- FirenzeNiveau 2
Pour ceux de Creteil RV 15h 4, rue Georges Enesco!!!! Même s'il pleut je serai là!!! Pour la page FB de Non au double master , c'est moi qui la gère!!! Si c'était bien à celle que tu faisais allusion!!!!
- dededeNiveau 3
Pedro Cordoba a écrit:AG d'AIX-MARSEILLE
Une proposition d'appel au boycott du mémoire est restée en suspens. La proposition est la suivante :
- diffusion massive d'un engagement à boycotter le mémoire
- les personnes signent comme pour une pétition normale
- une fois (et une fois seulement) un seuil préétabli (et fixé par l'AG) atteint (qui pourrait être entre 100 et 200 personnes), cet engagement au boycott du mémoire sera remis à l'ESPE, qui ne pourra pas se risquer à ne pas titulariser aussi massivement des enseignants.
- cette pétition pourrait "faire des bébés" un peu partout en France si d'autres ESPE s'en emparent et pourrait contribuer au rapprochement national nécessaire pour la victoire.
Bonne idée , si cette pétition existe quelqu'un peut-il en mettre un exemplaire sur ce fil ?
ça serait pas mal de faire circuler ça dans les syndicats par chez moi ( Montpel)
- COCOaineHabitué du forum
Une belle désillusion nous attendais à 15h...
Les présents de Néoprofs étaient, Firenze, Cassy et moi même...
Notre délégation avec les syndicats unifiés et les stagiaires représentatif de tous les degrés n'a pas été reçu...
Le rectorat préfère recevoir syndicat par syndicat... Diviser pour mieux régner...
Je suis aussi déçu du peu de monde, juste une soixantaine... C'est bien dommage
- SambreNiveau 9
Ce n'est que le début, il faut tout faire pour que la mayonnaise monte.
Ne vous découragez pas!
Ne vous découragez pas!
_________________
2016-2017: TZR, 3 classes de 4e, 1 classe de 3e
2015-2016: TZR, 1 classe de 6e, 1 classe de 4e, 1 classe de 3e
2014-2015: Stagiaire (2 classes de 4e)
2008-2014: l'Age d'Or
- FirenzeNiveau 2
CoCoaine, ravie de t'avoir vu cet aprem!!!! J'attends toujours le compte rendu!
- dededeNiveau 3
Avez vous eu un compte rendu?
- FirenzeNiveau 2
Non pas encore, juste une info en message privé qui stipule que c'est le responsable du premier degré qui les a reçu avec l'IA et qu'il faudrait rendre les devoirs mêmes dans les UE qui ne sont pas à valider sous peine de mauvais rapport pour la titularisation!!! Encore du chantage!!! Ils comptent sur un essoufflement du mécontentement après les vacances!!! Je prépare une nouvelle lettre pour la ministre et je pense qu'il faut désormais lancé un mouvement national!!' Le Gouv a bien reculé pour l'éco taxe, la rectrice de Creteil reculé face aux parents et aux maires pour la journée du 13/10, donc on va menacer de tribunal, de manifs, etc.... A force on sera entendu!!!' Voilà on lâche rien!!!!
- COCOaineHabitué du forum
Aucune info c'est bien dommage
- dededeNiveau 3
J'aurai jamais l’énergie pour valider toutes ces conneries me retaper un mémoire entier et gérer mes classes....même pendant la première semaine des vacances ici la formation continue .
Il en a marre c'est quoi une UE dont les notes ne comptent pas mais que l'on prendra en compte pour la titularisation????
Que vaut mon CAPES que vaut mon M2???
NI LA PAYE NI LES VACANCES NE ME CALMERONT
Formation personnalisée mon c** oui!
:censure: :censure: :censure: :censure:
Il en a marre c'est quoi une UE dont les notes ne comptent pas mais que l'on prendra en compte pour la titularisation????
Que vaut mon CAPES que vaut mon M2???
NI LA PAYE NI LES VACANCES NE ME CALMERONT
Formation personnalisée mon c** oui!
:censure: :censure: :censure: :censure:
- Maxi-mathsNiveau 4
dedede a écrit:J'aurai jamais l’énergie pour valider toutes ces conneries me retaper un mémoire entier et gérer mes classes....même pendant la première semaine des vacances ici la formation continue .
Il en a marre c'est quoi une UE dont les notes ne comptent pas mais que l'on prendra en compte pour la titularisation????
Que vaut mon CAPES que vaut mon M2???
NI LA PAYE NI LES VACANCES NE ME CALMERONT
Formation personnalisée mon c** oui!
:censure: :censure: :censure: :censure:
Je suis du même avis. J'ai beaucoup de mal à boucler mes préparations de cours en temps et en heure, au point de me coucher très tard le soir. Donc avec un mémoire en plus, je ne suis pas sûr de tenir. Nous avons une réunion avec les syndicats mardi prochain, pour parler de tout ça...
- MoonchildSage
Je n'ai pas lu l'intégralité de ce fil donc ce que je vais écrire a peut-être déjà été dit, mais ont-ils réellement les moyens de ce chantage ? D'une part, l'imposition de ces UE à certains stagiaires étant à la limite de la légalité, une non-titularisation qui suivrait un mauvais rapport de l'ESPE n'ouvrirait-elle pas la porte à un recours au tribunal administratif ? D'autre part, peuvent-ils se permettre de ne pas titulariser autant de stagiaires alors que dans plusieurs disciplines tous les postes ne sont pas pourvus à l'issue des concours ?Firenze a écrit:Non pas encore, juste une info en message privé qui stipule que c'est le responsable du premier degré qui les a reçu avec l'IA et qu'il faudrait rendre les devoirs mêmes dans les UE qui ne sont pas à valider sous peine de mauvais rapport pour la titularisation!!! Encore du chantage!!! Ils comptent sur un essoufflement du mécontentement après les vacances!!! Je prépare une nouvelle lettre pour la ministre et je pense qu'il faut désormais lancé un mouvement national!!' Le Gouv a bien reculé pour l'éco taxe, la rectrice de Creteil reculé face aux parents et aux maires pour la journée du 13/10, donc on va menacer de tribunal, de manifs, etc.... A force on sera entendu!!!' Voilà on lâche rien!!!!
Dans ce contexte de pénurie de "vocations", les rectorats pourraient-ils assumer une vague de démissions de stagiaires en cours d'année consécutivement à ces conditions scandaleuses d'entrée dans le métier ?
Sinon, certains syndicats ne pourraient-ils pas s'accorder pour lancer au niveau national une pétition de soutien aux stagiaires qui pourrait être signée par n'importe quel enseignant même non directement concerné par ce scandale ? Et à défaut de participation des syndicats, pourquoi ne pas diffuser une telle pétition de manière plus informelle ?
