Faut-il annoncer à chaque séance les compétences qui vont être travaillées ?

Je ne connaissais pas ce texte... merci Cripure! :lol: 

C'était un PEGC, si je ne m'abuse, qui a un peu réfléchi au métier en zones difficiles (y'avait pas de zones, d'ailleurs...).
A hurler le soir au fond des collèges
Je suis comme une truie qui doute
Anti-manuel de français.

Duneton est aussi l'auteur de livres savoureux comme La Puce à l'oreille et Au Plaisir des mots ou Le Bouquet des expressions imagées.

Il a aussi écrit Le monument sur les morts de sa commune dans la guerre de 14!

Olympias a écrit:

ysabel a écrit:

Cripure a écrit:Ben, en français, les épreuves de bac sont les mêmes depuis 50 ans et les élèves arrivent quand même à les pratiquer. En HG, vous changez tous les deux ans et à ce rythme, à la fin de la décennie, vous proposerez des textes à trous.
Pendant les quinze premières années de ma carrière, je bossais en parallèle avec mes collègues d'histoire. C'est devenu impossible : les programmes sont incompréhensibles, les exercices sont ridicules (en lycée).
Oui, il y a une nette différence aujourd'hui entre lettres et HG, et c'est bien dommage. Disent mes amis, professeurs d'HG.
Vous me faites bien rire avec votre recentrage sur les fondamentaux :)Quand nous avons dû bosser de Gaulle en littérature en terminale il y a deux-trois ans, il a surtout déjà fallu le situer dans le temps  

 
L'an passé une collègue d'HG corrigeait un devoir : j'ai cru que c'était un devoir pour des 5èmes alors que c'était pour des 2des...

Les programmes de collège sont lourdingues et mal faits ; de nombreux élèves en savent de moins en moins.
Pas de complainte ici, mais juste un constat.
Trop de chapitres, de butinage au détriment de connaissances solides et bien ancrées.
Et comme ça fait des années que les élèves passent de classe en classe, pourquoi se fatigueraient-ils ?
Les collègues ont fait (et plutôt bien fait) le boulot (si j'en juge par le contenu des cahiers de Madame Première quand elle était au collège) mais de nombreux élèves ne mémorisent rien, n'ont que peu de vocabulaire, ne lisent pas, ne connaissent pas l'atlas, ni l'essentiel des grandes périodes de l'histoire. Donc, en seconde, c'est plus dur

Quand Elyas évoque les nouveaux programmes, il parle (je pense) de ceux mis en place en 2009 pour les 6e. Les élèves qui ont donc appris l'HG avec ces nouveaux programmes sont en seconde actuellement.
Et justement, sur les méthodes, ces nouveaux programmes insistent sur la parole du professeur, le récit et donc pas seulement sur la recherche d'information sur les documents. Quant au travail à la maison, l'IPR qui m'a inspectée l'année dernière a insisté pour que nos élèves aient chaque soir un petit travail à faire en HG (répondre à une ou deux questions, formuler une question sur un document qu'ils liront à la maison...) ce qui me semble être une très bonne chose.

Est-ce que nos programmes d'HG au collège sont trop lourds ? Oui, sûrement et notamment le programme de 3e qui, heureusement, a été allégé. Est-ce que certains chapitres sont mal faits ? Oui, probablement avec la multiplication des études de cas qui parfois ne sont pas du tout pertinentes. En revanche, les méthodes me semblent plus intéressantes.

Vous allez me répondre, collègues de lycée, que nos élèves ne savent pourtant plus rien, ne connaissent pas la chronologie ou ne savent pas situer des lieux essentiels. C'est vrai mais ce n'est pas faute de tenter de leur faire apprendre. Nos élèves doivent retenir, pour le brevet, de nombreux repères chronologiques et géographiques ( https://sites.google.com/a/lyceefrancais.org.uk/histoire-geographie/Home/les-reformes-en-cours/nouvelle-liste-des-reperes---brevet-2013 ). Comme de nombreux collègues, j'ai fait des contrôles très régulièrement sur ces repères tout au long de l'année. Néanmoins, je ne suis pas certaine que mes anciens élèves de 3e s'en souviennent aujourd'hui et leurs professeurs d'HG au lycée pestent peut-être contre "ces profs de collège qui ne font rien apprendre aux élèves".

De plus, le nouveau brevet s'appuie beaucoup sur les connaissances des élèves avec des questions de cours et non plus seulement des études de documents. On va dans le bon sens mais cela se fait progressivement. J'avoue, pour ma part, que je commence seulement à être à l'aise avec ces nouveaux programmes et ces nouvelles méthodes de 3e et je pense aujourd'hui mieux faire progresser mes élèves qu'il y a quatre ans. Je suis donc ravie de voir qu'on va probablement changer de nouveau ces programmes très prochainement...  

