- AbraxasDoyen
Bonnes questions — en ce qu'elles resteront sans réponse, si on les pose à ce petit imbécile…
- Reine MargotDemi-dieu
Magenko a écrit:
-Vos élèves ont 17 ans. Elles ont passé 12 ans sur les bancs de l'école et ne maîtrisent même pas les bases de la langue française.Que pensez-vous qu'elles aient fait durant tout ce temps ? Ne pensez-vous pas que la véritable "humiliation" dont vous parlez à leur égard ne provient pas plutôt du fait qu'on ne leur a rien appris ?
la question est, quelle que soit la méthode employée: ces élèves veulent-elle apprendre quoi que ce soit? Ne résisteraient-elles pas vigoureusement même à une pédagogie la plus traditionnelle?
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- MagenkoNiveau 2
Encore faudrait-il, ma chère marquise, le leur avoir proposé. Comment proclamer par avance l'échec de ce que l'on a même pas tenté ?
Au niveau de ces charmantes demoiselles vues dans le reportage, dans quel "état" seraient-elles si on les avait mis au travail en leur apprenant ne serait-ce qu'à lire, écrire et compter (au primaire, par exemple, ce qui manifestement ici n'a pas été fait) ? Toutes ne seraient sans doute pas candidates à Polytechnique ou à la rue d'Ulm, mais elles pourraient au moins prétendre à des études décentes et un emploi décent. Alors que là...
Le problème est que, dés le départ, on leur a donné le CHOIX de ne pas travailler. Il se passe d'ailleurs la même chose dans le "cours" de S. Clerc : les élèves ne travaillent manifestement que s'ils en ont envie. C'est un marché de dupe, surtout quand on en constate les conséquences déléteres.
Évidemment,s'il eut été possible de les poser, il eut fallu procéder avec un peu plus de douceur...sans quoi je crains que M. Clerc ne soit obligé de doubler sa dose de vitamine et faire une séance de yoga supplémentaire...
Tiens, d'ailleurs, il n'a pas directement essayé le yoga sur ses élèves. Au point où il en est... on aura
peut-être bientôt des stages de Yoga au rectorat de Créteil. Ce métier devient décidément passionant.
Je sens que je vais bientôt proposer mes services au Recteur pour une option "réussir un bon pique-nique avec les élèves" ou "comment organiser un goûter en classe". Moi z'aussi je veux faire carrière, y a pas de raison !
Au niveau de ces charmantes demoiselles vues dans le reportage, dans quel "état" seraient-elles si on les avait mis au travail en leur apprenant ne serait-ce qu'à lire, écrire et compter (au primaire, par exemple, ce qui manifestement ici n'a pas été fait) ? Toutes ne seraient sans doute pas candidates à Polytechnique ou à la rue d'Ulm, mais elles pourraient au moins prétendre à des études décentes et un emploi décent. Alors que là...
Le problème est que, dés le départ, on leur a donné le CHOIX de ne pas travailler. Il se passe d'ailleurs la même chose dans le "cours" de S. Clerc : les élèves ne travaillent manifestement que s'ils en ont envie. C'est un marché de dupe, surtout quand on en constate les conséquences déléteres.
Abraxas a écrit:Bonnes questions — en ce qu'elles resteront sans réponse, si on les pose à ce petit imbécile…
Évidemment,s'il eut été possible de les poser, il eut fallu procéder avec un peu plus de douceur...sans quoi je crains que M. Clerc ne soit obligé de doubler sa dose de vitamine et faire une séance de yoga supplémentaire...
Tiens, d'ailleurs, il n'a pas directement essayé le yoga sur ses élèves. Au point où il en est... on aura
peut-être bientôt des stages de Yoga au rectorat de Créteil. Ce métier devient décidément passionant.
Je sens que je vais bientôt proposer mes services au Recteur pour une option "réussir un bon pique-nique avec les élèves" ou "comment organiser un goûter en classe". Moi z'aussi je veux faire carrière, y a pas de raison !
