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- may68Expert
- atriumNeoprof expérimenté
- may68Expert
arcenciel a écrit: Ce sera bonjour bonsoir.
Pas sûr que tout le monde réagisse pareil : à Paris les directeurs pourront être aussi directeurs du périsco donc à partir de là un beau mélange se prépare au nom du biendeszenfants !
- LouisBarthasExpert
Je pense que la mise en place de mesures visant à l'encadrement de la jeunesse va s'accélérer. L'école deviendrait obligatoire - alors que c'est l'instruction qui l'est actuellement. Elle ne serait plus un lieu d'instruction mais d'éducation, un "lieu de vie" comme disent les progressistes. Il en découlerait vraisemblablement une uniformisation des statuts d'animateur et d'enseignant, assortie nécessairement d'un temps de présence obligatoire sur le lieu de travail. C'est pourquoi il serait à mon avis naïf de croire que nous aurions à gagner en ce qui concerne la comptabilisation de nos heures, celle-ci se ferait en échange d'un temps équivalent de présence dans les écoles, collèges, lycées. Et comme par hasard, les enquêtes diligentées par les experts montreraient que le temps que les enseignants consacrent à la classe et à la préparation de leurs cours est sensiblement équivalent à celui de l'horaire légal de travail en France.may68 a écrit:
Pas sûr que tout le monde réagisse pareil : à Paris les directeurs pourront être aussi directeurs du périsco donc à partir de là un beau mélange se prépare au nom du biendeszenfants !
Les enseignants/animateurs, au moins jusqu'à la Terminale, participeraient aux tâches d'encadrement dans le temps de travail imparti (surveillance des temps libres, cantines, garderies), au même titre qu'ils conduiraient des projets. Il n'y aurait plus un enseignement par disciplines et classes d'âges mais par projets interdisciplinaires, l'essentiel étant qu'en fin de scolarité obligatoire le Livret de compétences soit rempli. Ce serait une carte de scolarité par modules, certains étant obligatoires.
Le recrutement ne se ferait plus sur la base de la maîtrise d'un Savoir mais sur la possession de "compétences pédagogiques" élaborées par des didacticiens.
L'objectif étant que sorte de l'école un citoyen exemplaire, pacifique, connaisseur de ses droits et devoirs, responsable, adaptable, bon consommateur, nomade sans passé et sans attaches géographiques, culturelles, sociales et parentales.
Le débat éducation/instruction est ancien, la Révolution française l'a d'abord exposé avec tout l'enthousiasme et la clarté dont sont porteurs les moments révolutionnaires, et il a penché d'un côté et de l'autre selon les époques.
Rabaut-Saint-Etienne (1743-1793),
Projet d’éducation nationale
« L’instruction publique demande des lycées, des collèges, des académies, des livres, des instruments des calculs, des méthodes, elle s’enferme dans des murs ; l’éducation nationale demande des cirques, des gymnases, des armes, des jeux publics, des fêtes nationales, le concours fraternel de tous les âges et de tous les sexes, et le spectacle imposant et doux de la société humaine assemblée. Elle veut un grand espace, le spectacle des champs et de la nature ; l’éducation nationale est l’aliment nécessaire à tous, l’instruction, le partage de quelques-uns uns. Elles sont sœurs mais l’éducation nationale est l’aînée. Que dis-je ! c’est la mère commune de tous les citoyens, qui leur donne à tous le même lait, qui les élèves et les traite en frères, et qui, par la communauté de ses soins leur donne un air de ressemblance et de famille qui distingue un peuple ainsi élevé de tous les autres. Toute sa doctrine consiste donc à s’emparer de l’homme dès le berceau, et même avant sa naissance ; car l’enfant qui n’est pas né appartient déjà à la patrie. Elle s’empare de tout homme sans le quitter jamais, en sorte que l’éducation nationale n’est pas une institution pour l’enfant, mais pour la vie tout entière. »
Plus tard, le Conseil général du Calvados s'inquiétera des progrès de l'enseignement de la lecture réalisés dans les écoles mutuelles :
« Le plus grand service à rendre à la société serait peut-être d’imaginer une méthode qui rendit l’instruction destinée à la classe inférieure et indigente de la société plus difficile et plus longue... Cette instruction trop facilement acquise engendre à la fois cette nombreuse bureaucratie qui dévore la France et cette foule dangereuse de désœuvrés qui en corrompt les mœurs... Nous regrettons de voir son Excellence faire la part de l’instruction trop forte au détriment de l’éducation... Il faut occuper les enfants de 4 à 12 ans, ne pas laisser se créer ce vide que permettrait une instruction de 20 mois... L’enseignement mutuel est révoltant parce qu’il apprend à lire, écrire, chiffrer machinalement... »
Dubois-Bergeron, La Vérité sur l'enseignement mutuel, Paris, 1821.
