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- zeprofGrand sage
j'aime toujours enseigner, c'est ma 12e rentrée.
j'ai plus de mal avec les réunions, la paperasse etc. mais dans l'ensemble j'aime toujours mon métier.
j'ai plus de mal avec les réunions, la paperasse etc. mais dans l'ensemble j'aime toujours mon métier.
- nath65Niveau 9
Cath a écrit:ysabel a écrit:littlemary a écrit:Treizième rentrée : j'aime être devant mes élèves et enseigner...mais c'est tout ! Le reste me gonfle prodigieusement : les copies, les réunions, les "projets" en tout genre, les PPRE, les conseils de classe (vaste comédie, surtout en 3è),...
Pareil et j'enseigne depuis heu 1989.
24 ans d'ancienneté et J'avoue que je commence à me lasser fortement : enseigner oui mais le reste, je supporte de plus en plus mal ... mais cela vient peut-être de l'établissement où je suis où enseigner passe au second plan par rapport à tout le reste ... Je suis aussi ok pour dire que jusqu'au bout de la carrière, je n'ose même pas y penser : j'ai commencé à 25 ans et si je dois faire 42 ans, je me vois mal devant des collégiens à 67 ans ... Le "mépris" avec lequel l'institution nous traite de plus en plus pèse aussi très lourd, les modes de l'EN, la réunionite etc, je m'y intéresse de moins en moins
Comme Ysabel et Yogi, je refuse les "métiers annexes" qu'on nous refile mine de rien !
J'ai choisi mon métier par passion, j'ai envie de le fuir maintenant mais pour se replier sur quoi ?
- User21714Expert spécialisé
Après une période difficile, vers la quarantaine, j'ai retrouvé le plaisir d'enseigner depuis que je traite par le mépris toutes les demandes institutionnelles de toutes sortes, y compris les visites des Inspecteurs.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines. Et ça fonctionne!
J'ai des CM1/CM2 et je ne leur demande pas systématiquement de réinventer le fil à couper le beurre, je fais des leçons et ils appliquent par des exercices... qu'ils réussissent la plupart du temps. Les histoires de socle, de PPRE, de projets (et tout le reste), je ne sais plus ce que c'est.
Je suis donc un mauvais instit, selon les canons actuels de l'EN. Bizarrement, les bilans de 6ème de mes anciens élèves sont plutôt bons...
Cette année, particulièrement, j'ai des élèves très intéressés et attentifs, et je vais donc terminer ma carrière dans la satisfaction du devoir accompli.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines. Et ça fonctionne!
J'ai des CM1/CM2 et je ne leur demande pas systématiquement de réinventer le fil à couper le beurre, je fais des leçons et ils appliquent par des exercices... qu'ils réussissent la plupart du temps. Les histoires de socle, de PPRE, de projets (et tout le reste), je ne sais plus ce que c'est.
Je suis donc un mauvais instit, selon les canons actuels de l'EN. Bizarrement, les bilans de 6ème de mes anciens élèves sont plutôt bons...
Cette année, particulièrement, j'ai des élèves très intéressés et attentifs, et je vais donc terminer ma carrière dans la satisfaction du devoir accompli.
- yogiSage
ysabel a écrit:Je me refuse à faire tout cela.yogi a écrit:J'aimais enseigner,maintenant j'ai la phobie scolaire! Depuis 3 ans, je suis surtout gendarme, infirmière HP, maman, assistante sociale, monitrice bref rien à voir avec mes qualifications et le concours que j'ai passé
10 ans d'établissements difficiles derrière moi et j'arrive au bout du rouleau.
Bin tant mieux pour toi,ma seule solution à présent est de partir.
_________________
"Jboirai du lait le jour où les vaches mangeront du raisin!"
- turbuletteNiveau 4
5e rentrée et je suis vraiment déçue du métier. Je rejoins les autres sur le plaisir d'enseigner mais ces moments de grâce ou de gratitude se font tellement rares que ça ne compense pas toutes les difficultés rencontrées.
Je ne m'attendais pas à des parents qui s'opposent autant aux enseignants, ni à une direction qui ressemble étrangement à du management privé, ni à ne pas être du tout formée (stagiaire 18h avec des premières S) pour qu'ensuite un inspecteur me reproche de ne pas suivre ses directives (comment aurais-je fait, étant donné que je ne les connaissais pas?)... Je ne m'attendais pas à être chargée des classes poubelles étant la dernière arrivée, ni à subir autant d’incivilités de toutes parts...
