- JaneBNeoprof expérimenté
Je viens de lire toutes tes précisions et je pense ta démarche sincère ( même si j'ai pu avoir quelques doutes en rapport avec cette médiatisation). J'espère que ça insufflera aux élèves l'envie de croire en eux, en leurs efforts et leur travail.
- User5899Demi-dieu
Cripure a écrit:Je n'aime pas le vedettariat. Ce qu'il fait est sans doute très bien, le faire savoir ainsi me semble péteux. Et un prof qui s'investit pour ses élèves, c'est juste son métier.
Cher Collègue,Cripure a écrit:j'aime bien la phrase qu'il fait noter en début d'année : "L'école ne vous doit rien, je ne vous dois rien". Excellent début, je trouve.
Bref, sa mise en avant m'agace, mais je suis sûr qu'il doit être pertinent sur quelques points.
Merci pour avoir pris le temps de rédiger cette longue réponse. Pour moi, prendre le temps de répondre point par point est un gage de sincérité a priori, je vous en sais donc gré. Je me cite supra parce que je n'ai pas vu (ou ai-je loupé des choses) pourquoi cette médiatisation. Je partage votre avis sur la mise au travail et la nécessité d'impliquer le plus possible les familles (bon courage, d'ailleurs, en certains lieux ...), je suis à vos côtés pour ce qui est de ressentir de l'animosité dès qu'on a un peu de caractère ou quelques idées bien tranchées, quoique potentiellement évolutives, mais je répète : pourquoi cette médiatisation ? Elle fait du mal à vos autres collègues, qui n'ont pas à subir cela et ruent dans les brancards, comme il est prévisible !
- Presse-puréeGrand sage
Cela me rassure de savoir qu'il n'existe pas de "palmarès des déviants" sur un site public.
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Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Cher collegue,
Merci de votre longue réponse. Vous semblez sincère. Tant mieux. Effectivement cessez tout contact avec les médias qui font de vous un héros du quotidien. Or vous êtes assez intelligent pour comprendre que nous sommes nombreux à être aussi exigeants, "fermes et bienveillants" avec les élèves... Personnellement, si j'avais un collègue aussi "communicatif" que vous, j'en aurais très vite marre, je crois.
Par ailleurs, ce serait bien aussi de respecter le droit à l'image des élèves et d'obtnie nier l'accord de leurs parents avant de publier leur photo partout sur le web.
Merci de votre longue réponse. Vous semblez sincère. Tant mieux. Effectivement cessez tout contact avec les médias qui font de vous un héros du quotidien. Or vous êtes assez intelligent pour comprendre que nous sommes nombreux à être aussi exigeants, "fermes et bienveillants" avec les élèves... Personnellement, si j'avais un collègue aussi "communicatif" que vous, j'en aurais très vite marre, je crois.
Par ailleurs, ce serait bien aussi de respecter le droit à l'image des élèves et d'obtnie nier l'accord de leurs parents avant de publier leur photo partout sur le web.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- OlympiasProphète
- IgniatiusGuide spirituel
Je plussoie le questionnement de Cripure, la médiatisation étant le seul point non évoqué dans cette interminable liste de précisions, néanmoins intéressantes.
Je pense comme d'autres que tu es sincère, mais je trouve ta démarche publique totalement hors de propos.
Les messages de ton mur fb ne reflètent pas seulement ton enthousiasme me semble-t-il mais bien une extase suspecte face à une ambiance de classe qui semble tout simplement sympa et positive.
Je considère que l'emploi de vocabulaire consistant à exprimer, à plusieurs reprises, que les élèves "te portent", et ce manière publique, je le répète, évoque plus le gourou que le maître, et cela me met profondément mal à l'aise.
Tout comme l'emphase
Je suis rassuré par ton texte, même si sa forme très correcte ne balaie finalement pas les problèmes inhérents à ta démarche (pourquoi avoir besoin de messages de soutien de personnes qui te sont étrangères, et les interpréter comme une preuve de réussite, alors même que les résultats finaux de cette expérimentation, plutôt banale vue de loin, ne sont pas encore connus ?) mais je veux juste préciser qu'il ne fait aucun doute que le narcissisme est au coeur de ta démarche, et que tu éliminerais cette forte suspicion en évitant cette communication publique parfaitement inutile et contre-productive.
Car je ne doute guère que le déchaînement actuel de passions autour de ton aura médiatique ne sot pas un atout pour la sérénité des élèves de l'établissement.
Bref, si j'allais jusqu'à (complètement) psychologiser l'affaire, je te conseillerais de te méfier de ton melon : tu es encore extrêmement jeune dans cette profession et sembler faire reposer son équilibre sur le retour de ses élèves me paraît le plus sûr moyen de se brûler les ailes de manière cuisante.
Bon courage à tes élèves.
Je pense comme d'autres que tu es sincère, mais je trouve ta démarche publique totalement hors de propos.
Les messages de ton mur fb ne reflètent pas seulement ton enthousiasme me semble-t-il mais bien une extase suspecte face à une ambiance de classe qui semble tout simplement sympa et positive.
Je considère que l'emploi de vocabulaire consistant à exprimer, à plusieurs reprises, que les élèves "te portent", et ce manière publique, je le répète, évoque plus le gourou que le maître, et cela me met profondément mal à l'aise.
Tout comme l'emphase
J.F. a écrit: Ils sont beaux à pleurer, d’une puissance extraordinaire, d’un potentiel intellectuel, scolaire, mental, créatif inouï.
Je suis rassuré par ton texte, même si sa forme très correcte ne balaie finalement pas les problèmes inhérents à ta démarche (pourquoi avoir besoin de messages de soutien de personnes qui te sont étrangères, et les interpréter comme une preuve de réussite, alors même que les résultats finaux de cette expérimentation, plutôt banale vue de loin, ne sont pas encore connus ?) mais je veux juste préciser qu'il ne fait aucun doute que le narcissisme est au coeur de ta démarche, et que tu éliminerais cette forte suspicion en évitant cette communication publique parfaitement inutile et contre-productive.
Car je ne doute guère que le déchaînement actuel de passions autour de ton aura médiatique ne sot pas un atout pour la sérénité des élèves de l'établissement.
Bref, si j'allais jusqu'à (complètement) psychologiser l'affaire, je te conseillerais de te méfier de ton melon : tu es encore extrêmement jeune dans cette profession et sembler faire reposer son équilibre sur le retour de ses élèves me paraît le plus sûr moyen de se brûler les ailes de manière cuisante.
Bon courage à tes élèves.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- User5899Demi-dieu
Je pense aussi que le jour où vous allez morfler, parce que vous allez morfler, vous aurez du mal à le supporter.
- Jérémie FNiveau 1
Bonsoir à tous,
Merci de vos retours bienveillants.
@florestan : Oui c’est vrai que les articles ont donné cette impression, certains journalistes me faisant passer pour un héros ou un magicien (sic). L’article du Monde est symptomatique : Sylvia Zappi a assisté à un cours qui était superbe (beaucoup de participation, d’enthousiasme, super esprit) et elle en a naturellement conclu « eh bien le professeur est un génie ». Alors que ce n’est aucunement grâce à moi mais à l’ensemble, à ce cadre justement : l’ambiance de classe a été instaurée progressivement grâce à notre travail entre collègues, c’est aussi parce que nous avons obligé les élèves à se mettre à travailler qu’ils ont progressé donc qu’ils ont réalisé qu’ils pouvaient y arriver donc qu’ils ont pris goût au travail en classe ; sans les parents, de même, rien de tout cela n’aurait été possible… Bref, il s’agissait pour beaucoup d’un article « en apparence ». Et je regrette sincèrement qu’il ait pu donner cette impression. Mais il y a quelque chose qui est possible aussi, quand on a une impression : c’est douter, estimer que la réalité ne correspond peut être pas à l’apparence. Je regrette juste qu’il ait pu manquer dans les réactions ce doute, cette prudence. Mais je comprends bien sûr.
Merci pour ta remarque sur le langage, qui est très important je trouve comme toi. Mais il y a un malentendu : je ne parle absolument pas ainsi aux lycéens ! Il semblerait que plusieurs internautes aient fait comme toi une confusion entre mon compte Facebook personnel, sur lequel je m’exprime sincèrement (je le fais ici aussi, mais rédiger ou m’exprimer de façon soutenue m’est moins intuitif que le langage qui apparaît sur mon compte FB), et la page Facebook de la Terminale ES2 (https://www.facebook.com/SESDelacTerm). Allez la voir, vraiment Il y a eu un malentendu. Sur le message « collectif » je comprends que tu « ais du mal » et je ne l’impose d’ailleurs pas. « Totalitaire » ça me semble un peu dur comme adjectif néanmoins ; sur le terrain, en tout cas, les élèves sont très enthousiastes : le hashtag #TeamTes2 vient d’ailleurs de leur usage permanent du terme « Team » (sur Twitter s’affrontent des adolescents « supporters » de Samsung contre Apple, Sony contre Microsoft, Chris Brown contre Jay Z… etc). C’est un outil comme un autre, mais je leur laisse beaucoup de libertés par ailleurs… en dehors du cours, ils font ce qu’ils veulent. Les élèves ont de très forts esprits critiques, ce sont tout de même des adolescents Des électrons libres il y en a dans la classe, et je ne les force pas. Par exemple plusieurs élèves ont préféré ne pas venir au « week-end d’intégration » en début d’année : après en avoir parlé avec eux et les parents, on avait décidé ensemble (et j’avais expliqué ensuite à la classe, de façon bienveillante ; les élèves avaient été très compréhensifs d’ailleurs c’est super) qu’ils n’avaient pas à se forcer. La chose est symptomatique de ma manière de faire : je lance des impulsions, mais on se retourne, on s’auto-évalue, j’écoute les élèves, les parents, on s’adapte, on réagit, on tâtonne quoi !! Le doute est fondamental, et c’est pour cela que j’apprécie tant échanger avec les collègues (ici comme sur Facebook ; d’ailleurs n’hésitez pas sur FB).
