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Lefteris
Esprit sacré

Déprime après réussite à un concours - Page 6 Empty Re: Déprime après réussite à un concours

par Lefteris Lun 9 Mai 2016 - 9:53
jésus a écrit:Tout ça c'était un lourd défaut des agrégatifs ( qui se comprend) qui ne voit pas plus loin que le concours lui-même et en se demandent pas ce qui peut bien se passer dans l'après-concours. Ni quel enseignant ils veulent être, quelle autre vie serait possible sans le concours. Bref, toute discussions qui porteraient là-dessus semblaient dérisoires et peu intéressantes...( enfin, je l'ai perçu comme ça).

Au final, c'est une année en vase clos , alors que cela devrait être une année de transition entre les études et le travail, une année de réflexion sur ce que l'on veut dans la vie ( et si je ne réussis pas, qu'est-ce que je peux faire, et ce sans se porter la poisse...) J'ai trouvé ça étouffant, de ne pas avoir d'échappatoire ( l'agrèg ou la mort)
Un ami a d'ailleurs fait un grosse déprime à la suite d'un échec à l'agrég; ( Ce fut une année avec un nombre très faible de poste à l'agreg de philo) Sa compagne l'a aidé à comprendre qu'il y avait autre réussite dans la vie que cela...
moi, j'ai eu du mal au début à reprendre des études "normales" avec un master 2 pro, à travailler de manière plus posé. Et j'ai encore du ressentiment envers cette ambiance de prépa concours que je n'ai pas aimé pour une matière que j'aime et pour un travail que je souhaitais faire. Bref.
Ce que tu dis est sans doute assez vrai pour des étudiants. Ceux qui sont déjà  dans le métier ont un vision plus rationnelle  de l'agrégation, vois les messages ci-dessus : il s'agit d'améliorer ses conditions de travail et de vie.
Evidemment, qu'il y a une vie hors de l'agreg (j'échangerais mille fois ma place actuelle contre  mon ancien métier, mais sans les soucis administratifs insolubles qui m'en ont chassé), mais une fois qu'on est piégé dans le métier, autant être agrégé. Sinon, pour un jeune, je suis le premier à dire qu'il vaut mieux passer d'autres concours, qui ouvriront à des carrières plus variées, la plupart du  temps mieux rémunérées. Sauf élément brillantissime + chanceux qui pourra faire de la recherche, aller à la fac et combiner son métier et ses centres d'intérêt. Sinon , pour la plupart des agrégés lambda, c'est un cul-de- sac , juste un peu moins inconfortable matériellement, mieux considéré (mais jalousé aussi, c'est  ambigu).

Il est vrai que les choix opérés au moment des études sont cruciaux , il faut bien réfléchir avant de s'engager dans un chemin où il est difficile de faire marche arrière.
celitian
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par celitian Lun 9 Mai 2016 - 10:02
Lefteris a écrit:
Ce que tu dis est peut-être assez vrai pour des étudiants. Ceux qui sont déjà  dans le métier ont un vision plus rationnelle  de l'agrégation, vois les messages ci-dessus : il s'agit d'améliorer ses conditions de travail et de vie.
Evidemment, qu'il y a une vie hors de l'agreg (j'échangerais mille fois ma place actuelle contre  mon ancien métier, mais sans les soucis administratifs insolubles qui m'en ont chassé), mais une fois qu'on est piégé dans le métier, autant être agrégé. Sinon, pour un jeune, je suis le premier à dire qu'il vaut mieux passer d'autres concours, qui ouvriront à des carrières plus variées. Sauf élément brillantissime + chanceux qui pourra faire de la recherche, aller à la fac et combiner son métier et ses centres d'intérêt. Sinon , pour la plupart des agrégés lambda, c'est un cul de sac , juste un peu moins inconfortable matériellement.

C'est marrant mais j'ai plutôt l'impression contraire, les "anciens", que j'ai côtoyés pendant la préparation et dont je fais partie, le faisaient car ils avaient envie de reprendre des cours, les avantages à gagner n'étaient pas la motivation 1ère.
Je pense qu'un jeune professeur qui passe l'agrégation peu de temps après avoir fini ses études, doit juste avoir envie de réussir et basta, il se sent enfin tranquille et débarrassé. Alors qu'un "ancien" qui reprend des études, qui se retrouve avec une carte étudiante (un choc Smile ), retrouve une 2nde jeunesse et y renoncer après peut être plus difficile.
Lefteris
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par Lefteris Lun 9 Mai 2016 - 10:13
celitian a écrit:
C'est marrant mais j'ai plutôt l'impression contraire, les "anciens", que j'ai côtoyés pendant la préparation et dont je fais partie, le faisaient car ils avaient envie de reprendre des cours, les avantages à gagner n'étaient pas la motivation 1ère.
Je pense qu'un jeune professeur qui passe l'agrégation peu de temps après avoir fini ses études, doit juste avoir envie de réussir et basta, il se sent enfin tranquille et débarrassé. Alors qu'un "ancien" qui reprend des études, qui se retrouve avec une carte étudiante (un choc  Smile ), retrouve une 2nde jeunesse et y renoncer après peut être plus difficile.
Je n'ai pas cette impression, sauf pour quelques uns qui ont un compte à régler avec l'agreg, qui est un objectif quasi mystique. Dans beaucoup de cas, j'ai vu des objectifs plus concrets : faire trois heures de moins, aller plus facilement en lycée, tenter de quitter le second degré, mettre du beurre dans les épinards, être moins pris pour un c....L'idée de se remettre à niveau ou de se contraindre à des exigences élevées était présente, mais pas majoritaire selon moi, d'autant que le programme comporte souvent une large partie assommante.
D'ailleurs nous n'avions aucune carte d'étudiant, pas besoin pour aller aux cours du PAF.

