LV : les "tâches" remplacées par une "problématique" ?

Bonjour à tous !
je poste ce soir dans une partie du forum où je ne mets habituellement pas les pieds, pour vous soumettre une question d'une collègue (et amie) concernant l'enseignement des langues vivantes :

Question à mes amis/collègues (de langues principalement) et aux amis de mes amis...en collèges ou lycées, de toutes académies existantes:
l'approche actionnelle est-elle morte et enterrée, et remplacée par une problématisation des sujets donnés? (en gros, on arrête les Tâââches et on commence par une Problématique)
C'est pas pour vous donner mal à la tête avant le weekend... Cela fait suite à l'inspection d'une collègue...juste un peu d'amère curiosité...

j'avoue ne pas maîtriser le jargon des profs de langues vivantes et j'espère que ça vous parle   

Chez nous (allemand, Versailles, suis en stage), c'est plutôt le cumul!
Faut une tâche finale mais aussi une problématique "un questionnement qui fasse sens pour l'élève!)
Bref, une question à la khôn qu'on pose en tout début de séquence!!

C'est ça, sauf que ce n'est pas con du tout, enfin, en lycée c'est plutôt intéressant.

Nan, moi ça me parle pas du tout  :lol!: 

ah mince, je me suis faite inspecter fin novembre et mon IPR ne m'a pas parlé de problématisation???!!!
Holderfar, si tu pouvais me donner quelques exemples ça serait sympa

Pour l'étude des notions en 1e et terminale, nos IPR (enfin la mienne) apprécient que l'on problématise nos séquences pour guider les élèves, entre autres. Pour ma séquence mythes et héros, l'an dernier, j'avais adopté une problématique de départ volontairement large: "dans quelle mesure les mythes façonnent l'identité allemande?", ce qui m'avait permis ensuite de faire un survol des mythes anciens et modernes (les Nibelungen, la victoire de l'Allemagne à la coupe du monde 1954,....). Et ma tâche finale était un débat, qui permettait aux élèves de sélectionner les docs les plus intéressants et d'approfondir leur interprétation: "La société moderne a-t-elle encore besoin de mythes et héros?"

Comme ces modes sont usantes...avec le temps j'ai vu passer un paquet de doxas différentes et certaines contredisaient d'autres. Chaque génération veut laisser sa théorie pédagogique comme une empreinte et nous faire croire qu'ils ont découvert le Saint Graal.

Il n'empêche que ça m'a l'air très intéressant ce que tu fais Holdefar.   

Lizdarcy a écrit:Comme ces modes sont usantes...avec le temps j'ai vu passer un paquet de doxas différentes et certaines contredisaient d'autres. Chaque génération veut laisser sa théorie pédagogique comme une empreinte et nous faire croire qu'ils ont découvert le Saint Graal.

Vu comme cela, c'est vrai que c'est usant. Du coup, j'essaie de picorer un peu partout ce qui me semble intéressant, pour faire ma petite cuisine. Et comme pour tout le monde, de temps en temps, ça ne prend pas et c'est dégueulasse.    

holderfar a écrit:C'est ça, sauf que ce n'est pas con du tout, enfin, en lycée c'est plutôt intéressant.

Au lycée, ça me semble même très pertinent, surtout en vue de l'oral du bac...
En collège, je cherche encore la logique du truc...   Ca se résume souvent à une question posée en début de séquence qui n'intéresse vraiment ni le prof ni les élèves!

holderfar a écrit:Pour l'étude des notions en 1e et terminale, nos IPR (enfin la mienne) apprécient que l'on problématise nos séquences pour guider les élèves, entre autres. Pour ma séquence mythes et héros, l'an dernier, j'avais adopté une problématique de départ volontairement large: "dans quelle mesure les mythes façonnent l'identité allemande?", ce qui m'avait permis ensuite de faire un survol des mythes anciens et modernes (les Nibelungen, la victoire de l'Allemagne à la coupe du monde 1954,....). Et ma tâche finale était un débat, qui permettait aux élèves de sélectionner les docs les plus intéressants et d'approfondir leur interprétation: "La société moderne a-t-elle encore besoin de mythes et héros?"

