- Ingeborg B.Esprit éclairé
J'aime bien le pique-nique communiste parce qu'on met tout en commun. Idée hautement pédagogique de mise en activité pour la compréhension d'une notion complexe
- JEMSGrand Maître
Ce qui me dérange le plus c'est que notre rôle c'est de casser les codes de la cité, leur argot, leur wesh wesh. Nous avons un devoir de les faire évoluer comme des citoyens éclairés et ayant la capacité de s'exprimer normalement et de manière compréhensible. Ce vocabulaire me choque.
- WonderWomanBon génie
+1JEMS a écrit:Ce qui me dérange le plus c'est que notre rôle c'est de casser les codes de la cité, leur argot, leur wesh wesh. Nous avons un devoir de les faire évoluer comme des citoyens éclairés et ayant la capacité de s'exprimer normalement et de manière compréhensible. Ce vocabulaire me choque.
C'est très vulgaire ... et en plus ça ne les aide pas à enrichir leur vocabulaire et donc à affiner les idées ...
_________________
Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- CatLeaBon génie
Idem. Son langage me choque.
- WonderWomanBon génie
florestan a écrit:Non ça n'est pas une blague. Il est vraiment givré et zéro deuxième degré j'ai l'impression. Il fait peur carrément.
"Mes banlieusards" je trouve ça méprisant. Les élèves ne lui appartiennent pas et ne sont pas des instruments pour servir sa gloire! C'est un dictateur qui joue de son charisme auprès des gamins.
Mes enfants, dit-il aussi.
MES. ENFANTS.
_________________
Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- AtlantysNiveau 6
J'ai hâte de voir ce que ce jeune professeur deviendra dans 10 ans...ou même 5 ans...Peut-on faire pire? Pour l'instant: tout simplement ridicule, pompeux et démago.
- WonderWomanBon génie
Son inspecteur adoré est parti semble-t-il -> http://viedeprofdu93.tumblr.com/post/68890501437/quand-japprends-que-mon-inspecteur-coolesqueCath a écrit:Effectivement c'est un cas psy...Ou alors il est extrêmement dénué de toute moralité et espère "devenir quelqu'un" ainsi. C'est psy aussi, d'ailleurs.
Mais il n'a pas une direction, un inspecteur pour le ramener à la réalité ?
_________________
Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- CathEnchanteur
Un inspecteur coolesque ????
Sinon non, je n'ai pas accès à sa page...
Sinon non, je n'ai pas accès à sa page...
- WonderWomanBon génie
Parce que c'est toi Cath, je te c/c le dernier post de sa page FB, puis je vais faire autre chose, essayer de me décoller de cette étrange fascination (mince, je vais bientôt être convertie)
(et pour comprendre la référence au mot "convertie")
Jérémie Fontanieu a écrit:Jérémie Fontanieu
il y a 12 heures
Journée hallucinante. Je pensais que ce serait superbe, ce fut magnifique ; complètement DINGUE. Une matinée de boulot des enfants (révisions en sciences) avec un collègue fantastique, un déjeuner tous ensemble ravissant, une exposition Great Black Music géniale, une rencontre trop COOL entre Disiz et les kids...
Mais surtout, surtout, surtout... cette relation de confiance. De bienveillance, de respect, d'estime réciproque. Des élèves de 1ères qui ont grandi, qui sont fiers du chemin parcouru, qui veulent qu'on poursuive tous ensemble, qui aspirent à réaliser de grandes choses, qui me portent avec leurs regards, leurs sourires, leur ambition, leur beauté. Ils me portent, c'est inimaginable. Ces gamins sont fantastiques. Les futurs élèves de Terminale 2015, la relève, sont fantastiques. LOUANGES louanges bordel
(11 photos)
(et pour comprendre la référence au mot "convertie")
Jérémie Fontanieu a écrit:Jérémie Fontanieu
31 mars, à proximité de Drancy
"M'sieu M'sieu, on aimerait bien faire ES avec Imene !"
Ines, 15 ans, en 2de, est une merveille d'enthousiasme, de candeur, de bonne volonté mais aussi (déjà!) de rigueur au travail. Avec 14 de moyenne générale au 2e trimestre, c'est l'une des meilleures élèves de l'établissement...
"Ah mais vous savez qu'avec moi en 1ere et Terminale ES c'est la guerre ? Je punis, je colle, j'appelle les parents...
Oui je sais ! Et vous confisquez les portables aussi. Mais c'est bien ça nous pousse à travailler !!!"
Si jeune et déjà convertie ^^ Science Po Paris dans exactement 30 mois pour elle
_________________
Vide dressing petite fille https://www.vinted.fr/membres/15210542-wiwiagathe
Vide dressing sur néo : https://www.neoprofs.org/t128716-vd-fille-wonderwoman-du-3-mois-au-4-ans-sergent-major-jacadi-zara-dpam-kiabi-verbaudet#4954294
- CelebornEsprit sacré
Ce serait peut-être bien d'éviter le "bashing" et le commentaire de chacune de ses virgules, non, quand même ? Je pense qu'on a compris…
_________________
"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- Reine MargotDemi-dieu
S'il réussit et qu'il fait réussir ses élèves, tant mieux, après il va sûrement s'épuiser au bout d'un certain temps à ce rythme...
Pour le bashing, il me semble qu'il a choisi d'être très médiatisé, et c'est un peu le jeu aussi quand on veut se mettre en avant à ce point...
Pour le bashing, il me semble qu'il a choisi d'être très médiatisé, et c'est un peu le jeu aussi quand on veut se mettre en avant à ce point...
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- ProvenceEnchanteur
Reine Margot a écrit:S'il réussit et qu'il fait réussir ses élèves, tant mieux, après il va sûrement s'épuiser au bout d'un certain temps à ce rythme...
Pour le bashing, il me semble qu'il a choisi d'être très médiatisé, et c'est un peu le jeu aussi quand on veut se mettre en avant à ce point...
Il n'a pas de vie personnelle, ce monsieur?
- CathEnchanteur
Merci WW.
Quand un parent portera plainte pour la confiscation du portable, ça réveillera peut-être sa hiérarchie.
Quand un parent portera plainte pour la confiscation du portable, ça réveillera peut-être sa hiérarchie.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Sans même parler de la question du droit à l'image des élèves que ce monsieur piétine allègrement.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- TristanaVénérable
Collier de Barbe a écrit:Sans même parler de la question du droit à l'image des élèves que ce monsieur piétine allègrement.
Oui, je me suis demandé dans quelle mesure il avait le droit de mettre des photos de ses élèves sur FB... après, il leur a peut-être demandé leur avis, aussi, d'autant que si le profil est public, ses élèves ne doivent pas se priver d'aller le consulter.
- Collier de BarbeNeoprof expérimenté
Normalement faut faire signer une décharge, c'est pas juste un accord oral.
_________________
CdB
@AbbeCordillere
- IgniatiusGuide spirituel
Celeborn a écrit:Ce serait peut-être bien d'éviter le "bashing" et le commentaire de chacune de ses virgules, non, quand même ? Je pense qu'on a compris…
C'est vrai tu as raison, mais il finit par me fasciner par son indécence : on dirait des appels au secours ses commentaires fb et son tumblr.
On enseigne aux élèves les registres de langage mais lui, il est au-delà de l'emphase.
Je pense que son fruit préféré est le melon.
_________________
"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- JaneBNeoprof expérimenté
Attendons les résultats du bac ...si ses élèves réussissent, on pourra peut être se dire qu'il a réussi à créer un enthousiasme, une volonté de réussir et un goût de l'effort chez ses élèves ( et que ça leur restera ...) et que les élèves de ce lycée entreront dans une dynamique de travail en voyant que son projet de départ ( 100% de réussite au bac) n'est pas une utopie si on s'en donne les moyens au prix d'efforts.
