- AuroreEsprit éclairé
Peut-être que le moment de l'orientation était difficile à vivre pour ces élèves. Il était douloureux d'être séparé de ses camarades qui "continuaient". Passée cette mauvaise période, je pense que les années suivantes étaient plus épanouissantes que de rester avec les bons élèves dans la même classe et de se rendre compte que l'on ne comprend rien.
- sandGuide spirituel
Ca marche à l'école primaire, pourtant.
- AbraxasDoyen
Il est inopérant de comparer ce qui se faisait autrefois et aujourd'hui. Dans les années 60, on trouvait du boulot, aisément et assez bien rémunéré, avec un Certificat d'études (fin 5ème). Avec le Brevet, on entrait en Ecoles Normales. Avec le Bac, on faisait une vraie carrière.
Le niveau de valeur des diplômes a changé. Un manœuvre, actuellement, doit quasiment avoir le Bac. D'où le problème que pose une orientation précoce.
En fait, ce sont les voies professionnelles qu'il faut revaloriser. Il y a effectivement des mômes qui ne supportent plus un cursus "classique". Il faut qu'ils puissent apprendre autre chose, de plus manuel éventuellement, et qu'en même temps ils puissent (ce qui était le cas à l'époque des "premières de transition") repiquer sur des études longues et plus abstraites quand ils auront — ce qui arrive — plus de plomb dans la tête. Bref, il faut un collège diversifié, à la place du collège unique.
Le niveau de valeur des diplômes a changé. Un manœuvre, actuellement, doit quasiment avoir le Bac. D'où le problème que pose une orientation précoce.
En fait, ce sont les voies professionnelles qu'il faut revaloriser. Il y a effectivement des mômes qui ne supportent plus un cursus "classique". Il faut qu'ils puissent apprendre autre chose, de plus manuel éventuellement, et qu'en même temps ils puissent (ce qui était le cas à l'époque des "premières de transition") repiquer sur des études longues et plus abstraites quand ils auront — ce qui arrive — plus de plomb dans la tête. Bref, il faut un collège diversifié, à la place du collège unique.
- Reine MargotDemi-dieu
Aurore a écrit:Mais Marquisemerteuil, il ne s'agirait pas de "laisser tomber" les élèves mais de les orienter vers des branches plus adaptées pour eux (au niveau du goût et des capacités). Ces élèves seraient ainsi plus valorisés dans leur travail. Actuellement je vois trop d'élèves en 4e-3e qui s'ennuient, ne comprennent rien au cours et accumulent les mauvaises notes. Je ne vois pas l'intérêt de les maintenir artificiellement dans cette filière alors qu'ils seraient beaucoup plus heureux ailleurs.
Quant à l'histoire du niveau qui monte ou qui baisse, le problème est que ce qui n'est pas acquis fin CM2 ne l'est toujours pas en 3ème car les programmes du collège ne reprennent pas les bases du primaire. Un élève qui arrive au collège sans savoir ses tables de multiplication et sans savoir accorder un participe passé ne saura toujours pas le faire en 3ème. Demande à des anciens profs proches de la retraite et qui ont plus de recul que nous s'ils n'ont pas vu le niveau baisser.
Comme le dit sand, les orienter vers des "branches plus adaptées" ce n'est pas la garantie qu'ils soient heureux, cf les lycées professionnels, rien ne dit qu'ils en aient envie ni qu'il s'y épanouissent. De plus, comme le dit Abraxas, le monde a changé et même les ouvriers doivent être de plus en plus qualifiés. Les "branches plus adaptées", c'est écarter, de façon plus insidieuse, certains élèves...et mettre tous les "faibles" dans de mêmes filières, au secours, ça va faire des classes sympathiques! A propos d'anciens profs proche de la retraite, j'ai connu un collègue plus âgé qui avait eu des CLIPA, classes diversifiées justement dès le collège, avec formation professionnelle (un peu comme nos DP6): il parait que c'était terrible à gérer...
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- sandGuide spirituel
Je parlais de l'hétérogénéité.Aurore a écrit:Qu'est-ce qui marche ?
- ThalieGrand sage
Pourquoi accepte-t-on aussi facilement des capacités supérieures en sport entre les humains où les sportifs sont classés, reçoivent des médailles etc... et où il est bon d'être le premier ? Pourquoi est-ce si difficile à envisager qu'il existe aussi des différences intellectuelles ?
Ce n'est pas pour autant dire que certaines personnes ne sont pas intelligentes, nous savons bien aujourd'hui qu'il y a différentes formes d'intelligence.
Une personne peut être très maligne et débrouillarde, curieuse mais peut ne pas aimer faire des études longues, apprendre par coeur, s'appliquer à l'écrit et aimer lire comme on l'exige dans les études générales.
