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- MareuilNeoprof expérimenté
L'histoire - et non la nostalgie - est un levier puissant. Et la réalité. Bien d'accord avec toi.Pedro Cordoba a écrit:Comme tu le dis toi-même, il faudrait que et que et que. Ces hypothèses sont aussi irréalistes que celles de Peillon, Filâtre et compagnie. On ne reviendra jamais à la situation des années 1950-1960. Plus jamais d’écoles normales recrutant au niveau brevet, plus jamais de prérecrutements dans le secondaire, etc. Il faut réfléchir dans le cadre de la réalité effective des choses et pas dans celui qui correspond à nos envies ou à nos nostalgies. Et nous n’avons que deux leviers :Mareuil a écrit:
La question est pourtant simple à résoudre :
1-on recrute sur concours généraliste les futurs PE à l'issue de la 3è et on leur donne jusqu'au bac dans des Écoles normales primaires la formation généraliste nécessaire à l'exercice de leur métier, les enseignants d'école normale primaire étant passés par les École normales supérieures spécialisées. Affectation après réussite du concours de sortie des PE ainsi formés à 20 ans.
2- les futurs profs du secondaire sont prérecrutés après avoir réussi un bac généraliste et suivent en fac quatre années de formation disciplinaire et pédagogique couronnées par un CAPES ou une agrégation. Première nomination à 22, 23 ou 24 ans.
Évidemment ce système ne peut fonctionner que si l'école primaire rempli sa mission d'instruction générale, que si le collège remplit les siennes, que si le lycée ...
1. Agir au niveau du primaire pour le rendre plus efficace en élaborant des propositions crédibles. Les circonstances nous sont aujourd’hui plus favorables qu’il y a 5 ou 6 ans puisque tout le monde a fini par admettre que la source des problèmes se situe dans l’enseignement élémentaire. Il n’y a pas si longtemps on n’entendait qu’une litanie, le collège comme « maillon faible ».
2. Agir au niveau de la formation des enseignants car rien de ce qui se fait depuis près de 20 ans dans ce secteur n’a ni queue ni tête et ce sera encore pire avec les Espé qu’avec les IUFM. Il y a encore de très bons étudiants intéressés par l’enseignement. C’est à eux qu’il faut s’adresser en leur offrant, là encore, des perspectives crédibles : j’y reviendrai dans le troisième billet consacré aux Espé, après m’être interrogé sur la bêtise et la canaillerie.
GM
- Pedro CordobaNiveau 7
Vous êtes assez nombreux à dire que le CAPES va devenir un jeu d’enfants et que mon analyse est ainsi remise en cause. Ce qui est sûr, c’est que le nouveau CAPES n’aura pratiquement plus rien de disciplinaire. Pour ce qui est de sa « facilité » en revanche, elle ne dépend pas de la nature des épreuves mais exclusivement du rapport entre le nombre des inscrits (ou plutôt des présents) et le nombre de postes attribués par les jurys (qui peut être très inférieur à celui des postes mis au concours).
La chute brutale du nombre de candidats à cause de la mastérisation a évidemment eu pour conséquence une augmentation du taux de réussite, très variable selon les disciplines. Mais ce qui compte pour la viabilité des ESPE est le taux de réussite global. En ce qui concerne le CAPES, ce dernier est passé de 17,8% en 2010 à 31,9% en 2011 pour le public et de 17,8% à 22,8% pour le privé. Si l’on tient compte de l’ensemble des concours du secondaire (CAPES, CAPET, CAPLP, CAFEP) le taux de réussite est passé de 19,1% en 2010 à 22,4% en 2011. Et pour le primaire, les taux de réussite étaient de 15,8% en 2009, 18,8% en 2010, 18% en 2011 – systématiquement en dessous de 20%. Bref, même en tenant compte de la chute massive des candidatures, le taux d’échec aux concours se situe entre 70% et 80%, bien plus si on tient compte des inscrits car beaucoup abandonnent en cours de route. Or la viabilité des Espé dépend du nombre d’échecs parmi les inscrits et non parmi les présents. Par ailleurs et en ce qui concerne plus particulièrement le CAPES, les chiffres de 2011, 2012 et 2013 ne seront plus du tout valables à partir du concours 2014 bis. Pour les étudiants inscrits en Espé, le concours est censé se passer en M1 (et de façon exceptionnelle en M2 pour éviter l’encombrement). Mon analyse se projette dans cet avenir : ce qui était déjà vrai en 2011 avec un concours en M2 sera encore plus vrai à partir de 2014-2015 avec un concours en M1. Les lauréats des concours du secondaire seront donc ceux qui, titulaires d’un master disciplinaire, auront un niveau très supérieur à celui de leurs rivaux de M1-Espé et pourront, en outre, consacrer tout leur temps à la préparation du concours. Ils représentaient déjà 68 % en 2011, ils seront 75% ou plus en 2015 et les années suivantes. Revenant au pouvoir en 2017, la droite n’aura d’autre solution que de fermer les Espé, un gouffre financier pour un résultat nul. Mais il faudrait pour cela deux conditions supplémentaires que je n’ai pas indiquées dans mon billet parce que je compte en faire deux autres sur le sujet des Espé. Très rapidement :
1. Ce serait bien que les titulaires d’un master disciplinaire aient accès à une préparation gratuite à un concours « professionnalisé » (cadre à étudier)
2. Il faut aussi, bien sûr, que les titulaires d’un master disciplinaire aient envie de devenirs enseignants. Comme je le disais dans mon billet, ce sont les candidats qui décident et cela vaut évidemment pour mes propres hypothèses. Si la chute des vocations se poursuit, il arrivera un moment où plus personne ne voudra enseigner en primaire et en secondaire. On aura alors une situation « à l’américaine » où seuls les étudiants les plus nuls, ceux qui n’ont aucun autre débouché possible, se résignent à travailler faute de mieux dans un secteur en pleine déliquescence. Dans ces conditions, les Espé survivraient puisque leurs étudiants n’auraient pas de concurrents dans les concours. Des concours qu’on devrait d’ailleurs très vite supprimer puisqu’ils ne joueraient plus leur rôle sélectif. Les Espé deviendraient alors des écoles professionnelles bas de gamme dont les produits – les professeurs – auraient un statut social du niveau « vendeur de pizza ».
C’est seulement dans ce dernier cadre que mon analyse cesserait d’être valable. Le risque d’une désaffection définitive des bons étudiants envers l’enseignement scolaire n’est pas du tout à exclure.
