- MoonchildSage
Je ne suis pas correcteur au bac S cette fois-ci et franchement ça m'arrange bien parce que ça va être une sacrée galère (en plus, il risque d'y avoir pas mal de candidats en maths au second tour) mais j'avoue que j'aurais quelques scrupules à me montrer soudainement plus exigeant à l'examen que pendant le reste de l'année : je n'ai pas de terminale S depuis le nouveau programme, mais en classe de première mes propres élèves ont été préparés en fonction du profil des épreuves des dernières années et en terminale j'aurais fait de même - de toute manière, compte tenu de leur niveau, je ne peux pas faire plus sauf à quasiment tous les larguer ; je pourrais rehausser mes exigences mais ça n'aurait pour seul effet que de satisfaire mon ego de prof d'élite fonctionnant en vase clos.Cripure a écrit:Désolé, mais la balle est dans votre camp, et seulement le vôtre. Vous savez bien que le correcteur n'a aucune consigne à se voir opposer. Le sujet a été proposé, cobayé, adopté. A partir de là, il y a un barème publié, le correcteur fait avec ça, sans comptes à rendre, et vous le savez très bien.Moonchild a écrit:Mais le scandale n'éclatera pas au grand jour : il sera étouffé par des consignes de corrections généreuses jusqu'à l'absurde ; tout ce qui restera dans les mémoires de ce fait divers, ce sera un sujet trop dur qui aura angoissé les candidats pendant les deux semaines d'attente des résultats, une pierre de plus apportée au projet de réforme du bac en CCF...Cripure a écrit:Mais en même temps, Igniatius, il faut bien qu'un jour ou l'autre éclate au grand jour le fait que le public de S est inadapté aux programmes de la série, non ?
Et puis admettons que je sois appelé au dernier moment à remplacer un correcteur : si, malgré ces scrupules, j'adoptais à titre individuel la position vous décrivez, quel en serait l'impact ? Cela n'aurait probablement aucun effet sur l'ensemble du système ; tout au plus je serais durablement écarté de la liste des correcteurs d'examen - ce qui ne serait pas pour me déplaire. D'ailleurs, c'est un cas de figure qui s'est plus ou moins produit il y a quelques années pour certains de nos terminales : ils sont tombés sur un jury qui n'a pas voulu jouer le jeu de la complaisance à l'oral de rattrapage (le collègue n'a pas mis une seule note supérieure à celle de l'écrit) mais la conclusion qui en a été tirée est qu'ils sont tombés sur un c0nnard. Pour que votre réponse fasse sens, il faudrait une réaction collective suffisamment vaste pour planter le système à grande échelle et pas une somme de cas isolés qui ressemblerait davantage à un jeu de massacre aléatoire.
L'ampleur de la réaction des candidats suffit à montrer qu'il y a un réel problème (certes amplifié par l'hystérie collective caractéristique des réseaux sociaux) ; maintenant il faut le décrypter convenablement et en cibler les causes. Il ne faut bien sûr pas occulter l'incontestable médiocrité des candidats, mais elle n'est qu'une conséquence et on ne peut pas s'arrêter à ce constat : le sujet est certes conforme au programme mais on l'a rendu infaisable à force de réformes absurdes. La véritable responsabilité est institutionnelle et, au premier plan, c'est l'incompétence de l'Inspection Générale qu'il faudrait publiquement pointer (comme l'a fait Igniatius en première page de ce fil, mais en diffusant plus largement le message), le reste devrait suivre grâce à l'effet domino. Malheureusement, à peu près personne se semble vouloir s'aventurer sur ce terrain - et surtout pas l'APMEP qui serait pourtant légitimement en position de le faire.
- barègesÉrudit
Les sociétés savantes et les intervenants en post-bac pourraient aussi faire entendre leur désarroi en ce moment. J'ai toujours été surprise de la relative indifférence (et de l'absence d'action) de ces derniers quant au contenu de ce qui se fait en amont, et qui est en train de rendre leur métier impossible. Ils pourraient être prescripteurs, même si c'est prêcher dans le désert ; ce serait au moins symbolique.