« On peut prétendre, sans aller trop loin, que l’instruction sans l’éducation ne vaudrait rien, et qu’elle pourrait même porter des fruits contraires au bien de la patrie et de l’humanité ; tandis que l’éducation, même sans instruction, resterait profitable au bien commun. »
WEIGAND, général. Conférence du 03.12.1935 à l’Université des Annales
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- philannDoyen
Merci pour ces références LouisBarthas!!
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- LouisBarthasExpert
La citation de Rabaut-Saint-Etienne est facilement trouvable sur la toile. On la trouve aussi dans le livre de Catherine Kintzler "Condorcet, l'instruction publique et la naissance du citoyen" (Le Sycomore, 1984). Par contre, je n'ai malheureusement pas retrouvé celle de 1822, du Conseil général du Calvados. Je l'ai reprise de Guy Morel, secrétaire du GRIP, qui n'a pu m'en donner la référence, c'est dommage.philann a écrit:Merci pour ces références LouisBarthas!!
Quant à celle de Weigand, je l'ai trouvée dans une "Anthologie de la connerie militariste d'expression française" (AAEL, 2003, volume 1 - il y en a cinq !). Sa conférence s'intitulait "Education et instruction".
Weigand fut antidreyfusard et participa à la souscription nationale ouverte par le journal antisémite, La Libre Parole, d'Édouard Drumont, au profit de la veuve de l'auteur du faux document, le colonel Henry - il écopa pour cela de quatre jours d'arrêt simple !
En 1940, aussi bien Churchill que de Gaulle décriront dans leurs mémoires un Weygand défaitiste, anglophobe et antirépublicain.
Dans le souvenir effrayé de la Commune, obsédé par les communistes, il dira à de Gaulle, le 8 juin 1940, « ah, si j'étais sûr que les Allemands me laisseront les forces nécessaires pour maintenir l'ordre ».
Le 16 juin, à l'évocation d'une possible résistance depuis les colonies françaises, Weygand répond : « c'est un ramassis de nègres sur lesquels vous n'aurez plus de pouvoir dès que vous serez battu. »
Le 28 juin, il rédige un programme approuvé par Pétain dans lequel il explique la nécessité de libérer la France « d'un régime de compromissions maçonniques, capitalistes et internationales qui nous a conduits où nous en sommes », blâme « la lutte des classes qui a divisé le pays, empêché tout travail profitable, permis toutes les surenchères de la démagogie ». Il prône « un nouveau régime social, fondé sur la confiance et la collaboration entre ouvriers et patrons ». Il déplore qu'en raison de la baisse de la natalité, la défense nationale ait été assumée par « une proportion inadmissible de contingents nord-africains, coloniaux et étrangers », et dénonce « des naturalisations massives et regrettables [qui ont] livré une partie de notre sol et de nos richesses à des exploitants étrangers ». Il affirme enfin qu'il faut réformer l'éducation de la jeunesse, mettre fin à « la vague de matérialisme qui a submergé la France », « revenir au culte et à la pratique d'un idéal résumé en ces quelques mots : Dieu, Patrie, Famille, Travail ». Il conclut en demandant une épuration de l'administration et du personnel dirigeant : « A un programme nouveau, des hommes nouveaux ».
