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- User17706Bon génie
Oui. Ce serait idiot de se tirer une balle dans le pied juste pour pouvoir dire qu'au moins on ne les a pas soutenus.Finrod a écrit: Aujourd'hui, le décret Peillon touche tous les enseignants, même s'il semble cibler les CPGE en priorité : on à la un trompe l'œil habile pour diviser et détourner l'attention, qui fonctionne à merveille.
- JacqGuide spirituel
Je ne dis pas le contraire, mais et dans les autres établissements ? Oui, la pression est forte, oui la concurrence est forte, oui (encore une anaphore à la con et je me transforme en Hollande ) et le contenu est ultra dense en classe prépa et les heures perdues sont perdues... mais et dans les autres établissements ? Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?Finrod a écrit:Jacq, j'ai pensé dès mes premiers jours dans l'EN (secondaire) que les profs de CPGE ne se sentait pas assez concernés et que cela venait vers eux.
Aujourd'hui, le décret Peillon touche tous les enseignants, même s'il semble cibler les CPGE en priorité : on à la un trompe l'œil habile pour diviser et détourner l'attention, qui fonctionne à merveille.
Pour le reste, il est quasi-impossible de faire grève en CPGE car il est totalement impossible par la suite de rattraper le retard pris et car celui-ci est lourd de conséquences. Le jeux de la concurrence entre établissement, très fort, finit de paralyser les collègues. Ce qui se passe en ce moment en termes de mobilisation est tout a fait exceptionnel.
Je veux bien qu'on me dise qu'on est dans la même me....., mais dans ce cas là c'est tout le temps, pas seulement maintenant, lorsque cela arrange et que l'on se rend compte qu'on va morfler aussi.
La solidarité ce n'est pas à sens unique.
Je veux bien être solidaire avec un prof de prépa, je ne demande que cela, je ne nie pas la qualité de leur boulot, la masse de travail qu'ils ont. Mais ils savent qu'on crève en LP, que depuis 4 ou 5 ans les classes sont devenues totalement ingérables ? Que les collèguents craquent, pas les Néo, mais les anciens parce que c'est devenu le foutoir total ? Je vois des collègues qui ont dix ans d'ancienneté de plus que moi qui n'en peuvent plus. Qu'ont fait les collègues de prépa pendant ce temps ? Ils ont été solidaires ? Qu'ont-ils dit lorsque moi (et beaucoup de collègues) nous sommes passés de 16 élèves en bac pro à 32 élèves par classe avec moins d'heures. Elle était où alors la solidarité, dans l'autre sens ? En quoi ces collègues se sont-ils un instant sentis concernés, quand ont-ils été solidaires alors que la moitié des postes supprimés l'a été dans les LP alors que nous constituons bien moins de la moitié des postes du secondaire ? Ont-ils manifesté, ont-ils bougé un orteil, ont-ils protesté (je sens que je me hollandisme encore là) ? RIEN !
La seule chose c'est que nous on s'occupe des pauvres, des prolétaires et des bannis de la société, et que personne ne vient nous octroyer trois minutes d'antenne TV ou radio lorsqu'on crève alors que là on va en faire en débat national et donner un temps de parole non pas à la majorité, mais à la minorité des élites. Je n'ai rien contre les élites, j'aime l'élite lorsqu'elle s'occupe de la base, et pas seulement de son petit derrière à elle.
- User17706Bon génie
La vérité, c'est que sur ces sujets, on n'a pas su s'informer, individuellement, mais aussi collectivement. Sans être en prépa, je n'ai pas su à l'époque l'ampleur du massacre. Et effectivement, je comprends parfaitement ta colère.
- agcNiveau 9
entièrement d'accord avec toi.Jacq a écrit:Je ne dis pas le contraire, mais et dans les autres établissements ? Oui, la pression est forte, oui la concurrence est forte, oui (encore une anaphore à la con et je me transforme en Hollande ) et le contenu est ultra dense en classe prépa et les heures perdues sont perdues... mais et dans les autres établissements ? Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?Finrod a écrit:Jacq, j'ai pensé dès mes premiers jours dans l'EN (secondaire) que les profs de CPGE ne se sentait pas assez concernés et que cela venait vers eux.