J'ai le souvenir d'un élève de 3e en échec scolaire qui était un peu perturbateur en début d'année scolaire et qui au fur et à mesure de l'année s'est acoquiné avec des filles plutôt sérieuses de la classe. Il faisait un peu plus d'effort bien que ses résultats ne changent pas vraiment.
Un jour, vers la fin de l'année, je ne sais plus pour quelle raison, il a voulu ou je lui ai demandé de ranger mon armoire au fond de la classe. Il a adoré, s'est appliqué, voulait ranger autre chose ensuite.
Je me suis donc rendue compte à ma grande surprise que ce jeune homme avait besoin de bouger, d'être debout, de faire quelque chose de physique et de concret. Pourquoi le maintenir dans un système qui ne lui correspond plus et l'empêcher surtout de s'épanouir dans le professionnel ?
Le vrai problème en France, comme le dit Abraxas, c'est le mépris que nous avons pour la voie pro.
Dernière anecdote : Mon compagnon qui a une maîtrise d'Ecologie passe actuellement un brevet pour devenir agriculteur, il se retrouve donc avec ces petits jeunes qui sortent des cap, bep. Dans sa formation, il y a énormément de personnes qui ont des bac + 5 qui se tournent sans honte vers un des métiers les plus déconsidérés aujourd'hui.
Pourquoi ne pas mettre en valeur ces métiers ?
Ce n'est pas pour autant dire que certaines personnes ne sont pas intelligentes, nous savons bien aujourd'hui qu'il y a différentes formes d'intelligence.
Une personne peut être très maligne et débrouillarde, curieuse mais peut ne pas aimer faire des études longues, apprendre par coeur, s'appliquer à l'écrit et aimer lire comme on l'exige dans les études générales.
J'ai le souvenir d'un élève de 3e en échec scolaire qui était un peu perturbateur en début d'année scolaire et qui au fur et à mesure de l'année s'est acoquiné avec des filles plutôt sérieuses de la classe. Il faisait un peu plus d'effort bien que ses résultats ne changent pas vraiment.
Un jour, vers la fin de l'année, je ne sais plus pour quelle raison, il a voulu ou je lui ai demandé de ranger mon armoire au fond de la classe. Il a adoré, s'est appliqué, voulait ranger autre chose ensuite.
Je me suis donc rendue compte à ma grande surprise que ce jeune homme avait besoin de bouger, d'être debout, de faire quelque chose de physique et de concret. Pourquoi le maintenir dans un système qui ne lui correspond plus et l'empêcher surtout de s'épanouir dans le professionnel ?
Le vrai problème en France, comme le dit Abraxas, c'est le mépris que nous avons pour la voie pro.
Dernière anecdote : Mon compagnon qui a une maîtrise d'Ecologie passe actuellement un brevet pour devenir agriculteur, il se retrouve donc avec ces petits jeunes qui sortent des cap, bep. Dans sa formation, il y a énormément de personnes qui ont des bac + 5 qui se tournent sans honte vers un des métiers les plus déconsidérés aujourd'hui.
Pourquoi ne pas mettre en valeur ces métiers ?
- Reine MargotDemi-dieu
Mais personne n'a jamais dit que ce n'était pas honorable d'aller vers ces filières, ce qui pose problème c'est d'y orienter par défaut, de façon précoce, des élèves en difficulté, et ainsi cela déconsidère ces filières, hélas. Je ne me fais aucun souci pour les élèves peu scolaires que j'ai eus mais sérieusement motivés par la voie pro. Le problème c'est tous ceux qui s'y entassent sans en avoir envie..
je rajouterais que ce qui déconsidère ces voies pro, ce n'est pas que ceux qui s'y trouvent ne sont pas intelligents ou "bons élèves", mais qu'on croit qu'un élève faible va forcément y être à sa place et s'y épanouir. ce qui n'est pas systématique.
je rajouterais que ce qui déconsidère ces voies pro, ce n'est pas que ceux qui s'y trouvent ne sont pas intelligents ou "bons élèves", mais qu'on croit qu'un élève faible va forcément y être à sa place et s'y épanouir. ce qui n'est pas systématique.
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La famille Bélier
- AuroreEsprit éclairé
@ Marquisedemerteuil
Il ne faut pas confondre qualification et niveau réel atteint. C'est sûr que la société française est de plus en plus qualifiée car le niveau des diplômes a baissé. Un bac actuel vaut environ le brevet d'hier et encore quand on regarde le niveau en orthographe, c'est pas gagné...
