- jésusFidèle du forum
Sinon, j'ai eu le même "vide intellectuel" après mes années de préparation aux concours.
Allergie à la lecture sauf sous la contrainte du travail. Difficulté à revenir à la lecture plaisir.
Mais aussi j'ai eu l'impression d'avoir été dans un "vortex" déconnecté du monde et des gens et que la vie intellectuelle en dehors de cette préparation.
Jusqu'à ce que je me rende compte que la culture n'est pas que dans les livres : expo, musée, festival de musique, voyage, visite guidée, concert, théâtre et j'en passe. Bref, partir du concret, du réel, pour réfléchir et changer ses idées au sens propre.
Allergie à la lecture sauf sous la contrainte du travail. Difficulté à revenir à la lecture plaisir.
Mais aussi j'ai eu l'impression d'avoir été dans un "vortex" déconnecté du monde et des gens et que la vie intellectuelle en dehors de cette préparation.
Jusqu'à ce que je me rende compte que la culture n'est pas que dans les livres : expo, musée, festival de musique, voyage, visite guidée, concert, théâtre et j'en passe. Bref, partir du concret, du réel, pour réfléchir et changer ses idées au sens propre.
- InvitéInvité
Ce qui m'intéresse aussi, dans la préparation à l'agrégation ( outre le fait de travailler un peu moins pour gagner un peu plus), c'est que j'imagine ( peut-être à tort), que la hiérarchie vous considère un peu mieux...et vous fiche un peu plus la paix. Mais je me trompe peut-être du tout au tout...Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.
Heureusement !
Sinon, ce serait la déprime permanente, hein...
Il faut se rendre à l'évidence : agreg ou pas agreg (et je rappelle à toute fin utile le fait qu'à l'étranger, ce concours n'existe pas et que tout le monde se fiche éperdument de la mention de ce titre sur un CV) l'exercice quotidien de l'acte d'enseigner (ou de ce qu'il en reste, plus exactement) ne permet plus de "se nourrir intellectuellement" de manière satisfaisante.
En prendre conscience, l'accepter et faire le nécessaire pour compléter ailleurs et autrement me paraît indispensable.
Le seul bénéfice de l'agreg de Lettres : - 3h et + d'argent sur sa fiche de paie à la fin du mois.
Point.
- LefterisEsprit sacré
Chocolat a raison , je lis moins pour me cultiver depuis que je suis enseignant qu'avant (je suis, hélas, reconverti). Les lectures-corvées (même celles du concours, il faut être honnête, cdertaines parties du programme sont de vraies purges) amputent le temps de ce qui était un plaisir. Il faut donc lever le pied dans le boulot, et s'y remettre. Par exemple, avec la disparition des langues anciennes, j'en ferai moins qu'avant d'être enseignant, si je ne me dégage pas du temps, le temps que j'y consacrais étant bouffé par autre chose.maldoror1 a écrit:Ce qui m'intéresse aussi, dans la préparation à l'agrégation ( outre le fait de travailler un peu moins pour gagner un peu plus), c'est que j'imagine ( peut-être à tort), que la hiérarchie vous considère un peu mieux...et vous fiche un peu plus la paix. Mais je me trompe peut-être du tout au tout...Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.
Heureusement !
Sinon, ce serait la déprime permanente, hein...
Il faut se rendre à l'évidence : agreg ou pas agreg (et je rappelle à toute fin utile le fait qu'à l'étranger, ce concours n'existe pas et que tout le monde se fiche éperdument de la mention de ce titre sur un CV) l'exercice quotidien de l'acte d'enseigner (ou de ce qu'il en reste, plus exactement) ne permet plus de "se nourrir intellectuellement" de manière satisfaisante.
En prendre conscience, l'accepter et faire le nécessaire pour compléter ailleurs et autrement me paraît indispensable.
Le seul bénéfice de l'agreg de Lettres : - 3h et + d'argent sur sa fiche de paie à la fin du mois.
Point.