Le bilan est amer, je me demande bien pourquoi tant de sacrifices pour obtenir le capes et vivre ensuite un quotidien pareil. Heureusement qu'il reste des collègues sympas pour s'entraider.
Est-ce que je vais réussir à m'y habituer? Je ne sais pas...
Je ne m'attendais pas à des parents qui s'opposent autant aux enseignants, ni à une direction qui ressemble étrangement à du management privé, ni à ne pas être du tout formée (stagiaire 18h avec des premières S) pour qu'ensuite un inspecteur me reproche de ne pas suivre ses directives (comment aurais-je fait, étant donné que je ne les connaissais pas?)... Je ne m'attendais pas à être chargée des classes poubelles étant la dernière arrivée, ni à subir autant d’incivilités de toutes parts...
Le bilan est amer, je me demande bien pourquoi tant de sacrifices pour obtenir le capes et vivre ensuite un quotidien pareil. Heureusement qu'il reste des collègues sympas pour s'entraider.
Est-ce que je vais réussir à m'y habituer? Je ne sais pas...
- Mezzo voceNiveau 9
Merci pour vos réponses. Quant à moi, j'ai le sentiment que je pourrais aimer enseigner si la discipline ne m'usait pas. Marie laetitia, s'il est vrai que les soucis de discipline s'atténuent avec l'expérience ou tout au moins entrent dans une certaine routine qui fait que l'on y prête moins attention (ce que l'on appelle acquérir du "recul"), alors tant mieux. Mais pour l'heure, je me vois mal chevroter à 67 ans devant des 4èmes: "Je vous demande de vous arrêter!" (Je choisis cette phrase pour souligner le décalage qui va se creuser de plus en plus avec les futures générations d'élèves et moi-même...).
- ElaïnaDevin
Est-ce que j'aime enseigner ? Oui.
Est-ce que j'aime enseigner où je suis ? Pas toujours. Mes collègues sont en or, assurément. Mais ce n'est pas un super bon lycée de banlieue parisienne (certaines sections générales font 60 % de réussite au bac chez nous). J'ai des secondes relous, des terminales ST2S très chiants et des premières S agités mais très vifs avec qui il est plaisant d'enseigner.
Cela rejoint la discussion sur le "feu sacré" et la "vocation". Si je gagnais au loto, j'enseignerais toujours. Mais pas où je suis, c'est évident.
Est-ce que j'aime enseigner où je suis ? Pas toujours. Mes collègues sont en or, assurément. Mais ce n'est pas un super bon lycée de banlieue parisienne (certaines sections générales font 60 % de réussite au bac chez nous). J'ai des secondes relous, des terminales ST2S très chiants et des premières S agités mais très vifs avec qui il est plaisant d'enseigner.
Cela rejoint la discussion sur le "feu sacré" et la "vocation". Si je gagnais au loto, j'enseignerais toujours. Mais pas où je suis, c'est évident.
- User21714Expert spécialisé
Mezzo voce a écrit:Merci pour vos réponses. Quant à moi, j'ai le sentiment que je pourrais aimer enseigner si la discipline ne m'usait pas. Marie laetitia, s'il est vrai que les soucis de discipline s'atténuent avec l'expérience ou tout au moins entrent dans une certaine routine qui fait que l'on y prête moins attention (ce que l'on appelle acquérir du "recul"), alors tant mieux. Mais pour l'heure, je me vois mal chevroter à 67 ans devant des 4èmes: "Je vous demande de vous arrêter!" (Je choisis cette phrase pour souligner le décalage qui va se creuser de plus en plus avec les futures générations d'élèves et moi-même...).
C'est certain que cela va être un réel problème dans le futur, surtout avec des ados!
- LangelotNiveau 9
[quote="républicain"]Après une période difficile, vers la quarantaine, j'ai retrouvé le plaisir d'enseigner depuis que je traite par le mépris toutes les demandes institutionnelles de toutes sortes, y compris les visites des Inspecteurs.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines.
J'approche de la fin de la trentaine, je redécouvre le plaisir d'enseigner en adoptant la même démarche, bien facilité par Néo et le slecc.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines.
