Re: Un rapport explosif de l'Inspection Générale contre les pratiques des enseignants fuite dans l'Express !

Cripure a écrit: Sinon, pourles devoirs, ça fait bien longtemps que j'ai adopté un système simple : le nombre d'heures de la matière pour les élèves multiplié par deux donne le nombre de devoirs de l'année. C'est ainsi que je suis passé en 26 ans de 11 à 8 devoirs en seconde. Toujours ça de pris

Soit 4 devoirs par an en TL ? :shock:

Miguel a écrit:

Cripure a écrit: Sinon, pourles devoirs, ça fait bien longtemps que j'ai adopté un système simple : le nombre d'heures de la matière pour les élèves multiplié par deux donne le nombre de devoirs de l'année. C'est ainsi que je suis passé en 26 ans de 11 à 8 devoirs en seconde. Toujours ça de pris

Soit 4 devoirs par an en TL ? :shock:

Oui, sans le moindre scrupule. J'ai enseigné dans cette classe à 4h hebdo de 2002 à 2012, je faisais 8 devoirs. Ce n'est pas moi qui ai divisé l'horaire par 2. Il faut assumer les décisions ministérielles. En plus, un devoir =2h, donc = une semaine de cours. Je ne vais pas passer huit semaines dans l'année (soit un quart des heures) en devoir, quand même ? affraid

Un devoir doit évaluer quelque chose, il faut bien que je fasse un peu cours. Deux devoirs par oeuvre, comme avant.
Je rappelle que j'exerce une profession, et que je n'ai pas embrassé le sacerdoce. Les T L à 2h, ça m'oblige à prendre une classe en plus. Mon salaire est global et mon nombre de copies n'a pas à varier si mon salaire ne varie pas. Je ne suis pas plus bénévole que mon excellent électricien.

Mélophore a écrit:

Asha Kraken a écrit:

supersoso a écrit:Je vais te faire peur mais nous avons eu la réunion de rentrée hier soir avec la maîtresse de CM1 de ma fille et elle est beaucoup revenue sur ce point (en cycle 3, avec des élèves de 9-10 ans quand même !), disant qu'"on" leur avait bien rappelé que bien sûr à l'école ils étaient là pour apprendre des choses mais surtout pour se sociabiliser !!! (bon en maternelle et cycle 2 , qu'on insiste beaucoup sur cet aspect ok, mais là, ) Mais ça allait plus loin puisque compris de manière zélée, l'école était un contrat et devait expliquer aux parents comment agir pour le bien des enfants...

Non supersoso, malheureusement tu ne me fais pas peur, tu nourris juste mes colères .L'inspectrice avec qui nous travaillons sur les liaisons école-collège est du même tonneau, "les fondamentaux, c'est les projets !".
J'ai employé le terme de "sociabilisation" à dessein parce que, justement , je l'ai beaucoup entendu au sujet de ma fille et que ça me gave. Pour reprendre une des perles de l'Inspection, "ils ont toute la vie pour apprendre à lire" , je retournerais bien l'idée et m'écrierais : "ils ont toute la vie pour sociabiliser". L'école devient , grâce aux injonctions successives, une espèce de centre de loisirs dénué de moyens et d'objectifs d'apprentissage, ça me rend dingue et si j'en crois la salle des profs ainsi que mes amis, je ne suis pas la seule. Une collègue a affirmé au conseil d'école de sa fille : "ok, je suis peut-être la réac de service mais suis-je vraiment la seule à préférer que ma fille fasse du français plutôt qu'un projet chanson?", réponse de la majorité (dont des parents issus de milieux "défavorisés") : "non".
C'est ce qui me rend dingue, cette idée que les notes, les savoirs, la culture savante, ce sont des choses pour les classes dominantes qui auraient les moyens d'aller dans le privé et que les "pauvres " s'en foutraient, qu'ils voudraient juste que leurs gosses les emmerdent pas pour aller au bar PMU du coin.Le tout-venant peut se contenter de sociabiliser. Je trouve ce genre de réflexions d'un mépris voire d'un "racisme" de classe effroyable.

Exactement, Asha, c'est du racisme de classe pur et simple, encore du bidouillage pédago. Malheureusement la secte est toujours aussi bien accrochée au pouvoir dans les ESPE et dans le corps des inspecteurs. Et pendant ce temps, les profs de terrain essuient les plâtres, avec quelquefois des moments de grâce mais trop souvent des moments d'accablement.

Mes élèves défavorisés aimeraient finalement bien être scolaires et avoir de bonnes notes. Le problème n'est pas la note, c'est qu'elle met en lumière un niveau global.
Je viens de corriger un devoir (à une vitesse incroyable car il est vide, moyenne de 04/20). Ben le résultat est mauvais... puisqu'ils ne peuvent trouver la moindre réponse juste... pourtant ils sortent de quatre années de collège (aucun reproche à mes collègues) où ils ont dû acquérir une compétence du genre "savoir lire un graphique". Mais un bon CdE a dû passer dans le coin et cocher le nombre de compétences suffisantes....