Pour la hiérarchie, c'est ambivalent. J'ai eu l'impression, et je ne suis pas le seul, que l'on me prenait un peu plus avec ds pincettes, d'autant que je n'ai jamais eu de CDE agrégé ( ce qui ne m'a jamais empêché de récupérer chaque année une des classes les plus merdiques) . Mais j'ai des exemples contraires, comme un établissement où la CDE s'acharnait sur les agrégés, en propos fielleux, en instrumentalisant de conflits contre eux , en faisant ds rapports contre un stagiaire agrégé etc. Au point que tous demandent leur départ.
L'aigreur et le ressentiment sont parfois très forts, dans un métier où les gens se font marcher dessus.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- InvitéInvité
Vraiment charmant...Lefteris a écrit:Chocolat a raison , je lis moins pour me cultiver depuis que je suis enseignant qu'avant (je suis, hélas, reconverti). Les lectures-corvées (même celles du concours, il faut être honnête, cdertaines parties du programme sont de vraies purges) amputent le temps de ce qui était un plaisir. Il faut donc lever le pied dans le boulot, et s'y remettre. Par exemple, avec la disparition des langues anciennes, j'en ferai moins qu'avant d'être enseignant, si je ne me dégage pas du temps, le temps que j'y consacrais étant bouffé par autre chose.maldoror1 a écrit:Ce qui m'intéresse aussi, dans la préparation à l'agrégation ( outre le fait de travailler un peu moins pour gagner un peu plus), c'est que j'imagine ( peut-être à tort), que la hiérarchie vous considère un peu mieux...et vous fiche un peu plus la paix. Mais je me trompe peut-être du tout au tout...Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.
Heureusement !
Sinon, ce serait la déprime permanente, hein...
Il faut se rendre à l'évidence : agreg ou pas agreg (et je rappelle à toute fin utile le fait qu'à l'étranger, ce concours n'existe pas et que tout le monde se fiche éperdument de la mention de ce titre sur un CV) l'exercice quotidien de l'acte d'enseigner (ou de ce qu'il en reste, plus exactement) ne permet plus de "se nourrir intellectuellement" de manière satisfaisante.
En prendre conscience, l'accepter et faire le nécessaire pour compléter ailleurs et autrement me paraît indispensable.
Le seul bénéfice de l'agreg de Lettres : - 3h et + d'argent sur sa fiche de paie à la fin du mois.
Point.
Pour la hiérarchie, c'est ambivalent. J'ai eu l'impression, et je ne suis pas le seul, que l'on me prenait un peu plus avec ds pincettes, d'autant que je n'ai jamais eu de CDE agrégé ( ce qui ne m'a jamais empêché de récupérer chaque année une des classes les plus merdiques) . Mais j'ai des exemples contraires, comme un établissement où la CDE s'acharnait sur les agrégés, en propos fielleux, en instrumentalisant de conflits contre eux , en faisant ds rapports contre un stagiaire agrégé etc. Au point que tous demandent leur départ.
L'aigreur et le ressentiment sont parfois très forts, dans un métier où les gens se font marcher dessus.
Bon, j'espère pouvoir revenir un jour sur ce fil, et évoquer ma déprime post-obtention d'agrégation ( je dis cela sans ironie aucune).
- amourExpert
+100.Lefteris a écrit:Chocolat a raison , je lis moins pour me cultiver depuis que je suis enseignant qu'avant (je suis, hélas, reconverti). Les lectures-corvées (même celles du concours, il faut être honnête, cdertaines parties du programme sont de vraies purges) amputent le temps de ce qui était un plaisir. Il faut donc lever le pied dans le boulot, et s'y remettre. Par exemple, avec la disparition des langues anciennes, j'en ferai moins qu'avant d'être enseignant, si je ne me dégage pas du temps, le temps que j'y consacrais étant bouffé par autre chose.maldoror1 a écrit:Ce qui m'intéresse aussi, dans la préparation à l'agrégation ( outre le fait de travailler un peu moins pour gagner un peu plus), c'est que j'imagine ( peut-être à tort), que la hiérarchie vous considère un peu mieux...et vous fiche un peu plus la paix. Mais je me trompe peut-être du tout au tout...Chocolat a écrit:Anaxagore a écrit:Absolument. Et il y a une vie intellectuelle en dehors du travail au sens strict, enfin c'est mon avis.
