Page 2 sur 2 • 1, 2
- User19866Expert
On pourrait avoir les grandes lignes du discours gagnant-gagnant ?Elaïna a écrit:Pour mes lycéens, je n'ai trouvé qu'une seule chose :
- batailler pour avoir le calme (exclure, punir, flinguer du regard)
- le cours magistral, le plus possible. De toute façon, dès qu'on passe au cours dialogué, ils se mettent à parler. Je dicte, je dicte, je dicte. Ils se plaignent, geignent qu'ils ont mal à la main.
- quand ils sont calmes, j'autorise les questions et j'y réponds. Dès qu'il y en a un qui s'agite, j'arrête les questions et je me remets à dicter rapidement.
- dès que j'ai la classe en demi-groupe : élèves séparés, une table sur deux.
Avec une classe normalement câblée, ça passe. Je vends ça en l'enrobant sous un discours "gagnant-gagnant" que j'ai récupéré du discours de mon mari quand il fait des formations aux commerciaux de sa boîte.
Evidemment, avec une classe relou, ça passe beaucoup moins bien parce qu'on dicte ou qu'on dialogue, c'est le bord**.
- ElaïnaDevin
Héhé oui, la ficelle est toute bête mais très efficace.
Pour la petite histoire, c'est mon mari, redoutable négociateur dans sa boîte, qui me l'a expliquée. En gros il s'agit de faire prendre conscience à son interlocuteur qu'il est dans son intérêt de faire ce qu'on lui demande. Non pas "donnant donnant", parce que ça fait trop contraignant, mais "gagnant gagnant", parce que ça fait cool, moderne, etc.
Après une heure de cours pourrie où j'ai dicté super vite en gueulant et en interdisant les questions (même celles des gentils, et sur un ton désagréable), je les prends en demi-groupe en prenant un ton d'abord ultra-cassant, et ensuite de plus en plus bienveillant.
Je commence par leur dire "les règles sont claires" (toujours le rappeler, c'est important). J'explique que
1 je refuse de faire cours dans le bruit, c'est impoli et très désagréable
2 je dois leur faire étudier un programme précis sans lequel ils n'auront jamais le bagage nécessaire pour le bac (si, si, ça leur fait déjà un tout petit peu peur, et si ça ne leur fait pas peur, je leur montre que finalement c'est dans pas si longtemps)
3 que la seule façon de les faire taire c'est de dicter, et que je n'aurai aucun scrupule à le faire, au moindre bruit, ça sera toujours dictée - aucune question - interro derrière et rien à fiche s'ils n'ont pas compris.
4 du coup il est dans leur intérêt de se taire comme ça ils peuvent comprendre, poser des questions, aller plus loin sur certains sujets, on peut même rire et dévier complètement du sujet. D'ailleurs en général par la suite pendant l'heure de demi-groupe en question, je n'hésite pas à plaisanter franchement en laissant dévier le sujet (si ça part en sucette par contre je recadre sec). En fin d'heure je refais un topo à base de "vous voyez, si vous êtes ok, je suis cool".
5 au cours suivant, je suis deux fois plus terroriste : au moindre chuchotement, je me mets à dicter hyper vite et tout le tremblement, en relâchant un peu s'ils se taisent.
Du coup avec une classe normalement câblée, ils comprennent vite que l'intérêt pour eux est de la boucler.
Dans tous les cas, comme dit mon collègue : "avec les secondes, le premier trimestre, de toute façon, faut pratiquer la terreur pure".
Après faut voir que je suis dans un lycée tranquille mais où le niveau est souvent faible. Du coup les élèves ne sont pas au niveau et donc décrochent, s'énervent et perturbent rapidement.
Pour la petite histoire, c'est mon mari, redoutable négociateur dans sa boîte, qui me l'a expliquée. En gros il s'agit de faire prendre conscience à son interlocuteur qu'il est dans son intérêt de faire ce qu'on lui demande. Non pas "donnant donnant", parce que ça fait trop contraignant, mais "gagnant gagnant", parce que ça fait cool, moderne, etc.
Après une heure de cours pourrie où j'ai dicté super vite en gueulant et en interdisant les questions (même celles des gentils, et sur un ton désagréable), je les prends en demi-groupe en prenant un ton d'abord ultra-cassant, et ensuite de plus en plus bienveillant.