sur la médiatisation, je te réponds en même temps qu’à Cripure
@JaneB Merci de ces mots. Quels que soient leurs copies demain et dans les jours qui viennent, cette « envie de croire en eux » a été insufflée !! As-tu pu écouter le reportage diffusé sur RFI ? Il est formidable : https://soundcloud.com/m-fontanieu/la-teamtes2-sur-rfi-ft-marcel
@Cripure Sur la médiatisation, j’y ai répondu dans le message précédent, comme dans la tribune sur le Huff Post ! Mais ça ne me dérange pas de l’écrire à nouveau. On a mis les élèves au travail très tôt dans l’année, dès octobre en gros (au lycée, la plupart des élèves s’y mettent plutôt en mai). Les élèves ont été obligés de tenir le rythme, et ont fait beaucoup d’efforts. C’est aussi pour cela qu’on a fait des sorties, pour leur donner un peu de baume au coeur, et que des intervenants sont venus les soutenir (Pierre Mathiot directeur de ScPo Lille, Disiz, Nawel Madani). C’est dans la même optique que j’ai parlé pour la première fois à une journaliste, Monique Royer des Cahiers Pédagogiques : l’idée était de raconter notre projet afin qu’il y ait une forme de reconnaissance, de soutien d’une certaine manière, du travail qu’abattent les élèves (nous travaillons indéniablement, en tant qu’enseignants!! mais honnêtement, il est arrivé souvent que les Terminales nous surpassent en termes quantitatifs… la présence au lycée + les révisions, cela fait beaucoup de travail!). Et ça a marché, les élèves étaient fiers !! Ils ont trouvé l’article super et cela leur a donné de la motivation, de l’énergie. Les choses se sont quelque peu enchaînées par la suite, le système médiatique fonctionnant de façon circulaire… J’ai décidé de couper après le Monde, car les élèves me disaient « Monsieur ça veut dire que beaucoup de gens vont attendre nos résultats non ? » (c’est mignon, mais ça peut leur mettre la pression du coup!! ils en ont déjà bien assez comme ça..) ; et par ailleurs parce que certains collègues étaient vraiment vexés par les publications. Sur ce point je fais une précision importante : j’écris à nouveau ici que j’ai reçu énormément de réactions bienveillantes et positives de professeurs, de personnels éducatifs. Je ne vois pas pourquoi il était si prévisible qu’ils « ruent dans les brancards »… Je suis peut être naïf, je ne sais pas, mais par exemple une super collègue de français du lycée a la chance d’assister parfois au festival de Cannes, dans le cadre d’un projet qu’elle mène depuis plusieurs années en lien avec l’éducation et le 7è art. Or quand elle est citée dans la presse (ça arrive! c’est une star ^^ je plaisante), je ne ressens aucune forme de ressentiment ; au contraire, je me réjouis pour elle !! Beaucoup de collègues ont eu la même réaction, j’aimerais vraiment insister là dessus : le fait d’avoir réagi négativement aux articles ne va pas nécessairement de soi. Je dis ça aussi pour relativiser l’impression qu’a pu donner le texte d’un accord parmi les 200 enseignants sur un projet qui suscite par ailleurs tant d’enthousiasme.
@CDB Oui je comprends, sur la communication. Mais encore une fois… j’arrête ^^ Non c’est bien quand j’ai vu l’exaspération de certains, que j’avais sincèrement sous estimée, que j’ai décidé de mettre fin aux apparitions médiatiques. La chose fait peur d’ailleurs : on m’aurait vu quasiment partout à la télé début juin, de TF1 à D8 (je ne cite pas toutes les propositions, mais cela en dit long sur le fonctionnement circulaire du système médiatique - bis). J’ai vraiment décidé seul d’arrêter les choses car les médias avaient joué le rôle que j’espérais : motiver les enfants. Je disparais publiquement, dès lors mais je vous invite vraiment à lire mon texte sur le HP, je suis sincère là dessus : « Ce n'est pas parce que les médias n'en parlent pas qu'ils n'existent pas ; ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de notoriété publique qu'ils n'éveillent pas, comme ils le font chaque année, des choses nouvelles et merveilleuses chez les lycéens concernés. Ce n'est pas parce que notre projet est "mis en avant" que cela enlève quoi que ce soit au mérite des collègues, à la beauté des projets construits avec patience et amour, à l'engagement des professeurs du lycée comme de tous les autres enseignants de notre pays. Il n'y a aucune incompatibilité entre la chose et notre "notoriété" soudaine, et que ceux qui croient qu'il ne se passe rien dans l'éducation nationale en dehors de ce dont parlent parfois les médias se trompent ! Nous sommes plus de 800.000 enseignants, et tous nous efforçons de construire un monde meilleur en nous occupant au mieux d'une jeunesse qui a besoin de repères et de sens. C'est d'ailleurs bien pour cela qu'Ariane Mnouchkine nous rendait récemment hommage : c'est dans le quotidien, simple et silencieux, que s'exerce notre labeur de fond. Quelles que soient les temporaires tempêtes médiatiques. »
http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
@Igniatius Mon « extase » s’explique par ma personne ; je ne sais pas comment dire mais je suis naïf ou gentil, je raisonne comme un enfant sous bien des aspects. Quand je parle de ce qu’on fait ensemble avec les collègues, les élèves et les parents, je me mets souvent à pleurer parce qu’il y a beaucoup de puissance dans ce qui est en jeu : ces gamins, tous ces pays d’origine, ces classes populaires, ces banlieues, le racisme en France, le fait de vouloir y arriver malgré les énormes difficultés et les discriminations… Ca m’émeut beaucoup. Tout à l’heure sur Facebook je postais un clip qui a été réalisé dans un collège : http://dai.ly/x19do98
C’est une collègue qui bosse à Stains, en collège, qui me l’a fait découvrir (une de ces profs qui ne s’est pas du tout sentie vexée par les articles d’ailleurs). Et quand je l’ai regardé la première fois, j’ai sincèrement pleuré ; parce que je trouve ça sublime, je ne sais pas. Je dois avoir un problème de sensibilité à la beauté Mais je trouve ça dingue, puissant. Quand j’écris que je suis « porté » par les 1ères avec qui la journée de vendredi fut magnifique, c’est que leur confiance, leur sérieux, leur magnifique vie me donnent une énergie incroyable ; c’est en cela qu’ils me portent. Je ne fais pas de transfert ou de truc comme cela !! J’aime juste énormément mon métier, comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs c’est ma façon d’exprimer mes émotions, je suis désolé si cela vous gêne ou dérange mais sachez que cela n’a pas d’impacts sur les élèves!! Au contraire même, il est arrivé que des moments de « sincérité » avec les élèves (fin d’année 2012-2013, quand on faisait le bilan avec les élèves ; émotion de se séparer après 9 mois passés ensemble) soient perçus très positivement par eux. Vraiment je suis juste comme cela, et ce n’est pas une question d’ego. Je sens les choses ainsi, sincèrement. J’aime bien m’efforcer de tendre vers la lumière, le positif ^^
Pour la médiatisation, ça n’a pas été « parfaitement inutile et contre-productif » encore une fois (c’est une expression très dure…) : les élèves ont été motivés et enthousiastes en partie grâce à cela. Par contre sachez que les élèves ne sont pas au courant de la « bulle » : ils ne googlent pas spécialement mon nom, et ne savent pas que le texte des « enseignants réunis mardi » existe. Ce n’est pas le moment du tout de les perturber avec ce genre de choses, et depuis 1 mois ils sont concentrés seulement sur le bac. C’est là où il y avait vraiment une dichotomie entre le terrain et la « bulle » : sur le terrain, tout allait bien… La classe va bien, les parents sont sereins, on avance doucement et progressivement. Que certaines réactions très vives émergent ne les a pas impactés.
Merci de ton conseil par rapport au retour des élèves. Je me base, pour juger, sur leurs évolutions personnelles (scolaires comme humaines, d’après ce que je sens et ce qu’ils me disent, en début ou fin de cours, ici ou là… on sent les élèves comme on peut comme vous savez ), sur le retour des parents, sur les discussions avec les collègues. C’est donc assez large et il serait en effet dangereux (et démagogique finalement) de ne se baser que sur les impressions ou émotions d’élèves pour juger de ses propres pratiques. C’est pour cela que j’aime bien échanger, encore une fois, dans la bienveillance.
Enfin pour les messages de soutien c’est une reconnaissance qui fait chaud au coeur Igniatius. Cela fait plaisir de lire, en partant au travail, un message d’un ancien élève de lycée de banlieue qui a lu un article et qui me dit « continuez comme ça, c’est ce qui faut !!! j’étais à leur place il y a quelques années et vous avez raison de les pousser au boulot avec les parents et les collègues! ». Ca donne de la force quoi ! Tu sais comme l’éducation nationale est un broyeur humain, sans management qui reconnaît ou valorise nos initiatives. Le succès des élèves et les enthousiasmes des parents sont de magnifiques cadeaux, et il en va de même pour l’extérieur. De la même façon, que des collègues de l’éducation m’écrivent pour me soutenir ou me poser telle ou telle question, me suggèrent telle ou telle chose, s’inquiètent de tel ou tel point de façon bienveillante, tout cela favorise l’échange, le doute, la progression dans les méthodes, bref le partage et l’intelligence je crois !! Enfin je crois vraiment en cela.
@morflure Comment cela "morfler" ? Echouer avec les élèves ? Nos journées sont pleines de mini succès et de mini échecs, j'essaie tous les jours de m'améliorer en tant qu'enseignant ^^ J'ai davantage "morflé" en lisant certains messages très durs à mon égard, mais ça va ; c'est surtout que le matin, en reprenant le travail au lycée, j'oubliais ces mots qui ne correspondaient pas à la réalité ("il va traumatiser les élèves" -> mais non en fait ils vont bien et me le répètent, il n'y a pas de raison que cela me blesse alors !)
Merci de vos retours bienveillants.
@florestan : Oui c’est vrai que les articles ont donné cette impression, certains journalistes me faisant passer pour un héros ou un magicien (sic). L’article du Monde est symptomatique : Sylvia Zappi a assisté à un cours qui était superbe (beaucoup de participation, d’enthousiasme, super esprit) et elle en a naturellement conclu « eh bien le professeur est un génie ». Alors que ce n’est aucunement grâce à moi mais à l’ensemble, à ce cadre justement : l’ambiance de classe a été instaurée progressivement grâce à notre travail entre collègues, c’est aussi parce que nous avons obligé les élèves à se mettre à travailler qu’ils ont progressé donc qu’ils ont réalisé qu’ils pouvaient y arriver donc qu’ils ont pris goût au travail en classe ; sans les parents, de même, rien de tout cela n’aurait été possible… Bref, il s’agissait pour beaucoup d’un article « en apparence ». Et je regrette sincèrement qu’il ait pu donner cette impression. Mais il y a quelque chose qui est possible aussi, quand on a une impression : c’est douter, estimer que la réalité ne correspond peut être pas à l’apparence. Je regrette juste qu’il ait pu manquer dans les réactions ce doute, cette prudence. Mais je comprends bien sûr.