Je ne vois pas dans ton raisonnement pourquoi des adolescents seraient plus heureux dans une classe avec des plus forts qu'eux mais où ils se sentent faibles et sont complètement perdus qu'avec d'autres élèves, certes plus faibles, mais faisant des choses plus intéressantes.
Je pense que le problème est la dévalorisation de la branche professionnelle. Elle est présentée comme une voie de garage alors que tout le monde n'est pas apte à la suivre. Un premier de la classe d'un collège "classique" en 3e aurait peut-être toutes les peines du monde à devenir un bon plombier. C'est peut-être du collège unique que vient un certain mal-être dans les lycées professionnels : sentiment d'avoir raté quelque chose, de faire une formation qui ne correspond pas toujours à ses attentes (que l'on a plus ou moins fait miroité en menant le jeune artificiellement aux portes du lycée général). Je trouve qu'il serait plus sain, quand on se rend compte qu'un élève ne pourra pas suivre en lycée général (et on s'en rend compte très tôt dès le début du collège voire au primaire pour certains), de réfléchir avec lui à une orientation qui lui plaise. L'idéal serait bien sûr que cette filière ait des ponts avec la filière générale pour permettre un retour éventuelle vers des études plus longues. Les catégories de "faibles" et de "bons" ne deviendraient pas aussi rigides. On peut être bon dans un domaine et faible dans un autre. Ces termes, que l'on emploie par rapport aux résultats que les élèves obtiennent au collège unique perdrait de leur rigidité. Avec avec un programme différent, plus manuel, on ne retrouverait pas les mêmes personnes sous les catégories "faible" et "bon".
Il ne faut pas confondre qualification et niveau réel atteint. C'est sûr que la société française est de plus en plus qualifiée car le niveau des diplômes a baissé. Un bac actuel vaut environ le brevet d'hier et encore quand on regarde le niveau en orthographe, c'est pas gagné...
Je ne vois pas dans ton raisonnement pourquoi des adolescents seraient plus heureux dans une classe avec des plus forts qu'eux mais où ils se sentent faibles et sont complètement perdus qu'avec d'autres élèves, certes plus faibles, mais faisant des choses plus intéressantes.
Je pense que le problème est la dévalorisation de la branche professionnelle. Elle est présentée comme une voie de garage alors que tout le monde n'est pas apte à la suivre. Un premier de la classe d'un collège "classique" en 3e aurait peut-être toutes les peines du monde à devenir un bon plombier. C'est peut-être du collège unique que vient un certain mal-être dans les lycées professionnels : sentiment d'avoir raté quelque chose, de faire une formation qui ne correspond pas toujours à ses attentes (que l'on a plus ou moins fait miroité en menant le jeune artificiellement aux portes du lycée général). Je trouve qu'il serait plus sain, quand on se rend compte qu'un élève ne pourra pas suivre en lycée général (et on s'en rend compte très tôt dès le début du collège voire au primaire pour certains), de réfléchir avec lui à une orientation qui lui plaise. L'idéal serait bien sûr que cette filière ait des ponts avec la filière générale pour permettre un retour éventuelle vers des études plus longues. Les catégories de "faibles" et de "bons" ne deviendraient pas aussi rigides. On peut être bon dans un domaine et faible dans un autre. Ces termes, que l'on emploie par rapport aux résultats que les élèves obtiennent au collège unique perdrait de leur rigidité. Avec avec un programme différent, plus manuel, on ne retrouverait pas les mêmes personnes sous les catégories "faible" et "bon".
- AuroreEsprit éclairé
@ Sand
Jusqu'à quel point fonctionne l'hétérogénéité à l'école primaire ou ailleurs ? Comment expliquer alors que des élèves arrivent en 6e sans posséder les bases du français ?
Jusqu'à quel point fonctionne l'hétérogénéité à l'école primaire ou ailleurs ? Comment expliquer alors que des élèves arrivent en 6e sans posséder les bases du français ?
- lilith888Grand sage
Et puis au bout d'un moment, on peut pas avoir l'argent du beurre, le beurre et la crémière. Peut-être qu'ils ne seront pas heureux. Et alors ? Sont-ils heureux dans des classes où ils n'ont rien à faire à part chauffer la chaise ? Non.
Le problème de notre époque est qu'on met en valeurs absolues les notions d'épanouissement personnel et d'égalité (comme si la société nous devait cette égalité qui n'est qu'une utopie), mais en occultant totalement celles de travail, d'effort, de dépassement de soi.
Au bout d'un moment, il faut se prendre en main et faire un truc de sa vie, tant pis si le métier exercé n'est pas une "révélation". C'est pas une religion non plus.
Il faut aussi admettre que oui, pas mal d'entre eux feront un métier par défaut. Et alors ?