Pour ce que tu dis sur la reconversion une fois agrégé, je confirme, puisue je cherche aussi . Ce n'est pas le traitement en lui-même qui gêne, la plupart des fonctionnaires de catégorie A gagnent bien plus (régime indemnitaire, progression plus rapide) , mais le niveau indiciaire, les détachements se faisant à grille égale humhum

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
celitian
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par celitian Lun 9 Mai 2016 - 10:20
Cela doit dépendre vraiment des matières, de plus j'étais très assidue pendant la formation et je ne côtoyais que des gens comme moi, qui avaient cette envie de reprendre des études.

Et dans ma matière, la formation, qui récupère la plus grande partie des postes, est une formation en ligne par une université donc nous avons bien le statut étudiant (et c'est super car nous avions par exemple accès à la BU en ligne).
amour
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par amour Lun 9 Mai 2016 - 10:51
Et si, tout simplement, le vide ressenti par certains collègues qui ont repris des études, et ont donc été baignés de connaissance pendant une, voire plusieurs années, l'ignorance à laquelle ils étaient alors confrontée n'étant que la leur, correspondait à l'ignorance qu'ils doivent à nouveau combattre chez leurs élèves?
La torpeur et la lenteur sont sans doute bien plus difficile à combattre, car plus visibles chez des lycéens nombreux parfois contraints à la présence que chez un agrégatif décidé à terrasser ses propres lacunes.


Dernière édition par amour le Lun 9 Mai 2016 - 10:53, édité 1 fois
Fires of Pompeii
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par Fires of Pompeii Lun 9 Mai 2016 - 10:52
Je trouve quand même difficile de poser des généralités sur les motivations de chacun à passer l'agrégation selon sa catégorie (étudiant ou certifié déjà en poste).

_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
gauvain31
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par gauvain31 Lun 9 Mai 2016 - 13:21
Oui chacun a ses propres motivations (revanche, esprit de survie suite à ce qu'on nous prépare dans les prochaines années....).

Je pense qu'il y a rarement une seule motivation. Il y a à la fois de l'orgueil, de l'instinct de survie, de la peur du lendemain ou d'un ras-le bol lié à un sentiment de faire professionnellement du surplace et/ou d'être en prison dans un collège. En tout cas je crois qu'il faut avoir la "rage" pour réussir l'agrégation, c'est quelque chose qui vient des tripes
e-Wanderer
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par e-Wanderer Lun 9 Mai 2016 - 17:33
Pas forcément ! On peut travailler en régularité pour les matières "fiables" pour lesquelles le travail porte mécaniquement ses fruits (langues anciennes ou vivantes, ancien français, maths sans doute aussi) et préparer tranquillement sur plusieurs années sans se mettre de pression excessive et avoir une vie de moine. Et pour d'autres matières, plus aléatoires et avec un programme changeant, travailler simplement un bouquin de base sur chaque question/auteur et mettre l'accent sur la méthode et la stratégie (ce qui à mon avis paie largement plus que de s'abrutir de connaissances difficiles à assimiler d'un seul coup et à réinvestir intelligemment !).

C'est évidemment quelque chose de moins naturel que de se rassurer en pédalant à fond, la tête dans le guidon, mais je crois précisément que la vraie difficulté de ces concours est de savoir relever la tête du guidon ! Le côté rage, tripes et nuits blanches, on peut parfaitement s'en passer. En tout cas c'est ce que m'invite à penser mon expérience, à la fois de candidat et de jury. Il est infiniment plus important de savoir construire une démonstration, varier les angles d'approche, jouer avec les arguments, soigner les transitions, monter en épingle un petit exemple auquel les autres n'auront pas pensé, décentrer le point de vue en amenant une référence d'histoire de l'art, de philosophie politique, de musique que personne n'attendait, respecter scrupuleusement l'horloge, dépasser sa crainte et oser une élocution qui ne soit pas terne et monocorde...