Pas si évident à créer en banlieue où peut être les élèves croient moins en leurs chances de réussite qu'ailleurs.
Pas si évident à créer en banlieue où peut être les élèves croient moins en leurs chances de réussite qu'ailleurs.
- ProvenceEnchanteur
JaneB a écrit:Attendons les résultats du bac ...si ses élèves réussissent, on pourra peut être se dire qu'il a réussi à créer un enthousiasme, une volonté de réussir et un goût de l'effort chez ses élèves ( et que ça leur restera ...) et que les élèves de ce lycée entreront dans une dynamique de travail en voyant que son projet de départ ( 100% de réussite au bac) n'est pas une utopie si on s'en donne les moyens au prix d'efforts.
Pas si évident à créer en banlieue où peut être les élèves croient moins en leurs chances de réussite qu'ailleurs.
Ces élèves-là n'ont-ils qu'un seul enseignant?
- JaneBNeoprof expérimenté
Non, leur réussite viendra de leurs enseignants ( toute l'équipe pédagogique) mais surtout de leur propre travail, de leurs propres efforts ...
Si ces élèves se rendent compte que leur réussite tient avant tout à leur travail, leurs efforts ...je pense que ça leur sera bénéfique toute leur vie.
Si ces élèves se rendent compte que leur réussite tient avant tout à leur travail, leurs efforts ...je pense que ça leur sera bénéfique toute leur vie.
- Ben93Neoprof expérimenté
Tout à fait !Provence a écrit:JaneB a écrit:Attendons les résultats du bac ...si ses élèves réussissent, on pourra peut être se dire qu'il a réussi à créer un enthousiasme, une volonté de réussir et un goût de l'effort chez ses élèves ( et que ça leur restera ...) et que les élèves de ce lycée entreront dans une dynamique de travail en voyant que son projet de départ ( 100% de réussite au bac) n'est pas une utopie si on s'en donne les moyens au prix d'efforts.
Pas si évident à créer en banlieue où peut être les élèves croient moins en leurs chances de réussite qu'ailleurs.
Ces élèves-là n'ont-ils qu'un seul enseignant?
Le bac ne se résume pas qu'à une seule matière et à qu'une seule année.
Le bac, c'est plusieurs matières travaillées sur plusieurs années.
- JaneBNeoprof expérimenté
Ben93 a écrit:Tout à fait !Provence a écrit:JaneB a écrit:Attendons les résultats du bac ...si ses élèves réussissent, on pourra peut être se dire qu'il a réussi à créer un enthousiasme, une volonté de réussir et un goût de l'effort chez ses élèves ( et que ça leur restera ...) et que les élèves de ce lycée entreront dans une dynamique de travail en voyant que son projet de départ ( 100% de réussite au bac) n'est pas une utopie si on s'en donne les moyens au prix d'efforts.
Pas si évident à créer en banlieue où peut être les élèves croient moins en leurs chances de réussite qu'ailleurs.
Ces élèves-là n'ont-ils qu'un seul enseignant?
Le bac ne se résume pas qu'à une seule matière et à qu'une seule année.
Le bac, c'est plusieurs matières travaillées sur plusieurs années.
C'est vrai! Je suis d'accord avec ce que tu dis...espérons que Fontanieu n'aura pas la présomption de croire que la réussite des élèves tient à lui avant tout ...
- Jérémie FNiveau 1
J’ai beaucoup de choses à dire, après vous avoir lus. Je ne pense pas pouvoir répondre à tous les points qui ont suscité des commentaires (cela prendrait énormément de temps), mais je vais essayer d’être le plus clair et compréhensible possible. Je précise d’entrée être ici (comme ailleurs) sincère et tout à fait ouvert à ce que l’on poursuive la discussion par ailleurs (en MP ici ou sur FB) ; il est arrivé de nombreuses fois que des collègues aient une opinion sévère de ce que j’étais en tant que personne ou prof, et après des échanges il s’avérait que plusieurs articles ainsi que des rumeurs ou des on-dit avaient pu biaiser leur avis. Si la discussion peut permettre d’apaiser des relations et favoriser l’échange / le partage (parce que je suis très ouvert à la chose, surtout venant des collègues), j’en serais heureux et vous en remercie par avance.
D’abord j’aimerais faire un point général sur quelque chose qui me semble important. Dans « l’affaire Fontanieu », beaucoup d’intervenants ont eu leurs informations de différentes sources : les articles sur Internet, des discussions avec des collègues de Delacroix et le papier des « enseignants réunis en heure syndicale ouverte à tous les personnels » (comme il fut signé). Il me semble qu’il est forcément, en partie, biaisé de se limiter à ces sources là : on ne peut ne connaître, grâce à elles, qu’une partie de la réalité et c’est pour cela que je viens m’adresser à vous. J’avais justement, dans cette optique, rédigé la semaine dernière un papier qui a été publié sur le site du Huffington Post : une sorte de synthèse, afin de faire des précisions qui me semblaient importantes. J’avais été frappé, après la publication de tel ou tel article, par les réactions vives de certains collègues qui voyaient dans ce que je faisais ou disais une critique implicite à leur égard ; alors que ça n’a jamais été le cas, dans mon esprit comme dans mes mots ! C’est fou de lire certains écrire que je critique durement les enseignants alors que je ne l’ai jamais fait ni pensé ; sincèrement. Et si vous en avez l’impression, discutons-en volontiers ! Vraiment. Mais j’ai eu l’impression de lire beaucoup d’avis définitifs ou vraiment tranchés, alors que les sources d’informations n’avaient été que « d’un côté » (collègues mécontents à Delacroix). Il me semble avoir lu quelqu’un écrire sur ce forum « attention, nous n’avons pas forcément tous les éléments en main » : c’est ça que je veux dire. Être, au moins un tout petit peu, prudent dans ses affirmations. Je vous le demande sincèrement, ce serait génial de lire par exemple le texte du HP dont je vous parlais afin d’entendre mon avis sincère sur cette question importante : http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
L’affirmation « Jérémie Fontanieu critique ses collègues » ne se base sur rien de réel. Je le jure ici ; ce n’est pas une difficulté pour moi d’écrire cela, car une telle pensée m’est étrangère. Nous travaillons ensemble, avec les collègues… Comment ferais-je seul, moi et mes 6h de SES par semaine. De la même manière, chaque publication évoque le travail qui n’est et ne peut être que collectif ; c’est flagrant surtout pour les reportages de RFI et France Culture, qui m’ont permis de m’exprimer plus longuement (format radio). Il n’y a pas de « je » mais que du « nous » : « nous enseignants », et « nous enseignants + parents » !!! [l’article du HP compile tous les liens vers les publications qui ont été faites à notre sujet, papier comme radio]
De façon plus précise, j’aimerais faire plusieurs remarques fermes car j’ai lu à mon sujet des choses fausses ici ou ailleurs. On m’a dit que dire ou écrire des contre-vérités me concernant, et le faire publiquement, pouvait être considéré comme de la « diffamation ». Ca me semble exagéré, ou en tout cas le terme est peut être excessif je veux dire. Mais il y a quand même beaucoup de choses simplement fausses :
Je critiquerais mes collègues. Comme je l’ai précisé déjà, c’est faux. Depuis l’année 2012-2013, le « système » que j’ai improvisé à Drancy a suscité des commentaires très durs de la part de quelques enseignants au lycée ; ces critiques sont allées croissantes avec la médiatisation récente. Mais elles lui sont antérieures, et surtout je n’ai JAMAIS contre-attaqué, décidé de me « venger ». Je n’ai jamais émis la moindre critique sur la façon dont mes collègues effectuent leur travail. Je n’ai aucune leçon à donner. Aucune. Je n’estime pas avoir raison, j’essaie juste quelque chose qui, s’il fonctionne, me semble pouvoir être poursuivi l’année suivante. Et si ça ne marche pas, je tenterais autre chose ! Je suis comme tous les profs quoi ; je tente, j’expérimente, je tâtonne, je doute, j’essaie d’y arriver. Je n’ai aucun reproche à faire à quiconque. Nous avons en tant qu’enseignants la chance de jouir d’une liberté pédagogique dont je me réjouis et que j’utilise donc avec joie ; beaucoup de mes collègues font de façon différente, parfois radicalement différente, et c’est aussi une richesse je crois !! Une collègue d’histoire-géographie, au lycée, travaille beaucoup sur des pratiques pédagogiquement « originales » ou « nouvelles » je ne sais trop comment dire : auto-évaluation des élèves, notes rares, activités en classe très différentes d’un cours magistral classique… Ce genre de travail me fascine, parce que la collègue en question parvient à des résultats très beaux avec ses élèves : je m’en réjouis !! Je trouve formidable qu’on puisse tester autant de choses différentes dans la poursuite du même objectif qui est celui d’accompagner, de faire grandir, d’éduquer, de transmettre à nos élèves. J’écris tout cela parce que cette hétérogénéité dans les pratiques me semble donc vraiment précieuse, et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais pensé ni émis la moindre critique à l’égard de tel ou tel enseignant. Y compris lorsque des élèves, en classe, me disent qu’un(e) de mes collègues leur a fait des remarques « contre M. Fontanieu ». Je n’ai jamais fait de choses semblables, jamais. Devant les élèves comme devant les potes comme devant les journalistes. Jamais.