Je vais me le garder dans un coin de ma tête!!   

philann a écrit:En collège, je cherche encore la logique du truc... Ca se résume souvent à une question posée en début de séquence qui n'intéresse vraiment ni le prof ni les élèves!

J'ai l'impression qu'ils se fourvoient, là, en voulant faire du collège un petit lycée. Exactement ce qu'il ne faudrait pas faire!

philann a écrit:Je vais me le garder dans un coin de ma tête!!

Garde, garde, il en restera toujours quelque chose!    

On demande aux profs de latin et de grec de s'inspirer des cours de langues vivantes, lesquels doivent s'inspirer des problématiques que nous utilisons en séances de latin, de grec et de français...  

Le progrès fait rage, le futur ne manque pas d'avenir!   

Je ne savais pas qu'il y avait une nouvelle mode. Qui connait un article,un texte décrivant cette nouvelle problématique en langues? Je suis curieuse de voir ce qu'on veut de nous,juste curieuse hein car je fais bien ce qui me plait.

C'était déjà ce que je faisais lorsque je faisais (et que je fais) des séquences construites sur documents authentiques en classes européennes et non tirées du manuel. Cela me semble normal de trouver un fil conducteur et de permettre aux élèves de réfléchir avec la langue et non de faire juste de la langue pour faire de la langue.

Quelqu'un peut-il donner un exemple pour des classes de collège?

En même temps, en tant que professeur d'histoire-géographie, il me semble que l'étude d'un document sans problématique est justement problématique. Et ce serait bien qu'il y est une pratique commune à toute les matières concernant ce point car les élèves sont perdus. Cependant, cela me paraît difficile en collège. Peut-être en simplifiant les choses ?

Déjà dans certains lycées ils ne comprennent rien ni aux séquences, ni à la problématique ni aux projets alors au collège...sur le papier c'est top, mais j'ai une seconde où élèves et parents demandent des cours de "grammaire" à l'ancienne et foutent le bordel..; tél la direction, bref je ne m'en sors pas avec la nouvelle pédagogie...c'est usant

Merci holderfar pour l'exemple. Effectivement pour le collège cela me semble un peu tordu : raison pour laquelle mon ipr ne m'en a pas parlé? D'ailleurs ma stagiaire n'en a pas non plus entendu parler ni une copine pourtant formatrice (oui je sais je fricote avec le diable!).

En collège, en principe, ce n'est pas pertinent, donc oui, c'est sans doute pour ça que ton IPR ne t'en a pas parlé.

Je donne un exemple: je viens de finir une séquence en 5ème sur la nourriture: nous avons donc vu (ou revu) du vocabulaire de base autour des aliments, des boissons, de la cuisine/restaurant/supermarché; des phrases pour demander/commander/décrire la présence ou le manque de quelque chose, les quantifieurs ainsi que les nombrables/indénombrables et bien sûr de la civi. La tâche finale étant un jeu de rôle en "pair group" (JCVD devrait être formateur à l'ESPE) "dans" un supermarché où il y a tout sauf ce que l'on demande, quelle aurait été ma problématique? Que les "please" et les "thank you" sont primordiaux en Angleterre? 

lumeeka a écrit:Je donne un exemple: je viens de finir une séquence en 5ème sur la nourriture: nous avons donc vu (ou revu) du vocabulaire de base autour des aliments, des boissons, de la cuisine/restaurant/supermarché; des phrases pour demander/commander/décrire la présence ou le manque de quelque chose, les quantifieurs ainsi que les nombrables/indénombrables et bien sûr de la civi. La tâche finale étant un jeu de rôle en "pair group" (JCVD devrait être formateur à l'ESPE) "dans" un supermarché où il y a tout sauf ce que l'on demande, quelle aurait été ma problématique? Que les "please" et les "thank you" sont primordiaux en Angleterre? 

voilà, c'est pourquoi holderfar soulignait que ce n'était pas pertinent au collège...donc pas besoin de se prendre la tête sur un truc qui n'existe pas.

Je n'avais pas lu, oops. Toutes mes confuses.

Problématique pour les classes anglicistes ET latinistes: les fautes de grammaire sont-elles importantes sur les graffiti?