Leur dire que dans notre société, chacun pourra plus tard exercer un métier-passion, c'est leur mentir au plus haut point.
et le pourquoi du surnombre en facs, où s'entassent des étudiants rêveurs.
Le problème de notre époque est qu'on met en valeurs absolues les notions d'épanouissement personnel et d'égalité (comme si la société nous devait cette égalité qui n'est qu'une utopie), mais en occultant totalement celles de travail, d'effort, de dépassement de soi.
Au bout d'un moment, il faut se prendre en main et faire un truc de sa vie, tant pis si le métier exercé n'est pas une "révélation". C'est pas une religion non plus.
Il faut aussi admettre que oui, pas mal d'entre eux feront un métier par défaut. Et alors ?
Leur dire que dans notre société, chacun pourra plus tard exercer un métier-passion, c'est leur mentir au plus haut point.
et le pourquoi du surnombre en facs, où s'entassent des étudiants rêveurs.
- Reine MargotDemi-dieu
Bien, alors on admet dès le CM2 que certains élèves ne sont pas faits pour réussir, comme je le disais, et on refait de la sélection précoce...
Pour répondre à la question du bonheur: ce n'est pas moi qui part de ce principe, ce que je critique c'est la croyance qu'un élève faible sera justement "plus heureux" dans une classe de faibles et une filière de faibles, plutôt que dans une classe hétérogène.
Vous dites que mettre tous les élèves, même les faibles, dans les mêmes classes, c'est leur mentir en leur faisant croire qu'ils sont à égalité avec les autres?
J'ai eu il y a 3 ans deux classes de niveau en 3e, une 3e "bonne" et une 3e "faible". Je vous passe la pression des parents et leurs coups de fils à la ppale pour que leur enfant soit dans la "bonne" classe. le but affiché était justement de les mettre dans une classe à plus faible effectif, et de leur donner des "objectifs" plus à leur portée, de les mettre dans uen classe "qui leur convient". concrètement, on faisait avec cette classe des choses plus faciles, et on savait que ces élèves n'iraient pas en seconde pour la majorité. Résultat: ces élèves ont été cocoonés pendant toute l'année, mais lors du brevet blanc la douche a été froide. ils avaient des notes correctes, mais relativement au niveau moyen de la classe, et eux se croyaient bons. cette classe n'a pas progressé de toute l'année, on est resté sur du très basique.
Moralité que je retire de cette expérience: mettre les élèves dans des classes ou ds filières par niveau ne perment pas d'améliorer leur niveau ou de combler leur lacunes, mais rend par contre le travail du prof plus facile: on se contente de ne pas trop leur en demander, et sans tête de classe s)ces élèves ne vont nulle part. Je me souviens d'ailleurs que dans cet étb les classes de niveau étaient pratiquées dès la 6e: les 6e C s'étaient auto-baptisés les "6e CON" et les 6e D les "6e Débile". comme quoi ils ne sont pas dupes...
Pour répondre à la question du bonheur: ce n'est pas moi qui part de ce principe, ce que je critique c'est la croyance qu'un élève faible sera justement "plus heureux" dans une classe de faibles et une filière de faibles, plutôt que dans une classe hétérogène.
Vous dites que mettre tous les élèves, même les faibles, dans les mêmes classes, c'est leur mentir en leur faisant croire qu'ils sont à égalité avec les autres?
J'ai eu il y a 3 ans deux classes de niveau en 3e, une 3e "bonne" et une 3e "faible". Je vous passe la pression des parents et leurs coups de fils à la ppale pour que leur enfant soit dans la "bonne" classe. le but affiché était justement de les mettre dans une classe à plus faible effectif, et de leur donner des "objectifs" plus à leur portée, de les mettre dans uen classe "qui leur convient". concrètement, on faisait avec cette classe des choses plus faciles, et on savait que ces élèves n'iraient pas en seconde pour la majorité. Résultat: ces élèves ont été cocoonés pendant toute l'année, mais lors du brevet blanc la douche a été froide. ils avaient des notes correctes, mais relativement au niveau moyen de la classe, et eux se croyaient bons. cette classe n'a pas progressé de toute l'année, on est resté sur du très basique.
Moralité que je retire de cette expérience: mettre les élèves dans des classes ou ds filières par niveau ne perment pas d'améliorer leur niveau ou de combler leur lacunes, mais rend par contre le travail du prof plus facile: on se contente de ne pas trop leur en demander, et sans tête de classe s)ces élèves ne vont nulle part. Je me souviens d'ailleurs que dans cet étb les classes de niveau étaient pratiquées dès la 6e: les 6e C s'étaient auto-baptisés les "6e CON" et les 6e D les "6e Débile". comme quoi ils ne sont pas dupes...