La chute brutale du nombre de candidats à cause de la mastérisation a évidemment eu pour conséquence une augmentation du taux de réussite, très variable selon les disciplines. Mais ce qui compte pour la viabilité des ESPE est le taux de réussite global. En ce qui concerne le CAPES, ce dernier est passé de 17,8% en 2010 à 31,9% en 2011 pour le public et de 17,8% à 22,8% pour le privé. Si l’on tient compte de l’ensemble des concours du secondaire (CAPES, CAPET, CAPLP, CAFEP) le taux de réussite est passé de 19,1% en 2010 à 22,4% en 2011. Et pour le primaire, les taux de réussite étaient de 15,8% en 2009, 18,8% en 2010, 18% en 2011 – systématiquement en dessous de 20%. Bref, même en tenant compte de la chute massive des candidatures, le taux d’échec aux concours se situe entre 70% et 80%, bien plus si on tient compte des inscrits car beaucoup abandonnent en cours de route. Or la viabilité des Espé dépend du nombre d’échecs parmi les inscrits et non parmi les présents. Par ailleurs et en ce qui concerne plus particulièrement le CAPES, les chiffres de 2011, 2012 et 2013 ne seront plus du tout valables à partir du concours 2014 bis. Pour les étudiants inscrits en Espé, le concours est censé se passer en M1 (et de façon exceptionnelle en M2 pour éviter l’encombrement). Mon analyse se projette dans cet avenir : ce qui était déjà vrai en 2011 avec un concours en M2 sera encore plus vrai à partir de 2014-2015 avec un concours en M1. Les lauréats des concours du secondaire seront donc ceux qui, titulaires d’un master disciplinaire, auront un niveau très supérieur à celui de leurs rivaux de M1-Espé et pourront, en outre, consacrer tout leur temps à la préparation du concours. Ils représentaient déjà 68 % en 2011, ils seront 75% ou plus en 2015 et les années suivantes. Revenant au pouvoir en 2017, la droite n’aura d’autre solution que de fermer les Espé, un gouffre financier pour un résultat nul. Mais il faudrait pour cela deux conditions supplémentaires que je n’ai pas indiquées dans mon billet parce que je compte en faire deux autres sur le sujet des Espé. Très rapidement :
1. Ce serait bien que les titulaires d’un master disciplinaire aient accès à une préparation gratuite à un concours « professionnalisé » (cadre à étudier)
2. Il faut aussi, bien sûr, que les titulaires d’un master disciplinaire aient envie de devenirs enseignants. Comme je le disais dans mon billet, ce sont les candidats qui décident et cela vaut évidemment pour mes propres hypothèses. Si la chute des vocations se poursuit, il arrivera un moment où plus personne ne voudra enseigner en primaire et en secondaire. On aura alors une situation « à l’américaine » où seuls les étudiants les plus nuls, ceux qui n’ont aucun autre débouché possible, se résignent à travailler faute de mieux dans un secteur en pleine déliquescence. Dans ces conditions, les Espé survivraient puisque leurs étudiants n’auraient pas de concurrents dans les concours. Des concours qu’on devrait d’ailleurs très vite supprimer puisqu’ils ne joueraient plus leur rôle sélectif. Les Espé deviendraient alors des écoles professionnelles bas de gamme dont les produits – les professeurs – auraient un statut social du niveau « vendeur de pizza ».
C’est seulement dans ce dernier cadre que mon analyse cesserait d’être valable. Le risque d’une désaffection définitive des bons étudiants envers l’enseignement scolaire n’est pas du tout à exclure.
- mamie tsunadeNiveau 6
Merci pour votre analyse. Que pensez-vous du futur rôle des ESPE dans la formation continue (concours internes, formations de stagiaires et néotits...), et que vont garder les rectorats? il y a un gros enjeu politique (universités voire villes universitaires, rectorats,...)
- LefterisEsprit sacré
Je partage globalement cette analyse, et l'idée de descendre le statut des enseignants puisqu'on ne "peut" pas monter le salaire. Et d'ailleurs le monde demain n'aura pas besoin de professeurs tels que la tradition républicaine les concevait . Le professeur nouveau s'occupera des 90 % de la population qu'il faudra juste éduquer et instruire a minima , et il aura un travail répétitif d'employé avec peu de savoirs, beaucoup de présence, beaucoup de périéducatif, qu'il aura appris pendant deux ans après la licence, qui sera de fait le nouveau niveau minimal, le 'bac' de demain.Pedro Cordoba a écrit:Vous êtes assez nombreux à dire que le CAPES va devenir un jeu d’enfants et que mon analyse est ainsi remise en cause. Ce qui est sûr, c’est que le nouveau CAPES n’aura pratiquement plus rien de disciplinaire. Pour ce qui est de sa « facilité » en revanche, elle ne dépend pas de la nature des épreuves mais exclusivement du rapport entre le nombre des inscrits (ou plutôt des présents) et le nombre de postes attribués par les jurys (qui peut être très inférieur à celui des postes mis au concours).
La chute brutale du nombre de candidats à cause de la mastérisation a évidemment eu pour conséquence une augmentation du taux de réussite, très variable selon les disciplines. Mais ce qui compte pour la viabilité des ESPE est le taux de réussite global. En ce qui concerne le CAPES, ce dernier est passé de 17,8% en 2010 à 31,9% en 2011 pour le public et de 17,8% à 22,8% pour le privé. Si l’on tient compte de l’ensemble des concours du secondaire (CAPES, CAPET, CAPLP, CAFEP) le taux de réussite est passé de 19,1% en 2010 à 22,4% en 2011. Et pour le primaire, les taux de réussite étaient de 15,8% en 2009, 18,8% en 2010, 18% en 2011 – systématiquement en dessous de 20%. Bref, même en tenant compte de la chute massive des candidatures, le taux d’échec aux concours se situe entre 70% et 80%, bien plus si on tient compte des inscrits car beaucoup abandonnent en cours de route. Or la viabilité des Espé dépend du nombre d’échecs parmi les inscrits et non parmi les présents. Par ailleurs et en ce qui concerne plus particulièrement le CAPES, les chiffres de 2011, 2012 et 2013 ne seront plus du tout valables à partir du concours 2014 bis. Pour les étudiants inscrits en Espé, le concours est censé se passer en M1 (et de façon exceptionnelle en M2 pour éviter l’encombrement). Mon analyse se projette dans cet avenir : ce qui était déjà vrai en 2011 avec un concours en M2 sera encore plus vrai à partir de 2014-2015 avec un concours en M1. Les lauréats des concours du secondaire seront donc ceux qui, titulaires d’un master disciplinaire, auront un niveau très supérieur à celui de leurs rivaux de M1-Espé et pourront, en outre, consacrer tout leur temps à la préparation du concours. Ils représentaient déjà 68 % en 2011, ils seront 75% ou plus en 2015 et les années suivantes. Revenant au pouvoir en 2017, la droite n’aura d’autre solution que de fermer les Espé, un gouffre financier pour un résultat nul. Mais il faudrait pour cela deux conditions supplémentaires que je n’ai pas indiquées dans mon billet parce que je compte en faire deux autres sur le sujet des Espé. Très rapidement :
1. Ce serait bien que les titulaires d’un master disciplinaire aient accès à une préparation gratuite à un concours « professionnalisé » (cadre à étudier)
2. Il faut aussi, bien sûr, que les titulaires d’un master disciplinaire aient envie de devenirs enseignants. Comme je le disais dans mon billet, ce sont les candidats qui décident et cela vaut évidemment pour mes propres hypothèses. Si la chute des vocations se poursuit, il arrivera un moment où plus personne ne voudra enseigner en primaire et en secondaire. On aura alors une situation « à l’américaine » où seuls les étudiants les plus nuls, ceux qui n’ont aucun autre débouché possible, se résignent à travailler faute de mieux dans un secteur en pleine déliquescence. Dans ces conditions, les Espé survivraient puisque leurs étudiants n’auraient pas de concurrents dans les concours. Des concours qu’on devrait d’ailleurs très vite supprimer puisqu’ils ne joueraient plus leur rôle sélectif. Les Espé deviendraient alors des écoles professionnelles bas de gamme dont les produits – les professeurs – auraient un statut social du niveau « vendeur de pizza ».
C’est seulement dans ce dernier cadre que mon analyse cesserait d’être valable. Le risque d’une désaffection définitive des bons étudiants envers l’enseignement scolaire n’est pas du tout à exclure.
Le corps enseignant suivra le mouvement descendant des établissement scolaires, et de la même manière comportera sans doute (sous quelle forme ? ) des professeurs mieux formés pour enseigner dans des lieux "choisis" ou pour accéder à l'enseignement supérieur.
