange tout le monde de dire que c'est la jeune prof néotit qui est fragile qui ne va pas. C'est mieux pour le ppal, pour les parents, pour ta famille, pour le médecin, que tu ailles au front quitte à te détruire parce que comme ça "jusqu'ici tout va bien". Les vaches et les élèves sont gardés. vache

Mais en attendant pense à toi d'abord et fais la part des choses dans ces discours.

Pareil : tu n'as rien à prouver à autres, rien à gagner à y retourner, et les élèves non plus vu leur comportement. Ca suffit, aussi : prof, ce n'est pas un sacerdoce, c'est un métier. Protège-toi.

Merci pour vos conseils.

Je vais essayer de prolonger mon arrêt maladie. Oui "essayer" car côté médecin, ce n'est pas vraiment évident...

J'ai une amie qui a été vacataire en anglais pendant quelques années. Elle a décidé récemment de ne plus se rendre dans le LP où elle affrontait des classes infectes (sans l'aide de la direction) avant de commettre "l'irréparable" comme elle disait. Fini l'enseignement pour elle, et pourtant elle a eu mes enfants, elle était formidable.
Bonne nouvelle tout de même : elle a réussi sa reconversion.

sand a écrit:J'ai une amie qui a été vacataire en anglais pendant quelques années. Elle a décidé récemment de ne plus se rendre dans le LP où elle affrontait des classes infectes (sans l'aide de la direction) avant de commettre "l'irréparable" comme elle disait. Fini l'enseignement pour elle, et pourtant elle a eu mes enfants, elle était formidable.
Bonne nouvelle tout de même : elle a réussi sa reconversion.

Et elle fait quoi?

Elle relooke de vieux meubles. Grâce au bouche à oreille et internet, elle a toujours du travail. C'est une artiste maintenant.
Elle donne toujours quelques cours du soir, parce qu'on ne se refait pas !

Ok, merci.

surtout tu ne dois pas culpabiliser et ne pas remettre en cause ta capacité à enseigner
et n'hésite pas à prolonger ton arret jusqu'à la fin de l'année : face à des classes très difficiles il faut savoir se préserver

Marianne a écrit:Merci pour vos conseils.

Je vais essayer de prolonger mon arrêt maladie. Oui "essayer" car côté médecin, ce n'est pas vraiment évident...

cherches-en un autre, ou va voir un psy si le tien refuse.

Ne culpabilise pas, ne culpabilise jamais parce qu'un sale gosse t'a mise hors de toi. Renvoie ceux qui font ça à leur propres errements.
C'est bien plus simple pour tout le monde de dire que c'est ta faute alors que c'est faux ( à moins que tu sois qqn de violent naturellement mais alors tu ne culpabiliserais pas).

Si les parents éduquaient leurs gamins on n'en arriverait pas là.

Si tu ne veux pas y retourner, prolonge ton arrêt. Pleure chez le médecin en expliquant que tu te sens mal... c'est l'idéal.

Si tu es vacataire, tu n'es tenue à rien; tu peux planter ton remplacement quand tu veux, vu que tu es payée à l'heure et que tu n'as pas de contrat. Ton arrêt maladie est d'ailleurs de pure forme, vu que les vacataires ne sont pas payés lorsqu'ils sont en arrêt. [A vérifier toutefois que le statut des vacataires du privé est le même que celui du public.]

En revanche, cela risque d'être difficile ensuite de retrouver une autre vacation.

J'allais te répondre la même chose que Ruthven !

En fait, comme je suis dans le privé, je suis ce qu'ils appellent "maître auxiliaire". Apparemment, pas le même nom mais même réalité : corvéable à merci et à l'infini s'il vous plaît !

Suite (et pas encore fin) de l'histoire : les parents sont mécontents (normal) et le rectorat a été prévenu. Une suite sera donnée obligatoirement (exigence des parents qui menacent de porter plainte si rien n'est fait de la part du rectorat). Probablement une radiation ? Avec du recul, je me rends compte que je n'aurais pas du accepter un tel poste. Il était beaucoup trop lourd et difficile pour moi... Maintenant, quant à savoir si je suis bien, je ne sais pas. Est-ce que je pourrais revenir face à une classe ? Jamais plus comme avant, ça c'est certain. Je n'étais pas encore "professur" lorsque j'ai accepté ce poste, je crois que je ne le serai jamais...

Hein ? Quoi ?

Vindieu !

Mais ça ne va pas du tout, ça ! Non non non, pas de résignation ! Ce serait beaucoup trop facile qu'ils s'en prennent à toi comme ça !

Je n'étais pas encore "professeur" lorsque j'ai accepté ce poste, je crois que je ne le serai jamais

Ca n'a rien à voir : le privé peut te radier de ses listes de vacation - et alors ?

Si tu passes les concours l'année prochaine, cette histoire n'aura plus d'importance. Il faut que les parents se rendent compte que tu as juste donné une tape sur le bras de leur fille, et qu'elle a eu un comportement déplacé. Que compte faire l'administration contre la jeune fille ?

Le fait est que je seuis déboussolée...

Je ne sais plus quoi faire... La seule chose que je sais (et dont je ne me remets pas), c'est que j'ai fauté. Avec ça, il est sur qu'on ne fera plus beaucoup appel à moi et quand bien même, je ne suis pas vraiment sure de vouloir un nouveau remplacement... pale

En plus, il ya aura probablement convocation pour explication et tout le toutim... pale

Je ne sais pas ce que compte faire l'administration car la jeune fille est irréprochable (sérieuse, gentille et tout et tout). Donc, gros problème...