Je commence par leur dire "les règles sont claires" (toujours le rappeler, c'est important). J'explique que
1 je refuse de faire cours dans le bruit, c'est impoli et très désagréable
2 je dois leur faire étudier un programme précis sans lequel ils n'auront jamais le bagage nécessaire pour le bac (si, si, ça leur fait déjà un tout petit peu peur, et si ça ne leur fait pas peur, je leur montre que finalement c'est dans pas si longtemps)
3 que la seule façon de les faire taire c'est de dicter, et que je n'aurai aucun scrupule à le faire, au moindre bruit, ça sera toujours dictée - aucune question - interro derrière et rien à fiche s'ils n'ont pas compris.
4 du coup il est dans leur intérêt de se taire comme ça ils peuvent comprendre, poser des questions, aller plus loin sur certains sujets, on peut même rire et dévier complètement du sujet. D'ailleurs en général par la suite pendant l'heure de demi-groupe en question, je n'hésite pas à plaisanter franchement en laissant dévier le sujet (si ça part en sucette par contre je recadre sec). En fin d'heure je refais un topo à base de "vous voyez, si vous êtes ok, je suis cool".
5 au cours suivant, je suis deux fois plus terroriste : au moindre chuchotement, je me mets à dicter hyper vite et tout le tremblement, en relâchant un peu s'ils se taisent.
Du coup avec une classe normalement câblée, ils comprennent vite que l'intérêt pour eux est de la boucler.
Dans tous les cas, comme dit mon collègue : "avec les secondes, le premier trimestre, de toute façon, faut pratiquer la terreur pure".
Après faut voir que je suis dans un lycée tranquille mais où le niveau est souvent faible. Du coup les élèves ne sont pas au niveau et donc décrochent, s'énervent et perturbent rapidement.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- SergeMédiateur
Elyas a écrit:L'omniprésence du cours dialogué n'aide pas. Beaucoup d'enseignants semblent avoir peur de ne pas parler pendant une heure. Ils croient qu'en interrogeant les élèves, ça fait travailler la classe et ne comprennent dès lors pas la déconcentration, les bavardages et la non-écoute.
Si tu veux des élèves concentrés, il faut leur donner des moments de vraie concentration, donc un travail de réflexion écrite de longue durée, minimum 25 mn. Tu peux même les faire bosser en réflexion écrite une heure complète.
La concentration, ce n'est pas que les élèves, c'est aussi à l'enseignant de ne pas faire de l'agitation pour de l'agitation.
L'an dernier, j'ai imposé à ma stagiaire d'arrêter le dialogué. C'est simple, ses problèmes de discipline liés au travail et à la concentration ont été résorbés en grande majorité et ses élèves ont bossé dur.
Et par pitié, les changements multiples d'activités sur une heure, ne me dîtes pas qu'on dit encore que c'est vital. On toucherait le fond, dès lors ! Comment voulez-vous apprendre la concentration à des enfants adeptes du zapping en faisant du zapping !
+1
- doctor whoDoyen
Je comprends la critique du tout-"cours dialogué", mais je voudrais tout de même défendre cette innovation pédagogique vieille d'un siècle et demi.
Quand c'est bien fait et que les élèves ont le niveau pour suivre, ce cours apporte de la vie aux savoirs, qui cessent d'être purement scolaires et peuvent être liés aux représentations des élèves et à leurs centres d'intérêt.
En grammaire, c'est essentiel, si l'on veut que les élèves fasse le lien entre les parties du discours et leur utilité pratique dans le langage courant.
Hier, avec mes 6e, je ne pouvais plus les arrêter dans leurs essais pour dire quelque chose sans verbe conjugué. Pas possible en activité longue ni en exercice écrit, puisqu'il faut un retour immédiat et la comparaison entre une multitude de propositions pour être probant.
C'est un exemple parmi d'autres.
Quand c'est bien fait et que les élèves ont le niveau pour suivre, ce cours apporte de la vie aux savoirs, qui cessent d'être purement scolaires et peuvent être liés aux représentations des élèves et à leurs centres d'intérêt.
En grammaire, c'est essentiel, si l'on veut que les élèves fasse le lien entre les parties du discours et leur utilité pratique dans le langage courant.
Hier, avec mes 6e, je ne pouvais plus les arrêter dans leurs essais pour dire quelque chose sans verbe conjugué. Pas possible en activité longue ni en exercice écrit, puisqu'il faut un retour immédiat et la comparaison entre une multitude de propositions pour être probant.
C'est un exemple parmi d'autres.