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La famille Bélier
- lilith888Grand sage
Mais quelle sélection précoce ? Envoyer tout le monde en fac, est-ce un gage de réussite quelconque ?
Pour moi il n'y a pas de "bon" ou "mauvais" élève, il y a des élèves différents, avec des capacités et des goûts différents. Certains seront plus intellectuels, d'autres plus manuels. Mais il n'y a pas d'échelle de valeur !
croire encore aujourd'hui qu'en faisant des études on aura un bon job, c'est vraiment ignorer la réalité du terrain.
Pour moi il n'y a pas de "bon" ou "mauvais" élève, il y a des élèves différents, avec des capacités et des goûts différents. Certains seront plus intellectuels, d'autres plus manuels. Mais il n'y a pas d'échelle de valeur !
croire encore aujourd'hui qu'en faisant des études on aura un bon job, c'est vraiment ignorer la réalité du terrain.
- ThalieGrand sage
Je ne comprends pas pourquoi tu parles d'une classe faible dans une filière faible pourquoi mettre ce genre de mots justement sur ces filières, n'est-ce pas les déconsidérer ? Elles sont cela aujourd'hui "faibles" peut-être car "déconsidérées", non ? Si on exigeait de la rigueur et du travail dans ces filières et s'il y avait une sélection sur la motivation par exemple, peut-être qu'elles ne seraient plus faibles. Qu'en pensez-vous ?marquisedemerteuil a écrit:
Pour répondre à la question du bonheur: ce n'est pas moi qui part de ce principe, ce que je critique c'est la croyance qu'un élève faible sera justement "plus heureux" dans une classe de faibles et une filière de faibles, plutôt que dans une classe hétérogène.
Vous dites que mettre tous les élèves, même les faibles, dans les mêmes classes, c'est leur mentir en leur faisant croire qu'ils sont à égalité avec les autres?
D'autre part, quand tu évoques ton exemple, quelle serait ta proposition alors pour ces élèves en difficulté en 3e par exemple ? Nous avons chez nous cette année l'exemple inverse et je pense qu'à l'heure actuelle partout en France c'est plutôt cet exemple qui a cours. Toutes les 4e et les 3e ont été chamboulées, les classes ont été faites par les profs pour séparer les perturbateurs et maintenir une hétérogénéité dans chaque classe. Bilan des courses à la fin du 2e trimestre :
- les profs sont à bout de nerfs car dans chaque classe trois à 5 élèves perturbateurs empêchent le bon déroulement des cours
- les profs n'avancent pas et doivent baisser leurs exigences pourtant certains vont aller au lycée
- les parents se plaignent depuis le début de l'année car leurs enfants pour certains subissent selon eux des "mauvaises classes" depuis la 6e. Pour exemple, une mère d'élève d'une jeune fille élève modèle qui en début d'année a dit à la pp : "ma fille a été séparée de toutes ses amies et vous l'avez mise dans une classe avec des perturbateurs ce qu'elle subit depuis la 6e donc cette année ne comptait pas sur elle pour tirer la classe vers le haut en participant, elle ne donnera rien car elle subit depuis 4 ans.
Hé bien tu sais quoi, Marquise, il y a 10 ans quand j'ai commencé, je pensais comme toi, après 10 ans, je comprends cette mère, d'autant plus que j'ai été cette bonne élève dans des classes reléguées (j'étais en 6e12 c'est-à-dire la dernière avec 4 à 5 redoublants...)
-enfin, nos perturbateurs n'ont absolument pas progressé. As-tu déjà constaté que des élèves très faibles en 3e dans une classe de niveau correct progressent ??? Moi, non, j'ai simplement vu, je citais l'exemple dans mon précédent post, des élèves perturbateurs qui se sont calmés qui ont joué le jeu car ils sont devenus amis avec les très bons élèves, par expérience, cette situation est très rare.
Donc, que doit-on faire de ces élèves qui n'ont pas le niveau au collège ???
- sandGuide spirituel
Aurore a écrit:@ Sand
Jusqu'à quel point fonctionne l'hétérogénéité à l'école primaire ou ailleurs ? Comment expliquer alors que des élèves arrivent en 6e sans posséder les bases du français ?
Quoi ? Mais l'école primaire a toujours accueilli tous les enfants, de niveaux divers, dans une même classe ! Je ne vois pas le rapport avec la baisse de niveau.
- sandGuide spirituel
Thalie, je suis bien d'accord avec toi, de nombreux élèves subissent une atmosphère de classe infecte depuis leur arrivée au collège. Le problème est que nous n'avons pas assez d'élèves travailleurs pour constituer des classes équilibrées.
- Reine MargotDemi-dieu
je sais bien Thalie, mais la solution inverse ne marche pas non plus (mettre les perturbateurs ensemble), je l'ai testée!