J'approche de la fin de la trentaine, je redécouvre le plaisir d'enseigner en adoptant la même démarche, bien facilité par Néo et le slecc.
- DinaaaExpert spécialisé
14e rentrée, j'aime fermer la porte et me retrouver avec mes classes, aussi agitées soient-elles... Je ne peux m'empêcher de les trouver attachants, ces ado, et d'avoir envie, encore et encore, de leur expliquer, de leur montrer, de leur faire comprendre.
En revanche, l'hypocrisie du système, les réunions débiles, le socle, les compétences à la noix, les crises de nerfs des petits chefs, tout ça tape prodigieusement sur le système. Mais j'ai l'habitude de faire abstraction de tout ce qui me dérange dans la vie :lol:
En revanche, l'hypocrisie du système, les réunions débiles, le socle, les compétences à la noix, les crises de nerfs des petits chefs, tout ça tape prodigieusement sur le système. Mais j'ai l'habitude de faire abstraction de tout ce qui me dérange dans la vie :lol:
- Mila Saint AnneNiveau 9
Dinaaa, je pense que vous souffrez d'une double pathologie : l'explicaholisme et l'illusion d’exercer une profession libérale.
Pour la définition de l'explicaholisme, une petite vidéo...
Pour la définition de l'explicaholisme, une petite vidéo...
- OlympiasProphète
Enseigner j'adore ça. Je suis là avant tout pour transmettre des savoirs et les aider à se débrouiller avec. J'utilise volontiers les TICE qui doivent être un moyen et jamais une fin en soi. Mais ils retiennent très bien quand je parle pendant une heure.
Les niaiseries ministérielles me laissent de marbre.
Les niaiseries ministérielles me laissent de marbre.
- tiptop77Prophète
Sa mère Lipopette! On est nombreux à être touchés par cette double pathologie alors!
_________________
May the force be with us!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Tu aurais pu laisser Dinaaa chercher elle-même...
- tiptop77Prophète
Il faut être acteur de son apprentissage afin de s'approprier les savoirs, les savoir-faire et les savoir-être
_________________
May the force be with us!
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Agissons en fonctionnaire de façon éthique et responsable : n'agissons pas.
- Fesseur ProGuide spirituel
Pourquoi s'inquiéter maintenant de ça ?Mezzo voce a écrit: Mais pour l'heure, je me vois mal chevroter à 67 ans devant des 4èmes:
_________________
Pourvu que ça dure...
- Mezzo voceNiveau 9
Parce que j'envisageais, en passant le concours, une longue "carrière", et qu'à présent, au vu de l'énergie sans faille qu'il me faut déployer, cela me semble idéaliste.
- almuixeNeoprof expérimenté
républicain a écrit:Après une période difficile, vers la quarantaine, j'ai retrouvé le plaisir d'enseigner depuis que je traite par le mépris toutes les demandes institutionnelles de toutes sortes, y compris les visites des Inspecteurs.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines. Et ça fonctionne!
J'ai des CM1/CM2 et je ne leur demande pas systématiquement de réinventer le fil à couper le beurre, je fais des leçons et ils appliquent par des exercices... qu'ils réussissent la plupart du temps. Les histoires de socle, de PPRE, de projets (et tout le reste), je ne sais plus ce que c'est.
Je suis donc un mauvais instit, selon les canons actuels de l'EN. Bizarrement, les bilans de 6ème de mes anciens élèves sont plutôt bons...
Cette année, particulièrement, j'ai des élèves très intéressés et attentifs, et je vais donc terminer ma carrière dans la satisfaction du devoir accompli.
Itou mais à l'autre bout de la chaîne et au bout d'une petite dizaine d'années. Après la visite d'une grande papesse de ma discipline qui m'a expliqué que j'enseignais mal, mais sans m'indiquer comment bien enseigner, j'ai décidé de balancer tout ce fatras d'imbécilités aux orties ! J'enseigne comme je le juge bon, mon seul plaisir et mon seul objectif c'est que mes élèves assimile ce que je juge important pour eux (rigueur dans le raisonnement et solide capacité de rédaction). Le reste, gènes homéotiques, plateau continental, tâche complexe, démarche, tice, j'oublie ou je traite par le mépris.
