Tuteur de stagiaire : mission ? paie ?

J'ai été inspectée il y a quelques jours : ma tutrice était présente (de même que le CDE) lors de la séance et elle est également restée avec l'IPR lors de l'entretien. La seule différence avec les visites conseil et évaluative est que cette fois-ci elle m'a demandé l'autorisation d'assister à l'entretien.

Je n'ai pas été prévenue officiellement (je le sais par mon stagiaire uniquement). Je ne trouve pas correct que ce soit à moi de faire les démarches.

Kilmeny a écrit:Je n'ai pas été prévenue officiellement (je le sais par mon stagiaire uniquement). Je ne trouve pas correct que ce soit à moi de faire les démarches.

Ma tutrice non plus n'a eu les informations au sujet de l'inspection que par mon biais. Elle aussi a trouvé délicat de n'être contactée par personne et par conséquent de devoir prendre des initiatives alors qu'elle n'en savait pas plus que moi, voire moins..

Je trouve cela "normal" que les tuteurs ne soient pas prévenus. Chaque avis doit être indépendant :

changeraient-ils d'avis en fonction de celui de l’inspecteur pour se faire "bien voir" ?

J'ai connu des tutrices qui ont "descendu" leurs stagiaires sur des conseils qu'elles avaient elle-m^me donnés pour la séance d'inspection et d'autres qui ont défendu "bec et ongle" leurs stagiaires.

Ce sont toujours les stagiaires qui m'ont prévenue de leur date d'inspection, j'ai assisté lorsqu'il s'agissait de " débutants" par contre pour ma dernière stagiaire qui était une agrégée de physique appliquée qui se reconvertissait (en presque dix ans depuis sa titularisation elle n'avait jamais eu de poste dans sa discipline) l'enjeu et la problématique était différents et je n'étais pas présente.

Coucou à toutes et à tous.

Plutôt que d'ouvrir un topic je pose ma question ici : ma stagiaire va être inspectée sur une heure d'AP (trois élèves, mais je doute que l’inspectrice sache combien il y en a).
C'est une erreur ou est-il possible que ce soit un choix délibéré ?

Pour une titularisation, ça m'étonne.

Oups, je serais toi, j'enverrais ou je ferais envoyer un mail au chef pour préciser à l'IPR cette situation.

Merci de ta réponse, Hélips. Je me disais bien que c'était anormal.

Pour le chef, c'est bon. Ma stagiaire s'en est déjà chargée.

Parfait ! Il est possible que le "je vais voir de l'AP" soit délibéré , mais le "tiens je vais voir 3 élèves", pour une titularisation, je suis comme toi, je trouve ça curieux !

Je pense qu'elle n'est pas au courant du nombre. Ma stagiaire n'en sait pas plus, elle a juste eu un message de la secrétaire du lycée indiquant avoir eu la personne au téléphone pour prévenir qu'elle voulait venir sur ce "cours".

On en saura plus d'ici là (j'imagine que mon chef s'arrangera, le cas échéant, pour lui mettre une de ses classes sur cet horaire).

Manu7 a écrit:Je ne comprends pas comment des visites de tuteurs peuvent être stressantes. C'est vraiment dommage. Les tuteurs ne sont pas des inspecteurs. C'est un travail de collaboration. On peut passer de la simple observation, à la préparation en commun des cours, jusqu'à de la co-animation sur un TP construit à deux. Il est essentiel de présenter correctement le nouvel arrivant (tuteur ou stagiaire) dans le cours, il est inutile d'insister sur le statut de stagiaire mais plutôt sur une collaboration pédagogique entre deux collègues sur l'ensemble de l'année avec des visites réciproques. J'ai déjà eu un stagiaire qui a "oublié" de me présenter c'est très impoli vis à vis du tuteur et des élèves, cela installe un mauvais climat.
Dès mon premier tutorat à l'époque des IUFM, j'ai eu une formation obligatoire très intéressante avec plusieurs intervenants (dont un IPR) avant la pré-rentrée en binome avec ma stagiaire. On nous avait conseillé d'effectuer au moins 7 visites dans un sens et 7 dans l'autre. Lors d'un autre tutorat qui s'est soldé par un licenciement, il y a eu une procédure d'alerte, et l'administration m'a vivement conseillé de respecter un nombre minimal de visites avec un dossier complet sur chaque visite en plus des rapports officiels, car il y a de plus en plus de recours, c'est rare, mais ces conseils m'ont un peu rassuré, et personne ne m'a réclamé ce dossier...

Toutes les visites de mon tuteur ont été stressantes. Il n'est venu voir qu'une seule classe, n'a fait que des critiques, est venu tous les 15 jours jusqu'en novembre, moins après mais en faisant toujours les mêmes critiques alors que j'ai beaucoup travaillé pour améliorer mes cours.
Je n'ai jamais eu à aucun moment l'impression d'une "collaboration".
J'ai demandé à ce qu'on travaille ensemble, il ne pouvait pas le jours où j'ai proposé, mais n'a jamais rebondi sur cette proposition.