- DwarfVénérable
Magenko a écrit:Merci Dwarf ! je viens juste d'arriver et de me taper les 9 pages de discussion sur S. Clerc : quelque chose me dit qu'on va être copains.
Effectivement, il y a des chances... Et comme le dit Abraxas, excellentes questions. On devrait les poser aux candidats des concours de recrutement, tiens...
Magenko a écrit:
-Pour quelle raison voulez-vous mettre "le professeur en dessous de l'élève" ?
Parce que c'est meilleur. Il devra faire gaffe au détournement de mineures, du coup...
- MermozFidèle du forum
Si on est deux à te harceler, ta thérapie est bonne pour les oubliettes!Dwarf a écrit:Magenko a écrit:Merci Dwarf ! je viens juste d'arriver et de me taper les 9 pages de discussion sur S. Clerc : quelque chose me dit qu'on va être copains.
Effectivement, il y a des chances...
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De même que Louis Pasteur inventa la pasteurisation, c'est à Jean-Pierre Démoral que nous devons la démoralisation, et je dis bravo. Jean-Pierre Démoral commença humblement ses expériences sur sa logeuse, Mme Brouchard, qu'il démoralisa le 12 Septembre 1847.
Concierge : Y fait beau.
Démoral : Ca va pas durer.
Concierge : Je suis démoralisée.
- DwarfVénérable
choupie a écrit:Si on est deux à te harceler, ta thérapie est bonne pour les oubliettes!Dwarf a écrit:Magenko a écrit:Merci Dwarf ! je viens juste d'arriver et de me taper les 9 pages de discussion sur S. Clerc : quelque chose me dit qu'on va être copains.
Effectivement, il y a des chances...
- ysabelDevin
Magenko a écrit:Merci Dwarf ! je viens juste d'arriver et de me taper les 9 pages de discussion sur S. Clerc : quelque chose me dit qu'on va être copains.John a écrit:Si vous rencontriez Sébastien Clerc, vous lui diriez
quoi, et quelles sont les questions que vous lui poseriez ?
-Ne pensez-vous pas que les solutions que vous proposez (activiités bidons en lieu et place du cours, rap à la place du Français, etc.) sont en réalité la cause du problème ?
-Le yoga et le thé à 5 H du mat', c'est une farce ou vous y croyez vraiment ? Et la coke, vous avez essayé ?
-Pensez vous qu'une bande de filles qui fait la loi dans votre "cours" et qui se permet de le bordéliser pendant 10 bonnes minutes pour souhaiter l'anniversaire d'une copine est la preuve irréfutable de la réussite de vos méthodes ?
-Quelle est l'intérêt culturel d'un rap de Youssoupha ?
-Est-ce que vous kiffez Jack Lang comme ministre de l'EN ?
-Vos élèves ont 17 ans. Elles ont passé 12 ans sur les bancs de l'école et ne maîtrisent même pas les bases de la langue française.Que pensez-vous qu'elles aient fait durant tout ce temps ? Ne pensez-vous pas que la véritable "humiliation" dont vous parlez à leur égard ne provient pas plutôt du fait qu'on ne leur a rien appris ?
-Est-ce que vous pensez que Philippe Meirieu "déchire sa race" comme disent les d'jeuns ?
-Qu'est-ce qu'un élève pour vous ? Quelle est la raison de sa présence dans une école ? Quel est le but d'un professeur ? A quoi sert un cours ?
-Lorsque vous vous agenouillez devant une élève presque majeure pour "se mettre à son niveau" (?), est-ce que vous la prenez pour une enfant ?
-Pour quelle raison voulez-vous mettre "le professeur en dessous de l'élève" ?
- Pensez-vous que l'élève soit un client ?
-Vous affirmez qu' " Il faut respecter le chemin de la liberté des élèves". Pensez-vous qu'on puisse être libre tout en étant ignorant ?