_________________
Mon blog sur Tintin (entre autres) : http://popanalyse.over-blog.com/
Blog pédagogique : http://pedagoj.eklablog.com
- ElaïnaDevin
Je suis aussi tout à fait partisane du cours dialogué, mais je pense que ça ne peut être fait qu'avec de bonnes classes, capables d'écoute, d'attention et de réaction. Ce qui est difficile à obtenir, surtout en classe entière.
Chez moi, deux exemples qui empêchent de mettre cela vraiment en place :
- des secondes pas méchants, mais très agités. Le cours dialogué en classe de 35 part très vite en sucette.
- des premières S de bon niveau mais à deux de tension qui ne répondent à AUCUNE question et se contentent de me fixer d'un air méprisant au long des heures.
- avec mes term ST2S de très faible niveau, extrêmement relous et toujours contestataires
Avec mes autres premières, ça marche nickel. Mais avec ces énèrgumènes...
Chez moi, deux exemples qui empêchent de mettre cela vraiment en place :
- des secondes pas méchants, mais très agités. Le cours dialogué en classe de 35 part très vite en sucette.
- des premières S de bon niveau mais à deux de tension qui ne répondent à AUCUNE question et se contentent de me fixer d'un air méprisant au long des heures.
- avec mes term ST2S de très faible niveau, extrêmement relous et toujours contestataires
Avec mes autres premières, ça marche nickel. Mais avec ces énèrgumènes...
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- SergeMédiateur
Très partisan du cours dialogué aussi, mais pas sans arrêt. Surtout pour leur faire dire des évidences ou des leur faire "redécouvrir" des choses qu'ils savent déjà. Cela fait souvent perdre un temps fou. Surtout que ceux qui participent sont généralement ceux qui n'ont pas besoin de ce faux accouchement de savoir, et que ceux qui en auraient besoin attendent que les autres donnent la réponse sans se sentir forcément plus concerné. Dans certains cas, j'ai parfois l'impression que la montagne accouche d'une souris, et que ça va plus vite en disant directement en quoi consiste la notion à se rappeler. Dans d'autres cas, c'est pertinent.
- PseudoDemi-dieu
Elaïna a écrit:Héhé oui, la ficelle est toute bête mais très efficace.
Pour la petite histoire, c'est mon mari, redoutable négociateur dans sa boîte, qui me l'a expliquée. En gros il s'agit de faire prendre conscience à son interlocuteur qu'il est dans son intérêt de faire ce qu'on lui demande. Non pas "donnant donnant", parce que ça fait trop contraignant, mais "gagnant gagnant", parce que ça fait cool, moderne, etc.
Après une heure de cours pourrie où j'ai dicté super vite en gueulant et en interdisant les questions (même celles des gentils, et sur un ton désagréable), je les prends en demi-groupe en prenant un ton d'abord ultra-cassant, et ensuite de plus en plus bienveillant.
Je commence par leur dire "les règles sont claires" (toujours le rappeler, c'est important). J'explique que
1 je refuse de faire cours dans le bruit, c'est impoli et très désagréable
2 je dois leur faire étudier un programme précis sans lequel ils n'auront jamais le bagage nécessaire pour le bac (si, si, ça leur fait déjà un tout petit peu peur, et si ça ne leur fait pas peur, je leur montre que finalement c'est dans pas si longtemps)
3 que la seule façon de les faire taire c'est de dicter, et que je n'aurai aucun scrupule à le faire, au moindre bruit, ça sera toujours dictée - aucune question - interro derrière et rien à fiche s'ils n'ont pas compris.
4 du coup il est dans leur intérêt de se taire comme ça ils peuvent comprendre, poser des questions, aller plus loin sur certains sujets, on peut même rire et dévier complètement du sujet. D'ailleurs en général par la suite pendant l'heure de demi-groupe en question, je n'hésite pas à plaisanter franchement en laissant dévier le sujet (si ça part en sucette par contre je recadre sec). En fin d'heure je refais un topo à base de "vous voyez, si vous êtes ok, je suis cool".
5 au cours suivant, je suis deux fois plus terroriste : au moindre chuchotement, je me mets à dicter hyper vite et tout le tremblement, en relâchant un peu s'ils se taisent.
Du coup avec une classe normalement câblée, ils comprennent vite que l'intérêt pour eux est de la boucler.
Dans tous les cas, comme dit mon collègue : "avec les secondes, le premier trimestre, de toute façon, faut pratiquer la terreur pure".
Après faut voir que je suis dans un lycée tranquille mais où le niveau est souvent faible. Du coup les élèves ne sont pas au niveau et donc décrochent, s'énervent et perturbent rapidement.