Malaga a écrit:

De plus, le nouveau brevet s'appuie beaucoup sur les connaissances des élèves avec des questions de cours et non plus seulement des études de documents. On va dans le bon sens mais cela se fait progressivement. J'avoue, pour ma part, que je commence seulement à être à l'aise avec ces nouveaux programmes et ces nouvelles méthodes de 3e et je pense aujourd'hui mieux faire progresser mes élèves qu'il y a quatre ans. Je suis donc ravie de voir qu'on va probablement changer de nouveau ces programmes très prochainement...  

C'est aussi mon cas. Et ces changements m'inquiètent car cela va commencer par la 5e puisque la 6e est désormais intégrée au primaire. Donc quid de la cohérence des programme d'histoire sur les 4 ans du collège ? Quid de la chronologie ?

Bouh! allez travailler au lieu de discuter encore....:lol: :lol: :lol: :lol: :lol: 

Cripure a écrit: À hurler le soir au fond des collèges
Je suis comme une truie qui doute
Anti-manuel de français.

Nom d'une pipe en bois, c'était une bibliographie!
J'ai d'abord cru à un haïku.

Demain formation obligatoire "enseigner par compétences" : mobilisation de tous les profs d'histoire et de lettres. Une journée de perdue! Je ne veux pas enseigner par "compétences"; et j'entends bien exercer ma liberté pédagogique d'autant que travailler en relation avec les collègues d'histoire je l'ai toujours fait. J'en ai assez des palabres inutiles et j'ai le sentiment qu'on accepte tout ce folklore verbal, ce pédantisme sans protester ou si peu. Molière reviens ils sont devenus fous. Alors demain je vais tâcher d'argumenter mais j'en viens parfois à me demander si il ne faudrait pas faire comme les bretons. 

Achète un bonnet rouge chez Armor Lux, ou tricote-le, et pousse un coup de gueule! Il faut toujours qu'un courageux s'y mette, alors les "moutons" qui n'osent pas la ramener s'y risquent!

Malaga, tu pensais bien

PauvreYorick a écrit:

Cripure a écrit: À hurler le soir au fond des collèges
Je suis comme une truie qui doute
Anti-manuel de français.

Nom d'une pipe en bois, c'était une bibliographie!
J'ai d'abord cru à un haïku.

:shock: 
:lol: 

Cripure a écrit:

mnémosyne45 a écrit:

Cripure a écrit:Je pensais qu'un professeur d'histoire connaissait la saillie gaulienne et savait donc qu'elle n'était pas méprisante.

Oh, je sens que vous allez nous donner une belle référence précise, là

Il existe une tâche complexe qui s'appelle la lecture, et quand on la maîtrise, on sait qu'elle ne consiste pas à remonter aux intentions de l'auteur (car une intention, si tant est qu'elle puisse être parfaitement définie, n'est pas nécessairement réalisée, dans un texte comme dans n'importe quel autre domaine de la vie). En d'autres termes, un texte peut dire quelque chose perçu par un lecteur mais pas par son auteur. Il ne faut pas s'en étonner ni le déplorer : c'est le fondement de la notion de richesse de la lecture.

Mince, Cripure va nous apprendre à lire, merci, c'est trop!!!
Je ne suis pas sûre que de Gaulle, même s'il a une vraie plume et qu'il a joué un rôle non négligeable pour la France depuis l'étrange défaite, serait ma référence politique préférée... car je pense que c'est à bien à lui que Cripure attribuait "la saillie gaulienne", ce ne pouvait être à la Gaule ... :lol: :lol: :lol: 
Là, ce n'est pas gentil du tout de ma part ... on fait tous des coquilles orthographiques...  
Faire référence à... n'est pas faire une citation...

Et en parlant de citation, hein... Faudrait apprendre à citer.
Oui, j'ai fait une faute à "Gaulienne". Par ailleurs, je me contrefiche de vos préférences politiques.
J'attends toujours les précisions sur votre référence à Montaigne. Ou plutôt, je commence à avoir confirmation que ce pauvre homme a eu les épaules bien larges une fois de plus.

Mouais. Toujours rien. J'avais raison de tenter d'apprendre à lire...

Tiens, c'est une bonne idée, ça, je vais me mettre à tricoter des bonnets rouges, de quoi m'occuper par ces intempourries.

Et des bonnets à messages, tu veux bien ?

Cripure a écrit:

J'attends toujours les précisions sur votre référence à Montaigne. Ou plutôt, je commence à avoir confirmation que ce pauvre homme a eu les épaules bien larges une fois de plus.

Qq'un a parlé de Montaigne, ici ?

Je loupe tous les trucs intéressants, moi...

Tout dépend des messages!

Chocolat a écrit:

Cripure a écrit: J'attends toujours les précisions sur votre référence à Montaigne. Ou plutôt, je commence à avoir confirmation que ce pauvre homme a eu les épaules bien larges une fois de plus.