Rien que quelques mots, mais partout, des enseignants-chercheurs appelés à présider les jurys...
Rien que quelques mots, mais partout, des enseignants-chercheurs appelés à présider les jurys...
- linkusNeoprof expérimenté
Des élèves amers de s’être plantés? Loin s’en faut. Les profs aussi se joignent à la grogne. «Les élèves n’ont pas tout à fait tort, analyse Caroline Picard, prof de maths à Top niveau, société de cours particuliers à Angoulême. Il y avait un exercice qui mélangeait des intégrales, des fonctions, des suites. Il fallait être un bon élève pour s’en sortir. D’habitude, il y a une ou deux questions qui font appel à des raisonnements complexes. Cette année, il y avait un exercice et demi et pas de questions types auxquelles on était habitué depuis trois ans.»
Alors cette chère Mme, elle y connaît quoi aux élèves? Parce que, si c'est pour dire
qu'il fallait être bon pour réussir l'exercice 1 alors c'est qu'elle n'est pas compétente.
L'exercice 1 est du vide pur.
_________________
J'entends souvent dire qu'avec l'agrégation, c'est travailler moins pour gagner plus. En réalité, avec le CAPES c'est travailler plus pour gagner moins.
Avec un travail acharné, même un raté peut battre un génie. Rock Lee
Je ne suis pas gros, j'ai une ossature lourde!
Vous aimez Bomberman? Venez jouer à Bombermine.
- JennyMédiateur
snoop a écrit:Les cours du cned en ligne : http://www.academie-en-ligne.fr/default.aspxDimka a écrit:Bonjour,
Ça me fait penser que j’ai récemment vu un petit-cousin qui entre en seconde et voudrait faire plus de maths… (il est fou ! ) Que conseilleriez-vous à un lycéen qui voudrait faire sérieusement de vraies mathématiques (à un niveau que vous jugez sérieux) ? Existe-t-il des manuels ou des cahiers d’exercices pour se débrouiller seul, et qui proposeraient une alternative à l’évolution de l’éducation nationale que vous critiquez ?
Menu de gauche, lycée, seconde, maths, puis lycée, première S, maths, puis lycée, terminale S, maths.
J'ai travaillé sur ces cours avec une élève de TS scolarisée au cned, en parallèle j'avais d'autres élèves scolarisés en lycée en TS, et le niveau attendu n'est absolument pas le même ! A l'époque je faisais des cours particuliers pour la première fois et je n'avais pas refait de maths depuis 5 ans; autant je pouvais improviser un cours avec un élève de lycée, autant ces cours là je devais les préparer pour ne pas me vautrer.
+1. J'ai souvent eu des élèves du CNED en cours particuliers, le niveau de ces cours est en effet élevé.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Moonchild a écrit:Je reviens un instant sur deux extraits d'articles :
http://www.charentelibre.fr/2014/06/20/sujets-de-maths-du-bac-s-vous-les-avez-trouves-trop-dur-contactez-nous,1901445.php
Je me demande si j'ai bien lu ça : :shock:
La difficulté du cru 2014 en maths fait dire au lycéen de Charles-Coulomb à Angoulême que le baccalauréat «est presque devenu inaccessible».
Le jeune homme reconnaît «un manque de travail tout au long de l’année», mais pas au point «de rendre une page recto-verso avec la quasi-certitude de ne pas avoir son bac».
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Autre propos délirant :
D’ailleurs, même un professeur agrégé des Landes, a mis deux heures contre une heure vingt habituellement pour s’acquitter de l’épreuve. «Je ne savais pas comment rédiger certaines questions. Ce sujet a été fait par quelqu’un qui ne connaît visiblement ni le niveau des élèves, ni les programmes», regrette Philippe Lanne qui a écrit à l’inspection académique pour «défendre les élèves". «À cela s’ajoutent quelques questions où l’on essaye de piéger l’élève, ce qui ne se fait plus depuis longtemps en maths.»
