Dernières nouvelles de la réforme des rythmes scolaires

Alambiquée, la réforme des rythmes scolaires passe mal auprès des élus, des parents et des enseignants. Et la contestation s'accélère: deux manifestations sont prévues les 4 et 5 juin

"J'ai l'impression de faire le pèlerinage de Saint-Jacques et, en ce moment, de le faire sur les genoux..."

La phrase lui a presque échappé. Mais elle résume bien la mission, quasi évangélique, à laquelle est astreint l'inspecteur d'académie, Philippe Jourdan : faire accepter la réforme des nouveaux rythmes scolaires.

La structure intercommunale a exprimé son soutien aux communes refusant d’appliquer la réforme des rythmes scolaires et demande au Gouvernement d’abroger les deux décrets.

« L'État n'est pas allé au bout de sa réforme : il aurait dû payer lui-même les enseignants à travailler trois heures de plus par semaine », indiquait Jean-Luc Longour, qui rappelait que «l'académie de médecine s'est déclarée favorable à une demi-journée supplémentaire d'enseignement pour les enfants, mais le samedi matin. Là, avec cinq jours consécutifs de classe et souvent un week-end de deux jours et demi pour les enseignants, on se demande clairement où est l'intérêt de l'enfant.»

Lors du conseil municipal qui s’est déroulé mardi soir, et comme treize autres villes du Calaisis (*), le maire Pierre-Henri Dumont a présenté une délibération d’opposition à la réforme des rythmes scolaires, appliquée dans la commune depuis septembre dernier. Les élus ont voté en faveur d’un retour à la semaine de quatre jours (**) sauf les membres du groupe de l’ancien maire Serge Peron, qui n’ont pas participé au vote.

sena a écrit:Même les IEN n'en peuvent plus....
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Une fois encore, nous avons été payés de mots, mais n’avons bénéficié d’aucune reconnaissance ni matérielle ni institutionnelle pour le travail accompli. Sans être taxés de vénalité, nous en avons franchement assez d’être pris pour les « pigeons » du système éducatif. Les charges de travail s’ajoutent les unes aux autres, les commandes sont formulées sur des tons souvent insupportables, avec des délais de réponse toujours plus intenables, et pourtant, nous avons continué à faire preuve d’une loyauté, d’un désintérêt et d’une souplesse adaptative dépassant certainement les bornes de l’acceptable !

Pour les maires opposés à la mise en place des rythmes scolaires, le préfet agit sur instruction du ministre. Jean-Michel Fourgous, le porte-parole du Collectif des Maires contre la réforme n'a aucun doute, Benoit Hamon est à la manœuvre : "Ça ne peut être que sur pression du gouvernement. Il est impossible qu'un préfet prenne une telle initiative. Impossible".

Le cabinet du ministre de l'Education dément avoir passé des consignes aux préfets pour attaquer les communes en justice, mais Jean-Michel Fourgous n'en démord pas et il juge le procédé contre-productif. "Déclencher une guerre contre les maires c'est invraisemblable".

L'Association des maires de France ne partage pas ce point de vue et estime au contraire que la décision du tribunal administratif aura le mérite de clarifier la situation. "Je suis assez content qu'il y ait cette saisine du préfet car cela peut clarifier juridiquement les choses . Et après cela apaisera la question" assure son vice-président, Philippe Laurent.

On devrait connaitre la décision du tribunal administratif d'ici un mois. Si le tribunal donne tort aux communes qui refusent d'appliquer la réforme des rythmes scolaires, elles ont d'ores et déjà décider d'aller devant le Conseil d'Etat.

la parisien a écrit:Les français sont-ils en train de changer d'avis sur la réforme des rythmes scolaires ? 69 % d'entre eux -- et 67 % des parents d'élèves -- estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux écoliers « de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre », selon un sondage de l'institut CSA publié, aujourd'hui, par le ministère de l'Education nationale que nous dévoilons.