-Que vont devenir vos élèves à la sortie de l'école ? Pensez-vous qu'elles décrocheront un emploi ? Doivent-elles mettre sur leur CV qu'elles ont fait du théatre pour lutter contre le sida, des échanges avec le Burkina-Faso et qu'elle savent tout des textes de Youssoupha ?
Etc., etc.
EXCELLENT ! Mais je pense qu'il risque d'avoir bcp de mal à répondre...
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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- eauderoseNiveau 10
Je ne lis pas les 9 pages précédentes ... pardon, chers collègues ! mais 2 choses m'ont frappée dans ce reportage . La première c'est que ce prof est présenté comme un champion de l'autorité. Pour moi, il se fait "bordéliser" comme c'est pas possible ! C'est un contre exemple d'autorité ! Je ne supporte pas le 1/10ième de ça dans ma classe !
La 2ième chose, à sa décharge, c'est que franchement, je ne sais pas ce que je ferais à sa place ... J'ai un peu honte, mais ce reportage m'a fait découvrir ce qui se pase dans certains bahuts et franchement, je n'ai jamais rencontré ça . Et je crois que j'aurais préféré changer de métier ... Je tire mon chapeau à ceux qui vivent ça au quotidien ... ( je précise que je n'enseigne pas dans les beaux quartiers, mais dans une petite ville calme, avec des élèves pas toujours fut-fut, pas tjs bosseurs, souvent socialement défavorisés, mais respectueux des profs et des adultes en général.)
Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage : comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi "déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement, ... ?????
La 2ième chose, à sa décharge, c'est que franchement, je ne sais pas ce que je ferais à sa place ... J'ai un peu honte, mais ce reportage m'a fait découvrir ce qui se pase dans certains bahuts et franchement, je n'ai jamais rencontré ça . Et je crois que j'aurais préféré changer de métier ... Je tire mon chapeau à ceux qui vivent ça au quotidien ... ( je précise que je n'enseigne pas dans les beaux quartiers, mais dans une petite ville calme, avec des élèves pas toujours fut-fut, pas tjs bosseurs, souvent socialement défavorisés, mais respectueux des profs et des adultes en général.)
Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage : comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi "déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement, ... ?????
- nad'Expert spécialisé
Je vais essayer de le regarder vers 17h45 et je vous dirai ce que j'en pense. Jusqu'à présent, j'ai toujours raté les rediffusions.
- JohnMédiateur
Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage :
comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi
"déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement,
... ?????
Et le pire : qu'elle accuse les professeurs d'être responsables de leur comportement !
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- CaroNiveau 10
Je me pose exactement la même question que toi !!!Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage : comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi "déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement,... ?????
- kensingtonEsprit éclairé
eauderose a écrit:
La 2ième chose, à sa décharge, c'est que franchement, je ne sais pas ce que je ferais à sa place ... J'ai un peu honte, mais ce reportage m'a fait découvrir ce qui se pase dans certains bahuts et franchement, je n'ai jamais rencontré ça . Et je crois que j'aurais préféré changer de métier ... Je tire mon chapeau à ceux qui vivent ça au quotidien ... ( je précise que je n'enseigne pas dans les beaux quartiers, mais dans une petite ville calme, avec des élèves pas toujours fut-fut, pas tjs bosseurs, souvent socialement défavorisés, mais respectueux des profs et des adultes en général.)
C'est un élément à prendre en compte en effet. Tant que notre système produira ce genre d'établissements et de publics, certains collègues seront "condamnés" (malheureusement) à bricoler des solutions pour sauver leur peau au quotidien.
Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage :
comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi
"déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement,
... ?????
Il faut lire Brighelli!
- MagenkoNiveau 2
eauderose a écrit: La première c'est que ce prof est présenté comme un champion de l'autorité. Pour moi, il se fait "bordéliser" comme c'est pas possible ! C'est un contre exemple d'autorité ! Je ne supporte pas le 1/10ième de ça dans ma classe !