Il est fort à craindre que le concours , ainsi rabaissé , soit tôt ou tard supprimé et la formation suivie d'un contrat, ou encore un concours facile mais à l'issue duquel il faudra se chercher une embauche, comme dans la FPT ou le privé.
La facilité du concours devra d'ailleurs être un atout pour se lancer dans un métier déclassé financièrement et socialement, sinon, il vaudra mieux pour les étudiants bifurquer avant pour ne pas perdre de temps. Ce qu'ils font actuellement, car rien ne leur garantit la réussite pour l'instant à l'issue des 5 ans d'études.
Entrée dans le métier plus facile, mais métier plus difficile après car une docilité plus grande sera attendue pour faire un peu tout sauf des savoir disciplinaires approfondis.
Un stage récent (tutorat) me conforte dans cette vision : j'y ai entendu parler du professeur de demain , qui sera différent de celui d'aujourd'hui, et que l'on doit former dans cette optique dès l'université. Beaucoup de présence, beaucoup de tâches annexes. les formateurs avaient l'air "optimistes", pensant que les étudiants avaient déjà l'état d'esprit requis.
Pour ma part, du moins dans ma matière , en lettres, je les vois plutôt se détourner du métier et quitter les lettres plutôt que faire ça, mais la crise aidant...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- philannDoyen
http://www.cahiers-pedagogiques.com/Inquietudes
savoirs disciplinaires...si seulement...
La construction des ESPÉ reposant sur des structures complexes n’est pas complètement terminée. Cela a demandé beaucoup d’énergie alors que la rentrée 2013 est à venir et demande un effort de préparation important. Pour les ESPÉ, on a attendu vainement le “choc de simplification“…
Les “usines à gaz” que seront les ESPÉ risquent d’être aussi des coquilles vides dans la mesure où l’essentiel de la formation reposera sur les universités et qu’il n’y aura pas forcément de “lieu” de rencontre et de formation commune des futurs enseignants. Les arbitrages rendus en faveur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la place du concours en fin de M1 aboutissent à des tentatives de mainmise de l’Université dans ce qu’elle a de moins bon (le savoir disciplinaire asséné d’en haut). On risque alors de ne faire que reproduire l’existant !
savoirs disciplinaires...si seulement...
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2014-2015: poste fixe dans les Hauts de Seine
2013-2014: certifiée stagiaire dans les Hauts de Seine
2011-2013: prof. contractuelle dans l'Essonne
- LefterisEsprit sacré
philann a écrit:http://www.cahiers-pedagogiques.com/Inquietudes
La construction des ESPÉ reposant sur des structures complexes n’est pas complètement terminée. Cela a demandé beaucoup d’énergie alors que la rentrée 2013 est à venir et demande un effort de préparation important. Pour les ESPÉ, on a attendu vainement le “choc de simplification“…
Les “usines à gaz” que seront les ESPÉ risquent d’être aussi des coquilles vides dans la mesure où l’essentiel de la formation reposera sur les universités et qu’il n’y aura pas forcément de “lieu” de rencontre et de formation commune des futurs enseignants. Les arbitrages rendus en faveur de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la place du concours en fin de M1 aboutissent à des tentatives de mainmise de l’Université dans ce qu’elle a de moins bon (le savoir disciplinaire asséné d’en haut). On risque alors de ne faire que reproduire l’existant !
savoirs disciplinaires...si seulement...
Le terme de savoir ne trouve que deux occurrences en contexte dépréciatif
En revanche on trouve tous les dogmes du catéchisme :
(vilains détenteurs de vrais savoirs ...)"tentatives de mainmise de l’Université"
(vous avez aimé l'IUFM, ses tours de tables oiseux avec une pincée d’autocritique? Vous aimerez leur retour...)"encadrement par une équipe de professionnels, accompagnement qui repose sur les échanges, sur l’analyse de pratiques et sur la réflexion à partir de ce qui se vit en classe"
(traduire : plus on est compétent disciplinairement, moins on peut enseigner)
"Il y a loin du disciplinaire au didactique et encore plus du didactique au pédagogique."
(il faurt donc appuyer des pratiques dont on ne sait pas quelles elles sont ou seront...)
"Où se trouve l’appui aux pratiques innovantes dans tout cela ?"
(C'est sûrement de de l'humour, même les pisse-froid en font parfois).
"Les maquettes de concours de recrutement sont surtout marqués par le disciplinaire, dans un sens étroit."
(Eh oui, si personne ne vient écouter religieusement , ça met en péril les fromages obtenus par les"formation[continue] comme d’une « obligation », faisant partie des missions de tout enseignant."
(l'idée d'élever dans tous les sens du terme les "nouveaux publics" n'a toujours pas germé, il faut descendre, encore descendre...)
le métier n’est pas figé, évolue, pour mieux tenir compte des nouveaux publics,
Pour le reste, la pensée magique termine la prière pour les nouveaux ESPE :
’utilisation pertinente des nouveaux outils numériques,
s’exercer collectivement à de nouvelles pratiques,
mettre en œuvre vraiment le socle commun de connaissances, compétences et culture.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- barègesÉrudit
On organise le remplissage des M1 MEEF dans certaines espés :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6161
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6161
Voici le document qui vient d’être adressé par l’Espé Lille Nord de France aux étudiants de Master 1 enseignement de notre académie :
« Vous avez candidaté en Master 2.
En cas de non admissibilité, vous avez la possibilité de demander une inscription en Master 1 MEEF, ce nouveau diplôme vous permettra de préparer au mieux le nouveau concours de professeur.
... Si vous faites le choix de poursuivre votre projet en Master 2, sachez que le rectorat et les services académiques nous ont informé très récemment qu’aucun stage au sein de l’éducation nationale ne sera proposé. Ainsi vous devrez effectuer un stage filé et/ou massé (un jour par semaine et/ou pendant les vacances scolaires) selon le calendrier défini pour le Master dans lequel vous candidatez dans une structure hors éducation nationale. Vous devrez fournir à la commission une lettre de motivation faisant apparaître clairement votre projet professionnel et les pistes dans la recherche de stage.
Dans l’immédiat et avant le 30 juin, merci de nous faire connaître votre décision en cliquant l’un des deux liens ci dessous.
En cas de non admissibilité je désire m’inscrire en Master 1 MEEF
En cas de non admissibilité je maintiens mon inscription en M2. »
En clair, dans notre Académie, ne pourront accèder au MEF 2 que les étudiants titulaires du MEF 1 admissibles au concours 2013-2 (écrits de ce mois-ci), le MEF 2 n’offrant l’an prochain qu’une préparation aux oraux du concours 2013-2.
Pour tous les autres, non admissibles à ce concours, et qui voudraient se présenter au capes de 2014, une seule voie possible : l’inscription dans le nouveau MEEF 1, les instances académiques interdisant aux universités de mettre en place des compléments de formation hors diplôme préparant à la totalité des épreuves (écrites et orales) du concours 2014, à l’instar de ceux offerts aux actuels étudiants de MEF 2 collés au concours.
En MEEF 1 seront donc parqués indifféremment, et sans tenir aucun compte de leur niveau d’études :
- des étudiants néotitulaires de la Licence 3 n’ayant jamais préparé le Capes
- des étudiants néotitulaires du Master 1 enseignement (MEF 1) non admissibles aux écrits de juin ;
- des étudiants néotitulaires du Master 2 enseignement non admis aux oraux de juin du 2013-1 et non admissibles aux écrits de juin du 2013-2.