- BRNiveau 9
Les prises de position de la SMF (Société Mathématique de France) sont publiquement affichées sur son site internet. Ainsi, le commentaire des programmes de Terminale déplore très clairement l'inaptitude au calcul des élèves :
Ayant eu l'occasion de me faire l'écho de ce souci lors d'une inspection en classe prépa (où l'on n'enseigne pas les barycentres, où l'on a supprimé toute la géométrie dans le plan et dans l'espace, y compris le produit vectoriel, les coniques, l'étude des courbes paramétrées, où les séries de Fourier disparaissent du programme de seconde année, ainsi que les formules de Green-Riemann, chères aux physiciens), on a sympathiquement attiré mon attention sur le fait que les liens entre les mathématiques et les autres matières étaient bien plus nombreux qu'auparavant, puisque désormais explicitement soulignés dans les programmes. Morale de l'histoire : auparavant, on enseignait des choses utiles pour les autres matières sans s'en vanter; désormais, on n'enseigne moins de notions utiles à d'autres, mais on l'annonce avec force trompettes et tambours. Quel progrès
Autres extraits des prises de position de la SMF :
Petit rappel utile :
Paradoxalement, la SMF déplore que les mathématiques soient considérées exclusivement dans leur relation aux autres disciplines :SMF a écrit:Les carences dans l’aptitude basique au raisonnement et les compétences en calcul, qualifiées de « calcul manuel », sont un problème croissant dans le supérieur. Le succès plus que mitigé des restitutions organisées de connaissances serait à analyser précisément. Nous maintenons les réserves exprimées en mai 2010 quant à la dégradation des aptitudes au calcul des élèves. L'apprentissage de l'usage des calculettes est louable mais doit s'accompagner d'une compréhension en amont des objets étudiés que ce soit pour le calcul ou le tracé de graphes.
en citant précisément comme effet de cette subordination aux autres disciplines la suppression d'un outil mathématique fondamental pour les physiciens. Comment enseigner la physique, si les mathématiciens ne font plus de géométrie, s'ils ne parlent plus de barycentre ou d'équation différentielle ? Le paradoxe des programmes actuels, c'est que, sous prétexte d'utilitarisme, on supprime des notions indispensables à d'autres matières...SMF a écrit:Le souci de concertation du groupe d'experts avec les autres disciplines scientifiques est une bonne initiative. Cependant cette consultation interdisciplinaire ne doit pas servir de prétexte à des suppressions (comme à celle des barycentres). Les mathématiques, comme les autres sciences, sont une discipline à part entière et ne doivent pas devenir une discipline au service exclusif des autres.
Ayant eu l'occasion de me faire l'écho de ce souci lors d'une inspection en classe prépa (où l'on n'enseigne pas les barycentres, où l'on a supprimé toute la géométrie dans le plan et dans l'espace, y compris le produit vectoriel, les coniques, l'étude des courbes paramétrées, où les séries de Fourier disparaissent du programme de seconde année, ainsi que les formules de Green-Riemann, chères aux physiciens), on a sympathiquement attiré mon attention sur le fait que les liens entre les mathématiques et les autres matières étaient bien plus nombreux qu'auparavant, puisque désormais explicitement soulignés dans les programmes. Morale de l'histoire : auparavant, on enseignait des choses utiles pour les autres matières sans s'en vanter; désormais, on n'enseigne moins de notions utiles à d'autres, mais on l'annonce avec force trompettes et tambours. Quel progrès
Autres extraits des prises de position de la SMF :
SMF a écrit:Les passerelles L/ES vers S nous semblent illusoires, et à l'inverse, par un effet mécanique, les élèves risquent d'être rendus moins conscients des enjeux d'une terminale S. En même temps ils seront toujours, et même encore plus, attirés par cette filière comme étant celle qui ouvre le plus de portes vers des études supérieures.
Petit rappel utile :
SMF a écrit:L’apprentissage des notions délicates doit être raisonné et progressif.