Qq'un a parlé de Montaigne, ici ?

À ton service, camarade:

mnémosyne45 a écrit: Que disait Montaigne qui dénonçait les érudits comme des ânes bâtés chargés de livres? Il disait déjà: employons des méthodes actives...

Cripure a écrit:

PauvreYorick a écrit:JPhMM :   (again)

Vous verrez, il a une peau de pêche

 Tttttttttt !Vous ne verrez rien du tout ! 

Le message pour le bonnet tricoté par retraitée :

Spoiler:

Peau de balle!
En attendant, je l'ai lu à l'école primaire!

http://www.decitre.fr/livres/peau-de-peche-9782918412502.html

Cripure a écrit:Vous connaissez le texte, j'imagine.

Claude DUNETON, dans les années 80, a écrit:Je fais une distinction claire entre le pédagogue et l'enseignant. L'enseignant est quelqu'un qui fait ce qu'il peut, dans des conditions pas toujours faciles, pour instruire des enfants, ou de jeunes adultes, afin de leur transmettre des connaissances, des habitudes de travail et de pensée qui sont les siennes, et auxquelles il a un peu réfléchi. Le pédagogue est un monsieur emporté par une sorte de folie : la pédagogie. Il hache, il découpe les éléments vitaux d'un savoir dont il se moque éperdument, mais qui lui sert de prétexte à des numéros personnels qui sont destinés, au fond, à le mettre lui-même en valeur. Autrement dit, le pédagogue est un enseignant malade. L'ennui, c'est que les traités de pédagogie dont il se nourrit, au
contraire des traités sur la peste ou la syphilis, ne sont pas faits pour essayer de le guérir, mais pour envenimer sa maladie. Parce qu'ils sont conçus par des pédagogues.
C’est un peu comme si les traités de psychiatrie étaient écrits par les pensionnaires des asiles d'aliénés.

Années 80...

 Ah ça c'est bon ! Ca va faire plaisir ! Il était quand même drôle ce Duneton !

PauvreYorick a écrit:

Chocolat a écrit:

Cripure a écrit: J'attends toujours les précisions sur votre référence à Montaigne. Ou plutôt, je commence à avoir confirmation que ce pauvre homme a eu les épaules bien larges une fois de plus.

Qq'un a parlé de Montaigne, ici ?

À ton service, camarade:

mnémosyne45 a écrit: Que disait Montaigne qui dénonçait les érudits comme des ânes bâtés chargés de livres? Il disait déjà: employons des méthodes actives...

Quand on connaît la passion immodérée de Montaigne pour les livres, l'usage fait en ce topic de cette citation est en effet au minimum cocasse.

Ces deux commerces sont fortuits, et dépendants d’autrui : L’un est ennuyeux par sa rareté, L’autre se flétrit avec l’âge : Ainsi ils n’eussent pas assez pourvu au besoin de ma vie.  Celui des livres, qui est la troisième, est bien plus sûr et plus à nous.  Il cède aux premiers les autres avantages, Mais il a pour sa part la constance et facilité de son service : Cettui-ci côtoie tout mon cours, et m’assiste partout.  Il me console en la vieillesse et en la solitude.  Il me décharge du poids d’une oisiveté ennuyeuse : Et me défait à toute heure, des compagnies, qui me fâchent.  Il émousse les pointures de la douleur, si elle n’est du tout extrême et maîtresse : Pour me distraire d’une imagination importune, il n’est que de recourir des livres, Ils me détournent facilement à eux, et me dérobent : Et si ne se mutinent point, pour voir que je ne les recherche, qu’au défaut de ces autres commodités, plus réelles, vives et naturelles.  Ils me reçoivent toujours de même visage.

Asha Kraken a écrit:

Cripure a écrit:

PauvreYorick a écrit:JPhMM :   (again)

Vous verrez, il a une peau de pêche

 Tttttttttt !Vous ne verrez rien du tout ! 

Exact. Tout ceci se passe aisément des yeux    

Spoiler:

JP, merci de cette belle photo de la librairie. Tout en haut, n'est-ce pas l’hypotypose pyrrhonienne de Sextus Empiricus : ou katalambano, epécho, skeptomai ?

Oui, en effet. Vous avez l’œil.  

Si le sujet vous intéresse, Alain Legros a réalisé un catalogue complet des inscriptions :

http://www.amisdemontaigne.fr/spip.php?article30

JPhMM a écrit:Oui, en effet. Vous avez l’œil.  

Si le sujet vous intéresse, Alain Legros a réalisé un catalogue complet des inscriptions :

http://www.amisdemontaigne.fr/spip.php?article30

Vous méritez des étrennes pour le Nouvel an, vous   

Edit
A voir le plan, on comprend où, sans doute, Umberto Eco est allé chercher le plan de sa bibliothèque du Nom de la rose

Ah splendide, merci pour le plan.