Ce ne sera pas une classe, mais un jardin zoologique !
La rétrogradation universitaire qui va contraindre un étudiant titulaire du M1 ou du M2 à voisiner avec ses camarades issus de la L3 produit, on l’imagine, un vif émoi chez nos étudiants avancés qui se destinent à l’enseignement. Un vif émoi aussi chez les collègues qui participeront au MEEF 1 et qui devront tenter de gérer pédagogiquement un public aussi hétérogène.
Les étudiants commencent à prendre conscience du caractère absurde, délirant et totalitaire, de l’ensemble du dispositif de formation.
Et quant à ceux qui ne voudraient pas se fondre dans cette masse informe d’étudiants de tout poil, eh bien le statut marginal auquel seront condamnés les M1 non admissibles décidant malgré tout de s’inscrire en M2 (cf le document supra) est là pour les dissuader de toute attitude rebelle : ils seront punis par privation de stage dans l’éducation nationale, et entre les lignes, on leur suggère vivement d’élaborer un projet de réorientation solidement argumenté ! De quoi dissuader les plus courageux.
Oui, il s’agit là d’un système de transition totalitaire, destiné à afficher un nombre maximum d’inscrits en MEEF 1 pour la propagande ministérielle, mais qui sera pédagogiquement ingérable, et qui risque détourner définitivement une grande masse d’étudiants de ces infâmes préparations concoctées par l’Espé : il se pourrait bien qu’elles s’effondrent d’elles-mêmes.
Voilà à quoi conduit l’aveuglement idéologique et la soumission à des mots d’ordre technocratiques ineptes qui sont une insulte à l’intelligence des universitaires et de leurs étudiants.
Yves Macchi
(Responsable démissionnaire du Master enseignement espagnol Université de Lille 3)
- LefterisEsprit sacré
barèges a écrit:On organise le remplissage des M1 MEEF dans certaines espés :
http://www.sauvonsluniversite.com/spip.php?article6161
Voici le document qui vient d’être adressé par l’Espé Lille Nord de France aux étudiants de Master 1 enseignement de notre académie :
« Vous avez candidaté en Master 2.
En cas de non admissibilité, vous avez la possibilité de demander une inscription en Master 1 MEEF, ce nouveau diplôme vous permettra de préparer au mieux le nouveau concours de professeur.
... Si vous faites le choix de poursuivre votre projet en Master 2, sachez que le rectorat et les services académiques nous ont informé très récemment qu’aucun stage au sein de l’éducation nationale ne sera proposé. Ainsi vous devrez effectuer un stage filé et/ou massé (un jour par semaine et/ou pendant les vacances scolaires) selon le calendrier défini pour le Master dans lequel vous candidatez dans une structure hors éducation nationale. Vous devrez fournir à la commission une lettre de motivation faisant apparaître clairement votre projet professionnel et les pistes dans la recherche de stage.
Dans l’immédiat et avant le 30 juin, merci de nous faire connaître votre décision en cliquant l’un des deux liens ci dessous.
En cas de non admissibilité je désire m’inscrire en Master 1 MEEF
En cas de non admissibilité je maintiens mon inscription en M2. »
En clair, dans notre Académie, ne pourront accèder au MEF 2 que les étudiants titulaires du MEF 1 admissibles au concours 2013-2 (écrits de ce mois-ci), le MEF 2 n’offrant l’an prochain qu’une préparation aux oraux du concours 2013-2.
Pour tous les autres, non admissibles à ce concours, et qui voudraient se présenter au capes de 2014, une seule voie possible : l’inscription dans le nouveau MEEF 1, les instances académiques interdisant aux universités de mettre en place des compléments de formation hors diplôme préparant à la totalité des épreuves (écrites et orales) du concours 2014, à l’instar de ceux offerts aux actuels étudiants de MEF 2 collés au concours.
En MEEF 1 seront donc parqués indifféremment, et sans tenir aucun compte de leur niveau d’études :
- des étudiants néotitulaires de la Licence 3 n’ayant jamais préparé le Capes
- des étudiants néotitulaires du Master 1 enseignement (MEF 1) non admissibles aux écrits de juin ;
- des étudiants néotitulaires du Master 2 enseignement non admis aux oraux de juin du 2013-1 et non admissibles aux écrits de juin du 2013-2.
Ce ne sera pas une classe, mais un jardin zoologique !
La rétrogradation universitaire qui va contraindre un étudiant titulaire du M1 ou du M2 à voisiner avec ses camarades issus de la L3 produit, on l’imagine, un vif émoi chez nos étudiants avancés qui se destinent à l’enseignement. Un vif émoi aussi chez les collègues qui participeront au MEEF 1 et qui devront tenter de gérer pédagogiquement un public aussi hétérogène.
Les étudiants commencent à prendre conscience du caractère absurde, délirant et totalitaire, de l’ensemble du dispositif de formation.
Et quant à ceux qui ne voudraient pas se fondre dans cette masse informe d’étudiants de tout poil, eh bien le statut marginal auquel seront condamnés les M1 non admissibles décidant malgré tout de s’inscrire en M2 (cf le document supra) est là pour les dissuader de toute attitude rebelle : ils seront punis par privation de stage dans l’éducation nationale, et entre les lignes, on leur suggère vivement d’élaborer un projet de réorientation solidement argumenté ! De quoi dissuader les plus courageux.
Oui, il s’agit là d’un système de transition totalitaire, destiné à afficher un nombre maximum d’inscrits en MEEF 1 pour la propagande ministérielle, mais qui sera pédagogiquement ingérable, et qui risque détourner définitivement une grande masse d’étudiants de ces infâmes préparations concoctées par l’Espé : il se pourrait bien qu’elles s’effondrent d’elles-mêmes.
Voilà à quoi conduit l’aveuglement idéologique et la soumission à des mots d’ordre technocratiques ineptes qui sont une insulte à l’intelligence des universitaires et de leurs étudiants.
Yves Macchi
(Responsable démissionnaire du Master enseignement espagnol Université de Lille 3)
C'est une application locale et trop zélée , ou bien ça sera ainsi partout ? Mais ils vont vider les facs, écoeurer encore plus les candidats potentiels,en renvoyant certains à deux ans de plus de préparation pour avoir le droit d'être éventuellement profs :shock:
Comme s'il y avait trop de monde au capes pour se permettre un truc pareil...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PhilomèleNiveau 9
Réaction au document très intéressant posté par Bareges : la procédure mise en place ne me paraît pas scandaleuse. J'explique comment je comprends cette mesure :
- un étudiant non admissible à l'issue des écrits à la fin de son M1 ex-enseignement, désormais MEF, peut poursuivre en M2 pour obtenir le diplôme "master MEF". Il n'aura pas le concours et donc ne pourra prétendre à un poste de titulaire. Dans cette configuration, avec son master (1 et 2), s'il l'obtient, il peut envisager d'être recruté dans l'enseignement privé ou comme contractuel dans le public (d'où la nécessité de chercher par lui-même un contrat, puisqu'il ne pourra pas prétendre faire son année de stage conduisant à la titularisation dans la FP).
- s'il souhaite obtenir le concours et pouvoir faire l'année de stage prévue en M2, il peut se réinscrire en M1 : redoublement.
Cela ne me paraît pas très différent de la situation de concours antérieure à la masterisation : un étudiant qui échouait au CAPES pouvait se réinscrire autant de fois qu'il le souhaitait pour repasser le concours. Bien entendu, cela retardait d'autant son entrée dans la vie professionnelle, mais l'organisation de la formation et du recrutement n'était pas en cause.