C'est une décision salutaire, depuis, je revis.
Mais je mesure la chance que j'ai d'être dans un bahut où les élèves sont encore éduqués. Et c'est pour cela qu'en parallèle je tisse d'autres cordes pour mon arc si jamais le vent tourne et que je veuille me reconvertir.
- InvitéeLoChaHabitué du forum
Je me sens un peu frustrée par rapport aux enseignants qui ont la vocation, la passion de leur métier, qui s'éclatent en cours et qui aiment ça.
Je n'ai jamais aimé enseigné. Certains jours, oui ça va, je me sens bien mais assez souvent non.Je m'ennuie, trouve ça routinier .
L'an dernier, ça allait mais cette année mes élèves de Première sont faibles, n'ont pas les base de collège et ne sont pas "attachants". L'année va être longue.
Je pense reconversion et cherche quoi faire d'autre bien souvent.
Finalement je pense que je n'aime pas travailler et donc aucun boulot ne m’épanouira autant que quand je suis chez moi sans contrainte
Je n'ai jamais aimé enseigné. Certains jours, oui ça va, je me sens bien mais assez souvent non.Je m'ennuie, trouve ça routinier .
L'an dernier, ça allait mais cette année mes élèves de Première sont faibles, n'ont pas les base de collège et ne sont pas "attachants". L'année va être longue.
Je pense reconversion et cherche quoi faire d'autre bien souvent.
Finalement je pense que je n'aime pas travailler et donc aucun boulot ne m’épanouira autant que quand je suis chez moi sans contrainte
- LefterisEsprit sacré
Pour moi qui suis "reconverti", je pense que tu approches du vrai : chercher l'épanouissement dans le travail lui-même relève de l'utopie ou d'exigences trop élevées dans la vie. Je ne suis pas passionné par mon métier , vu les élèves que j'ai généralement (j'ai quand même eu quelques bonnes classes, ça passe mieux, il faut prendre les quelques heures de cours agréables comme du bonus) , mais je me dis que quand je suis chez moi (ou ailleurs) , je suis bien. Avant j'avais un métier bien plus intéressant et moins routinier, mais où certaines conditions de travail, de conflits, de hiérarchie étaient devenues intenables. Alors le monde parfait, hein...Lorine2 a écrit:Je me sens un peu frustrée par rapport aux enseignants qui ont la vocation, la passion de leur métier, qui s'éclatent en cours et qui aiment ça.
Je n'ai jamais aimé enseigné. Certains jours, oui ça va, je me sens bien mais assez souvent non.Je m'ennuie, trouve ça routinier .
L'an dernier, ça allait mais cette année mes élèves de Première sont faibles, n'ont pas les base de collège et ne sont pas "attachants". L'année va être longue.
Je pense reconversion et cherche quoi faire d'autre bien souvent.
Finalement je pense que je n'aime pas travailler et donc aucun boulot ne m’épanouira autant que quand je suis chez moi sans contrainte
Il faut rabattre de ses exigences intérieures quant à son métier. Travailler seul est un vrai plus du métier, sans subir les actes des autres : l'enfer, c'est les autres, surtout lorsque les conditions se dégradent, et que la compétition s'instaure pour survivre. Tout le monde tire alors la couverture à soi. On peut encore un peu échapper à ça dans l'enseignement, avec un minimum de caractère. Ce qui est le plus pesant, c'est tout l'extra-pro qui dénature notre métier, là il faut lutter en permanence. Sinon, faut être philosophe...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Thierry73Niveau 1
Doit-on s'en tenir à l'instruction ou doit-on prendre en charge également l'éducation?
Pour ma part, la réponse est évidente. Sans éducation l'instruction est impossible. Il ne s'agirait que d'un intérêt pour le contenu et pas le contenant. J'entends par "éducation" non pas l'adhésion à une morale mais l'ouverture de l'humain à des notions spirituelles. L'instruction se limite à l'instruction d'un savoir. Pas nécessairement d'un savoir être. On peut être instruit et totalement inapte à la vie. L'éducation suppose une connaissance de soi, une conscience de la vie dans ce qu'elle a de plus profond. L'éducation doit promouvoir le développement de l'individu, un être sensible, intelligent, cultivé, respectueux, ouvert, critique et auto-critique, responsable, aimant, contemplatif et déterminé. Un être engagé et non passif. Celui qui reçoit de l'instruction est un être passif que l'on remplit. Mais dont le vide intérieur est un gouffre gigantesque quand son mental se complaît dans le gavage.