En tout cas bon courage aux stagiaires qui sont confrontés à ce système de formatage professionnel qui est encore plus kafkaïen que du temps des IUFM.
- dededeNiveau 3
OK mais sur quel texte peut-on s'appuyer ?
- MarmontNiveau 9
Les arrêtés du 18 juin
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029135370&dateTexte=&categorieLien=id
et du 22 août
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000029402770
sont les textes de référence.
J'ai des doutes que la plupart des syndicats aillent au bout de ce combat. Ils ont soutenu le retour de la formation accompagnée pour les fonctionnaires-stagiaires.
Après, que cela se passe mal à certains endroits parce que rien de correct n'avait été préparé pour l'accompagnement en question c'est autre chose.
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029135370&dateTexte=&categorieLien=id
et du 22 août
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000029402770
sont les textes de référence.
J'ai des doutes que la plupart des syndicats aillent au bout de ce combat. Ils ont soutenu le retour de la formation accompagnée pour les fonctionnaires-stagiaires.
Après, que cela se passe mal à certains endroits parce que rien de correct n'avait été préparé pour l'accompagnement en question c'est autre chose.
_________________
"Tous pour un, chacun pour soi"... Non, ça doit pas être ça...
- MoonchildSage
Pourtant il ne serait pas illogique que les syndicats se préoccupent de la qualité de la fameuse formation dont ils ont réclamé le retour ainsi que des disparités de traitement selon les académies et des pressions et chantages dont sont victimes certains stagiaires.Marmont a écrit:J'ai des doutes que la plupart des syndicats aillent au bout de ce combat. Ils ont soutenu le retour de la formation accompagnée pour les fonctionnaires-stagiaires.
Après, que cela se passe mal à certains endroits parce que rien de correct n'avait été préparé pour l'accompagnement en question c'est autre chose.
- MarmontNiveau 9
Pour la qualité de la formation cela va sans dire - mais à lire certaines demandes qui se dirigent vers la suppression pure et simple, cela j'en doute un peu - et heureusement d'ailleurs.
Au sujet des pressions venant des rectorats à l'encontre des fonctionnaires-stagiaires , si les syndicats pouvaient les empêcher cela se saurait, malheureusement pour le coup... :|
Au sujet des pressions venant des rectorats à l'encontre des fonctionnaires-stagiaires , si les syndicats pouvaient les empêcher cela se saurait, malheureusement pour le coup... :|
_________________
"Tous pour un, chacun pour soi"... Non, ça doit pas être ça...
- OsmieSage
Nous sommes à fond dedans ; quand je dis nous, c'est le SNES.Moonchild a écrit:Pourtant il ne serait pas illogique que les syndicats se préoccupent de la qualité de la fameuse formation dont ils ont réclamé le retour ainsi que des disparités de traitement selon les académies et des pressions et chantages dont sont victimes certains stagiaires.Marmont a écrit:J'ai des doutes que la plupart des syndicats aillent au bout de ce combat. Ils ont soutenu le retour de la formation accompagnée pour les fonctionnaires-stagiaires.
Après, que cela se passe mal à certains endroits parce que rien de correct n'avait été préparé pour l'accompagnement en question c'est autre chose.
- dededeNiveau 3
OK le SNES faites tourner les pétitions , je signe et toute mon académie aussi.
- FirenzeNiveau 2
Si vous pouvez m'envoyer une synthèse des revendications second degré. Vendredi 17/10 le SNALC a rendez vous avec la rectrice de Creteil!!! Merci. Pour le premier degré je sais, mais si il y a d'autres demandes merci aussi de me les donner! Par mail: domour@icloud.com
Merci à tous! J'envoie la synthèse ce week!
Merci à tous! J'envoie la synthèse ce week!
- FirenzeNiveau 2
Pour la pétition elle est toujours d'actualité!! Et pour toutes les académies!!!! Elle se trouve sur la page FB: https://www.facebook.com/pages/NON-au-double-Master-2-des-PES-session-2014-normale/1467542393525264
- dededeNiveau 3
Reçu ce matin, pas suffisant pour nous calmer.
----- Mail transféré -----
De : Jeunes second degré SE-Unsa Mtp
À :
Envoyé le : Samedi 11 octobre 2014 16h21
Objet : Stagiaires mi-temps à parcours adapté : précision sur le mémoire
SE-Unsa MONTPELLIER - Jeunes 2nd degré
Maison des syndicats
474 allée Henry II de Montmorency
34000 MONTPELLIER
Tel : 04 67 64 51 38
Retrouvez-nous sur : http://sections.se-unsa.org/34/
Bonjour à tous !
A l’attention de tous les stagiaires :
Nous vous rappelons qu'une réunion sur les mutations est prévue au siège du SE -UNSA à Montpellier l'après midi du mercredi 19 novembre !
Si vous avez cours ce jours là (que ce soit dans vos établissements ou à l'ESPE), n'hésitez pas à demander une autorisation d'absence à donner à l'ESPE ou à votre établissement avant le 17 octobre.
A l’attention des stagiaires mi-temps concernés par les parcours adaptés (stagiaires déjà titulaires d’un M2 ou stagiaires dispensés de diplôme)
Après avoir rencontré le directeur de l’ESPE, Mr IUNG puis M. Rosenzweig, délégué académique à la pédagogie chargé de la formation, le SE-UNSA a réussi à obtenir quelques éclaircissements quant à l’écrit qui vous sera demandé en fin d’année.
Tous deux ont clairement insisté sur le fait qu’ils n’attendaient pas un mémoire au sens commun et universitaire du terme mais un écrit réflexif sur sa pratique. Il doit s’agir d’une logique et nécessaire réflexion sur sa pratique adossée à la recherche.
Tous deux nous ont aussi confirmé qu’une trentaine de pages bien construire et travaillée pouvait être suffisante pour valider ce « mémoire ».
Concernant vos constats de ces deniers jours sur les différences de critères exigés quant à cet écrit, M. Rosenzweig, lors de notre rencontre, avait déjà pris la mesure du risque de discours divers et variés à ce sujet tant que les parcours adaptés ne seraient pas opérationnels.
Il vous faudra sans doute être patients jusqu'à leur mise en place effective, d'où l'annonce toute récente d'une assiduité prise en compte uniquement à partir du 15 octobre...
C'est pourquoi le SE-UNSA restera très vigilent et en particulier à la rentrée des congés d'automne.
En attendant, l'ESPE vous a invité à une réunion d’informations sur les parcours adaptés ce mercredi 15 octobre.
Afin de pouvoir continuer à interpeler l’administration sur votre formation, nous aurons besoin de savoir de quelle teneur sera l’ensemble des éléments abordés. N'hésitez pas à nous faire remonter toute annonce qui vous semblerait incohérente.