- Parler de "rétrogradation" dans ce cas me paraît un tantinet excessif.
À tous les niveaux, on trouve de nouveaux étudiants et des redoublants ou triplants, des étudiants en reprise d'études, en réorientation, etc., bref, des attentes et niveaux hétérogènes. On parle de cours d'adultes, pas d'enfants, où la situation pédagogique pourrait effectivement être plus difficile.
Ce que j'ignore, c'est s'il restera possible de se préparer au concours sans être inscrit dans un master : dans ce cas, pour l'étudiant titulaire du M1 mais collé au concours, s'il ne souhaite pas rejoindre le "jardin zoologique" (qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...), le mieux serait de préparer le concours en candidat libre.
Je ne demande qu'à me scandaliser de la précipitation dans laquelle le projet se met en place et d'ordinaire j'apprécie les analyses relayées par SLU. L'année de transition risque fort d'être rude aussi bien pour les étudiants que les enseignants (dont je suis). Mais là, sur ce document, je ne vois pas ce qui est scandaleux et j'ai du mal à suivre le collègue dans son indignation. Peut-être que quelque chose m'échappe ?
- un étudiant non admissible à l'issue des écrits à la fin de son M1 ex-enseignement, désormais MEF, peut poursuivre en M2 pour obtenir le diplôme "master MEF". Il n'aura pas le concours et donc ne pourra prétendre à un poste de titulaire. Dans cette configuration, avec son master (1 et 2), s'il l'obtient, il peut envisager d'être recruté dans l'enseignement privé ou comme contractuel dans le public (d'où la nécessité de chercher par lui-même un contrat, puisqu'il ne pourra pas prétendre faire son année de stage conduisant à la titularisation dans la FP).
- s'il souhaite obtenir le concours et pouvoir faire l'année de stage prévue en M2, il peut se réinscrire en M1 : redoublement.
Cela ne me paraît pas très différent de la situation de concours antérieure à la masterisation : un étudiant qui échouait au CAPES pouvait se réinscrire autant de fois qu'il le souhaitait pour repasser le concours. Bien entendu, cela retardait d'autant son entrée dans la vie professionnelle, mais l'organisation de la formation et du recrutement n'était pas en cause.
- Parler de "rétrogradation" dans ce cas me paraît un tantinet excessif.
À tous les niveaux, on trouve de nouveaux étudiants et des redoublants ou triplants, des étudiants en reprise d'études, en réorientation, etc., bref, des attentes et niveaux hétérogènes. On parle de cours d'adultes, pas d'enfants, où la situation pédagogique pourrait effectivement être plus difficile.
Ce que j'ignore, c'est s'il restera possible de se préparer au concours sans être inscrit dans un master : dans ce cas, pour l'étudiant titulaire du M1 mais collé au concours, s'il ne souhaite pas rejoindre le "jardin zoologique" (qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...), le mieux serait de préparer le concours en candidat libre.
Je ne demande qu'à me scandaliser de la précipitation dans laquelle le projet se met en place et d'ordinaire j'apprécie les analyses relayées par SLU. L'année de transition risque fort d'être rude aussi bien pour les étudiants que les enseignants (dont je suis). Mais là, sur ce document, je ne vois pas ce qui est scandaleux et j'ai du mal à suivre le collègue dans son indignation. Peut-être que quelque chose m'échappe ?
- barègesÉrudit
Ce que j'ignore, c'est s'il restera possible de se préparer au concours sans être inscrit dans un master : dans ce cas, pour l'étudiant titulaire du M1 mais collé au concours, s'il ne souhaite pas rejoindre le "jardin zoologique" (qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...), le mieux serait de préparer le concours en candidat libre.
C'est exactement la question (et le point d'interrogation du dispositif).
On pourrait aussi imaginer qu'un candidat non admissible au concours pourrait vouloir "redoubler" dans un autre master, pour ajouter une corde à son arc avant de repasser le concours.
On a l'impression que la seule voie possible pour passer le concours devient bien le master 1 MEEF.
Je me demande aussi si ce n'est pas uniquement transitoire : cette année avec le concours en deux ans, le M2 MEEF prépare aux oraux; après ce sera la formation professionnelle de l'année de stage.
- LefterisEsprit sacré
Philomèle a écrit:Réaction au document très intéressant posté par Bareges : la procédure mise en place ne me paraît pas scandaleuse. J'explique comment je comprends cette mesure :
- un étudiant non admissible à l'issue des écrits à la fin de son M1 ex-enseignement, désormais MEF, peut poursuivre en M2 pour obtenir le diplôme "master MEF". Il n'aura pas le concours et donc ne pourra prétendre à un poste de titulaire. Dans cette configuration, avec son master (1 et 2), s'il l'obtient, il peut envisager d'être recruté dans l'enseignement privé ou comme contractuel dans le public (d'où la nécessité de chercher par lui-même un contrat, puisqu'il ne pourra pas prétendre faire son année de stage conduisant à la titularisation dans la FP).
- s'il souhaite obtenir le concours et pouvoir faire l'année de stage prévue en M2, il peut se réinscrire en M1 : redoublement.
Cela ne me paraît pas très différent de la situation de concours antérieure à la masterisation : un étudiant qui échouait au CAPES pouvait se réinscrire autant de fois qu'il le souhaitait pour repasser le concours. Bien entendu, cela retardait d'autant son entrée dans la vie professionnelle, mais l'organisation de la formation et du recrutement n'était pas en cause.
- Parler de "rétrogradation" dans ce cas me paraît un tantinet excessif.
À tous les niveaux, on trouve de nouveaux étudiants et des redoublants ou triplants, des étudiants en reprise d'études, en réorientation, etc., bref, des attentes et niveaux hétérogènes. On parle de cours d'adultes, pas d'enfants, où la situation pédagogique pourrait effectivement être plus difficile.
Ce que j'ignore, c'est s'il restera possible de se préparer au concours sans être inscrit dans un master : dans ce cas, pour l'étudiant titulaire du M1 mais collé au concours, s'il ne souhaite pas rejoindre le "jardin zoologique" (qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...), le mieux serait de préparer le concours en candidat libre.
Je ne demande qu'à me scandaliser de la précipitation dans laquelle le projet se met en place et d'ordinaire j'apprécie les analyses relayées par SLU. L'année de transition risque fort d'être rude aussi bien pour les étudiants que les enseignants (dont je suis). Mais là, sur ce document, je ne vois pas ce qui est scandaleux et j'ai du mal à suivre le collègue dans son indignation. Peut-être que quelque chose m'échappe ?
Ca me paraît quand même désavantager fortement les candidats libres et les gens en master recherche. Selon cette présentation, on met quand même un peu le couteau sous la gorge aux gens pour s'inscrire en ESPE...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InvitéInvité
Oui c'est ce que me confirmait la professeure que je remplace et qui est représentante de mon coin pour le SNES....L'obligation à court terme de passer par le MEEF pour devenir professeur et des redoublants gentiment poussés à partir en Master recherche... Pour faire quoi, ça...
- LefterisEsprit sacré
Donc , en pleine période de pénurie d'enseignants, on va se priver des reconversions, par exemple, de gens possédant un master ou équivalent qui passeraient bien le concours.corailc a écrit:Oui c'est ce que me confirmait la professeure que je remplace et qui est représentante de mon coin pour le SNES....L'obligation à court terme de passer par le MEEF pour devenir professeur et des redoublants gentiment poussés à partir en Master recherche... Pour faire quoi, ça...
Et à très court terme, il y aura des répercussions sur les masters disciplinaires, dans certaines matières, car si l'on n'a même plus la possibilité de passer le Capes avec un minimum de chances, les savoirs disciplinaires étant ravalés au second plan, on ne va pas perdre 5 ans au moins dans une filière cul- de- sac complet.
Je suis moi-même tuteur d'une EAP (en LM) , qui me dit ne rien faire ou presque sur le plan disciplinaire - malgré une vingtaine d'heures de cours hebdo (des rapports sur des visites de bibliothèque , des séances de présence obligatoire à des conférences , affectées d'un zéro en cas d'absence...) . J'en suis à l'aider dans les biblio pour réviser, lui indiquer des pistes.Je n'en dis pas trop ici, mais c'est dans le post "j'hallucine:shock: "que je devrais poster cette réponse.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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- PhilomèleNiveau 9
barèges a écrit:Ce que j'ignore, c'est s'il restera possible de se préparer au concours sans être inscrit dans un master : dans ce cas, pour l'étudiant titulaire du M1 mais collé au concours, s'il ne souhaite pas rejoindre le "jardin zoologique" (qu'est-ce qu'il ne faut pas lire...), le mieux serait de préparer le concours en candidat libre.
C'est exactement la question (et le point d'interrogation du dispositif).
On pourrait aussi imaginer qu'un candidat non admissible au concours pourrait vouloir "redoubler" dans un autre master, pour ajouter une corde à son arc avant de repasser le concours.
On a l'impression que la seule voie possible pour passer le concours devient bien le master 1 MEEF.
Je me demande aussi si ce n'est pas uniquement transitoire : cette année avec le concours en deux ans, le M2 MEEF prépare aux oraux; après ce sera la formation professionnelle de l'année de stage.
Lefteris a écrit:Ca me paraît quand même désavantager fortement les candidats libres et les gens en master recherche. Selon cette présentation, on met quand même un peu le couteau sous la gorge aux gens pour s'inscrire en ESPE...
Le problème, c'est que l'on raisonne comme si l'on voulait absolument contourner la formation dispensée par les ESPE. Je pense qu'à l'époque des Écoles Normales d'instituteurs (que je connais bien mal car l'IUFM existait déjà quand j'ai été en âge de m'intéresser à ces choses), toute la formation et le recrutement passaient par cette institution. Est-ce que les aspirants profs essayaient de court-circuiter ? – Certes, la chose marchait bien, formait des enseignants solides dans des conditions matérielles correctes.
De ce point de vue, la logique du ministère ne me paraît pas mauvaise : qu'un étudiant reçoive une formation pour être enseignant, au-delà de la licence. Les choses auraient peut-être été plus claires si un concours avait été rétabli à l'entrée des ESPE, au lieu de garder la possibilité d'un master MEF à deux vitesses (admis ou non admis au concours mais titulaire d'un master MEF). Le problème de toute façon, c'est que cette formation soit laissée entre les mains des fous des sciences de l'éduc.
Donc sur ce point, le dispositif ne me paraît pas en soi contestable. Le problème, c'est le contenu des cours dispensés, qui est plus incertain. Il restera toute de même une bonne part de disciplinaire dans la formation, assurée en principe par des enseignants intouchés par les sciences de l'éduc, même si le concours proprement dit est affaibli.
À titre personnel, je trouve le M2 nouvelle mouture pas inintéressant, même si je trouve que la charge d'enseignement sera beaucoup trop lourde pour les stagiaires. Quant à la maquette de M1 que je connais (dans mon université), je trouve qu'elle laisse plus de place au disciplinaire qu'attendu. Les jeunes collègues seront-ils mieux armés pour prendre leurs classes ? L'avenir le dira.
- PhilomèleNiveau 9
Lefteris a écrit:Donc , en pleine période de pénurie d'enseignants, on va se priver des reconversions, par exemple, de gens possédant un master ou équivalent qui passeraient bien le concours.corailc a écrit:Oui c'est ce que me confirmait la professeure que je remplace et qui est représentante de mon coin pour le SNES....L'obligation à court terme de passer par le MEEF pour devenir professeur et des redoublants gentiment poussés à partir en Master recherche... Pour faire quoi, ça...
Et à très court terme, il y aura des répercussions sur les masters disciplinaires, dans certaines matières, car si l'on n'a même plus la possibilité de passer le Capes avec un minimum de chances, les savoirs disciplinaires étant ravalés au second plan, on ne va pas perdre 5 ans au moins dans une filière cul- de- sac complet.
Je suis moi-même tuteur d'une EAP (en LM) , qui me dit ne rien faire ou presque sur le plan disciplinaire - malgré une vingtaine d'heures de cours hebdo (des rapports sur des visites de bibliothèque , des séances de présence obligatoire à des conférences , affectées d'un zéro en cas d'absence...) . J'en suis à l'aider dans les biblio pour réviser, lui indiquer des pistes.Je n'en dis pas trop ici, mais c'est dans le post "j'hallucine:shock: "que je devrais poster cette réponse.
Effectivement, cette refonte du recrutement et de la formation des enseignants ne revient pas sur un
- LefterisEsprit sacré
Le vrai problème, c'est de mettre les ESPE avant le concours . Ca élimine les candidats libres (des gens qui ne sont plus étudiants, qui bossent par exemple) , ça oblige les éventuels futures enseignants à renoncer à leur discipline, qui est quand même la motivation numéro un : on devient enseignant dans un discipline que l'on a choisi, on ne choisit pas une discipline parce qu'on va enseigner. Enseigner est la conséquence des études , non la cause.Philomèle a écrit:barèges a écrit:
C'est exactement la question (et le point d'interrogation du dispositif).
On pourrait aussi imaginer qu'un candidat non admissible au concours pourrait vouloir "redoubler" dans un autre master, pour ajouter une corde à son arc avant de repasser le concours.
On a l'impression que la seule voie possible pour passer le concours devient bien le master 1 MEEF.
Je me demande aussi si ce n'est pas uniquement transitoire : cette année avec le concours en deux ans, le M2 MEEF prépare aux oraux; après ce sera la formation professionnelle de l'année de stage.Lefteris a écrit:Ca me paraît quand même désavantager fortement les candidats libres et les gens en master recherche. Selon cette présentation, on met quand même un peu le couteau sous la gorge aux gens pour s'inscrire en ESPE...
Le problème, c'est que l'on raisonne comme si l'on voulait absolument contourner la formation dispensée par les ESPE. Je pense qu'à l'époque des Écoles Normales d'instituteurs (que je connais bien mal car l'IUFM existait déjà quand j'ai été en âge de m'intéresser à ces choses), toute la formation et le recrutement passaient par cette institution. Est-ce que les aspirants profs essayaient de court-circuiter ? – Certes, la chose marchait bien, formait des enseignants solides dans des conditions matérielles correctes.
De ce point de vue, la logique du ministère ne me paraît pas mauvaise : qu'un étudiant reçoive une formation pour être enseignant, au-delà de la licence. Les choses auraient peut-être été plus claires si un concours avait été rétabli à l'entrée des ESPE, au lieu de garder la possibilité d'un master MEF à deux vitesses (admis ou non admis au concours mais titulaire d'un master MEF). Le problème de toute façon, c'est que cette formation soit laissée entre les mains des fous des sciences de l'éduc.
Donc sur ce point, le dispositif ne me paraît pas en soi contestable. Le problème, c'est le contenu des cours dispensés, qui est plus incertain. Il restera toute de même une bonne part de disciplinaire dans la formation, assurée en principe par des enseignants intouchés par les sciences de l'éduc, même si le concours proprement dit est affaibli.