Les meilleures notes ne sont pas forcément attribuées à des érudits (c'est d'ailleurs rare, vu l'âge auquel on présente l'externe, ou quand on tient compte des contraintes professionnelles des candidats à l'interne), mais beaucoup plus souvent à ceux qui font tomber chaque sous-partie toutes les 3 minutes avec une régularité de métronome, tout en multipliant les types de questionnement, en détachant leurs yeux de leurs brouillons. 80% des candidats pensent satisfaire le jury en montrant qu'ils ont bien travaillé, et pensent que ça suffit. Mais TOUT LE MONDE, à ce stade, a bien travaillé ! Si c'est pour proposer une prestation sérieuse, mais trop plate et scolaire, c'est raté. Il faut surtout amener un peu de peps', trancher avec les autres exposés (sans en faire trop, naturellement), sortir de la vulgate que tout le monde récite servilement. Tout ça, c'est un équilibre à trouver, une vraie stratégie à laquelle il faut réfléchir, mais qui ne passe pas nécessairement par un travail de romain. J'aurais aujourd'hui tendance à penser l'inverse ! L'agrégation, ça reste un concours très "khâgneux", dans l'esprit.

Pour résumer, il faut lire l'Atlande du moment, pour avoir une base de réflexion, mais surtout pour savoir ce qu'il ne faut pas recracher tout cuit ! Justement parce que 80% des candidats ressortiront ce qu'il y a dans l'Atlande. L'idée d'un concours comme l'agreg, c'est d'éviter les bourdes monstrueuses et les lacunes énormes (d'où l'Atlande...), mais surtout d'apporter du supplément. Le supplément d'érudition, c'est possible mais très coûteux et très risqué : fatigue, écrasement, nervous breakdown. Il est beaucoup plus économique et rentable de tabler sur un supplément de méthode, de stratégie, de distance, de malice. Bref, il faut que ça pétille un peu tout en semblant impeccablement maîtrisé au plan rhétorique. On peut apprendre plein de choses pendant la préparation, et c'est heureux, mais il ne faut pas perdre de vue que le concours est avant tout une sorte de jeu. C'est à la fois très simple à comprendre et très compliqué à admettre.
Lefteris
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par Lefteris Lun 9 Mai 2016 - 18:05
e-Wanderer a écrit:Pas forcément ! On peut travailler en régularité pour les matières "fiables" pour lesquelles le travail porte mécaniquement ses fruits (langues anciennes ou vivantes, ancien français, maths sans doute aussi) et préparer tranquillement sur plusieurs années sans se mettre de pression excessive et avoir une vie de moine. Et pour d'autres matières, plus aléatoires et avec un programme changeant, travailler simplement un bouquin de base sur chaque question/auteur et mettre l'accent sur la méthode et la stratégie (ce qui à mon avis paie largement plus que de s'abrutir de connaissances difficiles à assimiler d'un seul coup et à réinvestir intelligemment !).

Il est beaucoup plus économique et rentable de tabler sur un supplément de méthode, de stratégie, de distance, de malice. Bref, il faut que ça pétille un peu tout en semblant impeccablement maîtrisé au plan rhétorique. On peut apprendre plein de choses pendant la préparation, et c'est heureux, mais il ne faut pas perdre de vue que le concours est avant tout une sorte de jeu. C'est à la fois très simple à comprendre et très compliqué à admettre.
Pas faux du tout ; après m'être fatigué à apprendre des méthodes nouvelles de dissert , du cinoche, un système bizarre d'épreuve de grammaire puis étalé à l'oral de linterne, j'ai fini par me laisser convaincre de passer l'externe, où mes matières fortes étaient mieux représentées, matières où j'avais des acquis sur le long terme bien avant d'être enseignant (suis en partie autodidacte) . Je n'osais pas, par peur de principe face à l'externe, et par idée que le travail était monstrueux vu le programme. Plusieurs personnes, dont une MCF, ont fini par me convaincre de la "rentabilité"...
Comme je l'ai passée quand même en bonus, j'ai eu un mois de sprint quand j'ai su que j'étais admissible (ça faisait trois jour par oeuvre), et j'ai tablé sur les Atlandes non pour les apprendre, mais pour me donner des idées , des pistes, pouvoir réagir au quart de tour face à un sujet, faire un plan. Et j'y suis allé sans trop de pression, en me disant "advienne que pourra". J'ai fait un oral relativement homogène, sans éclats dans un sens comme dans l'autre,et banco. Et pour tout ce qui précède, j'avais effectivement levé le pied, d'abord parce que j'en avais ras-le-bol, ensuite parce que j'avais privilégié l"interne où j'étais admissible un nouvelle fois. Là encore, le travail de fond bien avant l'agreg a payé, puisque je n'avais évidemment pas le temps de "traduire" les textes, je me suis fié à ce que je pourrais faire sur place.

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gauvain31
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par gauvain31 Lun 9 Mai 2016 - 18:23
J'ai mis "rage" entre guillemets, plus pour traduire une énorme envie, pas forcément le nez dans les livres jusqu'à la veille au soir (ou au petit matin). Quand j'ai préparé mes oraux d'agreg justement, j'étais exactement dans le même état d'esprit que Lefteris (prise de distance...mais liée à un décès familial deux jours après les résultats d'admissibilité); j'ai levé le pied, mais en même temps j'étais dans l'état d'esprit "c'est mon année, je veux l'avoir, je vais l'avoir, je n'envisage pas l'échec"; c'est cette "rage" que je décrivais dans mon post précédent. Cette prise de distance s'est traduite par un calme et une zénitude apparente (selon les auditeurs qui ont assisté à la leçon) tout en étant dynamique dans les réponses données du tac au tac sans hésitation aucune . Quand j'ai vu le sourire et l'étonnement du jury je me suis dit" il y a une chance..."
Arverne
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Grand sage