Aujourd'hui, le décret Peillon touche tous les enseignants, même s'il semble cibler les CPGE en priorité : on à la un trompe l'œil habile pour diviser et détourner l'attention, qui fonctionne à merveille.
Pour le reste, il est quasi-impossible de faire grève en CPGE car il est totalement impossible par la suite de rattraper le retard pris et car celui-ci est lourd de conséquences. Le jeux de la concurrence entre établissement, très fort, finit de paralyser les collègues. Ce qui se passe en ce moment en termes de mobilisation est tout a fait exceptionnel.
Je veux bien qu'on me dise qu'on est dans la même me....., mais dans ce cas là c'est tout le temps, pas seulement maintenant, lorsque cela arrange et que l'on se rend compte qu'on va morfler aussi.
La solidarité ce n'est pas à sens unique.
Je veux bien être solidaire avec un prof de prépa, je ne demande que cela, je ne nie pas la qualité de leur boulot, la masse de travail qu'ils ont. Mais ils savent qu'on crève en LP, que depuis 4 ou 5 ans les classes sont devenues totalement ingérables ? Que les collèguents craquent, pas les Néo, mais les anciens parce que c'est devenu le foutoir total ? Je vois des collègues qui ont dix ans d'ancienneté de plus que moi qui n'en peuvent plus. Qu'on fait les collègues de prépa pendant ce temps ? Ils ont été solidaires ? Qu'ont-ils dit lorsque moi (et beaucoup de collègues) nous sommes passés de 16 élèves en bac pro à 32 élèves par classe avec moins d'heures. Elle était où alors la solidarité, dans l'autre sens. En quoi ces collègues se sont-ils un instant sentis concernés, quand ont-ils été solidaires alors que la moitié des postes supprimés l'a été dans les LP alors que nous constituons bien moins de la moitié des postes du secondaire ? Ont-ils manifesté, ont-ils bougé un orteil, ont-ils protesté (je sens que je me hollandisme encore là) ? RIEN !
La seule chose c'est que nous on s'occupe des pauvres, des prolétaires et des bannis de la société, et que personne ne vient nous octroyer trois minutes d'antenne TV ou radio lorsqu'on crève alors que là on va en faire en débat national et donner un temps de parole non pas à la majorité, mais à la minorité des élites. Je n'ai rien contre les élites, j'aime l'élite lorsqu'elle s'occupe de la base, et pas seulement de son petit derrière à elle.
- CathEnchanteur
D'accord, hélas.
- JacqGuide spirituel
Je ne suis pas en colère contre les prof de prépa, pas le moins.PauvreYorick a écrit:La vérité, c'est que sur ces sujets, on n'a pas su s'informer, individuellement, mais aussi collectivement. Sans être en prépa, je n'ai pas su à l'époque l'ampleur du massacre. Et effectivement, je comprends parfaitement ta colère.
Mais lorsqu'on me dit que je ne suis pas solidaire, oui, là je suis en colère.
Oui, pour l'instant, je ne peux pas être solidaire avec de gens qui ne le sont pas.
Et lorsque l'on veut s'informer on s'informe.
Nous savons les problèmes des RASED, du primaire, et moins (mais lorsqu'on veut on sait) des LP, des 3DP etc etc....
Donc je veux bien être solidaire. Mais comment pouvez-vous me demander d'être en grève, de manifester, pour des gens qui n'ont pas bougé pendant des années ?
Je veux bien appartenir au même monde que les prépa, mais il faut que les prépa appartiennent au même monde que moi, mes collègues, et surtout mes élèves. Le représentant des classes prépa sur Europe 1 a dit "nous participons aux "cordées de la réussite". Comme si c'était une excuse pour dire "on s'occupe de tous", et pas que de nos élèves.
Mais les "cordées de la réussite", belle foutaise. La réalité elle n'est pas là.