- J’ai plusieurs remarques importantes à faire sur le contenu du texte qui vient du lycée Delacroix. Mais avant cela, j’aimerais faire une précision importante : celui-ci a été imaginé et/ou rédigé, je ne sais pas exactement, lors d’une réunion syndicale le mardi 10 juin de midi à 13h au lycée. J’ignore le nombre de participants à cette réunion syndicale, mais je crois qu’il est compris entre 3 et 10 ou 15 (si quelqu’un connait l’information exacte, elle m’intéresse et je rectifierai sans souci). Cela s’explique par des raisons surtout conjoncturelles (elle a eu lieu le 10 juin : en fait la plupart des lycéens à Drancy disparaissent petit à petit à partir des conseils fin mai, et les cours de la dernière semaine avant le bac - du 9 au 15 juin- n’ont pas eu lieu dans leur majorité, les enseignants laissant les élèves réviser chez eux pour les derniers jours). Il y a bien sûr les quelques enseignants très remontés personnellement contre moi, mais si je fais ces précisions c’est pour qu’il soit bien clair qu’il n’y a aucunement une « ambiance détestable à Delacroix » (j’ai lu ça quelque part)… Non, il y a juste quelques collègues remontés contre « Fontanieu » mais ce n’est pas la guerre du tout. J’ai travaillé toute l’année en coopération avec les collègues des autres matières des Terminales ES2 et 1ères ES/L, je mange comme tous en salle des professeurs à midi, on a fait des sorties avec des collègues, on s’est rendus visite en classe avec d’autres… Bref, le texte a pu donner l’impression qu’il y avait un ras le bol des enseignants à Delacroix (c’est la raison pour laquelle, je pense, a été choisie cette signature « enseignants réunis en heure syndicale ouverte à tous les personnels » qui donne une impression de « collectif »), mais la réalité est bien plus complexe. Depuis que le texte a été affiché en salle des profs, plusieurs collègues du lycée sont venus me voir ou m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient été choqués par le papier, par les accusations, le ton très dur, le fait d’avoir utilisé l’heure syndicale pour ce sujet ou encore l’impression donnée qu’il y aurait, justement, un accord général des enseignants de Delacroix à ce sujet alors que l’hostilité, certes indéniable, ne vient que de quelques collègues. Comme je l’écris dans la tribune publiée sur le Huffington Post, j’attire vraiment votre attention sur le fait que la majorité des réactions d’enseignants au projet, depuis janvier, sont positives : je reçois des messages très gentils et enthousiastes de professeurs des écoles, de collège, de lycées général, technologique ou professionnel, d’enseignants du supérieur, de pédagogues aussi, de CPE, de documentalistes… Mon mur FB, public, en est la preuve… Si eux, qui sont comme nous tous personnels d’éducation, n’ont pas du tout mal pris quoi que ce soit dans le projet, cela ne voudrait-il pas dire que l’origine de l’agacement ou l’énervement de certains collègues ne vient pas de moi ou du projet lui-même ? Je pose la question sincèrement, ce n’est pas une provocation. Mais comment un projet, ou une personne, peut-elle susciter chez un même groupe d’individus (en l’occurrence « des personnels de l’éducation ») des réactions aussi bien très enthousiastes que très hostiles ? Il y a beaucoup de réactions neutres par ailleurs, bienveillantes sans soutenir à fond le projet…
- Les élèves que j’ai en SES iraient mal : « Il met une pression angoissante sur ses élèves en leur donnant des QCM tous les lundis » (texte) : mes élèves ne sont pas angoissés par les QCM, qui portent sur le cours et ne comprennent pas de pièges (chaque lundi, le QCM porte sur la semaine précédente : il faut donc que les élèves se mettent à relire leur cours dès le mardi ou le mercredi, un petit peu tous les soirs : je leur dis environ 30-45mn à titre indicatif). Au contraire même, en raison de l’aspect « ludique » de l’exercice. Les QCM sont un petit peu un rituel, contre lequel les élèves râlent en début d’année (moins en raison du QCM que de ma notation sévère, avec des « malus ») mais finalement s’habituent et qu’ils apprécient. L’une des élèves de la Terminale ES2 le disait sur France Culture d’ailleurs : « ça nous oblige à réviser ». Mais mes élèves ne sont pas angoissés, ils ne vont pas mal… Ils vont très bien… La journaliste du Monde avait passé du temps avec eux, les journalistes radio de RFI et de France Culture surtout : quand ils s’expriment au sujet de cette année, les élèves ne disent pas du tout qu’ils sont angoissés.. puisqu’ils ne le sont pas. Evidemment, ils sont stressés pour demain Mais comme des élèves comme les autres. Les élèves ont beaucoup travaillé cette année, mais dans le même temps ont été emballés par la dynamique, le « projet », la tentative d’insuffler un esprit de groupe et quelque chose de collectif dans cette année ensemble !! Ils m’ont souvent dit, et ont déclaré d’ailleurs sur RFI ou France Culture, qu’ils avaient eu l’impression qu’on « croyait en eux pour la première fois ». C’est une erreur de leur part (tous les enseignants croient en leurs élèves et veulent les faire réussir !!! en tout cas tous ceux que je connais, à Drancy comme ailleurs)
- le « palmarès des déviants sur Facebook qui circule au delà même de l’établissement » (?) n’existe pas. Si vous avez un doute sur le fait que j’humilie ou non publiquement mes élèves, vous pouvez parfaitement vérifier par vous même la chose sur la page Facebook de la Terminale ES2 : https://www.facebook.com/SESDelacTerm Je suis ferme et bienveillant, pas humiliant. Je respecte mes élèves. Comme nous tous ici.
- je n’ai jamais dit qu’il fallait « faire plier les élèves, les casser » (cette phrase est horrible). « Il n’y a donc que le travail qui compte pour réussir » est une autre citation fausse, tirée du texte, et qui par ailleurs est ambigue : « réussir » me semble une question bien trop complexe pour en parler aussi vite et simplement ; cela rejoint à mes yeux le débat sur « qu’est-ce qu’une vie réussie ? » mais là à mon avis on s’éloigne. Par contre sur la « réussite au baccalauréat » ou « la réussite dans les études supérieures », entendues à mes yeux comme le fait de valider les objectifs que les élèves se sont fixés (avoir le bac / avoir une mention au bac / faire tel BTS ou tel DUT, telle licence), là oui il me semble que le travail compte. Le travail paie quoi !! Les révisions paient, le travail régulier permet de progresser. Les élèves de Drancy ont tellement évacué cette idée de leur esprit, s’étant laissés convaincre qu’ils n’étaient bons à rien et que donc cela ne servait à rien de seulement essayer (ce qui implique de travailler donc)… On essaie de les remettre au travail oui. Mais nous tous, y compris les collègues qui ont signé le papier à charge !! Nous ne sommes pas différents sur ce point, comme sur de nombreux autres.
