- LefterisEsprit sacré
Tu rejoins ce que je dis plus haut : le mensonge, tout le monde ment, fait semblant de croire à ce qu'ils fait, à ce qu'il dit, alors que tout le monde sait pertinemment que tout est de la farce, qu'on fait de la garderie, que les chiffres ne veulent rien dire , quand on se gargarise d'être passé de 65% à 70 % au brevet , qui de toute manière ne veut plus un pet de lapin. On fait semblant d'envoyer parce que c'est bien pour lui un élève en seconde avec 7 de moyenne dans les matières de base, on fait semblant de vouloir ce que de toute manière on voudra à notre place, et ainsi de suite...philann a écrit:Je ne croyais pas le dire un jour, mais non je ne m'imagine pas faire ce travail toute ma carrière. À la fax, encore même si cela ne s'arrange pas, pourquoi pas...mais dans le secondaire...
J'ai des collègues adorables dans l'un de mes collèges (cette année et cela varie beaucoup d'un établissement à l'autre), j'ai des élèves faibles et dissipés mais plutôt gentils aussi. Mais la machine EN me "gave" (pour restée polie à défaut de parler français) prodigieusement. Je ne supporte pas du tout les délires pedagols, les activités multiples "hors cours" qui deviennent la normes, les mensonges de l'institution sur les résultats.
Plus que tout, je considère que le collège unique (et le lycée gen. puisqu'on y entre maintenant de droit) est une machine à broyer de l'élève. On y fait rentrer un gamin dont on sait parfaitement qu'il ne pourra jamais rattrapé son retard, on l'enferme 30 heures par semaine dans des murs parce qu'il causera moins de problème là qu'ailleurs et ensuite on attend gentiment qu'il ait 16 ans pour le fiche à la porte avec rien dans les mains, la conviction qu'il ne sait rien faire (ce qui est souvent le cas) .... Une horreur.
Et dans le même temps, cette injonction institutionnelle à ne plus voir un prof comme celui qui detient et doit TRANSMETTRE le savoir!
C'est cela que je ne supporte pas! J'ai commencé dans le secondaire en m'autosurnommant Philann die Lügnerin
- Spoiler:
cf "Jakob le menteur" de Jurek Becker
Et l'extra-pro, le hors cours, rebute quasiment tout le monde, même si certains là aussi font semblant parce que c'est dans les "codes". Mais dans mon collège, où l'ambiance est plutôt bonne, et où les gens parlent sans trop de peur, j'en entends plein se demander comment ils vont pouvoir terminer dans ce métier , et certains, entrés tard, sont quasiment désespérés avec l'allongement pour arriver à la retraite.
J'ai un collègue , trentenaire , qui a réussi à partir pour de bon.
- EmeraldiaÉrudit
Je n'envisage pas de faire ce métier toute ma vie mais je n'envisage rien à vie il faut dire...
C'est ma 14 ème année, j'ai remplacé 12 ans, j'ai aimé travailler dans l'urgence mais fini par détester le sort réservé aux remplaçants. J'adore les ados même s'ils sont pénibles, je crois que je m'entends mieux avec eux qu'avec certains adultes car ils sont entiers...cependant, si j'adore quand ça se passe bien, que je peux faire cours "normalement", je déteste faire le flic. J'ai évolué, j'ai acquis évidemment pas mal d'expérience à ce niveau là mais je n'aime pas ça, je le supporte de - en -.
J'en ai marre de la connerie ambiante, du collège unique, de voir que des gamins vont mal et dysfonctionnent sans que rien ne soit décidé et envisagé. Je n'aime pas l'hypocrisie de notre société qui nous refile tout à faire et nous accable. J'en ai aussi assez d'être mal payée et de galérer tous les mois.
En plus, je suis plutôt du genre hyperactive donc je cumule les loisirs artistiques qui m'apportent beaucoup mais commencent aussi à m'épuiser tellement j'en fais...et quand j'ai passé le week-end à rire et à jouer avec des musiciens ou des comédiens, je n'ai pas envie d'aller mater de l'ado le lundi, je préférerais que ça soit cool, mais ça ne l'est jamais.
Donc, je continue à agir tous azimuts et je me dis que l'énergie finit par payer, ce qui fait que j'ai de moins en moins le profil du prof qui enseigne toute sa vie...
C'est ma 14 ème année, j'ai remplacé 12 ans, j'ai aimé travailler dans l'urgence mais fini par détester le sort réservé aux remplaçants. J'adore les ados même s'ils sont pénibles, je crois que je m'entends mieux avec eux qu'avec certains adultes car ils sont entiers...cependant, si j'adore quand ça se passe bien, que je peux faire cours "normalement", je déteste faire le flic. J'ai évolué, j'ai acquis évidemment pas mal d'expérience à ce niveau là mais je n'aime pas ça, je le supporte de - en -.
J'en ai marre de la connerie ambiante, du collège unique, de voir que des gamins vont mal et dysfonctionnent sans que rien ne soit décidé et envisagé. Je n'aime pas l'hypocrisie de notre société qui nous refile tout à faire et nous accable. J'en ai aussi assez d'être mal payée et de galérer tous les mois.
En plus, je suis plutôt du genre hyperactive donc je cumule les loisirs artistiques qui m'apportent beaucoup mais commencent aussi à m'épuiser tellement j'en fais...et quand j'ai passé le week-end à rire et à jouer avec des musiciens ou des comédiens, je n'ai pas envie d'aller mater de l'ado le lundi, je préférerais que ça soit cool, mais ça ne l'est jamais.
Donc, je continue à agir tous azimuts et je me dis que l'énergie finit par payer, ce qui fait que j'ai de moins en moins le profil du prof qui enseigne toute sa vie...
- GrypheMédiateur
Je suis entrée dans l'enseignement en attendant de savoir ce que j'allais faire de ma vie. Pas du tout par défaut, c'était un vrai choix, mais un choix d'attente, le temps de savoir ce que je voulais vraiment pour ma vie (oui, je suis très lente pour me décider ). J'ai failli partir trois fois (demandes de dispo refusées). Au bout de trois fois, j'en ai conclu qu'il fallait que je reste et que je m’accroche.
Je me suis alors éclatée pendant six ans dans un établissement où on a mis une ambiance de folie entre jeunes profs ; voir nos élèves progresser était aussi une source de satisfaction même s'ils partaient de bas (il y avait un nuage noir au-dessus de l'école d'à côté : pas de devoirs, pas de leçons, il ne faut pas traumatiser l'apprenant).
J'ai fini par me rendre compte que ce que je préférais, c'était tout le "hors cours" : rencontres parents-profs, heures de vie de classe, tutorat, accompagnement éducatif, CA, DHG, constitution des classes en fin d'année, etc.
Et je me suis rendu compte qu'il était temps que je change de métier.
Depuis quatre ans, c'est le bonheur dans mes nouvelles fonctions.
Je ne sais pas comment je vais évoluer pour la suite, mais ce sera toujours dans le cadre de l'EN. Si je peux mettre un peu mon grain de sel dans le fonctionnement du schmilblick, ce serait avec plaisir.
Je me suis alors éclatée pendant six ans dans un établissement où on a mis une ambiance de folie entre jeunes profs ; voir nos élèves progresser était aussi une source de satisfaction même s'ils partaient de bas (il y avait un nuage noir au-dessus de l'école d'à côté : pas de devoirs, pas de leçons, il ne faut pas traumatiser l'apprenant).
J'ai fini par me rendre compte que ce que je préférais, c'était tout le "hors cours" : rencontres parents-profs, heures de vie de classe, tutorat, accompagnement éducatif, CA, DHG, constitution des classes en fin d'année, etc.
Et je me suis rendu compte qu'il était temps que je change de métier.
Depuis quatre ans, c'est le bonheur dans mes nouvelles fonctions.
Je ne sais pas comment je vais évoluer pour la suite, mais ce sera toujours dans le cadre de l'EN. Si je peux mettre un peu mon grain de sel dans le fonctionnement du schmilblick, ce serait avec plaisir.
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Τί ἐστιν ἀλήθεια ;
- DaphnéDemi-dieu
thrasybule a écrit:Bientôt la remise de canne, comme disait mon père! Je plaisante, hein!Daphné a écrit:Je fais ma 39ème année..........
Naaaaaaan, pas l'intention de m'arrêter de si tôt.
- IphigénieProphète
Bon les jeunes, une "bonne" nouvelle :
si vous saviez comme les jours sont longs, mais combien les années sont courtes!
:lol:
si vous saviez comme les jours sont longs, mais combien les années sont courtes!
:lol:
- CathEnchanteur
Titulaire depuis 1991.
Et j'adore ce que je fais.
Et j'adore ce que je fais.
- bikkhouHabitué du forum
iphigénie a écrit:Bon les jeunes, une "bonne" nouvelle :
si vous saviez comme les jours sont longs, mais combien les années sont courtes!
:lol:
+1
C'est ce que je me dis chaque année... souvent juste après les vacances de février : je regarde ce qu'il me reste à faire et constate que je suis (encore) super en retard sur ma progression (toujours trop ambitieuse)...
et je sens cette fatigue ohlala, cette fatigue ! Ceci dit j'adore mon travail (presque 10 ans, en tant que contractuelle) et je n'en changerais pour rien au monde !
_________________
Le rhinocéros courait / Le lion s'accrochait / mordait / le sang giclait le cou se tordait / Le rhinocéros regardait le ciel / Ciel bleu, calme et tranquille : / on y voyait la lune /
Tableau / Incident dans la jungle lointaine / Le paysage se taisait / Les deux bêtes se figeaient / Et dans le silence / Le lion tuait à chaque instant / Le rhinocéros mourait éternellement
KAORU MARUYAMA
- MarillionEsprit éclairé
Je termine ma 16è année et je suis faite pour ça.
Je ne pourrais pas exercer un autre métier. C'était mon jeu d'enfant, celui qui m'occupait les week-ends et les vacances. Et bien que titulaire d'un bac qui m'ouvrait toutes les portes, excellente élève, je me suis dirigée vers l'enseignement par vocation.
La question ne se poserait même pas si je gagne au loto : je me mettrais juste à temps partiel, histoire de garder les pieds sur terre et parce que je m'ennuierais sans ce contact humain.
Je ne pourrais pas exercer un autre métier. C'était mon jeu d'enfant, celui qui m'occupait les week-ends et les vacances. Et bien que titulaire d'un bac qui m'ouvrait toutes les portes, excellente élève, je me suis dirigée vers l'enseignement par vocation.
La question ne se poserait même pas si je gagne au loto : je me mettrais juste à temps partiel, histoire de garder les pieds sur terre et parce que je m'ennuierais sans ce contact humain.
- jilucorgNeoprof expérimenté
Tout pareil, et j'attends la retraite – l'an prochain – en faisant ce qu'est devenu mon boulot avec une résignation indifférente, après l'avoir fait avec plaisir – parfois même enthousiasme – et intérêt, et avoir longtemps lutté, ô combien en vain, à mon niveau pour éviter le champ de ruines actuel. Il m'arrive de me souvenir que je regrettais parfois l'arrivée des vacances d'été parce que je n'allais pas pouvoir "continuer" avec telle ou telle classe : à moi-même ça paraît invraisemblable et risible aujourd'hui...Daphné a écrit:Je fais ma 39ème année..........
- verdurinHabitué du forum
Je prend ma retraite dans quelques mois (vive les IPES).jilucorg a écrit:Tout pareil, et j'attends la retraite – l'an prochain – en faisant ce qu'est devenu mon boulot avec une résignation indifférente, après l'avoir fait avec plaisir – parfois même enthousiasme – et intérêt, et avoir longtemps lutté, ô combien en vain, à mon niveau pour éviter le champ de ruines actuel. Il m'arrive de me souvenir que je regrettais parfois l'arrivée des vacances d'été parce que je n'allais pas pouvoir "continuer" avec telle ou telle classe : à moi-même ça paraît invraisemblable et risible aujourd'hui...Daphné a écrit:Je fais ma 39ème année..........
Sur 5 classes, il y en a 2 que je regrette ne ne pas pouvoir suivre.
Mais j'ai été gâté pour ma dernière année. En partie par hasard.
Mais je regretterais ce sentiment d'apprendre quelques choses. De voir un élève arriver en disant je suis nul en math et de le faire finir avec un prix au concours général, en physique certes, mais quand même.
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Contre la bêtise, les dieux eux mêmes luttent en vain.
Ni centidieux, ni centimètres.
- User5899Demi-dieu
Ca fait 25ladyantilles a écrit:Bonsoir,
j'espere trouver des reponses franches. Vous epanouissez vous dans votre metier d'enseignant malgre les conditions de travail difficiles? pensez vous faire ce boulot pendant 5, 10 ans voire plus?
J'envisage d'aller au bout, soit encore 17. Pas plus.
- User5899Demi-dieu
Voilà. Perso, c'est quand je lis ça que je trouve que le métier est devenu gerbant.daphne5 a écrit:Entre B2I, PDMF, A2 à évaluer, SOCLE COMMUN, ASSR, Histoire des Arts et projets ECLAIR à la con "poudre aux yeux", j'ai l'impression que mon cerveau est dispersé (j'imagine donc l'état des gamins) et je me demande quand j'ai le temps de faire de l'anglais avec mes élèves (actionnel, compétences et pédagogie différenciée of course)
- MalagaModérateur
J'enseigne depuis 2007. Je suis arrivée là un peu par hasard, ne sachant pas trop quoi faire avec mes diplômes. J'ai détesté ce boulot quand j'étais stagiaire: je n'avais pas les armes pour répondre aux provocations d'élèves, mon tuteur était cassant, je n'aimais pas l'idée d'être sans cesse observée.
L'année suivante, je suis TZR: j'arrive dans un collège où je suis censée rester seulement trois mois. En fait, je vais remplacer la collègue pendant toute l'année scolaire. Les débuts ont été difficiles: les élèves qui testent sont impitoyables. Je me souviens particulièrement de ma 4ème B qui me faisait faire des cauchemars.
J'ai demandé tout de même à rester dans ce collège et dès l'année suivante, les choses étaient beaucoup plus simples car je faisais partie des murs pour les élèves. J'aime beaucoup mon métier même si je ne suis pas toujours motivée en début de semaine. Je ne me vois pas faire autre chose.
L'année suivante, je suis TZR: j'arrive dans un collège où je suis censée rester seulement trois mois. En fait, je vais remplacer la collègue pendant toute l'année scolaire. Les débuts ont été difficiles: les élèves qui testent sont impitoyables. Je me souviens particulièrement de ma 4ème B qui me faisait faire des cauchemars.
J'ai demandé tout de même à rester dans ce collège et dès l'année suivante, les choses étaient beaucoup plus simples car je faisais partie des murs pour les élèves. J'aime beaucoup mon métier même si je ne suis pas toujours motivée en début de semaine. Je ne me vois pas faire autre chose.
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J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- EU1Fidèle du forum
En ce qui me concerne c'est ma quatrième année d'enseignement...
Je pense avoir eu beaucoup de chance depuis mon entrée dans le métier... je n'ai fait que deux ans en région parisienne avant de pouvoir rentrer en Bretagne, j'ai toujours eu des chefs d'établissement avec lesquels je n'ai jamais eu aucun souci, ça s'est toujours très bien passé avec les parents et les élèves... j'aime beaucoup mon métier
Ce qui m'affecte davantage, c'est le manque de considération du métier (sociale, salariale...), et de devoir me battre chaque année auprès du Rectorat pour obtenir ce qui est censé être un dû. Cet aspect-là du métier me donne parfois envie de baisser les bras mais heureusement, entre deux appels au Rectorat je retrouve mes collègues et mes élèves et ça me donne envie de poursuivre...
Arrêter et faire autre chose ? pas pour l'instant mais pourquoi pas, à voir d'ici quelques années..
Mais je suis une vraie bernique et je ne quitterai pas une deuxième fois ma région... donc ça semble difficile
Je pense avoir eu beaucoup de chance depuis mon entrée dans le métier... je n'ai fait que deux ans en région parisienne avant de pouvoir rentrer en Bretagne, j'ai toujours eu des chefs d'établissement avec lesquels je n'ai jamais eu aucun souci, ça s'est toujours très bien passé avec les parents et les élèves... j'aime beaucoup mon métier
Ce qui m'affecte davantage, c'est le manque de considération du métier (sociale, salariale...), et de devoir me battre chaque année auprès du Rectorat pour obtenir ce qui est censé être un dû. Cet aspect-là du métier me donne parfois envie de baisser les bras mais heureusement, entre deux appels au Rectorat je retrouve mes collègues et mes élèves et ça me donne envie de poursuivre...
Arrêter et faire autre chose ? pas pour l'instant mais pourquoi pas, à voir d'ici quelques années..
Mais je suis une vraie bernique et je ne quitterai pas une deuxième fois ma région... donc ça semble difficile
- ArverneGrand sage
Ca fait 12 ans pour moi. Ma 1ère année de titulaire, dans une autre région, TZR, je n'ai eu qu'une envie : fuir. J'ai passé des concours du patrimoine mais sans réussir.
Puis j'ai eu des remplacements à l'année, en lycée et ça a été plus agréable. Je suis depuis 7 ans dans ma région d'origine, en collège où les élèves sont plutôt sympa et malgré la fatigue tous les soirs, je ne me vois pas faire autre chose. J'ai fait pas mal de petits boulots pour payer mes études et je sais ce qu'il y a ailleurs. J'aime pouvoir m'organiser comme je veux, j'aime la relative liberté que l'on a face à nos élèves, j'aime que 24 paires d'yeux soient fixés sur moi à boire mes paroles quand je leur raconte la fuite à Varennes ou les conditions de travail des ouvriers au XIXe siècle.
Puis j'ai eu des remplacements à l'année, en lycée et ça a été plus agréable. Je suis depuis 7 ans dans ma région d'origine, en collège où les élèves sont plutôt sympa et malgré la fatigue tous les soirs, je ne me vois pas faire autre chose. J'ai fait pas mal de petits boulots pour payer mes études et je sais ce qu'il y a ailleurs. J'aime pouvoir m'organiser comme je veux, j'aime la relative liberté que l'on a face à nos élèves, j'aime que 24 paires d'yeux soient fixés sur moi à boire mes paroles quand je leur raconte la fuite à Varennes ou les conditions de travail des ouvriers au XIXe siècle.
- lalilalaEmpereur
J'ai une question au fait : on peut être à mi-temps (ou temps partiel) pendant combien d'années dans une carrière?
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Nuestra vida es un círculo dantesco.
Mon blog
- KakHabitué du forum
stanleymilgram a écrit:22 ans. Ce n'est plus le même métier.J'adore la relation avec les élèves et la transmission du savoir (lettres/français au collège ).Mais la charge de travail est énorme ,pour moi, et les objectifs sont flous,absurdes ,inadaptés . Les élèves en difficulté sont noyés et les élèves à l'aise sont en en sous-régime et globalement heureux de l'être .
La transmission d'une culture n'est pas du tout prioritaire et les bases ne sont pas pour autant maîtrisées (à peine enseignées).
Nous sommes détestés globalement et je m'estime totalement méprisé par les inspecteurs chefs.
Je déconseille fortement ce métier à mes enfants. J'ai peur à l'idée qu'il me reste plus de 20 ans à répéter les choses comme Sisyphe dans un contexte permanent de réformes stupides et jamais abouties . Donc, oui, je voudrais bien changer.
+1 Mais je ne changerai pas de métier...
- KakHabitué du forum
Tant qu'on veut... si on est prêt à se serrer fortement la ceinture à la retraite!lalilala a écrit:J'ai une question au fait : on peut être à mi-temps (ou temps partiel) pendant combien d'années dans une carrière?
- ShajarVénérable
Je suis néotit et j'espère pouvoir passer à autre chose (recherche) l'an prochain. Je suis mitigée face au métier : il y a des côtés agréables - j'ai beaucoup appris, sur le plan disciplinaire, durant ces deux années (il faut dire que je partais de zéro ou presque à cause d'un parcours un peu étrange) et globalement, mes relations avec les élèves sont bonnes et je n'ai pas peur d'aller en cours - sauf au début de l'année.
Néanmoins, tout cela n'est qu'une façade qui masque du malaise et de l'ennui. Je me sens très mal à l'aise dans la relation d'autorité, dans le fait de devoir chaque jour me poser non en égale, mais en supérieure de ces gamins, une personne qui peut et doit punir au besoin (mais ça, c'est une raison très personnelle). Je me sens aussi constamment prise entre le marteau (le programme, l'institution) et l'enclume (la réalité des élèves et de leur niveau) : cela donne une impression de poser des cautères sur une jambe de bois. Il faut les amener au bac coûte que coûte, et pour cela, faire toujours du superflu au lieu d'attaquer le nécessaire - leur niveau de français, les bases de l'histoire du monde, leur compréhension fine d'un texte, un réel esprit critique. Le rythme imposé par l'éducation nationale me semble absurde - il me bouffe, en m’obligeant à travailler à des horaires et une allure impossibles ; il bouffe mes élèves, à qui on ne donne jamais le temps de comprendre.
J'ai donc le sentiment d'une profonde inutilité, voire même que, malgré les grands mots, on me fait jouer un rôle contraire à celui que j'espérais. On ne fait fabriquer des consommateurs de TF1, des gamins qui ne savent pas intellectualiser un problème, mais se posent si facilement en juges d'après leurs émotions, bref, de parfaits non-citoyens manipulables à loisir. Je ne sais pas inverser cette tendance, j'ai même de plus en plus l'impression que c'est impossible, et ce d'autant plus qu'on cherche à homogénéiser les classes d'âges, sans prendre en compte les nombreuses différences des élèves. Tous ne sont pas capables de comprendre à la même vitesse, tous n'ont pas les mêmes dispositions, mais on me les fourgue à 35 avec un programme unique et trop compliqué pour eux. Je ne peux rien faire pour eux, et je crains la société que nous sommes en train de créer ainsi.
Donc je compte changer rapidement, par pure lâcheté.
Néanmoins, tout cela n'est qu'une façade qui masque du malaise et de l'ennui. Je me sens très mal à l'aise dans la relation d'autorité, dans le fait de devoir chaque jour me poser non en égale, mais en supérieure de ces gamins, une personne qui peut et doit punir au besoin (mais ça, c'est une raison très personnelle). Je me sens aussi constamment prise entre le marteau (le programme, l'institution) et l'enclume (la réalité des élèves et de leur niveau) : cela donne une impression de poser des cautères sur une jambe de bois. Il faut les amener au bac coûte que coûte, et pour cela, faire toujours du superflu au lieu d'attaquer le nécessaire - leur niveau de français, les bases de l'histoire du monde, leur compréhension fine d'un texte, un réel esprit critique. Le rythme imposé par l'éducation nationale me semble absurde - il me bouffe, en m’obligeant à travailler à des horaires et une allure impossibles ; il bouffe mes élèves, à qui on ne donne jamais le temps de comprendre.
J'ai donc le sentiment d'une profonde inutilité, voire même que, malgré les grands mots, on me fait jouer un rôle contraire à celui que j'espérais. On ne fait fabriquer des consommateurs de TF1, des gamins qui ne savent pas intellectualiser un problème, mais se posent si facilement en juges d'après leurs émotions, bref, de parfaits non-citoyens manipulables à loisir. Je ne sais pas inverser cette tendance, j'ai même de plus en plus l'impression que c'est impossible, et ce d'autant plus qu'on cherche à homogénéiser les classes d'âges, sans prendre en compte les nombreuses différences des élèves. Tous ne sont pas capables de comprendre à la même vitesse, tous n'ont pas les mêmes dispositions, mais on me les fourgue à 35 avec un programme unique et trop compliqué pour eux. Je ne peux rien faire pour eux, et je crains la société que nous sommes en train de créer ainsi.
Donc je compte changer rapidement, par pure lâcheté.
- GrypheMédiateur
Si c'est pour convenances personnelles, autant que tu veux (et que cela t'est accordé).lalilala a écrit:J'ai une question au fait : on peut être à mi-temps (ou temps partiel) pendant combien d'années dans une carrière?
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- lalilalaEmpereur
Je ne sais pas pourquoi, je pensais que c'était limité...
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- lalilalaEmpereur
C'est toujours pour convenances personnelles non?
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- KakHabitué du forum
lalilala a écrit:C'est toujours pour convenances personnelles non?
non: soigner un proche, élever un enfant de moins de trois ans sont des temps partiels de droit limités dans le temps.
- lalilalaEmpereur
ah ok
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- lene75Prophète
J'enseigne depuis 5 ans et j'aime beaucoup le coeur de mon métier : les cours qui se passent bien et tout ce qui va avec. Je trouve la relation avec les élèves d'une grande richesse et j'ai vraiment l'impression de leur apporter quelque chose. En revanche les à-côtés et les pressions pour me pousser à dénaturer mon métier me pèsent, devoir me battre simplement pour pouvoir exercer mon métier de manière efficace me pèse. En 5 ans mes conditions de travail se sont déjà dégradées. Du coup tout dépendra de l'avenir de la profession, qui pour l'instant me paraît plutôt sombre : je comptais faire toute ma carrière dans ce métier, que j'aime beaucoup et qui a un réel sens pour moi, mais s'il ne m'est plus possible de l'exercer correctement ou si me battre pour pouvoir le faire devient trop usant, si j'ai l'impression que mon travail n'a plus de sens, voire qu'il est contreproductif pour les élèves qu'on me confie, je le quitterai. En somme, c'est paradoxalement la vocation qui me fera peut-être un jour renoncer à ce métier.
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- stanleymilgramNiveau 9
lene75 a écrit:J'enseigne depuis 5 ans et j'aime beaucoup le coeur de mon métier : les cours qui se passent bien et tout ce qui va avec. Je trouve la relation avec les élèves d'une grande richesse et j'ai vraiment l'impression de leur apporter quelque chose. En revanche les à-côtés et les pressions pour me pousser à dénaturer mon métier me pèsent, devoir me battre simplement pour pouvoir exercer mon métier de manière efficace me pèse. En 5 ans mes conditions de travail se sont déjà dégradées. Du coup tout dépendra de l'avenir de la profession, qui pour l'instant me paraît plutôt sombre : je comptais faire toute ma carrière dans ce métier, que j'aime beaucoup et qui a un réel sens pour moi, mais s'il ne m'est plus possible de l'exercer correctement ou si me battre pour pouvoir le faire devient trop usant, si j'ai l'impression que mon travail n'a plus de sens, voire qu'il est contreproductif pour les élèves qu'on me confie, je le quitterai. En somme, c'est paradoxalement la vocation qui me fera peut-être un jour renoncer à ce métier.
très juste .
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