C'est pas faux a écrit:Rassemblement devant l'IA 94 mercredi matin prochain, à l'appel de FO, SNUIPP, SUD, rejoints par la CGT et l'UNSA, mais aussi la PEEP et la FCPE. Les maires sont appelés à se joindre (seuls 4 d'entre eux sur 47 ont soumis un projet au DASEN).

69 % d'entre eux -- et 67 % des parents d'élèves -- estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux écoliers « de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre », selon un sondage de l'institut CSA publié, aujourd'hui, par le ministère de l'Education nationale que nous dévoilons.
Cette réforme prévoit, en effet, le retour des cours le mercredi matin.

le titre a écrit:Rythmes scolaires : deux Français sur trois défendent la réforme

Zenxya a écrit:Extraits de l'article du Parisien :

69 % d'entre eux -- et 67 % des parents d'élèves -- estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux écoliers « de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre », selon un sondage de l'institut CSA publié, aujourd'hui, par le ministère de l'Education nationale que nous dévoilons.
Cette réforme prévoit, en effet, le retour des cours le mercredi matin.

le titre a écrit:Rythmes scolaires : deux Français sur trois défendent la réforme

CQFD : cette réforme là, c'est la bonne.

Il y a comme un sérieux problème dans le raisonnement.
Il y a déjà un biais au niveau du jour, la question ne semble pas parler du mercredi. Second biais, aucune question semble parler de cette réforme là. Troisième biais, je n'ai pas trouvé le sondage et donc les questions exactes, pourtant la presse semble aimer les donner.
La poursuite de l'article m'a plutôt convaincu que les parents étaient globalement très sceptiques quant à l'application de cette réforme.

Depuis quand le Parisien roule pour le gouvernement ?

La voix du bon sens face à une loi absurde et autoritaire: il faut que l’État « rende aux élèves les trois heures d’enseignements subtilisées »
« Nous voulons que l’État réinvestisse l’école et qu’il cesse de se décharger sur les collectivités territoriales », déclarait hier Virginie, maman d’élève à l’école Paul-Langevin de Château-Arnoux, à l’occasion d’une journée d’occupation des écoles de la commune par les parents contre la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Hier, c’était jour d’école pour rattraper une journée en raison d’obscurs motifs invoqués par les autorités académiques concernant le report d’un jour de la rentrée de septembre prochain. Il s'agissait donc d'une bonne occasion pour les parents d’élèves de contester l’application de la réforme : « Contrairement à ce qui est avancé par les promoteurs de cette loi, les rythmes biologiques de l’enfant ne seront pas du tout respectés », faisait observer à son tour Diane, déléguée de parents d’élèves.

Pour Diane, la réforme, qui obligera toutes les écoles à organiser leur semaine en cinq jours, équivaut à cinq jours d’école suivis pour les enfants : « C’est cinq jours d’affilée à se lever tôt pour les enfants, avançait-elle, en quoi est-ce que cela favorise l’harmonie des rythmes de l’enfant ? ».

Concernant les activités périscolaires que les communes sont tenue de mettre en place, les parents sont unanimes à considérer que ces dernières n’ont pas à se faire au détriment des heures d’enseignement : « Il y a des divergences d’interprétation mais globalement, les parents sont contre cette réforme ».

Un autre sujet d’inquiétude pour des parents déjà passablement remontés contre cette réforme absurde (depuis le début de ce nouveau siècle, l’habitude n’engendre pas l’indifférence) est l’intégration des enfants souffrant de handicaps dans ces activités périscolaires : « C’était pourtant censé être une priorité du projet de refondation scolaire », commentait Virginie.[...]

« De toute manière, ce n’est pas la mission des collectivités territoriales que de prendre en charge des contenus d’enseignement », poursuivait Diane, pour qui il faut que l’État « rende aux élèves les trois heures d’enseignements subtilisées sous l’ère Sarkozy lors de la suppression de l’école le samedi matin ».

Pour les parents d’élèves, les enseignements sont de la compétence exclusive des professeurs de l’Éducation nationale. Ils revendiquent donc la restitution des trois heures manquantes et le renforcement des enseignements fondamentaux dans les programmes scolaires.