Hum... C'est une façon de voir le gagnant-gagnant. Ton mari fait de même avec ses commerciaux ou ses clients ? Ca marche ? Parce que quelqu'un arrive chez moi pour me vendre même la maison du bonheur, avec de telles méthodes je ne vais voir que terrorisme et basse manipulation. Le commercial à toute les chances de se retrouver rapidement sur le trottoir.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- pmullerHabitué du forum
Le truc "gagnant/gagnant" nous vient direct des USA, via les théoriciens de la négociation et de la résolution de conflit. J'ai étudié ça avec mes bts l'an passé, je n'ai pas été convaincu.
- PseudoDemi-dieu
pmuller a écrit:Le truc "gagnant/gagnant" nous vient direct des USA, via les théoriciens de la négociation et de la résolution de conflit. J'ai étudié ça avec mes bts l'an passé, je n'ai pas été convaincu.
J'ai d'ailleurs du mal à voir le lien avec la concentration. Comme de nombreuses recettes données ici.
Soit l'élève est seulement faignant, et alors on peut éventuellement appliquer des méthodes coercitives, plus immédiates et praticables qu'un travail aléatoire sur la motivation. Soit les élèves ont un vrai problème de concentration et la terreur ou la coercition n'y changeront rien.
_________________
"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- pailleauquebecFidèle du forum
C'est en effet un point important que de travailler sur la concentration de nos élèves.
Dans un premier cours je défends l'idée des différents niveaux de concentration.
Dans un second cours j'explique que la concentration en classe permet de moins travailler à la maison, car comment rattraper 30h de cours qu'on a écouté distraitement.
Dans un troisième cours, je demande de commencer à repenser au cours précédant pendant qu'ils se rangent dans le couloir, ce qui permet de réactiver les zones du cerveau utiles et de commencer à se concentrer.
Dans un quatrième cours j'explique la différence entre entendre et écouter.
Dans un cinquième cours j'explique la différence entre voir et observer.
Dans un sixième cours j'explique l'activité cérébrale de quelqu'un qui regarde à la TV une émission qui ne l'intéresse pas, et la compare à certains élèves.
Dans un septième me cours j'explique l'activité cérébrale de quelqu'un qui regarde à la TV une émission qui l'intéresse, je leur demande pourquoi ils l'ont retenue.
Dans un huitième cours je leur demande d'imaginer quelle serait leur concentration si il y avait un million d'euros à gagner à celui qui aurait compris le cours d'aujourd'hui. Et leur montre que sur la durée de leur vie, il y a peut être en effet un million d'euros à gagner.
Dans un neuvième cours j'explique que la concentration est un entraînement.
Et ainsi de suite, au bout d'un moment ils ont compris...
Je suis moi aussi un partisan d'une plage d'au moins 20 minutes de travail en silence à la fin de chaque heure (entre 15 et 30 minutes). Tout en faisant certaines parties du cours en dialogué (correction des exercices et explications du cours) pour s'assurer qu'on est sur la même longueur d'onde.
On est d'ailleurs surpris par la quantité de travail que les élèves fournissent si on leur laisse la possibilité de travailler sans les interrompre.
Le problème c'est que si on fait cela il y a alors un volume important d'exercices à corriger, cela impose de corriger rapidement et à l'oral pour ne pas perdre de temps. Seuls les exercices pointus sont corrigés à l'écrit.
Dans un premier cours je défends l'idée des différents niveaux de concentration.
Dans un second cours j'explique que la concentration en classe permet de moins travailler à la maison, car comment rattraper 30h de cours qu'on a écouté distraitement.
Dans un troisième cours, je demande de commencer à repenser au cours précédant pendant qu'ils se rangent dans le couloir, ce qui permet de réactiver les zones du cerveau utiles et de commencer à se concentrer.
Dans un quatrième cours j'explique la différence entre entendre et écouter.
Dans un cinquième cours j'explique la différence entre voir et observer.
Dans un sixième cours j'explique l'activité cérébrale de quelqu'un qui regarde à la TV une émission qui ne l'intéresse pas, et la compare à certains élèves.
Dans un septième me cours j'explique l'activité cérébrale de quelqu'un qui regarde à la TV une émission qui l'intéresse, je leur demande pourquoi ils l'ont retenue.