- Je ne « balaye » pas d’un revers de main l’origine sociale des élèves. Au contraire ; je pense que je serais beaucoup moins ferme avec eux si mes élèves avaient beaucoup de « ressources hors école » afin d’y arriver. C’est bien en raison du contexte socio-économico-moral de notre lycée ZEP que j’agis de la sorte ; mais attention je n’estime pas avoir raison encore une fois, j’essaie juste quelque chose, à mon échelle, avec mes classes sans donner de leçon à quiconque. Mais il se trouve que ce quelque chose est notamment motivé par la situation socio-économico-morale des élèves, que je ne balaie donc pas d’un revers de main contrairement à ce qu’affirme le texte.
- « refuser un élève qui a une minute de retard, l’exclure deux jours » : ceci est faux à nouveau. D’ailleurs en relisant mon Tumblr je suis retombé sur un post qui évoque ma « politique sur les retards » : j’accepte systématiquement les élèves après la deuxième sonnerie, mais ils doivent faire une punition (dans ce post, j'évoquais le fait que le proviseur m’avait vu accepter les élèves en retard, suscitant chez moi l’idée qu’il penserait « Fontanieu n’a aucune autorité sur ses élèves dis donc » ^^). J’ai d’autres collègues qui, eux, pratiquent une politique « la porte est fermée, tant pis pour ceux qui sont en retard » ; ce n’est pas ma façon de faire mais je respecte car cela a aussi un sens, que je n’estime pas avoir raison et que je suis attaché à la possibilité d’une pluralité des méthodes pédagogiques.
- Sur mon « mépris de classe » je n’ai pas d’arguments : j’aime profondément mes élèves, je ne les méprise pas. Je ne sais pas comment « prouver » mon absence de mépris. Il faudrait donner la parole aux élèves et aux familles j’imagine.. Je ne sais comment prouver que n’existe pas quelque chose qui n’existe pas. Quel professeur « méprise ses élèves » !? Il n’y en a pas à Delacroix, que je sache, et dans l’éducation nationale je ne pense pas non plus. C’est un métier que personne ne nous oblige à choisir, que je sache.
Sinon, par ailleurs :
- La direction ne m’a jamais interdit de faire venir des caméras le jour des résultats. Je n’ai jamais, moi même, fait quoi que ce soit pour faire venir des caméras le jour des résultats et suis foncièrement HOSTILE à cette idée. Mes élèves sont des adolescents, et ce n’est pas à vous enseignants que je vais apprendre ce que veut dire cet âge en terme de rapport à soi, aux autres, à sa propre image, à l’exposition, au jugement. J’ai reçu, depuis février, des demandes de reportage-télévision par dizaines. Je les ai, toutes, refusées. Parce que je ne veux pas que mes élèves soient exposés à ce point, et parce que je ne veux surtout pas que les grosses machines médiatiques viennent produire dans nos quartiers populaires des reportages avec des clichés sur la banlieue, sur les banlieusards et sur l’école, les profs. Je répète donc ici fermement que je n’ai non seulement jamais souhaité que les caméras soient présentes le 4 juillet (et il est même probable que je m’imposerai aux journalistes qui « forcent » et viennent quand même à Drancy), mais que la direction ne m’a jamais interdit cette chose qui n’existe donc pas. Il y a quelque chose d’absurde dans le fait de démentir quelque chose au sujet de quelque chose qui n’existe pas, mais c’est ce à quoi on peut arriver, comme ici, à force de malentendus et de « on-dit » pas forcément bienveillants.
- Je n’ai absolument pas la présomption de croire que la réussite des élèves tient à moi… Les élèves vont réussir parce qu’ils ont un mérite extraordinaire, qu’ils ont travaillé beaucoup et qu’ils sont les meilleurs. C’est grâce à leurs parents, géniaux, qui ont été de si formidables alliés. Et grâce à notre encadrement ferme et bienveillant piloté par nous enseignants, qui nous sommes transmis des informations l’année durant et grâce à laquelle les parents ont pu être informés des résultats / évolutions / échéances à venir en SES comme en histoire-géographie, mathématiques, philosophie, langues… C’est tout cela qui favorise la réussite !! Mais elle est d’abord la leur, 1.000 fois. Et ça je le répète vraiment à la radio France Culture ou RFI !!
- Je ne parle pas en cours comme dans la vie. Ma page Facebook est un outil de communication sur notre projet, et je m’y exprime avec un vocabulaire et une façon qui sont les miens. En classe, c’est autre chose, et évidemment que nous avons une exemplarité. Ma « sévérité » dans les règles en classe passe notamment par le langage et l’hexis corporelle que j’impose aux élèves (bien se tenir, être concentré, s’exprimer avec rigueur etc). En dehors de la classe, je diffère… pas vous ?
- Il n’y a aucune critique de collègues sur mon Tumblr, explicite ou implicite. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que n’importe quelle déclaration d’une personne A peut être interprétée d’une façon qui modifie complètement le sens de cette déclaration. Prenons par exemple la phrase suivante, dont je suis l’auteur : « Quand une sortie avec des collègues m’oblige à être moins strict » (avec un GIF que je trouve drôle). Je suis, en effet, assez « strict » ; par exemple, quand je fais des sorties avec les lycéens, je les oblige à ranger les portables et les écouteurs parce que je trouve qu’il est bien qu’on « reste ensemble ». A chaque fois, cela étonne les élèves parce qu’ils ont plutôt l’habitude d’écouter de la musique dans les transports vers Paris par exemple, y compris en sortie. Mais comme le symbole me semble important je leur impose cela. Bref je n’estime pas du tout avoir raison, c’est juste quelque chose que moi je fais ou sur lequel j’insiste, mais que je n’impose pas du tout lorsque j’accompagne un(e) collègue à moi avec sa classe (ou la nôtre : c’est lui/elle qui a organisé, donc je me range derrière lui/elle!). C’est de cette façon qu’il faut comprendre mon post. Ce n’est pas malveillant du tout, vous comprenez ? Par contre, avec un regard particulier, on peut voir dans mon post une attaque ou une critique. Ce que je veux dire, c’est que le regard que vous avez a priori sur moi ou le projet peut influencer (positivement comme négativement) la façon dont vous entendez ceci ou cela, vrai ou faux d’ailleurs.
Enfin sur les médias : j’ai parlé de notre projet fin 2013 afin qu’un regard extérieur, bienveillant, sur les élèves et leur super travail (ils bossent tant!), les valorise. Nos élèves ont tant l’habitude d’être salis, méprisés médiatiquement ! Les articles bienveillants qui ont commencé à paraître à partir de janvier ont eu sur eux l’effet espéré : cela leur a donné du courage, de la fierté, de la force pour continuer le travail régulier et rigoureux. Ils étaient contents !!!! Mais en même temps, cela a représenté une pression nouvelle pour eux et c’est pour cela que j’ai refusé en bloc à partir de mai ; et que je continue de refuser (TF1, F2, F3, Canal, M6, W9, D8 ; Europe 1, Paris Match.. je ne les ai plus tous en tête, mais tous ont essuyé mes refus catégoriques). Afin de ménager la sensibilité de certains collègues aussi, collègues que je respecte même si nous ne sommes pas forcément d’accord sur tout pédagogiquement comme humainement. Mais encore une fois c’est aussi cela, je crois, la richesse de l’éducation nationale et de ses personnels si hétérogènes. Ce respect, je ne l’ai pas tout à fait senti dans le texte paru cette semaine comme dans certains commentaires rédigés ici.