Merci pour ta remarque sur le langage, qui est très important je trouve comme toi. Mais il y a un malentendu : je ne parle absolument pas ainsi aux lycéens ! Il semblerait que plusieurs internautes aient fait comme toi une confusion entre mon compte Facebook personnel, sur lequel je m’exprime sincèrement (je le fais ici aussi, mais rédiger ou m’exprimer de façon soutenue m’est moins intuitif que le langage qui apparaît sur mon compte FB), et la page Facebook de la Terminale ES2 (https://www.facebook.com/SESDelacTerm). Allez la voir, vraiment Il y a eu un malentendu. Sur le message « collectif » je comprends que tu « ais du mal » et je ne l’impose d’ailleurs pas. « Totalitaire » ça me semble un peu dur comme adjectif néanmoins ; sur le terrain, en tout cas, les élèves sont très enthousiastes : le hashtag #TeamTes2 vient d’ailleurs de leur usage permanent du terme « Team » (sur Twitter s’affrontent des adolescents « supporters » de Samsung contre Apple, Sony contre Microsoft, Chris Brown contre Jay Z… etc). C’est un outil comme un autre, mais je leur laisse beaucoup de libertés par ailleurs… en dehors du cours, ils font ce qu’ils veulent. Les élèves ont de très forts esprits critiques, ce sont tout de même des adolescents Des électrons libres il y en a dans la classe, et je ne les force pas. Par exemple plusieurs élèves ont préféré ne pas venir au « week-end d’intégration » en début d’année : après en avoir parlé avec eux et les parents, on avait décidé ensemble (et j’avais expliqué ensuite à la classe, de façon bienveillante ; les élèves avaient été très compréhensifs d’ailleurs c’est super) qu’ils n’avaient pas à se forcer. La chose est symptomatique de ma manière de faire : je lance des impulsions, mais on se retourne, on s’auto-évalue, j’écoute les élèves, les parents, on s’adapte, on réagit, on tâtonne quoi !! Le doute est fondamental, et c’est pour cela que j’apprécie tant échanger avec les collègues (ici comme sur Facebook ; d’ailleurs n’hésitez pas sur FB).
sur la médiatisation, je te réponds en même temps qu’à Cripure
@JaneB Merci de ces mots. Quels que soient leurs copies demain et dans les jours qui viennent, cette « envie de croire en eux » a été insufflée !! As-tu pu écouter le reportage diffusé sur RFI ? Il est formidable : https://soundcloud.com/m-fontanieu/la-teamtes2-sur-rfi-ft-marcel
@Cripure Sur la médiatisation, j’y ai répondu dans le message précédent, comme dans la tribune sur le Huff Post ! Mais ça ne me dérange pas de l’écrire à nouveau. On a mis les élèves au travail très tôt dans l’année, dès octobre en gros (au lycée, la plupart des élèves s’y mettent plutôt en mai). Les élèves ont été obligés de tenir le rythme, et ont fait beaucoup d’efforts. C’est aussi pour cela qu’on a fait des sorties, pour leur donner un peu de baume au coeur, et que des intervenants sont venus les soutenir (Pierre Mathiot directeur de ScPo Lille, Disiz, Nawel Madani). C’est dans la même optique que j’ai parlé pour la première fois à une journaliste, Monique Royer des Cahiers Pédagogiques : l’idée était de raconter notre projet afin qu’il y ait une forme de reconnaissance, de soutien d’une certaine manière, du travail qu’abattent les élèves (nous travaillons indéniablement, en tant qu’enseignants!! mais honnêtement, il est arrivé souvent que les Terminales nous surpassent en termes quantitatifs… la présence au lycée + les révisions, cela fait beaucoup de travail!). Et ça a marché, les élèves étaient fiers !! Ils ont trouvé l’article super et cela leur a donné de la motivation, de l’énergie. Les choses se sont quelque peu enchaînées par la suite, le système médiatique fonctionnant de façon circulaire… J’ai décidé de couper après le Monde, car les élèves me disaient « Monsieur ça veut dire que beaucoup de gens vont attendre nos résultats non ? » (c’est mignon, mais ça peut leur mettre la pression du coup!! ils en ont déjà bien assez comme ça..) ; et par ailleurs parce que certains collègues étaient vraiment vexés par les publications. Sur ce point je fais une précision importante : j’écris à nouveau ici que j’ai reçu énormément de réactions bienveillantes et positives de professeurs, de personnels éducatifs. Je ne vois pas pourquoi il était si prévisible qu’ils « ruent dans les brancards »… Je suis peut être naïf, je ne sais pas, mais par exemple une super collègue de français du lycée a la chance d’assister parfois au festival de Cannes, dans le cadre d’un projet qu’elle mène depuis plusieurs années en lien avec l’éducation et le 7è art. Or quand elle est citée dans la presse (ça arrive! c’est une star ^^ je plaisante), je ne ressens aucune forme de ressentiment ; au contraire, je me réjouis pour elle !! Beaucoup de collègues ont eu la même réaction, j’aimerais vraiment insister là dessus : le fait d’avoir réagi négativement aux articles ne va pas nécessairement de soi. Je dis ça aussi pour relativiser l’impression qu’a pu donner le texte d’un accord parmi les 200 enseignants sur un projet qui suscite par ailleurs tant d’enthousiasme.
@CDB Oui je comprends, sur la communication. Mais encore une fois… j’arrête ^^ Non c’est bien quand j’ai vu l’exaspération de certains, que j’avais sincèrement sous estimée, que j’ai décidé de mettre fin aux apparitions médiatiques. La chose fait peur d’ailleurs : on m’aurait vu quasiment partout à la télé début juin, de TF1 à D8 (je ne cite pas toutes les propositions, mais cela en dit long sur le fonctionnement circulaire du système médiatique - bis). J’ai vraiment décidé seul d’arrêter les choses car les médias avaient joué le rôle que j’espérais : motiver les enfants. Je disparais publiquement, dès lors mais je vous invite vraiment à lire mon texte sur le HP, je suis sincère là dessus : « Ce n'est pas parce que les médias n'en parlent pas qu'ils n'existent pas ; ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas de notoriété publique qu'ils n'éveillent pas, comme ils le font chaque année, des choses nouvelles et merveilleuses chez les lycéens concernés. Ce n'est pas parce que notre projet est "mis en avant" que cela enlève quoi que ce soit au mérite des collègues, à la beauté des projets construits avec patience et amour, à l'engagement des professeurs du lycée comme de tous les autres enseignants de notre pays. Il n'y a aucune incompatibilité entre la chose et notre "notoriété" soudaine, et que ceux qui croient qu'il ne se passe rien dans l'éducation nationale en dehors de ce dont parlent parfois les médias se trompent ! Nous sommes plus de 800.000 enseignants, et tous nous efforçons de construire un monde meilleur en nous occupant au mieux d'une jeunesse qui a besoin de repères et de sens. C'est d'ailleurs bien pour cela qu'Ariane Mnouchkine nous rendait récemment hommage : c'est dans le quotidien, simple et silencieux, que s'exerce notre labeur de fond. Quelles que soient les temporaires tempêtes médiatiques. »
http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
@Igniatius Mon « extase » s’explique par ma personne ; je ne sais pas comment dire mais je suis naïf ou gentil, je raisonne comme un enfant sous bien des aspects. Quand je parle de ce qu’on fait ensemble avec les collègues, les élèves et les parents, je me mets souvent à pleurer parce qu’il y a beaucoup de puissance dans ce qui est en jeu : ces gamins, tous ces pays d’origine, ces classes populaires, ces banlieues, le racisme en France, le fait de vouloir y arriver malgré les énormes difficultés et les discriminations… Ca m’émeut beaucoup. Tout à l’heure sur Facebook je postais un clip qui a été réalisé dans un collège : http://dai.ly/x19do98
C’est une collègue qui bosse à Stains, en collège, qui me l’a fait découvrir (une de ces profs qui ne s’est pas du tout sentie vexée par les articles d’ailleurs). Et quand je l’ai regardé la première fois, j’ai sincèrement pleuré ; parce que je trouve ça sublime, je ne sais pas. Je dois avoir un problème de sensibilité à la beauté Mais je trouve ça dingue, puissant. Quand j’écris que je suis « porté » par les 1ères avec qui la journée de vendredi fut magnifique, c’est que leur confiance, leur sérieux, leur magnifique vie me donnent une énergie incroyable ; c’est en cela qu’ils me portent. Je ne fais pas de transfert ou de truc comme cela !! J’aime juste énormément mon métier, comme beaucoup d’entre nous d’ailleurs c’est ma façon d’exprimer mes émotions, je suis désolé si cela vous gêne ou dérange mais sachez que cela n’a pas d’impacts sur les élèves!! Au contraire même, il est arrivé que des moments de « sincérité » avec les élèves (fin d’année 2012-2013, quand on faisait le bilan avec les élèves ; émotion de se séparer après 9 mois passés ensemble) soient perçus très positivement par eux. Vraiment je suis juste comme cela, et ce n’est pas une question d’ego. Je sens les choses ainsi, sincèrement. J’aime bien m’efforcer de tendre vers la lumière, le positif ^^
Pour la médiatisation, ça n’a pas été « parfaitement inutile et contre-productif » encore une fois (c’est une expression très dure…) : les élèves ont été motivés et enthousiastes en partie grâce à cela. Par contre sachez que les élèves ne sont pas au courant de la « bulle » : ils ne googlent pas spécialement mon nom, et ne savent pas que le texte des « enseignants réunis mardi » existe. Ce n’est pas le moment du tout de les perturber avec ce genre de choses, et depuis 1 mois ils sont concentrés seulement sur le bac. C’est là où il y avait vraiment une dichotomie entre le terrain et la « bulle » : sur le terrain, tout allait bien… La classe va bien, les parents sont sereins, on avance doucement et progressivement. Que certaines réactions très vives émergent ne les a pas impactés.
Merci de ton conseil par rapport au retour des élèves. Je me base, pour juger, sur leurs évolutions personnelles (scolaires comme humaines, d’après ce que je sens et ce qu’ils me disent, en début ou fin de cours, ici ou là… on sent les élèves comme on peut comme vous savez ), sur le retour des parents, sur les discussions avec les collègues. C’est donc assez large et il serait en effet dangereux (et démagogique finalement) de ne se baser que sur les impressions ou émotions d’élèves pour juger de ses propres pratiques. C’est pour cela que j’aime bien échanger, encore une fois, dans la bienveillance.
Enfin pour les messages de soutien c’est une reconnaissance qui fait chaud au coeur Igniatius. Cela fait plaisir de lire, en partant au travail, un message d’un ancien élève de lycée de banlieue qui a lu un article et qui me dit « continuez comme ça, c’est ce qui faut !!! j’étais à leur place il y a quelques années et vous avez raison de les pousser au boulot avec les parents et les collègues! ». Ca donne de la force quoi ! Tu sais comme l’éducation nationale est un broyeur humain, sans management qui reconnaît ou valorise nos initiatives. Le succès des élèves et les enthousiasmes des parents sont de magnifiques cadeaux, et il en va de même pour l’extérieur. De la même façon, que des collègues de l’éducation m’écrivent pour me soutenir ou me poser telle ou telle question, me suggèrent telle ou telle chose, s’inquiètent de tel ou tel point de façon bienveillante, tout cela favorise l’échange, le doute, la progression dans les méthodes, bref le partage et l’intelligence je crois !! Enfin je crois vraiment en cela.