Dans un huitième cours je leur demande d'imaginer quelle serait leur concentration si il y avait un million d'euros à gagner à celui qui aurait compris le cours d'aujourd'hui. Et leur montre que sur la durée de leur vie, il y a peut être en effet un million d'euros à gagner.
Dans un neuvième cours j'explique que la concentration est un entraînement.
Et ainsi de suite, au bout d'un moment ils ont compris...
Je suis moi aussi un partisan d'une plage d'au moins 20 minutes de travail en silence à la fin de chaque heure (entre 15 et 30 minutes). Tout en faisant certaines parties du cours en dialogué (correction des exercices et explications du cours) pour s'assurer qu'on est sur la même longueur d'onde.
On est d'ailleurs surpris par la quantité de travail que les élèves fournissent si on leur laisse la possibilité de travailler sans les interrompre.
Le problème c'est que si on fait cela il y a alors un volume important d'exercices à corriger, cela impose de corriger rapidement et à l'oral pour ne pas perdre de temps. Seuls les exercices pointus sont corrigés à l'écrit.
- ElaïnaDevin
Pour tout vous dire, en effet, mon mari bosse dans un très gros groupe américain, mais la méthode gagnant gagnant, il l'a forgée bien avant, étant passé dans de multiples petites et moyennes boîtes françaises autant qu'étrangères.
Après faut faire ça intelligemment. Disons que les élèves à peu près câblés (ceux qui ont été a minima à peu près élevés par leurs parents) comprennent bien qu'on fait appel à leur intelligence et qu'il est dans leur intérêt, pour progresser, de se taire et d'apprendre, du moins en cours. Parce que ceux qui bavassent sont en général les premiers à perdre pied, et à ficher le bronx dans le cours parce que leur niveau dégringole.
J'essaie de leur apprendre à se concentrer sur leur papier, ce que les miens ne savent pas faire en entrant en seconde.
La semaine dernière, en cours d'ECJS, je leur ai donné un extrait de la DDHC avec des questions. Au bout de deux minutes, "j'ai pas compris", "il faut faire quoi", "c'est noté", "sur combien?", "quel coefficient", "quoi quoi quoi vous avez dit quoi", ça partait dans tous les sens, ils levaient le doigt pour poser 10 fois la même question, sans écouter la réponse. Ils ne savent pas se poser calmement sur une feuille.
En l'état actuel des choses je n'ai pas trouvé mieux que de commencer l'année en dictant, dictant, dictant, le plus possible de cours magistral, en leur expliquant que ce n'est pas mal en soi de gratter, et qu'il n'y a rien d'affreux à avoir rempli trois pages en une heure de cours. Et qu'avant de poser des questions, ça serait bien d'avoir une base.
C'est un peu comme en ECJS : ils râlent parce qu'ils veulent faire les sacro-saints "débats", c'est-à-dire échanger des lieux communs en délirant avec leurs potes. Pendant un bon trimestre, je leur fais lire des textes avec des questions très précises d'analyse. Alors oui, c'est dur, faut être assis, écrire, lire en silence, etc. C'est moins marrant que le cours dialogué, les "activités", les débats, et tout. Mais je note qu'à la fin de l'année, ô surprise, ils comprennent de mieux en mieux, apprennent à lire, à se taire, et les notes en dissertation et en commentaire grimpent.
Je précise bien encore une fois que ça ne marche qu'avec une classe à peu près normale. Avec mes fadas de l'an dernier, rien n'a marché, dans aucun cours, avec aucun prof, tant qu'ils étaient en classe complète. Mais on touche là à un autre problème : des secondes d'aujourd'hui en groupe de 35, c'est très difficilement gérable.
Après faut faire ça intelligemment. Disons que les élèves à peu près câblés (ceux qui ont été a minima à peu près élevés par leurs parents) comprennent bien qu'on fait appel à leur intelligence et qu'il est dans leur intérêt, pour progresser, de se taire et d'apprendre, du moins en cours. Parce que ceux qui bavassent sont en général les premiers à perdre pied, et à ficher le bronx dans le cours parce que leur niveau dégringole.
J'essaie de leur apprendre à se concentrer sur leur papier, ce que les miens ne savent pas faire en entrant en seconde.
La semaine dernière, en cours d'ECJS, je leur ai donné un extrait de la DDHC avec des questions. Au bout de deux minutes, "j'ai pas compris", "il faut faire quoi", "c'est noté", "sur combien?", "quel coefficient", "quoi quoi quoi vous avez dit quoi", ça partait dans tous les sens, ils levaient le doigt pour poser 10 fois la même question, sans écouter la réponse. Ils ne savent pas se poser calmement sur une feuille.