Et vous avez bien raison !
eauderose a écrit:
Pour finir, je suis restée avec une question après ce reportage : comment se fait- il que la société "produise" des jeunes aussi "déstructurés", aussi inaptes à respecter les adultes, l'établissement, ... ?????
John a écrit:
Et le pire : qu'elle accuse les professeurs d'être responsables de leur comportement !
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec John là dessus. Bien sûr la société devient dingue et les parents ne sont pas toujours en reste, mais nous avons aussi notre part de responsabilité aussi dans ce désastre :
- résistance beaucoup trop molle aux diverses aberrations réglementaires (la circulaire du 11 juillet 2000 qui prétend nous interdire d'exercer notre autorité, par exemple, sous prétexte de "faire entrer le droit à l'école", alors que le seul droit qui n'est pas respecté est le seul qui devrait avoir cours : le droit à l'Instruction)
-Application (parfois zélée) des lubies pédagogistes comme le constructivisme (la théorie farfelue qui prétend que l'élève "construit lui-même ses propres savoirs", ce qui implique que le professeur cesse de faire cours, perdant par là-même son autorité naturelle). Ne riez pas, j'ai des collègues qui passent leur temps à faire des "débats", confondent systématiquement opinion et connaissance en attendant que les élèves "trouvent par eux-même" après avoir lancé un vague sujet (en général trés politiquement correct pour ne pas dire idéologiquement orienté).
-Réduction drastique des heures de cours au profit de dispositifs inutiles, démagogiques et déstructurants (800 H, rien qu'en Français, soit l'équivalent de 2 années et demie d'enseignement ont été perdues en une génération de 1976 à 2004 pour le primaire et le collège). Véritables heures de cours indispensables perdues au profit des divers IDD, sorties en tous genre , remédiations à la con, TPE, ECJS, voyages, éducation à la citoyenneté, lutte contre la drogue (où les élèves -je l'ai déja vu- font la connaissance de produits dont ils n'avaient pas idée...).
Bref, dans beaucoup d'établissement, les élèves n'ont plus cours (ou si peu), sont baladés d'activité inutiles en flatteries d'ego diverses, sont traités comme des consommateurs et passent - la plupart du temps sans travail conséquent - automatiquement dans la classe supérieure. Comment voulez-vous que ce ne soit pas le bronx dans ces conditions ? Nous tendons parfois les verges pour nous faire battre.
Jean-Claude Michéa, dans son dernier ouvrage, La double pensée, relève ce paradoxe en affirmant (P. 248) que nous descendons (il est question ici du corps professoral dans son ensemble) souvent dans la rue pour combattre des réformes dont nous vantons par ailleurs les mérites lors des réunions parents-profs et dans le cadre de notre métier en général (réunions, conseils de classe, etc.)... Il n'a pas entièrement tort.
- JohnMédiateur
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec John là dessus (voir son post
précédent). Bien sûr la société devient dingue et les parents ne sont
pas toujours en reste, mais nous avons aussi notre part de
responsabilité aussi dans ce désastre.
Je n'ai pas dit le contraire. Ce que je critique, c'est que l'administration se défausse sur les professeurs X ou Y en disant qu'ils sont des incapables dans des situations parfois ingérables. Que répondait l'administration à Karen Montait-Toutain ?
- résistance beaucoup
trop molle aux diverses aberrations réglementaires
Oui, c'est certain. Que faisaient les collègues, et que faisaient les syndicats ? Mais il est difficile de s'attendre à de telles attaques de la part des ministres et de l'Etat, qui sont justement censés réguler et organiser l'activité qu'ils mettent le plus de coeur à détruire.
Pareil, je suis d'accord.
