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- AbraxasDoyen
iphigénie a écrit:Je ne vois pas d'où elle sort cela.
Pour Diderot, je ne vois pas le contexte de la citation, mais il pourrait être ironique ou le résultat d'un constat sur l'inégalité des conditions plus que d'un jugement "affectif"....
Mais ce qui est sûr c'est que Diderot est un homme de liberté, et pas que masculine.Le transformer un vieux réac anti-féministe relève quand même du contresens, et pas qu'historique...
Exactement.
Tout comme il est évident que le plus grand texte féministe du XVIIIème siècle a été écrit par Laclos — nonb pas la lettre 81 des Liaisons, toujours citée, mais le fragment du Discours sur l'éducation des filles :
"O ! femmes, approchez et venez m’entendre.
Que votre curiosité, dirigée une fois sur des objets utiles, contemple les avantages que vous avoit donnés la nature et que la société vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l’homme, vous êtes devenües son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenües à vous y plaire, à le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par votre longue habitude de l’esclavage, vous en avez préféré les vices avilissants, mais commodes, aux vertus plus pénibles d’un être libre et respectable. Si ce tableau fidellement tracé vous laisse de sang froid, si vous pouvez le considérer sans émotion, retournez à vos occupations futiles. Le mal est sans remède, les vices se sont changés en mœurs. Mais si au récit de vos malheurs et de vos pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des larmes d’indignation s’échapent de vos yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos avantages, de rentrer dans la plénitude de votre être, ne vous laissez plus abuser par de trompeuses promesses, n’attendez point les secours des hommes auteurs de vos maux : ils n’ont ny la volonté, ny la puissance de les finir, et comment pourroient-ils vouloir former des femmes devant lesquelles ils seroient forcés de rougir ; apprenez qu’on ne sort de l’esclavage ; que par une grande révolution. Cette révolution est-elle possible ? C’est à vous seules à le dire puisqu’elle dépend de votre courage en elle vraisemblable. Je me tais sur cette question ; mais jusqu’à ce qu’elle soit arrivée, et tant que les hommes régleront votre sort, je serai authorisé à dire, et il me sera facile de prouver qu’il n’est aucun moyen de perfectionner l’éducation des femmes.
Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation : dans toute société, les femmes sont esclaves ; donc la femme sociale n’est pas susceptible d’éducation. Si les principes de ce syllogisme sont prouvés, on ne pourra nier la conséquence. Or, que partout où il y a esclavage il ne puisse y avoir éducation, c’est une suite naturelle de la définition de ce mot ; c’est le propre de l’éducation de développer les facultés, le propre de l’esclavage c’est de les étoufer ; c’est le propre de l’éducation de diriger les facultés développées vers l’utilité sociale, le propre de l’esclavage est de rendre l’esclave ennemi de la société. Si ces principes certains pouvoient laisser quelques doutes, il suffit pour les lever de les appliquer à la liberté. On ne niera pas apparement qu’elle ne soit une des facultés de la femme et il implique que la liberté puisse se développer dans l’esclavage ; il n’implique pas moins qu’elle puisse se dériger vers l’utilité sociale puisque la liberté d’un esclave seroit une atteinte portée au pacte social fondé sur l’esclavage. Inutilement voudroit-on recourir à des distinctions ou des divisions. On ne peut sortir de ce principe général que sans liberté point de moralité et sans moralité point d’éducation."
- CeladonDemi-dieu
Je savais bien pourquoi je le vénérais, Laclos !!!
- philannDoyen
Merci pour ce beau fragment!!
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
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