Contradiction ? « Non, car cela permettrait de travailler sereinement et de boucler les programmes annuels sans épuiser les élèves », répliquait Virginie. Et d’enfoncer le clou : « Il faudrait aussi alléger les effectifs d’élèves en embauchant des enseignants, ainsi que renforcer les moyens du Rased ».

Autrement dit, les parents d'élèves estiment qu'il s’agirait non pas d’imposer des réformes ubuesques dont personne ne veut et qui ne visent qu’à remettre en cause le caractère républicain et universaliste de nos institutions scolaires mais de régler les problèmes causés par une politique qui vise à faire des économies au mépris de toute autre considération.

Morgan Termeulen

Contre-offensive du gouvernement. Pour couvrir ses arrières, le ministère a d’ailleurs commandé un sondage à l’Institut CSA précisément sur ce thème. "Les Français sont avec nous", argumente le ministère à la vue des réponses qu’il en tire. Sans surprise, deux tiers des Français se déclarent favorables à la réforme, estimant notamment qu’elle permettra aux enfants de mieux apprendre à l’école.

Certains aspects négatifs de la réforme sur les enfants sont toutefois pointés par deux tiers des sondés : 62 % des Français sont préoccupés par la fatigue et le stress que les nouveaux rythmes astreindront aux enfants et 60 % le sont par la complication de l’apprentissage des élèves.

Selon L'Express, le directeur de cabinet de Benoît Hamon, Bertrand Gaume, a rencontré les préfets pour leur mettre la pression, et « rappeler que toute délibération d'un conseil municipal refusant d'appliquer la réforme pouvait être considérée comme illégale. »

Seulement 17 % des communes ont appliqué à la rentrée 2013 la réforme rétablissant la semaine de 4,5 jours et les communes restantes doivent embrayer à la rentrée 2014.

"En dépit des bénéfices engendrés par cette réforme pour les élèves, les Français demeurent fortement préoccupés par les contraintes d'organisation que peuvent engendrer la concentration des cours le matin et la proposition d'activités périscolaires l'après-midi", rapporte le sondage.

Qu'importe, le gouvernement se retrouve ainsi pris au piège par une communication à double fond: une moindre fermeté sur les modalités d'application de la réforme, conjuguée à un discours volontariste sur l'absence de "recul" sur ce dossier. Les deux ne vont pas ensemble. Et les élus l'ont bien compris.
Acceptation

Il est sans doute trop tard, mais alors que la rentrée approche, le ministère sort l'artillerie lourde. Un sondage CSA pour le ministère de l'Education nationale, montre ce vendredi que 69% des Français sont favorables à la réforme, estimant que la concentration des enseignements le matin est bénéfique pour l'apprentissage. 83% des Français restent toutefois persuadés que la réforme posera des problèmes d'organisation dans certaines familles. En plein coeur de la grogne, mi-novembre 2013, un sondage CSA indiquait que 65% des parents d'enfants scolarisés en primaire souhaitaient un abandon de la réforme.

"A 6 semaines de la sortie des classes", les parents, les enfants et les agents municipaux "ne savent toujours pas comment se déroulera la semaine scolaire à la rentrée", a souligné la FSU.

The Goon a écrit:Rythmes scolaires : le gouvernement sort l'artillerie lourde

Contre-offensive du gouvernement. Pour couvrir ses arrières, le ministère a d’ailleurs commandé un sondage à l’Institut CSA précisément sur ce thème. "Les Français sont avec nous", argumente le ministère à la vue des réponses qu’il en tire. Sans surprise, deux tiers des Français se déclarent favorables à la réforme, estimant notamment qu’elle permettra aux enfants de mieux apprendre à l’école.

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Ces parents d'élèves diffusent une lettre ouverte adressée à la mairie dans laquelle ils s'inquiètent de l'organisation et du paiement du temps périscolaire de leurs enfants à partir de la rentrée prochaine.