Je crois qu'il ne faut pas être naïf si on crée plusieurs filières: il y a aura les filières pour bons élèves et celles où on mettra les faibles. Voyez déja le jeu des options en collège: déja en 4e, je faisais allemand-latin, pour être dans les "bons" groupes. Ce n'est pas moi qui proclame que les filières professionnelles sont mauvaises ou ont moins de valeur, je dis simplement que le fait est que les gens cherchent toujours à faire des distinctions.
Le problème est que la tendance humaine (pour remettre une louche de Bourdieu) est à la distinction: on aura beau proclamer que telle filière (pas forcément professionnelle, voyez ce qu'est la filière L par rapport aux S)est aussi bien que les autres, les parents, les élèves, etc. chercheront "la meilleure" filière. c'est la porte ouverte à la distinction officieuse entre "bonnes " et "mauvaises" classes.
Pour ton exemple Thalie je ne suis pas sûre d'après ce que tu dis que ce soit uniquement un problème de niveau mais plutôt de comportement des élèves. On ne sait jamais ce que tel groupe d'élèves va donner à l'avance.
cette année j'ai le modèle inverse de toi: nous avons 4 6e, dont 2 sont adorables et 2 pénibles. l'an prochain ils seront éclatés pour ne pas regrouper les perturbateurs. mais comme ce sont des 6e on ne pouvait pas les connaître à l'avance. c'est quitte ou double, soit les4
3 ou 4 pertubateurs sont noyés dans un groupe qui veut travailler, soit ils cassent le groupe, et oui c'est pénible.
et pour répondre au terme de "faible" et "déconsidéré", je parlais de mon exemple, un etb où effectivement on regroupait les élèves en difficulté dans les mêmes classes. Les élèves et leurs parents n'étaient pas dupes, donc je parle de "classe faible" parce qu'effectivement elle avait été constituée sur ce critère, et j'avais vraiment tenté (l'inspectrice que j'ai eue dans cette classe me l'a dit)de rehausser le niveau, de leur donner des exigences les plus élevées possible. N'empêche que malgré cela j'ai du revoir mes exigences à la baisse par rapport à 'lautre classe.
Je crois qu'il ne faut pas être naïf si on crée plusieurs filières: il y a aura les filières pour bons élèves et celles où on mettra les faibles. Voyez déja le jeu des options en collège: déja en 4e, je faisais allemand-latin, pour être dans les "bons" groupes. Ce n'est pas moi qui proclame que les filières professionnelles sont mauvaises ou ont moins de valeur, je dis simplement que le fait est que les gens cherchent toujours à faire des distinctions.
Le problème est que la tendance humaine (pour remettre une louche de Bourdieu) est à la distinction: on aura beau proclamer que telle filière (pas forcément professionnelle, voyez ce qu'est la filière L par rapport aux S)est aussi bien que les autres, les parents, les élèves, etc. chercheront "la meilleure" filière. c'est la porte ouverte à la distinction officieuse entre "bonnes " et "mauvaises" classes.
Pour ton exemple Thalie je ne suis pas sûre d'après ce que tu dis que ce soit uniquement un problème de niveau mais plutôt de comportement des élèves. On ne sait jamais ce que tel groupe d'élèves va donner à l'avance.
cette année j'ai le modèle inverse de toi: nous avons 4 6e, dont 2 sont adorables et 2 pénibles. l'an prochain ils seront éclatés pour ne pas regrouper les perturbateurs. mais comme ce sont des 6e on ne pouvait pas les connaître à l'avance. c'est quitte ou double, soit les4
3 ou 4 pertubateurs sont noyés dans un groupe qui veut travailler, soit ils cassent le groupe, et oui c'est pénible.
et pour répondre au terme de "faible" et "déconsidéré", je parlais de mon exemple, un etb où effectivement on regroupait les élèves en difficulté dans les mêmes classes. Les élèves et leurs parents n'étaient pas dupes, donc je parle de "classe faible" parce qu'effectivement elle avait été constituée sur ce critère, et j'avais vraiment tenté (l'inspectrice que j'ai eue dans cette classe me l'a dit)de rehausser le niveau, de leur donner des exigences les plus élevées possible. N'empêche que malgré cela j'ai du revoir mes exigences à la baisse par rapport à 'lautre classe.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AuroreEsprit éclairé
sand a écrit:Aurore a écrit:@ Sand
Jusqu'à quel point fonctionne l'hétérogénéité à l'école primaire ou ailleurs ? Comment expliquer alors que des élèves arrivent en 6e sans posséder les bases du français ?