Je n'aime pas ce que l'école propose aux enfants. S'il ne s'agit que d'instruction, je ne suis qu'un subordonné aux mains d'un despote. Je ne veux pas formater, je ne veux pas de statistiques, pas de graphiques, pas de remédiations dès lors qu'on laisse croire que cela suffit à éveiller l'individu.
Je pense que l'enseignant est avant tout un éducateur, "un passeur de sens", comme le dit René Barbier. L'éducateur est en premier lieu celui qui "est" ce qu'il propose de transmettre. Il ne s'agit pas de leurrer l'auditoire, ça serait un mensonge inacceptable. L'enseignant est celui qui met toute sa passion, son énergie, son enthousiasme, sa joie de connaître et de "vivre" ses connaissances au service des enfants. Il est impossible de délivrer un message, quel qu’il soit, s'il n'y a pas de messager. Et il ne s'agit pas d'être simplement un facteur. Mais un éveilleur. La meilleure évaluation se trouve au fond des yeux des enfants. Qu'ils soient brillants d'ardeur et la mission est menée. Le reste suivra. Peu importe le temps que ça prendra. Il convient de respecter les rythmes de chacun. Ce qui compte, c'est que le brasier soit allumé. Chaque individu y apportera le combustible nécessaire en fonction de ses désirs, de ses forces. Il n'y a pas de technique, il n'y a que l'énergie. Et l'Amour.
Selon l'étymologie, l'éducation signifie "nourrir" par le latin "educare" et également "conduire hors de" par une seconde version, "educere".
Il n'est pas difficile de comprendre qu'il ne s'agit pas de gaver mais bien d'apporter les éléments et les ressources favorables à une auto-suffisance..."Donne-moi un poisson et j'aurai à manger aujourd'hui. Apprends-moi à pêcher et j'aurai à manger toute ma vie." Il ne faut pas oublier d'apprendre à connaître et à aimer le poisson. Ça évite le pillage...
Dans l'idée de conduire l'individu "hors de", j'entends par là la nécessité d'extraire l'individu de son petit moi, de sa suffisance ou de son hébétude, de sa léthargie, de sa complaisance envers lui-même, de ses conditionnements, de ses formatages, de ses abandons, de ses hallucinations...Si l'instruction scolaire entretient, développe, favorise cet embrigadement, elle va à l'encontre de l'homme pour ne s'occuper que du citoyen...Mais le citoyen est manipulable, il croit et se satisfait des "nourritures " qu'il reçoit. Juste des farines animales dont il se délecte au point de jalouser celles du voisin...Consternant. Et magistralement entretenu par les masses opaques du pouvoir. Pas les politiciens, ceux-là ne sont que des marionnettes infatuées. Le pouvoir est aux mains de ceux qui ne se montrent pas, ceux qui possèdent les richesses, ceux qui manipulent les marionnettes. Toutes les marionnettes...
Si l'instruction est destinée à forger des esprits martelés et cadenassés afin que ces individus s'engagent dans une vie sociale légiférée, réglementée et qu'ils s'en satisfassent, alors c'est que l'éducation est morte. Car l'éducation est sans fin. Elle est toujours ce brasier qui ne s'éteindra qu'à la mort. Cette idée répétée aux enfants qu'ils doivent aller à l'école pour avoir un bon métier est une abomination.
Lorsque des enseignants se contentent de recevoir une "formation continue" et s'imaginent dès lors évoluer favorablement parce qu'ils sont au courant des dernières techniques d'apprentissage, ils ne sont que des vaches à lait adorant leur avoine et la main condescendante du fermier qui les trait...
J'avais lu il y a quelques temps que Jacques Salomé avait demandé à intervenir dans une IUFM et que ça avait été refusé par le ministère. Pas question de faire réfléchir les masses enseignantes. Il faut leur apprendre à faire passer des évaluations...Parce que l'impact dans le grand public est très positif...Il faut entretenir une image 'grand public"... En vue des prochaines élections...
Enfin, bon, tout ça, c'est de la politique. Parce que l'instruction est politique.
L'éducation, quant à elle, s'intéresse à l'homme.