En l'état actuel des choses je n'ai pas trouvé mieux que de commencer l'année en dictant, dictant, dictant, le plus possible de cours magistral, en leur expliquant que ce n'est pas mal en soi de gratter, et qu'il n'y a rien d'affreux à avoir rempli trois pages en une heure de cours. Et qu'avant de poser des questions, ça serait bien d'avoir une base.
C'est un peu comme en ECJS : ils râlent parce qu'ils veulent faire les sacro-saints "débats", c'est-à-dire échanger des lieux communs en délirant avec leurs potes. Pendant un bon trimestre, je leur fais lire des textes avec des questions très précises d'analyse. Alors oui, c'est dur, faut être assis, écrire, lire en silence, etc. C'est moins marrant que le cours dialogué, les "activités", les débats, et tout. Mais je note qu'à la fin de l'année, ô surprise, ils comprennent de mieux en mieux, apprennent à lire, à se taire, et les notes en dissertation et en commentaire grimpent.
Je précise bien encore une fois que ça ne marche qu'avec une classe à peu près normale. Avec mes fadas de l'an dernier, rien n'a marché, dans aucun cours, avec aucun prof, tant qu'ils étaient en classe complète. Mais on touche là à un autre problème : des secondes d'aujourd'hui en groupe de 35, c'est très difficilement gérable.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- madamedNiveau 7
Je ne me vois pas sanctionner parce que visiblement, c'est plus fort qu'eux, et encore une fois ils ne sont pas insolents et ne perturbent pas le cours.
Aujourd'hui, je leur ai déjà appris à parler bien fort. En effet, comment peuvent-ils s'écouter s'ils n'entendent pas les remarques de celui qui est à l'autre bout de la classe.
Je vais également prendre l'habitude de demander: "peux-tu répéter ce qu'a dit ton camarade"?, "es-tu d'accord avec ce qu'il a dit? Pourquoi?". Et là, s'ils ne savent pas répéter, peut-être que je sanctionnerai.
Je travaille aussi la lecture à voix haute par le professeur sans que les élèves aient le texte. Mais c'est sur le long terme que ça fait vraiment ses effets, me semble-t-il. L'année dernière, je la pratiquais de façon épisodique et ça ne marchait pas.
J'ai cette classe à trois reprises à 11h, et je vois bien qu'ils sont différents qu'aux autres heures. C'est pourquoi, je me demandais s'il ne serait pas intéressant de débuter par un rituel relaxation: perdre cinq minutes mais pour en gagner par la suite puisque je n'aurai plus à répéter, m'arrêter, m'énerver et leur dire cette phrase qui est sûrement très abstraite pour eux, et donc idiote "mais concentre-toi!". Mais je n'ai jamais fait de relaxation moi-même et je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Auriez-vous des conseils dans ce domaine?
Aujourd'hui, je leur ai déjà appris à parler bien fort. En effet, comment peuvent-ils s'écouter s'ils n'entendent pas les remarques de celui qui est à l'autre bout de la classe.
Je vais également prendre l'habitude de demander: "peux-tu répéter ce qu'a dit ton camarade"?, "es-tu d'accord avec ce qu'il a dit? Pourquoi?". Et là, s'ils ne savent pas répéter, peut-être que je sanctionnerai.
Je travaille aussi la lecture à voix haute par le professeur sans que les élèves aient le texte. Mais c'est sur le long terme que ça fait vraiment ses effets, me semble-t-il. L'année dernière, je la pratiquais de façon épisodique et ça ne marchait pas.
J'ai cette classe à trois reprises à 11h, et je vois bien qu'ils sont différents qu'aux autres heures. C'est pourquoi, je me demandais s'il ne serait pas intéressant de débuter par un rituel relaxation: perdre cinq minutes mais pour en gagner par la suite puisque je n'aurai plus à répéter, m'arrêter, m'énerver et leur dire cette phrase qui est sûrement très abstraite pour eux, et donc idiote "mais concentre-toi!". Mais je n'ai jamais fait de relaxation moi-même et je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Auriez-vous des conseils dans ce domaine?
_________________
Tempête sous un crâne
- LilypimsGrand sage
Se tenir bien droit, fermer les yeux, respirer profondément.
Ouvrir les yeux, sortir le carnet, ouvrir le carnet à la page des observations, le poser.
S'asseoir, écouter, noter.
Ouvrir les yeux, sortir le carnet, ouvrir le carnet à la page des observations, le poser.