VIVE LES COMPETENCES qui cachent la misère, A BAS LES NOTES qui montrent la misère !

Cripure a écrit:Sinon, pourles devoirs, ça fait bien longtemps que j'ai adopté un système simple : le nombre d'heures de la matière pour les élèves multiplié par deux donne le nombre de devoirs de l'année. C'est ainsi que je suis passé en 26 ans de 11 à 8 devoirs en seconde. Toujours ça de pris :roll:Oui, sans le moindre scrupule. J'ai enseigné dans cette classe à 4h hebdo de 2002 à 2012, je faisais 8 devoirs. Ce n'est pas moi qui ai divisé l'horaire par 2. Il faut assumer les décisions ministérielles. En plus, un devoir =2h, donc = une semaine de cours. Je ne vais pas passer huit semaines dans l'année (soit un quart des heures) en devoir, quand même ? :affraid:Un devoir doit évaluer quelque chose, il faut bien que je fasse un peu cours. Deux devoirs par œuvre, comme avant.
Je rappelle que j'exerce une profession, et que je n'ai pas embrassé le sacerdoce. Les T L à 2h, ça m'oblige à prendre une classe en plus. Mon salaire est global et mon nombre de copies n'a pas à varier si mon salaire ne varie pas. Je ne suis pas plus bénévole que mon excellent électricien.

Exactement ce que j'allais dire.

Notre chère administration veut « augmenter la productivité » en nous refilant de plus en plus des classes à 2 heures ou 2,5 heures !
Ce qui multiplie les classes, nous rajoute donc des élèves et du travail mais notre salaire baisse en réalité puisqu'au mieux il ne bouge pas pour davantage de boulot !
J'ai 9 classes pour 15 h de service !

Quand je pense qu'au collège, un prof de lettres pouvait n'avoir que 2 ou 3 classes !
Se foutrait-on de nous ? Very Happy

Les syndicats ne sont pas très troublés par tout ça...

Paratge a écrit:

Cripure a écrit:Sinon, pourles devoirs, ça fait bien longtemps que j'ai adopté un système simple : le nombre d'heures de la matière pour les élèves multiplié par deux donne le nombre de devoirs de l'année. C'est ainsi que je suis passé en 26 ans de 11 à 8 devoirs en seconde. Toujours ça de pris :roll:Oui, sans le moindre scrupule. J'ai enseigné dans cette classe à 4h hebdo de 2002 à 2012, je faisais 8 devoirs. Ce n'est pas moi qui ai divisé l'horaire par 2. Il faut assumer les décisions ministérielles. En plus, un devoir =2h, donc = une semaine de cours. Je ne vais pas passer huit semaines dans l'année (soit un quart des heures) en devoir, quand même ? :affraid:Un devoir doit évaluer quelque chose, il faut bien que je fasse un peu cours. Deux devoirs par œuvre, comme avant.
Je rappelle que j'exerce une profession, et que je n'ai pas embrassé le sacerdoce. Les T L à 2h, ça m'oblige à prendre une classe en plus. Mon salaire est global et mon nombre de copies n'a pas à varier si mon salaire ne varie pas. Je ne suis pas plus bénévole que mon excellent électricien.

Exactement ce que j'allais dire.

Notre chère administration veut « augmenter la productivité » en nous refilant de plus en plus des classes à 2 heures ou 2,5 heures !
Ce qui multiplie les classes, nous rajoute donc des élèves et du travail mais notre salaire baisse en réalité puisqu'au mieux il ne bouge pas pour davantage de boulot !
J'ai 9 classes pour 15 h de service !

Quand je pense qu'au collège, un prof de lettres pouvait n'avoir que 2 ou 3 classes !
Se foutrait-on de nous ?
Les syndicats ne sont pas très troublés par tout ça...

Merci de le rappeler ! cafe

Je rappelle que j'exerce une profession, et que je n'ai pas embrassé le sacerdoce.

Ca je vais en faire un mantra !!!!! veneration

Pour revenir au titre du sujet, je me demande toujours ce que cache ce genre de fuite : un ballon d'essai pour voir les réactions? pour préparer l'opinion?
Cela dit...le souci est que comme d'habitude c'est si abscons qu'il n'y a guère que les initiés qui puissent comprendre les enjeux. Bref: on va encore passer pour des réacs crispés sur leurs principes.

Mais la réaction de Miguel à mes propos ne laisse pas de me surprendre.

Cripure a écrit:Mais la réaction de Miguel à mes propos ne laisse pas de me surprendre.

C'était juste une question, Cripure.

yseth56 a écrit:Pour revenir au titre du sujet, je me demande toujours ce que cache ce genre de fuite : un ballon d'essai pour voir les réactions? pour préparer l'opinion?
Cela dit...le souci est que comme d'habitude c'est si abscons qu'il n'y a guère que les initiés qui puissent comprendre les enjeux. Bref: on va encore passer pour des réacs crispés sur leurs principes.