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par Arverne Lun 9 Mai 2016 - 19:36
e-Wanderer a écrit:Pas forcément ! On peut travailler en régularité pour les matières "fiables" pour lesquelles le travail porte mécaniquement ses fruits (langues anciennes ou vivantes, ancien français, maths sans doute aussi) et préparer tranquillement sur plusieurs années sans se mettre de pression excessive et avoir une vie de moine. Et pour d'autres matières, plus aléatoires et avec un programme changeant, travailler simplement un bouquin de base sur chaque question/auteur et mettre l'accent sur la méthode et la stratégie (ce qui à mon avis paie largement plus que de s'abrutir de connaissances difficiles à assimiler d'un seul coup et à réinvestir intelligemment !).

C'est évidemment quelque chose de moins naturel que de se rassurer en pédalant à fond, la tête dans le guidon, mais je crois précisément que la vraie difficulté de ces concours est de savoir relever la tête du guidon ! Le côté rage, tripes et nuits blanches, on peut parfaitement s'en passer. En tout cas c'est ce que m'invite à penser mon expérience, à la fois de candidat et de jury. Il est infiniment plus important de savoir construire une démonstration, varier les angles d'approche, jouer avec les arguments, soigner les transitions, monter en épingle un petit exemple auquel les autres n'auront pas pensé, décentrer le point de vue en amenant une référence d'histoire de l'art, de philosophie politique, de musique que personne n'attendait, respecter scrupuleusement l'horloge, dépasser sa crainte et oser une élocution qui ne soit pas terne et monocorde...

Les meilleures notes ne sont pas forcément attribuées à des érudits (c'est d'ailleurs rare, vu l'âge auquel on présente l'externe, ou quand on tient compte des contraintes professionnelles des candidats à l'interne), mais beaucoup plus souvent à ceux qui font tomber chaque sous-partie toutes les 3 minutes avec une régularité de métronome, tout en multipliant les types de questionnement, en détachant leurs yeux de leurs brouillons. 80% des candidats pensent satisfaire le jury en montrant qu'ils ont bien travaillé, et pensent que ça suffit. Mais TOUT LE MONDE, à ce stade, a bien travaillé ! Si c'est pour proposer une prestation sérieuse, mais trop plate et scolaire, c'est raté. Il faut surtout amener un peu de peps', trancher avec les autres exposés (sans en faire trop, naturellement), sortir de la vulgate que tout le monde récite servilement. Tout ça, c'est un équilibre à trouver, une vraie stratégie à laquelle il faut réfléchir, mais qui ne passe pas nécessairement par un travail de romain. J'aurais aujourd'hui tendance à penser l'inverse ! L'agrégation, ça reste un concours très "khâgneux", dans l'esprit.

Pour résumer, il faut lire l'Atlande du moment, pour avoir une base de réflexion, mais surtout pour savoir ce qu'il ne faut pas recracher tout cuit ! Justement parce que 80% des candidats ressortiront ce qu'il y a dans l'Atlande. L'idée d'un concours comme l'agreg, c'est d'éviter les bourdes monstrueuses et les lacunes énormes (d'où l'Atlande...), mais surtout d'apporter du supplément. Le supplément d'érudition, c'est possible mais très coûteux et très risqué : fatigue, écrasement, nervous breakdown. Il est beaucoup plus économique et rentable de tabler sur un supplément de méthode, de stratégie, de distance, de malice. Bref, il faut que ça pétille un peu tout en semblant impeccablement maîtrisé au plan rhétorique. On peut apprendre plein de choses pendant la préparation, et c'est heureux, mais il ne faut pas perdre de vue que le concours est avant tout une sorte de jeu. C'est à la fois très simple à comprendre et très compliqué à admettre.