EDIT : et il ajoute : c'est la première fois que nous sommes en grève, on n'a pas l'habitude d'être en grève (ce ne sont pas ses mots, mais l'esprit est là). Ben oui, c'est le problème. On n'est pas en grève d'habitude... pour les autres, quand cela ne nous touche pas. Une fois de plus je dis, cela ne veut pas dire qu'aucun prof de prépa n'est pas en grève, mais il n'y a pas de mouvement. Si les prof de prépa appartiennent au même monde que nous, ils devraient être en grève avec nous, et pas seulement quand ils se sentent touchés.
- meskiangasherNiveau 9
Non, ce n'est pas la peine qu'il rattrape les absences. Il faut arrêter de se voiler la face, les LP n'existent que pour faire garderie, rien de plus. On peut en penser ce que l'on veut, mais la réalité est là.Jacq a écrit:Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?
- JacqGuide spirituel
NON, je ne suis pas d'accord. Nous existons parce que nous nous adressons à des élèves, malheureusement de plus en plus nombreux, qui ont besoin d'avoir une autre formation que la formation classique. Et notre existence justement, en nombre de plus en plus importante, est la condition d'un enseignement correct en lyce général [EDIT : notre existence pourrait éviter que des élèves n'ayant pas le niveau aillent au lycée général]. Si nous voulons maintenir un certain niveau au général il faut que les élèves qui n'ont pas le niveau aillent chez nous (en LP). L'accueil de plus d'élève en LP peut garantir le niveau au lycée général.meskiangasher a écrit:Non, ce n'est pas la peine qu'il rattrape les absences. Il faut arrêter de se voiler la face, les LP n'existent que pour faire garderie, rien de plus. On peut en penser ce que l'on veut, mais la réalité est là.Jacq a écrit:Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?
Tu es ironique, je te suis là dessus.
C'est à nous d'en faire une réelle formation, mais là on dérive du sujet d'origine. On peut se retrouver (idées comme lieu de discussion) sur des post dans la section LP. En même temps la garderie, nos collègues de collège peuvent dire la même chose.
Et redite, on ne fait pas de la garderie, nous formons de bons élèves en LP, mais parmi ces élèves il y a de la garderie. Nous sauvons aussi beaucoup d'élèves qui n'appartiennent pas à l'élite pensante et parlante, et à qui nous donnons leur chance. Et c'est mon plaisir, ma principale satisfaction, rétribution.
- BoubouleDoyen
Je vais dire la même chose.PauvreYorick a écrit:La vérité, c'est que sur ces sujets, on n'a pas su s'informer, individuellement, mais aussi collectivement. Sans être en prépa, je n'ai pas su à l'époque l'ampleur du massacre. Et effectivement, je comprends parfaitement ta colère.
Mais même dans l'enseignement général, les gens ne sont pas au courant de ce qui les concerne. Depuis 15 jours, je tente de présenter le projet Peillon, afin que les collègues soient au courant. J'essaie de leur dire qu'ils sont en train d'accepter qu'on détruise les décrets de 50, sans aucune contrepartie (je sais c'est symbolique, ils sont désuets, etc... sauf qu'ils tiennent depuis 63 ans, et que là c'est fini, sans aucune contrepartie).
Qu'ils aient 30 ou 50 ans, la première question que je reçois est : "c'est quoi les décrets de 50 ?"
Amen.
- philannDoyen
Jacq: je crains malheureusement que tu aies de plus en plus tort!
Non pas sur les LP, je suis plus que favorable à une formation professionnelle des élèves. Mais quand tu dis qu'il y a un certain niveau en général du fait que d'autres élèves vont en LP, c'est de moins en moins vrai. Les places en LP sont chères et donc limitées...en revanche, c'est "Sésame ouvre-toi en 2de G". Du coup, certains élèves qui n'ont pas de bons dossiers ne peuvent pas intégrer la formation voulue en LP .... MAIS finissent en 2nde G. !!!