Quoi ? Mais l'école primaire a toujours accueilli tous les enfants, de niveaux divers, dans une même classe ! Je ne vois pas le rapport avec la baisse de niveau.
Oui l'école primaire a toujours accueilli tous les enfants mais les cycles rendent les classes plus hétérogènes. Avant l'instauration de ces cycles, un élève avec des problèmes particuliers ne passait pas dans la classe supérieure. Maintenant c'est le cas puisque l'élève a soit disant toutes les années du cycle pour surmonter ses difficultés. La conséquence directe est que l'instituteur se trouve confronté à des élèves n'ayant pas tous le même niveau ni les mêmes difficultés. Les classes sont donc plus hétérogènes qu'avant. Et en fin de chaîne, au début de la 6ème, on trouve des élèves qui trainent des lacunes irréversibles. J'ai même eu cette année une 6ème qui ne formait pas correctement les lettres. Comment cette fille a-t-elle pu entrer en 6ème alors qu'elle n'a pas un niveau CP ?
- sandGuide spirituel
Parce que ses parents ont refusé une orientation en SEGPA, sans doute.
Quant au redoublement, j'ai eu en 6ème, il y a quelques années, des élèves qui avaient deux ans de retard et qui éprouvaient toujours de grandes difficultés.
Quant au redoublement, j'ai eu en 6ème, il y a quelques années, des élèves qui avaient deux ans de retard et qui éprouvaient toujours de grandes difficultés.
- AuroreEsprit éclairé
Alors j'espère pour eux qu'ils ne sont pas allés jusqu'en 3ème. As-tu toujours autant d'élèves qui arrivent au collège avec deux ans de retard qu'il y a quelques années ? Je n'ai pas assez d'ancienneté pour me rendre compte mais j'imagine qu'ils sont moins nombreux qu'avant.
Il est bien évident que pour certains élèves le redoublement n'est pas suffisant et qu'une orientation est nécessaire dès la fin du primaire mais ce n'est heureusement pas la majorité des cas.
Et que vont devenir les autres enfants, qui sans maîtriser toutes les bases du français mais sans néanmoins avoir besoin d'aller en SEGPA, arrivent en 6ème avec des lacunes ? Et bien ils vont les trainer jusqu'en 3ème et même au-delà à ce que disent les collègues du lycée.
Il est bien évident que pour certains élèves le redoublement n'est pas suffisant et qu'une orientation est nécessaire dès la fin du primaire mais ce n'est heureusement pas la majorité des cas.
Et que vont devenir les autres enfants, qui sans maîtriser toutes les bases du français mais sans néanmoins avoir besoin d'aller en SEGPA, arrivent en 6ème avec des lacunes ? Et bien ils vont les trainer jusqu'en 3ème et même au-delà à ce que disent les collègues du lycée.
- sandGuide spirituel
Il n'y a quasiment plus de redoublement en primaire. De toute façon, les élèves qui ont redoublé une classe continuent d'éprouver des difficultés au collège. Le niveau a certes baissé mais c'est surtout la capacité de se mettre au travail qui fait défaut depuis quelques années. J'enseigne depuis 18 ans, des élèves qui vont au lycée avec de grandes lacunes, j'en ai toujours vu.
- MermozFidèle du forum
d'après les posts, on peut conclure qu'il n'y a aucune solution miracle: faire des classes de niveaux pose problème mais faire des classes hétérogènes aussi. On a tous de mauvaises expériences dans un cas ou dans l'autre... Mais je me rappelle de ma 1ère année d'enseignement: j'ai eu une 4ème de 31 élèves, mais d'élèves très intéressés par leurs études, mis à part 2. résultat: ça permettait de faire une classe de soutien, avec moins d'élèves, mais des élèves qui en voulaient, je crois qu'ils ont bien progressé. pour ma classe, ils étaient très bons, et ignoraient totalment les deux élèves peturbateurs, qui ont fini par attendre que le temps passe... Résultat: ces deux élèves m'ont quand même gâché mon plaisir car j'ai dû moi aussi les laisser de côté pour faire progresser le reste de la classe. Question: que faire donc de ces 2/3 élèves par classe qui ne comprennent plus rien, s'ennuient et ont totalement décroché depuis plusieurs années? On les a "évacués vers le haut", ce qui signifie une 3ème à la mesure de leur 4ème et certainement de leur 5ème et 6ème...
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De même que Louis Pasteur inventa la pasteurisation, c'est à Jean-Pierre Démoral que nous devons la démoralisation, et je dis bravo. Jean-Pierre Démoral commença humblement ses expériences sur sa logeuse, Mme Brouchard, qu'il démoralisa le 12 Septembre 1847.
Concierge : Y fait beau.
Démoral : Ca va pas durer.