S'asseoir, écouter, noter.
_________________
...il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, je vais donc continuer...
- ElaïnaDevin
Pour les secondes, je me poste à l'entrée, pour bloquer l'entrée en masse informe, et les obliger à passer l'un après l'autre. Je leur dis bonjour nommément et je les reprends s'ils ne me regardent pas dans les yeux ou ne me répondent pas. En général ça donne "bonjour X, bonjour y, installez-vous, sortez vos affaires, bonjour machin, bonjour bidule, ouvrez vos cahiers, bonjour chouette, bonjour, BONJOUR j'ai dit, merci, bonjour, OUVREZ VOS CAHIERS, bonjour chose, SORTEZ VOS LIVRES, bonjour zébulon", etc.
J'ai remarqué que ça les calmait bien. Et surtout, au bout de quelques temps, quand j'ai repéré les têtes des élèves, ça me dispense de faire l'appel ensuite car je repère de suite qui est absent.
J'ai remarqué que ça les calmait bien. Et surtout, au bout de quelques temps, quand j'ai repéré les têtes des élèves, ça me dispense de faire l'appel ensuite car je repère de suite qui est absent.
- madamedNiveau 7
Lilypims a écrit:Se tenir bien droit, fermer les yeux, respirer profondément.
Ouvrir les yeux, sortir le carnet, ouvrir le carnet à la page des observations, le poser.
S'asseoir, écouter, noter.
_________________
Tempête sous un crâne
- cariboucGuide spirituel
C'est quel niveau ? Collège ?madamed a écrit:Je ne me vois pas sanctionner parce que visiblement, c'est plus fort qu'eux, et encore une fois ils ne sont pas insolents et ne perturbent pas le cours.
Aujourd'hui, je leur ai déjà appris à parler bien fort. En effet, comment peuvent-ils s'écouter s'ils n'entendent pas les remarques de celui qui est à l'autre bout de la classe.
Je vais également prendre l'habitude de demander: "peux-tu répéter ce qu'a dit ton camarade"?, "es-tu d'accord avec ce qu'il a dit? Pourquoi?". Et là, s'ils ne savent pas répéter, peut-être que je sanctionnerai.
Je travaille aussi la lecture à voix haute par le professeur sans que les élèves aient le texte. Mais c'est sur le long terme que ça fait vraiment ses effets, me semble-t-il. L'année dernière, je la pratiquais de façon épisodique et ça ne marchait pas.
J'ai cette classe à trois reprises à 11h, et je vois bien qu'ils sont différents qu'aux autres heures. C'est pourquoi, je me demandais s'il ne serait pas intéressant de débuter par un rituel relaxation: perdre cinq minutes mais pour en gagner par la suite puisque je n'aurai plus à répéter, m'arrêter, m'énerver et leur dire cette phrase qui est sûrement très abstraite pour eux, et donc idiote "mais concentre-toi!". Mais je n'ai jamais fait de relaxation moi-même et je ne sais pas vraiment comment m'y prendre. Auriez-vous des conseils dans ce domaine?
Pour la relaxation, un bête truc qui prend moins de 2 minutes : mains posées sur la table, respirer lentement et à fond par le nez, soufflez lentement par la bouche et recommencer 2 autres fois.
C'est ce que je pratique avec mes filles lors d'une douleur, d'une angoisse d'un chagrin... en classe, je ne l'ai jamais pratiqué. À tester
_________________
"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- madamedNiveau 7
Oui, ce sont des sixièmes.
_________________
Tempête sous un crâne
- cariboucGuide spirituel
En 6e, tu peux tenter le truc de la relaxation et le ritualiser... surtout si tu expliques ta démarche : c'est pour qu'ils soient plus "présents" au cours (au sens psy du truc )
_________________
"J'adore parler de rien : c'est le seul domaine où j'ai de vagues connaissances" (O. Wilde)
- ben2510Expert spécialisé
Tu peux tenter la micro-sieste, même sans diplôme de sophrologie
"Posez vos bras sur la table, la tête sur les bras et les yeux fermés. C'est la maison qui vous offre cette micro-sieste"
Bon avec les secondes il faut vérifier qu'ils n'ouvrent pas les yeuxpendant que tu fouilles leurs sacs car ils se sentent vaguement ridicules. Pourtant ils ont souvent pratiqué la micro-sieste en primaire.