Je termine par le plus important : j’ai 35 élèves de Terminale, 15 élèves de 1ère (ainsi que deux classes de 2de mais que je vois peu). TOUS sont les premiers acteurs de notre « système ». TOUS ont râlé au début, mais se sont mis au boulot. TOUS ont progressé. TOUS, j’espère (dans l’article du Huff Post, je reviens notamment sur l’objectif de 100% qui n’en est un qu’en apparence), vont décrocher leur bac comme on l’espère avec les collègues (dans notre Term comme dans les autres !! nous n’aspirons, nous tous profs, à rien d’autre que la réussite des élèves-ados). TOUS ont le sentiment que ce système les a aidés, les a réveillés pour beaucoup, me disent qu’ils n’avaient jamais vécu une année aussi enthousiasmante même si elle fut dure (mais c’est ça aussi le prix de la réussite!! les efforts, qui vont payer et ont déjà payé). Même chose pour les parents, qui nous couvrent de louanges pour avoir mis en place ce système d’encadrement ferme et bienveillant. On raccroche les parents à l’école, on travaille tous ensemble, on fait primer le collectif sur l’individuel, on pousse les élèves à donner le meilleur d’eux même et lorsqu’ils le font, quelle merveille !!! Ils sont beaux à pleurer, d’une puissance extraordinaire, d’un potentiel intellectuel, scolaire, mental, créatif inouï. Je suis comme vous, je crois en mes élèves ; je n’ai fait qu’essayer, comme vous, de les faire réussir. Avec des méthodes absolument pas innovantes, qui ne vont certes pas forcément de soi (SMS hebdomadaires aux parents, notes et échéances qui circulent entre profs ; rien de plus !). Mais la dynamique a pris, les choses se sont lancées, et c’est très enthousiasmant. La dichotomie entre le réel (élèves contents d’être là, qui se donnent à fond, familles enthousiastes, collègues qui voient l’effet en classe) et la « bulle médiatique » est vraiment considérable. On a énormément parlé. Ces derniers jours j’ai reçu des messages de proches s’inquiétant pour moi vu ce qui me tombait dessus publiquement ; mais curieusement, je n’étais pas profondément blessé par ces attaques (même si mon sommeil a pu en être quelque peu perturbé j’admets) car chaque matin, sur le terrain, ce sont les élèves ravis, et de façon invisible leurs familles enthousiastes, que je retrouvais. Jeudi j’étais encore avec des Terminales en session révisions, vendredi avec les 1ères pour conclure l’année : et ces moments étaient magnifiques parce que nous avons des relations de confiance, de respect, de bienveillance, d’estimes mutuelles que ce cadre et le projet ont favorisé. Avec les élèves, tout va bien… J’espère avoir pu vous convaincre, au moins, qu’il n’y a rien d’hostile dans ma démarche. Je suis sincère et ouvert aux remarques, aux débats, aux échanges ; mais s’il vous plait, faisons le dans le respect, la reconnaissance de l’autre et même, si possible (ce serait super), la bienveillance. Merci beaucoup, et pardon pour cet énorme pavé ^^
NB : sur mon « absence de second degré » ou mon enthousiasme dont témoignent ma page FB, ils sont sincères. Je ne sais pas si ça fait de moi un malade ou un fou narcissique, ou juste quelqu’un qui est très premier degré et enthousiaste… Je ne suis pas illuminé, je suis enthousiaste. Faut-il vraiment vous moquer ? Beaucoup de proches m’encouragent à rester enthousiaste ou « gentil », alors je persiste voilà tout !! Par ailleurs il n’y a pas d’ego dans ma démarche, parler de ce qu’on fait et être soutenu pour cela ne me semble pas narcissique. C’est juste que la reconnaissance fait plaisir ; et pour nous tous il me semble.
D’abord j’aimerais faire un point général sur quelque chose qui me semble important. Dans « l’affaire Fontanieu », beaucoup d’intervenants ont eu leurs informations de différentes sources : les articles sur Internet, des discussions avec des collègues de Delacroix et le papier des « enseignants réunis en heure syndicale ouverte à tous les personnels » (comme il fut signé). Il me semble qu’il est forcément, en partie, biaisé de se limiter à ces sources là : on ne peut ne connaître, grâce à elles, qu’une partie de la réalité et c’est pour cela que je viens m’adresser à vous. J’avais justement, dans cette optique, rédigé la semaine dernière un papier qui a été publié sur le site du Huffington Post : une sorte de synthèse, afin de faire des précisions qui me semblaient importantes. J’avais été frappé, après la publication de tel ou tel article, par les réactions vives de certains collègues qui voyaient dans ce que je faisais ou disais une critique implicite à leur égard ; alors que ça n’a jamais été le cas, dans mon esprit comme dans mes mots ! C’est fou de lire certains écrire que je critique durement les enseignants alors que je ne l’ai jamais fait ni pensé ; sincèrement. Et si vous en avez l’impression, discutons-en volontiers ! Vraiment. Mais j’ai eu l’impression de lire beaucoup d’avis définitifs ou vraiment tranchés, alors que les sources d’informations n’avaient été que « d’un côté » (collègues mécontents à Delacroix). Il me semble avoir lu quelqu’un écrire sur ce forum « attention, nous n’avons pas forcément tous les éléments en main » : c’est ça que je veux dire. Être, au moins un tout petit peu, prudent dans ses affirmations. Je vous le demande sincèrement, ce serait génial de lire par exemple le texte du HP dont je vous parlais afin d’entendre mon avis sincère sur cette question importante : http://www.huffingtonpost.fr/jeremie-fontanieu/100-reussite-bac_b_5473048.html?utm_hp_ref=france
L’affirmation « Jérémie Fontanieu critique ses collègues » ne se base sur rien de réel. Je le jure ici ; ce n’est pas une difficulté pour moi d’écrire cela, car une telle pensée m’est étrangère. Nous travaillons ensemble, avec les collègues… Comment ferais-je seul, moi et mes 6h de SES par semaine. De la même manière, chaque publication évoque le travail qui n’est et ne peut être que collectif ; c’est flagrant surtout pour les reportages de RFI et France Culture, qui m’ont permis de m’exprimer plus longuement (format radio). Il n’y a pas de « je » mais que du « nous » : « nous enseignants », et « nous enseignants + parents » !!! [l’article du HP compile tous les liens vers les publications qui ont été faites à notre sujet, papier comme radio]
De façon plus précise, j’aimerais faire plusieurs remarques fermes car j’ai lu à mon sujet des choses fausses ici ou ailleurs. On m’a dit que dire ou écrire des contre-vérités me concernant, et le faire publiquement, pouvait être considéré comme de la « diffamation ». Ca me semble exagéré, ou en tout cas le terme est peut être excessif je veux dire. Mais il y a quand même beaucoup de choses simplement fausses :
Je critiquerais mes collègues. Comme je l’ai précisé déjà, c’est faux. Depuis l’année 2012-2013, le « système » que j’ai improvisé à Drancy a suscité des commentaires très durs de la part de quelques enseignants au lycée ; ces critiques sont allées croissantes avec la médiatisation récente. Mais elles lui sont antérieures, et surtout je n’ai JAMAIS contre-attaqué, décidé de me « venger ». Je n’ai jamais émis la moindre critique sur la façon dont mes collègues effectuent leur travail. Je n’ai aucune leçon à donner. Aucune. Je n’estime pas avoir raison, j’essaie juste quelque chose qui, s’il fonctionne, me semble pouvoir être poursuivi l’année suivante. Et si ça ne marche pas, je tenterais autre chose ! Je suis comme tous les profs quoi ; je tente, j’expérimente, je tâtonne, je doute, j’essaie d’y arriver. Je n’ai aucun reproche à faire à quiconque. Nous avons en tant qu’enseignants la chance de jouir d’une liberté pédagogique dont je me réjouis et que j’utilise donc avec joie ; beaucoup de mes collègues font de façon différente, parfois radicalement différente, et c’est aussi une richesse je crois !! Une collègue d’histoire-géographie, au lycée, travaille beaucoup sur des pratiques pédagogiquement « originales » ou « nouvelles » je ne sais trop comment dire : auto-évaluation des élèves, notes rares, activités en classe très différentes d’un cours magistral classique… Ce genre de travail me fascine, parce que la collègue en question parvient à des résultats très beaux avec ses élèves : je m’en réjouis !! Je trouve formidable qu’on puisse tester autant de choses différentes dans la poursuite du même objectif qui est celui d’accompagner, de faire grandir, d’éduquer, de transmettre à nos élèves. J’écris tout cela parce que cette hétérogénéité dans les pratiques me semble donc vraiment précieuse, et c’est la raison pour laquelle je n’ai jamais pensé ni émis la moindre critique à l’égard de tel ou tel enseignant. Y compris lorsque des élèves, en classe, me disent qu’un(e) de mes collègues leur a fait des remarques « contre M. Fontanieu ». Je n’ai jamais fait de choses semblables, jamais. Devant les élèves comme devant les potes comme devant les journalistes. Jamais.