@morflure Comment cela "morfler" ? Echouer avec les élèves ? Nos journées sont pleines de mini succès et de mini échecs, j'essaie tous les jours de m'améliorer en tant qu'enseignant ^^ J'ai davantage "morflé" en lisant certains messages très durs à mon égard, mais ça va ; c'est surtout que le matin, en reprenant le travail au lycée, j'oubliais ces mots qui ne correspondaient pas à la réalité ("il va traumatiser les élèves" -> mais non en fait ils vont bien et me le répètent, il n'y a pas de raison que cela me blesse alors !)
- User5899Demi-dieu
Non, je voulais dire, le jour où une classe vous pètera à la figure.
Et n'ayez quand même pas la naïveté de penser que nous n'avons pas de retours positifs
Et n'ayez quand même pas la naïveté de penser que nous n'avons pas de retours positifs
- AudreyOracle
Ce qui ne cesse de m'interroger, moi, c'est que si ce travail est à ce point collectif, on ne puisse lire aucun témoignage de collègues impliqués avec toi dans ce projet. A lire tout ce fatras, tu es le seul à gérer tout ça, à en être l'éminence grise et la vedette. Où sont les témoignages du CDE, du/des CPE, des PP, des collègues de la même discipline ou des autres? On les voit évoqués comme des silhouettes servant simplement à donner l'illusion (c'est ainsi que je le ressens, désolée de ma franchise) de l'entreprise collective, quand le seul nom que l'on lit partout, le seul qui s'extasie partout, c'est toi.
Pour le coup, un reportage laissant la parole à tous les personnels travaillant avec ces élèves aurait été intéressant.
Autre chose... ce qui me choque profondément, c'est le langage inadapté que tu utilises pour évoquer ta relation avec les élèves. Je suis pour ma part une esthète, et une personne extrêmement sensible, mais non, jamais je n'utilise des propos tels que les tiens pour évoquer mon travail. J'ai moi aussi une très bonne relation avec mes élèves, mais jamais je n'utilise des propos comme "ils me portent", "ils me donnent de la force", "leur magnifique vie", qui semblent tout droit sortis d'une émission de télé-réalité où tout le monde s'épanche de façon totalement libérée, sans avoir conscience du fait qu'il est observé, qu'il se donne en spectacle de façon totalement impudique et déplacée. Tu dirais "C'est que du bonheur!", "Je vis cette expérience à fond", "Je veux continuer l'aventure avec eux", clichés de la real-tv, que ça ne surprendrait personne.
Ce qui me choque le plus, au fond, c'est que ta façon de relater tes expériences professionnelles sonne étrangement adolescente dans ton rapport aux autres, notamment à tes élèves, et dans ton rapport à ton métier, tant pour ce qu'il t'apporte que pour ce qui te motive à l'exercer jour après jour. Un enseignant ne devrait pas, surtout après si peu d'années d'exercice, avoir besoin du soutien du moindre élève ou du moindre badaud cybernétique pour se sentir à sa place dans son métier et avoir une raison de l'exercer.
Je pense que c'est ce que mes collègues évoquent quand ils disent que tu vas morfler le jour où ça n'ira pas comme tu veux.
Pour le coup, un reportage laissant la parole à tous les personnels travaillant avec ces élèves aurait été intéressant.
Autre chose... ce qui me choque profondément, c'est le langage inadapté que tu utilises pour évoquer ta relation avec les élèves. Je suis pour ma part une esthète, et une personne extrêmement sensible, mais non, jamais je n'utilise des propos tels que les tiens pour évoquer mon travail. J'ai moi aussi une très bonne relation avec mes élèves, mais jamais je n'utilise des propos comme "ils me portent", "ils me donnent de la force", "leur magnifique vie", qui semblent tout droit sortis d'une émission de télé-réalité où tout le monde s'épanche de façon totalement libérée, sans avoir conscience du fait qu'il est observé, qu'il se donne en spectacle de façon totalement impudique et déplacée. Tu dirais "C'est que du bonheur!", "Je vis cette expérience à fond", "Je veux continuer l'aventure avec eux", clichés de la real-tv, que ça ne surprendrait personne.
Ce qui me choque le plus, au fond, c'est que ta façon de relater tes expériences professionnelles sonne étrangement adolescente dans ton rapport aux autres, notamment à tes élèves, et dans ton rapport à ton métier, tant pour ce qu'il t'apporte que pour ce qui te motive à l'exercer jour après jour. Un enseignant ne devrait pas, surtout après si peu d'années d'exercice, avoir besoin du soutien du moindre élève ou du moindre badaud cybernétique pour se sentir à sa place dans son métier et avoir une raison de l'exercer.
Je pense que c'est ce que mes collègues évoquent quand ils disent que tu vas morfler le jour où ça n'ira pas comme tu veux.
- PatissotDoyen
Je dois avoir un problème de sensibilité à la beauté
Allons Audrey, là où nous ne voyons que de plats clichés notre ami décèle des choses susceptibles de déchirer l'âme de celui qui peut les percevoir. Notre jugement ne résulte jamais que de l'engourdissement de notre sensibilité et l'atrophie de notre aptitude à la compassion. Nous ne savons plus cligner des yeux ni regarder fixement le ciel, ou le plafond, d'un air profond.
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« Déjà, certaines portions de ma vie ressemblent aux salles dégarnies d'un palais trop vaste, qu'un propriétaire appauvri renonce à occuper tout entier. »
- JohnMédiateur
Vous ferez attention au fait que notre collègue parle sous son vrai nom. On peut dire les choses un peu plus durement à un pseudo, mais c'est mieux de parler de parler de manière apaisée à un collègue qui ne recourt pas au pseudonyme.
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- PseudoDemi-dieu
J'avoue y perdre mon latin.
Il ne s'agit donc que du travail collectif d'une équipe investie dans son travail (comme de nombreuses à travers le pays) ? Aucune méthode miracle ? Aucun professeur type cercle des poètes disparus voulant en démontrer avec ses techniques innovantes et époustouflantes ?
Mais alors, à quoi bon en parler, dans les média et ici ? Non, je ne peux pas le croire !
Jérémie, pouvez-vous en quelques lignes m'expliquer votre méthode (la votre ou celle de votre équipe) ? En quoi est-elle à même de mener 100% des élèves au bac ?
Il ne s'agit donc que du travail collectif d'une équipe investie dans son travail (comme de nombreuses à travers le pays) ? Aucune méthode miracle ? Aucun professeur type cercle des poètes disparus voulant en démontrer avec ses techniques innovantes et époustouflantes ?
Mais alors, à quoi bon en parler, dans les média et ici ? Non, je ne peux pas le croire !
Jérémie, pouvez-vous en quelques lignes m'expliquer votre méthode (la votre ou celle de votre équipe) ? En quoi est-elle à même de mener 100% des élèves au bac ?
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- mamieprofEsprit éclairé
Bonjour Jeremy,
Jeudi dernier, après une longue et fort intéressante journée de formation en SES avec tous mes collègues Versaillais, nous nous sommes détendus autour d'un verre de bière et votre nom est arrivé dans la conversation. Nous étions 5 et pas un de nous n'a compris la haine que l'on peut entendre dans certains commentaires vous concernant.
Je ne parle pas de néoprofs mais de ce que l'on peut entendre par des collègues/formateurs ...
Notre conclusion est simple et unanime : vous avez affaire à des jaloux ! :lol:
Plein de réussite pour vous et vos élèves ! Je pense que vous (et l'équipe) les faites croire en eux, en leur avenir et qu'ils partiront d'un très bon pied dans le supérieur.
Jeudi dernier, après une longue et fort intéressante journée de formation en SES avec tous mes collègues Versaillais, nous nous sommes détendus autour d'un verre de bière et votre nom est arrivé dans la conversation. Nous étions 5 et pas un de nous n'a compris la haine que l'on peut entendre dans certains commentaires vous concernant.
Je ne parle pas de néoprofs mais de ce que l'on peut entendre par des collègues/formateurs ...
Notre conclusion est simple et unanime : vous avez affaire à des jaloux ! :lol:
Plein de réussite pour vous et vos élèves ! Je pense que vous (et l'équipe) les faites croire en eux, en leur avenir et qu'ils partiront d'un très bon pied dans le supérieur.
- IgniatiusGuide spirituel
mamieprof a écrit:Bonjour Jeremy,
Jeudi dernier, après une longue et fort intéressante journée de formation en SES avec tous mes collègues Versaillais, nous nous sommes détendus autour d'un verre de bière et votre nom est arrivé dans la conversation. Nous étions 5 et pas un de nous n'a compris la haine que l'on peut entendre dans certains commentaires vous concernant.
Je ne parle pas de néoprofs mais de ce que l'on peut entendre par des collègues/formateurs ...
Notre conclusion est simple et unanime : vous avez affaire à des jaloux ! :lol:
Plein de réussite pour vous et vos élèves ! Je pense que vous (et l'équipe) les faites croire en eux, en leur avenir et qu'ils partiront d'un très bon pied dans le supérieur.
Je pense que la "haine" de certains peut s'expliquer par le fait que les méthodes qui semblent ici utilisées relèvent du bon vieux "bon sens" scolaire, tant décrié par les formateurs modernistes...
Ce n'est pas tant la méthode que l'exhibition et l'impudeur, dont je ne comprends pas l'intérêt scolaire, qui me gênent.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- BientôtlesudFidèle du forum
Audrey a écrit:Ce qui ne cesse de m'interroger, moi, c'est que si ce travail est à ce point collectif, on ne puisse lire aucun témoignage de collègues impliqués avec toi dans ce projet. A lire tout ce fatras, tu es le seul à gérer tout ça, à en être l'éminence grise et la vedette. Où sont les témoignages du CDE, du/des CPE, des PP, des collègues de la même discipline ou des autres? On les voit évoqués comme des silhouettes servant simplement à donner l'illusion (c'est ainsi que je le ressens, désolée de ma franchise) de l'entreprise collective, quand le seul nom que l'on lit partout, le seul qui s'extasie partout, c'est toi.
Pour le coup, un reportage laissant la parole à tous les personnels travaillant avec ces élèves aurait été intéressant.
Je suis d'accord avec l'ensemble de vos messages. Cependant, je pense que sur ce point, Jérémie F n'est pas responsable. Le travail journalistique consiste à rechercher des héros, et c'est pour cela que l'on a malheureusement peu de témoignages de collègues (négatifs ou positifs, cela explique peut être en partie la lettre syndicale).
Par exemple, Jérémie est également critiqué sur un groupe facebook de profs de SVT. Nous y avons son collègue de SVT (en 1° ES/L je crois) qui le défend et défend le "projet".
- NitaEmpereur
J'aurais tendance à penser que tout (et son contraire) a été dit, non ?
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A clean house is a sign of a broken computer.
- MrCaillouxExpert
Mais pourquoi vouloir chercher un méthode miracle?
Il ne me semble pas que Jérémie veuille nous donner une leçon Ces cours semblent tout ce qu'il y a de plus "commun".
J'ai jeté un oeil à quelques articles mentionnés et j'ai écouté l'interview de Jérémie, dont il a donné le lien dans une de ces réponses.