-Application (parfois zélée)
des lubies pédagogistes comme le constructivisme (la théorie farfelue
qui prétend que l'élève "construit lui-même ses propres savoirs").
C'était une fausse bonne idée. Sur le papier, ça tient, et c'est très cohérent. Mais pour faire du pluridisciplinaire, il faut déjà avoir des connaissances et compétences purement disciplinaires, et c'est ce que n'ont pas su prévoir ceux qui ont lancé les IDD en 4eme par exemple.
-Réduction
drastique des heures de cours au profit de dispositifs inutiles,
démagogiques et déstructurants
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- Reine MargotDemi-dieu
Magenko a écrit:Encore faudrait-il, ma chère marquise, le leur avoir proposé. Comment proclamer par avance l'échec de ce que l'on a même pas tenté ?
Au niveau de ces charmantes demoiselles vues dans le reportage, dans quel "état" seraient-elles si on les avait mis au travail en leur apprenant ne serait-ce qu'à lire, écrire et compter (au primaire, par exemple, ce qui manifestement ici n'a pas été fait) ? Toutes ne seraient sans doute pas candidates à Polytechnique ou à la rue d'Ulm, mais elles pourraient au moins prétendre à des études décentes et un emploi décent. Alors que là...
Le problème est que, dés le départ, on leur a donné le CHOIX de ne pas travailler. Il se passe d'ailleurs la même chose dans le "cours" de S. Clerc : les élèves ne travaillent manifestement que s'ils en ont envie. C'est un marché de dupe, surtout quand on en constate les conséquences déléteres.
Crois-tu vaiment que les instits du primaire ne fassent rien? Ils font ce qu'ils peuvent avec les programmes qu'ils ont (auxquels on a rajouté bien trop de choses), mais ils essaient de faire traviller les élèves et de leur en apprendre le plus possible, je crois. Et ça dépend aussi des élèves que l'on a...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- MagenkoNiveau 2
Entièrement d'accord avec vous John. Une petite précision pour les syndicats : la majorité approuve et participe même à la destruction de l'École républicaine, parce que cela correspond à leurs idées. Et pourquoi pas d'ailleurs, si c'est leur conception des choses ?
Le problème est que beaucoup de collègues y adhèrent uniquement pour leur mutation et non pas pour les idées qui y sont défendues, et cela même si certains syndicats (pas tous, quand on lit un canard du Sgen ou de l'Unsa, au moins, c'est clair !) ont une facheuse tendance à jouer double-jeu (on dit une chose aux syndiqués -la base - et le contraire en haut lieu).
Le problème est aussi que le seul syndicat à défendre l'École de la République comme devant rester un lieu d'étude a une image fortement connotée " de droite" même si cette réputation est en grande partie fausse. Les clichés ont la vie dure...et acessoirement ils permettent d'éviter de réfléchir pour beaucoup de collègues (c'est toujours plus confortable, les certitudes).
Que n'a t'on pas fait ces dernières années au nom d'un prétendu "progressisme" estampillé "camp du bien"... plus que jamais l'enfer est pavé de bonnes intentions.
Le problème est que beaucoup de collègues y adhèrent uniquement pour leur mutation et non pas pour les idées qui y sont défendues, et cela même si certains syndicats (pas tous, quand on lit un canard du Sgen ou de l'Unsa, au moins, c'est clair !) ont une facheuse tendance à jouer double-jeu (on dit une chose aux syndiqués -la base - et le contraire en haut lieu).
Le problème est aussi que le seul syndicat à défendre l'École de la République comme devant rester un lieu d'étude a une image fortement connotée " de droite" même si cette réputation est en grande partie fausse. Les clichés ont la vie dure...et acessoirement ils permettent d'éviter de réfléchir pour beaucoup de collègues (c'est toujours plus confortable, les certitudes).
Que n'a t'on pas fait ces dernières années au nom d'un prétendu "progressisme" estampillé "camp du bien"... plus que jamais l'enfer est pavé de bonnes intentions.