Non pas sur les LP, je suis plus que favorable à une formation professionnelle des élèves. Mais quand tu dis qu'il y a un certain niveau en général du fait que d'autres élèves vont en LP, c'est de moins en moins vrai. Les places en LP sont chères et donc limitées...en revanche, c'est "Sésame ouvre-toi en 2de G". Du coup, certains élèves qui n'ont pas de bons dossiers ne peuvent pas intégrer la formation voulue en LP .... MAIS finissent en 2nde G. !!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- LefterisEsprit sacré
On envoie des élèves à 6 en français, 7 en maths (mais 10 de moyenne avec la note de vise scolaire, l'EPS...) , en LG, parce que les filières pro que exu voudraient, et qui sont demandées, n'en veulent pas . Il y a de véritables secondes poubelles, où l'on peut encore moins faire cours que dans une 4ème de ZEP.philann a écrit:Jacq: je crains malheureusement que tu aies de plus en plus tort!
Non pas sur les LP, je suis plus que favorable à une formation professionnelle des élèves. Mais quand tu dis qu'il y a un certain niveau en général du fait que d'autres élèves vont en LP, c'est de moins en moins vrai. Les places en LP sont chères et donc limitées...en revanche, c'est "Sésame ouvre-toi en 2de G". Du coup, certains élèves qui n'ont pas de bons dossiers ne peuvent pas intégrer la formation voulue en LP .... MAIS finissent en 2nde G. !!!
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- JohnMédiateur
Ah, toi aussi ?Qu'ils aient 30 ou 50 ans, la première question que je reçois est : "c'est quoi les décrets de 50 ?"
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"Qui a construit Thèbes aux sept portes ? Dans les livres, on donne les noms des Rois. Les Rois ont-ils traîné les blocs de pierre ? [...] Quand la Muraille de Chine fut terminée, Où allèrent ce soir-là les maçons ?" (Brecht)
"La nostalgie, c'est plus ce que c'était" (Simone Signoret)
- IgniatiusGuide spirituel
Si je peux te rejoindre quant à l'aspect disons... stoïque, des profs de prépa face à nos mobilisations, je trouve que ce genre de faute est partagé par tous désormais.Jacq a écrit:Je ne dis pas le contraire, mais et dans les autres établissements ? Oui, la pression est forte, oui la concurrence est forte, oui (encore une anaphore à la con et je me transforme en Hollande ) et le contenu est ultra dense en classe prépa et les heures perdues sont perdues... mais et dans les autres établissements ? Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?Finrod a écrit:Jacq, j'ai pensé dès mes premiers jours dans l'EN (secondaire) que les profs de CPGE ne se sentait pas assez concernés et que cela venait vers eux.
Aujourd'hui, le décret Peillon touche tous les enseignants, même s'il semble cibler les CPGE en priorité : on à la un trompe l'œil habile pour diviser et détourner l'attention, qui fonctionne à merveille.
Pour le reste, il est quasi-impossible de faire grève en CPGE car il est totalement impossible par la suite de rattraper le retard pris et car celui-ci est lourd de conséquences. Le jeux de la concurrence entre établissement, très fort, finit de paralyser les collègues. Ce qui se passe en ce moment en termes de mobilisation est tout a fait exceptionnel.
Je veux bien qu'on me dise qu'on est dans la même me....., mais dans ce cas là c'est tout le temps, pas seulement maintenant, lorsque cela arrange et que l'on se rend compte qu'on va morfler aussi.
La solidarité ce n'est pas à sens unique.
Je veux bien être solidaire avec un prof de prépa, je ne demande que cela, je ne nie pas la qualité de leur boulot, la masse de travail qu'ils ont. Mais ils savent qu'on crève en LP, que depuis 4 ou 5 ans les classes sont devenues totalement ingérables ? Que les collèguents craquent, pas les Néo, mais les anciens parce que c'est devenu le foutoir total ? Je vois des collègues qui ont dix ans d'ancienneté de plus que moi qui n'en peuvent plus. Qu'ont fait les collègues de prépa pendant ce temps ? Ils ont été solidaires ? Qu'ont-ils dit lorsque moi (et beaucoup de collègues) nous sommes passés de 16 élèves en bac pro à 32 élèves par classe avec moins d'heures. Elle était où alors la solidarité, dans l'autre sens ? En quoi ces collègues se sont-ils un instant sentis concernés, quand ont-ils été solidaires alors que la moitié des postes supprimés l'a été dans les LP alors que nous constituons bien moins de la moitié des postes du secondaire ? Ont-ils manifesté, ont-ils bougé un orteil, ont-ils protesté (je sens que je me hollandisme encore là) ? RIEN !