- J’ai plusieurs remarques importantes à faire sur le contenu du texte qui vient du lycée Delacroix. Mais avant cela, j’aimerais faire une précision importante : celui-ci a été imaginé et/ou rédigé, je ne sais pas exactement, lors d’une réunion syndicale le mardi 10 juin de midi à 13h au lycée. J’ignore le nombre de participants à cette réunion syndicale, mais je crois qu’il est compris entre 3 et 10 ou 15 (si quelqu’un connait l’information exacte, elle m’intéresse et je rectifierai sans souci). Cela s’explique par des raisons surtout conjoncturelles (elle a eu lieu le 10 juin : en fait la plupart des lycéens à Drancy disparaissent petit à petit à partir des conseils fin mai, et les cours de la dernière semaine avant le bac - du 9 au 15 juin- n’ont pas eu lieu dans leur majorité, les enseignants laissant les élèves réviser chez eux pour les derniers jours). Il y a bien sûr les quelques enseignants très remontés personnellement contre moi, mais si je fais ces précisions c’est pour qu’il soit bien clair qu’il n’y a aucunement une « ambiance détestable à Delacroix » (j’ai lu ça quelque part)… Non, il y a juste quelques collègues remontés contre « Fontanieu » mais ce n’est pas la guerre du tout. J’ai travaillé toute l’année en coopération avec les collègues des autres matières des Terminales ES2 et 1ères ES/L, je mange comme tous en salle des professeurs à midi, on a fait des sorties avec des collègues, on s’est rendus visite en classe avec d’autres… Bref, le texte a pu donner l’impression qu’il y avait un ras le bol des enseignants à Delacroix (c’est la raison pour laquelle, je pense, a été choisie cette signature « enseignants réunis en heure syndicale ouverte à tous les personnels » qui donne une impression de « collectif »), mais la réalité est bien plus complexe. Depuis que le texte a été affiché en salle des profs, plusieurs collègues du lycée sont venus me voir ou m’ont écrit pour me dire qu’ils avaient été choqués par le papier, par les accusations, le ton très dur, le fait d’avoir utilisé l’heure syndicale pour ce sujet ou encore l’impression donnée qu’il y aurait, justement, un accord général des enseignants de Delacroix à ce sujet alors que l’hostilité, certes indéniable, ne vient que de quelques collègues. Comme je l’écris dans la tribune publiée sur le Huffington Post, j’attire vraiment votre attention sur le fait que la majorité des réactions d’enseignants au projet, depuis janvier, sont positives : je reçois des messages très gentils et enthousiastes de professeurs des écoles, de collège, de lycées général, technologique ou professionnel, d’enseignants du supérieur, de pédagogues aussi, de CPE, de documentalistes… Mon mur FB, public, en est la preuve… Si eux, qui sont comme nous tous personnels d’éducation, n’ont pas du tout mal pris quoi que ce soit dans le projet, cela ne voudrait-il pas dire que l’origine de l’agacement ou l’énervement de certains collègues ne vient pas de moi ou du projet lui-même ? Je pose la question sincèrement, ce n’est pas une provocation. Mais comment un projet, ou une personne, peut-elle susciter chez un même groupe d’individus (en l’occurrence « des personnels de l’éducation ») des réactions aussi bien très enthousiastes que très hostiles ? Il y a beaucoup de réactions neutres par ailleurs, bienveillantes sans soutenir à fond le projet…
- Les élèves que j’ai en SES iraient mal : « Il met une pression angoissante sur ses élèves en leur donnant des QCM tous les lundis » (texte) : mes élèves ne sont pas angoissés par les QCM, qui portent sur le cours et ne comprennent pas de pièges (chaque lundi, le QCM porte sur la semaine précédente : il faut donc que les élèves se mettent à relire leur cours dès le mardi ou le mercredi, un petit peu tous les soirs : je leur dis environ 30-45mn à titre indicatif). Au contraire même, en raison de l’aspect « ludique » de l’exercice. Les QCM sont un petit peu un rituel, contre lequel les élèves râlent en début d’année (moins en raison du QCM que de ma notation sévère, avec des « malus ») mais finalement s’habituent et qu’ils apprécient. L’une des élèves de la Terminale ES2 le disait sur France Culture d’ailleurs : « ça nous oblige à réviser ». Mais mes élèves ne sont pas angoissés, ils ne vont pas mal… Ils vont très bien… La journaliste du Monde avait passé du temps avec eux, les journalistes radio de RFI et de France Culture surtout : quand ils s’expriment au sujet de cette année, les élèves ne disent pas du tout qu’ils sont angoissés.. puisqu’ils ne le sont pas. Evidemment, ils sont stressés pour demain Mais comme des élèves comme les autres. Les élèves ont beaucoup travaillé cette année, mais dans le même temps ont été emballés par la dynamique, le « projet », la tentative d’insuffler un esprit de groupe et quelque chose de collectif dans cette année ensemble !! Ils m’ont souvent dit, et ont déclaré d’ailleurs sur RFI ou France Culture, qu’ils avaient eu l’impression qu’on « croyait en eux pour la première fois ». C’est une erreur de leur part (tous les enseignants croient en leurs élèves et veulent les faire réussir !!! en tout cas tous ceux que je connais, à Drancy comme ailleurs)
- le « palmarès des déviants sur Facebook qui circule au delà même de l’établissement » (?) n’existe pas. Si vous avez un doute sur le fait que j’humilie ou non publiquement mes élèves, vous pouvez parfaitement vérifier par vous même la chose sur la page Facebook de la Terminale ES2 : https://www.facebook.com/SESDelacTerm Je suis ferme et bienveillant, pas humiliant. Je respecte mes élèves. Comme nous tous ici.