- Reine MargotDemi-dieu
Magenko a écrit:
-Application (parfois zélée) des lubies pédagogistes comme le constructivisme (la théorie farfelue qui prétend que l'élève "construit lui-même ses propres savoirs", ce qui implique que le professeur cesse de faire cours, perdant par là-même son autorité naturelle). Ne riez pas, j'ai des collègues qui passent leur temps à faire des "débats", confondent systématiquement opinion et connaissance en attendant que les élèves "trouvent par eux-même" après avoir lancé un vague sujet (en général trés politiquement correct pour ne pas dire idéologiquement orienté).
Je trouve ta représentation du constructivisme très caricaturale. Pour moi je ne prtaique pas ainsi: je donne des textes, que l'on lit et explique en classe et sur lesquels les élèves répondent à des questions de repérage et d'analyse. Ensuite j'aboutis à la notion en synthèse. Puis exercices d'application (type bled par ex), il n'y a pas de "pseudo débat" ou de croyance que l'élève sait tout dès le début, car je corrige les erreurs d'intérprétation. Il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Pas de débats chez moi...
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- MermozFidèle du forum
Oui, je suis tout à fait d'accord: au maximum, l'élève doit trouver la notion de lui-même, ce qui lui permet de mieux la maîtriser par la suite... c'est ce que j'explique à mes élèves en commençant tjs par une phase d'observation et en leur demandant de jouer le jeu quand je vois qu'ils attendent que je leur amène tout...marquisedemerteuil a écrit:Magenko a écrit:
-Application (parfois zélée) des lubies pédagogistes comme le constructivisme (la théorie farfelue qui prétend que l'élève "construit lui-même ses propres savoirs", ce qui implique que le professeur cesse de faire cours, perdant par là-même son autorité naturelle). Ne riez pas, j'ai des collègues qui passent leur temps à faire des "débats", confondent systématiquement opinion et connaissance en attendant que les élèves "trouvent par eux-même" après avoir lancé un vague sujet (en général trés politiquement correct pour ne pas dire idéologiquement orienté).
Je trouve ta représentation du constructivisme très caricaturale. Pour moi je ne pratique pas ainsi: je donne des textes, que l'on lit et explique en classe et sur lesquels les élèves répondent à des questions de repérage et d'analyse. Ensuite j'aboutis à la notion en synthèse. Puis exercices d'application (type bled par ex), il n'y a pas de "pseudo débat" ou de croyance que l'élève sait tout dès le début, car je corrige les erreurs d'intérprétation. Il ne faut pas tout mettre dans le même sac. Pas de débats chez moi...
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De même que Louis Pasteur inventa la pasteurisation, c'est à Jean-Pierre Démoral que nous devons la démoralisation, et je dis bravo. Jean-Pierre Démoral commença humblement ses expériences sur sa logeuse, Mme Brouchard, qu'il démoralisa le 12 Septembre 1847.
Concierge : Y fait beau.
Démoral : Ca va pas durer.
Concierge : Je suis démoralisée.
- Reine MargotDemi-dieu
je vais regarder: ça repasse à 17h45 c'est ça? sur M6?
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- MagenkoNiveau 2
marquisedemerteuil a écrit:Magenko a écrit:Encore faudrait-il, ma chère marquise, le leur avoir proposé. Comment proclamer par avance l'échec de ce que l'on a même pas tenté ?
Au niveau de ces charmantes demoiselles vues dans le reportage, dans quel "état" seraient-elles si on les avait mis au travail en leur apprenant ne serait-ce qu'à lire, écrire et compter (au primaire, par exemple, ce qui manifestement ici n'a pas été fait) ? Toutes ne seraient sans doute pas candidates à Polytechnique ou à la rue d'Ulm, mais elles pourraient au moins prétendre à des études décentes et un emploi décent. Alors que là...