En vous remerciant par avance pour votre collaboration, le SE-UNSA reste à vos côtés et à votre écoute durant cette année difficile.
----- Mail transféré -----
De : Jeunes second degré SE-Unsa Mtp
À :
Envoyé le : Samedi 11 octobre 2014 16h21
Objet : Stagiaires mi-temps à parcours adapté : précision sur le mémoire
SE-Unsa MONTPELLIER - Jeunes 2nd degré
Maison des syndicats
474 allée Henry II de Montmorency
34000 MONTPELLIER
Tel : 04 67 64 51 38
Retrouvez-nous sur : http://sections.se-unsa.org/34/
Bonjour à tous !
A l’attention de tous les stagiaires :
Nous vous rappelons qu'une réunion sur les mutations est prévue au siège du SE -UNSA à Montpellier l'après midi du mercredi 19 novembre !
Si vous avez cours ce jours là (que ce soit dans vos établissements ou à l'ESPE), n'hésitez pas à demander une autorisation d'absence à donner à l'ESPE ou à votre établissement avant le 17 octobre.
A l’attention des stagiaires mi-temps concernés par les parcours adaptés (stagiaires déjà titulaires d’un M2 ou stagiaires dispensés de diplôme)
Après avoir rencontré le directeur de l’ESPE, Mr IUNG puis M. Rosenzweig, délégué académique à la pédagogie chargé de la formation, le SE-UNSA a réussi à obtenir quelques éclaircissements quant à l’écrit qui vous sera demandé en fin d’année.
Tous deux ont clairement insisté sur le fait qu’ils n’attendaient pas un mémoire au sens commun et universitaire du terme mais un écrit réflexif sur sa pratique. Il doit s’agir d’une logique et nécessaire réflexion sur sa pratique adossée à la recherche.
Tous deux nous ont aussi confirmé qu’une trentaine de pages bien construire et travaillée pouvait être suffisante pour valider ce « mémoire ».
Concernant vos constats de ces deniers jours sur les différences de critères exigés quant à cet écrit, M. Rosenzweig, lors de notre rencontre, avait déjà pris la mesure du risque de discours divers et variés à ce sujet tant que les parcours adaptés ne seraient pas opérationnels.
Il vous faudra sans doute être patients jusqu'à leur mise en place effective, d'où l'annonce toute récente d'une assiduité prise en compte uniquement à partir du 15 octobre...
C'est pourquoi le SE-UNSA restera très vigilent et en particulier à la rentrée des congés d'automne.
En attendant, l'ESPE vous a invité à une réunion d’informations sur les parcours adaptés ce mercredi 15 octobre.
Afin de pouvoir continuer à interpeler l’administration sur votre formation, nous aurons besoin de savoir de quelle teneur sera l’ensemble des éléments abordés. N'hésitez pas à nous faire remonter toute annonce qui vous semblerait incohérente.
En vous remerciant par avance pour votre collaboration, le SE-UNSA reste à vos côtés et à votre écoute durant cette année difficile.
- dededeNiveau 3
En attendant, l'ESPE vous a invité à une réunion d’informations sur les parcours adaptés ce mercredi 15 octobre.
!!!!!!!!!MONTPELLIER c'est l'occasion de dire ce que l'on pense venez nombreux!!!!!!!!!!
!!!!!!!!!MONTPELLIER c'est l'occasion de dire ce que l'on pense venez nombreux!!!!!!!!!!
- Cel06Niveau 5
Des nouvelles de Grenoble?
Merci
Merci
- FirenzeNiveau 2
Cela résume bien tout le bazar!!!!: http://m.slate.fr/story/93109/reforme-formation-professeurs
FRANCE
Le grand bazar de la formation des professeurs: cas d'école d'une réforme mal faite
par Raphaël Czarny,
le 11 octobre 2014
Vous êtes directeur d’une Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Espé), la composante universitaire créée par la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école, dite loi Peillon, votée le 25 juin 2013. Depuis la rentrée de l'année dernière, et la mise en place d'un parcours de formation en master 1, puis master 2 (ouvert donc à la rentrée 2014), vous êtes chargé de former les instituteurs et les professeurs. Et lorsque vous lisez aujourd’hui le rapport sénatorial de juin 2014 sur la mise en place de ces établissements, vous en riez encore. Surtout cette phrase:
«Une approche modeste et empirique acceptant une part d’erreurs et de tâtonnements est la méthode qu’il convient d’adopter».
Car la part «d’erreurs et de tâtonnements» inhérente à toute réforme est beaucoup plus importante que prévue.
«C'est une situation terrible»
Dans une lettre ouverte qui a suscité trop peu d'écho, le 2 octobre dernier, Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, l'un des principaux syndicats d'enseignants, alertait la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem sur les nombreux«incertitudes et (…) dysfonctionnements» qui perturbait la rentrée des nouveaux stagiaires de l'éducation nationale.
En juin 2014, déjà, le rapport d'information du Sénat pointait les nombreux risques engendrés par cette réforme d'ampleur, pourtant largement soutenue par la communauté éducative. Il n'était pas le seul. De nombreux formateurs ont alerté le ministère avant cette rentrée. Ce qu'en pense ce dernier? Il n’a pas donné suite à nos demandes.
Cas d’école
Prenons l’Espé de Créteil (qui dépend de l'Université Paris-Est Créteil, UPEC). Elle accueillait au 15 septembre 2014, 3332 étudiants et enseignants-stagiaires, contre 2617 l’année précédente. Les inscriptions n'étaient pas encore finies: le chiffre devrait tourner autour de 4000. Déjà l’an dernier, avec ses moyens quasi-constants, elle avait du mal à assurer toute la formation, qui restait encore incomplète: comme le nouveau master censé encadrer la formation et «métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation» a été créé à la rentrée 2013, la rentrée 2014 voit les anciens M1 passer en M2.
Mais les inscriptions explosent aussi indépendemment: parce que le ministère embauche bien sûr, et parce que le rétablissement de la formation est attirante. Sans formation les recrutements avaient chutés, la peur d'être profs était devenue plus grande, c'était une période assez sombre, de l'avis général des personnes interrogées.
A Créteil, la direction de l'Espé synthétise le problème:
«On reste déficitaire en heures de service disponibles pour assurer la formation, même en faisant des heures supplémentaires. On ne peut matériellement pas assurer la formation. Le recours à des vacataires est obligatoire. C’est une situation terrible».