La seule chose c'est que nous on s'occupe des pauvres, des prolétaires et des bannis de la société, et que personne ne vient nous octroyer trois minutes d'antenne TV ou radio lorsqu'on crève alors que là on va en faire en débat national et donner un temps de parole non pas à la majorité, mais à la minorité des élites. Je n'ai rien contre les élites, j'aime l'élite lorsqu'elle s'occupe de la base, et pas seulement de son petit derrière à elle.
Lors de la réforme Châtel, j'étais dans une cité scolaire pro/LGT : les collègues du lycée pro ne se sont pas du tout mobilisés à nos côtés.
Pourquoi ? L'année d'après, c'était leur tour et ils savaient qu'ils allaient morfler avec les pertes de postes. Alors le SNEETA a préféré ne rien dire (et s'est même abstenu en CA pour ne pas foutre le CDE ds la mouise) afin de garder des billes pour négocier l'année suivante.
Nous en avons gardé un goût très amer et j'ai eu un échange assez vif avec le représentant local du SNEETA, qui avait une conception du syndicalisme plus clientéliste que pétri de convictions.
Il m'a écoeuré.
Donc, le cloisonnement existe dans tous les sens, c'est un fait.
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"Celui qui se perd dans sa passion est moins perdu que celui qui perd sa passion."
St Augustin
"God only knows what I'd be without you"
Brian Wilson
- philannDoyen
Mais qu'il se taise non d'un chien!!!
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2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- JacqGuide spirituel
Pardon. Je me suis mal exprimé.philann a écrit:Jacq: je crains malheureusement que tu aies de plus en plus tort!
Non pas sur les LP, je suis plus que favorable à une formation professionnelle des élèves. Mais quand tu dis qu'il y a un certain niveau en général du fait que d'autres élèves vont en LP, c'est de moins en moins vrai. Les places en LP sont chères et donc limitées...en revanche, c'est "Sésame ouvre-toi en 2de G". Du coup, certains élèves qui n'ont pas de bons dossiers ne peuvent pas intégrer la formation voulue en LP .... MAIS finissent en 2nde G. !!!
Ce que justement je reproche c'est que les places en LP ont été réduites (politique affichée officiellement), et que donc des élèves qui devraient être chez nous (en LP) sont limités par l'offre (réduite, encore, officiellement) en LP, et donc se retrouvent au général. Ces élève ne peuvent qu'être en échec, et poser des problèmes au "général". Ce que je veux dire, justement, c'est que réduire l'offre chez " nous" (LP) augmente forcément les difficultés en général, puisque les gamins que nous "refusons" (on ne refuse personne, mais nous avons un nombre limité, non pas par nous mais par les sections que nous avons) se retrouvent chez "vous", les collègues du général.
Donc, oui, comme tu le dis, les places sont "chères et limitées".... mais cela est dû aux suppressions des dernières années. Simplement dans mon LP "ON" nous a supprimé le 1/3 de nos élèves. Certains collègues ont pensé que c'était de la sélection.... MAis non ! Supprimer veut dire ou recruter plus faible chez nous, ou balancer des élèves qui devraient être chez nous au lycée général. LA conclusion est qu'au lycée général, du fait de la diminution des élèves chez nous en LP, ils ont nos élèves en seconde GT.....
Mais nous sommes loin des intérêts de nos collègues de prépa, il me semble..... Lorsqu'ils seront sensibilisés à cet ensemble que nous constituons, nous pourrons sans doute discuter....