Rapport final: avis défavorable.

Oui, j'ai eu des idées noires, j'en ai encore à ce jour.
Il me trouve fragile, mais c'est en grande partie à cause de lui.

Mcready1 a écrit:Je pense qu'elle n'est pas au courant du nombre. Ma stagiaire n'en sait pas plus, elle a juste eu un message de la secrétaire du lycée indiquant avoir eu la personne au téléphone pour prévenir qu'elle voulait venir sur ce "cours".

On en saura plus d'ici là (j'imagine que mon chef s'arrangera, le cas échéant, pour lui mettre une de ses classes sur cet horaire).

Ce n'est pas l'idéal, car les élèves ne vont pas être ravis d'avoir ce cours en plus et risquent d'avoir une attitude réticente.

C'est un peu ma crainte (j'ai déjà vu une situation comme celle-ci, dans un autre établissement). J'espère surtout qu'elle pourra se rendre sur une autre heure.

j'ai validé l'agreg interne il y a quelques années et l'IPR est venu sur une heure d'AP sans le savoir (incluse dans l'horaire, notre chef a oublié de le préciser sur les EDT). Comme c'était en classe entière, ça m'a semblé normal. L'IPR suite à la séance m'a expliqué qu'une visite de validation ne devait pas normalement se faire en AP, même en classe entière. Il faut donc voir ce point rapidement pour éviter tout souci. C'est certainement propre à chaque académie cependant.

Mcready1 a écrit:C'est un peu ma crainte (j'ai déjà vu une situation comme celle-ci, dans un autre établissement). J'espère surtout qu'elle pourra se rendre sur une autre heure.

+1.
Ça m’est arrivé (enfin, c’était pire, le cde avait annulé le cours sur lequel j’étais inspectée et l’avait remis en place juste avant l’inspection. Les élèves ont été littéralement odieux. )

Merci pour vos retours.

Ça confirme bien qu'il faut vite trouver une solution pour elle.

Je me souviens que ma tutrice, choisie le jour de la pré-rentrée par le proviseur et enseignant en LC alors que je suis enseignante en LM, n'avait absolument aucun créneau compatible pour venir assister à mes cours! Elle a pu venir 4 fois dans l'année dont 2 fois avec la formatrice conseil missionnée par le proviseur-adjoint qui ne pouvait pas me sentir...
Mon stage se déroulait à temps complet, je n'avais aucun cours à l'ESPE et je n'avais jamais enseigné en lycée auparavant (et j'avais 3 classes à examen!). Par ailleurs, j'avais aussi des heures sup.
Contrairement à moi, ma tutrice a bénéficié de nombreuses journées de formation pour réussir dans sa nouvelle mission.

Cette collègue m'a toujours soutenue et encouragée et je garde un bon souvenir de nos entretiens.

Mais, clairement, elle n'a jamais fait son "quota" de visites.

Bonjour,

future stagiaire LM (Créteil), j'aimerais avoir des informations sur la prise de contact avec le tuteur avant la rentrée. L'objectif serait de percevoir ces attendus et les niveaux sur lesquels nous serons amenés à travailler pour anticiper un peu avant la rentrée. Pouvons nous joindre le tuteur quand nous connaissons notre affectation ?

Merci d'avance.

Tu peux contacter l'établissement qui éventuellement te mettra en relation avec ton tuteur. Bien souvent cette prise de contact se fait plutôt fin août. 
Félicitations pour le CAPES et bon courage pour l'année de stage

Merci c'est gentil. Pas encore informée sur l'établissement pour le moment. Je verrai à ce moment là. Bonne continuation !

Volo' a écrit:

mariama71 a écrit:Merci c'est gentil. Pas encore informée sur l'établissement pour le moment. Je verrai à ce moment là. Bonne continuation !

Normalement tu as des voeux à faire - si c'est comme dans l'académie où j'ai fait mon stage. Une fois les résultats tombés, tu recevras un avis par mail de l'établissement dans lequel tu vas, avec de la chance tu auras dans ce mail tes classes, et surtout tu auras l'adresse académie de ton tuteur ou de ta tutrice. A toi d'envoyer un mail. Libre à la personne de te répondre tout de suite ou plus tard dans les vacances.

Merci super ! J'espère que je serai chanceuse alors Bonnes vacances !