Jusqu'à son décès, il défendra la mémoire de Pétain.
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- Padre P. LucasNiveau 10
LouisBarthas a écrit:Par contre, je n'ai malheureusement pas retrouvé celle de 1822, du Conseil général du Calvados. Je l'ai reprise de Guy Morel, secrétaire du GRIP, qui n'a pu m'en donner la référence, c'est dommage.
Elle est tirée de ce livre : Dubois-Bergeron, La Vérité sur l'enseignement mutuel, Paris, 1821
elle est cité ici De la contestation de l'école aux écoles de la contestation
- OlympiasProphète
- CathEnchanteur
LouisBarthas a écrit:Je pense que la mise en place de mesures visant à l'encadrement de la jeunesse va s'accélérer. L'école deviendrait obligatoire - alors que c'est l'instruction qui l'est actuellement. Elle ne serait plus un lieu d'instruction mais d'éducation, un "lieu de vie" comme disent les progressistes. Il en découlerait vraisemblablement une uniformisation des statuts d'animateur et d'enseignant, assortie nécessairement d'un temps de présence obligatoire sur le lieu de travail. C'est pourquoi il serait à mon avis naïf de croire que nous aurions à gagner en ce qui concerne la comptabilisation de nos heures, celle-ci se ferait en échange d'un temps équivalent de présence dans les écoles, collèges, lycées. Et comme par hasard, les enquêtes diligentées par les experts montreraient que le temps que les enseignants consacrent à la classe et à la préparation de leurs cours est sensiblement équivalent à celui de l'horaire légal de travail en France.may68 a écrit:
Pas sûr que tout le monde réagisse pareil : à Paris les directeurs pourront être aussi directeurs du périsco donc à partir de là un beau mélange se prépare au nom du biendeszenfants !
Les enseignants/animateurs, au moins jusqu'à la Terminale, participeraient aux tâches d'encadrement dans le temps de travail imparti (surveillance des temps libres, cantines, garderies), au même titre qu'ils conduiraient des projets. Il n'y aurait plus un enseignement par disciplines et classes d'âges mais par projets interdisciplinaires, l'essentiel étant qu'en fin de scolarité obligatoire le Livret de compétences soit rempli. Ce serait une carte de scolarité par modules, certains étant obligatoires.
Le recrutement ne se ferait plus sur la base de la maîtrise d'un Savoir mais sur la possession de "compétences pédagogiques" élaborées par des didacticiens.
L'objectif étant que sorte de l'école un citoyen exemplaire, pacifique, connaisseur de ses droits et devoirs, responsable, adaptable, bon consommateur, nomade sans passé et sans attaches géographiques, culturelles, sociales et parentales.
Tu fais peur, toi...
- LouisBarthasExpert
Merci beaucoup, c'est noté !Padre P. Lucas a écrit:LouisBarthas a écrit:Par contre, je n'ai malheureusement pas retrouvé celle de 1822, du Conseil général du Calvados. Je l'ai reprise de Guy Morel, secrétaire du GRIP, qui n'a pu m'en donner la référence, c'est dommage.
Elle est tirée de ce livre : Dubois-Bergeron, La Vérité sur l'enseignement mutuel, Paris, 1821
elle est cité ici De la contestation de l'école aux écoles de la contestation
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- MareuilNeoprof expérimenté
Quand la mémoire du secrétaire du GRIP lui fait défaut, il y a toujours un gripien pour la rafraichir. Merci Padre.Padre P. Lucas a écrit:LouisBarthas a écrit:Par contre, je n'ai malheureusement pas retrouvé celle de 1822, du Conseil général du Calvados. Je l'ai reprise de Guy Morel, secrétaire du GRIP, qui n'a pu m'en donner la référence, c'est dommage.
Elle est tirée de ce livre : Dubois-Bergeron, La Vérité sur l'enseignement mutuel, Paris, 1821
elle est cité ici De la contestation de l'école aux écoles de la contestation
- Padre P. LucasNiveau 10
Mareuil a écrit:
Quand la mémoire du secrétaire du GRIP lui fait défaut, il y a toujours un gripien pour la rafraichir. Merci Padre.
Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place.
- arguinNiveau 8
Rythmes scolaires : Claude Allègre s'attelle à une nouvelle organisation de la classe in "Les Echos n° 17715 du 24 Aout 1998"
LIEN :
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"En souffrance de réforme depuis dix ans, les rythmes scolaires des écoliers français font partie de ces dossiers qui s'imposent à chaque ministre de l'Education. Ségolène Royal avant l'été et Claude Allègre dès la rentrée ont à leur tour décidé de s'atteler à l'exercice.
Au mois de juillet, en collaboration avec trois autres ministères (Jeunesse et Sports, Ville et Culture), le ministre délégué à l'enseignement scolaire a publié une circulaire instaurant les contrats éducatifs locaux, qui engloberont les aménagements liés aux temps scolaire, périscolaire et extra-scolaire.
De son côté, le ministre de l'Education nationale a engagé une réflexion plus large sur « l'école primaire du XXIe siècle », qui vise à réformer à la fois les programmes, les rythmes scolaires et le métier de professeur des écoles. (...)
S'agissant des rythmes scolaires, alors que le dossier s'enlise périodiquement sur le calendrier scolaire, le ministre de l'Education a choisi de porter le débat sur la journée de classe. A l'opposé de la philosophie développée dans les sites pilotes mis en place par l'ancien secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports Guy Drut en 1995 et 1996 (classe le matin, activités sportives et culturelles l'après-midi, avec des intervenants extérieurs), Claude Allègre pose en principe absolu que la totalité de la journée scolaire demeure sous l'autorité des enseignants. Plus question, affirme-t-il, de scinder la journée entre « des matinées avec cartable et des après-midi sans cartable ». L'acte éducatif doit rester présent quelle que soit la discipline concernée. (...)
Cette conception présente à la fois l'avantage de laisser de côté le sempiternel débat sur le calendrier scolaire, dont chaque infime bouleversement représente un exercice périlleux tant il est difficile d'accorder enseignants, parents d'élèves, industrie du tourisme et autorités religieuses.
Pérenniser les emplois-jeunes
Pour mener à bien cette réforme, Claude Allègre dispose d'un atout maître : les emplois-jeunes. Car la condition sine qua non de ces nouveaux rythmes suppose un travail d'équipe qui réunit, « sous l'autorité » :gratte: du professeur des écoles, les aides-éducateurs et les « intervenants extérieurs », rémunérés par les collectivités ou les associations.
L'idée est de mieux respecter la chronobiologie : les matières « difficiles » le matin, puis l'après-midi avec des disciplines plus « légères », retour aux notions complexes aux alentours de 16 heures." (...)
LIEN :
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"En souffrance de réforme depuis dix ans, les rythmes scolaires des écoliers français font partie de ces dossiers qui s'imposent à chaque ministre de l'Education. Ségolène Royal avant l'été et Claude Allègre dès la rentrée ont à leur tour décidé de s'atteler à l'exercice.
Au mois de juillet, en collaboration avec trois autres ministères (Jeunesse et Sports, Ville et Culture), le ministre délégué à l'enseignement scolaire a publié une circulaire instaurant les contrats éducatifs locaux, qui engloberont les aménagements liés aux temps scolaire, périscolaire et extra-scolaire.
De son côté, le ministre de l'Education nationale a engagé une réflexion plus large sur « l'école primaire du XXIe siècle », qui vise à réformer à la fois les programmes, les rythmes scolaires et le métier de professeur des écoles. (...)
S'agissant des rythmes scolaires, alors que le dossier s'enlise périodiquement sur le calendrier scolaire, le ministre de l'Education a choisi de porter le débat sur la journée de classe. A l'opposé de la philosophie développée dans les sites pilotes mis en place par l'ancien secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports Guy Drut en 1995 et 1996 (classe le matin, activités sportives et culturelles l'après-midi, avec des intervenants extérieurs), Claude Allègre pose en principe absolu que la totalité de la journée scolaire demeure sous l'autorité des enseignants. Plus question, affirme-t-il, de scinder la journée entre « des matinées avec cartable et des après-midi sans cartable ». L'acte éducatif doit rester présent quelle que soit la discipline concernée. (...)