"Les familles lyonnaises devront-elles payer dès ce mois de juin le temps périscolaire pour toute la prochaine année scolaire ?"

"les familles auraient l'obligation de s'engager et de payer le temps périscolaire pour l'année entière dès lors qu'elles inscriront leur enfant."

Seuil-Charente-Périgord dit non à la réforme des rythmes scolaires. La communauté de communes, la première en Charente à avoir pris la compétence scolaire en 1992, est aussi la première à voter le boycott dans le département.

Le verdict est tombé mercredi soir, lors du conseil communautaire. Treize voix contre deux pour l’application et cinq pour un moratoire d’un an. «Je suis avec les maires.On est unis dans cette décision», assure le président Patrick Borie qui met en avant deux arguments majeurs:
1. Le coût de la réforme (80 à 100.000 euros pour la communauté de communes) associé à la diminution de la dotation de l’État: 36.000 euros sur un budget de 3,2 millions d’euros.«La troisième année consécutive de baisse».
2. Le manque de temps pour étudier l’assouplissement proposé par le ministre de l’Éducation nationale Benoît Hamon. «Le décret a été publié le 8 mai. On devait rendre notre copie le 5 juin et parallèlement le recteur prévenait qu’il n’y aurait que des ajustements à la marge. Or, chez nous, c’est dix communes qui devaient changer. Tout a été fait pour qu’on ne le fasse pas. Ça a fait basculer les élus légalistes», explique Patrick Borie en avouant son «ras-le-bol» et celui de ses collègues.

«On n’est même pas sûr d’accepter un rendez-vous avec l’inspection académique. Ils sont venus plusieurs fois avec des messages contradictoires», poursuit le maire de Marthon qui envisage de «rencontrer le préfet très vite».

« La délibération a été votée à l’unanimité par les quinze conseillers municipaux. On a sollicité les parents d’élèves au préalable, en les conviant à une réunion. Un sondage a été réalisé juste avant : trente-sept parents se sont prononcés contre la réforme, un parent a choisi de s’abstenir, car insuffisamment informé », ­indique François Bigeard, maire de la commune.

Le premier magistrat de Fauverney argumente : « Dans les communes rurales, les jeunes ont des activités extrascolaires, le mercredi ou le week-end. Quand on regarde le canevas de cette modification des rythmes scolaires, on a l’impression qu’on veut donner la même opportunité aux enfants défavorisés. Cela part d’un bon sentiment, mais on prend les choses à l’envers, on tire la logique vers le bas. Ceux qui ont des activités le mercredi matin ne pourront plus les poursuivre à cause de la ­mise en place de ces temps d’activités périscolaires (TAP). On devrait plutôt tirer la logique vers le haut en donnant des moyens pour les enfants défavorisés ».

« Ces TAP risquent, à terme, d’être financés par les parents. Là, on met le doigt dans l’engrenage de l’école payante. Cela veut dire qu’on remet en cause le principe même de l’école laïque, gratuite et obligatoire. Il aurait fallu que le ministre, Benoît ­Hamon, arrête les frais. Je pensais qu’il allait le faire, d’ailleurs. Je tiens à préciser que ma démarche n’est pas du tout ­politique. Si un ministre de droite avait engagé cette ­réforme, j’aurais réagi de la même manière. »

Manque de finances, de personnel... Le 9 mai, 14 maires du Calaisis (1), toutes tendances politiques confondues, se réunissaient en mairie de Calais pour affirmer leur opposition à la controversée réforme des rythmes scolaires. Une opposition qui s’est traduite par une délibération en conseil municipal de Calais le 22 mai dernier (2). Mardi soir, le conseil municipal de Marck emboîtait le pas à Calais en votant à son tour le même type de délibération.
Dans ces deux communes comme chez les autres frondeuses, le discours est le même : si le préfet les contraint à appliquer la réforme (pour l’heure, difficile de voir comment il pourrait en être autrement), ce sera une application a minima à savoir, la mise en place d’une « garderie » comme l’indique Natacha Bouchart.