À titre personnel, je trouve le M2 nouvelle mouture pas inintéressant, même si je trouve que la charge d'enseignement sera beaucoup trop lourde pour les stagiaires. Quant à la maquette de M1 que je connais (dans mon université), je trouve qu'elle laisse plus de place au disciplinaire qu'attendu. Les jeunes collègues seront-ils mieux armés pour prendre leurs classes ? L'avenir le dira.
C'est pourquoi on ne peut comparer avec les anciens instituteurs : ils passaient un concours , puis étaient formés en Ecole Normale et payés comme fonctionnaires à l'issue . De plus, la motivation pour être instituteur, puis PE est fondamentalement différente à mon sens , pour la raison évoquée plus haut. On ne devient pas PE par goût pour telle ou telle matière, mais pour enseigner , parce qu'on aime les petits, plus prosaïquement pour rester dans son académie.
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- InvitéInvité
Ce qui m'ennuie à titre personnel, mais pour en avoir discuté avec quelques camarades, mon opinion est partagée, c'est que je n'ai jamais mis les pieds à l'IUFM et ne comptait pas plus le faire dans les ESPE. J'ai choisi de faire un M2 recherche puis de préparer le concours en candidat libre tout en commençant à enseigner. Qu'en sera-t-il l'an prochain? Des redoublants-contractuels qui feront de la résistance ou des gens qui s’orienteront vers un master recherche? Quand on sait le peu de débouchés qu'offre ce master, ça laisse songeur sur la meilleure stratégie à adopter quand on entre dans ce futur bouzin...
- LefterisEsprit sacré
Tu es l'illustration de ce que je dis : ça va faire beaucoup hésiter à continuer des études, et même à se lancer dans certaines filières (en LC, c'est quaisment fini à cause de ça). Dans un tel système, je n'aurais jamais été recruté. J'ai commencé certifié après eu le capes en candidat libre (deux fois, j'ai démissionné la première) , grâce aux contenus disciplinaires, mais jamais je n'aurais quitté mon boulot pour passer en ESPE un an ou deux, surtout à écouter les sornettes que j'ai entendues par la suite ...corailc a écrit:Ce qui m'ennuie à titre personnel, mais pour en avoir discuté avec quelques camarades, mon opinion est partagée, c'est que je n'ai jamais mis les pieds à l'IUFM et ne comptait pas plus le faire dans les ESPE. J'ai choisi de faire un M2 recherche puis de préparer le concours en candidat libre tout en commençant à enseigner. Qu'en sera-t-il l'an prochain? Des redoublants-contractuels qui feront de la résistance ou des gens qui s’orienteront vers un master recherche? Quand on sait le peu de débouchés qu'offre ce master, ça laisse songeur sur la meilleure stratégie à adopter quand on entre dans ce futur bouzin...
Et je me suis aperçu une fois à l'IUFM que je n'étais pas le seul, nous étions quatre au moins dans mon seul groupe de TD ou je ne sais quoi. De plus, il sera difficile aux candidats qui aiment leur matière de passer l'agreg directement, notamment en lettres , vu que c'est un concours sur programme, qu'il faut le bosser, et que le niveau ne suffit pas.
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PhilomèleNiveau 9
Lefteris a écrit:
Le vrai problème, c'est de mettre les ESPE avant le concours . Ca élimine les candidats libres (des gens qui ne sont plus étudiants, qui bossent par exemple) , ça oblige les éventuels futures enseignants à renoncer à leur discipline, qui est quand même la motivation numéro un : on devient enseignant dans un discipline que l'on a choisi, on ne choisit pas une discipline parce qu'on va enseigner. Enseigner est la conséquence des études , non la cause.
C'est pourquoi on ne peut comparer avec les anciens instituteurs : ils passaient un concours , puis étaient formés en Ecole Normale et payés comme fonctionnaires à l'issue . De plus, la motivation pour être instituteur, puis PE est fondamentalement différente à mon sens , pour la raison évoquée plus haut. On ne devient pas PE par goût pour telle ou telle matière, mais pour enseigner , parce qu'on aime les petits, plus prosaïquement pour rester dans son académie.
Entièrement d'accord sur ce point. D'autant que l'idée d'un système de sélection préalable associé à un système de bourse de formation ensuite aurait sans doute été bien pour revaloriser et la formation et le métier.
J'insiste : dans mon établissement, la part disciplinaire en M1 MEF reste non négligeable (cela étant, parmi les navettes, je ne sais trop si cette maquette va être définitivement adoptée. Ce n'est d'ailleurs pas comme si nous avions déjà réparti les services de l'an prochain sur cette maquette, n'est-ce pas.
Il faudrait pouvoir monter le niveau disciplinaire acquis à la fin de la Licence. Mais quand on voit le niveau en L1, le désintérêt des étudiants et l'absence de moyens, ça paraît compromis.
- LefterisEsprit sacré
Tu es peut-être dans une fac qui a choisi une politique ferme , mais ce que je vois en direct n'est pas de la même farine. Avant la stagiaire LM, j'avais une LC qui débutait le thème en 4ème année:affraid: . Mon avis intime, c'est qu'en lettres, c'est mort. Les LM vont agoniser sur le cadavre des LC . Et j'en vois dans d'autres matières : guère mieux.Philomèle a écrit:Lefteris a écrit:
Le vrai problème, c'est de mettre les ESPE avant le concours . Ca élimine les candidats libres (des gens qui ne sont plus étudiants, qui bossent par exemple) , ça oblige les éventuels futures enseignants à renoncer à leur discipline, qui est quand même la motivation numéro un : on devient enseignant dans un discipline que l'on a choisi, on ne choisit pas une discipline parce qu'on va enseigner. Enseigner est la conséquence des études , non la cause.
C'est pourquoi on ne peut comparer avec les anciens instituteurs : ils passaient un concours , puis étaient formés en Ecole Normale et payés comme fonctionnaires à l'issue . De plus, la motivation pour être instituteur, puis PE est fondamentalement différente à mon sens , pour la raison évoquée plus haut. On ne devient pas PE par goût pour telle ou telle matière, mais pour enseigner , parce qu'on aime les petits, plus prosaïquement pour rester dans son académie.
Entièrement d'accord sur ce point. D'autant que l'idée d'un système de sélection préalable associé à un système de bourse de formation ensuite aurait sans doute été bien pour revaloriser et la formation et le métier.
J'insiste : dans mon établissement, la part disciplinaire en M1 MEF reste non négligeable (cela étant, parmi les navettes, je ne sais trop si cette maquette va être définitivement adoptée. Ce n'est d'ailleurs pas comme si nous avions déjà réparti les services de l'an prochain sur cette maquette, n'est-ce pas.
Il faudrait pouvoir monter le niveau disciplinaire acquis à la fin de la Licence. Mais quand on voit le niveau en L1, le désintérêt des étudiants et l'absence de moyens, ça paraît compromis.
Les stages aussi ont un effet secondaire : quand ils ont vu nos élèves, la motivation descend de plusieurs crans ... . D'autant qu'ils ne sont ni sourds ni av eugles : ils entendent parler des épuvantails agités en permanence, comme la réduction des congés, ls 35 heures de présence, etc.