Krishnamurti.
" Je me demande si nous nous sommes jamais posé la question du sens de l'éducation. pourquoi va-t-on à l'école, pourquoi étudie t-on diverses matières, pourquoi passe t-on des examens, pourquoi cette compétion pour l'obtention de meilleures notes?
Que signifie cette prétendue éducation et quels en sont les enjeux?
c'est une question capitale, non seulement pour les élèves, mais aussi pour les parents, les professeurs, et pour tous ceux qui aiment cette terre où nous vivons.
Pourquoi nous soumettons nous à cette épreuve qu'est l'éducation...
... la fonction de l'éducation n'est-elle pas plutôt de nous préparer, tant que nous sommes jeunes, à comprendre le processus global de l'existence?
... Assurément la vie ne se résume pas à un travail, un métier; la vie est une chose extraordinnaire, un grand mystère, ample et profond, un vaste royaume au sein duquel nous fonctionnons en tant qu'êtres humains..."
" C'est pourquoi il est d'une grande importance que nous soyons éduqués de façon authentique- sans être étouffés par la tradition, sans tomber dans le destin tout tracé d'un groupe racial, culturel ou familial particulier, sans devenir des êtres mécanisés en marche vers une fin déterminée.
celui qui comprend l'ensemble de ce processus, qui rompt avec lui et qui fait front tout seul,- cet homme là est le moteur de son propre élan..."
Krishnamurti
Le Sens du Bonheur: Chapitre I) l'Education Chap XIII) Egalité et liberté
Pour ma part, la réponse est évidente. Sans éducation l'instruction est impossible. Il ne s'agirait que d'un intérêt pour le contenu et pas le contenant. J'entends par "éducation" non pas l'adhésion à une morale mais l'ouverture de l'humain à des notions spirituelles. L'instruction se limite à l'instruction d'un savoir. Pas nécessairement d'un savoir être. On peut être instruit et totalement inapte à la vie. L'éducation suppose une connaissance de soi, une conscience de la vie dans ce qu'elle a de plus profond. L'éducation doit promouvoir le développement de l'individu, un être sensible, intelligent, cultivé, respectueux, ouvert, critique et auto-critique, responsable, aimant, contemplatif et déterminé. Un être engagé et non passif. Celui qui reçoit de l'instruction est un être passif que l'on remplit. Mais dont le vide intérieur est un gouffre gigantesque quand son mental se complaît dans le gavage.
Je n'aime pas ce que l'école propose aux enfants. S'il ne s'agit que d'instruction, je ne suis qu'un subordonné aux mains d'un despote. Je ne veux pas formater, je ne veux pas de statistiques, pas de graphiques, pas de remédiations dès lors qu'on laisse croire que cela suffit à éveiller l'individu.
Je pense que l'enseignant est avant tout un éducateur, "un passeur de sens", comme le dit René Barbier. L'éducateur est en premier lieu celui qui "est" ce qu'il propose de transmettre. Il ne s'agit pas de leurrer l'auditoire, ça serait un mensonge inacceptable. L'enseignant est celui qui met toute sa passion, son énergie, son enthousiasme, sa joie de connaître et de "vivre" ses connaissances au service des enfants. Il est impossible de délivrer un message, quel qu’il soit, s'il n'y a pas de messager. Et il ne s'agit pas d'être simplement un facteur. Mais un éveilleur. La meilleure évaluation se trouve au fond des yeux des enfants. Qu'ils soient brillants d'ardeur et la mission est menée. Le reste suivra. Peu importe le temps que ça prendra. Il convient de respecter les rythmes de chacun. Ce qui compte, c'est que le brasier soit allumé. Chaque individu y apportera le combustible nécessaire en fonction de ses désirs, de ses forces. Il n'y a pas de technique, il n'y a que l'énergie. Et l'Amour.
Selon l'étymologie, l'éducation signifie "nourrir" par le latin "educare" et également "conduire hors de" par une seconde version, "educere".
Il n'est pas difficile de comprendre qu'il ne s'agit pas de gaver mais bien d'apporter les éléments et les ressources favorables à une auto-suffisance..."Donne-moi un poisson et j'aurai à manger aujourd'hui. Apprends-moi à pêcher et j'aurai à manger toute ma vie." Il ne faut pas oublier d'apprendre à connaître et à aimer le poisson. Ça évite le pillage...