- BoubousNiveau 6
C’est tout à fait exact. J’habite à côté d’un LP qui a une ou deux filières très demandées ; il paraît que Marine Le Pen a dû batailler ferme pour que sa fille y soit acceptée. Finalement, l’élitisme ce n’est pas que dans les prépas !:lol:philann a écrit:Non pas sur les LP, je suis plus que favorable à une formation professionnelle des élèves. Mais quand tu dis qu'il y a un certain niveau en général du fait que d'autres élèves vont en LP, c'est de moins en moins vrai. Les places en LP sont chères et donc limitées...en revanche
- RoninMonarque
Je plussoie avec Jacq et je confirme que malheureusement cela ne concerne pas que le secondaire. Mes collègues ne connaissent pas les décrets de 50 ,e ne savent pas qu'il y a eu 30 h de classe en primaire, puis 27 puis 26 puis 24...et quand je réexplique la réforme de 2008, les rased, et tout le reste on me répond "oui mais le problème dans ce pays c'est que l'on ne peut jamais faire de réformes". Bon, je crois que la majorité des enseignants sont des veaux en fait. Ah oui, on m'a aussi dit qu'il ne fallait pas faire grève pour les salaires.
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- JacqGuide spirituel
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- atriumNeoprof expérimenté
:shock:Ronin a écrit:Je plussoie avec Jacq et je confirme que malheureusement cela ne concerne pas que le secondaire. Mes collègues ne connaissent pas les décrets de 50 ,e ne savent pas qu'il y a eu 30 h de classe en primaire, puis 27 puis 26 puis 24...et quand je réexplique la réforme de 2008, les rased, et tout le reste on me répond "oui mais le problème dans ce pays c'est que l'on ne peut jamais faire de réformes". Bon, je crois que la majorité des enseignants sont des veaux en fait. Ah oui, on m'a aussi dit qu'il ne fallait pas faire grève pour les salaires.
Si tes collègues sont trop payés, je peux t'envoyer un RIB. J'accepte même les petites sommes.
Je confirme: tes collègues sont des veaux trop payés. En te lisant, j'aime les miens (même les casse pompes).
- RoninMonarque
Je crois que mes collègues sont mûres pour prendre un carte à l'unsa ou à la cfdt faut jamais râler paske c'est pire ailleurs. Autant vous dire que j'ai l'image de l'emmerdeur absolu, ultime.
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- JacqGuide spirituel
Mais il faut voir ce que disent mes collègues du général... ils disent la même chose de la majorité de leurs élèves. Quand je discute avec mes amis et collègues du LG qui me parlent de leurs élèves de TL qui sont incapables de lire un livre et pourtant qui vont finir en fac de LM ou LC, je me demande qui est le plus utile...meskiangasher a écrit:Non, ce n'est pas la peine qu'il rattrape les absences. Il faut arrêter de se voiler la face, les LP n'existent que pour faire garderie, rien de plus. On peut en penser ce que l'on veut, mais la réalité est là.Jacq a écrit:Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?
La seule chose c'est qu'en LP on apprend à nos élèves autre chose. Et nous avons de belles réussites. Et nous en avons. Et cette réussite nous pouvons la partager avec les collègues de collège qui ont eu les classes de 3DP et qui ont mené les élèves jusqu'au niveau seconde... Nous on les reprend. Le pire c'est que ces classes sont supprimées... MERDE ! Nos collègues de collège ont complètement sauvé des élèves qui arrivent chez nous avec un petit niveau mais avec une rage de réussir qui vient du collège.
Et je dis à nouveau : on ne refuse pas des élèves, on accepte en fonction des places qui nous sont données, qui sont données en fonction des postes de prof, et c'est nous qui avons trinqué le plus en effectif.... donc les places élèves ont diminué en conséquence.
Et cette diminution chez nous (LP) elle a des conséquences au LG : des élèves qui devraient être chez nous se retrouvent au LG.
Nous y perdons tous.
- C'est pas fauxEsprit éclairé
Chez moi, l'empêcheur de fermer l'école en rond nous rit au nez sur le refrain : "Vous n'avez toujours pas compris que ça ne sert à rien ?", et l'autre, bien mariée et qui arrive à l'école en gros 4x4, nous dit : "Je vous comprends, mais moi, je ne peux pas me permettre".