Depuis 2010 et la réforme dite de la «mastérisation» (sous Nicolas Sarkozy), les enseignants ne bénéficiaient plus d'une formation initiale en alternance: sitôt le Capes et le grade de master obtenus, les professeurs travaillaient directement: lancés dans les classes pour 15 à 18 heures de cours par semaine, avec au maximum 3 heures de formation. De jeunes professeurs débutants, souvent affectés dans des établissements difficiles, quasiment sans assistance, chargés d'effectuer un temps plein alors que le principe de la formation initiale en alternance permet de partager sa première année d'enseignement entre les cours à donner et l'indispensable formation par des professeurs expérimentés. Conséquences: dépressions et fréquentes démissions.
La loi de refondation de l'école de Vincent Peillon a rétabli la formation en alternance en M2: 9 heures devant les classes, 9 heures en formation. Un nouveau master a été créé: le MEEF, pour métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation. La première année (M1) de ce master sert à préparer le concours de professeur, le Capes. La deuxième année (M2) est dévolue à l'alternance. Si tout se passe bien, l'enseignant-stagiaire en M2 est titularisé à la fin de l'année. Ca c'est le parcours idéal dans lequel s'engagent aujourd'hui de nombreux candidats. Mais évidemment, ce n'est pas si simple: ce profil ne représente en moyenne qu'un tiers des personnels.
Une circulaire bien tardive
Les deux autres tiers disposent déjà du master et du concours pour enseigner. La plupart disposent d'un master recherche, dans lequel ces jeunes professeurs se sont engagés avant la réforme Peillon. Ils ont passé Capes ou agrégation au cours de ce master, ou juste après, en candidat libre, peut-être attirés par la promesse de la création de 60 000 postes dans l'Education nationale.
Comme ils sont obligés de se former à l'Espé, parce que la loi impose désormais une formation, mais que l'Etat ne peut pas leur demander de valider de nouveau un master, en l'occurrence ce Meef, créé à la rentrée 2013, il faut bien trouver un cadre quelconque pour délivrer des cours de formation. Ceux-là, donc, «verront leur parcours en Espe adapté, afin de tenir compte de leurs besoins de formation, en fonction notamment de leur parcours antérieur» explique la circulaire parue le 17 juin dernier. Une circulaire floue parue deux mois et demi avant la rentrée. Oui, cela s'appelle voir la fuite de gaz alors que le feu ne va pas tarder à prendre.
Maintenant jeu de rôle: voici Edouard, qui a décroché l’an dernier, en même temps qu’un master de recherche en lettres (sur la démocratie dans l’oeuvre de Flaubert), son Capes de français. Au titre de la loi (pour être prof titulaire, vous avez besoin d'un grade de master depuis la mastérisation) et du concours (depuis toujours), Edouard a le nécessaire pour enseigner. Ne manque que la formation obligatoire en alternance, rétablie par la loi Peillon, qu’il va suivre en «parcours adapté».
Edouard enseigne le français en collège dans l’académie de Créteil. Il y donne 9h de cours par semaine, et suit à l'Espé 9 heures de formation. A l'Espé de Créteil, le cadre de sa formation est un diplôme universitaire (DU).
Pourquoi? Parce qu'une lettre interne datée du 21 juillet, et signée Simone Bonnafous, directrice de la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle (DGESIP), a laissé un choix impossible aux Espé: soit d'inscrire les «parcours adaptés» dans «une deuxième année de master en vue de la validation du master Meef»; soit de créer un «diplôme d’université ad hoc». Dans tous les cas, l’Etat abondera «les budgets des établissements intégrateurs des Espé (les facs) pour la totalité des fonctionnaires-stagiaires en formation sur la base de 256 euros par fonctionnaire-stagiaire», soit le tarif d’inscription en master à la rentrée 2014. En clair, l'Etat paie pour l'inscription de ses employés à la formation, et laisse l'université trouver les sous pour l'assurer réellement. Car l'Education Nationale est un patron qui délègue le coût de la formation à un tierce –les universités, dont les budgets sont globalement dans le rouge cramoisi.
L'argent, «c'est l'origine et le point d'aboutissement»
Le souci, c'est qu'un master 2 comprend 250 heures d'enseignement par an à Créteil. Avec le D.U., la formation descend à 150 heures. 256 euros, dixit l’Espé de Créteil, «ce n’est rien du tout». La somme ne suffit déjà pas pour assurer 150 heures de formation, alors 250 heures? Un hara-kiri financier. La direction de l'Espé de Créteil nous le dit sans langue de bois: la question financière «c’est l’origine, le point d’aboutissement, la raison d’être, la cause, là pour le coup... économique, pécuniaire, argent, sous, tous les mots que vous voulez mais c’est ça».
Conséquence pour Edouard, jeune fonctionnaire-stagiaire de l’éducation nationale inscrit à l'Espé de Créteil, sa formation est grignotée. Au 29 septembre 2014, les heures de suivi individualisée par étudiant, en DU, ont été diminués de 10 heures par an à 4 heures. Pour l’Espé de Créteil, cette diminution des heures de suivi «remet en cause une aide conséquente aux enseignants-stagiaires». Mais ces heures si précieuse de l'avis des formateurs étaient aussi les plus coûteuses (du point de vue des budgets d'une université en grande difficulté financière). Désormais, les formateurs devraient s'adapter au mieux à chaque profil avec quatre heures sur l'année entière en tête-à-tête.
Un nouvel avis sorti du chapeau
Donc depuis trois semaines Edouard, professeur de français, donne des cours à de jeunes élèves de l’académie de Créteil. Mais sur la moitié de son emploi du temps, il est confronté à de simples problèmes d’étudiants. Et ce n'est pas fini. Car l'arrêté du 22 août sur les modalités d'évaluation et de titularisation des professeurs stagiaires du second degré a créé, 10 jours avant la rentrée, un nouveau problème. Explication: à la fin de l’année, après un an de fonctionnaire-stagiaire en alternance, si Edouard est déclaré apte à enseigner par son inspecteur et son chef d'établissement, il est titularisé. Or cet arrêté a introduit un nouvel avis, celui du directeur de l’Espé.
Mais sur quels critères cet avis va-t-il porter? C’est ce que l'arrêté du 22 août n’a pas précisé (mais au point où nous en sommes vous comprenez que le ministère a oublié de préciser pas mal de choses).
Cette question a déclenché une certaine agitation dans plusieurs académies, notamment à l’Espé de Créteil où des pétitions ont été lancés. Parce si le directeur d'un Espé doit donner son avis sur une titularisation, il pourrait logiquement s'appuyer sur la réussite au DU, à partir des notes de l'étudiant à ce DU. Or il y a un souci: Edouard, qui a déjà le diplôme nécessaire n’est pas tenu de réussir ce DU. Il peut avoir des zéros partout si cela lui chante. Aussi l’Espé de Créteil a préféré anticiper les soucis. Les fonctionnaires-stagiaires en DU, précise-t-on, ne seront pas évalués.
«Cet avis sera lié aux compétences professionnelles développées par les enseignants-stagiaires devant leurs élèves», nous assure la direction. «L’idée, c’est que ce DU ne doit pas donner lieu à des évaluations chiffrés et notés, afin que les gens avec un M2 ne se sentent pas pris dans un tourbillon de notes et d’évaluation». Ouf, peut se dire Edouard. Il est tenu de suivre une formation diplômante, mais on ne l’évaluera pas sur sa réussite au diplôme. Tout va bien.
Parcours adaptés... selon les académies
Tout de même, Edouard se pose une question. Pourquoi son ami Lucien, qui a le même master recherche en lettres (mémoire: la notion de bêtise dans l’oeuvre de Flaubert) et a passé le même Capes, mais qui exerce et se forme en alternance dans l’académie de Versailles ne suit pas un D.U? Parce que dans l’académie de Versailles, on a mis en place une attestation d’études universitaires (AEU). Après tout, la lettre de la DGESIP prévoyait un «diplôme universitaire ad hoc». Donc éventuellement, une AEU. Il est peut-être temps de le rappeler: une lettre, fût-elle signée par la directrice de la DGESIP et écrite d'un ton plein d'autorité n'a pas de valeur légale...
A Créteil, c’était justement une AEU qui était prévu avant que le choix ne se porte sur le DU. Si l’AEU ne règle pas la question financière, il a le mérite de ne pas être une formation diplômante mais une simple attestation de suivi, où seuls comptent l’assiduité et la participation. Pas de diplôme, pas d’évaluation, et pas de situation absurde où un étudiant s’inscrit à un diplôme sans nécessité, ni obligation, de le décrocher. DU à Créteil, AEU à Versailles, deux académies qui se jouxtent. Mais aussi, au 7 septembre dernier, un Master 2 MEEF à Bordeaux, Dijon, Limoges, Lyon, Paris, Toulouse. Et un DU à Lille et à Reims. Effectivement, des «parcours adaptés» très adaptés... mais selon les académies, et non les individus. L'absence de cadrage national est déplorée par de nombreux formateurs interrogés. Et elle engendre des dysfonctionnements de fait dans toutes les académies, puisque personne n'est sur la même longueur d'onde…
Prise de tête comptable
Les ratés de la formation des professeurs tiennent aussi dans le fait de confier la formation (et surtout son coût financier) à l’université. Prenons un exemple: vendredi 26 septembre, le conseil d’administration de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), a annoncé la transformation, à la rentrée prochaine, de 9 postes de professeurs du second degré en postes d’enseignants-chercheurs à l'Espé de Créteil.
La grande différence entre un poste second degré et un poste d’enseignant-chercheur, c’est que le premier fait 384 heures de service par an, alors que le second n’en fait que 192. La moitié, exactement. En pertes sèches d’heure d’enseignement pour l’Espé, cela correspond donc à 1728 heures en moins. Il faudra encore, l’an prochain, avoir recours à des vacataires à l’Espé de Créteil. Mais l’académie, elle, est déjà déficitaire en poste dans certaines matières. Ca sent la prise de tête comptable pour les calculettes du rectorat.
En fait, l’université n’a pas vraiment le choix. D’un côté, elle doit intégrer (cette formation professionnalisante), l’Espé, sous-dotée en enseignants-chercheurs et dont la vocation est d'assurer une formation professionnalisante plutôt que tournée vers la recherche. Or de l'autre côté, la politique générale de l’UPEC est de favoriser la recherche. Parce que c’est son identité, mais aussi et surtout son intérêt financier: la dotation globale des universités est calculée notamment en fonction du nombre d’enseignants chercheurs publiant: c’est ce qui rapporte le plus de point, donc le plus d’argent. L'un des critères du classement de Shanghaï est aussi le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline.
Je crains que personne ne puisse vous l'expliquer
La conséquence, c’est la suppression d’heures disponibles de formation donc, la panade pour assurer les enseignements que l’Espé doit donner aux fonctionnaires-stagiaires. Mais le choix est cornélien: assurer la formation en Espé, qui rapporte moins d’argent que la recherche, ou chercher à gagner plus d’argent de l’Etat en ayant plus de chercheurs publiants?
En théorie, les universités doivent faire les deux. Dans les faits, c'est presque impossible. Cela s’appelle des injonctions contradictoires. Evidemment, tout serait plus simple si l’employeur (le ministère) finançait plus largement la formation initiale de ses employés (les professeurs). A travers le nouveau mode de financement qui devait donner des moyens financiers plus important aux Espé pour assurer la formation par exemple, qui devait être mis en place à cette rentrée mais a été repoussé à 2015 ou 2016. Pourquoi?: «Alors ça, je crains que personne ne puisse vous l’expliquer», regrette l’Espé de Créteil.
D’accord, la rentrée est fichue. La formation des professeurs va passer l’année à essuyer les plâtres. Mais l’an prochain, ça ira mieux, non?
Tiens, une question pour l’Espé de Créteil, sur les futurs enseignants engagés dans le parcours idéal, mais qui ont loupé le concours. Ils ont néanmoins été admis dans un M2 un peu adapté pour continuer la formation et retenter le concours (on les appelle des reçus-collés). S’ils ont le Capes cette année, supposons qu’ils iront en D.U. pour suivre une formation en alternance. Mais s’ils ne l’ont pas? Un enseignant avec un master et sans Capes, cela s’appelle un contractuel. Est-ce leur destin? Ou bien, seront-ils réorientés vers un nouveau métier? A l’Espé de Créteil, gros rire nerveux:
«Oh alors là! Nous sommes en train de se poser les questions pour cette année. Alors nous allons attendre d’être confrontés au souci. Nous ne sommes pas encore dans la rentrée prochaine. Mais la question se posera pour leur parcours. Il faudra se la poser.»
FRANCE
Le grand bazar de la formation des professeurs: cas d'école d'une réforme mal faite
par Raphaël Czarny,
le 11 octobre 2014
Vous êtes directeur d’une Ecole supérieure du professorat et de l’éducation (Espé), la composante universitaire créée par la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école, dite loi Peillon, votée le 25 juin 2013. Depuis la rentrée de l'année dernière, et la mise en place d'un parcours de formation en master 1, puis master 2 (ouvert donc à la rentrée 2014), vous êtes chargé de former les instituteurs et les professeurs. Et lorsque vous lisez aujourd’hui le rapport sénatorial de juin 2014 sur la mise en place de ces établissements, vous en riez encore. Surtout cette phrase:
«Une approche modeste et empirique acceptant une part d’erreurs et de tâtonnements est la méthode qu’il convient d’adopter».
Car la part «d’erreurs et de tâtonnements» inhérente à toute réforme est beaucoup plus importante que prévue.
«C'est une situation terrible»
Dans une lettre ouverte qui a suscité trop peu d'écho, le 2 octobre dernier, Frédéric Sève, secrétaire général du SGEN-CFDT, l'un des principaux syndicats d'enseignants, alertait la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem sur les nombreux«incertitudes et (…) dysfonctionnements» qui perturbait la rentrée des nouveaux stagiaires de l'éducation nationale.
En juin 2014, déjà, le rapport d'information du Sénat pointait les nombreux risques engendrés par cette réforme d'ampleur, pourtant largement soutenue par la communauté éducative. Il n'était pas le seul. De nombreux formateurs ont alerté le ministère avant cette rentrée. Ce qu'en pense ce dernier? Il n’a pas donné suite à nos demandes.
Cas d’école
Prenons l’Espé de Créteil (qui dépend de l'Université Paris-Est Créteil, UPEC). Elle accueillait au 15 septembre 2014, 3332 étudiants et enseignants-stagiaires, contre 2617 l’année précédente. Les inscriptions n'étaient pas encore finies: le chiffre devrait tourner autour de 4000. Déjà l’an dernier, avec ses moyens quasi-constants, elle avait du mal à assurer toute la formation, qui restait encore incomplète: comme le nouveau master censé encadrer la formation et «métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation» a été créé à la rentrée 2013, la rentrée 2014 voit les anciens M1 passer en M2.
Mais les inscriptions explosent aussi indépendemment: parce que le ministère embauche bien sûr, et parce que le rétablissement de la formation est attirante. Sans formation les recrutements avaient chutés, la peur d'être profs était devenue plus grande, c'était une période assez sombre, de l'avis général des personnes interrogées.
A Créteil, la direction de l'Espé synthétise le problème:
«On reste déficitaire en heures de service disponibles pour assurer la formation, même en faisant des heures supplémentaires. On ne peut matériellement pas assurer la formation. Le recours à des vacataires est obligatoire. C’est une situation terrible».
Depuis 2010 et la réforme dite de la «mastérisation» (sous Nicolas Sarkozy), les enseignants ne bénéficiaient plus d'une formation initiale en alternance: sitôt le Capes et le grade de master obtenus, les professeurs travaillaient directement: lancés dans les classes pour 15 à 18 heures de cours par semaine, avec au maximum 3 heures de formation. De jeunes professeurs débutants, souvent affectés dans des établissements difficiles, quasiment sans assistance, chargés d'effectuer un temps plein alors que le principe de la formation initiale en alternance permet de partager sa première année d'enseignement entre les cours à donner et l'indispensable formation par des professeurs expérimentés. Conséquences: dépressions et fréquentes démissions.
La loi de refondation de l'école de Vincent Peillon a rétabli la formation en alternance en M2: 9 heures devant les classes, 9 heures en formation. Un nouveau master a été créé: le MEEF, pour métiers de l'enseignement, de l'éducation et de la formation. La première année (M1) de ce master sert à préparer le concours de professeur, le Capes. La deuxième année (M2) est dévolue à l'alternance. Si tout se passe bien, l'enseignant-stagiaire en M2 est titularisé à la fin de l'année. Ca c'est le parcours idéal dans lequel s'engagent aujourd'hui de nombreux candidats. Mais évidemment, ce n'est pas si simple: ce profil ne représente en moyenne qu'un tiers des personnels.
Une circulaire bien tardive
Les deux autres tiers disposent déjà du master et du concours pour enseigner. La plupart disposent d'un master recherche, dans lequel ces jeunes professeurs se sont engagés avant la réforme Peillon. Ils ont passé Capes ou agrégation au cours de ce master, ou juste après, en candidat libre, peut-être attirés par la promesse de la création de 60 000 postes dans l'Education nationale.
Comme ils sont obligés de se former à l'Espé, parce que la loi impose désormais une formation, mais que l'Etat ne peut pas leur demander de valider de nouveau un master, en l'occurrence ce Meef, créé à la rentrée 2013, il faut bien trouver un cadre quelconque pour délivrer des cours de formation. Ceux-là, donc, «verront leur parcours en Espe adapté, afin de tenir compte de leurs besoins de formation, en fonction notamment de leur parcours antérieur» explique la circulaire parue le 17 juin dernier. Une circulaire floue parue deux mois et demi avant la rentrée. Oui, cela s'appelle voir la fuite de gaz alors que le feu ne va pas tarder à prendre.
Maintenant jeu de rôle: voici Edouard, qui a décroché l’an dernier, en même temps qu’un master de recherche en lettres (sur la démocratie dans l’oeuvre de Flaubert), son Capes de français. Au titre de la loi (pour être prof titulaire, vous avez besoin d'un grade de master depuis la mastérisation) et du concours (depuis toujours), Edouard a le nécessaire pour enseigner. Ne manque que la formation obligatoire en alternance, rétablie par la loi Peillon, qu’il va suivre en «parcours adapté».
Edouard enseigne le français en collège dans l’académie de Créteil. Il y donne 9h de cours par semaine, et suit à l'Espé 9 heures de formation. A l'Espé de Créteil, le cadre de sa formation est un diplôme universitaire (DU).
Pourquoi? Parce qu'une lettre interne datée du 21 juillet, et signée Simone Bonnafous, directrice de la Direction Générale de l’Enseignement Supérieur et de l’Insertion Professionnelle (DGESIP), a laissé un choix impossible aux Espé: soit d'inscrire les «parcours adaptés» dans «une deuxième année de master en vue de la validation du master Meef»; soit de créer un «diplôme d’université ad hoc». Dans tous les cas, l’Etat abondera «les budgets des établissements intégrateurs des Espé (les facs) pour la totalité des fonctionnaires-stagiaires en formation sur la base de 256 euros par fonctionnaire-stagiaire», soit le tarif d’inscription en master à la rentrée 2014. En clair, l'Etat paie pour l'inscription de ses employés à la formation, et laisse l'université trouver les sous pour l'assurer réellement. Car l'Education Nationale est un patron qui délègue le coût de la formation à un tierce –les universités, dont les budgets sont globalement dans le rouge cramoisi.
L'argent, «c'est l'origine et le point d'aboutissement»
Le souci, c'est qu'un master 2 comprend 250 heures d'enseignement par an à Créteil. Avec le D.U., la formation descend à 150 heures. 256 euros, dixit l’Espé de Créteil, «ce n’est rien du tout». La somme ne suffit déjà pas pour assurer 150 heures de formation, alors 250 heures? Un hara-kiri financier. La direction de l'Espé de Créteil nous le dit sans langue de bois: la question financière «c’est l’origine, le point d’aboutissement, la raison d’être, la cause, là pour le coup... économique, pécuniaire, argent, sous, tous les mots que vous voulez mais c’est ça».
Conséquence pour Edouard, jeune fonctionnaire-stagiaire de l’éducation nationale inscrit à l'Espé de Créteil, sa formation est grignotée. Au 29 septembre 2014, les heures de suivi individualisée par étudiant, en DU, ont été diminués de 10 heures par an à 4 heures. Pour l’Espé de Créteil, cette diminution des heures de suivi «remet en cause une aide conséquente aux enseignants-stagiaires». Mais ces heures si précieuse de l'avis des formateurs étaient aussi les plus coûteuses (du point de vue des budgets d'une université en grande difficulté financière). Désormais, les formateurs devraient s'adapter au mieux à chaque profil avec quatre heures sur l'année entière en tête-à-tête.
Un nouvel avis sorti du chapeau
Donc depuis trois semaines Edouard, professeur de français, donne des cours à de jeunes élèves de l’académie de Créteil. Mais sur la moitié de son emploi du temps, il est confronté à de simples problèmes d’étudiants. Et ce n'est pas fini. Car l'arrêté du 22 août sur les modalités d'évaluation et de titularisation des professeurs stagiaires du second degré a créé, 10 jours avant la rentrée, un nouveau problème. Explication: à la fin de l’année, après un an de fonctionnaire-stagiaire en alternance, si Edouard est déclaré apte à enseigner par son inspecteur et son chef d'établissement, il est titularisé. Or cet arrêté a introduit un nouvel avis, celui du directeur de l’Espé.
Mais sur quels critères cet avis va-t-il porter? C’est ce que l'arrêté du 22 août n’a pas précisé (mais au point où nous en sommes vous comprenez que le ministère a oublié de préciser pas mal de choses).
Cette question a déclenché une certaine agitation dans plusieurs académies, notamment à l’Espé de Créteil où des pétitions ont été lancés. Parce si le directeur d'un Espé doit donner son avis sur une titularisation, il pourrait logiquement s'appuyer sur la réussite au DU, à partir des notes de l'étudiant à ce DU. Or il y a un souci: Edouard, qui a déjà le diplôme nécessaire n’est pas tenu de réussir ce DU. Il peut avoir des zéros partout si cela lui chante. Aussi l’Espé de Créteil a préféré anticiper les soucis. Les fonctionnaires-stagiaires en DU, précise-t-on, ne seront pas évalués.
«Cet avis sera lié aux compétences professionnelles développées par les enseignants-stagiaires devant leurs élèves», nous assure la direction. «L’idée, c’est que ce DU ne doit pas donner lieu à des évaluations chiffrés et notés, afin que les gens avec un M2 ne se sentent pas pris dans un tourbillon de notes et d’évaluation». Ouf, peut se dire Edouard. Il est tenu de suivre une formation diplômante, mais on ne l’évaluera pas sur sa réussite au diplôme. Tout va bien.
Parcours adaptés... selon les académies
Tout de même, Edouard se pose une question. Pourquoi son ami Lucien, qui a le même master recherche en lettres (mémoire: la notion de bêtise dans l’oeuvre de Flaubert) et a passé le même Capes, mais qui exerce et se forme en alternance dans l’académie de Versailles ne suit pas un D.U? Parce que dans l’académie de Versailles, on a mis en place une attestation d’études universitaires (AEU). Après tout, la lettre de la DGESIP prévoyait un «diplôme universitaire ad hoc». Donc éventuellement, une AEU. Il est peut-être temps de le rappeler: une lettre, fût-elle signée par la directrice de la DGESIP et écrite d'un ton plein d'autorité n'a pas de valeur légale...
A Créteil, c’était justement une AEU qui était prévu avant que le choix ne se porte sur le DU. Si l’AEU ne règle pas la question financière, il a le mérite de ne pas être une formation diplômante mais une simple attestation de suivi, où seuls comptent l’assiduité et la participation. Pas de diplôme, pas d’évaluation, et pas de situation absurde où un étudiant s’inscrit à un diplôme sans nécessité, ni obligation, de le décrocher. DU à Créteil, AEU à Versailles, deux académies qui se jouxtent. Mais aussi, au 7 septembre dernier, un Master 2 MEEF à Bordeaux, Dijon, Limoges, Lyon, Paris, Toulouse. Et un DU à Lille et à Reims. Effectivement, des «parcours adaptés» très adaptés... mais selon les académies, et non les individus. L'absence de cadrage national est déplorée par de nombreux formateurs interrogés. Et elle engendre des dysfonctionnements de fait dans toutes les académies, puisque personne n'est sur la même longueur d'onde…
Prise de tête comptable
Les ratés de la formation des professeurs tiennent aussi dans le fait de confier la formation (et surtout son coût financier) à l’université. Prenons un exemple: vendredi 26 septembre, le conseil d’administration de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), a annoncé la transformation, à la rentrée prochaine, de 9 postes de professeurs du second degré en postes d’enseignants-chercheurs à l'Espé de Créteil.
La grande différence entre un poste second degré et un poste d’enseignant-chercheur, c’est que le premier fait 384 heures de service par an, alors que le second n’en fait que 192. La moitié, exactement. En pertes sèches d’heure d’enseignement pour l’Espé, cela correspond donc à 1728 heures en moins. Il faudra encore, l’an prochain, avoir recours à des vacataires à l’Espé de Créteil. Mais l’académie, elle, est déjà déficitaire en poste dans certaines matières. Ca sent la prise de tête comptable pour les calculettes du rectorat.
En fait, l’université n’a pas vraiment le choix. D’un côté, elle doit intégrer (cette formation professionnalisante), l’Espé, sous-dotée en enseignants-chercheurs et dont la vocation est d'assurer une formation professionnalisante plutôt que tournée vers la recherche. Or de l'autre côté, la politique générale de l’UPEC est de favoriser la recherche. Parce que c’est son identité, mais aussi et surtout son intérêt financier: la dotation globale des universités est calculée notamment en fonction du nombre d’enseignants chercheurs publiant: c’est ce qui rapporte le plus de point, donc le plus d’argent. L'un des critères du classement de Shanghaï est aussi le nombre de chercheurs les plus cités dans leur discipline.
Je crains que personne ne puisse vous l'expliquer
La conséquence, c’est la suppression d’heures disponibles de formation donc, la panade pour assurer les enseignements que l’Espé doit donner aux fonctionnaires-stagiaires. Mais le choix est cornélien: assurer la formation en Espé, qui rapporte moins d’argent que la recherche, ou chercher à gagner plus d’argent de l’Etat en ayant plus de chercheurs publiants?
