Lecture-torture

Cripure a écrit:

Abraxas a écrit:Je crois même que l'idée vient après — c'est la forme qui l'enfante.

"Je n'ai pas voulu dire, mais voulu faire, et c'est ma volonté de faire qui a voulu ce que j'ai dit"... Comment l'idée existerait-elle sans forme ? Quelle idée sans mots au préalable ?

Dans l'écriture d'une chanson, c'est plus évident.

A propos de musique, pour répondre au sujet, pour ma part ce sont les polars qui me font l'effet du rap.

Nielsen Rika Bell a écrit:

Cripure a écrit:

Abraxas a écrit:Je crois même que l'idée vient après — c'est la forme qui l'enfante.

"Je n'ai pas voulu dire, mais voulu faire, et c'est ma volonté de faire qui a voulu ce que j'ai dit"... Comment l'idée existerait-elle sans forme ? Quelle idée sans mots au préalable ?

Dans l'écriture d'une chanson, c'est plus évident.

A propos de musique, pour répondre au sujet, pour ma part ce sont les polars qui me font l'effet du rap.

"les polars", c'est un peu vaste. Il y a quand même un monde entre le dernier SAS et Fred Vargas, non ? Ou entre Lawrence Block et Agatha Christie...

Ma lecture-torture : en fac de lettres L'Astrée d'H. d'Urfé

Une nouvelle comparaison avec le rap n'est que trop tentante...

Fofita a écrit:Au risque de me faire lyncher: je n'ai jamais pu lire un Zola... J'en ai pourtant essayé plusieurs, à des âges différents... Rien à faire je n'y arrive pas!

Je garde aussi un horrible souvenir de Lorenzaccio... Allez savoir pourquoi, tout le monde aimait sauf moi... J'étais en secone.

Et finalement l'an dernier nous avions Manatthan Transfer au programme... Je ne l'ai même pas fini, et j'ai tellement détesté que je ne me rappelle même plus l'auteur...

Arf, on me l'avait prêté, j'ai essayé, j'ai abandonné. Je ne saurais même plus dire de quoi ça parle. Tout ce que je sais, c'est que j'ai dû péniblement en lire environ 70 pages en me forçant.

Au lycée : La Métamorphose de Kafka...Insupportable. Peut-être pourrais-je tenter une nouvelle fois l'expérience mais l'envie n'est toujours pas là! Sur ce, bonne journée

A l'époque, je m'étais dit que la vie était trop courte pour lire W ou le souvenir d'enfance de George Pérec.

Et puis, franchement, la couverture, pour une collection habituellement si classe...

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J'ai pas eu le choix, W ou le souvenir d'enfance était au programme de licence pour moi, avec L'Emploi du temps de Butor, L'Aleph de Borges et Je m'en vais de Jean Echenoz. Autant dire que j'ai eu un peu de mal avec cette UE

En vrac : Defense et Illustration de la langue française (beeeuuurkkkk), les pièces de théâtre de Rotrou, Nanine de Voltaire (on a même demandé à la prof en licence, si c'était une parodie...ben non, en fait, Voltaire, il croit à ce qu'il écrit... ), Cleveland de l'Abbé Prévost (1200pages de bonheur pour l'agrèg...le bouquin soporifique, où le personnage est le PLUS malheureux du monde, si, si...au bout de 1000pages, on a compris...mais comme c'est pour l'agrèg...ben faut le lire, d'ailleurs la même année, on a eu aussi les 1200 pages de Don quichotte et les 500 pages de Tristram Shandy), La Nuit et le moment de Crébillon...
Parfois, je me suis dit que le papier aurait pu servir à des choses beaucoup plus utiles...

Hermione0908 a écrit:J'ai pas eu le choix, W ou le souvenir d'enfance était au programme de licence pour moi, avec L'Emploi du temps de Butor, L'Aleph de Borges et Je m'en vais de Jean Echenoz. Autant dire que j'ai eu un peu de mal avec cette UE

Faire rimer lecture avec torture, cela me dépasse : une torture, on la subit, une lecture, on l'arrête quand on veut. Lecture n'a jamais rimé avec torture, en ce qui me concerne.

Ca dépend, si tu es obligé(e) de le lire...

En fac, j'ai découverts plein d'auteurs que je ne connaissais pas et que j'ai beaucoup appréciés, mais il y en a un (seul) qui m'a réellement gonflée, et que j'ai dû me taper quand même : Le soulier de satin, de Claudel.

Je déteste Mme Bovary, l'éducation sentimentale, le rouge et le noir, la chartreuse de Parme. Pour moi, c'est de la torture. Le pire c'est que je suis tombée sur le rouge et le noir au bac et la Bovary au Capes!!

Je déteste Christine Angot (jamais pu finir un de ses bouquins).
Je m'ennuie passablement avec Philippe Claudel et je n'ai pas compris non plus le foin autour du Coeur cousu de C. Martinez.
J'ai commencé plusieurs fois L'Enfant de Vallès sans jamais parvenir à rentrer dedans, de même pour les œuvres de Bazin.

Hermione0908 a écrit:J'ai pas eu le choix, W ou le souvenir d'enfance était au programme de licence pour moi, avec L'Emploi du temps de Butor, L'Aleph de Borges et Je m'en vais de Jean Echenoz. Autant dire que j'ai eu un peu de mal avec cette UE

Je déteste ce bouquin que je trouve totalement insipide.

Le plus "ennuyant" (comme disent mes élèves) pour moi, c'est A Rebours, mais j'ai mis mon point d'honneur à le terminer => torture. Proust me tombe des mains aussi ...Jamais pu terminer la route des Flandres, et je ne me suis pas forcé cette fois ...

