- RoninMonarque
Je ne connais pas du tout la question de l'enseignement des langues anciennes, mais j'ai lu le lien de notre proviseur préféré. Pffff effectivement, le latin et le grec c'est élitiste ( donc c'est mal, forcément ) et si les enseignants faisaient des TICE il y aurait plus de candidats ( bien sûr ) et donc ce serait moins élitiste ( et ça c'est bien ).
C'est sûr qu'avec une hiérarchie qui "pense" comme ça, il ne faut pas s'étonner de la lassitude et du découragement des enseignants. Si encore il était scientifique, mais en plus, un historien qui concède que la civilisation cela puisse "éventuellement" être important pour notre culture commune re-pffff.
Je vous souhaite bien du courage
C'est sûr qu'avec une hiérarchie qui "pense" comme ça, il ne faut pas s'étonner de la lassitude et du découragement des enseignants. Si encore il était scientifique, mais en plus, un historien qui concède que la civilisation cela puisse "éventuellement" être important pour notre culture commune re-pffff.
Je vous souhaite bien du courage
- InfinimentHabitué du forum
kiwi a écrit:Infiniment a écrit:
Puisses-tu avoir raison... Un détail m'intrigue et m'inquiète, cependant : il n'y a qu'en Lettres est utilisé le terme d'option (option Lettres Classiques, option Lettres modernes). Les langues vivantes, par exemple, sont citées en tant que telles, et ne sont pas ramenées au statut d'option. Le choix de ce terme, avec ce qu'il peut connoter de facultatif et de secondaire dans son acception moderne, me semble révélateur de l'imminence du danger...
C'était déjà le cas quand j'ai passé le capes d'HG. Il était estampillé "HG", mais à l'inscription, on nous demandait l'option pour la leçon et le commentaire de docs : histoire ou géo. Si on prenait histoire, la leçon était en histoire et le commentaire en géo. Et inversement.
Certes, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. Au CAPES de LC version Chatel (encore en vigueur), à l'oral, si on tirait le français en explication de texte, on aurait une langue ancienne à l'épreuve sur dossier, ou vice versa. Une des deux langues anciennes n'était donc pas évaluée. Mais ce n'est même pas le problème ici.
Ce que je pointais, et qui me semble fort dangereux, c'est simplement l'intitulé du concours.
Ainsi, on peut lire :
Soit. Plusieurs CAPES sont regroupés sous un dénominateur commun, mais chacun d'eux conserve son unité propre.Section langues régionales : basque, breton, catalan, créole, occitan-langue d’oc.
Section langues vivantes étrangères : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu, italien, néerlandais, portugais, russe.
Plus loin, on trouve :
Un seul et même concours, au lieu de deux. Les deux concours précédents sont donc fondus en un seul, et n'existent plus que sous la forme d'une option. On maintient, sous perfusion, deux classements distincts. Jusqu'à quand ? Un seul concours, et deux types de postes. Jusqu'à quand ? (bis)Section lettres : option lettres classiques ; option lettres modernes.
N'importe qui pourra enseigner le latin. Ou ne pas l'enseigner. Et c'est ainsi, avec un petit arrêté, que l'on fait un grand pas de plus vers la fin des humanités. Quand on pense que, jusqu'en 1959 (au siècle dernier donc, oui, je sais...), lorsque l'on parlait de "Lettres", il s'agissait seulement des Lettres Classiques... Il aura fallu à peine plus d'un demi-siècle pour les assassiner, alors que les Lettres Modernes étaient supposées les soutenir ponctuellement : l'Enfer est pavé de
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Ah ! la belle chose, que de savoir quelque chose !
- LefterisEsprit sacré
Ca n'est élitiste que parce qu'on les dénigre, qu'on les rabote, et que cela laisse aux seuls initiés qui connaissent la valeur de cette formation le loisir d'en faire. De plus, on ne peut pas se leurrer en latin : dans toutes les matières , on peut faire peu et croire qu'on en sait assez. Je le vois bien en français, les élèves pensent savoir assez de français , du moment qu'ils déchiffrent et se comprennent entrez eux. Ils le disent souvent. Dans les autres matières , on parvient à savoir ce qu'on a appris, comme dirait La Palisse, et on peut faire comme si ce qu'on ignore n'existait pas. Un élève peut être tout à fait satisfait de sa moyenne, de ses connaissances , même s'il est dans un mauvais collège, une mauvaise classe, et que le programme a été allégé, pas terminé. En latin, on s'aperçoit bien vite qu'on ne sait strictement rien et qu'on n'arrive à rien si l'on ne fait rien , même si l'on a 16 de moyenne parce que les notes ont été gonflées pour faire plaisir : face à un texte, à une analyse grammaticale, on reste sec, on ne peut pas faire de blabla.Ronin a écrit:Je ne connais pas du tout la question de l'enseignement des langues anciennes, mais j'ai lu le lien de notre proviseur préféré. Pffff effectivement, le latin et le grec c'est élitiste ( donc c'est mal, forcément ) et si les enseignants faisaient des TICE il y aurait plus de candidats ( bien sûr ) et donc ce serait moins élitiste ( et ça c'est bien ).
C'est sûr qu'avec une hiérarchie qui "pense" comme ça, il ne faut pas s'étonner de la lassitude et du découragement des enseignants. Si encore il était scientifique, mais en plus, un historien qui concède que la civilisation cela puisse "éventuellement" être important pour notre culture commune re-pffff.
Je vous souhaite bien du courage
Et culturellement ça embrasse de nombreux domaines, donc c'est élitiste : langue, grammaire française (par laquelle on passe pour analyser), lien avec d'autres langues indo-européennes, étymologie , littérature, géographie , connaissance des arts, histoire littéraire (et oui, si l'on pouvait faire les programmes, on aborderait la formation des genres littéraires dès la 3ème ) . Même quand on observe le Saint-Socle, on s'aperçoit que la matière qui à elle seule permet de valider toutes les compétences, c'est le latin. De plus, ça demande une capacité de régularité et de persévérance, disons-le un certain courage dans la société du zapping. Beaucoup plus que le français, du moins au niveau collège : je vois des élèves convenables en français, par leur milieu social , incapables d'avoir un bon niveau en latin, par manque de courage, de concentration.
Si le latin était obligatoire, et non rabaissé à la place où on l'a mis, avec injonction de les amuser, de mettre des bonnes notes, cela serait la matière reine du collège, royaume du nivellement par le bas, je n'ai pas peur de le dire.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InfinimentHabitué du forum
Lionel Jeanjeau a écrit:C'est plutôt en se battant, comme le font déjà beaucoup d'enseignants de collège et parfois de lycée, pour moderniser l'enseignement du latin, pour le rendre compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes, par exemple, qu'on le défendra.
Oui, et c'est ainsi que, au ministère, l'on a créé un prix formidable d'innovation et d'intelligence, et que l'on a eu l'outrecuidance de lui donner le nom de Jacqueline de Romilly. Les TICE et autres fantaisies modernistes peuvent être un moyen, j'en conviens aisément, et les utilise d'ailleurs parfois, mais elles ne constituent pas une fin. Je n'ai pas à rendre mon enseignement "compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes" ; je peux utiliser ces dernières lorsque c'est opportun. Notre institution crève de ce que certains ne cessent de confondre outils et finalités.
À titre de parenthèse, je me réjouis que Jacqueline de Romilly ne soit plus de ce monde. Certes, sa voix manque cruellement à tous les défenseurs des humanités, mais il est heureux qu'elle n'ait pas à assister au spectacle navrant des coups portés à ce en quoi elle croyait le plus.
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- LefterisEsprit sacré
Et tu oublies de mentionner le faible poids en terme de coefficients de ce qui reste de disciplinaire.Le blabla pédagogiste compte pour environ 2/3 de la note, et en plus à l'oral : on se dirige vers l'entretien d'embauche.Infiniment a écrit:kiwi a écrit:Infiniment a écrit:
Puisses-tu avoir raison... Un détail m'intrigue et m'inquiète, cependant : il n'y a qu'en Lettres est utilisé le terme d'option (option Lettres Classiques, option Lettres modernes). Les langues vivantes, par exemple, sont citées en tant que telles, et ne sont pas ramenées au statut d'option. Le choix de ce terme, avec ce qu'il peut connoter de facultatif et de secondaire dans son acception moderne, me semble révélateur de l'imminence du danger...
C'était déjà le cas quand j'ai passé le capes d'HG. Il était estampillé "HG", mais à l'inscription, on nous demandait l'option pour la leçon et le commentaire de docs : histoire ou géo. Si on prenait histoire, la leçon était en histoire et le commentaire en géo. Et inversement.
Certes, mais ce n'est pas ce que je voulais dire. Au CAPES de LC version Chatel (encore en vigueur), à l'oral, si on tirait le français en explication de texte, on aurait une langue ancienne à l'épreuve sur dossier, ou vice versa. Une des deux langues anciennes n'était donc pas évaluée. Mais ce n'est même pas le problème ici.
Ce que je pointais, et qui me semble fort dangereux, c'est simplement l'intitulé du concours.
Ainsi, on peut lire :
Soit. Plusieurs CAPES sont regroupés sous un dénominateur commun, mais chacun d'eux conserve son unité propre.Section langues régionales : basque, breton, catalan, créole, occitan-langue d’oc.
Section langues vivantes étrangères : allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, hébreu, italien, néerlandais, portugais, russe.
Plus loin, on trouve :
Un seul et même concours, au lieu de deux. Les deux concours précédents sont donc fondus en un seul, et n'existent plus que sous la forme d'une option. On maintient, sous perfusion, deux classements distincts. Jusqu'à quand ? Un seul concours, et deux types de postes. Jusqu'à quand ? (bis)Section lettres : option lettres classiques ; option lettres modernes.
N'importe qui pourra enseigner le latin. Ou ne pas l'enseigner. Et c'est ainsi, avec un petit arrêté, que l'on fait un grand pas de plus vers la fin des humanités. Quand on pense que, jusqu'en 1959 (au siècle dernier donc, oui, je sais...), lorsque l'on parlait de "Lettres", il s'agissait seulement des Lettres Classiques... Il aura fallu à peine plus d'un demi-siècle pour les assassiner, alors que les Lettres Modernes étaient supposées les soutenir ponctuellement : l'Enfer est pavé decon... bonnes intentions.
Soit on trouve des candidats, bien contents de trouver un petit boulot sans savoir les langues anciennes, et on flingue ces disciplines. Soit on écœure encore plus les étudiants, étudiants potentiels, et candidats potentiels et ils font autre chose (j'en connais), et on flingue aussi.
L'idéologie du type "les compétences disciplinaires ne servent à rien", que j'ai entendue à l'IUFM et qui m'a braqué contre ces usines à gaz a enfin gagné. Les valets de l’utilitarisme et du pédagogisme, frères siamois, peuvent se réjouir.
En attendant, on peut quand même leur mettre le nez dans leur bouse, pour le plaisir, et l'appliquer à des tas d'autres matières :
« pour comprendre l’ idée, on ne saura jamais trop bien la langue, la savoir juste assez, c’est la savoir trop peu. Comprendre en greos ce qu’un écrivain a voulu dire,c’est ne pas le comprendre du tout. ; sa pensée vraie, profonde, est la résultante d’un ensemble de nuances, de finesses, qui n’apparaissenrt qu’aux initiés. Retenir l’essentiel et négliger le détail, vous savez que c’est la ruine de toute connaissance ; la science moderne s’écroulerait en bloc si elle n’avait pour s’étayer les patientes constructions des spécialistes, et tout votre travail d’écoliers ne consiste-t-il pas en somme à apprendre plus pour savoir assez ? »
J. Marouzeau , Le latin , Dix Causeries
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- kiwiGuide spirituel
Infiniment a écrit:
Ce que je pointais, et qui me semble fort dangereux, c'est simplement l'intitulé du concours.
J'entends bien. Peut-être que je me trompe, mais après la lecture de l'actuelle mouture (qui mérite néanmoins d'être parfaitement éclaircie), je vois dans le mot option le sens de spécialisation, soit lettres classiques avec enseignement du français, du latin et du grec, soit lettres modernes avec seulement l'enseignement du français.
En revanche, l'aspect facultatif, il y est dans les "options" à choisir par les candidats de lettres modernes (option latin...).
Et tu oublies de mentionner le faible poids en terme de coefficients de ce qui reste de disciplinaire.Le blabla pédagogiste compte pour environ 2/3 de la note, et en plus à l'oral : on se dirige vers l'entretien d'embauche.
Pour le blabla didactique : tous les concours sont touchés, pas seulement LC. En HG, seulement une épreuve sur 4 est disciplinaire. Et encore, j'attends de voir les attendus réels de l'épreuve. Quand je l'ai passé, c'était 4 épreuves sur 5 qui étaient disciplinaires.
- InfinimentHabitué du forum
kiwi a écrit:Infiniment a écrit:
Ce que je pointais, et qui me semble fort dangereux, c'est simplement l'intitulé du concours.
J'entends bien. Peut-être que je me trompe, mais après la lecture de l'actuelle mouture (qui mérite néanmoins d'être parfaitement éclaircie), je vois dans le mot option le sens de spécialisation, soit lettres classiques avec enseignement du français, du latin et du grec, soit lettres modernes avec seulement l'enseignement du français.
Si seulement... Dans la mesure où il s'agira d'un seul et même concours, qu'est-ce qui garantira cela ? Sera-t-on professeur de "Lettres option ceci" ou "Lettres option cela" ? Peu probable...
Quant à la quasi-disparition de la part disciplinaire, le constat est valable pour toutes les disciplines... L'essentiel est d'être docile, pour être professeur. Le savoir n'est qu'accessoire ; c'est même un danger potentiel. Nous sommes dans le même bateau.
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- AemiliaExpert
Lefteris, je crois que je vais encadrer tes différentes interventions tant je les trouve évidentes et bien argumentées.
Je me rends compte que c'est ce que je pense moi-même sans avoir jamais vraiment réussi à le formuler clairement, ou à en saisir les différents aspects.
Merci
Je me rends compte que c'est ce que je pense moi-même sans avoir jamais vraiment réussi à le formuler clairement, ou à en saisir les différents aspects.
Merci
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Professeur de lettres classiques déclassée
Mon blog "culture et humeurs, humour et coups de coeur" : https://fortyfiveweeks.wordpress.com/
- thrasybuleDevin
J'apprécie beaucoup les post de Lefteris, et son détachement salvateur.
- RoninMonarque
Lefteris : quand je parlais de l'élitisme c'était vu par le prisme de notre ami de l'unsa. Je ne partage évidemment pas ce constat. Et puis, quand bien même le latin et le grec seraient élitistes, les bons élèves, les curieux, les bosseurs, n'ont-ils pas le droit de trouver à l’École de quoi les stimuler et les tirer vers le haut ?
L'élitisme c'est quand même le meilleur système que l'on ait trouvé pour que même les gosses de pauvres qui n'ont rien si ce n'est l'envie de s'en sortir aient justement une chance de faire qqch et de trouver une place ( et c'est également l'intérêt de la nation, oui oui, la nation ). Parce que sans cette possibilité, nous savons tous que les fils à papa auront directement les meilleurs places, ils n'auront qu'à se pencher pour ramasser. Mais comme les pédagos n'ont toujours pas compris la différence entre égalité et équité je crois que cela ne sert à rien de se fatiguer à leur expliquer. Changer l’École pour changer la société qu'ils disent hein ...
L'élitisme c'est quand même le meilleur système que l'on ait trouvé pour que même les gosses de pauvres qui n'ont rien si ce n'est l'envie de s'en sortir aient justement une chance de faire qqch et de trouver une place ( et c'est également l'intérêt de la nation, oui oui, la nation ). Parce que sans cette possibilité, nous savons tous que les fils à papa auront directement les meilleurs places, ils n'auront qu'à se pencher pour ramasser. Mais comme les pédagos n'ont toujours pas compris la différence entre égalité et équité je crois que cela ne sert à rien de se fatiguer à leur expliquer. Changer l’École pour changer la société qu'ils disent hein ...
- Luigi_BGrand Maître
Aucune réaction dans la presse. Aucune réaction de parti politique.
Ah si... Marine Le Pen.
http://www.frontnational.com/2013/04/reaction-de-marine-le-pen-a-labandon-du-capes-de-lettres-classiques/
Ah si... Marine Le Pen.
http://www.frontnational.com/2013/04/reaction-de-marine-le-pen-a-labandon-du-capes-de-lettres-classiques/
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
C'est fou : il y a quand même plein d'autres métiers qu'on rêverait de voir disparaître, comme ça, au détour d'une publication officielle. Je ne sais pas moi : agent immobilier ou trader par exemple.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- InfinimentHabitué du forum
Luigi_B a écrit:Aucune réaction dans la presse. Aucune réaction de parti politique.
Ah si... Marine Le Pen.
http://www.frontnational.com/2013/04/reaction-de-marine-le-pen-a-labandon-du-capes-de-lettres-classiques/
Dommage que cela ne soit qu'une occasion de plus de nous servir le bon vieux discours du FN... On attendrait que d'autres s'indignent. Des gens qui sont certifiés et/ou agrégés de Lettres Classiques, par exemple : Bayrou, Darcos, Juppé, ou pourquoi pas Filipetti. Mais non, rien.
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- Marcel KhrouchtchevEnchanteur
Infiniment a écrit:Luigi_B a écrit:Aucune réaction dans la presse. Aucune réaction de parti politique.
Ah si... Marine Le Pen.
http://www.frontnational.com/2013/04/reaction-de-marine-le-pen-a-labandon-du-capes-de-lettres-classiques/
Dommage que cela ne soit qu'une occasion de plus de nous servir bon vieux discours du FN... On attendrait que d'autres s'indignent. Des gens qui sont certifiés et/ou agrégés de Lettres Classiques, par exemple : Bayrou, Darcos, Juppé, ou pourquoi pas Filipetti. Mais non, rien.
Je pensais la même chose en lisant les mêmes poncifs habituels sur Jeanne d'Arc, Louis XIV, Napoléon...
- ysabelDevin
Luigi_B a écrit:Aucune réaction dans la presse. Aucune réaction de parti politique.
Ah si... Marine Le Pen.
http://www.frontnational.com/2013/04/reaction-de-marine-le-pen-a-labandon-du-capes-de-lettres-classiques/
je ne suis même pas étonnée... s'il n'y avait pas le poncif habituel à la fin du texte ; il pourrait être écrit dans ce forum. C'est quand même grave que la seule réponse politique sorte de la bouche du FN.
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« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- User5899Demi-dieu
Au moins aurait-elle refusé que son patronyme soit associé à ces conneries chatelo-jeaujeanesques. Là, elle est gros jeanjeau comme devant.Infiniment a écrit:Lionel Jeanjeau a écrit:C'est plutôt en se battant, comme le font déjà beaucoup d'enseignants de collège et parfois de lycée, pour moderniser l'enseignement du latin, pour le rendre compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes, par exemple, qu'on le défendra.
Oui, et c'est ainsi que, au ministère, l'on a créé un prix formidable d'innovation et d'intelligence, et que l'on a eu l'outrecuidance de lui donner le nom de Jacqueline de Romilly. Les TICE et autres fantaisies modernistes peuvent être un moyen, j'en conviens aisément, et les utilise d'ailleurs parfois, mais elles ne constituent pas une fin. Je n'ai pas à rendre mon enseignement "compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes" ; je peux utiliser ces dernières lorsque c'est opportun. Notre institution crève de ce que certains ne cessent de confondre outils et finalités.
À titre de parenthèse, je me réjouis que Jacqueline de Romilly ne soit plus de ce monde. Certes, sa voix manque cruellement à tous les défenseurs des humanités, mais il est heureux qu'elle n'ait pas à assister au spectacle navrant des coups portés à ce en quoi elle croyait le plus.
- User5899Demi-dieu
Bien d'accord. Le problème ne date pas d'aujourd'hui.kiwi a écrit:Pour le blabla didactique : tous les concours sont touchés, pas seulement LC. En HG, seulement une épreuve sur 4 est disciplinaire. Et encore, j'attends de voir les attendus réels de l'épreuve. Quand je l'ai passé, c'était 4 épreuves sur 5 qui étaient disciplinaires.
- kiwiGuide spirituel
Je vais encore m'énerver, mais la Marine, faudrait qu'elle lise autre chose que du Casali. Parce que Louis XIV, Jeanne d'Arc et Napoléon sont encore au programme... Mais je me trompe de topic.
- LJeanjeauNiveau 6
Cripure a écrit:Au moins aurait-elle refusé que son patronyme soit associé à ces conneries chatelo-jeaujeanesques. Là, elle est gros jeanjeau comme devant.Infiniment a écrit:Lionel Jeanjeau a écrit:C'est plutôt en se battant, comme le font déjà beaucoup d'enseignants de collège et parfois de lycée, pour moderniser l'enseignement du latin, pour le rendre compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes, par exemple, qu'on le défendra.
Oui, et c'est ainsi que, au ministère, l'on a créé un prix formidable d'innovation et d'intelligence, et que l'on a eu l'outrecuidance de lui donner le nom de Jacqueline de Romilly. Les TICE et autres fantaisies modernistes peuvent être un moyen, j'en conviens aisément, et les utilise d'ailleurs parfois, mais elles ne constituent pas une fin. Je n'ai pas à rendre mon enseignement "compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes" ; je peux utiliser ces dernières lorsque c'est opportun. Notre institution crève de ce que certains ne cessent de confondre outils et finalités.
À titre de parenthèse, je me réjouis que Jacqueline de Romilly ne soit plus de ce monde. Certes, sa voix manque cruellement à tous les défenseurs des humanités, mais il est heureux qu'elle n'ait pas à assister au spectacle navrant des coups portés à ce en quoi elle croyait le plus.
Sur ce forum on m'a déjà opposé à un tas de gens évidemment supérieurs à moi, mais jamais à quelqu'un d'aussi prestigieux que Jacqueline de Romilly. Merci Cripure
Et puis bon, faire parler les morts, ça ne mange pas pain.
- thrasybuleDevin
Et à part ça, des arguments à opposer?
- LJeanjeauNiveau 6
thrasybule a écrit:Et à part ça, des arguments à opposer?
A opposer à quoi ? Au fait que Jacqueline de Romilly n'aurait pas aimé ce que j'ai écrit ? Non, aucun.
- User5899Demi-dieu
Vous vous haussez du col
- ZenxyaGrand sage
Il y a d'autres concours où il y a eu fusion ce sont les CAPET des sciences de l'industrie. Je vous mets un extrait de FO :
Le JO du 2 avril 2011 publie les nouvelles modalités d’organisation des concours du CAPET sciences industrielles de l’ingénieur.
Les 12 options des CAPET génie mécanique, génie électrique, génie civil, génie industriel sont fusionnées en un seul CAPET avec 4 options calquées sur la réforme STI2D : « architecture et construction ; énergie ; information et numérique ; ingénierie mécanique ».
Les nouvelles dispositions pour les épreuves d’admission valident un enseignement en technologie au collège, en STI2D ou sciences de l’ingénieur au lycée.
Les nouvelles options ne correspondent à aucune discipline liée à la conception ou à la fabrication d’un produit industriel, d’une structure. Ce CAPET est incompatible avec les enseignements spécialisés dans les sections de BTS actuels qui dans ces conditions n’ont pas d’avenir.
C’est le tissu industriel : formation, conception, production qui est laminé.
Le pire, c'est que l'EN n'a même pas mis en extinction les anciennes dénominations, elle a obligé tous les certifiés (et les agrégés aussi, eux ont droit à trois options) à se positionner sur les nouvelles disciplines (sans avoir eu de formation ou seulement quelques heures).
Tous les STI sont devenus polyvalents du jour au lendemain et pourront enseigner le vaste domaine des sciences industrielles de la 6ème à la terminale, quelle que soit leur discipline d'origine.
Le JO du 2 avril 2011 publie les nouvelles modalités d’organisation des concours du CAPET sciences industrielles de l’ingénieur.
Les 12 options des CAPET génie mécanique, génie électrique, génie civil, génie industriel sont fusionnées en un seul CAPET avec 4 options calquées sur la réforme STI2D : « architecture et construction ; énergie ; information et numérique ; ingénierie mécanique ».
Les nouvelles dispositions pour les épreuves d’admission valident un enseignement en technologie au collège, en STI2D ou sciences de l’ingénieur au lycée.
Les nouvelles options ne correspondent à aucune discipline liée à la conception ou à la fabrication d’un produit industriel, d’une structure. Ce CAPET est incompatible avec les enseignements spécialisés dans les sections de BTS actuels qui dans ces conditions n’ont pas d’avenir.
C’est le tissu industriel : formation, conception, production qui est laminé.
Le pire, c'est que l'EN n'a même pas mis en extinction les anciennes dénominations, elle a obligé tous les certifiés (et les agrégés aussi, eux ont droit à trois options) à se positionner sur les nouvelles disciplines (sans avoir eu de formation ou seulement quelques heures).
Tous les STI sont devenus polyvalents du jour au lendemain et pourront enseigner le vaste domaine des sciences industrielles de la 6ème à la terminale, quelle que soit leur discipline d'origine.
- CondorcetOracle
LJeanjeau a écrit:Cripure a écrit:Au moins aurait-elle refusé que son patronyme soit associé à ces conneries chatelo-jeaujeanesques. Là, elle est gros jeanjeau comme devant.Infiniment a écrit:Lionel Jeanjeau a écrit:C'est plutôt en se battant, comme le font déjà beaucoup d'enseignants de collège et parfois de lycée, pour moderniser l'enseignement du latin, pour le rendre compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes, par exemple, qu'on le défendra.
Oui, et c'est ainsi que, au ministère, l'on a créé un prix formidable d'innovation et d'intelligence, et que l'on a eu l'outrecuidance de lui donner le nom de Jacqueline de Romilly. Les TICE et autres fantaisies modernistes peuvent être un moyen, j'en conviens aisément, et les utilise d'ailleurs parfois, mais elles ne constituent pas une fin. Je n'ai pas à rendre mon enseignement "compatible avec les TICE ou les pédagogies modernes" ; je peux utiliser ces dernières lorsque c'est opportun. Notre institution crève de ce que certains ne cessent de confondre outils et finalités.
À titre de parenthèse, je me réjouis que Jacqueline de Romilly ne soit plus de ce monde. Certes, sa voix manque cruellement à tous les défenseurs des humanités, mais il est heureux qu'elle n'ait pas à assister au spectacle navrant des coups portés à ce en quoi elle croyait le plus.
Sur ce forum on m'a déjà opposé à un tas de gens évidemment supérieurs à moi, mais jamais à quelqu'un d'aussi prestigieux que Jacqueline de Romilly. Merci Cripure
Et puis bon, faire parler les morts, ça ne mange pas pain.
En utilisant son patronyme pour un prix, qui fait parler les morts ?
- thrasybuleDevin
De qui Jacqueline de Romilly est-elle le nom?
Dites-moi, qui "hantez"-vous, Lionel?
Dites-moi, qui "hantez"-vous, Lionel?
- Palombella RossaNeoprof expérimenté
Ci-dessous, la lettre ouverte de la CNARELA sur le capes de lettres classiques
Étudier les Langues Anciennes : un droit pour tous les élèves !
Assurons-leur des professeurs de Lettres classiques !
LETTRE OUVERTE de la CNARELA
à Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
et à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale.
Un arrêté, publié le 19 avril 2013 sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale, annonce le regroupement des CAPES de Lettres modernes et de Lettres classiques au sein d’un unique CAPES de Lettres.
La CNARELA, Coordination Nationale des Enseignants de Langues Anciennes regroupant 27 associations de professeurs de collège, de lycée et d’université, tient à exprimer sa grande inquiétude et ses interrogations.
Nous rappelons qu’il est indispensable d’assurer la présence d’au moins un professeur capable d’enseigner le latin et le grec dans chaque collège et dans chaque lycée de toutes les académies. Chaque élève doit en effet pouvoir bénéficier de ces enseignements dans des conditions d’apprentissage convenables, au nom de l’égalité républicaine et de l’égalité du territoire.
Récemment, le caractère bien spécifique de l'étude des langues anciennes a été mis en évidence par des personnalités éminentes comme Barbara Cassin (« Les langues anciennes ne servent à rien en particulier, mais elles peuvent être utiles à tout », L’Expansion du 15 mars 2013) et Jean-François Pradeau (Les « humanités », au coeur de l’excellence scolaire et professionnelle, Centre d’Analyse stratégique, N°2013-02, février 2013), ou encore par un article des Échos intitulé « Le latin et le grec, une force pour l’entreprise ! » (22 mars 2013).
D’autre part, les langues anciennes doivent connaître un nouvel essor dans le cadre de la refondation de l’enseignement, comme le préconise le rapport de la journée organisée par l’Inspection générale pour les IA-IPR de lettres le 21 mars dernier.
Comment les nouvelles modalités de recrutement, qui vont à l’encontre de ces prises de position et de ces orientations, pourront-elles garantir la présence effective des Langues et Cultures de l’Antiquité dans tous les collèges et les lycées de France ? Les classements séparés assureront-ils un contingent suffisant de professeurs de Lettres classiques ?
Les difficultés de recrutement ne pourront pas être réglées par cette fusion à moins que l’on ne sacrifie l’enseignement du grec, causant ainsi une perte inestimable dans la formation de nos futurs citoyens et anéantissant définitivement un champ de connaissances indispensables pour comprendre plusieurs siècles de culture française, européenne et méditerranéenne. Si l’on veut que des jeunes se destinent à l’enseignement des Langues et Cultures de l’Antiquité, il faut cesser de leur rendre difficiles d’accès ces enseignements dans le secondaire comme dans le supérieur.
Les nouvelles modalités des CAPES devant entrer en application dès la rentrée 2013, nous demandons par conséquent que l’on garantisse formellement l’attribution à l’« option » Lettres classiques d’un quota de postes correspondant aux besoins et que des postes spécifiquement classiques existent dans tous les établissements.
Assurons-leur des professeurs de Lettres classiques !
LETTRE OUVERTE de la CNARELA
à Madame la Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
et à Monsieur le Ministre de l’Éducation nationale.
Un arrêté, publié le 19 avril 2013 sur le site du Ministère de l’Éducation Nationale, annonce le regroupement des CAPES de Lettres modernes et de Lettres classiques au sein d’un unique CAPES de Lettres.
La CNARELA, Coordination Nationale des Enseignants de Langues Anciennes regroupant 27 associations de professeurs de collège, de lycée et d’université, tient à exprimer sa grande inquiétude et ses interrogations.
Nous rappelons qu’il est indispensable d’assurer la présence d’au moins un professeur capable d’enseigner le latin et le grec dans chaque collège et dans chaque lycée de toutes les académies. Chaque élève doit en effet pouvoir bénéficier de ces enseignements dans des conditions d’apprentissage convenables, au nom de l’égalité républicaine et de l’égalité du territoire.
Récemment, le caractère bien spécifique de l'étude des langues anciennes a été mis en évidence par des personnalités éminentes comme Barbara Cassin (« Les langues anciennes ne servent à rien en particulier, mais elles peuvent être utiles à tout », L’Expansion du 15 mars 2013) et Jean-François Pradeau (Les « humanités », au coeur de l’excellence scolaire et professionnelle, Centre d’Analyse stratégique, N°2013-02, février 2013), ou encore par un article des Échos intitulé « Le latin et le grec, une force pour l’entreprise ! » (22 mars 2013).
D’autre part, les langues anciennes doivent connaître un nouvel essor dans le cadre de la refondation de l’enseignement, comme le préconise le rapport de la journée organisée par l’Inspection générale pour les IA-IPR de lettres le 21 mars dernier.
Comment les nouvelles modalités de recrutement, qui vont à l’encontre de ces prises de position et de ces orientations, pourront-elles garantir la présence effective des Langues et Cultures de l’Antiquité dans tous les collèges et les lycées de France ? Les classements séparés assureront-ils un contingent suffisant de professeurs de Lettres classiques ?
Les difficultés de recrutement ne pourront pas être réglées par cette fusion à moins que l’on ne sacrifie l’enseignement du grec, causant ainsi une perte inestimable dans la formation de nos futurs citoyens et anéantissant définitivement un champ de connaissances indispensables pour comprendre plusieurs siècles de culture française, européenne et méditerranéenne. Si l’on veut que des jeunes se destinent à l’enseignement des Langues et Cultures de l’Antiquité, il faut cesser de leur rendre difficiles d’accès ces enseignements dans le secondaire comme dans le supérieur.
Les nouvelles modalités des CAPES devant entrer en application dès la rentrée 2013, nous demandons par conséquent que l’on garantisse formellement l’attribution à l’« option » Lettres classiques d’un quota de postes correspondant aux besoins et que des postes spécifiquement classiques existent dans tous les établissements.
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