- JohnMédiateur
http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/12/04/pisa-comment-faire-mieux_3525040_3208.htmlEn sciences, trop de photocopies encore, et, par exemple sur le développement durable, peu d'enseignement rigoureux. En histoire, « les grandes périodes sont toutes abordées, mais les repères qui en constituent la trame font l'objet d'une étude parcellaire, jamais systématique ». L'étude de la géographie se réduit souvent à celle du milieu local ; et mieux vaut ne pas s'attarder sur le problème des langues vivantes.
Bien rédigé, fondé sur deux ans d'enquête, ce rapport noircit-il le tableau ? On le voudrait presque. Est-il injuste envers les enseignants ? Il les présente surtout comme exposés à un grand nombre d'injonctions parfois incompatibles, et obligés, on le comprend, de choisir leurs priorités. Ce qui est en revanche pointé avec peu de précautions oratoires, c'est, dans l'ensemble de ces matières, un déficit de formation initiale et continue, une « insuffisante maîtrise des fondements disciplinaires et didactiques » affectant les maîtres, mais aussi les inspecteurs d'académie. C'est, enfin, l'atmosphère d'urgence dans laquelle tout se déroule, avec le défaut tout à la fois d'outils pédagogiques adéquats, de temps pour la concertation et de confiance accordée à l'esprit d'initiative.
Si ce rapport dit vrai, il faut en mesurer la portée. Pour qu'une école soit efficace, il y a trois conditions de base : qu'il y règne un mélange d'animation et de paix ; que les enseignements soient planifiés avec bon sens ; que les enseignants parlent aux élèves un langage adéquat. Le rapport Claus n'aborde pas la première condition. Il soulève certains problèmes quant à la seconde. Surtout, il laisse penser qu'à l'égard des matières au programme l'aisance et la sécurité d'esprit qui permettraient aux enseignants une approche pédagogique précise, dynamique, inventive et diversifiée sont loin d'être toujours au rendez-vous – alors que, mises en oeuvre, elles font merveille.
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"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- User17706Bon génie
C'est un très bon article, mais rédigé avec la prudence habituelle à Denis Kambouchner. On peut craindre qu'il ne soit un petit peu trop subtil dans ses formulations pour frapper le lecteur.
- falblablaNiveau 7
[quote="John"]
Par contre, je ne vois nulle part de commentaire concernant la difficulté d'être pluridisciplinaire. Comme s'il était évident qu'un PE puisse maitriser tous les contenus pédagogiques dès sa première année d'enseignement.
Trop de contenu pour trop peu de temps à accorder à l'histoire et à la géographie, matières jadis considérées comme matières "d'éveil" et l'histoire demande énormément de préparation hors temps scolaire.... C'est, enfin, l'atmosphère d'urgence dans laquelle tout se déroule, avec le défaut tout à la fois d'outils pédagogiques adéquats, de temps pour la concertation et de confiance accordée à l'esprit d'initiative.
Je ne comprends pas très bien, j'ai besoin d'une explication de texte. Merci au volontaire.John a écrit:http://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/12/04/pisa-comment-faire-mieux_3525040_3208.html... Pour qu'une école soit efficace, il y a trois conditions de base : qu'il y règne un mélange d'animation et de paix ;...
Par contre, je ne vois nulle part de commentaire concernant la difficulté d'être pluridisciplinaire. Comme s'il était évident qu'un PE puisse maitriser tous les contenus pédagogiques dès sa première année d'enseignement.
- User17706Bon génie
Qu'est-ce qui te semble obscur, le sens exact des «trois conditions de base» dont parle DK?
Effectivement l'article ne mentionne pas la difficulté d'être pluridisciplinaire.
Effectivement l'article ne mentionne pas la difficulté d'être pluridisciplinaire.