De ce que j'en retiens , ce n'est pas de recette miracle en classe, un objectif de faire réussir ces élèves au bac (comme nous tous) mais de faire réussir ces élèves bien au delà du taux de réussite qui est bien plus bas que le taux national (ce qui n'est pas le cas pour nous tous). Il est PP de sa classe de TES et a donc initié son projet là, en ayant une communication avec l'ensemble des professeurs de cette classe,d'après ce qu'on peut voir du groupe FB de la classe (réunion régulière de l'équipe? échange de mail régulier ou suivi grâce à pronote ou autre?). Il y a une communication avec la famille (en prenant le temps de les informer via SMS), la plupart des familles (toutes ou presque toutes?) semblent avoir adhéré à ce projet qui peut paraître très ambitieux venant de la part d'un tout jeune prof.
Ce qui ressort de tout ça, c'est la communication.
Projet qui n'a pas été accepté au tout début, l'équipe de cette classe (et les parents) par leur coopération assez forte dans cette classe a tenu bon dans la maintien du projet.
Les gamins, d'après l'interview, ont pris conscience qu'ils pouvaient se donner les moyens d'y arriver et ont a priori bien plus d'ambition. L'objectif: 100% au bac pour cette classe. Jérémie y croit, ses élèves y croient et veulent relever ce défi: les résultats nous donneront les conclusion de cet objectif. (et toujours pas de recette miracle!)
La mayonnaise à pris dès la mise en place du projet, pour le moment cela fonctionne avec cette classe, mais il n'est pas dit que cela fonctionnera exactement de la même manière l'année prochaine (la classe de 1ES avec laquelle le projet semble lancé actuellement).
Ce que j'ai envie de répondre à Jérémie, je comprends tout à fait les collègues de néo concernant les termes que tu as écris pour parler des élèves. Cette "réussite" a suscité beaucoup d'entrain (d' "excitation) chez toi, comme tu le dit "je raisonne comme un enfant sous bien des aspects."
Attention à bien prendre du recul par rapport à ce projet, et à canaliser tes émotions... qui me semblent démesurées voire excessives (du moins les termes exprimant ces émotions). C'est beau de voir réussir nos élèves, je suis d'accord, mais eux "ne nous portent pas" "nous donnent pas de la force" (c'est plutôt nous qui les portons et leur donnons de la force!). Par contre ce sont les résultats du projet, les statistiques au bac qui doivent te donner la force de poursuivre.
C'est le projet d'une carrière, pas d'une vie (alors oui... vivons nous pour travailler, travaillons nous pour vivre?). Je comprends que le métier te passionne, nous aimons tous notre métier, mais je pense qu'il faut savoir moduler sa passion. Une année moins productive que celle ci, où la/les classes n'adhèrent pas et c'est tout qui risque de s'écrouler y compris l'ascenseur émotionnel. Ca serait bien dommage.
Là, je pense que la (trop forte) médiatisation n'a pas aidé du tout. C'est bien d'avoir stoppé tout ça. Après, est ce que la médiatisation était nécessaire? Selon moi, non. (et ça aurait évité cette image de héro donneur de leçon en plus)
Néanmoins, plein de réussite à tes élèves pour les jours à venir, quoiqu'il arrive, tu peux être fier de la belle progression de tes élèves grâce à ton/votre initiative (tes élèves peuvent être fiers d'eux aussi!!). Tes élèves te diront surement merci, mais peut être pas tous (malgré les résultats!)
Je te souhaite bonne chance pour la poursuite de ce projet avec les classes futures.
Il ne me semble pas que Jérémie veuille nous donner une leçon Ces cours semblent tout ce qu'il y a de plus "commun".
J'ai jeté un oeil à quelques articles mentionnés et j'ai écouté l'interview de Jérémie, dont il a donné le lien dans une de ces réponses.
De ce que j'en retiens , ce n'est pas de recette miracle en classe, un objectif de faire réussir ces élèves au bac (comme nous tous) mais de faire réussir ces élèves bien au delà du taux de réussite qui est bien plus bas que le taux national (ce qui n'est pas le cas pour nous tous). Il est PP de sa classe de TES et a donc initié son projet là, en ayant une communication avec l'ensemble des professeurs de cette classe,d'après ce qu'on peut voir du groupe FB de la classe (réunion régulière de l'équipe? échange de mail régulier ou suivi grâce à pronote ou autre?). Il y a une communication avec la famille (en prenant le temps de les informer via SMS), la plupart des familles (toutes ou presque toutes?) semblent avoir adhéré à ce projet qui peut paraître très ambitieux venant de la part d'un tout jeune prof.
Ce qui ressort de tout ça, c'est la communication.
Projet qui n'a pas été accepté au tout début, l'équipe de cette classe (et les parents) par leur coopération assez forte dans cette classe a tenu bon dans la maintien du projet.
Les gamins, d'après l'interview, ont pris conscience qu'ils pouvaient se donner les moyens d'y arriver et ont a priori bien plus d'ambition. L'objectif: 100% au bac pour cette classe. Jérémie y croit, ses élèves y croient et veulent relever ce défi: les résultats nous donneront les conclusion de cet objectif. (et toujours pas de recette miracle!)
La mayonnaise à pris dès la mise en place du projet, pour le moment cela fonctionne avec cette classe, mais il n'est pas dit que cela fonctionnera exactement de la même manière l'année prochaine (la classe de 1ES avec laquelle le projet semble lancé actuellement).
Ce que j'ai envie de répondre à Jérémie, je comprends tout à fait les collègues de néo concernant les termes que tu as écris pour parler des élèves. Cette "réussite" a suscité beaucoup d'entrain (d' "excitation) chez toi, comme tu le dit "je raisonne comme un enfant sous bien des aspects."
Attention à bien prendre du recul par rapport à ce projet, et à canaliser tes émotions... qui me semblent démesurées voire excessives (du moins les termes exprimant ces émotions). C'est beau de voir réussir nos élèves, je suis d'accord, mais eux "ne nous portent pas" "nous donnent pas de la force" (c'est plutôt nous qui les portons et leur donnons de la force!). Par contre ce sont les résultats du projet, les statistiques au bac qui doivent te donner la force de poursuivre.
C'est le projet d'une carrière, pas d'une vie (alors oui... vivons nous pour travailler, travaillons nous pour vivre?). Je comprends que le métier te passionne, nous aimons tous notre métier, mais je pense qu'il faut savoir moduler sa passion. Une année moins productive que celle ci, où la/les classes n'adhèrent pas et c'est tout qui risque de s'écrouler y compris l'ascenseur émotionnel. Ca serait bien dommage.
Là, je pense que la (trop forte) médiatisation n'a pas aidé du tout. C'est bien d'avoir stoppé tout ça. Après, est ce que la médiatisation était nécessaire? Selon moi, non. (et ça aurait évité cette image de héro donneur de leçon en plus)
Néanmoins, plein de réussite à tes élèves pour les jours à venir, quoiqu'il arrive, tu peux être fier de la belle progression de tes élèves grâce à ton/votre initiative (tes élèves peuvent être fiers d'eux aussi!!). Tes élèves te diront surement merci, mais peut être pas tous (malgré les résultats!)
Je te souhaite bonne chance pour la poursuite de ce projet avec les classes futures.
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2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- Jérémie FNiveau 1
@Cripure Une classe qui pète à la figure ? Il y a eu des difficultés, des tensions parfois avec des élèves séparés, ou alors des groupes d’élèves (quand les élèves s’additionnent, vous savez comme moi l’effet de groupe !)… Tout n’est pas rose Sur l’année ou les deux années, les évolutions sont magnifiques mais loin d’être linéaires… Encore une fois c’est d’éducation dont on parle, pas de fabrication de conserves ; la réalité est complexe, finalement. C’est l’absence de cette complexité dans le texte de la semaine dernière qui me gêne intellectuellement. Après, on discute, on échange ! Mais pas ainsi, dans la caricature ou l’invective… Mais ce n’est pas là un avis très original, et encore une fois le lycée n’est pas « sans dessus dessous » du tout non seulement beaucoup d’enseignants ont été frappés par le texte, mais surtout beaucoup ne se prononcent pas et ne veulent pas se prononcer face à ce qui est injustement présenté comme un « conflit ».
Je me réjouis si vous avez des retours positifs, aussi, qui correspondent à ce qui se passe sur le terrain ici
@Audrey Merci de ta franchise. Mais encore une fois, imagine que tu remues ciel et terre dans tes cours de français et obtiennes de super résultats ; si l’heure suivante, chaque jour, tes élèves rejoignent un collègue avec qui les informations ne sont pas partagées ou transmises, aucune véritable « dynamique » n’est possible ! C’est juste logique. Seul, prof de SES, je ne peux rien ; et c’est parce que les collègues ont tout au long de l’année accepté de jouer le jeu de la coopération et transmission collective des notes, remarques ou échéances (chose qui se fait très peu chez nous ; et d’après les nombreux échanges récents avec les profs que je connais il semblerait que la chose ne soit vraiment pratiquée que dans certains collèges difficiles. c’est le cas chez vous ? qu’est-ce qui fait que vous arrivez à le faire, le cas échéant ? c’est comme si la chose n’allait pas de soi ici, mais dans mon ancien lycée à Gagny aussi). Tu as raison du coup sur un point : dans ce cas, comment se fait-il qu’on ne lit que moi ? La réponse à cette question est assez complexe. D’abord il y a les tempéraments, les personnalités de chacun. Nous sommes, chacun profs, des adultes avec des trajectoires et un rapport aux autres (aux pairs et à l’extérieur) particuliers ; le fait de parler publiquement de ce qui se fait ici n’est pas forcément facile, ou voulu, par les collègues. C’est une question de feeling, quoi. Mais comme l’évoque « bientôtlesud », le professeur principal des 1ères ES le fait parfois. Cette « timidité » a pu être accentuée par la médiatisation : l’enchaînement de publications a aussi bien suscité la sympathie ou l’enthousiasme de collègues, qu’une forme de peur. J’avoue avoir craint aussi les inconvénients inhérents à l’exposition, que je reconnais et dont j’avais conscience ; certains ont préféré se « protéger », ce que je comprends et respecte absolument. C’est pour cela aussi que je ne force rien ni personne. Mais ce n’est pas parce qu’on ne les entend pas qu’ils n’existent pas ce pourrait d’ailleurs être le point central de mon propos ici : on a pu entendre beaucoup de choses dures et parfois fausses, mais la réalité est autre. Enfin il est un dernier point qui me semble important : ce que nous faisons, comme je l’écrivais hier, a suscité la crispation de certains collègues au lycée, dès 2013. Le souci, c’est qu’il s’agit de collègues qui ont une certaine influence en raison de leur parcours prestigieux (par « prestigieux » je veux dire qu’un enseignant qui est dans le même lycée depuis 10, 15 ou 20 ans a une forme d’assise, de réputation positive : c’est un « ancien » et on le respecte très justement pour cela ! ce sont ces mêmes qui m’ont accueilli avec bienveillance au début ; avant que je ne commence à essayer mon « expérimentation ») ou de leur rôle au sein de l’établissement (conseil d’administration, représentation syndicale). Le développement de critiques assez dures à mon égard, ces derniers mois, qui a culminé avec le papier de la semaine passé (mais il y a eu plus sévère en réalité, sous forme de rumeurs depuis 2013 surtout ; c’est très dur de combattre les rumeurs, car il faut parvenir à convaincre, se justifier, s’efforcer de convaincre de sa sincérité des individus qui ont une opinion qui a été forgée ou en tout cas influencée par des choses négatives), a favorisé une forme de « retenue » ou de « timidité » chez plusieurs collègues avec qui le travail se déroule bien. Quand j’entends des choses dures ou injustes au sujet de ce qu’on fait, oui spontanément je me dis « mais il faut que la vérité soit connue !!… » ; mais cela voudrait dire qu’il faudrait entendre les élèves, leurs parents, et les collègues en effet. Et je n’ai pas envie d’exposer qui que ce soit, de les forcer à se justifier face à ce qui apparaît parfois injustement comme un tribunal. Alors je m’efforce de répondre le plus clairement et sincèrement aux doutes ou craintes ; mais encore une fois le silence des autres acteurs du système ne vaut pas approbation du discours critique, vraiment. Sur le terrain, une nouvelle fois, les enfants sont enthousiastes, les familles se réjouissent, et les collègues voient les progrès et se réjouissent ; à chaque fois différemment bien sûr ! Car les élèves sont parfaitement hétérogènes, leurs familles et les collègues de même.
Sur mon vocabulaire, nous n’avons pas le même en effet. Cela ne me semble pas particulièrement grave, après tout nous sommes chacun différents. Mais je ne me donne pas « en spectacle », je ne suis pas un clown ou un animal de cirque ; je suis désolé que ma sincérité sonne « adolescente » ou « télé-réalité » (c’est la première fois qu’on me dit ça… je ne sais pas trop comment le prendre). Mais peut-on vraiment me reprocher d’être qui je suis ?! Je comprends que ma façon d’être vous étonne ou vous surprenne, il n’y a aucun souci à cela, mais il y a par ailleurs beaucoup de proches qui me poussent à rester fidèle à mes convictions, rester « naïf » comme je suis sous plusieurs points, gentil ou bienveillant je ne sais pas comment dire. Je n’ai pas besoin du soutien de mes élèves, mon travail consiste essentiellement à les obliger à faire des choses dont ils n’ont pas envie ; et au lycée, les premières semaines de l’année sont toujours dures avec les 1ères et Terms que j’ai. Je ne cherche pas leur soutien. Il s’avère qu’au cours de l’année, ils deviennent de formidables alliés ; mais ce n’est pas mon but. Mon but, comme nous tous, est de les faire réussir. Mes raisons d’exercer mon métier sont personnelles, elles ont à voir avec ma vision de la société, de l’homme, de la jeunesse ; nous sommes pareils. Je m’exprime différemment, mais s’il vous plaît imaginez que cela puisse ne poser aucun problème. Nous sommes différents sur l’expression, mais cela ne veut pas forcément dire que je me trompe, que je suis bête ou que j’ai un problème !.. Pourquoi ne pas imaginer que je sois juste « un peu spécial » et qu’on me laisse l’être, avec bienveillance ? c’est ce que font la plupart de mes proches, personnels de l’éducation ou non, d’ailleurs. C’est bien de ne pas se reprocher les uns les autres d’être qui on est, je trouve. Enfin il me semble que cela préserve de violences.
@Patissot Mon propos était d’expliquer pourquoi je m’exprime de telle ou telle façon… Je ne parlais pas des autres, je n’ai jamais dit ou pensé que vous ne pouviez pas être sensible ou quoi que ce soit. Je voulais juste expliquer, parce qu’on s’interrogeait à ce sujet, pourquoi je suis comme je suis. Ce n’est pas du tout pour me comparer ou parler de vous par rapport à moi… Sincèrement.
@Pseudo J’ai écrit la semaine dernière, justement, un papier qui essaie de faire la synthèse de ce que nous faisons, au delà des malentendus, échos déformés et choses imaginées sur Drancy faute d’éclairage des premiers intéressés. Je serais vraiment heureux de vous lire à ce sujet car en effet, il n’y a ni méthode miracle, ni professeur du type Robin Williams (j’ai peu aimé ce film… la scène ou il déchire les pages du manuel me semble symboliquement terrible non?!), ni volonté de faire la leçon à qui que ce soit. On essaie juste quelque chose, dont les premiers résultats sont enthousiasmants !!! Voici le lien : http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
@Mamieprof Merci de votre message gentil. Sur la jalousie, je ne sais pas ; je ne crois pas : je n’ai pas de quoi être jaloux honnêtement ^^ Je ne suis vraiment qu’un prof comme les autres, avec juste quelques « outils » légèrement différents (c’est à dire les SMS… il n’y a vraiment rien d’extraordinaire dans ce que nous faisons, mais notre cadre ferme et bienveillant avec parents et collègues révèle en fait la puissance des élèves, d’où ces « premiers résultats enthousiasmants » que j’évoque). Pour les quelques collègues en question, c’est vraiment moins de la jalousie que de la crainte ou du doute je crois. Leurs critiques me semblent vraiment être d’abord et avant tout l’expression de cette anxiété : ils se sentent sincèrement attaqués alors que je ne l’ai jamais fait et ne pense absolument rien de négatif à leur égard. C’est ça qui a un côté absurde, dans cette histoire : se voir accusé de « critiquer les enseignants ou l’école » alors que mon propos n’a été que de tenter quelque chose sur le terrain, avec les collègues, les enfants et les parents. Et, surtout, alors que de nombreux collègues m’écrivent, me proposent de débattre et de se rencontrer pour s’enrichir mutuellement de nos expériences !! Il n’y a rien de négatif là dedans, c’est de l’échange, du partage, des tentatives qui échouent mais qu’on modifie, qui réussissent donc on reste vigilant, qui varient donc on se pose sans cesse des questions… Vraiment !!! J’ai été un petit peu choqué par la « charge » du texte, la première fois que je l’ai lu, ayant l’impression de me faire crucifier ; mais en le relisant il y a une phrase qui m’a semblé essentielle et qui a calmé ma peine : « Il met, certes inconsciemment, les collègues en concurrence, qui eux, même plus âgés, sont souvent moins confiants, en proie au doute et à la remise en cause permanente »
Je n’ai jamais mis les collègues en concurrence, jamais. Je ne me compare pas à eux, je ne fais rien par rapport à eux et ne cherche pas à faire ni mieux ni moins bien qu’eux ; je veux dire que nous sommes ensemble, pas les uns contre les autres !! Le « souvent moins confiants, en proie au doute et à la remise en cause permanente » est vraiment très important je crois. Vous savez un jour en décembre une collègue de SES m’a dit en salle des professeurs : « on en vient à espérer que tu ne feras pas 100% avec tes Terminales ». Mais le plus mémorable, dans cette phrase, c’est qu’elle n’était pas du tout méchante ou offensive !! C’était l’expression d’une crainte, d’un malaise, cette maudite impression d’être « mis en concurrence » alors que ça n’a jamais été le propos. Je lui avais répondu de façon sincèrement gentille « mais ne t’inquiète pas !! ça va aller ! ce n’est pas parce qu’on fait 100% avec une technique que tu ne peux pas y arriver d’une autre façon ! et puis 100% ce n’est l’objectif qu’en apparence ! et puis tu es une super prof, ne t’inquiète pas ! » etc. Que la gêne ou le malaise ait pu se transformer en colère est compréhensible je crois ; mais cela n’enlève rien à ce qui me semble être primordial ici : dans cette affaire, il y a eu beaucoup d’échos positifs et enthousiastes de la part de collègues, et beaucoup aussi d’échos durs et critiques de la part d’autres. D’abord stupéfait par ce qui me semblait être un paradoxe, j’ai cru comprendre par la suite (et j’en suis toujours là aujourd’hui) : les réactions ne semblent-elles pas dépendre moins de l’émetteur que du récepteur ?
@Igniatius : « exhibition » et « impudeur » sont à nouveau des termes très durs ; je ne comprends pas votre sévérité. Il y a d’un côté ma page Facebook, que mes élèves ne consultent pas (je les mets trop à distance pour cela ; je ne suis en aucun cas leur « ami virtuel » ou leur « pote »!!) ; d’un autre côté, la page Facebook sur laquelle j’utilise un vocabulaire commun aux enseignants. Quelle impudeur y a-t-il là dedans ? Pour les médias, j’ai déjà évoqué la chose mais je le répète : le but était d’encourager les élèves, de leur donner de la reconnaissance extérieure, un regard externe positif sur leur boulot et le projet qu’ils portent avec parents et nous collègues. Et cela a fonctionné, donnant de l’enthousiasme à des Terminales qui produisent énormément d’efforts.
@bientôtlesud M. Vayssettes est un de ces alliés formidables. L’évolution des 1ères ES/L a été fantastique cette année, c’est vraiment magnifique et je me réjouis 1000 fois à l’idée de les retrouver l’an prochain (j’espère ; en fonction de la composition des classes)
Je me réjouis si vous avez des retours positifs, aussi, qui correspondent à ce qui se passe sur le terrain ici
@Audrey Merci de ta franchise. Mais encore une fois, imagine que tu remues ciel et terre dans tes cours de français et obtiennes de super résultats ; si l’heure suivante, chaque jour, tes élèves rejoignent un collègue avec qui les informations ne sont pas partagées ou transmises, aucune véritable « dynamique » n’est possible ! C’est juste logique. Seul, prof de SES, je ne peux rien ; et c’est parce que les collègues ont tout au long de l’année accepté de jouer le jeu de la coopération et transmission collective des notes, remarques ou échéances (chose qui se fait très peu chez nous ; et d’après les nombreux échanges récents avec les profs que je connais il semblerait que la chose ne soit vraiment pratiquée que dans certains collèges difficiles. c’est le cas chez vous ? qu’est-ce qui fait que vous arrivez à le faire, le cas échéant ? c’est comme si la chose n’allait pas de soi ici, mais dans mon ancien lycée à Gagny aussi). Tu as raison du coup sur un point : dans ce cas, comment se fait-il qu’on ne lit que moi ? La réponse à cette question est assez complexe. D’abord il y a les tempéraments, les personnalités de chacun. Nous sommes, chacun profs, des adultes avec des trajectoires et un rapport aux autres (aux pairs et à l’extérieur) particuliers ; le fait de parler publiquement de ce qui se fait ici n’est pas forcément facile, ou voulu, par les collègues. C’est une question de feeling, quoi. Mais comme l’évoque « bientôtlesud », le professeur principal des 1ères ES le fait parfois. Cette « timidité » a pu être accentuée par la médiatisation : l’enchaînement de publications a aussi bien suscité la sympathie ou l’enthousiasme de collègues, qu’une forme de peur. J’avoue avoir craint aussi les inconvénients inhérents à l’exposition, que je reconnais et dont j’avais conscience ; certains ont préféré se « protéger », ce que je comprends et respecte absolument. C’est pour cela aussi que je ne force rien ni personne. Mais ce n’est pas parce qu’on ne les entend pas qu’ils n’existent pas ce pourrait d’ailleurs être le point central de mon propos ici : on a pu entendre beaucoup de choses dures et parfois fausses, mais la réalité est autre. Enfin il est un dernier point qui me semble important : ce que nous faisons, comme je l’écrivais hier, a suscité la crispation de certains collègues au lycée, dès 2013. Le souci, c’est qu’il s’agit de collègues qui ont une certaine influence en raison de leur parcours prestigieux (par « prestigieux » je veux dire qu’un enseignant qui est dans le même lycée depuis 10, 15 ou 20 ans a une forme d’assise, de réputation positive : c’est un « ancien » et on le respecte très justement pour cela ! ce sont ces mêmes qui m’ont accueilli avec bienveillance au début ; avant que je ne commence à essayer mon « expérimentation ») ou de leur rôle au sein de l’établissement (conseil d’administration, représentation syndicale). Le développement de critiques assez dures à mon égard, ces derniers mois, qui a culminé avec le papier de la semaine passé (mais il y a eu plus sévère en réalité, sous forme de rumeurs depuis 2013 surtout ; c’est très dur de combattre les rumeurs, car il faut parvenir à convaincre, se justifier, s’efforcer de convaincre de sa sincérité des individus qui ont une opinion qui a été forgée ou en tout cas influencée par des choses négatives), a favorisé une forme de « retenue » ou de « timidité » chez plusieurs collègues avec qui le travail se déroule bien. Quand j’entends des choses dures ou injustes au sujet de ce qu’on fait, oui spontanément je me dis « mais il faut que la vérité soit connue !!… » ; mais cela voudrait dire qu’il faudrait entendre les élèves, leurs parents, et les collègues en effet. Et je n’ai pas envie d’exposer qui que ce soit, de les forcer à se justifier face à ce qui apparaît parfois injustement comme un tribunal. Alors je m’efforce de répondre le plus clairement et sincèrement aux doutes ou craintes ; mais encore une fois le silence des autres acteurs du système ne vaut pas approbation du discours critique, vraiment. Sur le terrain, une nouvelle fois, les enfants sont enthousiastes, les familles se réjouissent, et les collègues voient les progrès et se réjouissent ; à chaque fois différemment bien sûr ! Car les élèves sont parfaitement hétérogènes, leurs familles et les collègues de même.
Sur mon vocabulaire, nous n’avons pas le même en effet. Cela ne me semble pas particulièrement grave, après tout nous sommes chacun différents. Mais je ne me donne pas « en spectacle », je ne suis pas un clown ou un animal de cirque ; je suis désolé que ma sincérité sonne « adolescente » ou « télé-réalité » (c’est la première fois qu’on me dit ça… je ne sais pas trop comment le prendre). Mais peut-on vraiment me reprocher d’être qui je suis ?! Je comprends que ma façon d’être vous étonne ou vous surprenne, il n’y a aucun souci à cela, mais il y a par ailleurs beaucoup de proches qui me poussent à rester fidèle à mes convictions, rester « naïf » comme je suis sous plusieurs points, gentil ou bienveillant je ne sais pas comment dire. Je n’ai pas besoin du soutien de mes élèves, mon travail consiste essentiellement à les obliger à faire des choses dont ils n’ont pas envie ; et au lycée, les premières semaines de l’année sont toujours dures avec les 1ères et Terms que j’ai. Je ne cherche pas leur soutien. Il s’avère qu’au cours de l’année, ils deviennent de formidables alliés ; mais ce n’est pas mon but. Mon but, comme nous tous, est de les faire réussir. Mes raisons d’exercer mon métier sont personnelles, elles ont à voir avec ma vision de la société, de l’homme, de la jeunesse ; nous sommes pareils. Je m’exprime différemment, mais s’il vous plaît imaginez que cela puisse ne poser aucun problème. Nous sommes différents sur l’expression, mais cela ne veut pas forcément dire que je me trompe, que je suis bête ou que j’ai un problème !.. Pourquoi ne pas imaginer que je sois juste « un peu spécial » et qu’on me laisse l’être, avec bienveillance ? c’est ce que font la plupart de mes proches, personnels de l’éducation ou non, d’ailleurs. C’est bien de ne pas se reprocher les uns les autres d’être qui on est, je trouve. Enfin il me semble que cela préserve de violences.
@Patissot Mon propos était d’expliquer pourquoi je m’exprime de telle ou telle façon… Je ne parlais pas des autres, je n’ai jamais dit ou pensé que vous ne pouviez pas être sensible ou quoi que ce soit. Je voulais juste expliquer, parce qu’on s’interrogeait à ce sujet, pourquoi je suis comme je suis. Ce n’est pas du tout pour me comparer ou parler de vous par rapport à moi… Sincèrement.
@Pseudo J’ai écrit la semaine dernière, justement, un papier qui essaie de faire la synthèse de ce que nous faisons, au delà des malentendus, échos déformés et choses imaginées sur Drancy faute d’éclairage des premiers intéressés. Je serais vraiment heureux de vous lire à ce sujet car en effet, il n’y a ni méthode miracle, ni professeur du type Robin Williams (j’ai peu aimé ce film… la scène ou il déchire les pages du manuel me semble symboliquement terrible non?!), ni volonté de faire la leçon à qui que ce soit. On essaie juste quelque chose, dont les premiers résultats sont enthousiasmants !!! Voici le lien : http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
@Mamieprof Merci de votre message gentil. Sur la jalousie, je ne sais pas ; je ne crois pas : je n’ai pas de quoi être jaloux honnêtement ^^ Je ne suis vraiment qu’un prof comme les autres, avec juste quelques « outils » légèrement différents (c’est à dire les SMS… il n’y a vraiment rien d’extraordinaire dans ce que nous faisons, mais notre cadre ferme et bienveillant avec parents et collègues révèle en fait la puissance des élèves, d’où ces « premiers résultats enthousiasmants » que j’évoque). Pour les quelques collègues en question, c’est vraiment moins de la jalousie que de la crainte ou du doute je crois. Leurs critiques me semblent vraiment être d’abord et avant tout l’expression de cette anxiété : ils se sentent sincèrement attaqués alors que je ne l’ai jamais fait et ne pense absolument rien de négatif à leur égard. C’est ça qui a un côté absurde, dans cette histoire : se voir accusé de « critiquer les enseignants ou l’école » alors que mon propos n’a été que de tenter quelque chose sur le terrain, avec les collègues, les enfants et les parents. Et, surtout, alors que de nombreux collègues m’écrivent, me proposent de débattre et de se rencontrer pour s’enrichir mutuellement de nos expériences !! Il n’y a rien de négatif là dedans, c’est de l’échange, du partage, des tentatives qui échouent mais qu’on modifie, qui réussissent donc on reste vigilant, qui varient donc on se pose sans cesse des questions… Vraiment !!! J’ai été un petit peu choqué par la « charge » du texte, la première fois que je l’ai lu, ayant l’impression de me faire crucifier ; mais en le relisant il y a une phrase qui m’a semblé essentielle et qui a calmé ma peine : « Il met, certes inconsciemment, les collègues en concurrence, qui eux, même plus âgés, sont souvent moins confiants, en proie au doute et à la remise en cause permanente »
Je n’ai jamais mis les collègues en concurrence, jamais. Je ne me compare pas à eux, je ne fais rien par rapport à eux et ne cherche pas à faire ni mieux ni moins bien qu’eux ; je veux dire que nous sommes ensemble, pas les uns contre les autres !! Le « souvent moins confiants, en proie au doute et à la remise en cause permanente » est vraiment très important je crois. Vous savez un jour en décembre une collègue de SES m’a dit en salle des professeurs : « on en vient à espérer que tu ne feras pas 100% avec tes Terminales ». Mais le plus mémorable, dans cette phrase, c’est qu’elle n’était pas du tout méchante ou offensive !! C’était l’expression d’une crainte, d’un malaise, cette maudite impression d’être « mis en concurrence » alors que ça n’a jamais été le propos. Je lui avais répondu de façon sincèrement gentille « mais ne t’inquiète pas !! ça va aller ! ce n’est pas parce qu’on fait 100% avec une technique que tu ne peux pas y arriver d’une autre façon ! et puis 100% ce n’est l’objectif qu’en apparence ! et puis tu es une super prof, ne t’inquiète pas ! » etc. Que la gêne ou le malaise ait pu se transformer en colère est compréhensible je crois ; mais cela n’enlève rien à ce qui me semble être primordial ici : dans cette affaire, il y a eu beaucoup d’échos positifs et enthousiastes de la part de collègues, et beaucoup aussi d’échos durs et critiques de la part d’autres. D’abord stupéfait par ce qui me semblait être un paradoxe, j’ai cru comprendre par la suite (et j’en suis toujours là aujourd’hui) : les réactions ne semblent-elles pas dépendre moins de l’émetteur que du récepteur ?
@Igniatius : « exhibition » et « impudeur » sont à nouveau des termes très durs ; je ne comprends pas votre sévérité. Il y a d’un côté ma page Facebook, que mes élèves ne consultent pas (je les mets trop à distance pour cela ; je ne suis en aucun cas leur « ami virtuel » ou leur « pote »!!) ; d’un autre côté, la page Facebook sur laquelle j’utilise un vocabulaire commun aux enseignants. Quelle impudeur y a-t-il là dedans ? Pour les médias, j’ai déjà évoqué la chose mais je le répète : le but était d’encourager les élèves, de leur donner de la reconnaissance extérieure, un regard externe positif sur leur boulot et le projet qu’ils portent avec parents et nous collègues. Et cela a fonctionné, donnant de l’enthousiasme à des Terminales qui produisent énormément d’efforts.
@bientôtlesud M. Vayssettes est un de ces alliés formidables. L’évolution des 1ères ES/L a été fantastique cette année, c’est vraiment magnifique et je me réjouis 1000 fois à l’idée de les retrouver l’an prochain (j’espère ; en fonction de la composition des classes)
- Marie LaetitiaBon génie
mamieprof a écrit:Bonjour Jeremy,
Jeudi dernier, après une longue et fort intéressante journée de formation en SES avec tous mes collègues Versaillais, nous nous sommes détendus autour d'un verre de bière et votre nom est arrivé dans la conversation. Nous étions 5 et pas un de nous n'a compris la haine que l'on peut entendre dans certains commentaires vous concernant.
Je ne parle pas de néoprofs mais de ce que l'on peut entendre par des collègues/formateurs ...
Notre conclusion est simple et unanime : vous avez affaire à des jaloux ! :lol:
Plein de réussite pour vous et vos élèves ! Je pense que vous (et l'équipe) les faites croire en eux, en leur avenir et qu'ils partiront d'un très bon pied dans le supérieur.
