- Reine MargotDemi-dieu
Lu "la femme au temps des cathédrales" de Régine Pernoud, et le moins que l'on puisse dire c'est que je suis mitigée. L'auteur(e) veut démontrer d'une part que le christianisme a émancipé la femme et d'autre part que le Moyen-âge a été une sorte d'âge d'or où les femmes ont connu un pouvoir et une influence qu'elles auraient perdu ensuite.
L'ennui est que l'objectivité de l'historien semble faire défaut à cette dame, puisque bien des remarques pourraient être faites sur ses propos.
Ainsi, pour montrer l'influence politique des femmes du haut moyen-âge, elle cite l'exemple de Clotilde, épouse de Clovis, qui serait à l'origine de la conversion de celui-ci au catholiscisme, oubliant de mentionner le contexte politique de l'époque, qui expliquerait cette conversion par un certain opprtunisme de Clovis. Mais selon RP, c'est seulement que Clovis était sous l'influence de sa femme.
Ensuite, elle nous dit que la littérature courtoise, soutenue par des femmes comme Aliénor ou Marie de Champagne, dénote un nouvel état d'esprit, favorable aux femmes et les mettant sur un piédestal. Ben oui mais c'est un idéal littéraire, ça ne veut pas dire que dans la vraie vie chevaliers et barons ne se comportaient pas comme des soudards.
Puis, elle nous parle des ordres féminins et des abesses conduisant des abbayes importantes comme Fontevraud. Certes, mais dans les ordres religieux les hommes n'étaient-ils pas ceux qui dictaient la ligne politique et religieuse? Pour un Fontevraud, combien de Citeaux et autres? Et l'interprétation des textes religieux à Rome n'était-elle pas faite par les Pères de l'Eglise?
Et je passe sur l'innénarable passage où RP nous fait l'éloge du foyer, invention médiévale selon elle qui montre une nouvelle importance de la femme (elle compare cela à la clôture du gynecée grec, oubliant au passage le rôle religieux extrêmement important du culte du foyer mené par les femmes, de l'Hestia Koine aux Vestales): Moulinex libère la femme, pense-t-on. Eh bien oui, elle n'hésite pas à comparer cela à la machine à laver, qui a tellement libéré les femmes à notre époque!
Et la conclusion, où elle regrette que la modernité pour les femmes soit de se nier en tant que femme, au lieu d'inventer des solutions originales...
Bon, heureusement elle a un talent de conteuse et que j'ai appris certaines anecdotes, car j'ai failli lâcher le bouquin.
L'ennui est que l'objectivité de l'historien semble faire défaut à cette dame, puisque bien des remarques pourraient être faites sur ses propos.
Ainsi, pour montrer l'influence politique des femmes du haut moyen-âge, elle cite l'exemple de Clotilde, épouse de Clovis, qui serait à l'origine de la conversion de celui-ci au catholiscisme, oubliant de mentionner le contexte politique de l'époque, qui expliquerait cette conversion par un certain opprtunisme de Clovis. Mais selon RP, c'est seulement que Clovis était sous l'influence de sa femme.
Ensuite, elle nous dit que la littérature courtoise, soutenue par des femmes comme Aliénor ou Marie de Champagne, dénote un nouvel état d'esprit, favorable aux femmes et les mettant sur un piédestal. Ben oui mais c'est un idéal littéraire, ça ne veut pas dire que dans la vraie vie chevaliers et barons ne se comportaient pas comme des soudards.
Puis, elle nous parle des ordres féminins et des abesses conduisant des abbayes importantes comme Fontevraud. Certes, mais dans les ordres religieux les hommes n'étaient-ils pas ceux qui dictaient la ligne politique et religieuse? Pour un Fontevraud, combien de Citeaux et autres? Et l'interprétation des textes religieux à Rome n'était-elle pas faite par les Pères de l'Eglise?
Et je passe sur l'innénarable passage où RP nous fait l'éloge du foyer, invention médiévale selon elle qui montre une nouvelle importance de la femme (elle compare cela à la clôture du gynecée grec, oubliant au passage le rôle religieux extrêmement important du culte du foyer mené par les femmes, de l'Hestia Koine aux Vestales): Moulinex libère la femme, pense-t-on. Eh bien oui, elle n'hésite pas à comparer cela à la machine à laver, qui a tellement libéré les femmes à notre époque!
Et la conclusion, où elle regrette que la modernité pour les femmes soit de se nier en tant que femme, au lieu d'inventer des solutions originales...
Bon, heureusement elle a un talent de conteuse et que j'ai appris certaines anecdotes, car j'ai failli lâcher le bouquin.
- DerborenceModérateur
J'ai dévoré ce thriller dont l'histoire se passe en montagne.
Un peu déçue par la fin, cependant.
- sandovalNiveau 6
Je viens de finir La vie tranquille de Duras. Je ne sais pas vraiment dire si j'ai aimé ou non. Je crois que j'aime beaucoup son style mais j'ai eu du mal à accrocher au récit. Cependant, ce livre me laisse une drôle d'impression (bon signe?).
- YoKonokéFidèle du forum
Je viens de finir La vérité sur Lorin Jones d'Allison Lurie. J'ai passé un bon moment avec cette enquête policière doublée d'une chronique des moeurs. De beaux portraits de femmes face à leurs contradictions. J'ai souvent ri.
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«Plus on partage, plus on possède, voilà le miracle.» Léonard Nimoy
- YoKonokéFidèle du forum
Cath a écrit:J'adore Alison Lurie !
Ah bon ? As-tu lu le livre dont je parle ? D'autres à me conseiller ? J'avais moins aimé Un été à à Key West.
- CathEnchanteur
Oui, je l'ai lu.
J'ai aussi beaucoup aimé Liaisons étrangères, La Ville de nulle part, Les Amours d'Emily Turner.
Tout ou presque en fait, à des degrés divers
J'ai aussi beaucoup aimé Liaisons étrangères, La Ville de nulle part, Les Amours d'Emily Turner.
Tout ou presque en fait, à des degrés divers
- YoKonokéFidèle du forum
Cath a écrit:Oui, je l'ai lu.
J'ai aussi beaucoup aimé Liaisons étrangères, La Ville de nulle part, Les Amours d'Emily Turner.
Tout ou presque en fait, à des degrés divers
Merci, je prends note.
Je vais poursuivre ma découverte.
- CarabasVénérable
3 découvertes intéressantes :
L'Epouse de Bois, de Terri Windling. Une journaliste hérite une maison en plein désert d'un écrivain qu'elle n'a jamais rencontré en personne. Or, elle va découvrir un univers merveilleux. Il s'agit de fantasy car on côtoie des créatures magiques, mais on est loin des quêtes, des peuples et autres. On parle surtout d'inspiration artistique. Très poétique.
Prodigieuses créatures, de Tracy Chevalier. A Lyme, petite ville balnéaire sur les côtes anglaises, au tout début du XIXe siècle, 2 femmes, Elizabeth Philpot et Mary Anning se prennent de passion pour les fossiles. Mary va même découvrir le 1er squelette de plésiosaure. Cette découverte va bouleverser sa vie mais aussi la science, avant Darwin. Très bien. Il s'agit de l'histoire romancée de deux femmes ayant bien existé. A travers ce roman à 2 voix, Tracy Chevalier reconstitue l'univers guindé de l'Angleterre pré-victorienne et montre la révolution scientifique qui précède Darwin. Quelques petites références à Jane Austen se glissent dans ce livre.
Replay, de Ken Grimwood. En 1988, Jeff meurt d'une crise cardiaque... et se retrouve dans sa chambre d'étudiant en 1963, avec son corps de 18 ans! Il peut recommencer sa vie. Très prenant. Le personnage est pris dans un cycle qui le dépasse.
L'Epouse de Bois, de Terri Windling. Une journaliste hérite une maison en plein désert d'un écrivain qu'elle n'a jamais rencontré en personne. Or, elle va découvrir un univers merveilleux. Il s'agit de fantasy car on côtoie des créatures magiques, mais on est loin des quêtes, des peuples et autres. On parle surtout d'inspiration artistique. Très poétique.
Prodigieuses créatures, de Tracy Chevalier. A Lyme, petite ville balnéaire sur les côtes anglaises, au tout début du XIXe siècle, 2 femmes, Elizabeth Philpot et Mary Anning se prennent de passion pour les fossiles. Mary va même découvrir le 1er squelette de plésiosaure. Cette découverte va bouleverser sa vie mais aussi la science, avant Darwin. Très bien. Il s'agit de l'histoire romancée de deux femmes ayant bien existé. A travers ce roman à 2 voix, Tracy Chevalier reconstitue l'univers guindé de l'Angleterre pré-victorienne et montre la révolution scientifique qui précède Darwin. Quelques petites références à Jane Austen se glissent dans ce livre.
Replay, de Ken Grimwood. En 1988, Jeff meurt d'une crise cardiaque... et se retrouve dans sa chambre d'étudiant en 1963, avec son corps de 18 ans! Il peut recommencer sa vie. Très prenant. Le personnage est pris dans un cycle qui le dépasse.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- NestyaEsprit sacré
Carabas a écrit:3 découvertes intéressantes :
L'Epouse de Bois, de Terri Windling. Une journaliste hérite une maison en plein désert d'un écrivain qu'elle n'a jamais rencontré en personne. Or, elle va découvrir un univers merveilleux. Il s'agit de fantasy car on côtoie des créatures magiques, mais on est loin des quêtes, des peuples et autres. On parle surtout d'inspiration artistique. Très poétique.
Prodigieuses créatures, de Tracy Chevalier. A Lyme, petite ville balnéaire sur les côtes anglaises, au tout début du XIXe siècle, 2 femmes, Elizabeth Philpot et Mary Anning se prennent de passion pour les fossiles. Mary va même découvrir le 1er squelette de plésiosaure. Cette découverte va bouleverser sa vie mais aussi la science, avant Darwin. Très bien. Il s'agit de l'histoire romancée de deux femmes ayant bien existé. A travers ce roman à 2 voix, Tracy Chevalier reconstitue l'univers guindé de l'Angleterre pré-victorienne et montre la révolution scientifique qui précède Darwin. Quelques petites références à Jane Austen se glissent dans ce livre.
Replay, de Ken Grimwood. En 1988, Jeff meurt d'une crise cardiaque... et se retrouve dans sa chambre d'étudiant en 1963, avec son corps de 18 ans! Il peut recommencer sa vie. Très prenant. Le personnage est pris dans un cycle qui le dépasse.
Je l'ai lu il y a quelques semaines. Je confirme, c'est très bien. J'ai vraiment apprécié!
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- CarabasVénérable
Je te recommande aussi les 2 autres, dans un tout autre style.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- NestyaEsprit sacré
Oui, je connais déjà L'Epouse des bois. Mais pas le dernier que tu cites.Carabas a écrit:
Je te recommande aussi les 2 autres, dans un tout autre style.
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"Attendre et espérer."
Alexandre Dumas
- nanouevaNiveau 10
Je relis avec plaisir "Slumberland" de Paul Beatty. Un roman drôle, cru et très bien traduit! Les aventures d'un musicien -DJ américain black égaré à Berlin à la recherche de son maître spirituel...
- ysabelDevin
Je viens de finir Anna, soror... de Yourcenar : très étonnant comme écriture, très froid.
J'ai entamé Tobie des Marais de Sylvie Germain : j'aime beaucoup... Mais il faut que je retourne faire un tour dans la Bible.
J'ai entamé Tobie des Marais de Sylvie Germain : j'aime beaucoup... Mais il faut que je retourne faire un tour dans la Bible.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Matthew76Grand sage
J'ai découvert avec joie que le volume 37 de Berserk était sorti..
Plus d'un an après la sortie du tome 36 dont je ne me souviens de presque rien (et le 35, je ne vous en parle même pas )...
Plus d'un an après la sortie du tome 36 dont je ne me souviens de presque rien (et le 35, je ne vous en parle même pas )...
- F.LemoineÉrudit
Enquête minutieuse sur l'incroyable et sombre affaire (poisons, alchimie, fausse monnaie, sorcellerie...) qui toucha de très près Louis XIV. Jean-Christian Petitfils est un historien spécialiste de la France classique, qui écrit très bien.
- SeiGrand Maître
J'ai lu...
Caprice de la reine de Jean Echenoz
Je dois admettre être passée à côté de ces nouvelles, qui m'ont paru déjà vieillies... Echenoz lambine, traîne son sujet selon les lois du genre, ne surprenant guère, les descriptions sont lâches, manquent de minutie. La nouvelle Nitrox m'a cependant interpellée, par la liberté qu'elle prenait, en jouant avec les genres populaires.
Vers une aube radieuse de James Lee Burke
Une aventure sublime d'un jeune mineur dans la région des Appalaches. L'histoire débute alors que Perry, participant à une action des mineurs syndiqués contre les jaunes, voit au loin un homme mourir, soufflé par la dynamite. Il ne s'en remet pas. La prose de Burke est incroyablement vivante, il a cette force d'allier documentation précise et narration captivante. C'est l'un de ses premiers romans, et, déjà, les personnages existent, tourmentés, inattendus, et, surtout, on pénètre, le temps d'un roman, une région et une époque, celle des mineurs du Kentucky, exploités jusqu'aux os...
La place d'Annie Ernaux
Je découvre Annie Ernaux par cet écrit, et je suis on ne peut plus admirative de la ligne qu'elle trace, sans jamais céder à la complaisance ou à l'anecdote. Le récit a beau être autobiographique, la figure d'Annie Ernaux nous échappe sans cesse, se dérobant au profit de la peinture de sa classe sociale. Autobiographie d'un autre genre, celui de la classe sociale, l'émotion naît alors de là où elle n'est pas écrite, la prose restant toujours sur le fil, sèche, pragmatique, quand le chemin social d'Annie s'éloigne de la place parentale. Magnifique déclaration d'amour à son père qui ne dit pas son nom, et qui cherche la vérité dans les détails des expressions orales rapportées, en italique, dans le souvenir d'une architecture, dans la description d'une photographie ou dans la ligne généalogique.
Sinon, en ce moment, je suis en plein Chartreuse de Parme. Je suis toujours émerveillée que certains écrivent des histoires fabuleuses pour notre plaisir fou, toujours intact plus d'un siècle plus tard...
Caprice de la reine de Jean Echenoz
Je dois admettre être passée à côté de ces nouvelles, qui m'ont paru déjà vieillies... Echenoz lambine, traîne son sujet selon les lois du genre, ne surprenant guère, les descriptions sont lâches, manquent de minutie. La nouvelle Nitrox m'a cependant interpellée, par la liberté qu'elle prenait, en jouant avec les genres populaires.
Vers une aube radieuse de James Lee Burke
Une aventure sublime d'un jeune mineur dans la région des Appalaches. L'histoire débute alors que Perry, participant à une action des mineurs syndiqués contre les jaunes, voit au loin un homme mourir, soufflé par la dynamite. Il ne s'en remet pas. La prose de Burke est incroyablement vivante, il a cette force d'allier documentation précise et narration captivante. C'est l'un de ses premiers romans, et, déjà, les personnages existent, tourmentés, inattendus, et, surtout, on pénètre, le temps d'un roman, une région et une époque, celle des mineurs du Kentucky, exploités jusqu'aux os...
La place d'Annie Ernaux
Je découvre Annie Ernaux par cet écrit, et je suis on ne peut plus admirative de la ligne qu'elle trace, sans jamais céder à la complaisance ou à l'anecdote. Le récit a beau être autobiographique, la figure d'Annie Ernaux nous échappe sans cesse, se dérobant au profit de la peinture de sa classe sociale. Autobiographie d'un autre genre, celui de la classe sociale, l'émotion naît alors de là où elle n'est pas écrite, la prose restant toujours sur le fil, sèche, pragmatique, quand le chemin social d'Annie s'éloigne de la place parentale. Magnifique déclaration d'amour à son père qui ne dit pas son nom, et qui cherche la vérité dans les détails des expressions orales rapportées, en italique, dans le souvenir d'une architecture, dans la description d'une photographie ou dans la ligne généalogique.
Sinon, en ce moment, je suis en plein Chartreuse de Parme. Je suis toujours émerveillée que certains écrivent des histoires fabuleuses pour notre plaisir fou, toujours intact plus d'un siècle plus tard...
- LouisBarthasExpert
« - Je l’aime pourtant ! se disait-elle.
N’importe ! elle n’était pas heureuse, ne l’avait jamais été. D’où venait donc cette insuffisance de la vie, cette pourriture instantanée des choses où elle s’appuyait ?... Mais, s’il y avait quelque part un être fort et beau, une nature valeureuse, pleine à la fois d’exaltation et de raffinements, un cœur de poète sous une forme d’ange, lyre aux cordes d’airain, sonnant vers le ciel des épithalames élégiaques, pourquoi, par hasard, ne le trouverait-elle pas ? Oh ! quelle impossibilité ! Rien, d’ailleurs, ne valait la peine d’une recherche ; tout mentait ! Chaque sourire cachait un bâillement d’ennui, chaque joie une malédiction, tout plaisir son dégoût, et les meilleurs baisers ne vous laissaient sur la lèvre qu’une irréalisable envie d’une volupté plus haute. »
_________________
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- LouisBarthasExpert
« Laissons le silence prendre notre place,
Rendons lui le studio
Où il se retire après journée faite
À dévaler la parole…
Silence… Pas de seconde chance…
Je tends l’oreille vers le silence…
Restons invisibles aux regards absents.
Plaquons nos mains sur nos visages
Et surtout ne parlons plus.
Le moment est venu de se quitter,
De nous donner ce silence comme une poignée de main. »
_________________
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- LouisBarthasExpert
« Ce qui est, chez Orwell, le plus impressionnant tient certainement à cette combinaison inédite d’une lucidité pessimiste sur l’état du monde et d’une joie de vivre demeurée intacte. Il appartient à une catégorie de personnes très rare, celle des anxieux sereins. La noirceur de sa vision générale est sans cesse atténuée par de réelles lueurs qui jaillissent des pratiques de la vie quotidienne. La redécouverte de la décence ordinaire des vies communes constitue l’unique espoir de la rénovation politique et sociale de l’Occident. Après tout, tel est le sens même du socialisme : que les gens – la multitude anonyme des sans voix – prennent leur destin en main, et s’émancipent des hégémonies qui exploitent leurs facultés et méprisent leurs modes de vie. La leçon politique d’Orwell consiste tout entière dans cet appel à la révolution des hommes ordinaires. »
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- inviteeMNiveau 8
LouisBarthas a écrit:
« Laissons le silence prendre notre place,
Rendons lui le studio
Où il se retire après journée faite
À dévaler la parole…
Silence… Pas de seconde chance…
Je tends l’oreille vers le silence…
Restons invisibles aux regards absents.
Plaquons nos mains sur nos visages
Et surtout ne parlons plus.
Le moment est venu de se quitter,
De nous donner ce silence comme une poignée de main. »
J'ai eu les larmes aux yeux quand j'ai entendu Alain Veinstein dire cela en ouverture, avec émotion mais beaucoup de dignité.
Son émission était l'une des seules actuelles à tenir un propos intelligent et plaisant à écouter sur la littérature. Cette suppression est aussi désolante que ce texte est beau.
- zizzaNiveau 10
" />
Dans l'Allemagne nazie, une jeune fille allemande qui subit énormément d'horreurs avec les horreurs de la guerre entre autres, retrouve le goût de vivre, grâce à des gens qu'elle aime, et au plaisir de la lecture.
Une histoire finalement assez commune, mais qui se distingue de très loin par son style de narration: la narratrice est en effet la Mort, intriguée par cette jeune fille et sa force de vivre. À mon avis, le style justement rend ce livre particulièrement poignant, car on découvre précisément que la Mort a un coeur. C'est extrêmement triste.
C'est aussi une ode à la lecture et à l'écriture...
Lisez-le!
Dans l'Allemagne nazie, une jeune fille allemande qui subit énormément d'horreurs avec les horreurs de la guerre entre autres, retrouve le goût de vivre, grâce à des gens qu'elle aime, et au plaisir de la lecture.
Une histoire finalement assez commune, mais qui se distingue de très loin par son style de narration: la narratrice est en effet la Mort, intriguée par cette jeune fille et sa force de vivre. À mon avis, le style justement rend ce livre particulièrement poignant, car on découvre précisément que la Mort a un coeur. C'est extrêmement triste.
C'est aussi une ode à la lecture et à l'écriture...
Lisez-le!
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2014-2015: 4e, 3e LV2 et 2de, 1e S + ES + STI2D + STL, Tle S + STMG + STI2D + STL LV2 dans 2 lycées (T2)
2013-2014: 4e, 3e LV2 sur 2 collèges (T1)
2012-2013: 2de, 1e S, 1e ES, TS LV2 (stage)
2011-2012: 6e, 5e, 4e, 3e LV1 bis + 4e, 3e LV2 (stage)
- LouisBarthasExpert
Un fil a été consacré à cette affaire ici :maelia a écrit:LouisBarthas a écrit:
« Laissons le silence prendre notre place,
Rendons lui le studio
Où il se retire après journée faite
À dévaler la parole…
Silence… Pas de seconde chance…
Je tends l’oreille vers le silence…
Restons invisibles aux regards absents.
Plaquons nos mains sur nos visages
Et surtout ne parlons plus.
Le moment est venu de se quitter,
De nous donner ce silence comme une poignée de main. »
J'ai eu les larmes aux yeux quand j'ai entendu Alain Veinstein dire cela en ouverture, avec émotion mais beaucoup de dignité.
Son émission était l'une des seules actuelles à tenir un propos intelligent et plaisant à écouter sur la littérature. Cette suppression est aussi désolante que ce texte est beau.
Alain Veinstein
Quand vous avez été émue et perçu sa dignité, son manager Olivier Poivre d’Arvor a été irrité et n'a entendu qu'un « long lamento sur sa situation, ce qui ne lui rendait pas hommage ».
Le caractère tragi-comique de la situation se révèle dans le reproche qui lui est adressé de n'avoir pas satisfait « la commande qui lui était faite par France Culture – à savoir inviter un écrivain pour parler de son œuvre. » : comme si Alain Veinstein n'était pas lui-même un écrivain !
Alain Veinstein dans Télérama
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- LouisBarthasExpert
« Si l’on accepte de voir dans la morale commune moderne (ou common decency) une simple réappropriation individuelle des contraintes collectives du don traditionnel (tel que Marcel Mauss en a dégagé les invariants anthropologiques), on pourra assez facilement en dégager les maximes générales :
savoir donner (autrement dit, être capable de générosité) ;
savoir recevoir (autrement dit, savoir accueillir un don comme un don et non comme un dû ou un droit) ;
savoir rendre (autrement dit, être capable de reconnaissance et de gratitude).
On pourra également en déduire les fondements moraux de toute éducation véritable (que ce soit dans la famille ou à l’école) : ils se résumeront toujours, pour l’essentiel, à l’idée qu’à l’enfant humain tout n’est pas dû (contrairement à ce qu’il est initialement porté à croire) et qu’en conséquence, il est toujours nécessaire de lui enseigner, sous une forme compatible avec sa dignité, que le monde entier n’est pas à son service (sauf, bien entendu, si le projet explicite des parents est de faire de leur enfant un exploiteur ou un politicien – ou, d’une manière plus générale, un manipulateur et un tapeur).
Il suffirait, d’ailleurs, d’inverser ces principes socialistes pour obtenir automatiquement les axiomes de toute éducation libérale (et notamment l’idée décisive que l’enfant doit être placé en permanence au centre de tous les processus éducatifs). »
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Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. - Albert Camus
Aller apprendre l'ignorance à l'école, c'est une histoire qui ne s'invente pas ! - Alexandre Vialatte
À quels enfants allons-nous laisser le monde ? - Jaime Semprun
Comme si, tous ceux qui n'approuvent pas les nouveaux abus étaient évidemment partisans des anciens. - Edmund Burke
Versaillais de droite et Versaillais de gauche doivent être égaux devant la haine du peuple. - Manifeste des proscrits de la Commune
- YoKonokéFidèle du forum
Une amie m'a offert La grande course de Flanagan pour me redonner envie de courir ( il y a des gens qui après la lecture de ce livre se sont mis à courir...et qui engloutissent les Kms depuis....si, si ! ). Dans ce roman de Mc Nab, les athlètes de Flanagan courent 80 Kms par jour, 5 jours par semaines pendant 3 mois. Deux marathons par jour !!
Ce livre passionnant évoque la Trans-América des années 1930. 5 000 Km à parcourir, 2 milliers de coureurs venus du monde entier. Tous espèrent relever le défi de Flanagan, un mégalomane, fou de sport, et fou tout court.
C'est passionnant - pour peu qu'on ait un peu l'esprit du sport - le récit de cette course qui traverse l'Amérique avec tous les ressorts de la période (la crise de 29, Al Capone, les manœuvres politiciennes, les JO de 1932, les jeunesses hitlériennes...).
Et mon amie ne s'était pas trompée, en effet, ça m'a redonné envie de courir mais la supériorité de la force mentale sur le corps ne peut échapper aux blessures qu'elle cause ...
Ce livre passionnant évoque la Trans-América des années 1930. 5 000 Km à parcourir, 2 milliers de coureurs venus du monde entier. Tous espèrent relever le défi de Flanagan, un mégalomane, fou de sport, et fou tout court.
C'est passionnant - pour peu qu'on ait un peu l'esprit du sport - le récit de cette course qui traverse l'Amérique avec tous les ressorts de la période (la crise de 29, Al Capone, les manœuvres politiciennes, les JO de 1932, les jeunesses hitlériennes...).
Et mon amie ne s'était pas trompée, en effet, ça m'a redonné envie de courir mais la supériorité de la force mentale sur le corps ne peut échapper aux blessures qu'elle cause ...
- zizzaNiveau 10
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Un livre qui met à plat la question de l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, avec tous ses enjeux, au sein de la société française, laquelle est comparée avec d'autres pays européens. Hommes et femmes ne sont en effet pas traités à niveau égal dans le domaine du travail, notamment quand il s'agit d'avoir une vie de famille; c'est pourquoi il faut repenser en profondeur tout le système, à travers des débats et des mesures au niveau local, national et international, et repenser le temps de chacun, afin que chacun soit plus efficace sur tous les plans. Une réflexion intéressante, qui cherche surtout à souligner les enjeux sous-jacents à cette problématique, mais qui apporte néanmoins quelques pistes intéressantes. On pourrait peut-être reprocher à ce livre de ne prendre en compte qu'une seule forme de parentalité: celle du couple homme-femme.
Je lui ai trouvé tout de même quelques longueurs; l'auteur se répète beaucoup également.
Un livre qui met à plat la question de l'égalité professionnelle entre hommes et femmes, avec tous ses enjeux, au sein de la société française, laquelle est comparée avec d'autres pays européens. Hommes et femmes ne sont en effet pas traités à niveau égal dans le domaine du travail, notamment quand il s'agit d'avoir une vie de famille; c'est pourquoi il faut repenser en profondeur tout le système, à travers des débats et des mesures au niveau local, national et international, et repenser le temps de chacun, afin que chacun soit plus efficace sur tous les plans. Une réflexion intéressante, qui cherche surtout à souligner les enjeux sous-jacents à cette problématique, mais qui apporte néanmoins quelques pistes intéressantes. On pourrait peut-être reprocher à ce livre de ne prendre en compte qu'une seule forme de parentalité: celle du couple homme-femme.
Je lui ai trouvé tout de même quelques longueurs; l'auteur se répète beaucoup également.
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2014-2015: 4e, 3e LV2 et 2de, 1e S + ES + STI2D + STL, Tle S + STMG + STI2D + STL LV2 dans 2 lycées (T2)
2013-2014: 4e, 3e LV2 sur 2 collèges (T1)
2012-2013: 2de, 1e S, 1e ES, TS LV2 (stage)
2011-2012: 6e, 5e, 4e, 3e LV1 bis + 4e, 3e LV2 (stage)
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