Ça ne les empêchera pas de gueuler l'année prochaine. Le tout-pour-ma-gueule, c'est multi-fonction.
PS : le pire, c'est que je les aime bien quand même. C'est mon gros défaut : j'aime bien tout le monde.
Ça ne les empêchera pas de gueuler l'année prochaine. Le tout-pour-ma-gueule, c'est multi-fonction.
PS : le pire, c'est que je les aime bien quand même. C'est mon gros défaut : j'aime bien tout le monde.
- JacqGuide spirituel
Ronin a écrit:Je crois que mes collègues sont mûres pour prendre un carte à l'unsa ou à la cfdt faut jamais râler paske c'est pire ailleurs. Autant vous dire que j'ai l'image de l'emmerdeur absolu, ultime.
Oui, Ronin, c'est pire chez nous. Mais tout le monde s'en fout.
- JacqGuide spirituel
atrium a écrit::shock:Ronin a écrit:Je plussoie avec Jacq et je confirme que malheureusement cela ne concerne pas que le secondaire. Mes collègues ne connaissent pas les décrets de 50 ,e ne savent pas qu'il y a eu 30 h de classe en primaire, puis 27 puis 26 puis 24...et quand je réexplique la réforme de 2008, les rased, et tout le reste on me répond "oui mais le problème dans ce pays c'est que l'on ne peut jamais faire de réformes". Bon, je crois que la majorité des enseignants sont des veaux en fait. Ah oui, on m'a aussi dit qu'il ne fallait pas faire grève pour les salaires.
Si tes collègues sont trop payés, je peux t'envoyer un RIB. J'accepte même les petites sommes.
Je confirme: tes collègues sont des veaux trop payés. En te lisant, j'aime les miens (même les casse pompes).
Un de mes collègues, le plus payé de mon lycée, celui qui fait aussi le plus d'heure suppl, est le seul qui se fait rembourser ses tickets de métro et places de parking... C'est le seul qui ose faire cela.
- grandesvacancesNeoprof expérimenté
OK, Jacq, à l'époque de la création du bac pro en 3 ans, beaucoup ont protesté.Jacq a écrit:
Et je dis à nouveau : on ne refuse pas des élèves, on accepte en fonction des places qui nous sont données, qui sont données en fonction des postes de prof, et c'est nous qui avons trinqué le plus en effectif.... donc les places élèves ont diminué en conséquence.
Et cette diminution chez nous (LP) elle a des conséquences au LG : des élèves qui devraient être chez nous se retrouvent au LG.
Nous y perdons tous.
Mais j'ai connu une grosse pression institutionnelle pour augmenter les passages en seconde GT, y compris en dépit du bon sens. Et je me souviens aussi (c'est plus ancien, quoique...) des réticences de nombreux collègues de troisième face à l'orientation en LP, et les mêmes avaient les mêmes réticences envers l'apprentissage.
A mon sens, il s'agit de préjugés idéologiques, mais que faire ?
- JacqGuide spirituel
Oui tu as raison. Nous devons dépasser ce cloisonnement, pour reprendre ton expression. J'ai été au SNEETA, et ce n'est pas non plus un hasard si je n'y suis plus. En plus au LP nous avons parfois de la peine à mobiliser nos troupes (entre autre pour les prof des matières pro) pour des motifs plus généraux, c'est vrai ce que tu dis à ce propos. Autant je peux reprocher aux prof de prépa, dans "leur monde", de ne pas voir plus loin, autant je peux aussi reprocher parfois aux prof du LP de ne pas voir plus loin que le LP. Merci de me rappeler cela, cela n'est pas faux.Igniatius a écrit:Si je peux te rejoindre quant à l'aspect disons... stoïque, des profs de prépa face à nos mobilisations, je trouve que ce genre de faute est partagé par tous désormais.Jacq a écrit:Je ne dis pas le contraire, mais et dans les autres établissements ? Oui, la pression est forte, oui la concurrence est forte, oui (encore une anaphore à la con et je me transforme en Hollande ) et le contenu est ultra dense en classe prépa et les heures perdues sont perdues... mais et dans les autres établissements ? Tu crois que si je perds des heures et des heures avec mes élèves, même de LP, je peux les rattraper ? Tu crois que mes gamins de LP je peux les laisser ou qu'ils sont capables de rattraper des cours étant donné leur niveau. Tu crois qu'un gamin en 3DP6 (supprimé au fait, je ne crois pas avoir entendu les collègues des établissements à classe prépa protester contre cela) n'a pas de la peine à rattraper des absences de cours lors des grèves ?Finrod a écrit:Jacq, j'ai pensé dès mes premiers jours dans l'EN (secondaire) que les profs de CPGE ne se sentait pas assez concernés et que cela venait vers eux.