Heureusement !
Sinon, ce serait la déprime permanente, hein...
Il faut se rendre à l'évidence : agreg ou pas agreg (et je rappelle à toute fin utile le fait qu'à l'étranger, ce concours n'existe pas et que tout le monde se fiche éperdument de la mention de ce titre sur un CV) l'exercice quotidien de l'acte d'enseigner (ou de ce qu'il en reste, plus exactement) ne permet plus de "se nourrir intellectuellement" de manière satisfaisante.
En prendre conscience, l'accepter et faire le nécessaire pour compléter ailleurs et autrement me paraît indispensable.
Le seul bénéfice de l'agreg de Lettres : - 3h et + d'argent sur sa fiche de paie à la fin du mois.
Point.
Pour la hiérarchie, c'est ambivalent. J'ai eu l'impression, et je ne suis pas le seul, que l'on me prenait un peu plus avec ds pincettes, d'autant que je n'ai jamais eu de CDE agrégé ( ce qui ne m'a jamais empêché de récupérer chaque année une des classes les plus merdiques) . Mais j'ai des exemples contraires, comme un établissement où la CDE s'acharnait sur les agrégés, en propos fielleux, en instrumentalisant de conflits contre eux , en faisant ds rapports contre un stagiaire agrégé etc. Au point que tous demandent leur départ.
L'aigreur et le ressentiment sont parfois très forts, dans un métier où les gens se font marcher dessus.
Ce qu'un de mes collègues résume par" je suis plus jeune, plus élégant, plus brillant qu'eux, et je gagne plus qu'eux en travaillant moins qu'eux, je ne peux décemment pas espérer qu'en plus de cela, ils m'aiment. ce serait trop. " :lol:
- phil(...)Niveau 10
En général je suis plutôt déçu et triste quand je rate, comme cette année.
Quand je réussis, j'ai plutôt le bonheur aisé...
Pas vous?
Quand je réussis, j'ai plutôt le bonheur aisé...
Pas vous?
_________________
Un peu comme si on se rasait. On est tout doux, on sent bon...
- InvitéInvité
07.05.2016
Je me rappelle mon grand bonheur à l'obtention du Capes, alors j'imagine facilement mon état si j'obtiens un jour l'agrégation !
Je pense être plutôt de cette trempe également.phil(...) a écrit:En général je suis plutôt déçu et triste quand je rate, comme cette année.
Quand je réussis, j'ai plutôt le bonheur aisé...
Pas vous?
Je me rappelle mon grand bonheur à l'obtention du Capes, alors j'imagine facilement mon état si j'obtiens un jour l'agrégation !
- phil(...)Niveau 10
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Un peu comme si on se rasait. On est tout doux, on sent bon...
- IlianaGrand sage
Oui, moi aussi...
Je n'attends rien de l'agrégation du point de vue de l'institution. Une classe en moins, et un peu plus de sous, rien d'autre.
La reconnaissance, je ne me fais pas d'illusion. Par contre, depuis ma bi-admissibilité étudiante, mon ego a un combat personnel à mener avec l'agreg.
Ensuite, j'ai d'autres projets bien plus épanouissants : avoir le temps pour faire de la musique de chambre, voyager, faire un enfant, lire en allemand, me mettre à l'italien...
Ce n'est pas l'objet du topic, cela dit, mais est-ce que cette déprime est vraiment liée à l'agreg en tant que telle, ou à quelque chose de plus général, comme si le vide laissé par la prépa de l'agreg révélait d'autres choses ?