Cette conception présente à la fois l'avantage de laisser de côté le sempiternel débat sur le calendrier scolaire, dont chaque infime bouleversement représente un exercice périlleux tant il est difficile d'accorder enseignants, parents d'élèves, industrie du tourisme et autorités religieuses.
Pérenniser les emplois-jeunes
Pour mener à bien cette réforme, Claude Allègre dispose d'un atout maître : les emplois-jeunes. Car la condition sine qua non de ces nouveaux rythmes suppose un travail d'équipe qui réunit, « sous l'autorité » :gratte: du professeur des écoles, les aides-éducateurs et les « intervenants extérieurs », rémunérés par les collectivités ou les associations.
L'idée est de mieux respecter la chronobiologie : les matières « difficiles » le matin, puis l'après-midi avec des disciplines plus « légères », retour aux notions complexes aux alentours de 16 heures." (...)
- arguinNiveau 8
in : BO du MEN Hors série N°13 du 26 novembre 1998
(...)
" On peut envisager une configuration de la journée sur des bases différentes de celles d'aujourd'hui et définie selon les écoles et les équipes, en respectant les rythmes des enfants, le tout sur la base d'un cahier des charges national. Cette configuration repose :
- sur les enseignants, qui, outre leur activité d'enseignement, sont responsables de la coordination de toutes les activités organisées sur le temps scolaire,
- sur les aides-éducateurs spécifiquement affectés à l'école,
- sur les intervenants extérieurs de formation artistique, culturelle ou sportive, mais qui devront à l'avenir être explicitement intégrés dans l'équipe éducative.
La nécessaire collaboration entre les enseignants et les aides-éducateurs doit respecter le principe de non-substitution. Ainsi, les aides-éducateurs ne peuvent en aucun cas assurer le service d'enseignants absents. En revanche, à partir du moment où une activité éducative figure dans un projet d'école, un aide-éducateur peut y participer. Leur présence peut permettre d'inventer de nouvelles façons de travailler avec des pédagogies plus actives et plus variées.
Il doit y avoir continuité et non simple contiguïté entre les activités du matin et celles de l'après-midi. Les aides-éducateurs doivent pouvoir être présents dans la classe, au moins une partie de la matinée, pour aider l'enseignant et observer le travail et les comportements des élèves ; les activités de l'après-midi doivent rester de la pleine responsabilité des enseignants, soit qu'ils les conduisent directement, soit qu'elles se déroulent sous leur contrôle.
Ceux-ci se concertent régulièrement avec les aides-éducateurs et les autres intervenants pour leur donner des indications sur les connaissances et les aptitudes qu'ils peuvent et doivent solliciter chez les élèves, recevoir d'eux des informations sur les capacités, non nécessairement scolaires au sens usuel, dont les élèves font preuve à travers ces activités et qui doivent être réutilisées et valorisées dans la classe." (...)
LIEN vers le BO :
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(...)
" On peut envisager une configuration de la journée sur des bases différentes de celles d'aujourd'hui et définie selon les écoles et les équipes, en respectant les rythmes des enfants, le tout sur la base d'un cahier des charges national. Cette configuration repose :
- sur les enseignants, qui, outre leur activité d'enseignement, sont responsables de la coordination de toutes les activités organisées sur le temps scolaire,
- sur les aides-éducateurs spécifiquement affectés à l'école,
- sur les intervenants extérieurs de formation artistique, culturelle ou sportive, mais qui devront à l'avenir être explicitement intégrés dans l'équipe éducative.
La nécessaire collaboration entre les enseignants et les aides-éducateurs doit respecter le principe de non-substitution. Ainsi, les aides-éducateurs ne peuvent en aucun cas assurer le service d'enseignants absents. En revanche, à partir du moment où une activité éducative figure dans un projet d'école, un aide-éducateur peut y participer. Leur présence peut permettre d'inventer de nouvelles façons de travailler avec des pédagogies plus actives et plus variées.