"Posez vos bras sur la table, la tête sur les bras et les yeux fermés. C'est la maison qui vous offre cette micro-sieste"
Bon avec les secondes il faut vérifier qu'ils n'ouvrent pas les yeux
- MamousseHabitué du forum
Rien de très exceptionnel pour ma part mais ça marche. Je me poste à la porte pour accueillir la classe. Le dernier élève entré, je vais sur mon ordi, je me connecte pour faire l' appel tout en disant : " Je vous attends" autant de fois qu' il le faut jusqu' à ce que j' aie le silence TOTAL. Les élèves restent debout, quand le silence est établi, je demande si la classe est au complet à un élève, je saisis l' appel et leur dis de s' asseoir et leur demande d' ouvrir le classeur à telle page. Je lance le rituel du jour ( conjugaison, phrase du jour, cahier d' écrivain...) . En 5 mn, à peine, la classe est prête à travailler dans le calme.
J' utilise beaucoup le vidéoprojecteur pour passer d' une activité à l' autre. L' essentiel de la trace écrite est déjà prêt ( titres de séances par exemple) .Je n' ai qu ' à dégainer tout en circulant dans la classe, ce qui me permet de voir qui suit ou pas, qui ne soigne pas son classeur... Bon, je ne fais pas des miracles non plus, hein ! Mais au moins, j' ai la paix et on avance tout en ayant des moments de cours dialogués aussi auxquels je tiens car j' aime ces moments d' échanges.
Cela dit, si je dois demander trop de fois le silence, je finis par inscrire le nom des bavards au tableau, dans un coin. A la fin de l' heure, ils savent qu' ils doivent venir me voir pour une punition. S' ils ne viennent pas, j ' appelle les parents dès que j' en ai le temps.
Ce qui est sûr, c' est que j' atteins très vite mon seuil de tolérance aux bruits de fond. Dès qu'un élève parle en même temps qu' un autre ou que moi, je me tais ou demande à celui ou celle qui a la parole d' attendre le silence car " il y en a qui n' écoutent pas". Parfois, nous devons nous interrompre 2 ou 3 fois avant que les bavards comprennent. Pas grave. On attend. A force, les élèves s' écoutent, peuvent se répondre ou répéter ce qui vient d' être dit. C' est parfois pénible mais au fil du temps, les élèves comprennent.
J' utilise beaucoup le vidéoprojecteur pour passer d' une activité à l' autre. L' essentiel de la trace écrite est déjà prêt ( titres de séances par exemple) .Je n' ai qu ' à dégainer tout en circulant dans la classe, ce qui me permet de voir qui suit ou pas, qui ne soigne pas son classeur... Bon, je ne fais pas des miracles non plus, hein ! Mais au moins, j' ai la paix et on avance tout en ayant des moments de cours dialogués aussi auxquels je tiens car j' aime ces moments d' échanges.
Cela dit, si je dois demander trop de fois le silence, je finis par inscrire le nom des bavards au tableau, dans un coin. A la fin de l' heure, ils savent qu' ils doivent venir me voir pour une punition. S' ils ne viennent pas, j ' appelle les parents dès que j' en ai le temps.
Ce qui est sûr, c' est que j' atteins très vite mon seuil de tolérance aux bruits de fond. Dès qu'un élève parle en même temps qu' un autre ou que moi, je me tais ou demande à celui ou celle qui a la parole d' attendre le silence car " il y en a qui n' écoutent pas". Parfois, nous devons nous interrompre 2 ou 3 fois avant que les bavards comprennent. Pas grave. On attend. A force, les élèves s' écoutent, peuvent se répondre ou répéter ce qui vient d' être dit. C' est parfois pénible mais au fil du temps, les élèves comprennent.
_________________
"Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis." (Antoine de Saint-Exupéry, Citadelle)
"C'est véritablement utile, puisque c'est joli." (Antoine de Saint-Exupéry, Le Petit Prince)
- Ben93Neoprof expérimenté
C'est un coup à se qu'ils s'endorment vraiment. Là, tu as tout gagné ! :lol:ben2510 a écrit:Tu peux tenter la micro-sieste, même sans diplôme de sophrologie
"Posez vos bras sur la table, la tête sur les bras et les yeux fermés. C'est la maison qui vous offre cette micro-sieste"
Bon avec les secondes il faut vérifier qu'ils n'ouvrent pas les yeuxpendant que tu fouilles leurs sacscar ils se sentent vaguement ridicules. Pourtant ils ont souvent pratiqué la micro-sieste en primaire.
Page 2 sur 2 • 1, 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum