- cliohistHabitué du forum
Une autre partie traite de la pression nationaliste à la fois chez nos voisins (le Royaume-Uni de Cameron &Gove, les Pays-Bas, l'Italie) et chez nous où la campagne de Buisson sur l'identité nationale à contribué à l'échec de la MHF (E. François, P. Nora).
Il me reste encore une bonne partie de articles à lire.
Quelques articles évoquent le secteur de l'édition (les best-sellers, le magazine L'Histoire).
Le Débat a prévu un second numéro en novembre, peut-être sur les manuels.
http://clioweb.canalblog.com/archives/2013/06/05/27337768.html
L'histoire scolaire est un sujet propice à toutes les polémiques, sur fond de combat politique et de nostalgie, beaucoup plus que les maths ou les langues. Un bon sujet pour un JT de TF1.
L'histoire scolaire, c'est d'abord celle qui est enseignée par des profs et évaluée par d'autres profs (cf le certif dans le film L'école buissonnière : les années en 15 ? ou la DDHC de 1789 ?). Or les divergences entre profs sont multiples, aussi bien sur l'HG que sur la pédagogie : quand Chatel a décidé de la casse en Term S et de la déstructuration dans les autres séries générales, il a bénéficié de soutiens syndicaux et associatifs (H. Tison les cite p 21).
Ce dossier a les qualités et les défauts de la revue.
Les auteurs sollicités sont connus : des universitaires (C. Charle, P. Garcia, K. Pomian, C. Grataloup), trois IG (2 ont piloté la conception de programmes), des profs du secondaire. Côté lycéens, quand Le Débat donne la parole, c'est à des étudiants de Polytechnique, d'HEC ou de l'ENS.
Les arguments sont souvent prévisibles. L. Wirth défend la manière dont il a répondu à la commande politique, mais il insiste fortement sur l'absence d'injonction politique quant aux contenus (le calendrier en flux hypertendus, l'obligation de traiter en 1 an ce qui se faisait en 2, n'est-ce pas une forme perverse d'injonction sur les contenus ?).
Dommage qu'une table ronde n'ait pas été organisée, sur le principe du débat mené par Echogeo entre Christian Grataloup et Patrick Garcia :
Les relations entre géographes et historiens : enseignement, didactique, épistémologie, recherche
http://echogeo.revues.org/13297
Les auteurs n'évitent pas les coups de griffe.
2 exemples :
- "Les manuels sont conçus par des équipes constituées de profs du second degré, ce qui fait qu'ils sont inégaux" (sic) écrit L. Wirth.
- Pierre Nora met aussi en cause les tenants de l'histoire globale et de l'histoire coloniale. Lire Le déni du monde, la réponse de Vincent Capdepuy - http://aggiornamento.hypotheses.org/1453
La difficulté du métier est évoquée de manière explicite : des injonctions contradictoires, l'hésitation entre l'histoire et le civisme, la tentation de courir après les modes et de subir les conflits entre historiens (cf. brutalisation ou consentement) ... La pédagogie illustre aussi l'écart entre les discours officiels (ceux des IG sur le récit et la parole du profs) et les injonctions concrètes sur le terrain (le savoir construit par les élèves selon des IPR).
Mais la présentation très académique passe sous silence la mise sous tutelle des profs (la lettre et l'esprit des programmes selon la lecture hiérarchique). Ce numéro minore la casse provoquée par la chatelisation. Sur celle-ci, lire plutôt les messages de ce forum ou les les textes publiés par Aggiornamento à propos de la Première S.
1980, 1987, 1992 (échec), 1995, 2001, 2005 ... Pour prolonger l'analyse de P. Garcia, en HG, au lycée, les programmes n'ont pas cessé de bouger depuis une génération. Et plusieurs types d'épreuves ont été essayés.
A chaque fois, le nouveau programme a été présenté comme absolument génial, y compris celui qui installait en 1987 l'étude du monde ""socialiste"", trois ans avant l'implosion de l'URSS ! Les coupures chrono n'ont pas arrêté de bouger (1850 , 1880, 1900 ...). Les épreuves de bac allaient toutes faire des miracles et permettre d'échapper enfin à la paraphrase (cf "le prélèvement d'informations" !) tout en évitant le bachotage. Les anciens se souviendront de ce qu'a donné "la présentation" des documents au début des années 2000 ! Avec la disparition des choix dans les sujets, les actuelles épreuves n'échapperont pas au bilan.
La passion de s'interroger.
Passée la demande d'un salaire revalorisé, un article fait la pub pour un livret du CRDP de Versailles et énumère les auteurs à lire sur la destruction des Juifs ou sur l'indépendance de l'Algérie ... Pourtant voilà un beau programme pour repenser (refonder ?) l'histoire au lycée. Peut-être demander moins mais être plus exigeant sur la maîtrise de ce moins. Et cesser de considérer qu'en démocratie, il pourrait n'exister qu'une seule histoire scolaire, celle que Murdoch verrait bien enseignée depuis le Collège de France, par un seul et unique maître à penser.
- OlympiasProphète
Laozti
Hubert Tison n'est pas président de l'APHG (c'est Bruno Benoit, prof à Sciences Po Lyon), mais secrétaire général.
Aucun IG n'a enseigné assez longtemps dans le secondaire...du moins au sens nécessaire où nous l'entendons...
En outre, en quoi exercer la fonction d'IG et avoir 2-3h d'enseignement serait-il incompatible ??
- LaotziSage
Pardon pour la confusion concernant Hubert Tison même si ça ne change rien au propos.
Sinon, les IG sont de hauts fonctionnaires, généralement anciens professeurs d'université, directement relais du ministère. Leur travail de pilotage est assez différent, me semble-t-il, de celui des IPR et, d'ailleurs, ils sont parfois moins extrémistes dans leur position que les IPR au niveau de la pédagogie (même si on est bien d'accord que ce sont les doyens de l'IG qui pilotent les programmes notamment). Là encore, il faudrait d'ailleurs distinguer les IG qui ont fini leur carrière dans ce corps, et ceux pour lesquels ça n'a visiblement été qu'un tremplin de carrière, comme Nembrini dont on parlait avant (qui vient d'ailleurs de partir à la retraite et d'être remplacé ce matin au rectorat de Bordeaux). Le principal problème les concernant, me semble-t-il, tient surtout à leur inféodation au pouvoir politique : la lâcheté de nos IG lors des réformes Darcos/Chatel (qui auraient du tous mettre leur démission dans la balance) en est la triste expression.
Cela pourrait déjà être plus réaliste concernant les IPR. Mais plus largement, c'est à mon sens totalement un faux problème, même pour les IPR. Je ne crois pas une seconde que les fourvoiements pédagogiques de certains IPR soient dus au fait qu'ils n'ont plus de classes en responsabilité. Certains chargés de missions, qui conservent donc des classes avec des décharges, sont parfois bien pires que certains IPR. Certains inspecteurs sont tout à fait lucides sur la réalité des élèves, même s'ils n'enseignent plus depuis plusieurs années. D'autres viennent juste de devenir IPR et semblent pourtant très éloignés de la réalité du terrain. Comme je l'ai dit avant, j'ai eu il y a quelques années des formateurs qui n'enseignaient plus et étaient pourtant d'une lucidité extraordinaire sur la réalité d'une classe, sur la façon de faire cours d'histoire alors que d'autres, toujours à mi-temps en classe, étaient juste bon à nous servir une soupe creuse. Je crois donc que ça ne changerait strictement rien à leurs directives, leur idéologie, leurs pensées.
On s'éloigne, ceci dit, quelque peu du sujet.
Sinon, les IG sont de hauts fonctionnaires, généralement anciens professeurs d'université, directement relais du ministère. Leur travail de pilotage est assez différent, me semble-t-il, de celui des IPR et, d'ailleurs, ils sont parfois moins extrémistes dans leur position que les IPR au niveau de la pédagogie (même si on est bien d'accord que ce sont les doyens de l'IG qui pilotent les programmes notamment). Là encore, il faudrait d'ailleurs distinguer les IG qui ont fini leur carrière dans ce corps, et ceux pour lesquels ça n'a visiblement été qu'un tremplin de carrière, comme Nembrini dont on parlait avant (qui vient d'ailleurs de partir à la retraite et d'être remplacé ce matin au rectorat de Bordeaux). Le principal problème les concernant, me semble-t-il, tient surtout à leur inféodation au pouvoir politique : la lâcheté de nos IG lors des réformes Darcos/Chatel (qui auraient du tous mettre leur démission dans la balance) en est la triste expression.
Cela pourrait déjà être plus réaliste concernant les IPR. Mais plus largement, c'est à mon sens totalement un faux problème, même pour les IPR. Je ne crois pas une seconde que les fourvoiements pédagogiques de certains IPR soient dus au fait qu'ils n'ont plus de classes en responsabilité. Certains chargés de missions, qui conservent donc des classes avec des décharges, sont parfois bien pires que certains IPR. Certains inspecteurs sont tout à fait lucides sur la réalité des élèves, même s'ils n'enseignent plus depuis plusieurs années. D'autres viennent juste de devenir IPR et semblent pourtant très éloignés de la réalité du terrain. Comme je l'ai dit avant, j'ai eu il y a quelques années des formateurs qui n'enseignaient plus et étaient pourtant d'une lucidité extraordinaire sur la réalité d'une classe, sur la façon de faire cours d'histoire alors que d'autres, toujours à mi-temps en classe, étaient juste bon à nous servir une soupe creuse. Je crois donc que ça ne changerait strictement rien à leurs directives, leur idéologie, leurs pensées.
On s'éloigne, ceci dit, quelque peu du sujet.
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"Trouvez donc bon qu'au lieu de vous dire aussi, adieu comme autrefois, je vous dise, adieu comme à présent."
- AbraxasDoyen
EN fait, donner deux ou trois heures de cours à un IPR ne signifierait rien — et c'est impraticable : outre les missions d'inspection, qui les mènent aux quatre coins des rectorats, ils sont accablés sous une foultitude de tâches administratives. En moyenne, c'est 12 heures par jour, et en bouffant rapidement au McDo du coin. Alors, il en est de bons, et de moins bons — comme pour les autres corps de métier.
Quant aux IG, ce sont des nominations politiques et rien d'autre. Il y a effectivement d'anciens universitaires parmi eux. Il y a aussi des profs de lycée, parfois non agrégés, et qui même parfois n'ont pour ainsi dire jamais enseigné. Ce fut un corps honorable jadis, actuellement c'est le refuge des anciens conseillers du ministre (particulièrement les IG de l'administration, Vie scolaire, etc.) et des amis des divers groupes de pression. Et il en reste quelques-uns qui y sont parce qu'ils le valent bien.
Quant aux IG, ce sont des nominations politiques et rien d'autre. Il y a effectivement d'anciens universitaires parmi eux. Il y a aussi des profs de lycée, parfois non agrégés, et qui même parfois n'ont pour ainsi dire jamais enseigné. Ce fut un corps honorable jadis, actuellement c'est le refuge des anciens conseillers du ministre (particulièrement les IG de l'administration, Vie scolaire, etc.) et des amis des divers groupes de pression. Et il en reste quelques-uns qui y sont parce qu'ils le valent bien.
- cliohistHabitué du forum
Toujours périlleux de généraliser. L'impression (et la réalité ?) de mise en tutelle des profs était très forte entre 2007 et 2012. Le cas du corps des inspecteurs de l'académie de Paris avait défrayé la chronique en 2011. Le mode de recrutement des IPR incite plutôt au conformisme, mais des exceptions existent, heureusement. Côté IG, quelques nominations tiennent davantage au contexte politico-administratif qu'à la maîtrise de la pédagogie.
Pour prolonger la question abordée par Le Débat 175, qq autres sources :
A quoi pensent les historiens ? Faire de l’histoire au XXIe siècle
sous la direction de Christophe Granger, éditions Autrement 2013
http://clioweb.canalblog.com/tag/granger
Auterment a publié Passés recomposés en 1995
Côté histoire-géo,
en dehors de l'entretien Garcia-Grataloup, déjà mentionné
http://echogeo.revues.org/13297
relire les numéros d'EspacesTemps (1998) disponibles grâce à l'excellent site Persée
Histoire/géographie, 1. L'arrangement
Histoire/géographie, 2. Les promesses du désordre
http://clioweb.canalblog.com/tag/arrangement
Pour prolonger la question abordée par Le Débat 175, qq autres sources :
A quoi pensent les historiens ? Faire de l’histoire au XXIe siècle
sous la direction de Christophe Granger, éditions Autrement 2013
http://clioweb.canalblog.com/tag/granger
Auterment a publié Passés recomposés en 1995
Côté histoire-géo,
en dehors de l'entretien Garcia-Grataloup, déjà mentionné
http://echogeo.revues.org/13297
relire les numéros d'EspacesTemps (1998) disponibles grâce à l'excellent site Persée
Histoire/géographie, 1. L'arrangement
Histoire/géographie, 2. Les promesses du désordre
http://clioweb.canalblog.com/tag/arrangement
- boris vassilievGrand sage
Laotzi a écrit:Cela pourrait déjà être plus réaliste concernant les IPR. Mais plus largement, c'est à mon sens totalement un faux problème, même pour les IPR. Je ne crois pas une seconde que les fourvoiements pédagogiques de certains IPR soient dus au fait qu'ils n'ont plus de classes en responsabilité. Certains chargés de missions, qui conservent donc des classes avec des décharges, sont parfois bien pires que certains IPR. Certains inspecteurs sont tout à fait lucides sur la réalité des élèves, même s'ils n'enseignent plus depuis plusieurs années. D'autres viennent juste de devenir IPR et semblent pourtant très éloignés de la réalité du terrain. Comme je l'ai dit avant, j'ai eu il y a quelques années des formateurs qui n'enseignaient plus et étaient pourtant d'une lucidité extraordinaire sur la réalité d'une classe, sur la façon de faire cours d'histoire alors que d'autres, toujours à mi-temps en classe, étaient juste bon à nous servir une soupe creuse. Je crois donc que ça ne changerait strictement rien à leurs directives, leur idéologie, leurs pensées.
Je confirme !
- OlympiasProphète
Laotzi a écrit:Pardon pour la confusion concernant Hubert Tison même si ça ne change rien au propos.
Sinon, les IG sont de hauts fonctionnaires, généralement anciens professeurs d'université, directement relais du ministère. Leur travail de pilotage est assez différent, me semble-t-il, de celui des IPR et, d'ailleurs, ils sont parfois moins extrémistes dans leur position que les IPR au niveau de la pédagogie (même si on est bien d'accord que ce sont les doyens de l'IG qui pilotent les programmes notamment). Là encore, il faudrait d'ailleurs distinguer les IG qui ont fini leur carrière dans ce corps, et ceux pour lesquels ça n'a visiblement été qu'un tremplin de carrière, comme Nembrini dont on parlait avant (qui vient d'ailleurs de partir à la retraite et d'être remplacé ce matin au rectorat de Bordeaux). Le principal problème les concernant, me semble-t-il, tient surtout à leur inféodation au pouvoir politique : la lâcheté de nos IG lors des réformes Darcos/Chatel (qui auraient du tous mettre leur démission dans la balance) en est la triste expression.
Cela pourrait déjà être plus réaliste concernant les IPR. Mais plus largement, c'est à mon sens totalement un faux problème, même pour les IPR. Je ne crois pas une seconde que les fourvoiements pédagogiques de certains IPR soient dus au fait qu'ils n'ont plus de classes en responsabilité. Certains chargés de missions, qui conservent donc des classes avec des décharges, sont parfois bien pires que certains IPR. Certains inspecteurs sont tout à fait lucides sur la réalité des élèves, même s'ils n'enseignent plus depuis plusieurs années. D'autres viennent juste de devenir IPR et semblent pourtant très éloignés de la réalité du terrain. Comme je l'ai dit avant, j'ai eu il y a quelques années des formateurs qui n'enseignaient plus et étaient pourtant d'une lucidité extraordinaire sur la réalité d'une classe, sur la façon de faire cours d'histoire alors que d'autres, toujours à mi-temps en classe, étaient juste bon à nous servir une soupe creuse. Je crois donc que ça ne changerait strictement rien à leurs directives, leur idéologie, leurs pensées.
On s'éloigne, ceci dit, quelque peu du sujet.
Hubert Tison répond à la commande qui lui a été faite, un historique...L'APHG n'a probablement pas toutes les vertus, mais sans elle, l'Hg ne serait plus qu'une option...
Au fait Laotzi, pourrais-tu te présenter ? (ou alors, j'ai zappé ton fil)
- LaotziSage
Il n'y avait pas de volonté d'attaque envers cette vénérable institution dans mon message, ni envers son auteur pour lequel je me doute bien qu'il s'agissait d'une commande. L'historique s'avère plutôt être l'article de Patrick Garcia, même s'il a une optique un peu différente. Je signifiais simplement qu'ils me paraissaient moins central dans la problématique du numéro de la revue.
Merci clio pour les liens. En plus des quelques idées résumées concernant la difficulté de l'enseignement de l'histoire aujourd'hui, la principale frustration que je connais aujourd'hui, et que l'on retrouve en filigrane dans plusieurs articles, concerne l'impossibilité, notamment dans les classes terminales, de proposer un enseignement de l'histoire qui favorise davantage la réflexion. Nous sommes tenus par le bac, des programmes extrêmement lourds (et avec des chapitres totalement indépendants) et une épreuve de composition, l'ensemble faisant tendre l'enseignement de l'histoire faire un bachotage intensif avec pour seule fin une restitution la plus complète possible du cours par les élèves (et c'est encore pire en géographie). Certes, dans les classes précédentes, nous ne sommes pas tenus par ces impératifs mais les programmes demeurent toujours extrêmement lourds et les élèves ont, de toute façon, d'abord besoin d'être capable d'apprendre et de savoir restituer un savoir historique. Mais en arrivant en terminale, au bout de 7 années d'enseignement secondaire, on pourrait espérer aller un peu au delà, et je trouve qu'on ne nous le permet pas vraiment.
Merci clio pour les liens. En plus des quelques idées résumées concernant la difficulté de l'enseignement de l'histoire aujourd'hui, la principale frustration que je connais aujourd'hui, et que l'on retrouve en filigrane dans plusieurs articles, concerne l'impossibilité, notamment dans les classes terminales, de proposer un enseignement de l'histoire qui favorise davantage la réflexion. Nous sommes tenus par le bac, des programmes extrêmement lourds (et avec des chapitres totalement indépendants) et une épreuve de composition, l'ensemble faisant tendre l'enseignement de l'histoire faire un bachotage intensif avec pour seule fin une restitution la plus complète possible du cours par les élèves (et c'est encore pire en géographie). Certes, dans les classes précédentes, nous ne sommes pas tenus par ces impératifs mais les programmes demeurent toujours extrêmement lourds et les élèves ont, de toute façon, d'abord besoin d'être capable d'apprendre et de savoir restituer un savoir historique. Mais en arrivant en terminale, au bout de 7 années d'enseignement secondaire, on pourrait espérer aller un peu au delà, et je trouve qu'on ne nous le permet pas vraiment.
- OlympiasProphète
Laotzi, ce que tu dis est vrai. J'ai du mal, beaucoup de mal à supporter un rythme où on n'a plus de temps pour la digression, pour répondre aux questions sur l' actualité, prendre le temps de discuter...pour finalement éclairer le reste.
Mon service vient d'arriver, j'ai l'ecjs pour les trois classes et je vais dire aux élèves de poser leurs questions d' actualité dans ce créneau... Ces programmes tentaculaires finiront-ils par tuer la spontanéité et le plaisir d' enseigner et d' apprendre ? J'espère que non.
Mon service vient d'arriver, j'ai l'ecjs pour les trois classes et je vais dire aux élèves de poser leurs questions d' actualité dans ce créneau... Ces programmes tentaculaires finiront-ils par tuer la spontanéité et le plaisir d' enseigner et d' apprendre ? J'espère que non.
- CalipsaNiveau 5
Le message initial a été supprimé par son auteur.
- cliohistHabitué du forum
En classe, l'histoire n'a plus la cote - Le Monde 11.08.2013
« En France, l'histoire est parfois considérée comme une discipline reine. Pourtant son enseignement dans les écoles, les collèges et les lycées devient difficile, à en croire la dernière livraison du Débat (Gallimard), la revue de l'historien et académicien Pierre Nora ».
« ... En France aujourd'hui, l'histoire n'est certes pas la matière favorite des élèves »... « Pour les scolaires, l'histoire se réduit souvent à l'apprentissage forcené de dates et d'événements lointains, au mépris de sa dimension critique ».
« Les solutions ne manquent cependant pas... Le philosophe Krzysztof Pomian suggère de " partir du présent "...
La méthode de Mara Goyet ? Extrapolation et rabâchage : croiser les supports et les sources, académiques ou " vulgaires ". Dynamique, ouverte : voilà ce que l'histoire doit devenir à l'école. Les adultes, eux, la consomment volontiers dans de nombreux ouvrages de vulgarisation, revues spécialisées et émissions de télévision à succès. Preuve que l'histoire n'est pas vouée totalement au désamour des Français ».
NB : Le 18.08, 13h55, la LCP rediffuse le docu de W Karel (2003) : Jean Moulin : héros de l'armée des ombres
- philannDoyen
:shock: :shock: :shock: portnawouak!!cliohist a écrit:
... En France aujourd'hui, l'histoire n'est certes pas la matière favorite des élèves... Pour les scolaires, [b]l'histoire se réduit souvent à l'apprentissage forcené de dates et d'événements lointains, au mépris de sa dimension critique.
Quelle bêtise!
_________________
2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- OlympiasProphète
cliohist, je ne suis pas d'accord, pour un certain nombre d'élèves, l'histoire reste encore une matière qui permet de réfléchir intelligemment, et de se décentrer d'un présent parfois inepte.philann a écrit:cliohist a écrit:
... En France aujourd'hui, l'histoire n'est certes pas la matière favorite des élèves... Pour les scolaires, l'histoire se réduit souvent à l'apprentissage forcené de dates et d'événements lointains, au mépris de sa dimension critique.
:shock: :shock: :shock: portnawouak!!
Quelle bêtise!
- cliohistHabitué du forum
Philann, Olympias,
désolé : j'ai pris le temps de citer qq passages d'un article, à venir en ligne, mais oublié les guillemets (ils ont été ajoutés) :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/08/09/en-classe-l-histoire-n-a-plus-la-cote_3459683_3232.html
(version tempo : http://clioweb.free.fr/presse/1temp/lm/ )
Oui le titre du Monde n'est pas bien choisi.
Le Débat, tout comme le résumé du Monde passent à côté de l'essentiel : la déstructuration qui a touché les séries générales en lycée, à la suite de la chatelisation (cf volonté de supprimer l'HG en Term S, programmes et manuels écrits en flux hypertendus, modification des épreuves de bac, consultation minimale des profs d'HG).
L'histoire scolaire évolue avec son temps.
Elle fait souvent le grand écart avec l'histoire romancée et revue par la TV (cf. Jeanne qui aurait échappé au bûcher, "L'évasion" de Louis XVI, la colorisation et la sonorisation des images d'archive pour la Grande Guerre ou pour 1939-1945 ...).
L'histoire scolaire mérite de vrais débats, sur le rapport de notre société (et donc des élèves) au temps (cf l'article de P. Garcia), sur le poids excessif des commémorations, etc. Trop souvent, les médias caricaturent les enjeux et préfèrent donner de l'écho aux polémiques politiciennes (cf. le Figaro Magazine) et aux nostalgiques d'une histoire bataille (cf. Marignan 1515)
désolé : j'ai pris le temps de citer qq passages d'un article, à venir en ligne, mais oublié les guillemets (ils ont été ajoutés) :
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/08/09/en-classe-l-histoire-n-a-plus-la-cote_3459683_3232.html
(version tempo : http://clioweb.free.fr/presse/1temp/lm/ )
Oui le titre du Monde n'est pas bien choisi.
Le Débat, tout comme le résumé du Monde passent à côté de l'essentiel : la déstructuration qui a touché les séries générales en lycée, à la suite de la chatelisation (cf volonté de supprimer l'HG en Term S, programmes et manuels écrits en flux hypertendus, modification des épreuves de bac, consultation minimale des profs d'HG).
L'histoire scolaire évolue avec son temps.
Elle fait souvent le grand écart avec l'histoire romancée et revue par la TV (cf. Jeanne qui aurait échappé au bûcher, "L'évasion" de Louis XVI, la colorisation et la sonorisation des images d'archive pour la Grande Guerre ou pour 1939-1945 ...).
L'histoire scolaire mérite de vrais débats, sur le rapport de notre société (et donc des élèves) au temps (cf l'article de P. Garcia), sur le poids excessif des commémorations, etc. Trop souvent, les médias caricaturent les enjeux et préfèrent donner de l'écho aux polémiques politiciennes (cf. le Figaro Magazine) et aux nostalgiques d'une histoire bataille (cf. Marignan 1515)
- philannDoyen
Cliohist: Je ne te prêtais pas les propos que tu citais (mais j'aurais dû l'indiquer plus clairement!)
Je suis bien d'accord sur les nécessaires débats concernant l'enseignement de l'Histoire, mais c'est la réduction des cours actuels à "l'apprentissage forcené de dates et d'événements lointains" que je trouve insupportable de mépris (à l'égard des profs d'HG ) et d'une stupidité confondante.
