Sujets des concours externes de philosophie 2014

Le premier sujet était, sobrement:

La méthode.

Avec Descartes au programme, c'est inattendu.

Quelle méthode ?   

Leclochard a écrit:Quelle méthode ?   

C'était la problématique attendue.   

Marcel Khrouchtchev a écrit:

Leclochard a écrit:Quelle méthode ?   

C'était la problématique attendue.   

On pouvait parler de la méthode Coué ?    

Bien sûr ! c'était même conseillé.

(Je précise pour ceux qui ne connaissent pas par cœur le déroulement que c'était la composition [=dissertation] hors programme, et que, vu que Descartes est au programme de la 3ᵉ épreuve qui a lieu après-demain, c'est réellement inattendu; en général les sujets de générale ne lorgnent pas du côté d'un auteur particulier, surtout pas un auteur du programme, et là c'est un peu le cas.)

PauvreYorick a écrit:Bien sûr ! c'était même conseillé.

J'imagine déjà le reproche du prochain rapport : les candidats ont manqué de... méthode.

« Il est bien beau de réfléchir sur la méthode; encore faut-il ne point trop en manquer. »

Oui, c'est écrit d'avance

  
Inversement, pouvait-on traiter le sujet avec pertinence sans faire référence à Descartes ?

Par principe oui. Bon, c'est un peu gros, pour ce genre de sujet, de se passer de toute référence à Descartes. Mais il n'y a pas de passage obligé.

En tout cas, je trouve le sujet intéressant, il m'aurait inspiré.

«La négation» était le thème au programme. Le sujet:

L'origine de la négation.

Et ce n'est (donc?) pas Descartes, mais Lucrèce, qui est tombé à l'écrit (De Rerum Natura, I, 430-482).

PauvreYorick a écrit:«La négation» était le thème au programme. Le sujet:

L'origine de la négation.

De quelle "négation " parle-t-on ?  

Leclochard a écrit:

PauvreYorick a écrit:«La négation» était le thème au programme. Le sujet:

L'origine de la négation.

De quelle "négation " parle-t-on ?  

C'est la question.  :wanted: 

288 a écrit:

Leclochard a écrit:

PauvreYorick a écrit:«La négation» était le thème au programme. Le sujet:

De quelle "négation " parle-t-on ?  

C'est la question.  :wanted: 

Pas tout à fait. Dans le sujet, on parle de "l'origine de ". Ce qui me questionne, c'est : quel le sens de ce mot pour un philosophe ?

Auriez-vous préféré "différence entre notion de concept et concept de notion", un des sujets que s'amusaient à trouver Beauvoir et ses congénères dans Mémoires d'un jeune fille rangée ( elle est en fait tombé sur Liberté et contingence, la même année que Sartre donc)

Leclochard a écrit:Pas tout à fait. Dans le sujet, on parle de "l'origine de ". Ce qui me questionne, c'est : quel le sens de ce mot pour un philosophe ?

Autant que je puisse voir, mis à part ce qui relève du pur jargon technique (dont les limites sont d'ailleurs difficiles à tracer), en philosophie les termes n'ont pas de sens spécialisé: on prend les sens qu'ils ont indépendamment de toute activité «philosophique». C'est d'ailleurs ce qui fait que ce genre de sujet peut interloquer. Tel quel, l'énoncé n'a pas encore de sens, il faut voir si l'on peut lui en donner un.

Le sujet du CAPES (externe toujours) de philosophie 2014 est d'un parfait classicisme:

Les limites de la connaissance.

La méthode
Les limites de la connaissance

Ils ne se moqueraient pas un tout petit peu de vous?? :P

MrCailloux a écrit: Ils ne se moqueraient pas un tout petit peu de vous?? :P

Ils se moquent c'est sûr, mais est-ce seulement des candidats ?

Et un extrait remarquablement difficile du Théétète: 176a-177a. («Mais, Théodore, il n'est pas possible que les maux disparaissent...»).

MrCailloux a écrit:La méthode
Les limites de la connaissance

Ils ne se moqueraient pas un tout petit peu de vous??     

Tu oublies "Les origines de la négation", comme dans "Vous n'êtes pas admissible parce que...". Quels boute-en-train ces philosophes.   

Plus sérieusement, qu'est-ce qui est attendu dans ces dissertations ? Des connaissances disciplinaires ? Une capacité de raisonnement ? De la culture générale ? Les trois, mon capitaine ?

Les trois, mon capitaine! Une bonne copie de philosophie est une copie qui pose avec acuité et clarté un problème qui soit central vis-à-vis du sujet, puis y répond par un développement parfaitement informé, autant que possible exhaustif, et logiquement impeccable. L'omniscience n'est pas littéralement exigible mais on est prié de s'en approcher.

Et puis c'est «L'origine», au singulier, tss.

La méthode ne serait-elle pas à l'origine de la négation qui prouve les limites de la connaissance ?
  

J'aime bien lire les rapports de l'agreg de philo, vous voyez mon degré de masochisme.D'après ce que j'ai compris, il n'y a aucun attendu si ce n'est la "probité" (le terme m'avait marqué) d'une démarche intellectuelle, rigoureusement menée et articulée. J'ai remarqué une mise en garde contre les arguments d'autorité et les références attendues présentées comme une stratégie d'évitement. Il faut faire comme si rien n'était évident.
Sinon je me souviens d'un sujet de leçon qui avait posée il y a quelques année et qui me fascine à tel point que j'y pense souvent: "La musique raconte-t-elle des histoires?"