En théorie, les universités doivent faire les deux. Dans les faits, c'est presque impossible. Cela s’appelle des injonctions contradictoires. Evidemment, tout serait plus simple si l’employeur (le ministère) finançait plus largement la formation initiale de ses employés (les professeurs). A travers le nouveau mode de financement qui devait donner des moyens financiers plus important aux Espé pour assurer la formation par exemple, qui devait être mis en place à cette rentrée mais a été repoussé à 2015 ou 2016. Pourquoi?: «Alors ça, je crains que personne ne puisse vous l’expliquer», regrette l’Espé de Créteil.
D’accord, la rentrée est fichue. La formation des professeurs va passer l’année à essuyer les plâtres. Mais l’an prochain, ça ira mieux, non?
Tiens, une question pour l’Espé de Créteil, sur les futurs enseignants engagés dans le parcours idéal, mais qui ont loupé le concours. Ils ont néanmoins été admis dans un M2 un peu adapté pour continuer la formation et retenter le concours (on les appelle des reçus-collés). S’ils ont le Capes cette année, supposons qu’ils iront en D.U. pour suivre une formation en alternance. Mais s’ils ne l’ont pas? Un enseignant avec un master et sans Capes, cela s’appelle un contractuel. Est-ce leur destin? Ou bien, seront-ils réorientés vers un nouveau métier? A l’Espé de Créteil, gros rire nerveux:
«Oh alors là! Nous sommes en train de se poser les questions pour cette année. Alors nous allons attendre d’être confrontés au souci. Nous ne sommes pas encore dans la rentrée prochaine. Mais la question se posera pour leur parcours. Il faudra se la poser.»
- SambreNiveau 9
Pour Grenoble: présence devant le rectorat maintenue mardi midi. Mercredi, le snes sera reçu par le recteur...
_________________
2016-2017: TZR, 3 classes de 4e, 1 classe de 3e
2015-2016: TZR, 1 classe de 6e, 1 classe de 4e, 1 classe de 3e
2014-2015: Stagiaire (2 classes de 4e)
2008-2014: l'Age d'Or
- InvitéInvité
Bonjour,
Quelques nouvelles de la situation dans l'ESPE de Valence (académie de Grenoble) pour les PES ayant déjà un M2 ou dispensé de diplôme...
Les exigences :
Pour l'instant, il nous est demandé de faire un mémoire (30-35p), seul ou en binôme, selon une liste de thèmes proposés par les enseignants (13 thèmes assez précis) et en lien avec les travaux actuels des circonscriptions (certains se sont vu "proposer" un choix entre 2 ou 3 sujets...).
On doit passer les partiels ou faire les dossiers demandés pour la validation de l'UE.
Le parcours personnalisé :
Nous avons chacun rencontré fin août ou début septembre une commission composée d'un IEN et d'un formateur de l'ESPE pour déterminer nos "besoins de formation" en nous positionnant sur les 19 compétences du professeur des écoles. Nous devions amener un CV et tout document utile.
Nos "parcours personnalisés de formation" nous ont été communiqué le lundi 6 octobre pour l'Ardèche et le mercredi 8 oct pour la Drôme (les cours ont commencé le 15 septembre). Ils ne sont pas du tout personnalisés. Les seules UE dont certains ont été exempté sont le français et les maths. Apparemment, en règle générale, ceux qui ont déjà un master en enseignement ne doivent pas faire français et maths, mais ont 30 heures supplémentaires pour arriver aux 250h de formation préconisées. 30 heures de "dispositif personnalisé à définir après les évaluations formatives". Vu leurs capacités de personnalisation, on se demande ce que ça va être... Peut-être, ce qui serait bien, des observations en classe.
On m'a rapporté un cas d'une PES qui a déjà un M2 enseignement et qui doit faire l'UE de français... Il y a également des personnes qui ont déjà le C2i2e et qui doivent suivre l'UE "Culture numérique", et tout le monde doit suivre l'UE de langue, qu'on ait déjà un CLES, une UE "enseignement d'une langue étrangère" ou une licence de langue...
Les actions mises en place :
Une lettre-type pour le recteur (sous couvert de l'IEN et de l'IA), rédigée par quelques personnes, nous a été envoyée à tous pour que nous l'arrangions à notre sauce et l'envoyions au recteur.
Le Suipp rencontre le recteur ce mercredi 15.
Pour l'instant c'est tout...
Voici la foire aux questions disponibles sur le site de l'académie de Grenoble...
A suivre...
Quelques nouvelles de la situation dans l'ESPE de Valence (académie de Grenoble) pour les PES ayant déjà un M2 ou dispensé de diplôme...
Les exigences :
Pour l'instant, il nous est demandé de faire un mémoire (30-35p), seul ou en binôme, selon une liste de thèmes proposés par les enseignants (13 thèmes assez précis) et en lien avec les travaux actuels des circonscriptions (certains se sont vu "proposer" un choix entre 2 ou 3 sujets...).
On doit passer les partiels ou faire les dossiers demandés pour la validation de l'UE.
Le parcours personnalisé :
Nous avons chacun rencontré fin août ou début septembre une commission composée d'un IEN et d'un formateur de l'ESPE pour déterminer nos "besoins de formation" en nous positionnant sur les 19 compétences du professeur des écoles. Nous devions amener un CV et tout document utile.
Nos "parcours personnalisés de formation" nous ont été communiqué le lundi 6 octobre pour l'Ardèche et le mercredi 8 oct pour la Drôme (les cours ont commencé le 15 septembre). Ils ne sont pas du tout personnalisés. Les seules UE dont certains ont été exempté sont le français et les maths. Apparemment, en règle générale, ceux qui ont déjà un master en enseignement ne doivent pas faire français et maths, mais ont 30 heures supplémentaires pour arriver aux 250h de formation préconisées. 30 heures de "dispositif personnalisé à définir après les évaluations formatives". Vu leurs capacités de personnalisation, on se demande ce que ça va être... Peut-être, ce qui serait bien, des observations en classe.
On m'a rapporté un cas d'une PES qui a déjà un M2 enseignement et qui doit faire l'UE de français... Il y a également des personnes qui ont déjà le C2i2e et qui doivent suivre l'UE "Culture numérique", et tout le monde doit suivre l'UE de langue, qu'on ait déjà un CLES, une UE "enseignement d'une langue étrangère" ou une licence de langue...
Les actions mises en place :
Une lettre-type pour le recteur (sous couvert de l'IEN et de l'IA), rédigée par quelques personnes, nous a été envoyée à tous pour que nous l'arrangions à notre sauce et l'envoyions au recteur.
Le Suipp rencontre le recteur ce mercredi 15.
Pour l'instant c'est tout...
Voici la foire aux questions disponibles sur le site de l'académie de Grenoble...
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