Il doit y avoir continuité et non simple contiguïté entre les activités du matin et celles de l'après-midi. Les aides-éducateurs doivent pouvoir être présents dans la classe, au moins une partie de la matinée, pour aider l'enseignant et observer le travail et les comportements des élèves ; les activités de l'après-midi doivent rester de la pleine responsabilité des enseignants, soit qu'ils les conduisent directement, soit qu'elles se déroulent sous leur contrôle.
Ceux-ci se concertent régulièrement avec les aides-éducateurs et les autres intervenants pour leur donner des indications sur les connaissances et les aptitudes qu'ils peuvent et doivent solliciter chez les élèves, recevoir d'eux des informations sur les capacités, non nécessairement scolaires au sens usuel, dont les élèves font preuve à travers ces activités et qui doivent être réutilisées et valorisées dans la classe." (...)
LIEN vers le BO :
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- may68Expert
Cath a écrit:LouisBarthas a écrit:Je pense que la mise en place de mesures visant à l'encadrement de la jeunesse va s'accélérer. L'école deviendrait obligatoire - alors que c'est l'instruction qui l'est actuellement. Elle ne serait plus un lieu d'instruction mais d'éducation, un "lieu de vie" comme disent les progressistes. Il en découlerait vraisemblablement une uniformisation des statuts d'animateur et d'enseignant, assortie nécessairement d'un temps de présence obligatoire sur le lieu de travail. C'est pourquoi il serait à mon avis naïf de croire que nous aurions à gagner en ce qui concerne la comptabilisation de nos heures, celle-ci se ferait en échange d'un temps équivalent de présence dans les écoles, collèges, lycées. Et comme par hasard, les enquêtes diligentées par les experts montreraient que le temps que les enseignants consacrent à la classe et à la préparation de leurs cours est sensiblement équivalent à celui de l'horaire légal de travail en France.may68 a écrit:
Pas sûr que tout le monde réagisse pareil : à Paris les directeurs pourront être aussi directeurs du périsco donc à partir de là un beau mélange se prépare au nom du biendeszenfants !
Les enseignants/animateurs, au moins jusqu'à la Terminale, participeraient aux tâches d'encadrement dans le temps de travail imparti (surveillance des temps libres, cantines, garderies), au même titre qu'ils conduiraient des projets. Il n'y aurait plus un enseignement par disciplines et classes d'âges mais par projets interdisciplinaires, l'essentiel étant qu'en fin de scolarité obligatoire le Livret de compétences soit rempli. Ce serait une carte de scolarité par modules, certains étant obligatoires.
Le recrutement ne se ferait plus sur la base de la maîtrise d'un Savoir mais sur la possession de "compétences pédagogiques" élaborées par des didacticiens.
L'objectif étant que sorte de l'école un citoyen exemplaire, pacifique, connaisseur de ses droits et devoirs, responsable, adaptable, bon consommateur, nomade sans passé et sans attaches géographiques, culturelles, sociales et parentales.
Tu fais peur, toi...
A mon avis c'est bien ce qui se profile :
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Déjà nos classes seront partagées avec les animations donc finie la classe lieu "privilégié" d'enseignement , dans la tête des enfants le mélange se fera forcément ! Les asem vont prendre petit à petit la place des enseignants en maternelle c'est parti aussi ...
Mais sommes nous assez à nous opposer à ça ?