Conséquence de cette baisse de vocation, il faut absolument avancer dans les études et obtenir le diplôme, car si l'on fait autre chose, il faut un titre, n'importe lequel, qui sert à avoir au moins le droit de se présenter à un emploi, un concours. Donc redoubler en M1 si l'on n'a pas le concours, ça ne tente pas grand monde.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PhilomèleNiveau 9
Lefteris a écrit:
Tu es peut-être dans une fac qui a choisi une politique ferme , mais ce que je vois en direct n'est pas de la même farine. Avant la stagiaire LM, j'avais une LC qui débutait le thème en 4ème année:affraid: . Mon avis intime, c'est qu'en lettres, c'est mort. Les LM vont agoniser sur le cadavre des LC . Et j'en vois dans d'autres matières : guère mieux.
Les stages aussi ont un effet secondaire : quand ils ont vu nos élèves, la motivation descend de plusieurs crans ... . D'autant qu'ils ne sont ni sourds ni av eugles : ils entendent parler des épuvantails agités en permanence, comme la réduction des congés, ls 35 heures de présence, etc.
Conséquence de cette baisse de vocation, il faut absolument avancer dans les études et obtenir le diplôme, car si l'on fait autre chose, il faut un titre, n'importe lequel, qui sert à avoir au moins le droit de se présenter à un emploi, un concours. Donc redoubler en M1 si l'on n'a pas le concours, ça ne tente pas grand monde.
A dire vrai, les universités et facs n'avaient pas beaucoup de marge de négociation. Notre maquette a été retoquée une première fois au ministère car trop disciplinaire. On a dû lâcher un peu de lest et c'est la raison pour laquelle je suis encore dans le flou sur la maquette exacte qui va être mise en place. Je ne pense pas être la seule dans ce cas, d'ailleurs.
Encore une fois, bien former les futurs enseignants, cela me paraît indispensable : enseigner s'apprend. Le tout adossé bien entendu à une solide formation de licence dans son domaine de prédilection. De ce point de vue, je ne trouve pas la création des ESPE absurde. On pourrait aussi envisager que la création de ces établissement revalorise la formation et le métier, à court ou moyen terme.
Le problème, c'est qu'en effet, les pédagos fous font fuir tout le monde et les étudiants se préparent à apprendre docilement le discours officiel (façon feu les IUFM) tout en n'en pensant pas moins et en naviguant à vue sur le terrain. J'espère que c'est seulement un cycle, que nous allons finir par atterrir et retrouver la raison en la matière.
- LefterisEsprit sacré
Certes cela s'apprend, mais pas en IUFM /ESPE, comme l'expérience le montre. Et de toute manière, on revient au point de départ : faire suivre les ESPE à la place d'un master disciplinaire, et avant le concours, c’est sans intérêt. Celui qui étudie une matière par goût ne sera pa satisfait, celui qui doute de sa "vocation" non plus (car que faire avec une formation pédagogiste gavée de sienséduk? ) , celui qui craint de ne pas avoir le concours également, pour des raisons similaires.Philomèle a écrit:Lefteris a écrit:
Tu es peut-être dans une fac qui a choisi une politique ferme , mais ce que je vois en direct n'est pas de la même farine. Avant la stagiaire LM, j'avais une LC qui débutait le thème en 4ème année:affraid: . Mon avis intime, c'est qu'en lettres, c'est mort. Les LM vont agoniser sur le cadavre des LC . Et j'en vois dans d'autres matières : guère mieux.
Les stages aussi ont un effet secondaire : quand ils ont vu nos élèves, la motivation descend de plusieurs crans ... . D'autant qu'ils ne sont ni sourds ni av eugles : ils entendent parler des épuvantails agités en permanence, comme la réduction des congés, ls 35 heures de présence, etc.
Conséquence de cette baisse de vocation, il faut absolument avancer dans les études et obtenir le diplôme, car si l'on fait autre chose, il faut un titre, n'importe lequel, qui sert à avoir au moins le droit de se présenter à un emploi, un concours. Donc redoubler en M1 si l'on n'a pas le concours, ça ne tente pas grand monde.
A dire vrai, les facs n'avaient pas beaucoup de marge de négociation. Notre maquette a été retoquée une première fois au ministère car trop disciplinaire. On a dû lâcher un peu de lest et c'est la raison pour laquelle je suis encore dans le flou sur la maquette exacte qui va être mise en place. Je ne pense pas être la seule dans ce cas, d'ailleurs.
Encore une fois, bien former les futurs enseignants, cela me paraît indispensable : enseigner s'apprend. Le tout adossé bien entendu à une solide formation de licence dans son domaine de prédilection. De ce point de vue, je ne trouve pas la création des ESPE absurde. On pourrait aussi envisager que la création de ces établissement revalorise la formation et le métier, à court ou moyen terme.
Le problème, c'est qu'en effet, les pédagos fous font fuir tout le monde et les étudiants se préparent à apprendre docilement le discours officiel (façon feu les IUFM) tout en n'en pensant pas moins et en naviguant à vue sur le terrain. J'espère que c'est seulement un cycle, que nous allons finir par atterrir et retrouver la raison en la matière.
On est donc dans une histoire de sous : c'est pour ne pas payer de stagiaires en formation après le concours.
Il va vraiment falloir inventer autre chose. Une formation post-concours est indispensable pour les candidats libres, c'est une évidence absolue, puisqu'on ne lâche pas son boulot pour aller écouter du Meirieu gratuitement :lol:.
Pour les autres il faudrait par exemple les recruter à Bac + 4 , les payer en formation comme fonctionnaires , et octroyer bac + 5 à l'issue du stage par le jeu des équivalences (cadre A = titre 1, ça ne pose pas de problème de fond, il y a des VAP plus tirées par les cheveux, la difficulté est uniquement budgétaire).
Ce qui me saute aux yeux, c'est que nous ne sommes pas dans un cycle,mais dans un fossé, pour les lettres . Car les fuites actuelles des facs, vont avoir des répercussions sur des années. Avant de reconstruire, bon courage ...
Quant au niveau disciplinaire en licence, je n'ai pas l'impression qu'on en prenne le chemin, la dégradation fulgurante du bac ne va pas aider à aller dans ce sens. Rien que ce qu'on fait passer en seconde fait dresser les cheveux sur la tête
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- alanneFidèle du forum
l'admission en M2 n'est pas automatique, alors tu as ton M1 et pas d'admission tu fais quoi ? je reviendrais en arrière concours en L3 et inscription en master disciplinaire.
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Wait and see
- CasparProphète
Les Américains disent If it ain't broke, don't fix it. L'ancien système n'était pas parfait mais il fonctionnait à peu près et comme il a déjà été dit, il permettait à des tas de gens de passer le Capes en candidat libre, ce qui ouvrait la profession à tous les détenteurs d'une licence, quel que soit leur parcours. Pourquoi tout changer et rechanger et changer encore tous les deux ou trois ans?
- PhilomèleNiveau 9
Caspar Goodwood a écrit:Les Américains disent If it ain't broke, don't fix it. L'ancien système n'était pas parfait mais il fonctionnait à peu près et comme il a déjà été dit, il permettait à des tas de gens de passer le Capes en candidat libre, ce qui ouvrait la profession à tous les détenteurs d'une licence, quel que soit leur parcours. Pourquoi tout changer et rechanger et changer encore tous les deux ou trois ans?
Si par ancien système on entend la masterisation du concours en 2009, non, ça ne marche pas : création d'un bataillon de titulaires du master et collés au concours qui peuvent ensuite être recrutés comme précaires, stagiaires à temps plein au sortir du M2 sans la moindre formation pratique, non ça ne marche pas.
Je pense qu'il faut remonter à la formation avant la création des IUFM pour retrouver quelque chose qui marchait, soit avant 1990.
- CasparProphète
Je parlais du Capes que j'ai passé moi (en 1995): écrit en mars/oral en juillet/stage pratique.
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