Il y a de cela et puis il faut bien : si les incompétents, ce n'étaient pas les profs, qui serait-ce donc? Cherchez bien!....

Regardez l'Aide Personnalisé au lycée: c'est génial (d'ailleurs tout le monde l'a approuvé avec enthousiasme y compris les parents): si on leur dit que c'est une bouse infâme, on a tort, c'est juste qu'on ne sait pas l'appliquer: la preuve? sur le papier ça permet de résoudre toutes les inégalités.

iphigénie a écrit:

yseth56 a écrit:Pour revenir au titre du sujet, je me demande toujours ce que cache ce genre de fuite : un ballon d'essai pour voir les réactions? pour préparer l'opinion?
Cela dit...le souci est que comme d'habitude c'est si abscons qu'il n'y a guère que les initiés qui puissent comprendre les enjeux. Bref: on va encore passer pour des réacs crispés sur leurs principes.

Il y a de cela et puis il faut bien : si les incompétents, ce n'étaient pas les profs, qui serait-ce donc? Cherchez bien!....

La réponse serait ici :

Ainsi, les textes concernant les livrets scolaires et le livret personnel de compétences ne sont pas accompagnés, et le pilotage local est très insuffisant.

?

Paratge a écrit:

Cripure a écrit:Sinon, pourles devoirs, ça fait bien longtemps que j'ai adopté un système simple : le nombre d'heures de la matière pour les élèves multiplié par deux donne le nombre de devoirs de l'année. C'est ainsi que je suis passé en 26 ans de 11 à 8 devoirs en seconde. Toujours ça de pris :roll:Oui, sans le moindre scrupule. J'ai enseigné dans cette classe à 4h hebdo de 2002 à 2012, je faisais 8 devoirs. Ce n'est pas moi qui ai divisé l'horaire par 2. Il faut assumer les décisions ministérielles. En plus, un devoir =2h, donc = une semaine de cours. Je ne vais pas passer huit semaines dans l'année (soit un quart des heures) en devoir, quand même ? :affraid:Un devoir doit évaluer quelque chose, il faut bien que je fasse un peu cours. Deux devoirs par œuvre, comme avant.
Je rappelle que j'exerce une profession, et que je n'ai pas embrassé le sacerdoce. Les T L à 2h, ça m'oblige à prendre une classe en plus. Mon salaire est global et mon nombre de copies n'a pas à varier si mon salaire ne varie pas. Je ne suis pas plus bénévole que mon excellent électricien.

Exactement ce que j'allais dire.

Notre chère administration veut « augmenter la productivité » en nous refilant de plus en plus des classes à 2 heures ou 2,5 heures !
Ce qui multiplie les classes, nous rajoute donc des élèves et du travail mais notre salaire baisse en réalité puisqu'au mieux il ne bouge pas pour davantage de boulot !
J'ai 9 classes pour 15 h de service !

Quand je pense qu'au collège, un prof de lettres pouvait n'avoir que 2 ou 3 classes !
Se foutrait-on de nous ?
Les syndicats ne sont pas très troublés par tout ça...

Toutafé ! Et donc, tirons-en les conséquences pratiques de moins préparer, et surtout de moins évaluer (quantitivement et qualitativement). L’État est lui-même la cause de la dégradation qualitative de l'enseignement dispensé, et "omet" de le préciser à ses personnels, en faisant porter la charge de travail supplémentaire et la culpabilité du travail mal fait (car mis devant l'impossibilité physique de bien le faire, sous peine de burnout) sur ses professeurs. Syndrome France Télécom...
A un autre niveau, cela me fait penser à mon cher principal adjoint qui nous enjoignait lors d'un conseil de classe de faire des évals quotidiennes à une classe qui elle n'en fichait pas une et n'apprenait pas ses leçons (donc l'idée, c'est que ce serait au professeur, qui lui fait son job, de bosser encore plus pour suppléer les manques des élèves... Mais bien sûr !).

Perso je fais 6 devoirs de 1 h en SVT en seconde, ce qui prend beaucoup de temps vu que nous n'avons que 1h30 par semaine.... nous avons moins d'heure que l'EPS ..... et conséquence de la baisse de notre horaire; j'interroge toujours au moins deux fois sur un même chapitre pour favoriser la mémorisation... sinon je sais que les élèves ne retiendront rien.

Pour en revenir à mon mouton du matin, il me semble que dans un système démocratique, ceux qui décident doivent être approuvés par la base et jugés sur leurs décisions.
Dans l'EN, ceux qui décident veulent être approuvés par le pouvoir et donc décident qu'ils désapprouvent la base quand elle dit que ça ne va pas: pas besoin d'être Montesquieu pour comprendre la gestion de l'EN; et pourquoi c'est le foutoir et une pyramide des ambitions qui n'a que peu de lien avec l'efficacité.