Concierge : Je suis démoralisée.
- DwarfVénérable
Abraxas a écrit:Il est inopérant de comparer ce qui se faisait autrefois et aujourd'hui. Dans les années 60, on trouvait du boulot, aisément et assez bien rémunéré, avec un Certificat d'études (fin 5ème). Avec le Brevet, on entrait en Ecoles Normales. Avec le Bac, on faisait une vraie carrière.
Le niveau de valeur des diplômes a changé. Un manœuvre, actuellement, doit quasiment avoir le Bac. D'où le problème que pose une orientation précoce.
En fait, ce sont les voies professionnelles qu'il faut revaloriser. Il y a effectivement des mômes qui ne supportent plus un cursus "classique". Il faut qu'ils puissent apprendre autre chose, de plus manuel éventuellement, et qu'en même temps ils puissent (ce qui était le cas à l'époque des "premières de transition") repiquer sur des études longues et plus abstraites quand ils auront — ce qui arrive — plus de plomb dans la tête. Bref, il faut un collège diversifié, à la place du collège unique.
Ce que rappelle ici Abraxas constitue (et à cela rien d'étonnant, surtout venant de lui) le coeur de l'enjeu éducatif actuel, Marquise.
Il ne s'agit pas de mépriser puis d'ostraciser dans des voies poubelles des "déchets" ou de revenir à une époque révolue mais d'avoir le courage politique de reconnaître qu'il y a différents profils d'élèves. Et je te signale que quand je parle de capacités intellectuelles, c'est simplement parce que c'est ce type de ressources qui permet de faire des études longues et complexes. A côté de cela, tu trouveras plein d'intellectuels incapables de visser un boulon, de réparer un moteur par eux-mêmes, de monter un mur ou de refaire leur électricité. Les traiteras-tu pour autant de débiles? De maladroits tout au plus, tandis que les gamins des voies professionnelles qui y sont par choix ou parce que leurs capacités naturelles correspondent à cette filière y excelleront, eux, quand bien même, inversement, se prendre la tête sur des textes hermétiques et abscons comme nous y pouvons y prendre du plaisir, nous, leur semblera insupportable et inutile... Un bon système éducatif est un système qui permet à chacun d'exploiter au mieux ses possibilités et ses dons naturels tout en permettant des voies de passage d'un type de filière à un autre si la maturité fait opérer en définitive des choix différents. Je ne pense pas que tu seras contre pareil système juste et équitable, tout de même???
Après se pose le problème des obstacles à pareil système et la dévalorisation des voies professionnelles par les parents eux-mêmes en est le principal. Sur ce point, je ne répèterai pas l'argumentaire de ma réponse à Choupie en page deux de ce même sujet.
- DwarfVénérable
choupie a écrit:d'après les posts, on peut conclure qu'il n'y a aucune solution miracle: faire des classes de niveaux pose problème mais faire des classes hétérogènes aussi. On a tous de mauvaises expériences dans un cas ou dans l'autre...
Tant qu'on restera dans le cadre du collège unique et que l'on ne redorera pas la voie professionnelle en en faisant une réelle perspective et non plus un dépotoir (du moins aux yeux du grand public), effectivement...
Au passage, j'ai dans mon établissement une classe à profil en troisième (c'est mieux que rien!) qui marche bien chaque année en permettant aux 18-20 élèves (volontaires) qui la suivent de travailler en même temps leur projet professionnel et l'obtention de leur brevet. Résultats : l'an dernier, 100% d'obtention du brevet (contre 94 % pour le reste des troisièmes) et satisfaction de quasiment tous les voeux professionnels. La recette? Des élèves volontaires et des profs motivés qui d'année en année acquièrent un savoir-faire toujours plus valorisé. Mais c'est une cuisine interne...
- sandGuide spirituel
Cuisine interne qui marche sûrement parce que les parents de ces élèves sont acquis à la cause ?
- Reine MargotDemi-dieu
encore une fois je répète que je n'ai rien contre les filières professionnelles, qui sont positives lorsqu'elles sont choisies par des élèves motivés. Ce qui me gêne c'est de considérer que certains élèves, dés le départ "ne sont pas faits pour" quelque chose (que ce soit la voie professionnelle ou générale). D'autre part je trouve ton raisonnement contradictoire: tu dis vouloir revaloriser les filières pro, qu'elles sont nobles, etc. et dans un autre post que "1/3 des élèves n'ont pas leur place en seconde", c'est à dire que la seconde générale demeure pour toi comme pour bien des élèves et des parents la voie royale, à laquelle certains n'ont pas accès, et que "les autres élèves" devraient donc y aller par défaut. C'est quand même de la sélection, il faut avoir le courage de l'assumer.
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Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
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