Je n'attends rien de l'agrégation du point de vue de l'institution. Une classe en moins, et un peu plus de sous, rien d'autre.
La reconnaissance, je ne me fais pas d'illusion. Par contre, depuis ma bi-admissibilité étudiante, mon ego a un combat personnel à mener avec l'agreg.
Ensuite, j'ai d'autres projets bien plus épanouissants : avoir le temps pour faire de la musique de chambre, voyager, faire un enfant, lire en allemand, me mettre à l'italien...
Ce n'est pas l'objet du topic, cela dit, mais est-ce que cette déprime est vraiment liée à l'agreg en tant que telle, ou à quelque chose de plus général, comme si le vide laissé par la prépa de l'agreg révélait d'autres choses ?
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Minuit passé déjà. Le feu s'est éteint et je sens le sommeil qui gagne du terrain.
Je vais m'endormir contre vous, respirer doucement, parce que je sais où nous allons désormais.
Fauve - Révérence
- ArverneGrand sage
Pour avoir préparé et raté plusieurs fois l'agreg et avoir décidé de tout arrêter, j'ai eu moi aussi cette déprime, bien sûr renforcée par l'échec au concours, cette incapacité à lire des ouvrages scientifiques dans ma matière, ce désintérêt de tout. Comme cela dure, j'ai décidé de reprendre l'agreg et depuis, j'ai la pêche . Sans blague. Donc je pense que c'est surtout le vide, après des années de préparation, l'absence de projet qui permet de se dépasser qui met dans cet état de déprime, au point de ne pouvoir apprécier la réussite tant espérée. L'agreg c'est un objectif à atteindre, un travail de tous les jours, des heures dans ses livres à lire ou faire des fiches, des heures à réfléchir à des plans sur tels ou tels sujets. Forcément après, il y a un vide.Iliana a écrit:
Ce n'est pas l'objet du topic, cela dit, mais est-ce que cette déprime est vraiment liée à l'agreg en tant que telle, ou à quelque chose de plus général, comme si le vide laissé par la prépa de l'agreg révélait d'autres choses ?
Un agrégé interne, qui a réussit la 1ère fois, me racontait qu'il avait vraiment fait une préparation intensive avec un emploi du temps de moine. Par exemple, le soir après manger, il bossait. Et bien, de retour des oraux, le 1er soir, après le repas, il s'est mis au travail devant son bureau et a mis quelques secondes avant de comprendre que c'était terminé. Il était tellement conditionné qu'il faisait les choses de manière automatique. Il vivait agreg, pensait agreg, mangeait agreg, dormait agreg.
- celitianSage
Iliana a écrit:Oui, moi aussi...
Je n'attends rien de l'agrégation du point de vue de l'institution. Une classe en moins, et un peu plus de sous, rien d'autre.
La reconnaissance, je ne me fais pas d'illusion. Par contre, depuis ma bi-admissibilité étudiante, mon ego a un combat personnel à mener avec l'agreg.
Ensuite, j'ai d'autres projets bien plus épanouissants : avoir le temps pour faire de la musique de chambre, voyager, faire un enfant, lire en allemand, me mettre à l'italien...
Ce n'est pas l'objet du topic, cela dit, mais est-ce que cette déprime est vraiment liée à l'agreg en tant que telle, ou à quelque chose de plus général, comme si le vide laissé par la prépa de l'agreg révélait d'autres choses ?
Je pense que cela est également lié à la fin d'un cycle, une fois l'agrégation obtenue on n'a plus la possibilité d'évoluer professionnellement après.
De plus, pour moi c'était également mon milieu de carrière, l'âge.....
Pour avoir un parcours particulier (PLP/Capet/agreg), les 2ers n'ont eu aucun effet déprime.
Et grosse différence, je n'ai pas commencé la préparation en pensant aux avantages pratiques, je voulais juste reprendre des études.
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:L'aigreur et le ressentiment sont parfois très forts, dans un métier où les gens se font marcher dessus.
Alors là je confirme. Quand j'ai débuté mon métier en Picardie, j'ai rencontré en lycée deux collègues formidables qui avaient bossé ensemble l'agrégation et l'ont obtenu tous les deux la même année. Depuis cette réussite, certains collègues ne leur ont plus adressé la parole.
- gauvain31Empereur
Lefteris a écrit:Mais j'ai des exemples contraires, comme un établissement où la CDE s'acharnait sur les agrégés, en propos fielleux, en instrumentalisant de conflits contre eux , en faisant ds rapports contre un stagiaire agrégé etc. Au point que tous demandent leur départ.
Normal: une seule étoile doit briller, celle du CDE. Voir des gens plus brillants qu'elle la revoie à sa propre médiocrité , ce qui est insupportable. Elle veut être la seule et l'Unique. Crime de lèse majesté
- InvitéInvité
Je trouve ça à peine croyable...et vraiment incompréhensible.gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:L'aigreur et le ressentiment sont parfois très forts, dans un métier où les gens se font marcher dessus.
Alors là je confirme. Quand j'ai débuté mon métier en Picardie, j'ai rencontré en lycée deux collègues formidables qui avaient bossé ensemble l'agrégation et l'on obtenu tous les deux la même année. Depuis cette réussite, certains collègues ne leur ont plus adressé la parole.
Pour les agrégés de ce fil qui ressentent ce vide, il serait sans doute possible de faire durer le travail intellectuel en préparant une thèse, par exemple? C'est valable évidemment pour ceux qui ne l'ont pas déjà fait .
- gauvain31Empereur
Oui thèse ou master; en sciences on ne peut pas commencer directement une thèse après l'agreg ; il faut au moins passer d'abord par un master 2 (je veux dire un vrai master 2 disciplinaire, pas un master MEEF)
- ForsterÉrudit
J'ai eu la même déprime après l'agrégation pendant 4 ou 5 mois et j'ai l'impression que d'autres collègues aussi ont vécu la même chose. Ca m'a poussé à entamer un doctorat et à accepter des heures en prépa car je me suis senti très désoeuvré. Mais je pense que j'avais besoin de ces quelques mois de "pause" intellectuelle. J'ai binge-watché des séries télés et j'ai glandé royalement sur mon canapé (au point d'oublier d'aller à la rentrée cette année là...). Et puis au bout de 5 mois j'en ai eu marre et c'est reparti tout seul.
Pour moi ça se doublait également d'un sentiment d'être une fraude. Tout le monde racontait des récits apocalyptiques de leur préparation au concours (vie de moine, angoisse permanente, 4h de sommeil par jour, etc...) alors que j'avais plutôt bien vécu la préparation. J'ai adoré la stimulation intellectuelle et l'émulation de mon groupe de préparation et j'ai plus vécu le stress comme un moteur. J'avais donc l'impression de ne pas avoir passé l'agrégation "correctement", comme si ça devait forcément se faire dans la douleur.
Pour moi ça se doublait également d'un sentiment d'être une fraude. Tout le monde racontait des récits apocalyptiques de leur préparation au concours (vie de moine, angoisse permanente, 4h de sommeil par jour, etc...) alors que j'avais plutôt bien vécu la préparation. J'ai adoré la stimulation intellectuelle et l'émulation de mon groupe de préparation et j'ai plus vécu le stress comme un moteur. J'avais donc l'impression de ne pas avoir passé l'agrégation "correctement", comme si ça devait forcément se faire dans la douleur.