Le problème est que, dés le départ, on leur a donné le CHOIX de ne pas travailler. Il se passe d'ailleurs la même chose dans le "cours" de S. Clerc : les élèves ne travaillent manifestement que s'ils en ont envie. C'est un marché de dupe, surtout quand on en constate les conséquences déléteres.
Crois-tu vaiment que les instits du primaire ne fassent rien? Ils font ce qu'ils peuvent avec les programmes qu'ils ont (auxquels on a rajouté bien trop de choses), mais ils essaient de faire traviller les élèves et de leur en apprendre le plus possible, je crois. Et ça dépend aussi des élèves que l'on a...
Je vais être un peu dur : j'en suis hélas persuadé pour beaucoup d'entre eux (je préfèrerais le contraire).
Expérience personnelle : je discutais il y a quelques semaines avec une de mes collègues instit' et lui ai demandé si ça allait bien et ce qu'elle faisait en ce moment. Réponse de l'intéressée (authentique) : "ça marche super, on fait des projets d'école, on fait de l'auto-discipline, de l'étude de document [c'est à dire du constructivisme, NDLR], on prépare une sortie, on va faire venir un intervenant,..." etc.,etc.
Je l'ai laissé continuer sa litanie pendant quelques secondes, puis n'ai pu m'empêcher de l'interrompre :
- "Mais, madame, quand est-ce que vous faites cours ?"
Et là, elle n'a pas pu me répondre. Elle en est restée coite.
Son propre fils est un élève plutôt brillant que j'ai eu 4 années en cours et avec qui je travaille encore aujourd'hui (dans un autre cadre). Il est une des victimes de cette "conception" de l'enseignement : il fait minimum 3 ou 4 fautes par lignes, confond masculin et féminin, infinitif et participe passsé (sytématiquement), singulier et pluriel et même verbe être et verbe avoir.
Je suis professeur de musique. J'enseigne dans un endroit trés favorisé. J'ai plus de 500 élèves tous les ans. Chaque année m'arrivent de nouveaux 6ème qui ne savent ni lire, ni écrire ni compter (ou vraiment trés mal). Quand je leur demande ce qu'ils ont fait en primaire, ils me décrivent - avec leurs mots à eux - peu ou prou la même chose que ce que m'a dit ma collègue institutrice : ils se sont beaucoup amusés mais ne savent pratiquement rien (ou si peu).
Les faits sont là, et ils sont têtus, comme dirait l'autre. Et c'est pareil ailleurs, hélas. Alors non je ne crois pas que mes collègues instit' fassent leur travail. Et je vais plus loin : ils ne peuvent pas le faire, car sinon ils se font massacrer leur carrière. J'en connais des exemples précis. Ceux qui osent contrevenir aux ordres de l'inspection sont TRÉS courageux.
Quand aux programmes, ceux de 2002 sont pédagogistes jusqu'à l'os et interdisent de faire -par exemple - de la grammaire (au profit de 'lObservation Réfléchie de la Langue, ce qui est une forme de constructivisme). Les derniers sont bien meilleurs même si'ls ne sont pas parfaits (il est de nouveau question d'apprendre aux élèves à lire écrire et compter pour la 1ère fois depuis 30 ans).
Ce qui ne nous empêche pas bien sûr de regretter la baisse horaire de 2 H et...également de voir le Snuipp (1er syndicat d'instituteur) descendre dans la rue pour combattre ces nouveaux programmes. Ces gens-là sont des gens qui manifestent CONTRE l'instruction de leur propres élèves.
Ce n'est pas irresponsable, c'est tout simplement criminel.
- MagenkoNiveau 2
marquisedemerteuil a écrit:Magenko a écrit:
-Application (parfois zélée) des lubies pédagogistes comme le constructivisme (la théorie farfelue qui prétend que l'élève "construit lui-même ses propres savoirs", ce qui implique que le professeur cesse de faire cours, perdant par là-même son autorité naturelle). Ne riez pas, j'ai des collègues qui passent leur temps à faire des "débats", confondent systématiquement opinion et connaissance en attendant que les élèves "trouvent par eux-même" après avoir lancé un vague sujet (en général trés politiquement correct pour ne pas dire idéologiquement orienté).