Aujourd'hui, le décret Peillon touche tous les enseignants, même s'il semble cibler les CPGE en priorité : on à la un trompe l'œil habile pour diviser et détourner l'attention, qui fonctionne à merveille.
Pour le reste, il est quasi-impossible de faire grève en CPGE car il est totalement impossible par la suite de rattraper le retard pris et car celui-ci est lourd de conséquences. Le jeux de la concurrence entre établissement, très fort, finit de paralyser les collègues. Ce qui se passe en ce moment en termes de mobilisation est tout a fait exceptionnel.
Je veux bien qu'on me dise qu'on est dans la même me....., mais dans ce cas là c'est tout le temps, pas seulement maintenant, lorsque cela arrange et que l'on se rend compte qu'on va morfler aussi.
La solidarité ce n'est pas à sens unique.
Je veux bien être solidaire avec un prof de prépa, je ne demande que cela, je ne nie pas la qualité de leur boulot, la masse de travail qu'ils ont. Mais ils savent qu'on crève en LP, que depuis 4 ou 5 ans les classes sont devenues totalement ingérables ? Que les collèguents craquent, pas les Néo, mais les anciens parce que c'est devenu le foutoir total ? Je vois des collègues qui ont dix ans d'ancienneté de plus que moi qui n'en peuvent plus. Qu'ont fait les collègues de prépa pendant ce temps ? Ils ont été solidaires ? Qu'ont-ils dit lorsque moi (et beaucoup de collègues) nous sommes passés de 16 élèves en bac pro à 32 élèves par classe avec moins d'heures. Elle était où alors la solidarité, dans l'autre sens ? En quoi ces collègues se sont-ils un instant sentis concernés, quand ont-ils été solidaires alors que la moitié des postes supprimés l'a été dans les LP alors que nous constituons bien moins de la moitié des postes du secondaire ? Ont-ils manifesté, ont-ils bougé un orteil, ont-ils protesté (je sens que je me hollandisme encore là) ? RIEN !
La seule chose c'est que nous on s'occupe des pauvres, des prolétaires et des bannis de la société, et que personne ne vient nous octroyer trois minutes d'antenne TV ou radio lorsqu'on crève alors que là on va en faire en débat national et donner un temps de parole non pas à la majorité, mais à la minorité des élites. Je n'ai rien contre les élites, j'aime l'élite lorsqu'elle s'occupe de la base, et pas seulement de son petit derrière à elle.
Lors de la réforme Châtel, j'étais dans une cité scolaire pro/LGT : les collègues du lycée pro ne se sont pas du tout mobilisés à nos côtés.
Pourquoi ? L'année d'après, c'était leur tour et ils savaient qu'ils allaient morfler avec les pertes de postes. Alors le SNEETA a préféré ne rien dire (et s'est même abstenu en CA pour ne pas foutre le CDE ds la mouise) afin de garder des billes pour négocier l'année suivante.
Nous en avons gardé un goût très amer et j'ai eu un échange assez vif avec le représentant local du SNEETA, qui avait une conception du syndicalisme plus clientéliste que pétri de convictions.
Il m'a écoeuré.
Donc, le cloisonnement existe dans tous les sens, c'est un fait.
Merci donc pour cette piqure de rappel.
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