- je n’ai jamais dit qu’il fallait « faire plier les élèves, les casser » (cette phrase est horrible). « Il n’y a donc que le travail qui compte pour réussir » est une autre citation fausse, tirée du texte, et qui par ailleurs est ambigue : « réussir » me semble une question bien trop complexe pour en parler aussi vite et simplement ; cela rejoint à mes yeux le débat sur « qu’est-ce qu’une vie réussie ? » mais là à mon avis on s’éloigne. Par contre sur la « réussite au baccalauréat » ou « la réussite dans les études supérieures », entendues à mes yeux comme le fait de valider les objectifs que les élèves se sont fixés (avoir le bac / avoir une mention au bac / faire tel BTS ou tel DUT, telle licence), là oui il me semble que le travail compte. Le travail paie quoi !! Les révisions paient, le travail régulier permet de progresser. Les élèves de Drancy ont tellement évacué cette idée de leur esprit, s’étant laissés convaincre qu’ils n’étaient bons à rien et que donc cela ne servait à rien de seulement essayer (ce qui implique de travailler donc)… On essaie de les remettre au travail oui. Mais nous tous, y compris les collègues qui ont signé le papier à charge !! Nous ne sommes pas différents sur ce point, comme sur de nombreux autres.
- Je ne « balaye » pas d’un revers de main l’origine sociale des élèves. Au contraire ; je pense que je serais beaucoup moins ferme avec eux si mes élèves avaient beaucoup de « ressources hors école » afin d’y arriver. C’est bien en raison du contexte socio-économico-moral de notre lycée ZEP que j’agis de la sorte ; mais attention je n’estime pas avoir raison encore une fois, j’essaie juste quelque chose, à mon échelle, avec mes classes sans donner de leçon à quiconque. Mais il se trouve que ce quelque chose est notamment motivé par la situation socio-économico-morale des élèves, que je ne balaie donc pas d’un revers de main contrairement à ce qu’affirme le texte.
- « refuser un élève qui a une minute de retard, l’exclure deux jours » : ceci est faux à nouveau. D’ailleurs en relisant mon Tumblr je suis retombé sur un post qui évoque ma « politique sur les retards » : j’accepte systématiquement les élèves après la deuxième sonnerie, mais ils doivent faire une punition (dans ce post, j'évoquais le fait que le proviseur m’avait vu accepter les élèves en retard, suscitant chez moi l’idée qu’il penserait « Fontanieu n’a aucune autorité sur ses élèves dis donc » ^^). J’ai d’autres collègues qui, eux, pratiquent une politique « la porte est fermée, tant pis pour ceux qui sont en retard » ; ce n’est pas ma façon de faire mais je respecte car cela a aussi un sens, que je n’estime pas avoir raison et que je suis attaché à la possibilité d’une pluralité des méthodes pédagogiques.
- Sur mon « mépris de classe » je n’ai pas d’arguments : j’aime profondément mes élèves, je ne les méprise pas. Je ne sais pas comment « prouver » mon absence de mépris. Il faudrait donner la parole aux élèves et aux familles j’imagine.. Je ne sais comment prouver que n’existe pas quelque chose qui n’existe pas. Quel professeur « méprise ses élèves » !? Il n’y en a pas à Delacroix, que je sache, et dans l’éducation nationale je ne pense pas non plus. C’est un métier que personne ne nous oblige à choisir, que je sache.
Sinon, par ailleurs :
- La direction ne m’a jamais interdit de faire venir des caméras le jour des résultats. Je n’ai jamais, moi même, fait quoi que ce soit pour faire venir des caméras le jour des résultats et suis foncièrement HOSTILE à cette idée. Mes élèves sont des adolescents, et ce n’est pas à vous enseignants que je vais apprendre ce que veut dire cet âge en terme de rapport à soi, aux autres, à sa propre image, à l’exposition, au jugement. J’ai reçu, depuis février, des demandes de reportage-télévision par dizaines. Je les ai, toutes, refusées. Parce que je ne veux pas que mes élèves soient exposés à ce point, et parce que je ne veux surtout pas que les grosses machines médiatiques viennent produire dans nos quartiers populaires des reportages avec des clichés sur la banlieue, sur les banlieusards et sur l’école, les profs. Je répète donc ici fermement que je n’ai non seulement jamais souhaité que les caméras soient présentes le 4 juillet (et il est même probable que je m’imposerai aux journalistes qui « forcent » et viennent quand même à Drancy), mais que la direction ne m’a jamais interdit cette chose qui n’existe donc pas. Il y a quelque chose d’absurde dans le fait de démentir quelque chose au sujet de quelque chose qui n’existe pas, mais c’est ce à quoi on peut arriver, comme ici, à force de malentendus et de « on-dit » pas forcément bienveillants.
- Je n’ai absolument pas la présomption de croire que la réussite des élèves tient à moi… Les élèves vont réussir parce qu’ils ont un mérite extraordinaire, qu’ils ont travaillé beaucoup et qu’ils sont les meilleurs. C’est grâce à leurs parents, géniaux, qui ont été de si formidables alliés. Et grâce à notre encadrement ferme et bienveillant piloté par nous enseignants, qui nous sommes transmis des informations l’année durant et grâce à laquelle les parents ont pu être informés des résultats / évolutions / échéances à venir en SES comme en histoire-géographie, mathématiques, philosophie, langues… C’est tout cela qui favorise la réussite !! Mais elle est d’abord la leur, 1.000 fois. Et ça je le répète vraiment à la radio France Culture ou RFI !!
- Je ne parle pas en cours comme dans la vie. Ma page Facebook est un outil de communication sur notre projet, et je m’y exprime avec un vocabulaire et une façon qui sont les miens. En classe, c’est autre chose, et évidemment que nous avons une exemplarité. Ma « sévérité » dans les règles en classe passe notamment par le langage et l’hexis corporelle que j’impose aux élèves (bien se tenir, être concentré, s’exprimer avec rigueur etc). En dehors de la classe, je diffère… pas vous ?
- Il n’y a aucune critique de collègues sur mon Tumblr, explicite ou implicite. Ce qui est intéressant dans cette histoire, c’est que n’importe quelle déclaration d’une personne A peut être interprétée d’une façon qui modifie complètement le sens de cette déclaration. Prenons par exemple la phrase suivante, dont je suis l’auteur : « Quand une sortie avec des collègues m’oblige à être moins strict » (avec un GIF que je trouve drôle). Je suis, en effet, assez « strict » ; par exemple, quand je fais des sorties avec les lycéens, je les oblige à ranger les portables et les écouteurs parce que je trouve qu’il est bien qu’on « reste ensemble ». A chaque fois, cela étonne les élèves parce qu’ils ont plutôt l’habitude d’écouter de la musique dans les transports vers Paris par exemple, y compris en sortie. Mais comme le symbole me semble important je leur impose cela. Bref je n’estime pas du tout avoir raison, c’est juste quelque chose que moi je fais ou sur lequel j’insiste, mais que je n’impose pas du tout lorsque j’accompagne un(e) collègue à moi avec sa classe (ou la nôtre : c’est lui/elle qui a organisé, donc je me range derrière lui/elle!). C’est de cette façon qu’il faut comprendre mon post. Ce n’est pas malveillant du tout, vous comprenez ? Par contre, avec un regard particulier, on peut voir dans mon post une attaque ou une critique. Ce que je veux dire, c’est que le regard que vous avez a priori sur moi ou le projet peut influencer (positivement comme négativement) la façon dont vous entendez ceci ou cela, vrai ou faux d’ailleurs.
Enfin sur les médias : j’ai parlé de notre projet fin 2013 afin qu’un regard extérieur, bienveillant, sur les élèves et leur super travail (ils bossent tant!), les valorise. Nos élèves ont tant l’habitude d’être salis, méprisés médiatiquement ! Les articles bienveillants qui ont commencé à paraître à partir de janvier ont eu sur eux l’effet espéré : cela leur a donné du courage, de la fierté, de la force pour continuer le travail régulier et rigoureux. Ils étaient contents !!!! Mais en même temps, cela a représenté une pression nouvelle pour eux et c’est pour cela que j’ai refusé en bloc à partir de mai ; et que je continue de refuser (TF1, F2, F3, Canal, M6, W9, D8 ; Europe 1, Paris Match.. je ne les ai plus tous en tête, mais tous ont essuyé mes refus catégoriques). Afin de ménager la sensibilité de certains collègues aussi, collègues que je respecte même si nous ne sommes pas forcément d’accord sur tout pédagogiquement comme humainement. Mais encore une fois c’est aussi cela, je crois, la richesse de l’éducation nationale et de ses personnels si hétérogènes. Ce respect, je ne l’ai pas tout à fait senti dans le texte paru cette semaine comme dans certains commentaires rédigés ici.