- adelaideaugustaFidèle du forum
may68 a écrit:Cath a écrit:LouisBarthas a écrit:
Je pense que la mise en place de mesures visant à l'encadrement de la jeunesse va s'accélérer. L'école deviendrait obligatoire - alors que c'est l'instruction qui l'est actuellement. Elle ne serait plus un lieu d'instruction mais d'éducation, un "lieu de vie" comme disent les progressistes. Il en découlerait vraisemblablement une uniformisation des statuts d'animateur et d'enseignant, assortie nécessairement d'un temps de présence obligatoire sur le lieu de travail. C'est pourquoi il serait à mon avis naïf de croire que nous aurions à gagner en ce qui concerne la comptabilisation de nos heures, celle-ci se ferait en échange d'un temps équivalent de présence dans les écoles, collèges, lycées. Et comme par hasard, les enquêtes diligentées par les experts montreraient que le temps que les enseignants consacrent à la classe et à la préparation de leurs cours est sensiblement équivalent à celui de l'horaire légal de travail en France.
Les enseignants/animateurs, au moins jusqu'à la Terminale, participeraient aux tâches d'encadrement dans le temps de travail imparti (surveillance des temps libres, cantines, garderies), au même titre qu'ils conduiraient des projets. Il n'y aurait plus un enseignement par disciplines et classes d'âges mais par projets interdisciplinaires, l'essentiel étant qu'en fin de scolarité obligatoire le Livret de compétences soit rempli. Ce serait une carte de scolarité par modules, certains étant obligatoires.
Le recrutement ne se ferait plus sur la base de la maîtrise d'un Savoir mais sur la possession de "compétences pédagogiques" élaborées par des didacticiens.
L'objectif étant que sorte de l'école un citoyen exemplaire, pacifique, connaisseur de ses droits et devoirs, responsable, adaptable, bon consommateur, nomade sans passé et sans attaches géographiques, culturelles, sociales et parentales.
Tu fais peur, toi...
A mon avis c'est bien ce qui se profile :
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Déjà nos classes seront partagées avec les animations donc finie la classe lieu "privilégié" d'enseignement , dans la tête des enfants le mélange se fera forcément ! Les asem vont prendre petit à petit la place des enseignants en maternelle c'est parti aussi ...
Mais sommes nous assez à nous opposer à ça ?
J'ai en main un livre terrifiant : " Anthologie des textes clés en pédagogie. Des idées pour enseigner." Paru en mars 2010. Textes choisis et commentés par Danielle Alexandre. Collection dirigée par Philippe Meirieu. esf éditeur.
Que du beau monde : surtout des professeurs en sciences de l'éducation; Astolfi, Bernard Charlot, Michel Develay, Michel Grangeat, Sylvain Grandserre, Daniel Hameline, Jean Houssaye, Philippe Meirieu, Jeanne Moll, Philippe Perrenoud, Françoise Raynal, Bernard Rey, Paul Robert, (auteur de "La Finlande, un modèle éducatif pour la France? ", publié en 2008) , Pierre Vermersch, Jean-Michel Zahkartchouk.
Quelqu'un connaît-il ??
- adelaideaugustaFidèle du forum
- RikkiMonarque
Ah, ils commencent à s'en rendre compte, que c'est du grand Porte Nawak ? Voilà qui est bien tardif...
Quant à l'histoire de dire que les enfants vont choisir, il n'en est pas question un seul instant. Déjà, leur proposition était que, tenez-vous bien, le jour de la rentrée, le REV (si, si, c'est son nom, au responsable de l'organisation de tout ce m..dier, le pauvre) devait passer dans chaque classe, présenter chaque atelier (je vous rappelle la liste délirante que j'ai postée ici même) et demander qui voulait quoi.
Puis, plus tard dans la journée, il devait revenir dans toutes les classes pour dire aux enfants où ils étaient inscrits et leur présenter le déroulement de l'activité.
Or, il se trouve que mes collègues et moi-même avions vaguement pensé, pour le jour de la rentrée, faire classe. Je sais que cela manque d'originalité et de créativité, mais bon... Sachant que la journée doit se terminer à 15 h 30, nous n'avons pas jugé utile de soustraire 30 à 45 mn de notre emploi du temps, deux fois dans la journée, pour ces glugluteries.
De plus, le REV s'est rendu compte, fort en calcul mental comme il est, qu'il avait 2 écoles, donc 8 + 5 = 13 classes, à gérer. Il a essayé de voir comment il pourrait faire tout ça entre 8 h 30 et 11 h 30, puis entre 13 h 30 et 15 h 30. Et il a bêtement renoncé à l'exercice.