Tiens donc, c'est la conclusion très prévisible que j'annonçais en début de discussion... Bingo.
MrCailloux a écrit:
Ce que j'ai envie de répondre à Jérémie, je comprends tout à fait les collègues de néo concernant les termes que tu as écris pour parler des élèves. Cette "réussite" a suscité beaucoup d'entrain (d' "excitation) chez toi, comme tu le dit "je raisonne comme un enfant sous bien des aspects."
Attention à bien prendre du recul par rapport à ce projet, et à canaliser tes émotions... qui me semblent démesurées voire excessives (du moins les termes exprimant ces émotions). C'est beau de voir réussir nos élèves, je suis d'accord, mais eux "ne nous portent pas" "nous donnent pas de la force" (c'est plutôt nous qui les portons et leur donnons de la force!). Par contre ce sont les résultats du projet, les statistiques au bac qui doivent te donner la force de poursuivre.
C'est le projet d'une carrière, pas d'une vie (alors oui... vivons nous pour travailler, travaillons nous pour vivre?). Je comprends que le métier te passionne, nous aimons tous notre métier, mais je pense qu'il faut savoir moduler sa passion. Une année moins productive que celle ci, où la/les classes n'adhèrent pas et c'est tout qui risque de s'écrouler y compris l'ascenseur émotionnel. Ca serait bien dommage.
Là, je pense que la (trop forte) médiatisation n'a pas aidé du tout. C'est bien d'avoir stoppé tout ça. Après, est ce que la médiatisation était nécessaire? Selon moi, non. (et ça aurait évité cette image de héro donneur de leçon en plus)
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- IgniatiusGuide spirituel
Jérémie F a écrit:@Igniatius : « exhibition » et « impudeur » sont à nouveau des termes très durs ; je ne comprends pas votre sévérité. Il y a d’un côté ma page Facebook, que mes élèves ne consultent pas (je les mets trop à distance pour cela ; je ne suis en aucun cas leur « ami virtuel » ou leur « pote »!!) ; d’un autre côté, la page Facebook sur laquelle j’utilise un vocabulaire commun aux enseignants. Quelle impudeur y a-t-il là dedans ? Pour les médias, j’ai déjà évoqué la chose mais je le répète : le but était d’encourager les élèves, de leur donner de la reconnaissance extérieure, un regard externe positif sur leur boulot et le projet qu’ils portent avec parents et nous collègues. Et cela a fonctionné, donnant de l’enthousiasme à des Terminales qui produisent énormément d’efforts.
Oui, mes termes sont durs car je persiste à considérer l'aspect public de ton travail très négatif.
Je ne comprends pas ce que tu racontes sur fb : j'ai eu accès à la page publique, donc tes élèves aussi. Et tu n'y utilises en aucun cas un vocabulaire commun aux enseignants, mais bien celui qui t'est reproché.
Je ne vois pas en quoi un article du Monde ou des Cahiers Péda représente un regard positif sur tes élèves, ou, du moins, ce qu'un tel regard peut apporter aux élèves, sinon l'impression, fausse, d'être mis en lumière. Cela me fait décidément penser à la télé-réalité.
Je m'en tiendrais là car je ne te connais pas alors je ne voudrais pas donner l'impression de m'acharner sur toi, mais si tu ne perçois pas ce qu'il y a de profondément impudique dans ta page fb, par exemple, je suis inquiet.
Etre soi-même en classe et avec ses élèves n'implique pas de crier urbi et orbi ce que l'on est.
Ce doit être générationnel.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
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- PseudoDemi-dieu
MrCailloux a écrit:Mais pourquoi vouloir chercher un méthode miracle?
Il ne me semble pas que Jérémie veuille nous donner une leçon Ces cours semblent tout ce qu'il y a de plus "commun".
Justement...
Je parlais de "miracle" car c'est ainsi que ça nous est présenté. Je ne crois personnellement pas aux miracles.
On en revient donc à mon étonnement de départ : tout semble "commun" dans cette "innovation". Mais on en fait des pataquès médiatiques, des pages FB assez surprenantes, etc... Je suppose donc qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris. Enfin... Disons que je fais l’âne pour avoir du son.
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"Il faut encore avoir du chaos en soi pour pouvoir enfanter une étoile qui danse" Nietzsche
- NitaEmpereur
Ce fil étant en accès libre, j'espère que les collègues émetteurs de la lettre pourront le consulter, et venir ici exercer eux-aussi leur droit de réponse après y avoir été conspués...
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- MrCaillouxExpert
Igniatius a écrit:Jérémie F a écrit:@Igniatius : « exhibition » et « impudeur » sont à nouveau des termes très durs ; je ne comprends pas votre sévérité. Il y a d’un côté ma page Facebook, que mes élèves ne consultent pas (je les mets trop à distance pour cela ; je ne suis en aucun cas leur « ami virtuel » ou leur « pote »!!) ; d’un autre côté, la page Facebook sur laquelle j’utilise un vocabulaire commun aux enseignants. Quelle impudeur y a-t-il là dedans ? Pour les médias, j’ai déjà évoqué la chose mais je le répète : le but était d’encourager les élèves, de leur donner de la reconnaissance extérieure, un regard externe positif sur leur boulot et le projet qu’ils portent avec parents et nous collègues. Et cela a fonctionné, donnant de l’enthousiasme à des Terminales qui produisent énormément d’efforts.
Je ne comprends pas ce que tu racontes sur fb : j'ai eu accès à la page publique, donc tes élèves aussi. Et tu n'y utilises en aucun cas un vocabulaire commun aux enseignants, mais bien celui qui t'est reproché.
Il s'agit de son compte personnel/privé, je pense que chacun est libre dans sa façon de s'exprimer dans sa vie privée. Qu'elle soit à notre goût ou non Qui sommes nous pour devoir dire à telle ou telle personne que la façon dont elle s'exprime n'est pas commun à son corps de métier?
Cependant sur le groupe FB de sa classe, le collègue s'exprime d'une façon qui est tout à fait correcte
Par contre, en effet, il serait plus judicieux de rendre cette page FB personnelle non visible aux personnes autres que ses propres amis. (quelques manips' dans les paramètres)
_________________
2016-2017: 4 6ème, 2 5ème, 4 4ème + PP (T2)
2015-2016: 2 5ème, 4 4ème, 4 3ème + PP (Néotit')
2014-2015: 5 2nde, 2 1ES/L, 3 MPS (Stagiaire)
2013-2014: 2 2nde (CAD2)
2012-2013: 2 6ème, 6 5ème, 2 4ème, 2 3ème, 1 2nde MPS
- PseudoDemi-dieu
Jérémie F a écrit:
@Pseudo J’ai écrit la semaine dernière, justement, un papier qui essaie de faire la synthèse de ce que nous faisons, au delà des malentendus, échos déformés et choses imaginées sur Drancy faute d’éclairage des premiers intéressés. Je serais vraiment heureux de vous lire à ce sujet car en effet, il n’y a ni méthode miracle, ni professeur du type Robin Williams (j’ai peu aimé ce film… la scène ou il déchire les pages du manuel me semble symboliquement terrible non?!), ni volonté de faire la leçon à qui que ce soit. On essaie juste quelque chose, dont les premiers résultats sont enthousiasmants !!! Voici le lien : http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
En résumé : "Grâce à la coopération entre collègues et la coopération avec les parents, les élèves se sont quelque peu sentis "traqués" et ont été obligés de se mettre au travail."
Pourtant, cela me semble assez proche de ce que tente beaucoup de profs. Avec les succès mitigés que l'on connait (euphémisme).
Comment avez-vous impliqué les parents ? Partout où je suis passé en 19 ans on a tenté de le faire, sans y arriver vraiment. Je ne doute pas qu'un suivi à la maison soit un des principaux facteur de réussite, mais je n'ai jamais vu qu'on puisse le décréter.
Pour avoir travaillé dans quelques dispositifs (en collège, il est vrai) réussir à aller dans le même sens avec les parents (pas forcément de mauvaise foi, mais dépassés et avec leurs problèmes) relève très souvent de la gageure, en particulier pour les élèves les plus fragiles.
Sans compter que l’exhortation à travailler ne suffit pas pour des élèves qui savent à peine lire et écrire (et il y en a !), qui ne se sont jamais organisés, qui manquent totalement de méthode. Enfin, en tout cas, dans mon monde. Vous semblez avoir des élèves capables de rattraper des lacunes de plusieurs années en un trimestre de travail acharné.
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- IgniatiusGuide spirituel
MrCailloux a écrit:Igniatius a écrit:Jérémie F a écrit:@Igniatius : « exhibition » et « impudeur » sont à nouveau des termes très durs ; je ne comprends pas votre sévérité. Il y a d’un côté ma page Facebook, que mes élèves ne consultent pas (je les mets trop à distance pour cela ; je ne suis en aucun cas leur « ami virtuel » ou leur « pote »!!) ; d’un autre côté, la page Facebook sur laquelle j’utilise un vocabulaire commun aux enseignants. Quelle impudeur y a-t-il là dedans ? Pour les médias, j’ai déjà évoqué la chose mais je le répète : le but était d’encourager les élèves, de leur donner de la reconnaissance extérieure, un regard externe positif sur leur boulot et le projet qu’ils portent avec parents et nous collègues. Et cela a fonctionné, donnant de l’enthousiasme à des Terminales qui produisent énormément d’efforts.
Je ne comprends pas ce que tu racontes sur fb : j'ai eu accès à la page publique, donc tes élèves aussi. Et tu n'y utilises en aucun cas un vocabulaire commun aux enseignants, mais bien celui qui t'est reproché.
Il s'agit de son compte personnel/privé, je pense que chacun est libre dans sa façon de s'exprimer dans sa vie privée. Qu'elle soit à notre goût ou non Qui sommes nous pour devoir dire à telle ou telle personne que la façon dont elle s'exprime n'est pas commun à son corps de métier?
Cependant sur le groupe FB de sa classe, le collègue s'exprime d'une façon qui est tout à fait correcte
Par contre, en effet, il serait plus judicieux de rendre cette page FB personnelle non visible aux personnes autres que ses propres amis. (quelques manips' dans les paramètres)
Ah bon, donc ses élèves le lisent très certainement : mes propres élèves me demandent régulièrement comme ami sur fb, et certains me suivent sur twitter.
Du coup, être public lui permet d'avoir l'air cool, sans avoir l'air d'y toucher, puisque ses élèves "ne le pistent pas".
Non non, franchement, un peu de pudeur rendrait l'initiative pus crédible.
Mais du coup, quelle initiative ?
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
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- Article d'un blog du Monde: "Ce jeune prof de Drancy qui voulait changer le monde et sa classe".
- [Slate.fr] Jérémie Fontanieu, le jeune prof de Drancy à l'ancienne: Bosser, bosser, bosser... Voilà sa méthode.
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