Je termine par le plus important : j’ai 35 élèves de Terminale, 15 élèves de 1ère (ainsi que deux classes de 2de mais que je vois peu). TOUS sont les premiers acteurs de notre « système ». TOUS ont râlé au début, mais se sont mis au boulot. TOUS ont progressé. TOUS, j’espère (dans l’article du Huff Post, je reviens notamment sur l’objectif de 100% qui n’en est un qu’en apparence), vont décrocher leur bac comme on l’espère avec les collègues (dans notre Term comme dans les autres !! nous n’aspirons, nous tous profs, à rien d’autre que la réussite des élèves-ados). TOUS ont le sentiment que ce système les a aidés, les a réveillés pour beaucoup, me disent qu’ils n’avaient jamais vécu une année aussi enthousiasmante même si elle fut dure (mais c’est ça aussi le prix de la réussite!! les efforts, qui vont payer et ont déjà payé). Même chose pour les parents, qui nous couvrent de louanges pour avoir mis en place ce système d’encadrement ferme et bienveillant. On raccroche les parents à l’école, on travaille tous ensemble, on fait primer le collectif sur l’individuel, on pousse les élèves à donner le meilleur d’eux même et lorsqu’ils le font, quelle merveille !!! Ils sont beaux à pleurer, d’une puissance extraordinaire, d’un potentiel intellectuel, scolaire, mental, créatif inouï. Je suis comme vous, je crois en mes élèves ; je n’ai fait qu’essayer, comme vous, de les faire réussir. Avec des méthodes absolument pas innovantes, qui ne vont certes pas forcément de soi (SMS hebdomadaires aux parents, notes et échéances qui circulent entre profs ; rien de plus !). Mais la dynamique a pris, les choses se sont lancées, et c’est très enthousiasmant. La dichotomie entre le réel (élèves contents d’être là, qui se donnent à fond, familles enthousiastes, collègues qui voient l’effet en classe) et la « bulle médiatique » est vraiment considérable. On a énormément parlé. Ces derniers jours j’ai reçu des messages de proches s’inquiétant pour moi vu ce qui me tombait dessus publiquement ; mais curieusement, je n’étais pas profondément blessé par ces attaques (même si mon sommeil a pu en être quelque peu perturbé j’admets) car chaque matin, sur le terrain, ce sont les élèves ravis, et de façon invisible leurs familles enthousiastes, que je retrouvais. Jeudi j’étais encore avec des Terminales en session révisions, vendredi avec les 1ères pour conclure l’année : et ces moments étaient magnifiques parce que nous avons des relations de confiance, de respect, de bienveillance, d’estimes mutuelles que ce cadre et le projet ont favorisé. Avec les élèves, tout va bien… J’espère avoir pu vous convaincre, au moins, qu’il n’y a rien d’hostile dans ma démarche. Je suis sincère et ouvert aux remarques, aux débats, aux échanges ; mais s’il vous plait, faisons le dans le respect, la reconnaissance de l’autre et même, si possible (ce serait super), la bienveillance. Merci beaucoup, et pardon pour cet énorme pavé ^^
NB : sur mon « absence de second degré » ou mon enthousiasme dont témoignent ma page FB, ils sont sincères. Je ne sais pas si ça fait de moi un malade ou un fou narcissique, ou juste quelqu’un qui est très premier degré et enthousiaste… Je ne suis pas illuminé, je suis enthousiaste. Faut-il vraiment vous moquer ? Beaucoup de proches m’encouragent à rester enthousiaste ou « gentil », alors je persiste voilà tout !! Par ailleurs il n’y a pas d’ego dans ma démarche, parler de ce qu’on fait et être soutenu pour cela ne me semble pas narcissique. C’est juste que la reconnaissance fait plaisir ; et pour nous tous il me semble.
- JohnMédiateur
Merci pour ces très nombreuses précisions
_________________
En achetant des articles au lien ci-dessous, vous nous aidez, sans frais, à gérer le forum. Merci !
"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- florestanGrand sage
Merci pour ta réponse très détaillée.
Tu joues avec la médiatisation et tu en subis les conséquences naturelles. Tout le monde a un avis spontané sur toi (moi la première) sans te connaître.
L'impression qui se dégage, sans doute contre ta volonté, est celle d'une intention de jouer le rôle d'un leader charismatique fédérant tout un groupe derrière lui, qui m'aime me suive!!! Et cela donne tout de suite le sentiment que tu as un ego énorme.
Le ton choque aussi avec une appropriation du langage des jeunes de banlieue qui prend directement pour beaucoup d'oreilles une connotation démagogique. Tu t'adresses à eux (sur des pages publiques) dans leur langage (dont ils usent souvent avec distance par ailleurs), je pense que tous ne sont pas dupes.
Ton message résonne de manière très totalitaire, tous ensemble, on va tous réussir, on est une équipe. J'ai du mal avec ce type de discours. Une classe n'est pas une équipe sportive, ils n'ont pas choisi d'appartenir à ce groupe. Quid des électrons libres, des personnalités marginales n'appréciant pas le collectif.
Je ne remets absolument pas en cause ton engagement, ta conviction et ta bonne foi et te souhaite la réussite dans ton entreprise mais je pense que tu es sur le fil dans ton positionnement entre les élèves, l'institution, les collègues et surtout la médiatisation avec laquelle tu joues.
Tu joues avec la médiatisation et tu en subis les conséquences naturelles. Tout le monde a un avis spontané sur toi (moi la première) sans te connaître.
L'impression qui se dégage, sans doute contre ta volonté, est celle d'une intention de jouer le rôle d'un leader charismatique fédérant tout un groupe derrière lui, qui m'aime me suive!!! Et cela donne tout de suite le sentiment que tu as un ego énorme.
Le ton choque aussi avec une appropriation du langage des jeunes de banlieue qui prend directement pour beaucoup d'oreilles une connotation démagogique. Tu t'adresses à eux (sur des pages publiques) dans leur langage (dont ils usent souvent avec distance par ailleurs), je pense que tous ne sont pas dupes.
Ton message résonne de manière très totalitaire, tous ensemble, on va tous réussir, on est une équipe. J'ai du mal avec ce type de discours. Une classe n'est pas une équipe sportive, ils n'ont pas choisi d'appartenir à ce groupe. Quid des électrons libres, des personnalités marginales n'appréciant pas le collectif.
Je ne remets absolument pas en cause ton engagement, ta conviction et ta bonne foi et te souhaite la réussite dans ton entreprise mais je pense que tu es sur le fil dans ton positionnement entre les élèves, l'institution, les collègues et surtout la médiatisation avec laquelle tu joues.
- JaneBNeoprof expérimenté
Je viens de lire toutes tes précisions et je pense ta démarche sincère ( même si j'ai pu avoir quelques doutes en rapport avec cette médiatisation). J'espère que ça insufflera aux élèves l'envie de croire en eux, en leurs efforts et leur travail.
- Article d'un blog du Monde: "Ce jeune prof de Drancy qui voulait changer le monde et sa classe".
- [Slate.fr] Jérémie Fontanieu, le jeune prof de Drancy à l'ancienne: Bosser, bosser, bosser... Voilà sa méthode.
- Pour changer le monde, il faut changer les objectifs de l'éducation
- De prof des écoles à prof de français pour changer de département....
- [Arts Plastiques spécialité design] Différence entre prof première classe et deuxième classe?
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum