Si vous aviez un maître supplémentaire dans votre école, ...

C'est bien ce que je disais : 1) supprimer le corps des IEN 2 ) reconstruire al formation 3 ) mettre le paquet au cycle 2.

Comment ça je radote ? :lol:

gafati a écrit:Dans mon école, nous avons depuis quelques jours/semaines une EAP. Pendant un conseil des maitres, il a été décidé qu'elle viendrait principalement en renfort pendant les séances d'arts visuels. Dans une école de 14 classes avec de gros problèmes d'apprentissages comme de discipline, je me dis qu'il y avait sûrement autre chose à faire (mais je ne suis qu'à mi-temps et ce conseil a eu lieu un jour où je ne travaillais pas, tant pis pour moi et pour les élèves).

Et concernant le RASED, la maitre E qui prenait quelques élèves de ma classe en lecture ne peut plus les prendre parce que l'inspectrice lui a demandé de faire des ateliers philo avec les CM2.

Comme quoi nous ne sommes pas tous du même avis concernant les priorités à avoir...

Tiens, dans notre département c'est l'inverse. Il n'y a plus assez de RASED, du coup, quand (et si) ils interviennent, c'est au cycle 2.

Clinostale a écrit:Tiens, dans notre département c'est l'inverse. Il n'y a plus assez de RASED, du coup, quand (et si) ils interviennent, c'est au cycle 2.

Oui c'est ce que je vois le plus souvent aussi...

gafati a écrit:

Et concernant le RASED, la maitre E qui prenait quelques élèves de ma classe en lecture ne peut plus les prendre parce que l'inspectrice lui a demandé de faire des ateliers philo avec les CM2.

Chez moi elle fait des ateliers art-visuel/poésie avec les GS...

Et chez nous, elle les trouve tous vachement trop bien, vachement trop normaux et vachement trop sérieux... même ceux que nous trouvons extraordinairement lents, extraordinairement mal dans leurs baskets et extraordinairement j'm'enfoutistes !
Et nous, elle nous trouve vachement trop cadrants, vachement trop structurants enfin pour tout dire, vachement trop exigeants "paske quand même, faut bien reconnaître que c'est chi**t d'écrire des mots au pluriel ou de faire des multiplications ! Et puis, on s'en fout des résultats scolaires"...

Pareil ici.
Et elle t'empêche de maintenir le petit Jéroboam en CP parce que, même si il ne reconnaît pas encore ses voyelles et qu'il n'arrive pas à compter 3 + 4, il est très bien outillé et qu'on pourra toujours faire un PPRE en CE1 l'année prochaine si c'est trop difficile pour lui.

Ronin a écrit:C'est bien ce que je disais : 1) supprimer le corps des IEN 2 ) reconstruire al formation 3 ) mettre le paquet au cycle 2.

Comment ça je radote ? :lol:

4) remettre les instit' spés dans des classes spé.

Au fait, merci Mum' pour le doc que tu avait mis en ligne. Je vais m'en servir pour rédiger le fameux projet, même si le dispositif qui sera le nôtre n'est pas tout à fait le même.

Mum' a écrit:

Ronin a écrit:C'est bien ce que je disais : 1) supprimer le corps des IEN 2 ) reconstruire al formation 3 ) mettre le paquet au cycle 2.

Comment ça je radote ? :lol:

4) remettre les instit' spés dans des classes spé.

C'est la cas de 80 % des instits spé...

PS : maintenant la formation spé n'est pas assez pointue, pas assez exigeante et l'examen pas assez sélectif. Donc on peut tout à fait avoir des spé qui soient des gros boulets

Ronin a écrit:

Mum' a écrit:

Ronin a écrit:C'est bien ce que je disais : 1) supprimer le corps des IEN 2 ) reconstruire al formation 3 ) mettre le paquet au cycle 2.

Comment ça je radote ? :lol:

4) remettre les instit' spés dans des classes spé.

C'est la cas de 80 % des instits spé...

Ah ?
La plupart que que je côtoie n'ont pas de classe : qui poudroie sur les enfants du voyage, qui sur les "élèves en difficulté mais pas trop parce que, tu comprends, ils ne sont pas disponibles pour les apprentissages"...

En revanche, ceux qui ont une classe ne sont en rien des "boulets".

Ce qui est sûr, c'est qu'à l'IME les enfants ont eu l'année dernière un instit non spécialisé, parce qu'il n'y a pas assez d'instit spé !

Je ne sais pas si c'est partout pareil mais ici apparemment, pour avoir une formation spécialisée, il faut être déjà sur un poste d'enseignant spécialisé. Donc on commence forcément sans formation. En plus certains de ceux qui demandent ces postes ne les obtiennent pas alors qu'on met dessus des enseignants qui n'en ont pas du tout envie...Cela me paraît assez opaque!

Et bien dans mon option ( D ) la plus importante, les PE sont tous en classe : clis, ulis, ime, hôpitaux. C'est également des PE de segpa ( F) qui sont soit dans des segpa soit dans des centres pénitentiaires.

Personnellement je fais 24 heures/semaine face à des élèves. Je connais plusieurs maîtres E. J'en connais une, exceptionnellement compétente qui pourrait même former des jeunes orthophonistes. Mais j'en ai également vu deux ou trois, très sympas mais pas trop bosseurs et pas forcément si pointus si tu creuses un peu derrière leur discours. Mais comme toujours ça dépend des gens.

Il faudrait presque créer un fil sur le spécialisé !

Ah ben ça m'intéresserait, ce genre de fil !

Chiche ? si ça intéresse plusieurs membres !

Ronin a écrit:Chiche ? si ça intéresse plusieurs membres !

Oui s'il te plaît!

J'ai eu une fois une maîtresse E en face de moi (en maternelle), je la trouvais géniale. Elle ne me disait pas quoi faire, et les élèves progressaient bien. En plus, comme elle était dans l'école et prenait un groupe d'enfants 45mn par jour, c'était vraiment efficace.

Là nous avons seulement une psychologue scolaire qui, je le pense sérieusement, fait du mieux qu'elle peut. Mais vient me dire "qu'il faut reconsidérer la parole de miss Lunaire, parce qu'elle ne se sent ni écoutée ni crue". Or, la veille, miss Lunaire racontait à tout le monde qu'elle fêterait son anniversaire en emmenant toute la classe à Disneyland. Moi je veux bien faire confiance et croire, mais bon...

Pour en revenir au maître supplémentaire intervenant en binôme avec le maître de la classe, je pense que l'efficacité du dispositif dépendra beaucoup du climat de confiance qui s'installera entre les deux.
En ce qui me concerne, le choc pédagogique me fait un peu peur. Non pas que je refuse de me remettre en question, mais je sens souvent un tel décalage entre mes pratiques et celles de mes collègues, que je vois mal comment harmoniser tout cela.
J'ai peur de ne pas faire le poids, d'autant que je suis assez isolée.
Ne serait-ce que sur les contenus et les objectifs. Comment travailler avec quelqu'un qui est convaincu que les méthodes utilisées sont trop exigeantes et à l'opposé de ce que préconisent les conseillers pédagogiques ?

Perso, j'aurais aussi très peur du choc des pédagogies.
L'enseignant surnuméraire n'est pas un subordonné à qui ont donne des consignes et qui doit les appliquer. Il aura ses propres opinions et nous les nôtres, si elles sont trop différentes, on va au clache.
Et puis travailler avec un autre enseignant dans la classe, ça ne va pas améliorer notre sentiment d'imposture ça...

Mum' a écrit:Pour moi, s'il accepte de venir dans ma classe (ce dont je serai ravie...), nous pourrons vraiment aider individuellement davantage d'élèves, sur des exercices que J'aurai choisis.
Il va de soi que tu restes, Phi, le titulaire de ta classe, et que tu peux mettre le holà à ses interventions.

Tu crois vraiment que c'est comme ça que c'est censé se passer ? Là, c'est plutôt le fonctionnement avec AVS, non ?

Ta remarque sur le "titulaire de la classe" est très intéressante.

Et si, paranoïons jusqu'au bout, c'était une manière de rompre avec ce "schéma traditionnel obsolète à l'heure de la flexibilité rendue indispensable par la globalisation" et que c'était une manière de mettre le pied dans la porte et de faire admettre à une profession bouffie d'avantages acquis démentiels qu'on peut par exemple moduler les groupes et considérer qu'à nombre d'enseignants égal, un autre fonctionnement est possible, en se basant sur l'éclatement de la structure classe, l'usage raisonné des NTICE, l'intervention ponctuelle de PARE, et autres gadgets qui ne nécessitent pas d'ouverture de postes budgétaires ?

Le fait qu'on veuille absolument que ce soit un enseignant de l'école, déjà titulaire d'un poste budgétaire, qui prenne ce poste profilé à mi-temps va bien dans ce sens-là.
On peut imaginer qu'à terme, la mi-temps complémentaire de sa propre classe pourrait à être assuré par :
- un EAP (900 euros par mois ?)
- un remplaçant pendant ses trous (0 € supplémentaire puisque poste budgétaire ailleurs)
- des étudiants en ESPE qui viendraient là en stage en responsabilité selon le principe de la formation en alternance (0 € aussi)
- une personne recrutée à Pôle Emploi (SMIC horaire)
...
Elle est pas belle, la vie ?

Spoiler:

Voilà pourquoi le dispositif me met mal à l'aise depuis le début.
Quand l'IEN m'en a parlé, au début, je me suis dit : "Très bien, c'est un moyen supplémentaire, on ne va tout de même pas cracher dans la soupe."

Mais déjà, le fait qu'un enseignant devra laisser sa classe à mi-temps, me gène.
Je ne sais pas comment mes collègues vont accueillir cette idée. Si personne n'est volontaire, il faudra pourtant trouver quelqu'un.
Nous ne sommes qu'une école de 5 classes. En supprimant les postes à titre provisoire et les temps partiels, il ne reste que deux collègues pouvant correspondre aux critères de l'IEN.
En tant que directrice, cette pression exercée sur l'équipe fragile de mon école, me met vraiment mal à l'aise.

Je trouve dommage, une fois de plus, d'enfermer une bonne idée dans un carcan tel que ça en deviendra une mauvaise. Personnellement, j'aimerais bien avoir un collègue "qui tourne", qui prend chaque jour un petit groupe dans chaque classe, leur fait réviser un point précis pour tout de suite lever le blocage, de façon très souple (on peut changer d'élève chaque jour etc).

Mais non. Il va falloir laisser sa classe à mi-temps (je n'ai d'ailleurs toujours pas compris l'intérêt), je sens qu'on va devoir faire de la paperasse à la mords-moi-le-noeud, pour expliquer que si on prend Trucmuche lundi de 9h à 10h, c'est pour travailler telle compétence de tel pillier du socle commun. Alors que ça serait tellement plus simple de dire le vendredi soir au collègue "lundi, tu prendra Bidule, Machin et Chouette, ils n'ont pas compris la soustraction des décimaux".

Et normalement, tu ne pourras pas dire : "tu prends Trucmuche pour réviser les nombres décimaux."
Il faudra trouver avec le collègue comment au sein de la classe aider Trucmuche pour qu'il comprenne les nombres décimaux. Autrement dit revoir l' organisation pédagogique de la classe pour chaque élève puisse progresser à son rythme.
Et pour ce faire, écrire un joli PPRE basé sur la différentiation pédagogique indispensable en classe.