- falblablaNiveau 7
Ce doux mélange d'animation et de paix...présenté comme une des conditions à l'efficacité. Que veut-il dire ? Que les PE sont stressés ? Qu'il mettent le b**** dans leurs classes ? Que l'école devrait être un univers rose et fleuri laissant devant ses portes toute la misère qui y entre ?PauvreYorick a écrit:Qu'est-ce qui te semble obscur, le sens exact des «trois conditions de base» dont parle DK?
Effectivement l'article ne mentionne pas la difficulté d'être pluridisciplinaire.
Ou qu'il s'agit d'une conséquence due à l'insuffisante maitrise disciplinaire des enseignants ? Ou que les domaines enseignés ne mobilisent pas les élèves ?
"Mais on sait bien qu'aucune classe ne restera en paix si les élèves n'ont pas de manière quasi permanente le sentiment d'être mobilisés par ce qu'on leur apprend et d'avancer dans quelque chose"
- User17706Bon génie
Houlà, houlà, houlà, absolument rien de tout ça!falblabla a écrit: Ce doux mélange d'animation et de paix...présenté comme une des conditions à l'efficacité. Que veut-il dire ? Que les PE sont stressés ? Qu'il mettent le b**** dans leurs classes ? Que l'école devrait être un univers rose et fleuri laissant devant ses portes toute la misère qui y entre ?
Ou qu'il s'agit d'une conséquence due à l'insuffisante maitrise disciplinaire des enseignants ? Ou que les domaines enseignés ne mobilisent pas les élèves ?
Qu'est-ce qui te donne à ce point le sentiment que cet article devrait être hostile aux PE ?
- falblablaNiveau 7
Non, je n'ai pas un sentiment d'hostilité, j'ai plutôt l'impression qu'il rêve à une école merveilleuse. Ou que la phrase dont il est question (ce doux mélange...) est pur lyrisme de sa part et n'a pas sa place dans ce discours.
- User17706Bon génie
Tu réécris quand même un peu: «doux» n'est pas dans l'article
C'est en tout cas ce que je comprends; je précise que je n'ai pas mis les pieds dans une école primaire depuis que j'en suis moi-même sorti...
Ce que je comprends: la «paix» («relative»: ce n'est pas non plus un silence de mort), c'est le calme qui permet l'attention et l'écoute. C'est, si tu veux, la condition disciplinaire minimale; mais comme on ne saurait demander aux très jeunes élèves de rester calmes et silencieux pour rester calmes et silencieux, il faut, écrit DK, que leur attention, rendue possible par ce calme, soit captée par l'enseignement, sans quoi le calme disparaîtra vite.Denis Kambouchner a écrit:Pour qu'une école soit efficace, il y a trois conditions de base : qu'il y règne un mélange d'animation et de paix ; que les enseignements soient planifiés avec bon sens ; que les enseignants parlent aux élèves un langage adéquat. Le rapport Claus n'aborde pas la première condition. Il soulève certains problèmes quant à la seconde. Surtout, il laisse penser qu'à l'égard des matières au programme l'aisance et la sécurité d'esprit qui permettraient aux enseignants une approche pédagogique précise, dynamique, inventive et diversifiée sont loin d'être toujours au rendez-vous – alors que, mises en oeuvre, elles font merveille.
Dans une certaine mesure, les trois conditions sont liées. La paix relative des classes et des espaces communs exige une constante vigilance, un langage approprié, une grande cohésion des équipes, et un patient dialogue avec les parents, à établir dès l'entrée en maternelle. Mais on sait bien qu'aucune classe ne restera en paix si les élèves n'ont pas de manière quasi permanente le sentiment d'être mobilisés par ce qu'on leur apprend et d'avancer dans quelque chose. Et l'introduction massive du numérique n'y suffira pas, s'ils ne trouvent en face d'eux quelqu'un pour leur parler avec compétence et doigté.
C'est en tout cas ce que je comprends; je précise que je n'ai pas mis les pieds dans une école primaire depuis que j'en suis moi-même sorti...
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