- CelebornEsprit sacré
Au passage, je n'ai pas fait de maths depuis 12 ans, et j'ai fait la ROC sur 2 post-it avec comme seul bagage mathématique utilisé :
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
- un raisonnement par récurrence
J'ai raté un truc, je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
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J'ai raté un truc, je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- linkusNeoprof expérimenté
Celeborn a écrit:Au passage, je n'ai pas fait de maths depuis 12 ans, et j'ai fait la ROC sur 2 post-it avec comme seul bagage mathématique utilisé :
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
- un raisonnement par récurrence
J'ai raté un truc ; je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
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- PatissotDoyen
Celeborn a écrit:Au passage, je n'ai pas fait de maths depuis 12 ans, et j'ai fait la ROC sur 2 post-it avec comme seul bagage mathématique utilisé :
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
- un raisonnement par récurrence
J'ai raté un truc, je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
Oui c'est absolument trivial, mais beaucoup d'élèves ne comprennent pas ce qu'est une démonstration et ne savent pas par conséquent ce qu'il convient de faire pour répondre à la question. De plus développer un produit de facteurs n'est pas une tâche aisée, la double distributivité c'est un truc de ouf.
_________________
« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- HélipsProphète
Moonchild a écrit:.......
L'ampleur de la réaction des candidats suffit à montrer qu'il y a un réel problème (certes amplifié par l'hystérie collective caractéristique des réseaux sociaux) ; maintenant il faut le décrypter convenablement et en cibler les causes.....
Euh.... Ce n'est parce qu'avec le même texte et le même prof de math (moi dans ce cas) qu'un devoir est beaucoup trop difficile une année (5 de moyenne de l'an dernier) et beaucoup trop facile cette année (14). Je veux bien adapter ma façon de faire cours au niveau des élèves que j'ai en face de moi, pas le niveau de mes évaluations : ça pénalise les bons élèves autant que les mauvais (si ils ont les mêmes notes, plus aucun n'est pris en post-bac, les collègues du supérieur ne pouvant plus trier).
1) ce n'est pas parce que les candidats s'excitent qu'il y a un problème (voir plus haut)
2) ce n'est pas parce que des profs de boites de cours particuliers s'excitent qu'il y a un problème (eux ils remplissent leur planning de la rentrée)
3) ce n'est pas parce que 4 profs en France témoignent qu'ils ont mis deux heures à le faire qu'il y a un problème (des collègues pas très bons en math, ça existe)
_________________
Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- sharonNiveau 2
Mais le problème, si j'ai bien compris, c'est que cette démonstration n'était pas exigible, donc d'un point de vue des programmes, pourquoi qualifier certaines démonstrations d'exigibles et d'autres non exigibles, si les non exigibles peuvent faire office de question à l'examen ?
:lol: Tes collègues vont être contents !
Hélips a écrit: (des collègues pas très bons en math, ça existe)
:lol: Tes collègues vont être contents !
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'' Qui donne ne doit jamais s'en souvenir ; qui reçoit ne doit jamais oublier ''
- PatissotDoyen
sharon a écrit:Mais le problème, si j'ai bien compris, c'est que cette démonstration n'était pas exigible, donc d'un point de vue des programmes, pourquoi qualifier certaines démonstrations d'exigibles et d'autres non exigibles, si les non exigibles peuvent faire office de question à l'examen ?
On a déjà répondu plusieurs fois à cela, outre la trivialité absolue des questions posées, le BO n'affirme pas que seules les démonstrations figurant dans la colonne "capacités attendues" puissent tomber à l'examen.
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- CelebornEsprit sacré
sharon a écrit:Mais le problème, si j'ai bien compris, c'est que cette démonstration n'était pas exigible, donc d'un point de vue des programmes, pourquoi qualifier certaines démonstrations d'exigibles et d'autres non exigibles, si les non exigibles peuvent faire office de question à l'examen ?
D'après ce que je perçois, le côté ROC est juste dans le fait de savoir mener un raisonnement par récurrence "de base", ici. Accessoirement, la ROC ne consiste pas forcément dans le fait de reproduire une des démonstrations exigibles : la note de service donne ça comme EXEMPLE, mais ce n'est pas limitatif. Demander à un élève d'utiliser un type de raisonnement qu'il est supposé savoir utiliser dans une situation qui donne typiquement envie de l'utiliser (tiens ! un entier "n" !), ça me paraît une ROC parfaitement valable.
J'ai l'impression que ce qui embête certains collègues, ce n'est pas le contenu de ces deux questions (parfaitement en adéquation avec le programme), mais le fait qu'on ait écrit "ROC" au-dessus, comme si ça changeait quelque chose…
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- HélipsProphète
Patissot a écrit:sharon a écrit:Mais le problème, si j'ai bien compris, c'est que cette démonstration n'était pas exigible, donc d'un point de vue des programmes, pourquoi qualifier certaines démonstrations d'exigibles et d'autres non exigibles, si les non exigibles peuvent faire office de question à l'examen ?
On a déjà répondu plusieurs fois à cela, outre la trivialité absolue des questions posées, le BO n'affirme pas que seules les démonstrations figurant dans la colonne "capacités attendues" puissent tomber à l'examen.
Et puis on peut faire un peu de français aussi : "restitution organisée de connaissances", ça ne veut pas dire "vas-y, crache ton cours que tu as copié dans ta calculatrice sans rien chercher à comprendre".
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- PatissotDoyen
Il me semble d'ailleurs que le terme "ROC" n'apparait pas dans le BO, l'expression n'a donc pas un sens très précis.
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- User5899Demi-dieu
Pour faire vite : mon "vous" était évidemment collectif Ce que je veux dire, c'est que sans aucune référence à une éventuelle indulgence/sévérité, quand on corrige des élèves qu'on ne connaît pas, on prend le sujet qui a été validé, le barème qui a été noté, et on note en fonction de ça. Si on y ajoute des considérations extérieures, on fausse l'examen, et c'est alors une question qui dépasse bien celle de l'examinateur seul dans son coin. Je ne suis pas une méchante bête, mais je suis les programmes à la lettre, quoi que j'en puisse dire, et quand un programme est exigeant, peu m'importe que les élèves que j'ai en face de moi suivent ou pas. Ils sont là, ils ont donc été jugés par l'institution au niveau pour suivre. Il y a des arguties dans lesquelles je ne veux plus aller.Moonchild a écrit:Je ne suis pas correcteur au bac S cette fois-ci et franchement ça m'arrange bien parce que ça va être une sacrée galère (en plus, il risque d'y avoir pas mal de candidats en maths au second tour) mais j'avoue que j'aurais quelques scrupules à me montrer soudainement plus exigeant à l'examen que pendant le reste de l'année : je n'ai pas de terminale S depuis le nouveau programme, mais en classe de première mes propres élèves ont été préparés en fonction du profil des épreuves des dernières années et en terminale j'aurais fait de même - de toute manière, compte tenu de leur niveau, je ne peux pas faire plus sauf à quasiment tous les larguer ; je pourrais rehausser mes exigences mais ça n'aurait pour seul effet que de satisfaire mon ego de prof d'élite fonctionnant en vase clos.Cripure a écrit:Désolé, mais la balle est dans votre camp, et seulement le vôtre. Vous savez bien que le correcteur n'a aucune consigne à se voir opposer. Le sujet a été proposé, cobayé, adopté. A partir de là, il y a un barème publié, le correcteur fait avec ça, sans comptes à rendre, et vous le savez très bien.Moonchild a écrit:
Mais le scandale n'éclatera pas au grand jour : il sera étouffé par des consignes de corrections généreuses jusqu'à l'absurde ; tout ce qui restera dans les mémoires de ce fait divers, ce sera un sujet trop dur qui aura angoissé les candidats pendant les deux semaines d'attente des résultats, une pierre de plus apportée au projet de réforme du bac en CCF...
Et puis admettons que je sois appelé au dernier moment à remplacer un correcteur : si, malgré ces scrupules, j'adoptais à titre individuel la position vous décrivez, quel en serait l'impact ? Cela n'aurait probablement aucun effet sur l'ensemble du système ; tout au plus je serais durablement écarté de la liste des correcteurs d'examen - ce qui ne serait pas pour me déplaire. D'ailleurs, c'est un cas de figure qui s'est plus ou moins produit il y a quelques années pour certains de nos terminales : ils sont tombés sur un jury qui n'a pas voulu jouer le jeu de la complaisance à l'oral de rattrapage (le collègue n'a pas mis une seule note supérieure à celle de l'écrit) mais la conclusion qui en a été tirée est qu'ils sont tombés sur un c0nnard. Pour que votre réponse fasse sens, il faudrait une réaction collective suffisamment vaste pour planter le système à grande échelle et pas une somme de cas isolés qui ressemblerait davantage à un jeu de massacre aléatoire.
L'ampleur de la réaction des candidats suffit à montrer qu'il y a un réel problème (certes amplifié par l'hystérie collective caractéristique des réseaux sociaux) ; maintenant il faut le décrypter convenablement et en cibler les causes. Il ne faut bien sûr pas occulter l'incontestable médiocrité des candidats, mais elle n'est qu'une conséquence et on ne peut pas s'arrêter à ce constat : le sujet est certes conforme au programme mais on l'a rendu infaisable à force de réformes absurdes. La véritable responsabilité est institutionnelle et, au premier plan, c'est l'incompétence de l'Inspection Générale qu'il faudrait publiquement pointer (comme l'a fait Igniatius en première page de ce fil, mais en diffusant plus largement le message), le reste devrait suivre grâce à l'effet domino. Malheureusement, à peu près personne se semble vouloir s'aventurer sur ce terrain - et surtout pas l'APMEP qui serait pourtant légitimement en position de le faire.
Il est évident que si le sujet est un sujet de maths de S et que toute votre corporation gonfle massivement les notes, vous aurez envoyé un message très clair. Dès lors, merci de cesser de faire du bruit, crevez en silence
- PatissotDoyen
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- IgniatiusGuide spirituel
Hélips a écrit:Moonchild a écrit:.......
L'ampleur de la réaction des candidats suffit à montrer qu'il y a un réel problème (certes amplifié par l'hystérie collective caractéristique des réseaux sociaux) ; maintenant il faut le décrypter convenablement et en cibler les causes.....
Euh.... Ce n'est parce qu'avec le même texte et le même prof de math (moi dans ce cas) qu'un devoir est beaucoup trop difficile une année (5 de moyenne de l'an dernier) et beaucoup trop facile cette année (14). Je veux bien adapter ma façon de faire cours au niveau des élèves que j'ai en face de moi, pas le niveau de mes évaluations : ça pénalise les bons élèves autant que les mauvais (si ils ont les mêmes notes, plus aucun n'est pris en post-bac, les collègues du supérieur ne pouvant plus trier).
1) ce n'est pas parce que les candidats s'excitent qu'il y a un problème (voir plus haut)
2) ce n'est pas parce que des profs de boites de cours particuliers s'excitent qu'il y a un problème (eux ils remplissent leur planning de la rentrée)
3) ce n'est pas parce que 4 profs en France témoignent qu'ils ont mis deux heures à le faire qu'il y a un problème (des collègues pas très bons en math, ça existe)
Je suis d'accord avec les 3 points dans l'absolu, et aussi avec le délire des commentaires cités par Pierreaucarré.
Il n'en reste pas moins que ce sujet, sans remettre en cause le bac cette année, n'est pas adapté aux discours lénifiants de nos IPR, et que nos élèves moyens et faibles auront eu du mal.
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"God only knows what I'd be without you"
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- IgniatiusGuide spirituel
Celeborn a écrit:Au passage, je n'ai pas fait de maths depuis 12 ans, et j'ai fait la ROC sur 2 post-it avec comme seul bagage mathématique utilisé :
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
- un raisonnement par récurrence
J'ai raté un truc, je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
Ce que tu as raté, c'est à quel point le niveau de maths s'est effondré grâce à l'IG.
Sinon tu as raison, c'est nul.
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- IgniatiusGuide spirituel
Je suis d'accord avec toi mais je ne sais pas quels élèves tu as : pour les miens, bcp de labeur pour comprendre le cours.Hélips a écrit:Patissot a écrit:sharon a écrit:Mais le problème, si j'ai bien compris, c'est que cette démonstration n'était pas exigible, donc d'un point de vue des programmes, pourquoi qualifier certaines démonstrations d'exigibles et d'autres non exigibles, si les non exigibles peuvent faire office de question à l'examen ?
On a déjà répondu plusieurs fois à cela, outre la trivialité absolue des questions posées, le BO n'affirme pas que seules les démonstrations figurant dans la colonne "capacités attendues" puissent tomber à l'examen.
Et puis on peut faire un peu de français aussi : "restitution organisée de connaissances", ça ne veut pas dire "vas-y, crache ton cours que tu as copié dans ta calculatrice sans rien chercher à comprendre".
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- HélipsProphète
J'ai un peu grossi le trait, entre ceux qui ont compris avant que j'ai fini ma phrase et ceux qui ont décrété "c'est trop dur" avant que j'ai eu le temps d'écrire le titre, j'ai un petit paquet qui rame avec plus ou moins de bonheur.
Cette année j'ai eu le problème de "c'est plus facile avec la formule de mon prof particulier" euh...oui mais ça c'est la formule de la dérivée d'un produit, nous n'en sommes pas là, nous en sommes à limite du taux de variation..."Oui mais la formule de mon prof elle est plus simple". Et mes collègues en ont tous eu des comme ça...Avec ceux là, le sujet peut être complètement débile, ils ne sauront pas faire.
Cette année j'ai eu le problème de "c'est plus facile avec la formule de mon prof particulier" euh...oui mais ça c'est la formule de la dérivée d'un produit, nous n'en sommes pas là, nous en sommes à limite du taux de variation..."Oui mais la formule de mon prof elle est plus simple". Et mes collègues en ont tous eu des comme ça...Avec ceux là, le sujet peut être complètement débile, ils ne sauront pas faire.
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- User5899Demi-dieu
Et ?Hélips a écrit:J'ai un peu grossi le trait, entre ceux qui ont compris avant que j'ai fini ma phrase et ceux qui ont décrété "c'est trop dur" avant que j'ai eu le temps d'écrire le titre, j'ai un petit paquet qui rame avec plus ou moins de bonheur.
Cette année j'ai eu le problème de "c'est plus facile avec la formule de mon prof particulier" euh...oui mais ça c'est la formule de la dérivée d'un produit, nous n'en sommes pas là, nous en sommes à limite du taux de variation..."Oui mais la formule de mon prof elle est plus simple". Et mes collègues en ont tous eu des comme ça...Avec ceux là, le sujet peut être complètement débile, ils ne sauront pas faire.
- Pierre_au_carréGuide spirituel
Igniatius a écrit:Celeborn a écrit:Au passage, je n'ai pas fait de maths depuis 12 ans, et j'ai fait la ROC sur 2 post-it avec comme seul bagage mathématique utilisé :
- (a+b)(c+d) = ac + ad + bc +bd
- ab + ac = a(b+c)
- i^2 = -1
- un raisonnement par récurrence
J'ai raté un truc, je me suis planté quelque part, ou bien cette ROC est juste complètement évidente ?
Ce que tu as raté, c'est à quel point le niveau de maths s'est effondré grâce à l'IG.
Sinon tu as raison, c'est nul.
Je n'ai plus d'élèves mais, vu le niveau du programme de 2nde, ça ne m'étonne pas que le niveau des Tale S ne soit pas très bon.
- AnaxagoreGuide spirituel
Cripure a écrit:Pour faire vite : mon "vous" était évidemment collectif Ce que je veux dire, c'est que sans aucune référence à une éventuelle indulgence/sévérité, quand on corrige des élèves qu'on ne connaît pas, on prend le sujet qui a été validé, le barème qui a été noté, et on note en fonction de ça. Si on y ajoute des considérations extérieures, on fausse l'examen, et c'est alors une question qui dépasse bien celle de l'examinateur seul dans son coin. Je ne suis pas une méchante bête, mais je suis les programmes à la lettre, quoi que j'en puisse dire, et quand un programme est exigeant, peu m'importe que les élèves que j'ai en face de moi suivent ou pas. Ils sont là, ils ont donc été jugés par l'institution au niveau pour suivre. Il y a des arguties dans lesquelles je ne veux plus aller.Moonchild a écrit:Je ne suis pas correcteur au bac S cette fois-ci et franchement ça m'arrange bien parce que ça va être une sacrée galère (en plus, il risque d'y avoir pas mal de candidats en maths au second tour) mais j'avoue que j'aurais quelques scrupules à me montrer soudainement plus exigeant à l'examen que pendant le reste de l'année : je n'ai pas de terminale S depuis le nouveau programme, mais en classe de première mes propres élèves ont été préparés en fonction du profil des épreuves des dernières années et en terminale j'aurais fait de même - de toute manière, compte tenu de leur niveau, je ne peux pas faire plus sauf à quasiment tous les larguer ; je pourrais rehausser mes exigences mais ça n'aurait pour seul effet que de satisfaire mon ego de prof d'élite fonctionnant en vase clos.Cripure a écrit:
Désolé, mais la balle est dans votre camp, et seulement le vôtre. Vous savez bien que le correcteur n'a aucune consigne à se voir opposer. Le sujet a été proposé, cobayé, adopté. A partir de là, il y a un barème publié, le correcteur fait avec ça, sans comptes à rendre, et vous le savez très bien.
Et puis admettons que je sois appelé au dernier moment à remplacer un correcteur : si, malgré ces scrupules, j'adoptais à titre individuel la position vous décrivez, quel en serait l'impact ? Cela n'aurait probablement aucun effet sur l'ensemble du système ; tout au plus je serais durablement écarté de la liste des correcteurs d'examen - ce qui ne serait pas pour me déplaire. D'ailleurs, c'est un cas de figure qui s'est plus ou moins produit il y a quelques années pour certains de nos terminales : ils sont tombés sur un jury qui n'a pas voulu jouer le jeu de la complaisance à l'oral de rattrapage (le collègue n'a pas mis une seule note supérieure à celle de l'écrit) mais la conclusion qui en a été tirée est qu'ils sont tombés sur un c0nnard. Pour que votre réponse fasse sens, il faudrait une réaction collective suffisamment vaste pour planter le système à grande échelle et pas une somme de cas isolés qui ressemblerait davantage à un jeu de massacre aléatoire.
L'ampleur de la réaction des candidats suffit à montrer qu'il y a un réel problème (certes amplifié par l'hystérie collective caractéristique des réseaux sociaux) ; maintenant il faut le décrypter convenablement et en cibler les causes. Il ne faut bien sûr pas occulter l'incontestable médiocrité des candidats, mais elle n'est qu'une conséquence et on ne peut pas s'arrêter à ce constat : le sujet est certes conforme au programme mais on l'a rendu infaisable à force de réformes absurdes. La véritable responsabilité est institutionnelle et, au premier plan, c'est l'incompétence de l'Inspection Générale qu'il faudrait publiquement pointer (comme l'a fait Igniatius en première page de ce fil, mais en diffusant plus largement le message), le reste devrait suivre grâce à l'effet domino. Malheureusement, à peu près personne se semble vouloir s'aventurer sur ce terrain - et surtout pas l'APMEP qui serait pourtant légitimement en position de le faire.
Il est évident que si le sujet est un sujet de maths de S et que toute votre corporation gonfle massivement les notes, vous aurez envoyé un message très clair. Dès lors, merci de cesser de faire du bruit, crevez en silence
Absolument.
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