- doubledeckerSage
Finalement à vous lire c'est plutôt une bonne nouvelle que je me sois plantée à ce concours :Descartes:
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If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- lene75Prophète
C'est drôle, par le hasard des renvois depuis mes alertes mail, je suis retombée sur un message que j'avais posté il y a 3 ans. Entre temps j'ai eu (un mois plus tard) une petite fille malade puis (un an plus tard) l'agreg, et je confirme au centuple mon état d'esprit : 3h de moins et des sous en plus, c'est un réel soulagement, pour ne pas dire que, vu les circonstances, c'était vital. Ma priorité : profiter de la vie. Simplement, j'ai eu un petit vague à l'âme lié au fait qu'alors que l'agreg m'ouvrait des portes (on m'a sauté dessus dans les jours qui ont suivi pour me dire de faire une thèse...), ma situation personnelle m'interdit toute évolution professionnelle au moins à moyen terme. Ce n'est pas forcément vrai pour un nouvel agrégé qui se sent désoeuvré après sa réussite et qui a du temps libre : pourquoi ne pas faire une thèse, faire des rencensions, participer à des colloques, participer à des projets voire en monter ou tout simplement se cultiver pour le plaisir sans la pression du concours ? Toutes choses qui demandent beaucoup de temps et d'énergie
_________________
Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- lene75Prophète
Ah oui et j'oubliais le sentiment d'immense soulagement, d'être libérée d'un poids, d'un énorme boulet que je traînais jusque-là, après 9 ans à passer ce satané concours, dont 3 à temps complet. Sentiment de libération que d'autres copines lauréates m'ont dit avoir éprouvé.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- InvitéeS3Niveau 7
doubledecker a écrit:Finalement à vous lire c'est plutôt une bonne nouvelle que je me sois plantée à ce concours :Descartes:
Je rejoins Doubledecker à ce sujet.
- LefterisEsprit sacré
On vient de voir aujourd'hui encore le ressentiment et la jalousie envers l'agrégation, dans les échanges sur Twitter communiqués sur ce même forum, au sujet de la réforme. Même là, la revendication de supprimer l'agrég revient. C'est vrai que ça va aider les élèves , hein, et que ça va faciliter le recrutement dans un métier dont plus grand monde ne veut, et où seul l'espoir d'être agrégé entraîne certains à y entrer (moi entre autres, sans la perspective de l'agreg, je ne me serais jamais reconverti, malgré tous mes soucis, mais il y eu un fil ou plein de gens raisonnaient ainsi).gauvain31 a écrit:Lefteris a écrit:Mais j'ai des exemples contraires, comme un établissement où la CDE s'acharnait sur les agrégés, en propos fielleux, en instrumentalisant de conflits contre eux , en faisant ds rapports contre un stagiaire agrégé etc. Au point que tous demandent leur départ.
Normal: une seule étoile doit briller, celle du CDE. Voir des gens plus brillants qu'elle la revoie à sa propre médiocrité , ce qui est insupportable. Elle veut être la seule et l'Unique. Crime de lèse majesté
Sans compter que le niveau disciplinaire, avec les nouveaux capes, n'est plus du tout assuré, tandis qu' l'agreg garde au moins ses énormes programmes, qui donnent des garanties, même si le niveau n'est sans doute plus celui d'antan.
Je n'ai jamais ressenti le vide intellectuel . Au contraire, l'agreg m'a contraint d'étudier des choses qui n'étaient pas ma tasse de thé, et en profondeur. C'est une bonne chose pour faire un enseignant complet, mais à titre individuel, bof...d'autant que j'avais l'habitude de lire pour moi-même, de pratiquer les langues anciennes bien avant d'être enseignant, et d'être même meilleur dans des domaines de prédilection, car moins dispersé par autre chose. Je n'ai pas pu lire pendant un moment après le concours , mais plus par fatigue mentale qu'autre chose, par décompression. Après, je me suis remis à des lectures choisies, variées, et peu à peu en grande quantité. Quant aux contraintes liées au travail, elles ne m'ont pas manquémaldoror1 a écrit:
Pour les agrégés de ce fil qui ressentent ce vide, il serait sans doute possible de faire durer le travail intellectuel en préparant une thèse, par exemple? C'est valable évidemment pour ceux qui ne l'ont pas déjà fait .
Pas de déprime car pas de déception outre-mesure.Je ne voyais pas l'agrégation comme une panacée, un graal qui allait m'ouvrir toutes les portes, ayant passé l'âge de croire au Père Noël, mais comme un moyen de vivre mieux un métier encore plus décevant que ce que je pensais avant d'y entrer, et . Je ne me faisais pas d'illusions sur la suite, même pas la paie,car je gagne toujours moins qu'avant . Donc pas joyeux, mais pas déprimé. Le moment d'euphorie a duré la journée, plus quelques arrosages en revenant en France car on me l' a annoncé par téléphone, j'étais parti à l'étranger sans me soucier des résultats , (je terminais 3 jours avant la fin des épreuves, proches de la mi- juillet) n'y croyant plus après deux ratatinages à l'oral interne.
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- HORAHabitué du forum
Lefteris a écrit:
On vient de voir aujourd'hui encore le ressentiment et la jalousie envers l'agrégation, dans les échanges sur Twitter communiqués sur ce même forum, au sujet de la réforme. Même là, la revendication de supprimer l'agrég revient. C'est vrai que ça va aider les élèves , hein, et que ça va faciliter le recrutement dans un métier dont plus grand monde ne veut, et où seul l'espoir d'être agrégé entraîne certains à y entrer (moi entre autres, sans la perspective de l'agreg, je ne me serais jamais reconverti, malgré tous mes soucis, mais il y eu un fil ou plein de gens raisonnaient ainsi).
Sans compter que le niveau disciplinaire, avec les nouveaux capes, n'est plus du tout assuré, tandis qu' l'agreg garde au moins ses énormes programmes, qui donnent des garanties, même si le niveau n'est sans doute plus celui d'antan.
Bah, mais peut-on s'arrêter à de si vaines considérations quand, en comparaison, taper sur les agrégés permettra de faire des économies bruxello-compatibles tout en évitant de s'aliéner d'un seul coup d'un seul toute la fonction publique (probablement car un cheminot, c'est plus coriace qu'un prof) ? C'est en tout cas, semble-t-il, le raisonnement à peu près explicite de Bruno Le Maire dans ce replay Public Sénat de "face aux patrons" (à partir de 38 minutes).
http://replay.publicsenat.fr/vod/evenement/jean-louis-gombeaud,tam-tran-huy/204418
- gauvain31Empereur
Monter un corps d'enseignant contre un autre.... en jouant sur les ressentiments des uns et des autres. Quelle belle politique que voilà...... :censure: :censure: :censure: :censure:
- LefterisEsprit sacré
De la part de ces ordures de politiciens, ça se comprend même si c'est répugnant, c'est la loi du genre, mais que des des enseignants tombent à pieds joints dans le panneau, et parmi eux des pseudo-syndicalistes, comme on le voit sur les "twitts" mesquinement jaloux, qui souhaitent l'alignement par le bas, ça dépasse l'entendement.gauvain31 a écrit:Monter un corps d'enseignant contre un autre.... en jouant sur les ressentiments des uns et des autres. Quelle belle politique que voilà...... :censure: :censure: :censure: :censure:
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- jésusFidèle du forum
Tout ça c'était un lourd défaut des agrégatifs ( qui se comprend) qui ne voit pas plus loin que le concours lui-même et en se demandent pas ce qui peut bien se passer dans l'après-concours. Ni quel enseignant ils veulent être, quelle autre vie serait possible sans le concours. Bref, toute discussions qui porteraient là-dessus semblaient dérisoires et peu intéressantes...( enfin, je l'ai perçu comme ça).
Au final, c'est une année en vase clos , alors que cela devrait être une année de transition entre les études et le travail, une année de réflexion sur ce que l'on veut dans la vie ( et si je ne réussis pas, qu'est-ce que je peux faire, et ce sans se porter la poisse...) J'ai trouvé ça étouffant, de ne pas avoir d'échappatoire ( l'agrèg ou la mort)
Un ami a d'ailleurs fait un grosse déprime à la suite d'un échec à l'agrég; ( Ce fut une année avec un nombre très faible de poste à l'agreg de philo) Sa compagne l'a aidé à comprendre qu'il y avait autre réussite dans la vie que cela...
moi, j'ai eu du mal au début à reprendre des études "normales" avec un master 2 pro, à travailler de manière plus posé. Et j'ai encore du ressentiment envers cette ambiance de prépa concours que je n'ai pas aimé pour une matière que j'aime et pour un travail que je souhaitais faire. Bref.
Au final, c'est une année en vase clos , alors que cela devrait être une année de transition entre les études et le travail, une année de réflexion sur ce que l'on veut dans la vie ( et si je ne réussis pas, qu'est-ce que je peux faire, et ce sans se porter la poisse...) J'ai trouvé ça étouffant, de ne pas avoir d'échappatoire ( l'agrèg ou la mort)
Un ami a d'ailleurs fait un grosse déprime à la suite d'un échec à l'agrég; ( Ce fut une année avec un nombre très faible de poste à l'agreg de philo) Sa compagne l'a aidé à comprendre qu'il y avait autre réussite dans la vie que cela...
moi, j'ai eu du mal au début à reprendre des études "normales" avec un master 2 pro, à travailler de manière plus posé. Et j'ai encore du ressentiment envers cette ambiance de prépa concours que je n'ai pas aimé pour une matière que j'aime et pour un travail que je souhaitais faire. Bref.
- LefterisEsprit sacré
Ce que tu dis est sans doute assez vrai pour des étudiants. Ceux qui sont déjà dans le métier ont un vision plus rationnelle de l'agrégation, vois les messages ci-dessus : il s'agit d'améliorer ses conditions de travail et de vie.jésus a écrit:Tout ça c'était un lourd défaut des agrégatifs ( qui se comprend) qui ne voit pas plus loin que le concours lui-même et en se demandent pas ce qui peut bien se passer dans l'après-concours. Ni quel enseignant ils veulent être, quelle autre vie serait possible sans le concours. Bref, toute discussions qui porteraient là-dessus semblaient dérisoires et peu intéressantes...( enfin, je l'ai perçu comme ça).
Au final, c'est une année en vase clos , alors que cela devrait être une année de transition entre les études et le travail, une année de réflexion sur ce que l'on veut dans la vie ( et si je ne réussis pas, qu'est-ce que je peux faire, et ce sans se porter la poisse...) J'ai trouvé ça étouffant, de ne pas avoir d'échappatoire ( l'agrèg ou la mort)
Un ami a d'ailleurs fait un grosse déprime à la suite d'un échec à l'agrég; ( Ce fut une année avec un nombre très faible de poste à l'agreg de philo) Sa compagne l'a aidé à comprendre qu'il y avait autre réussite dans la vie que cela...
moi, j'ai eu du mal au début à reprendre des études "normales" avec un master 2 pro, à travailler de manière plus posé. Et j'ai encore du ressentiment envers cette ambiance de prépa concours que je n'ai pas aimé pour une matière que j'aime et pour un travail que je souhaitais faire. Bref.
Evidemment, qu'il y a une vie hors de l'agreg (j'échangerais mille fois ma place actuelle contre mon ancien métier, mais sans les soucis administratifs insolubles qui m'en ont chassé), mais une fois qu'on est piégé dans le métier, autant être agrégé. Sinon, pour un jeune, je suis le premier à dire qu'il vaut mieux passer d'autres concours, qui ouvriront à des carrières plus variées, la plupart du temps mieux rémunérées. Sauf élément brillantissime + chanceux qui pourra faire de la recherche, aller à la fac et combiner son métier et ses centres d'intérêt. Sinon , pour la plupart des agrégés lambda, c'est un cul-de- sac , juste un peu moins inconfortable matériellement, mieux considéré (mais jalousé aussi, c'est ambigu).
Il est vrai que les choix opérés au moment des études sont cruciaux , il faut bien réfléchir avant de s'engager dans un chemin où il est difficile de faire marche arrière.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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