Très intéressant. Tu es en quelle matière, e-Wanderer ?
florestan
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par florestan Lun 9 Mai 2016 - 20:41
Quand je suis arrivée aux oraux, j'avais les dents qui rayaient le plancher. Mon dernier oral était en médiévale, je n'aimais pas ça et ça n'était pas du tout mon point fort. J'étais tellement à fond et étais tellement désinhibée que j'ai décroché 18, typiquement la note discriminante.
Si je me plantais, une chose étais sûre, le lendemain des résultats j'allais acheter le programme de l'année suivante. Je ne me voyais pas du tout rester certifiée (j'ai passé l'agrèg lors de mon année de stage). La rage je l'avais vraiment.
Si j'ai déprimé après c'étais par nostalgie des études et plongée dans le morne environnement d'un collège de banlieue, pas parce que j'avais eu le concours. Par contre je n'ai jamais arrêté de lire, d'apprendre des langues...
e-Wanderer
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par e-Wanderer Lun 9 Mai 2016 - 22:55
Arverne a écrit:
Très intéressant. Tu es en quelle matière, e-Wanderer ?
Merci ! Wink Je suis en littérature : il y a des épreuves techniques qu'on peut largement préparer en amont si on craint de s'épuiser l'année de la préparation (version latine, version de LV, grammaire-stylistique, ancien français) et des épreuves de type dissertation / leçon / commentaire, avec un programme qui change et où on peut gagner énormément de temps (et de points !) en mettant au point une petite stratégie.
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par Invité Lun 9 Mai 2016 - 23:03
Message fort instructif e-wanderer. Je suis une besogneuse avec un côté lymphatique, cette stratégie un peu en dehors des clous me parle!
gauvain31
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par gauvain31 Lun 9 Mai 2016 - 23:17
florestan a écrit:Quand je suis arrivée aux oraux, j'avais les dents qui rayaient le plancher. Mon dernier oral était en médiévale, je n'aimais pas ça et ça n'était pas du tout mon point fort. J'étais tellement à fond et étais tellement désinhibée que j'ai décroché 18, typiquement la note discriminante.
Si je me plantais, une chose étais sûre, le lendemain des résultats j'allais acheter le programme de l'année suivante. Je ne me voyais pas du tout rester certifiée (j'ai passé l'agrèg lors de mon année de stage). La rage je l'avais vraiment.
Si j'ai déprimé après c'étais par nostalgie des études et plongée dans le morne environnement d'un collège de banlieue, pas parce que j'avais eu le concours. Par contre je n'ai jamais arrêté de lire, d'apprendre des langues...

+3 (rage + désinhibition + note discriminante aussi) Déprime après réussite à un concours - Page 6 2252222100
Narvyl
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par Narvyl Mar 10 Mai 2016 - 5:57
e-Wanderer a écrit:Pas forcément ! On peut travailler en régularité pour les matières "fiables" pour lesquelles le travail porte mécaniquement ses fruits (langues anciennes ou vivantes, ancien français, maths sans doute aussi) et préparer tranquillement sur plusieurs années sans se mettre de pression excessive et avoir une vie de moine. Et pour d'autres matières, plus aléatoires et avec un programme changeant, travailler simplement un bouquin de base sur chaque question/auteur et mettre l'accent sur la méthode et la stratégie (ce qui à mon avis paie largement plus que de s'abrutir de connaissances difficiles à assimiler d'un seul coup et à réinvestir intelligemment !).

C'est évidemment quelque chose de moins naturel que de se rassurer en pédalant à fond, la tête dans le guidon, mais je crois précisément que la vraie difficulté de ces concours est de savoir relever la tête du guidon ! Le côté rage, tripes et nuits blanches, on peut parfaitement s'en passer. En tout cas c'est ce que m'invite à penser mon expérience, à la fois de candidat et de jury. Il est infiniment plus important de savoir construire une démonstration, varier les angles d'approche, jouer avec les arguments, soigner les transitions, monter en épingle un petit exemple auquel les autres n'auront pas pensé, décentrer le point de vue en amenant une référence d'histoire de l'art, de philosophie politique, de musique que personne n'attendait, respecter scrupuleusement l'horloge, dépasser sa crainte et oser une élocution qui ne soit pas terne et monocorde...

Les meilleures notes ne sont pas forcément attribuées à des érudits (c'est d'ailleurs rare, vu l'âge auquel on présente l'externe, ou quand on tient compte des contraintes professionnelles des candidats à l'interne), mais beaucoup plus souvent à ceux qui font tomber chaque sous-partie toutes les 3 minutes avec une régularité de métronome, tout en multipliant les types de questionnement, en détachant leurs yeux de leurs brouillons. 80% des candidats pensent satisfaire le jury en montrant qu'ils ont bien travaillé, et pensent que ça suffit. Mais TOUT LE MONDE, à ce stade, a bien travaillé ! Si c'est pour proposer une prestation sérieuse, mais trop plate et scolaire, c'est raté. Il faut surtout amener un peu de peps', trancher avec les autres exposés (sans en faire trop, naturellement), sortir de la vulgate que tout le monde récite servilement. Tout ça, c'est un équilibre à trouver, une vraie stratégie à laquelle il faut réfléchir, mais qui ne passe pas nécessairement par un travail de romain. J'aurais aujourd'hui tendance à penser l'inverse ! L'agrégation, ça reste un concours très "khâgneux", dans l'esprit.

Pour résumer, il faut lire l'Atlande du moment, pour avoir une base de réflexion, mais surtout pour savoir ce qu'il ne faut pas recracher tout cuit ! Justement parce que 80% des candidats ressortiront ce qu'il y a dans l'Atlande. L'idée d'un concours comme l'agreg, c'est d'éviter les bourdes monstrueuses et les lacunes énormes (d'où l'Atlande...), mais surtout d'apporter du supplément. Le supplément d'érudition, c'est possible mais très coûteux et très risqué : fatigue, écrasement, nervous breakdown. Il est beaucoup plus économique et rentable de tabler sur un supplément de méthode, de stratégie, de distance, de malice. Bref, il faut que ça pétille un peu tout en semblant impeccablement maîtrisé au plan rhétorique. On peut apprendre plein de choses pendant la préparation, et c'est heureux, mais il ne faut pas perdre de vue que le concours est avant tout une sorte de jeu. C'est à la fois très simple à comprendre et très compliqué à admettre.

C'est en tous points avec cette méthode de préparation que j'ai réussi le CAPES d'Histoire-Géo du premier coup !
7e décile, je le concède, mais CAPES tout de même !

Mes 5 camarades de travail l'ont tous obtenu du premier coup également, mais avec un travail plus classique de remplissage, ô combien plus usant physiquement et moralement, et enviaient ma décontraction et ma "légèreté" apparente dans le travail de lecture.

Donc je ne peux que plussoyer ce post !
Rendash
Rendash
Bon génie

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par Rendash Mer 11 Mai 2016 - 10:42
jésus a écrit:Sinon, j'ai eu le même "vide intellectuel" après mes années de préparation aux concours.

Ne t'en fais pas, tu t'en remettras un jour :lol:
FleurDuMal
FleurDuMal
Niveau 5

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par FleurDuMal Lun 18 Juil 2016 - 20:51
Je viens d'avoir l'agreg externe en Lettres modernes .. je suis contente, mais en même temps, je suis complètement dans la période "et après?" ( alors que j'ai déjà préparé telle et telle séquence "au cas où j'ai tel et tel niveau de classe" ) ( !!! )
Je suisi d'accord avec cous, tout dépend du concours ( interne / externe ) , de l'importance qu'on y a accordé, et de l'"état" dans lequel on se trouve après ... J'ai enchaîné 4 ans de CPGE, ( la dernière année de prépa en parallèle d'un M1), un master réussi, et une agreg du premier coup... ça n'a pas chômé ! Physiquement, j'étais à bout, même si la comprenette suivait encore...Il n'aurait pas fallu que les oraux de l'agreg durent un mois de plus !

En même temps, on était 6 dans mon groupe de copains/copines à la passer, et j'ai été la seule reçue ( je suis aussi la plus jeune, j'ai 23 ans, ils en avaient 24 ou 25...) Ils repassent l'an prochain, donc je me suis mise en mode #coach pour les aider encore...
On la passait tous pour la première fois. C'est un peu "le syndrome du survivant"...
Très très dur de décrocher ... il y a des moments où je dois foncer dans ma chambre vérifier un truc dans mes fiches parce que "vraiment, ça m'énerve de plus me rappeler de cette date en phonétique historique..." : pourtant, je n'ai pas eu besoin de cette matière depuis les écrits : en mars dernier !
J'imagine que ça va passer avec les "vrais" élèves, les cours, la nouvelle vie que ça va demander... :study:

En attendant, je pense qu'il faut essayer de s'aérer, même si on ne part pas en vacances physiquement, essayer de faire d'autres choses : lectures "plaisirs" qui n'ont RIEN à voir avec  l'agreg, ou même la "grande" littérature ( je suis une accro de San-Antonio, et tant pis si "c'est pas sérieux !" ) , je me suis REmise aux loisirs créatifs ( six ans que je n'avais pas fini certaines de mes réalisations !! ) ,je vais commencer un sport à la rentrée ( moi qui suis allergique à l'exercice physique, je me rends compte qu'il est temps de penser un peu à moi de ce côté-là... ) , je passe du temps avec mes animaux de compagnie, que je ne voyais que le week-end et aux vacances, pendant les études...
Bref, il faut essayer de tromper la "déprime" et le sentiment de "vide"...
MAIS j'attends toujours l'explosion de joie à laquelle je m'attendais :retard: . J'ai eu tellement peur le jour des résultats que j'ai été malade et c'est une amie ( qui ne l'a pas eue...) qui est allée à la proclamation pour moi, et elle m'a prévenue par texto... J'ai eu une ou deeux larmes, et puis... rien. Déprime après réussite à un concours - Page 6 3795679266

Il paraît que le moment où on "réalise" vraiment peut venir plusieurs semaines / mois après !   Il faut laisser le temps au temps, j'imagine Smile

ps : moi, c'est pas le whisky, c'est le champagne ou le Riesling ... Chacun ses vices ! santeverre santeverre
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par clairlaure Mar 6 Sep 2016 - 15:22
Bon, à moi de faire remonter le topic. C'est le genre de sujet qui est toujours délicat mais quand même plus facile à traiter ici qu'en réalité. Je ne me vois pas du tout aller dire à mes collègues que je m'ennuie.....

Comment vous sentez-vous suite à votre réussite à la session 2016?
Je me sens un peu désoeuvrée. J'ai passé l'agrégation moins pour les heures en moins que pour la soif de challenge. J'ai travaillé pendant les grandes vacances sur mes nouveaux cours mais ça ne me passionne pas du tout. Je ne sais pas trop combler le vide. Alors bien sûr, je passe plus de temps avec mes enfants mais je me rends compte qu'en dehors du travail, je ne sais pas m'occuper. J'envie les gens qui ont des passions. J'ai l'impression que seuls les objectifs me font vibrer et là, je n'ai plus d'objectifs.
J'aimais l'idée de me lever tous les matins en ayant des connaissances à engranger, des micro-objectifs à atteindre, j'aimais l'idée d'avoir un projet sur le long terme.
Je m'en veux aussi d'écrire tout cela, je ne veux pas déclencher les foudres des laborieux agrégatifs.
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par Invité Mar 6 Sep 2016 - 15:58
clairlaure a écrit:Bon, à moi de faire remonter le topic. C'est le genre de sujet qui est toujours délicat mais quand même plus facile à traiter ici qu'en réalité. Je ne me vois pas du tout aller dire à mes collègues que je m'ennuie.....

Comment vous sentez-vous suite à votre réussite à la session 2016?
Je me sens un peu désoeuvrée. J'ai passé l'agrégation moins pour les heures en moins que pour la soif de challenge. J'ai travaillé pendant les grandes vacances sur mes nouveaux cours mais ça ne me passionne pas du tout. Je ne sais pas trop combler le vide. Alors bien sûr, je passe plus de temps avec mes enfants mais je me rends compte qu'en dehors du travail, je ne sais pas m'occuper. J'envie les gens qui ont des passions. J'ai l'impression que seuls les objectifs me font vibrer et là, je n'ai plus d'objectifs.
J'aimais l'idée de me lever tous les matins en ayant des connaissances à engranger, des micro-objectifs à atteindre, j'aimais l'idée d'avoir un projet sur le long terme.
Je m'en veux aussi d'écrire tout cela, je ne veux pas déclencher les foudres des laborieux agrégatifs.

Bonjour Clairlaure,

je suis assez mal placée pour te répondre, ayant échoué à l'agrégation l'année dernière. En tout cas, tu ne t'attireras pas mes foudres! Je peux très bien imaginer le vide éprouvé suite à l'obtention d'un concours qui a demandé tant de travail. Voilà pourquoi je ne suis d'ailleurs pas mécontente de m'y recoller. Je crois que le parcours m'intéresse presque autant que l'arrivée. Je comprends très bien aussi l'envie de se confronter à de nouvelles gageures. As-tu envisagé une thèse_à moins que ce ne soit déjà fait? Ou alors commencer de nouvelles études? Quoi qu'il en soit, fleurs
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par lene75 Mar 6 Sep 2016 - 16:58
Je pensais aussi à une thèse, ou alors un projet dans ton établissement.

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Lefteris
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par Lefteris Mar 6 Sep 2016 - 21:39
clairlaure a écrit:Bon, à moi de faire remonter le topic. C'est le genre de sujet qui est toujours délicat mais quand même plus facile à traiter ici qu'en réalité. Je ne me vois pas du tout aller dire à mes collègues que je m'ennuie.....

Comment vous sentez-vous suite à votre réussite à la session 2016?
Je me sens un peu désoeuvrée. J'ai passé l'agrégation moins pour les heures en moins que pour la soif de challenge. J'ai travaillé pendant les grandes vacances sur mes nouveaux cours mais ça ne me passionne pas du tout. Je ne sais pas trop combler le vide. Alors bien sûr, je passe plus de temps avec mes enfants mais je me rends compte qu'en dehors du travail, je ne sais pas m'occuper. J'envie les gens qui ont des passions. J'ai l'impression que seuls les objectifs me font vibrer et là, je n'ai plus d'objectifs.
J'aimais l'idée de me lever tous les matins en ayant des connaissances à engranger, des micro-objectifs à atteindre, j'aimais l'idée d'avoir un projet sur le long terme.
Je m'en veux aussi d'écrire tout cela, je ne veux pas déclencher les foudres des laborieux agrégatifs.
Comme quoi... je ne nie pas avoir appris pas mal de choses, ça m'a obligé à lire des trucs qui me barbaient (mais dont je ne nie pas l'apport, voir supra) , mais la fin a été un soulagement, j'ose l'avouer. L'organisation que ça demande, les sacrifices, basta... Dès que j'ai commencé à reprendre mon souffle, je me suis remis à lire ce qui me plaisait, où me conduisait le hasard. Etant de formation essentiellement autodidacte, prof accidentel et tardif, je n'avais pas vraiment besoin de l'agreg pour m'occuper, pour ne parler que des choses de l'esprit. Mais retrouver du temps pour faire autre chose, du sport, bricoler, traîner, forcer sur l'apéro parfois, sans arrière pensée ni regrets, c'est bien. J'ignore totalement l'ennui du reste, je comprends à peine ce mot.
J'ose aussi avouer que je l'ai passée pour faire trois heures de moins en priorité (s'il y avait un concours qui m'allège encore de trois heures, je me remettrais au boulot), puis pour le gain en plus, et en dernier pour me stimuler, parce qu'on devient en effet vite un légume dans ce métier.

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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par gauvain31 Mar 6 Sep 2016 - 21:52
clairlaure a écrit:Bon, à moi de faire remonter le topic. C'est le genre de sujet qui est toujours délicat mais quand même plus facile à traiter ici qu'en réalité. Je ne me vois pas du tout aller dire à mes collègues que je m'ennuie.....

Comment vous sentez-vous suite à votre réussite à la session 2016?
Je me sens un peu désoeuvrée. J'ai passé l'agrégation moins pour les heures en moins que pour la soif de challenge. J'ai travaillé pendant les grandes vacances sur mes nouveaux cours mais ça ne me passionne pas du tout. Je ne sais pas trop combler le vide. Alors bien sûr, je passe plus de temps avec mes enfants mais je me rends compte qu'en dehors du travail, je ne sais pas m'occuper. J'envie les gens qui ont des passions. J'ai l'impression que seuls les objectifs me font vibrer et là, je n'ai plus d'objectifs.
J'aimais l'idée de me lever tous les matins en ayant des connaissances à engranger, des micro-objectifs à atteindre, j'aimais l'idée d'avoir un projet sur le long terme.
Je m'en veux aussi d'écrire tout cela, je ne veux pas déclencher les foudres des laborieux agrégatifs.

Je te comprends clairlaure , mais je crois que tu as toutes les clés pour te remettre de ce vide "post partum" Very Happy . Effectivement il faut te trouver déjà des occupation , si tu peux retourner prendre des cours du soir par exemple. Ma motivation première étant celle de Lefteris (plus éviter définitivement le collège auquel je n'adhère plus pour cause de réforme), j'ai plus de temps pour lire. J'ai envie de dire qu'il faut lancer des ballons d'essai dans plusieurs domaines (sport/musique) pour savoir ce qui te sied le mieux. Mais même avec ça , le côté challenge me manque aussi Wink et j'envisage aussi de reprendre sérieusement les études pour ne pas me dessécher intellectuellement(2 ans de master grâce à un congé formation). Essaie de voir si tu peux pas retourner à la fac pour faire une licence dans un tout autre domaine
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par Invité Mar 6 Sep 2016 - 22:00
Lefteris a écrit:
clairlaure a écrit:Bon, à moi de faire remonter le topic. C'est le genre de sujet qui est toujours délicat mais quand même plus facile à traiter ici qu'en réalité. Je ne me vois pas du tout aller dire à mes collègues que je m'ennuie.....

Comment vous sentez-vous suite à votre réussite à la session 2016?
Je me sens un peu désoeuvrée. J'ai passé l'agrégation moins pour les heures en moins que pour la soif de challenge. J'ai travaillé pendant les grandes vacances sur mes nouveaux cours mais ça ne me passionne pas du tout. Je ne sais pas trop combler le vide. Alors bien sûr, je passe plus de temps avec mes enfants mais je me rends compte qu'en dehors du travail, je ne sais pas m'occuper. J'envie les gens qui ont des passions. J'ai l'impression que seuls les objectifs me font vibrer et là, je n'ai plus d'objectifs.
J'aimais l'idée de me lever tous les matins en ayant des connaissances à engranger, des micro-objectifs à atteindre, j'aimais l'idée d'avoir un projet sur le long terme.
Je m'en veux aussi d'écrire tout cela, je ne veux pas déclencher les foudres des laborieux agrégatifs.
Comme quoi... je ne nie pas avoir appris  pas mal de choses, ça m'a obligé à lire des trucs qui me barbaient (mais dont je ne nie pas l'apport, voir supra) , mais la fin  a été un soulagement, j'ose l'avouer. L'organisation que ça demande, les sacrifices, basta...  Dès que j'ai commencé à reprendre  mon souffle, je me suis remis à lire ce qui me plaisait, où me conduisait le hasard. Etant de formation essentiellement autodidacte, prof accidentel et tardif, je n'avais pas vraiment besoin de l'agreg pour m'occuper, pour ne parler que des choses de l'esprit. Mais retrouver du temps pour faire autre chose, du sport, bricoler, traîner, forcer sur l'apéro  parfois, sans arrière pensée ni regrets, c'est bien. J'ignore totalement l'ennui du reste, je comprends à peine ce mot.
J'ose aussi avouer que je l'ai passée pour faire trois heures de moins en priorité (s'il y avait un concours qui m'allège encore de trois heures, je me remettrais au boulot), puis pour le gain en plus, et en dernier pour me stimuler, parce qu'on devient en effet vite un légume dans ce métier.

À l'instar de Lefteris, je ne connais pas l'ennui. Agreg ou pas, tant qu'il y aura des livres et des films, tant qu'il y aura de bons amis pour discuter, et tant que ma carcasse pourra faire du sport, ma vie sera comblée!
danalia
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par danalia Sam 25 Juil 2020 - 19:51
J'ai eu tous mes concours cette année et pareil, je suis déprimée et vide je ne comprends pas ce qu'il m'arrive.
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par Lefteris Sam 25 Juil 2020 - 20:33
maldoror1 a écrit:

À l'instar de Lefteris, je ne connais pas l'ennui. Agreg ou pas, tant qu'il y aura des livres et des films, tant qu'il y aura de bons amis pour discuter, et tant que ma carcasse pourra faire du sport, ma vie sera comblée!
Comme je suis en vacances, je m'aperçois que je n'ai pas été tout à fait précis : je ne connais pas l'ennui, sauf au boulot Very Happy . Précisément parce que j'ai tant de choses mieux à faire à côté...

_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)

Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.

Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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