George Pau-Langevin : "Tout ce qui est multiculturalisme et diversité n'est pas quelque chose qui soit bien connu des enseignants".

La ministre déléguée à la réussite éducative a commenté les résultats de Pisa dans les grands débats d'Europe 1.
Elle a appelé à "une école bienveillante" pour que les élèves soient moins anxieux.
Elle pense que les enseignants ne sont pas suffisamment formés. Elle a précisé par exemple que, selon elle : "Tout ce qui est multiculturalisme et diversité n'est pas quelque chose qui soit bien connu des enseignants".

Hé bien ! Qu'elle organise notre formation ! Qu'attend-elle ?

Frédérique Rolet, sur le thème de la carte scolaire : "Il faut des classes vraiment hétérogènes. Les bons éléves réussissent toujours."

Il est certain que nos gouvernants s'y connaissent beaucoup plus que nous en multiculturalisme et en diversité... Cette langue de bois est tout bonnement insupportable. Tirer constamment à boulets rouges sur les enseignants, en se gargarisant de leurs torts réels ou supposés et de leur responsabilité évidente dans la faillite de notre société, voilà qui va faire avancer le schmilblick.

John a écrit:Frédérique Rolet, sur le thème de la carte scolaire : "Il faut des classes vraiment hétérogènes. Les bons éléves réussissent toujours."

Eh bien là, je crois qu'on est en retard d'une guerre: on parle encore façon Bourdieu des inégalités qui s'accroissent entre bons élèves et décrocheurs, moi je constate sur le terrain que les bons élèves sont aussi  en train de décrocher dans un système qui n'impose aucune exigence, qui ne se préoccupe que de l'"échec scolaire" et jamais de la réussite et qui est en train de clamer la disparition plus ou moins des prépas, ces derniers repères de l'élite: et je pense qu'on va réussir à ne plus avoir d'élite.
C'est comme si en sport on supprimait tous les concours, les JO, les compétitions et si on disait que le but de l'alpinisme, ce n'est pas d'arriver au sommet, mais de faire un feu de camp en bas de la montagne en chantant  Stewball pour le vivre ensemble.

iphigénie a écrit:

John a écrit:Frédérique Rolet, sur le thème de la carte scolaire : "Il faut des classes vraiment hétérogènes. Les bons éléves réussissent toujours."

Eh bien là, je crois qu'on est en retard d'une guerre: on parle encore façon Bourdieu des inégalités qui s'accroissent entre bons élèves et décrocheurs, moi je constate sur le terrain que les bons élèves sont aussi  en train de décrocher dans un système qui n'impose aucune exigence, qui ne se préoccupe que de l'"échec scolaire" et jamais de la réussite et qui est en train de clamer la disparition plus ou moins des prépas, ces derniers repères de l'élite: et je pense qu'on va réussir à ne plus avoir d'élite.
C'est comme si en sport on supprimait tous les concours, les JO, les compétitions et si on disait que le but de l'alpinisme, ce n'est pas d'arriver au sommet, mais de faire un feu de camp en bas de la montagne en chantant  Stewball pour le vivre ensemble.

+1

+1 Les élèves doués ne réussissent pas toujours. Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.
Sinon George P-L a bien raison, quand je travaillais à Marseille je ne l'ai jamais rencontrée cette Mme Diversité (c'est qui au fait, connais pas?).

Elle ne parle qu'au moment des résultats de Pisa. Entre deux on est tranquille (si ça se trouve, elle est députée européenne ?)
Je l'ai encore entendue dire tout à l'heure qu'il fallait plus d'hétérogénéité.

C'est vraiment une formule maladroite...

George Pau-Langevin a été présidente du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples entre 1984 et 1987.
Peut être qu'elle s'ennuie au MEN, que VP lui fait beaucoup d'ombre et :acc: qu'elle a envie d'exister un peu ....:abf: :abf:

Je suis complètement d'accord avec toi, Iphigénie, et ce n'est pas près de s'inverser, cette tendance ... Même si on essaie de résister.
Vaincre l'élitisme, c'est quand même drôlement à la mode

dandelion a écrit:Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.

Avec ce genre de déclaration, il ne faut pas s'étonner que l'on ait jamais réussi à revaloriser l'enseignement technique et professionnel ; et comme tout le monde ne peut pas faire polytechnique, il ne faut pas non plus s'étonner qu'on nous accuse alors de fabriquer de l'échec.
Je serais en revanche d'accord pour dire que l'échec du système c'est qu'un même élève, toutes choses étant égales par ailleurs, soit conduit à entrer à Polytechnique ou à faire un BTS selon l'établissement dans lequel il a été scolarisé.

John a écrit:Frédérique Rolet, sur le thème de la carte scolaire : "Il faut des classes vraiment hétérogènes. Les bons éléves réussissent toujours."

ah ben je croyais que selon PISA c'était le problème, l'hétérogénéité entre élèves...

+1 Les élèves doués ne réussissent pas toujours. Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.

On peut réussir sa vie sans avoir de Rollex grâce à Polytechnique.

John a écrit:La ministre déléguée à la réussite éducative a commenté les résultats de Pisa dans les grands débats d'Europe 1.
Elle a appelé à "une école bienveillante" pour que les élèves soient moins anxieux.
Elle pense que les enseignants ne sont pas suffisamment formés. Elle a précisé par exemple que, selon elle : "Tout ce qui est multiculturalisme et diversité n'est pas quelque chose qui soit bien connu des enseignants".

Ah oui ?
J'aimerais connaître les éléments qui lui ont permis de tirer ce genre de conclusion.   

John a écrit:

+1 Les élèves doués ne réussissent pas toujours. Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.

On peut réussir sa vie sans avoir de Rollex grâce à Polytechnique.