Puisqu'on ne peut pas éditer ce post, j'ajoute Marguerite Duras.
Ca devrait être remboursé par la Sécu , comme traitement contre l’insomnie :diable:

Voyage au bout de la nuit je suis arrivé au bout de la nuit mais quelle galère !

Ronin a écrit:Voyage au bout de la nuit je suis arrivé au bout de la nuit mais quelle galère !

Ca m'a surpris au début, puis j'ai été conquis.

Ronin a écrit:Voyage au bout de la nuit je suis arrivé au bout de la nuit mais quelle galère !

+1

Ça m'apprendra à vouloir me cultiver !

J'ajoute à ça :
- La Métamorphose de Kafka, quel ennui, mais quel ennui...
- Lolita de Nabokov, je ne l'ai pas aimé au point d'être persuadée de ne pas l'avoir fini. Après vérification, si.

Et puis, le seul bouquin que j'ai abandonné avant de l'avoir lu en entier : Moby Dick de Melville.

Des livres que je n'ai pas su finir, ou alors avec bien du mal...
il y en a sûrement des autres... mais j'ai oublié !

Le Rouge et le Noir
la Chartreuse de Parme
Au bonheur des Dames
Les Pensées (Pascal)

Philippe Muray.

Je n'aime pas l'éructation qui postillonne, et lui appliquerais ce qu'il explique lui-même à propos des pamphlets de Céline -l'antisémitisme en moins, évidemment. A savoir qu'un pamphlet, c'est fait pour souder une meute, même et surtout quand ça dénonce le panurgisme.

J'y vois en plus une espèce de fascination pour la laideur, le grotesque et la vulgarité, qui ne vaut pas forcément mieux que l'idolâtrie qu'il leur reproche de susciter. D'une certaine manière, c'est leur faire trop d'honneur que d'en faire une pareille obsession.

Sa posture me paraît celle d'un demi-habile, qui ricane ou qui fulmine haineusement parce que de bonnes causes sont défendues bêtement, et que des naïfs croient au progrès et y contribuent joyeusement - au lieu de méditer gravement devant des têtes de mort en songeant à leur future putréfaction, et de ressasser sans fin l'idée que la chair est triste, la nature humaine corrompue, et que tout est vanité.

Enfin, ses médiocres épigones en reprenant sans génie certaines de ses idées, les ramènent finalement à ce qu'elles sont.

Pas la peine de l'habiller pour l'hiver, c'est déjà fait, Hannibal...

Bonne idée, John, d'avoir suggéré ailleurs d'exhumer ce fil. On y en apprend de belles :lol!:

arria a écrit:"La modification" de Butor: j'ai été obligée de le lire en prépa et je ne me souviens que d'une chose: l'ennui terrible que j'ai éprouvé en le lisant

Bon C'est que ça marche encore...
Je me rappelle avoir lu ce livre au moment des oraux d'Ulm en 85 et être passé alors devant le domicile du héros, place du Panthéon. Deux gardes y étaient en faction... C'était l'immeuble où logeait le premier ministre de l'époque, Laurent Fabius.

Dwarf a écrit:le nouveau roman, en général (je ne parle pas des quelques appréciables exceptions), est une escroquerie intellectuelle, comme beaucoup des mouvements auto-proclamés (tiens, pourquoi cela m'évoque tout de suite les "sciences" de l'éducation??? :lol: ).

Quand on n'aime pas, on n'est pas obligé de faire de sa détestation une théorie
C'est sûr que si on veut un résumé de l'histoire pour Télé Z... :shock:


Bon, pourquoi se limiter au roman ? Ma détestation profonde est double. Premier prix : Les Planches courbes de Bonnefoy, sur lesquelles j'ai fait cours en T L pendant deux ans sans avoir lu le livre en entier (qu'est-ce qu'il m'a fait gaspiller comme électricité !! Tous les soirs, je m'endormais toutes lumières allumées). Une véritable horreur. Et j'en souffrais parce que des collègues avaient l'air de trouver ça génial.
L'autre, c'est Corinne de la mère de Stael.
Sinon... Peut-être la plupart des livres de Gide, qui me tombent des mains. Il a raté Proust : ça ne m'étonne pas.

Noetiote a écrit:

Ronin a écrit:Voyage au bout de la nuit je suis arrivé au bout de la nuit mais quelle galère !

+1

Ça m'apprendra à vouloir me cultiver !

J'ajoute à ça :
- La Métamorphose de Kafka, quel ennui, mais quel ennui...
- Lolita de Nabokov, je ne l'ai pas aimé au point d'être persuadée de ne pas l'avoir fini. Après vérification, si.

Et puis, le seul bouquin que j'ai abandonné avant de l'avoir lu en entier : Moby Dick de Melville.

On devrait interdire et pendre par les gonades tout éditeur qui proposerait une version nom annoté de ce chef d'oeuvre! Lire le roman pour le roman n'a effectivement aucun intérêt.

Sinon, j'ai prodigieusement détesté The Adventures of Roderick Random... et ça a du se voir, 2/20 à l'oral d'agreg, ça ne ment pas. C'est long, improbable, sans style, trop de personnages, trop de rebondissements, pouah!

On devrait interdire et pendre par les gonades tout éditeur qui proposerait une version nom annoté de ce chef d'oeuvre!

Tu peux en dire en plus? Il est dans ma PAL, j'ai l'édition Folio (nouvelle traduction, mais non annontée). Tu proposes quoi comme version (française, please)?