Pour rester dans la même veine:
Vaut-il mieux enseigner le 11 septembre ou bien l'émergence du monde grec ??? :Gné: :pas vrai:
Un truc qui me fait halluciné en HG, indépendamment du fond sur lequel je suis peu compétente, et de la bêtise évidente de la perte d'heures d'enseignement...
C'est que j'ai toujours l'impression de voir mes collègues historiens faire des cours chronométrés, au pas de course...Je connais peu de matière où la bride est tenue si serrée...
Je suis bien d'accord sur les nécessaires débats concernant l'enseignement de l'Histoire, mais c'est la réduction des cours actuels à "l'apprentissage forcené de dates et d'événements lointains" que je trouve insupportable de mépris (à l'égard des profs d'HG ) et d'une stupidité confondante.
Pour rester dans la même veine:
Vaut-il mieux enseigner le 11 septembre ou bien l'émergence du monde grec ??? :Gné: :pas vrai:
+1000 !!!L'histoire scolaire mérite de vrais débats, sur le rapport de notre société (et donc des élèves) au temps (cf l'article de P. Garcia), sur le poids excessif des commémorations, etc. Trop souvent, les médias caricaturent les enjeux et préfèrent donner de l'écho aux polémiques politiciennes (cf. le Figaro Magazine) et aux nostalgiques d'une histoire bataille (cf. Marignan 1515)
Un truc qui me fait halluciné en HG, indépendamment du fond sur lequel je suis peu compétente, et de la bêtise évidente de la perte d'heures d'enseignement...
C'est que j'ai toujours l'impression de voir mes collègues historiens faire des cours chronométrés, au pas de course...Je connais peu de matière où la bride est tenue si serrée...
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- kiwiGuide spirituel
C'est justement là le problème : sur certains niveaux (je pense au niveau 3ème ou aux 1ères en lycée), les programmes sont tellement denses, chargés, infaisables, les épreuves sont tellement à côté de la plaque, qu'on n'a pas le temps de donner du sens aux apprentissages. On bourrine, d'où l'impression des élèves d'avoir une masse de choses à apprendre, de ne pas avoir le temps de les ingurgiter (ce qui est vrai) et donc, une réduction de l'histoire et de la géographie à une succession de par coeur. Pour moi, la destruction de nos matières ne réside pas tant dans les nouvelles démarches, ou dans l'introduction de thèmes exotiques, que dans la masse de thèmes abordés, entraînant un effet zapping empêchant de faire notre boulot correctement (sur certains niveaux je précise bien). 3h pour la guerre froide, 4h pour la 2de GM en incluant les évaluations, c'est juste incroyable. Et les IPR lors des réunions sur les programmes de nous donner des pistes pour aller plus vite, toujours plus vite... Une des pistes par exemple : ne pas corriger les exercices, les textes rédigés en autonomie. Ben tiensphilann a écrit:
C'est que j'ai toujours l'impression de voir mes collègues historiens faire des cours chronométrés, au pas de cours...Je connais peu de matière où la bride est tenue si serrée...
- boris vassilievGrand sage
Et pareil en TES/TL, comme il se doit.
En 2nde, ce serait peut-être pire encore, mais comme il n'y a pas d'examen au bout...
En 2nde, ce serait peut-être pire encore, mais comme il n'y a pas d'examen au bout...
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On a beau dire, y'a pas seulement que de la pomme, y'a autre chose : ça serait pas des fois de la betterave, hein ? Si, y'en a aussi... (Jean Lefebvre / Lino Ventura, Les Tontons flingueurs, 1963, Michel Audiard évidemment, à propos du... "bizarre").
- CelebornEsprit sacré
Et c'est pour ça que Ducros* il se décarcasse à proposer des allègements de programme. Donc il ne faut pas hésiter à me dire ce qu'il faudrait enlever !boris vassiliev a écrit:Et pareil en TES/TL, comme il se doit.
*Ducros, ici, c'est le SNALC, le SNES, le SE-UNSA, SUD et la CGT.
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- philannDoyen
Il faut reconnaître cette qualité aux délires de l'EN...de permettre un LARGE consensus parmi les différents syndicats enseignants...Celeborn a écrit:Et c'est pour ça que Ducros* il se décarcasse à proposer des allègements de programme. Donc il ne faut pas hésiter à me dire ce qu'il faudrait enlever !boris vassiliev a écrit:Et pareil en TES/TL, comme il se doit.
*Ducros, ici, c'est le SNALC, le SNES, le SE-UNSA, SUD et la CGT.
Hormis le SGEN et l'UNSA, tous se retrouvent sur certains points tellement ils paraissent évidents...
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- InvitéInvité
Enfin là, l'UNSA aussi est d'accord. Il n'y a que le SGEN pour défendre une position à la fois débile et intenable pour refuser les allègements.
- CelebornEsprit sacré
Euh… l'UNSA fait partie des organisations à avoir demandé des allègements : relis mon post .philann a écrit:Il faut reconnaître cette qualité aux délires de l'EN...de permettre un LARGE consensus parmi les différents syndicats enseignants...Celeborn a écrit:Et c'est pour ça que Ducros* il se décarcasse à proposer des allègements de programme. Donc il ne faut pas hésiter à me dire ce qu'il faudrait enlever !boris vassiliev a écrit:Et pareil en TES/TL, comme il se doit.
*Ducros, ici, c'est le SNALC, le SNES, le SE-UNSA, SUD et la CGT.
Hormis le SGEN et l'UNSA, tous se retrouvent sur certains points tellement ils paraissent évidents...
(Me voilà à faire la pub de l'UNSA sur Néoprofs, moi, maintenant. On aura tout vu ! )
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
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- CelebornEsprit sacré
Et Force Ouvrière.holderfar a écrit:Il n'y a que le SGEN pour défendre une position à la fois débile et intenable pour refuser les allègements.
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- InvitéInvité
Ah oui, mais eux ils sont bloqués sur non, de toute façon.:lol:
- JacqGuide spirituel
Je ne sais pas si les élèves doivent apprendre par coeur des dates et des dates, en tout cas mes élèves de seconde pro n'en connaissent le plus souvent pas et ne font (souvent) pas la différence entre la 1re guerre mondiale et la 2de.
"Le 14 juillet c'est bien la fin de la guerre ?
"Ah oui ? Laquelle ?
De là à ce qu'ils sachent ce qu'est l'antiquité, le M âge ou l'époque moderne ("de nos jours m'sieur ?").....
Vraiment, trop de dates en histoire !
Enfin, l'allégement des programmes... je ne sais pas, je suis plutôt pour l'augmentation des horaires.
"Le 14 juillet c'est bien la fin de la guerre ?
"Ah oui ? Laquelle ?
De là à ce qu'ils sachent ce qu'est l'antiquité, le M âge ou l'époque moderne ("de nos jours m'sieur ?").....
Vraiment, trop de dates en histoire !
Enfin, l'allégement des programmes... je ne sais pas, je suis plutôt pour l'augmentation des horaires.
- philannDoyen
Désolée d'en être la cause!!! Erreur de ma part!Celeborn a écrit:
Euh… l'UNSA fait partie des organisations à avoir demandé des allègements : relis mon post .
(Me voilà à faire la pub de l'UNSA sur Néoprofs, moi, maintenant. On aura tout vu ! )
Ceci dit je ne visais pas que l'allègement des programmes. C'est pourquoi je n'excluais pas FO, car en matière de pédagogie ou de conception de l'école des gens très très différents politiquement se retrouvent sur certaines questions facilement.
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
C'est une excellente idée d'alléger les programmes, mais sans une refonte complète de la 2nde à la terminale, ce sera un emplâtre sur une jambe de bois.
On en a déjà discuté sur le fil "aggiornamento": ce collectif a d'ailleurs conscience de la nécessité de tout refondre et fait des propositions (avec lesquelles je ne suis pas toujours d'accord, mais ils ont le mérite de faire quelque chose). Il faut tout penser sur 3 ans. Sinon, on ne fera qu'alléger un programme mal pensé sans remettre en cause sa philosophie de départ.
On en a déjà discuté sur le fil "aggiornamento": ce collectif a d'ailleurs conscience de la nécessité de tout refondre et fait des propositions (avec lesquelles je ne suis pas toujours d'accord, mais ils ont le mérite de faire quelque chose). Il faut tout penser sur 3 ans. Sinon, on ne fera qu'alléger un programme mal pensé sans remettre en cause sa philosophie de départ.
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