Hum, non les vraies c'est Rolex, John  
J'ai donné Polytechnique comme exemple 'marquant'. Je ne crois pas tellement au fait de réussir sa vie je dois dire. Bref, je voulais dire que si on n'aide pas les élèves qui ont des facilités aussi, on laisse cette charge aux familles (certains de mes meilleurs élèves-ingénieurs étaient entrés à l'école par la petite porte, parce qu'ils avaient eu la chance de rencontrer à l'université des personnes qui les avaient guidés, et quand même c'était un peu 'à la dure' du coup, ce n'était pas juste).

John a écrit:Frédérique Rolet, sur le thème de la carte scolaire : "Il faut des classes vraiment hétérogènes. Les bons éléves réussissent toujours."

Ce n'est plus une question d'hétérogénéité, mais de grand écart !

On a découragé tous les gamins en difficulté (mais désireux de réussir) à coups de méthodes ineptes d'apprentissage de la lecture, de programmes aberrants et de politiques éducatives laxistes qui ont sapé l'autorité des enseignants !

Un gamin (surtout faible) a besoin de calme pour réussir à se concentrer.
Combien de gamins bossent dans le brouhaha, en France, parce qu'il faut accepter en cours tous les amuseurs publics sans éducation qu'on ne doit surtout pas sanctionner, mais tolérer avec bienveillance ?!

Je pense qu'il faut au contraire constituer des classes homogènes.

Dans une classe trop hétérogène, les cancres se découragent et décrochent, et les bons s'ennuient : c'est tout. On connaît aussi le problème à la fac, quand on reprend la base "sujet-verbe-complément" pour essayer de donner une dernière chance aux sacrifiés de la grammaire, alors qu'évidemment certains étudiants connaissent tout ça parfaitement.

Moonchild a écrit:

dandelion a écrit:Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.

Avec ce genre de déclaration, il ne faut pas s'étonner que l'on ait jamais réussi à revaloriser l'enseignement technique et professionnel ; et comme tout le monde ne peut pas faire polytechnique, il ne faut pas non plus s'étonner qu'on nous accuse alors de fabriquer de l'échec.
Je serais en revanche d'accord pour dire que l'échec du système c'est qu'un même élève, toutes choses étant égales par ailleurs, soit conduit à entrer à Polytechnique ou à faire un BTS selon l'établissement dans lequel il a été scolarisé.

On pourrait essayer de sauver la formulation initiale en insistant sur «au lieu de». Mais je suis d'accord sur les deux points.
La notion d'échec doit quand même rester corrélée, ne serait-ce qu'un minimum, à celle de «tentative».

Sur le multiculturalisme et la diversité, on a quand même l'impression qu'un mantra est récité, avec cette idée que cette fois, la formule magique va faire pleuvoir...

Georges qui ?

Mouais. Ce ne sont pas ces quelques vagues formules qui vont me convaincre de l'existence d'un GPL vraiment utile. Cette dame est l'incarnation de l'inutilité du socialisme, je trouve : formules usées jusqu'à la corde depuis le premier Goldmann, stature de commandeur, clichés sur l'anxiété (c'est vrai, ce qui me frappe quand j'entre au lycée, c'est l'anxiété de nos élèves ). Bref, pour encadrer l'unité pastorale et le débat sur le film du patronage, pourquoi pas ? Mais pour se mêler d'école, elle pourrait se contenter d'aller y chercher ses enfants.

Vous connaissez la blague qui tourne en ce moment ?

"George Pau-Langevin, en déplacement dans la province profonde, appelle Vincent Peillon pur savoir ce qu'elle doit répondre à la question d'un journaliste. Elle tombe sur le secrétariat du ministre :
- Bonjour, c'est George Pau-Langevin, est-ce que Vincent Peillon peut me rappeler d'urgence ?
- Attendez, je lui laisse un mémo à ce sujet. C'est de la part de...?
- Je suis George Pau-Langevin.
- Très bien, je prends note. Pouvez-vous m'épeler votre nom ?"

Ca fait plaisir de ne pas se sentir tout seul

PauvreYorick a écrit:

Moonchild a écrit:

dandelion a écrit:Et si s'en sortir c'est faire un BTS au lieu d'entrer à Polytechnique, certes c'est un échec peu visible, mais c'est un échec tout de même.

Avec ce genre de déclaration, il ne faut pas s'étonner que l'on ait jamais réussi à revaloriser l'enseignement technique et professionnel ; et comme tout le monde ne peut pas faire polytechnique, il ne faut pas non plus s'étonner qu'on nous accuse alors de fabriquer de l'échec.
Je serais en revanche d'accord pour dire que l'échec du système c'est qu'un même élève, toutes choses étant égales par ailleurs, soit conduit à entrer à Polytechnique ou à faire un BTS selon l'établissement dans lequel il a été scolarisé.

On pourrait essayer de sauver la formulation initiale en insistant sur «au lieu de». Mais je suis d'accord sur les deux points.
La notion d'échec doit quand même rester corrélée, ne serait-ce qu'un minimum, à celle de «tentative».

Je ne pensais pas simplement à un échec de l'élève mais à un échec de la société. Et pour la société c'est tout de même un échec que les gens ne puissent pas même essayer, non?
Je n'associais pas Polytechnique à la réussite matérielle (tous les polytechniciens ne deviennent pas riches) mais à l'excellence intellectuelle. Si ce sont les élèves les plus capables qui vont à Polytechnique, le système réussit, si ce sont les mieux informés, il échoue.
Après, très franchement, s'arrêter à un BTS quand on aurait le niveau pour faire une grande école, dans le contexte économique actuel, ce ne serait pas très avisé il me semble.