Dans l'idée de conduire l'individu "hors de", j'entends par là la nécessité d'extraire l'individu de son petit moi, de sa suffisance ou de son hébétude, de sa léthargie, de sa complaisance envers lui-même, de ses conditionnements, de ses formatages, de ses abandons, de ses hallucinations...Si l'instruction scolaire entretient, développe, favorise cet embrigadement, elle va à l'encontre de l'homme pour ne s'occuper que du citoyen...Mais le citoyen est manipulable, il croit et se satisfait des "nourritures " qu'il reçoit. Juste des farines animales dont il se délecte au point de jalouser celles du voisin...Consternant. Et magistralement entretenu par les masses opaques du pouvoir. Pas les politiciens, ceux-là ne sont que des marionnettes infatuées. Le pouvoir est aux mains de ceux qui ne se montrent pas, ceux qui possèdent les richesses, ceux qui manipulent les marionnettes. Toutes les marionnettes...
Si l'instruction est destinée à forger des esprits martelés et cadenassés afin que ces individus s'engagent dans une vie sociale légiférée, réglementée et qu'ils s'en satisfassent, alors c'est que l'éducation est morte. Car l'éducation est sans fin. Elle est toujours ce brasier qui ne s'éteindra qu'à la mort. Cette idée répétée aux enfants qu'ils doivent aller à l'école pour avoir un bon métier est une abomination.
Lorsque des enseignants se contentent de recevoir une "formation continue" et s'imaginent dès lors évoluer favorablement parce qu'ils sont au courant des dernières techniques d'apprentissage, ils ne sont que des vaches à lait adorant leur avoine et la main condescendante du fermier qui les trait...
J'avais lu il y a quelques temps que Jacques Salomé avait demandé à intervenir dans une IUFM et que ça avait été refusé par le ministère. Pas question de faire réfléchir les masses enseignantes. Il faut leur apprendre à faire passer des évaluations...Parce que l'impact dans le grand public est très positif...Il faut entretenir une image 'grand public"... En vue des prochaines élections...
Enfin, bon, tout ça, c'est de la politique. Parce que l'instruction est politique.
L'éducation, quant à elle, s'intéresse à l'homme.
Krishnamurti.
" Je me demande si nous nous sommes jamais posé la question du sens de l'éducation. pourquoi va-t-on à l'école, pourquoi étudie t-on diverses matières, pourquoi passe t-on des examens, pourquoi cette compétion pour l'obtention de meilleures notes?
Que signifie cette prétendue éducation et quels en sont les enjeux?
c'est une question capitale, non seulement pour les élèves, mais aussi pour les parents, les professeurs, et pour tous ceux qui aiment cette terre où nous vivons.
Pourquoi nous soumettons nous à cette épreuve qu'est l'éducation...
... la fonction de l'éducation n'est-elle pas plutôt de nous préparer, tant que nous sommes jeunes, à comprendre le processus global de l'existence?
... Assurément la vie ne se résume pas à un travail, un métier; la vie est une chose extraordinnaire, un grand mystère, ample et profond, un vaste royaume au sein duquel nous fonctionnons en tant qu'êtres humains..."
" C'est pourquoi il est d'une grande importance que nous soyons éduqués de façon authentique- sans être étouffés par la tradition, sans tomber dans le destin tout tracé d'un groupe racial, culturel ou familial particulier, sans devenir des êtres mécanisés en marche vers une fin déterminée.
celui qui comprend l'ensemble de ce processus, qui rompt avec lui et qui fait front tout seul,- cet homme là est le moteur de son propre élan..."
Krishnamurti
Le Sens du Bonheur: Chapitre I) l'Education Chap XIII) Egalité et liberté
- InvitéeLoChaHabitué du forum
Je cherche l'épanouissement ailleurs ndans mes loirs créatifs et le sport et les sorties aussi.
J’idéalise trop souvent p qu'il y a "mieux ailleurs" mais en fait, chaque métier a ses contraintes et les contraintes d'un autre seront peut être pire que celles d'enseignant.