Je trouve ta représentation du constructivisme très caricaturale. .
Et elle l'est, de fait, parce que pratiquée comme telle par nombre de mes collègues (et pas seulement dans ma matière). Je suis heureux pour vos élèves que vous n'alliez pas jusque là. Mais avez-vous déja essayé le cours magistral "pur et dur" avec leçon puis exercice ? C'est loin de donner de si mauvais résultats (30 ans d'idéologie péda-cucul sont passées pas là).
Ceci dit, nous sommes libres pédagogiquement et l'essentiel est que vous obteniez des résultats, quelle que soit la méthode. Si seulement nous pouvions être jugés en inspection sur ces résultats et non sur notre conformité idéologique...
- ysabelDevin
Mes lycéens adorent quand je fais un cours magistral ! Ils aiment bcp moins l'interro qui suit en général
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- Reine MargotDemi-dieu
Les instits que j'ai connus et connais encore se plaignent surtout des choses en trop qu'on a rajouté en plus de la grammaire, etc...une collègue doc était instit avant et disait que'lle était OBLIGEE de faire des heures d'informatique par ex, ou de l'initiation à ceci ou cela alors qu'elle aurait préféré faire grammaire ou maths.
Les gens du snuipp que je connais pensent comme toi: ils regrettent le temps perdu (2h encore) et les "machins" qu'on rajoute aux fondamentaux.
Ce qu'ils condamnent dans les nouvaux programmes c'est le côté UNIFORMEMENT mécaniste des nouveaux programmes. Le par coeur est bien et nécessaire, mais ils veulent aussi stimuler l'invention des élèves. On peut faire les deux, non?
Les insitits continuent d'apprendre à lire, écrire, compter, mais il y a trop de choses qui se surajoutent à cela avec moins de temps pour qu'ils puissent le faire bien. D'où les élèves de 6e avec de grosses lacunes.
Les gens du snuipp que je connais pensent comme toi: ils regrettent le temps perdu (2h encore) et les "machins" qu'on rajoute aux fondamentaux.
Ce qu'ils condamnent dans les nouvaux programmes c'est le côté UNIFORMEMENT mécaniste des nouveaux programmes. Le par coeur est bien et nécessaire, mais ils veulent aussi stimuler l'invention des élèves. On peut faire les deux, non?
Les insitits continuent d'apprendre à lire, écrire, compter, mais il y a trop de choses qui se surajoutent à cela avec moins de temps pour qu'ils puissent le faire bien. D'où les élèves de 6e avec de grosses lacunes.
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- MagenkoNiveau 2
ysabel a écrit:Mes lycéens adorent quand je fais un cours magistral ! :
Et pour cause ! Enfin un professeur qui daigne leur apprendre quelque chose ! Le problème ne date pas d'hier, déja à mon époque certains professeurs acceptaient de transmettre d'autres (en minorité, il est vrai) nous lançaient un sujet et nous disaient "qu'est-ce que vous en pensez ?".
- InvitéInvité
M6 repasse le documentaire dans 1 heure, pour ceux qui l'ont loupé !
Super prof, le retour !
Super prof, le retour !
- Tueriez-vous une personne pour en sauver cinq ?
- Sauver les lettres vous invite à tester vos élèves de seconde à la rentrée prochaine pour un diagnostic national d'orthographe.
- Pour le Sgen-CFDT : « Il faut réformer le Bac pour sauver le lycée »
- Français : Pour avis et pour vous servir si le coeur vous en dit : une évaluation maison de début d'année
- Pour Jack Lang, il faut "sauver les classes européennes" et "proposer une culture élitaire pour tous".
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