Donc, comment les enfants seront-ils répartis ? C'est très simple : avant la rentrée, il prendra les listes, et fera des répartitions arbitraires. Na. (et à mon sens, il a bien raison, ce truc est infaisable)
Quant à l'histoire de dire que les enfants vont choisir, il n'en est pas question un seul instant. Déjà, leur proposition était que, tenez-vous bien, le jour de la rentrée, le REV (si, si, c'est son nom, au responsable de l'organisation de tout ce m..dier, le pauvre) devait passer dans chaque classe, présenter chaque atelier (je vous rappelle la liste délirante que j'ai postée ici même) et demander qui voulait quoi.
Puis, plus tard dans la journée, il devait revenir dans toutes les classes pour dire aux enfants où ils étaient inscrits et leur présenter le déroulement de l'activité.
Or, il se trouve que mes collègues et moi-même avions vaguement pensé, pour le jour de la rentrée, faire classe. Je sais que cela manque d'originalité et de créativité, mais bon... Sachant que la journée doit se terminer à 15 h 30, nous n'avons pas jugé utile de soustraire 30 à 45 mn de notre emploi du temps, deux fois dans la journée, pour ces glugluteries.
De plus, le REV s'est rendu compte, fort en calcul mental comme il est, qu'il avait 2 écoles, donc 8 + 5 = 13 classes, à gérer. Il a essayé de voir comment il pourrait faire tout ça entre 8 h 30 et 11 h 30, puis entre 13 h 30 et 15 h 30. Et il a bêtement renoncé à l'exercice.
Donc, comment les enfants seront-ils répartis ? C'est très simple : avant la rentrée, il prendra les listes, et fera des répartitions arbitraires. Na. (et à mon sens, il a bien raison, ce truc est infaisable)
- may68Expert
Qui dans les écoles est responsable sur ces nouveaux temps périscolaires ?
- doublecasquetteEnchanteur
may68 a écrit:Qui dans les écoles est responsable sur ces nouveaux temps périscolaires ?
Les maires, normalement. Enfin, j'espère...
- Numéro 6Niveau 6
Le projet éducatif territorial est apparemment sanctifié par l'UNSA qui semble concevoir qu'il ne puisse pas être différent du projet de l'établissement.
Je ne sais que penser... ils bullent ? ils font semblant de dormir ? ou c'est parce que les vacances des profs sont trop longues ????
Je ne sais que penser... ils bullent ? ils font semblant de dormir ? ou c'est parce que les vacances des profs sont trop longues ????
- MareuilNeoprof expérimenté
Je ne suis pas persuadé que les maires se bousculent....doublecasquette a écrit:may68 a écrit:Qui dans les écoles est responsable sur ces nouveaux temps périscolaires ?
Les maires, normalement. Enfin, j'espère...
- adelaideaugustaFidèle du forum
Mareuil a écrit:Je ne suis pas persuadé que les maires se bousculent....doublecasquette a écrit:may68 a écrit:Qui dans les écoles est responsable sur ces nouveaux temps périscolaires ?
Les maires, normalement. Enfin, j'espère...
Je connais un adjoint au maire d'une commune de 4.600 habitants : ils n'ont pas un sou, et pas question d'en dégager pour ce genre d'activité. Qui seront les victimes ??
- MareuilNeoprof expérimenté
La solution est très simple ; il suffit que les maires et les instits disent ***". Ça ne coute rien, c'est sans risques et d'ailleurs je ne vois pas ce qu'en face on pourrait faire. Il est plus que temps de passer à la désobéissance civile.adelaideaugusta a écrit:Mareuil a écrit:Je ne suis pas persuadé que les maires se bousculent....doublecasquette a écrit:
Les maires, normalement. Enfin, j'espère...
Je connais un adjoint au maire d'une commune de 4.600 habitants : ils n'ont pas un sou, et pas question d'en dégager pour ce genre d'activité. Qui seront les victimes ??
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