Je fais remonter ce fil.
L'équipe de Lettres a découvert hier avec stupeur que la collègue nommée sur le BMP de 9 heures, qui n'était pas spécialement pressenti comme berceau de stagiaire, est une stagiaire, et qu'il lui faut donc un tuteur. Et tout le monde a refusé de l'encadrer (nous lui avons expliqué que cela n'avait rien de personnel mais reflétait seulement la surcharge de travail qui est déjà la nôtre sans cette mission supplémentaire). Je m'en désole pour la collègue qui est affable, pleine de fraîcheur et d'enthousiasme. Je ne voudrais pas qu'elle se retrouve avec une année (encore plus) difficile, avec un tuteur dans un autre établissement (ça s'est déjà vu). J'en suis à me demander si je ne vais pas me dévouer. Ma principale inquiétude, qui m'arrête encore, outre la charge de travail que cela suppose, c'est la possibilité de mettre cette stagiaire en difficulté de par mes positions. Vous me connaissez, vous savez quelle ligne pédagogique je défends : c'est à peu près tout le contraire de la commande institutionnelle : pas de séquences, beaucoup de grammaire, cloisonnée, avec sa progression propre, beaucoup de travail de l'écriture et du vocabulaire, beaucoup de distance vis-à-vis des compétences, une terminologie très classique... Je me sens capable de ne pas être dogmatique, de dire à un éventuel stagiaire ce que j'aurais moi-même aimé entendre, quelque chose comme : Voici une possibilité pédagogique parmi d'autres, explore-la, explore les autres, et fais tes choix en connaissance de cause, mais je me sentirais incapable de soutenir en conscience, par exemple, des séquences avec une ou deux pauvres séances de grammaire perdues dans le néant. Tout compte fait, est-ce que je ne risquerais pas de mettre ma stagiaire dans une situation très inconfortable, entre le marteau et l'enclume, face à des injonctions paradoxales insupportables ? Si c'est pour la mettre en difficulté, ce sera sans doute un moindre mal pour elle que d'avoir un tuteur plus éloigné, mais plus conforme à la doxa.
(En plus, je me dis que le tuteur doit sans doute être validé par l'inspection et que, si ça se trouve, on ne voudra pas de moi, vu mes rapports, et cela réglera la question.)

À votre avis, qu'est-ce qui serait le mieux (ou la moins mauvaise solution) pour elle ?
Merci par avance de vos avis.

Bonjour Ombre,

Je crois, qu'à ta place, je serais un soutien officieux. Si personne n'accepte d'être son tuteur, elle aura quelqu'un d'un autre établissement capable de lui présenter la ligne officielle de l'EN et de valider des séquences susceptibles d'être approuvées lors des visites. Et ce qu'elle veut, c'est d'abord être validée pour gagner ensuite la liberté d'enseigner vraiment. Mais rencontrer quelqu'un comme toi qui lui présente un autre discours, d'autres pratiques, lui permettra de devenir réellement un bon professeur. J'ai moi-même suivi scrupuleusement les consignes de l'IUFM sans succès durant mes trois premières années d'enseignement avant de rencontrer un collègue qui m'a montré une autre voie. Sa devise : "l'autorité vient des auteurs" a radicalement changé ma manière d'enseigner.
Pour autant, il me semble dangereux de ne pas faire profil bas avant la titularisation.
Belle journée

Techniquement, deux remarques :
- elle a l'ESPE et un tuteur ESPE qui vont aussi la suivre. Tu ne seras pas seule. Parle-lui franchement et fais confiance à son intelligence. Dans le pire des cas, parles-en aussi au tuteur ESPE quand il viendra pour trouver le bon cheminement pour la collègue stagiaire.

- ma meilleure expérience de tuteur fut quand j'étais tuteur d'une collègue qui était dans un autre bahut. Tout le poids local disparaissait : je n'avais aucun intérêt à être pour ou contre la direction, je n'avais aucun poids par rapport à l'avis de la salle des professeurs... bref, c'était rafraichissant, tant pour moi que pour la collègue. Cependant, nos deux établissements étaient dans la même ville.

Après, le manque de tuteurs est si criant que voilà, l'inspection, à moins d'être ultra-dogmatique, fait avec ce qu'elle a.

Merci à tous deux pour vos réponses.
Sisyphe, je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis : la priorité est que la collègue soit titularisée, ce qui implique de suivre la ligne attendue, quoi qu'on en pense par ailleurs. C'est bien là qu'est ma réserve.
Si je fais la synthèse de vos deux réponses, une mesure intéressante pourrait être un tutorat officiel dans un autre établissement, avec une personne adoubée par la hiérarchie, qui saura faire passer le discours institutionnel, et une simple proposition de mon côté de lui ouvrir mes classes quand elle le désire, et d'assister à certains de ses cours si et seulement si elle le souhaite, avec tout l'accompagnement possible en dehors des cours (aide quant aux progressions, aux ressources, à la conception des évaluations...).

Je vais me laisser encore le temps de réfléchir, et en parler ouvertement avec la principale intéressée.