L'avantage est que j'ai les mêmes classes depuis 10 ans et mes cours sont prêts(je les change un peu quand même). C'est un confort même si c'est peu motivant de faire tous les ans la même chose à peu de changement près.Mais au moins, je n'ai plus l'impression de passer beaucoup de temps à bosser et j'ai pas mal de temps pour mes loisirs que je mets maintenant en priorité
J’idéalise trop souvent p qu'il y a "mieux ailleurs" mais en fait, chaque métier a ses contraintes et les contraintes d'un autre seront peut être pire que celles d'enseignant.
L'avantage est que j'ai les mêmes classes depuis 10 ans et mes cours sont prêts(je les change un peu quand même). C'est un confort même si c'est peu motivant de faire tous les ans la même chose à peu de changement près.Mais au moins, je n'ai plus l'impression de passer beaucoup de temps à bosser et j'ai pas mal de temps pour mes loisirs que je mets maintenant en priorité
- NormandyxNeoprof expérimenté
Si je mets à part le niveau et l'âge de la crise , je crois que je pourrais écrire à peu près la même chose, je suis bien dans ma classe, même si ce n'est que cela me fatigue plus qu'avant, j'aimerai bien ne plus avoir le poids de la classe à gérer, je pourrais dans ce cas continuer en horaires allégés. Je crois qu'il faudra revoir les carrières enseignantes, pas plus que devant des 4e je n'imagine des enseignants devant des pré élémentaires ou des élémentaires à 67 ans.républicain a écrit:Après une période difficile, vers la quarantaine, j'ai retrouvé le plaisir d'enseigner depuis que je traite par le mépris toutes les demandes institutionnelles de toutes sortes, y compris les visites des Inspecteurs.
Cela fait bien une dizaine d'années, maintenant, que mon seul objectif est de permettre à mes élèves de venir en classe avec plaisir en leur apportant des connaissances dans tous les domaines. Et ça fonctionne!
J'ai des CM1/CM2 et je ne leur demande pas systématiquement de réinventer le fil à couper le beurre, je fais des leçons et ils appliquent par des exercices... qu'ils réussissent la plupart du temps. Les histoires de socle, de PPRE, de projets (et tout le reste), je ne sais plus ce que c'est.
Je suis donc un mauvais instit, selon les canons actuels de l'EN. Bizarrement, les bilans de 6ème de mes anciens élèves sont plutôt bons...
Cette année, particulièrement, j'ai des élèves très intéressés et attentifs, et je vais donc terminer ma carrière dans la satisfaction du devoir accompli.
Pour faire écho aux racines latines de Thierry, j'aimais mieux être un instituteur qu'un professeur des écoles,, ça me paraissait plus proche de ce que je vis.
Depuis des années, j'ai toujours mené mon métier avec des passions complètement indépendantes qui me permettent de m'évader et d'être peut être plus disponible en classe.
- Reine MargotDemi-dieu
Ayant enseigné pendant près de 10 ans et quitté ce métier, je crois qu'il est difficile de le faire sans vocation ou au moins un certain attachement aux élèves: les classes demandent une certaine énergie et un investissement personnel dans la relation qui peut éprouver à long terme ceux qui n'ont plus la "flamme". Il est néanmoins nécessaire comme le dit Lefteris d'avoir un certain recul par rapport au métier pour "tenir".
Quand on n'a pas envie d'être en cours les élèves le sentent et vous mènent la vie dure, et ce même si on fait consciencieusement son travail.
Quand on n'a pas envie d'être en cours les élèves le sentent et vous mènent la vie dure, et ce même si on fait consciencieusement son travail.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- LizdarcyFidèle du forum
Reine Margot a écrit:Ayant enseigné pendant près de 10 ans et quitté ce métier, je crois qu'il est difficile de le faire sans vocation ou au moins un certain attachement aux élèves: les classes demandent une certaine énergie et un investissement personnel dans la relation qui peut éprouver à long terme ceux qui n'ont plus la "flamme". Il est néanmoins nécessaire comme le dit Lefteris d'avoir un certain recul par rapport au métier pour "tenir".
Quand on n'a pas envie d'être en cours les élèves le sentent et vous mènent la vie dure, et ce même si on fait consciencieusement son travail.
L'inverse est vrai, combien d'enseignants sont malheureux parce que les classes ne répondent pas à l'enthousiasme qu'ils ressentent!
De même que je connais beaucoup de profs qui semblent parfaitement froids et détachés qui ont une paix royale.
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